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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Dîner d'affaires en charmante compagnie

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Killian enfila le costume généreusement offert par son associé pour le bien de sa mission au Palais des Rêves. Il se regarda un instant dans le miroir de sa salle de bain et se trouva sublime. Il était prêt à passer une soirée dans le club le plus branché de l’univers, et personne ne remettrait en cause sa tenue. Certes, il avait toujours son crochet mais il avait pris le soin de mettre un discret embout en plastique dessus. Sans son arme à feu et avec cet accessoire, il passerait aisément pour un comptable qui se permettait une folie.

Le pirate quitta sa chambre, et avança rapidement à travers les dédales du Vaisseau-mère jusqu’au quai de lancement. Il embarqua dans le premier vaisseau en partance pour la Cité des Rêves, prenant un ticket comme n’importe quel autre passager. Pour une fois, il ne partait pas en mission officiel, mais personnel. Il se devait donc de suivre les règles, et de payer les frais qui allaient avec. À l’intérieur du transport, il s’installa dans un siège en cuir et ferma les yeux, savourant un instant loin des yeux du grand patron, et se préparant mentalement à rencontrer Angeline. Il allait devoir faire attention à ne pas se montrer trop impatient, trop brutale avec elle. Il fallait qu’il joue jusqu’au bout son rôle de moins que rien. Comme lors du bal.

Le pilote annonça trop vite à son goût que sa destination était atteinte. Soupirant, le Capitaine Crochet se leva et s’aventura pour la première fois dans ce nouveau monde, goûtant à l’air frais d’un Paris nocturne. Malgré le fait qu’il soit l’heure de dîner, il pouvait entendre énormément de bruits venant de la ville, de chaque demeure. Les gens criaient, couraient, ou mangeaient bruyamment tout simplement. Était-il arrivé au bon endroit ? Le Moulin Rouge était-il ici ? La réponse lui apparut clairement lorsqu’il observa plus attentivement son environnement. Bien que chaque maison éclairait les alentours grâce à de nombreuses bougies, il y avait au loin une puissante lumière qui allait jusqu’à illuminer la nuit. S’il avait dû ouvrir un cabaret, il aurait fait tout son possible pour que tous puissent le trouver, surtout la nuit – et il n’y avait rien de mieux que la lumière d’un phare pour attirer un bateau sur les rochers lorsque les brumes de la raison déconseillaient l’alcool.

Souriant, l’imposteur marcha d’un pas tranquille sur les pavés de Paris, la main dans la poche et le crochet au clair. Il serpenta à travers les ruelles, écoutant les diverses disputes familiales et autres bruits insolites comme un couple en ébat qui ne cherchait pas le moins du monde à être discret. Cette ville était bien insolite. Lorsqu’il arriva enfin à destination, il remarqua un videur – une sorte de gros lion à corne bleu… une licorne ? - mais aucune trace de son rendez-vous.


-Belle nuit n’est-ce pas ?

-Kimahri le pense.

-Dîtes moi mon brave, vous n’auriez pas vu une femme en robe de soirée magnifique qui m’attendait ?

La légende vivante ne reçut aucune réponse de la part du fauve. Le consulat n'avait pas engager le plus causant des videurs, mais sa présence et ses muscles devaient faire l'affaire en cas de mésententes. Qui aurait l'idée de provoquer un gus pareil? Certainement pas lui. Soupirant, il se résigna à attendre la mercenaire avec son comparse muet, dans le vent froid qui soufflait sur la ville de Paris.
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Le client n'eut pas longtemps à attendre. Dix minutes tout au plus. Une dame convenable se fait désiré et non l'inverse, cependant en bon mercenaire, elle ne se permit pas davantage de retard auprès du contractant.

Les talons de ses escarpins rouges claquaient sur les pavés. Elle devait se concentrer pour ne pas se tordre la cheville et maintenir sa démarche et l'effet de son apparition. Le vent froid la fit frissonner en repoussant ses cheveux fins tombant sur ses épaules dénudés par la robe de soirée que Monsieur Machin lui avait offerte pour ce dîner. Elle devait discrètement retenir le pan de la robe, dont la fente remontait le long de la jambe jusqu'à mi-cuisse, pour éviter que le vent ne la soulève en marchant.

Elle serrait son petit sac à main contre son flanc pour se réchauffer en maugréant sur l’absence de manteau. Il ne contenait rien de plus que le rouge à lèvres corail que lui avait prêté Caitlyn avec le sac en voyant qu'elle sortait en belle tenue. Lenore n'avait pas plus cherché à peaufiner son allure mais sa camarade de chambrée ne l'avait pas laissée sortir sans une touche de maquillage pour rehausser son visage aux traits fins mais communs, se contentant de mettre discrètement en valeur ses lèvres. Elle lui avait cédé quelques accessoires, le sac et les chaussures bien que légèrement trop petites, et ... une lime à ongle métallique servant davantage à planter discrètement qu'autre chose, au cas où...

La mercenaire avait été rassurée à l'effet provoqué par son apparition ainsi déguisée dans la taverne du Centurio. D'abord un silence qui l'avait mis mal à l'aise alors qu'elle descendait les marches vers la salle puis ils l'avaient charrié, sifflé et applaudi bêtement la faisant sourire d'amusement. C'étaient une belle bande de cons, mais c'était ces cons à elle.

Il faut souffrir pour être belle dis l'adage. En l’occurrence là elle avait mal aux pieds et se gelait. Mais elle avait bataillé avec un rapia administratif pour un dîner gratuit, il ne serait pas dit qu'elle s'en priverait! Même si l'avare en question ne semblait pas tant l'être au vu de la qualité de la robe et de l'endroit choisi pour le compte rendu de sa mission au Pays Imaginaire. La soirée pouvait devenir très amusante.

Lenore se présenta devant le cabaret en souriant, s'adressant au videur en costume muni d'un crochet. Il discutait à sens unique avec un humanoïde bleu tout en muscle et fourrure assez grand et réticent. C'était la première fois qu’elle voyait un hybride, le résultat était bluffant de ressemblance pour les deux moitié qui le constituait. Elle s'attarda un instant sur le crochet, munis d'un ridicule embout en plastique, avant de regarder l'homme 100% humanoïde dans les yeux. Enfin à 99% avec sa main en moins.


"Bonjour, sans vouloir vous couper dans votre discussion. Je suis attendue à l'intérieur normalement."

Elle croisait les bras pour se réchauffer en attendant sa réponse et son assentiment pour la faire pénétrer dans le fameux Moulin Rouge. Malgré la lumière qui se déversait à l'entrée, elle devait paraître bien fragile et pâle, blancheur rehaussée par le contraste avec ses teintes rouges, entre le froid et le stress du voyage en vaisseau qui l'avait amené ici.
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Killian n’eut pas à attendre longtemps avant que sa mystérieuse cavalière ne pointe le bout de son jolie minois plein de tâches de rousseur dans sa belle robe rouge fendue – peut-être avait-il mal choisi la couleur pour une rouquine du coup ? Il devait l’avouer, il n’imaginait pas du tout Angeline aussi… menue. Dans son esprit, elle avait davantage le corps d’un des gardes du corps de Rufus qui passaient leur temps libre dans la salle de sport à se muscler plutôt qu’à s’éduquer et prendre soin de leur corps.

Néanmoins, le pirate devait se sortir cette conception de la tête. Et vite. Après tout, la jeune femme qui s’avançait vers lui avait réussi sa mission – ou du moins en était revenue vivante – ce qui laissait indiquer qu’elle avait bien plus de forces que sa frêle silhouette ne le laissait suggérer. Et puis lui-même n’essayait-il pas de se faire passer pour un simple comptable innocent ? Il n’y avait rien de plus trompeur que les apparences, et il devait le garder en mémoire s’il voulait survivre – et apprécier sa soirée jusqu’à la fin.


-Bonsoir Angeline, dit-il en plongeant son regard dans ses yeux verts, c’est un plaisir de vous rencontrer en personne. La robe vous va à merveille, j’en suis heureux, continua-t-il en lui proposant son bras. Et bien mon brave Kimahri, nous allons nous quitter ici j’en ai peur. Au plaisir de vous revoir une prochaine fois, finit-il en souriant.

L’imposteur payant les frais d’entrée du couple et ils purent tout deux entrer dans le cabaret du Consulat. Il savait que certains Turks aimaient emmener leur petite-amie potentielle ici pour les charmer, et que la plupart du temps ils y arrivaient. Ceux-ci aimaient parler de la magie de Paris et de l’art. En cette soirée, il espérait que cette magie lui apporterait des bonnes nouvelles, et qu’elle le camouflerait des yeux du grand patron.

Une serveuse blonde du nom de Pisca – de ce qu’il avait compris de son murmure lorsqu’elle s’était présentée – les conduisit à leur table proche de la scène. Le Capitaine Crochet tira la chaise d’Angeline pour qu’elle puise s’installer puis alla s’asseoir à son tour. La même serveuse revint quelques secondes après ça avec une carte des menues assez épaisse. Il savait que le Consulat concernait l’art mais il n’imaginait pas tant de variété.


-Et bien… Je ne sais que prendre. Avez-vous une préférence ma chère ? Il leva la main en direction d’une serveuse brune. Excusez-moi mademoiselle, à quel spectacle pouvons nous espérer assister ce soir ?

-Ce soir ça va être la représentation de Lanïa au chant, suivit d’une danse des nymphes Sydéa, Irélia, Léïa et Lyra.

-Je vous remercie. Il s’adressa à la jolie rouquine. Que préférez-vous le plus ? Le chant ou la danse ? Quoique je suppose que vous n’avez pas trop le temps avec tous ces contrats de mercenaire.
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"Pourquoi choisir alors que l'on peut avoir les deux. Et puis je vous avoue que le chant sans la danse, la danse sans le chant, c'est un peu comme un tableau inachevé. Si le rythme est parfait, il entraîne votre corps que vous le vouliez ou non. Et quelque soit l'environnement."

Lenore observait son comparse du soir en souriant. Il avait mis les petits plats dans les grands pour un simple rapport de mission. S'il la croyait une fille facile, il allait être bien déçu.

"Je dois féliciter vos manières de gentilhomme. Je ne m'attendais pas à tant d'éducation de la part d'un petit bureaucrate. Un véritable prince. J'ai des scrupules à m'adresser à vous avec le sobriquet de monsieur Machin."

Oui elle l'avait d'abord confondu avec le videur et avait été surprise d'être appelée par son nom d'emprunt, mais sans rien laisser paraître, elle avait sagement suivi, accrochée timidement au bras de cet homme en maintenant une distance respectable, jusqu'à leur place.

"Comme vous dites, avec mon travail, je n'ai guère l'occasion de profiter de tant de luxe."Elle fit signe à leur serveuse pour prendre sa commande.

"Je prendrais le feuilleté aux cèpes en entrée, suivi du canard à l'orange avec ses navets rôtis au miel, et en dessert la pêche givré et sa glace à la verveine. Je laisse à Monsieur le loisir de choisir la bouteille de vin pour accompagner notre soirée. Merci Mademoiselle."

Elle rendit sa carte sans prix, astucieuse technique de la restauration, à la fois pour gonfler l'égo de l'homme qui invite et gonfler l'addition. Elle avait suffisamment traîné dans des tavernes pour connaitre les prix de la matière première. Pourquoi ne pas se faire plaisir en alourdissant la "douloureuse" comme l'on appelle la facture.

"Et vous? avez vous souvent l'occasion de mêler plaisir et travail avec vos relations d'affaires? Dans tout les cas, je suis ravie que vous ayez accepté de nous confier cette mission. Nous aurons beaucoup à discuter."

La mercenaire souriait légèrement, assez discrètement pour paraître agréable tout en restant naturelle. Elle observait l'endroit et le personnel tout autant que son rendez-vous, ses yeux ne le quittant qu'à la distraction d'une serveuse passant dans son champ de vision, d'un couple s'installant, ou d'une voix plus forte que le bruit feutré de la clientèle. Après tout elle devait se concentrer sur lui sans pour autant être à la merci d'un incident.

Elle se réchauffait doucement dans l'ambiance agréable de la salle, restant droite, une main sur la table et l'autre sur son sac à main posé sur ses jambes. Elle n'osait pas aborder de suite le sujet du crochet, bien que la question lui chatouilla l' esprit. Il fallait d'abord le mettre en confiance. Déjà la lumière se tamisait pour annoncer l'arrivée de l'artiste. Un silence religieux se fit et tout les regards se tournèrent vers la scène. Lenore préféra sa conversation, n'écoutant que d'une oreille distraite. Elle devait rester concentrée.
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Killian en faisait-il trop ? Ou était-ce la mercenaire qui était bien trop méfiante à son égard ? Il n’aurait su le dire mais il se racla la gorge et se passa la main sur le visage un instant, mal à l’aise. S’il ne parvenait pas à faire illusion plus de quelques secondes, comment allait-il faire pour tenir toute une soirée ? Il fallait qu’il soit prudent dans ses futurs échanges avec la jolie rousse, et qu’il mesure ses propos.

-Je ne saurais vous dire. Je suis un piètre danseur, et ce n’est pas les longues heures derrière mon bureau qui m’aide à m’améliorer. En revanche, j’apprécie la musique, les émotions qu’elle provoque, les désirs qu’elle fait remonter à la surface, et les scénarios qu’elle suggère à notre imaginaire, répondit-il. Quant à mon nom…

Le pirate hésita un instant. Devait-il lui dire son véritable nom ? Ce n’était certes pas prudent, mais Angeline n’avait aucune raison d’aller prévenir Rufus qu’il l’avait engagée. Sauf si l’appât du gain était trop fort, ou qu’elle utilisait cette information dans son intérêt – pour sauver sa vie, ou pour obtenir autre chose d’une valeur égale. Pouvait-il lui donner un faux nom ? Peut-être. Il lui mentait déjà pour son identité. Néanmoins, il n’avait pas imaginé qu’il lui faudrait faire cet exercice, et dans l’urgence, il lui était difficile d’improviser quelque chose de convainquant.

-Je… je m’appelle… Il ferma les yeux un instant. Killian. Killian Jones.

Une personne de plus savait son nom. Et contrairement à la rate de la lumière ou à la consule, cette personne pouvait ruiner la vie du Capitaine Crochet en un instant. Il avait pris un risque, et il devrait l’assumer. N’importe qui pourrait connaître sa véritable identité à partir de maintenant. Pour peu que sa ravissante compagne ait la langue trop pendue. Tandis que des sueurs froides lui coulaient le long du dos, la serveuse revint prendre leur commande.

-Pour moi ce sera la mozzarella tomates suivit des farfalles au saumon et en désert un fondant au chocolat. Quant au vin, nous prendrons… Un lambrusco s’il vous plait, finit-il en tendant sa carte à Pisca.

L’imposteur regarda la blonde s’éloigner et reporta son attention sur la mercenaire et la question qu’elle venait de lui poser. Il réfléchit un instant au travail qu’il menait à la Shinra, et à la manière dont il le menait. Oui, il pouvait affirmer sans l’ombre d’un doute qu’il tentait autant que faire ce peut de mêler l’utile à l’agréable, ce qui lui avait par ailleurs valu parfois des sanctions de la part de son associé. Toutefois, est-ce qu’un petit comptable aurait de telles occasions ? Il ne le pensait pas.

-Je ne peux pas dire que c’est mon quotidien. Il m’arrive cependant que, dans le cadre de mon travail, j’ai à mêler les deux. La dernière fois, mon supérieur m’a envoyé à un bal, en m’offrant le même costume que vous me voyez porter, pour expliquer à la bourgeoisie comment mieux gérer leurs affaires. J’ai au moins pu profiter du buffet.

Le silence se fit dans la salle tandis que les lumières se firent plus tamisées. La légende vivante tourna son regard vers la scène et en oublia un instant Angeline, se concentrant sur la jolie Lanïa qui commença à chanter une ode aux marins. La voix de la chanteuse, le thème de la chanson le firent temporairement quitter le Moulin Rouge. Il serra le poing et ses deux bagues en argent, dernier symbole de son mariage, se firent douloureusement sentir contre ses doigts. Il serra brièvement les dents, puis détourna les yeux pour regarder son rendez-vous. Et il crut voir l’espace d’un instant sa femme, il pâlit à vue d’oeil.



-Et bien… quelle voix, n’est-ce pas ? Demanda-t-il d’une voix chancelante ? Il se racla la gorge pour reprendre contenance. Je suis ravi de vous voir en vie, et en effet nous aurons beaucoup de choses à nous dire puisque vous avez réussi votre mission. Mais nous avons toute la soirée devant nous, alors pourquoi nous presser ?
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Lenore commençait à souffrir de la taille de ses chaussures d'emprunt. Elle se permit de défaire ses souliers, ne les maintenant que par la pointe sur ses orteils pour se détendre un peu sans pour autant devoir les  chercher en cas de fuite urgente. Bien qu'elle aurait pu marcher pied nu. Elle bougeait le pied au rythme de la musique, douce mais pas ennuyante, cadencée mais pas entraînante, un subtile équilibre et une voix parfaitement mariée à l'instrument étrange composé de simples cordes.

Son rendez-vous avait l'air tendu. Il avait tout fait pour garder le secret autour de sa mission et il venait de lui avouer avec difficulté un nom. Le véritable ou un autre pseudonyme? Ce n'était pas tant important. Ce qui l'était par contre, si il tenait vraiment à ce que sa demande auprès des mercenaires reste un secret, était de se détendre.

Il ne semblait pas si pressé d'obtenir son rapport, étrangement. Un doute fit son apparition dans l'esprit de la mercenaire, serait ce un piège au final? Elle repéra les sorties de secours au cas où, ainsi que les distractions probables à causer pour couvrir sa retraite. Un couple à déranger, un chariot de service à pousser, une bouteille de champagne à faire mousser, un videur à faire réagir.


"Comme vous voudrez patron, je ne suis pas contre profiter de la soirée. Mais vous n'avez pas l'air super à l'aise. Vous devriez vous détendre un peu, je ne vais pas vous croquer, ce serait contre productif non? Nous n'avons peut être pas d'allégeance mais nous savons chouchouter nos clients. Là, tout de suite, vous semblez nerveux comme un homme marié qui trimbale sa maîtresse en public. Vous suez la peur d'être découvert."

Elle rit doucement, tentant de détendre l'atmosphère. Elle avait beau le mettre en confiance en surveillant ses mots, en souriant, en ménageant sa patience, son attitude allait finir par attirer un brigand cherchant à profiter de pigeons friqués. Elle préférait ne pas avoir à gérer de problèmes supplémentaires. Elle souhaitait juste profiter d'un repas gratuit et s'amuser un peu. Lui avait-il caché autre chose? Un soucis, une peur, n'était-ce que de la nervosité à l'idée de fricoter avec de la racaille de mercenaire dans le dos de son patron?

"Vous savez, je ne compte pas vous causer de problème, il n'y aura aucun acte déplacé de ma part. S'il vous plait, ne me mettez pas dans l'embarras... A moins que vous craigniez l'apparition de malotrus à votre recherche? Promis, je vous ferais sortir d'ici sans supplément de contrat. Profitez du spectacle, nous discuterons travail ensuite. Mais ne tardons pas trop tout de même, nous ne savons pas ce qui pourrait arriver. Je ne voudrais pas vous demander un autre dîner à votre charge pour que vous ayez enfin les informations que vous m'avez chargé de rassembler."

Déjà les entrées étaient servies, Lenore savoura aussi bien l'odeur délicieuse que la présentation de l'assiette, un véritable tableau gourmand. C'était presque pêcher que de l'entamer mais l'envie d'y goûter n'était que décuplée par la recherche d'esthétisme. Le consulat faisait vraiment les choses à fond. En ces quelques minutes d'extase devant son assiette, elle était submergée par le cumul harmonieux des arts mis en oeuvre, enivrée par le plaisir des sens. Et ce n'était encore qu'une entrée et une chanson.

Elle veilla à ce que ses couverts ne fassent aucun bruit en mangeant. Elle n'avait jamais rien avalé d'aussi fin. La forêt était là dans son assiette, les journées gourmandes à la boulangerie également.

Les souvenirs filtraient au travers de sa conscience et elle dut lutter pour rester concentrée. Ce dîner n'était pas une bonne idée au final mais comment y résister. Elle pensa un instant à faire strictement son rapport et s'enfuir de ce paradis des sens avant d'être totalement submergée par ses faiblesses. Qu'il le veuille ou non.
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Killian gigota lorsque Angeline mentionna les hommes mariés. Savait-elle quelque chose ? Non, ce n’était pas possible. En revanche, elle avait pu déduire des informations sur lui avec son comportement. Était-ce une mauvaise chose ? Devait-il mettre les choses à plat, s’expliquer ? Non. Si elle ne faisait pas le premier pas, si elle n’abordait pas le sujet, il n’allait pas lui fournir plus d’armes à utiliser contre lui pour le cas où elle se révélait indigne de confiance.

Le pirate profita du rire cristallin de la jeune femme, et de son sourire discret. L’attitude de cette dernière finit même par le détendre et chassa complètement les dernières images de sa femme de son esprit. Il souffla légèrement, et se permit un sourire en retour, ayant retrouvé quelques couleurs sur ses joues.


-Je pense que vous seriez tout à fait à même de me croquer, comme vous dîtes, si je représentais le moindre danger pour vous. Et je peux vous rassurer sur ce point, je n’ai pas de femme qui risque de me surprendre ici en votre compagnie, continua-t-il en plongeant son regard dans le vert de ses yeux. Je ne pense pas que les hommes de Monsieur Shinra m’aient suivi, même s’il y a toujours un risque, donc de ce point de vue, nous devrions être tranquille. Et je ne compte pas vous créer d’ennuis, pas plus que vous ne désirez m’en créer je suppose du moins.

La serveuse arriva avec son plat de tomates mozzarella. Le Capitaine Crochet retira l’embout en plastique, prit le couteau dans sa main droite. Il planta chaque aliment avant de les découper soigneusement. Une fois qu’il eut fini sa tâche, il nettoya le bout de son crochet, replaça l’embout, et prit en main sa fourchette. Dès les premières bouchées, la fraîcheur du plat en bouche lui ravit les papilles.

-Vous devriez goûter Angeline, c’est divin, dit-il en présentant son assiette.

Le faux comptable continua de manger quelques minutes en silence, hésitant sur la démarche à suivre. Devait-il suivre les conseils de la rouquine et écouter ce qu’elle avait à dire ? Mais ne risquait-il pas alors de la voir fuir ? Certes elle se voyait offrir un repas en plus de sa prime, mais elle risquait gros à le fréquenter. Peut-être craignait-elle une embuscade ?

-Vous savez Angeline, commença-t-il, en tendant la main pour prendre la sienne sans le faire pour autant, jusqu’à présent j’ai toujours été honnête avec vous. Je sais qu’il y a des… tensions entre ma compagnie et votre groupe, mais j’ose espérer que ça n’affectera pas notre relation. Il retira sa main avec une pointe de déception dans le regard. Vous vouliez me parler de votre mission, vous pouvez le faire. J’espère juste avoir le plaisir de profiter du reste de ce dîner en votre compagnie, et d’apprendre à vous connaître un peu plus. Il sourit légèrement, tristement. Après tout, si Monsieur Shinra apprend que je vous fréquente, et qu’il ne fait rien de pire que me licencier, vous m’aviez parler d’un travail.
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Enfin il se détendait, peut être même un peu trop. Elle le regardait manier son crochet, il en avait assez l'habitude pour que cet incident date un peu, pensait elle. Elle glanait à son insu des informations au delà de ses mots. "Jusqu'à présent j'ai toujours été honnête avec vous" la phrase typique du mensonge, elle même en abusait quand il le fallait et le début de phrase "jusqu'à présent" dénonçait ouvertement que ce n'était pas une habitude pour lui ou que ça risquait de changer à tout moment?

"J'espère que ça n'affectera pas notre relation" "S'il apprend que je vous fréquente" Il allait vite en besogne, la mercenaire allait devoir le calmer, mais elle s'amusait de ce petit jeu de manipulation. Elle s'imaginait peut être à tord que l'un comme l'autre cherchait à obtenir le contrôle de la situation et elle n'avait aucun mal à s'avouer vaincue par plus fort qu'elle. Même si elle n'était pas du genre à rester dans les clous.


"Il y a bien plus à craindre d'une femme bafouée que d'une troupe de soldats armés jusqu'aux dents" Dit-elle alors que le sommelier venait présenter la bouteille de Lambrusco à l'homme devant elle.
Comme tout établissement se voulant classieux, ils se permettaient d'attendre la validation du client avant de laisser à la table la bouteille ouverte.
Une phrase à double tranchant, à la fois anodine, plaisanterie et menace subtile, selon si il l’interprète désignant la probable épouse ou la mercenaire elle même.


"Me voici rassurée. Bien que notre situation soit tendue, de part nos employeurs, j'ai pris le contrat en toute connaissance de cause et de façon officiel auprès de mon groupe. Si changement, il dois y avoir, cela ne viendras pas de mon côté."

Elle attendait le départ du sommelier avant de pouvoir vraiment discuter travail. Elle allait donc devoir discuter de mondanités à son grand regret, pour le moment. Ou du moins rendre les phrases suffisamment neutres pour que des oreilles non averties aient du mal à rassembler le puzzle d'informations à tiré de leur conversation.

"Je n'aurait rien à gagner à précipiter la fin de cette soirée. Cet établissement est réellement merveilleux, tout y semble parfait. Je doute avoir de nouveau l'occasion d'y revenir, alors autant m'imprégner au maximum de ses bienfaits. Et maintenant que vous êtes enfin détendu, je sens que la discussion, va être encore plus appréciable.

Cependant, vous comprendrez que parler de moi, ne m'intéresse guère, et une femme sans mystère est sans aucun intérêt, vous en conviendrez. Mais je me doute que vous même n'avez aucune envie de monopoliser la conversation autour de vous même.Je suis curieuse d'en apprendre plus sur vous. Pour le peu qu'il y a à faire dans le monde qui vous intéresse, je me demande bien ce que vous voulez y visiter. La forêt, le bord de mer, je pourrais vous en présenter ailleurs, loin de l’œil de votre patron. Parlez moi de vous et je vous répondrais en conséquence avec un peu de moi."


Elle fut surprise de voir le vin rouge pétiller. Elle n'en avait encore jamais connu. Etait-ce un vin de grande maison audacieuse? Valait-il si cher? La facture devait être salé pour un petit comptable. La mercenaire se mit à imaginer monsieur Jones devant son assiette en mode disette, trois pomme de terre se battant en duel sous son crochet et un long soupir après avoir dépensé plus d'un an de salaire ici même par pure folie. Evidemment qu'il voulait en profiter jusqu'au bout!
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-Je vous l’accorde, une femme se montre souvent bien plus féroce. Récemment, j’ai eu la surprise de trouver une telle créature dans ma chambre. C’était une aimable courtoisie d’un de mes collègues de bureau qui ne m’apprécie guère j’en ai l’impression. J’ai du faire intervenir la sécurité pour m’en débarrasser car je craignais pour ma vie, se confia-t-il.

Le sommelier apporta rapidement la bouteille de vin à Killian qui se permit de la goûter. Bien qu’il soit familier avec les liqueurs alcoolisés, il n’était pas un spécialiste des crus qui devaient accompagnés les repas, aussi ne se donna-t-il pas la peine de faire semblant de s’y connaître. Il but une gorgée, trouva le lambrusco fort bon, et accepta la bouteille avec plaisir.

Suite au départ de l’homme, le pirate écouta attentivement le monologue fort long de sa compagne sans l’interrompre. Il se demanda suite à son discours, pourquoi elle n’aurait pas l’occasion de revenir au Moulin Rouge. De ce qu’il savait, les mercenaires n’étaient pas en froid avec les Consuls. Et quant bien même c’était le cas, il voyait mal les artistes qui avaient ouvert un tel établissement pour faire fortune refuser des clients tant que ces derniers n’étaient pas leurs ennemis ou des criminels recherchés.

Une autre chose qui travailla le Capitaine Crochet fut de savoir ce qu’il pouvait encore dévoiler sur lui, et sur ses projets à cette mercenaire. En toute prudence, il ne pouvait décemment pas lui dévoiler ses plans, qu’elle aurait pu s’empresser de révéler à la lumière qui lui aurait mis des bâtons dans les roues – ou pire encore, qu’elle aurait utilisé pour elle-même. Néanmoins, s’il voulait continuer à maintenir sa couverture de comptable, et peut-être bénéficier de la confidentialité d’Angeline, il ne pouvait pas non plus rester muet. Et il restait curieux de savoir ce qu’elle-même allait lui dire sur elle.


-Vous êtes plutôt directe Angeline. J’aime ça, lui sourit-il. Et j’aime aussi le fait que vous arriviez à vous détendre de votre côté, et laisser votre travail sur la touche le temps de quelques instants. Il la vit boire son verre de vin. Pour tout vous dire, je viens d’un petit village d’un monde qui était inconnu jusqu’à très récemment. Depuis mon enfance, j’ai toujours été passionné par la mer et les histoires de pirates que me racontaient ma mère, ou les marins de passage dans la taverne. Aussi, lorsque j’ai grandi, que j’ai quitté mon monde pour entrer à la compagnie, et que j’ai découvert que certaines de mes histoires étaient réelles, ma passion n’en a été que plus renforcé. Il se concentra discrètement sur Angeline, en prenant un air pensif perdu dans ses yeux verts. Comme vous le voyez, j’ai perdu ma main gauche et j’ai un crochet. Et j’ai appris qu’il existait jadis un Capitaine Crochet au Pays Imaginaire. Qui avait un bateau le Joly Roger. Ce bateau a coulé avec son capitaine et j’espérais pouvoir récupérer son épave. Ou un morceau de celle-ci du moins, conclut-il.

L’imposteur s’était débrouillé comme un as. Tout en occupant sa compagne avec son histoire – très proche de la réalité, il avait juste oublié la partie conquête de l’île après tout – il s’était concentré sur elle avec toute la force de son esprit. Sans que quiconque ne puisse s’en apercevoir, il étourdit de plus en plus l’esprit de la jeune femme qui continuait de boire son verre de vin. Cette combinaison lui serait fatale, et il espérait pouvoir enfin briser la carapace de la mercenaire pour atteindre l’humaine qui se cachait derrière – et ses sombres secrets.


-A votre tour ma chère, l’invita-t-il à poursuivre.
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Lenore retint un fou rire à la mention du sale coup entre collègues. Elle se rappelait sa propre mésaventure avec son collègue aux bottes crottés dans l'enceinte même du Centurio. Son amusement augmenta encore à la mention des histoires de pirates. Provenant du monde de Grimm, elle connaissait le gouffre qui sépare l'histoire romancée et répétée au point d'en devenir un conte, et la réalité, bien plus crue, violente et souvent immorale. Pourtant C'était une chose qui faisait rêver tous les êtres dans tous les mondes, un moyen de dépasser sa simple condition et de se donner de l'espoir. C'était peut être ce qui guidait ce comptable. Le réconfort du passé en famille, la magie et l’héroïsme du possible, loin de l'ennui du quotidien dans un bureau. Mais il n'avait plus l'âge pour ce genre de choses.

"Je comprend oui, mais je crains de vous décevoir grandement, la réalité est..." Commença-t-elle.

Elle se sentit prise de vertige. Le vin pétillant devait être plus fort qu'elle ne pensait et elle reposa le verre rapidement, fronçant les sourcils.


"Je... Pardon... Je me sens bizarre d'un coup. Ça doit être les bulles."

Elle se passa la main sur la nuque et se servit un verre d'eau, se mouillant le bout des doigts puis les tempes pour se rafraîchir, en s'excusant d'un sourire timide. C'était bien la première fois qu'un simple verre de vin lui faisait l'effet d'une fin de bouteille. Le sommelier avait ouvert la bouteille devant eux, personne n'avait pu y introduire quoique ce soit, surtout que sur les deux, elle seule semblait réagir.

"La réalité est souvent très décalée par rapport aux histoires que l'on raconte. J'en sais quelque chose.

La mercenaire avait l'impression d'avoir la tête remplie de coton, de réagir avec une seconde de décalage. Le son était atténué dans ses oreilles. Avait-elle attrapé une maladie dans la jungle imaginaire? Elle devait se concentrer pour rassembler ses pensées et délaisser la douceur de ses termes.

"Le capitaine Crochet .. oui j'en ai entendu parler. Il est mort et depuis les pirates se bouffent le nez entre eux. Vous auriez dû m'en parler avant. J'aurais chercher pour votre bateau. Enfin je vous aurait trouver l'endroit quoi."

Son malaise n'empirait pas mais il n'avait pas l'air de passer pour autant. Elle commençait à se poser des questions. Etait-ce son plat? la chanson? l'idée d'une sirène était stupide mais ça lui traversait l'esprit. Normalement ne font elle pas de l'effet qu'aux hommes? Y avait - il un équivalent masculin?. Elle ferma les yeux, inspirant profondément pour se contrôler.

Ce n'était pas le moment de paniquer. Elle remit convenablement ses chaussures au cas où. Elle passa la main dans son sac pour saisir sa lime à ongle affûtée, se piquant fermement le doigt pour que la douleur lui redonne un coup de fouet discrètement. Elle balbutiait ses réponses en essayant d'être aussi claire et concise possible.


"Je suis navrée, je crois que je vais devoir vous faire mon rapport rapidement... J'ai peur de ne pas me sentir très bien d'un coup. Hm... Les ... Les pirates oui. Ils sont divisés et se sont attirés plusieurs factions sur le dos. En même temps ils n'ont pas grand chose à faire là bas à part la guerre."

Elle rouvrit les yeux pour observer son interlocuteur avant de poursuivre. Avait-il l'air inquiet de son soudain changement? Il n'avait pourtant aucune raison d'être responsable de son état.
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-Je pensais les mercenaires habitués à l’alcool, plaisanta-t-il. Vous êtes pleine de mystères en effet Angeline. Peut-être devrions-nous commander un vin moins fort ? Lui demanda-t-il.

Killian garda les yeux - et sa concentration – rivés sur sa compagne. Elle commençait à ressentir les effets de son tour de passe-passe, et c’était une bonne chose. La suite lui prouva qu’il avait eu raison d’agir ainsi car la jeune femme s’ouvrit à lui davantage après s’être légèrement rafraîchie. Qu’avait-elle pu expérimenter pour cesser de croire en ces histoires qui devaient la fasciner petite ? Et quelles étaient ces histoires ? Il ne devait pas arrêter ses efforts maintenant.

-J’imagine bien les rivalités que la mort de Crochet a pu causer. Il a laissé un vide dans le pouvoir en place, et n’importe qui cherche à l’obtenir. Ce qui fait que voyager là-bas sans savoir où se trouvent les différents clans est potentiellement mortel. Il but une légère gorgée de vin. Je ne vous ai pas envoyé chercher le bateau en premier lieu car c’est une relique voyez vous. Bien que ne partageant pas les opinions de la compagnie à l’égard des mercenaires, je reste influencé par elle. Comment aurais-je pu savoir que vous n’auriez pas conserver ce trésor pour vous ? Je ne suis qu’un comptable, je n’aurai pas eu les moyens de lutter contre vous. Et j’aurai difficilement pu faire appel à mon patron pour avoir un soutien en la matière, conclut-il.

Le pirate pouvait voir que la jeune femme ne se sentait pas bien. Sa respiration se faisait plus intense et son esprit était tout juste concentré sur ce qu’il disait. Intérieurement, il souriait. Son plan fonctionnait à merveille et elle ne se doutait de rien. Il chassa la pointe de remord qu’il percevait au fond de lui en se disant qu’il lui fallait les moyens de s’assurer de la loyauté de son employée. Sur ce point, il n’avait pas derrière lui trois cents Truks prêts à intervenir si elle le trahissait comme son associé. Il devait agir différemment. Quitte à chambouler un peu une innocente – si tant est qu’une mercenaire pouvait l’être.

Le Capitaine Crochet s’inquiéta en revanche lorsque Angeline tenta de précipiter les choses, y compris son départ. N’y était-il pas aller trop fort ? Il se leva de sa place et alla jusqu’à la jeune femme,s’accroupissant pour voir son visage et prenant sa main délicatement dans un geste de réconfort. Mentalement, il réduisit la pression qu’il exerçait sur elle. Même s’il décidait d’arrêter les étourdissements – ce qu’il n’était pas encore certain de vouloir – il ne pourrait pas le faire immédiatement. La rouquine ne connaissait peut-être rien aux pouvoirs de l’esprit, mais nul doute que parmi les mercenaires, certains en étaient familiers.


-Je comprends tout à fait, dit-il d’une voix douce, caressant sa main de son pouce. Mais prenez d’abord une grande inspiration. Je n’aimerai pas qu’il vous arrive quelque chose ma chère. Il fit une pause tout en continuant à lui caresser la main. Voulez-vous que je fasse venir un médecin ? Je suis sûr que le consulat déborde d’érudits en tout genre, y compris ici-même au Moulin Rouge.
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La mercenaire reprit légèrement ses esprits, certes sa vue était encore un peu brouillonne, mais son esprit semblait sur la voix du soulagement. Concentrée sur sa respiration comme une voix le lui avait conseillée. Elle n'avait pas tout a fait reconnu celle de monsieur Jones, elle n'avait même pas fait attention qu'il s'était déplacé et lui tenait désormais la main, à genoux devant sa chaise. Elle ne put s'empêcher de rougir légèrement et de rire nerveusement, bien que sa position se fit plus rigide et droite sur sa chaise, lui retirant sans à-coup la main qu'il caressait.

"Je vous en prie... vous attirez les regards des clients là... Ils vont croire que vous me demandez en mariage." Dit-elle suffisamment mal à l'aise.
"C'est gentil de vous inquiéter.. mais je vais déjà un peu mieux. Je me contenterais de l'eau, mais vous, profitez de la bouteille, ce serais dommage de gaspiller."

Lenore relâcha sa lime à ongles dans son sac, et remit les deux mains sur la table en esquissant un léger sourire se voulant convaincant. Elle appela une des serveuses, lui expliquant qu'elle souhaitait se rafraîchir mais qu'elle préférait ne pas y aller seule au vu de son vertige.

"Oui je vous confirme que votre balade là bas sera plus que dangereuse. Je suis confuse je vais me rafraîchir un peu et nous pourrons reprendre la conversation, j'espère en meilleure condition."

La mercenaire se leva et prit son sac à main et le bras tendu par l'employée prévenante. Que venait-il de lui arriver? C'était , étrange, perturbant, honteux même, devant le client. Un contrecoup de fatigue mal gérée?

Elle rassura la jeune femme qui l'accompagnait et ne voulait plus la lâcher. Elle s'arrêta devant l'évier de marbre blanc, se regarda dans le miroir bordé de moulures dorées. Même les toilettes pouvaient faire office de palace!

La mercenaire ria enfin librement, laissant s'échapper la nervosité alors que son esprit reprenait contenance. Elle se passa de l'eau froide sur le visage, pour le peu de maquillage qu'elle avait, uniquement constitué de rouge à lèvres, ça ne changerait rien.


"Mes félicitations mademoiselle."

Lenore releva son visage humide vers l'employée avec une expression d'incompréhension suffisamment perceptible pour que la jeune femme se sente obligée de s'expliquer.

" Pour la demande en mariage... Ce n'est pas la première que nous voyons ici.  Il ne faut pas vous mettre dans cet état, même si vous ... vouliez refuser?"

"Zéro la barre mon chou" Riait la mercenaire.
"Ce n'est pas du tout ce que tu crois. Il était juste inquiet...... enfin je crois. Dans tout les cas ce n'est pas ça du tout.

La jeune fille fit une moue contrariée d'avoir taper à côté, ou de se sentir remise à sa place, ou était ce le décalage entre la façon de parler de la rousse et son physique, le lieux peut être.

La mercenaire se sentait de mieux en mieux, elle prit son temps. Elle voulait faire un point sur la soirée qui s'annonçait longue. Monsieur Jones semblait vouloir profiter de la sortie, et de son rendez vous, plus intéressant que le rapport même de mission. Cette histoire ne devait pas tant lui tenir à cœur. Se serait elle trompée en imaginant la Shinra intéressée par le Pays imaginaire?

Elle soupira longuement, d'un coup la soirée lui pesait lourdement. A part brisé les rêves d'un comptable, il n'y avait rien de bien intéressant à glaner. Elle allait faire sérieusement son rapport sur les différents partis en vigueur dans leur gueguerre de territoire stupide et selon si ses vertiges lui reprenaient ou pas , elle écourteraient la soirée. Au moins avait elle une bonne excuse. Mais être en position de faiblesse loin de chez elle et avec n'importe qui pour s'occuper d'elle , était hors de question.

Elle redressa la tête, se recoiffa quelques mèches humides, doucement du bout des doigts et suivit la serveuse qui la raccompagna à sa place. Le plat principale avait été servit à leur table.


"Une fois encore, je suis navrée de cet incident. ça a l'air de passer un peu. Nous parlions épave coulée par le fond, il me semble. Puis je continuer?"
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Killian eut un large sourire devant l’embarras de la mercenaire. Celle-ci était capable d’affronter une horde de pirates pour lui ramener les informations dont il avait besoin, elle était même prête à affronter les Turks si jamais Rufus apprenait sa petite escapade, mais elle ne pouvait pas supporter quelques regards sur elle. A moins que ce soit l’idée du mariage ? Il se releva et alla s’asseoir à sa place en réfléchissant à cette question. Qu’est-ce qui pouvait être le pire pour cette femme ? La timidité, ou un homme qui aurait ravi son cœur ?

-Qu’ils pensent ce qu’ils veulent. Je m’inquiète pour vous et je n’ai pas peur du regard des autres. C’est probablement un des avantages de travailler dans une multi-universalle, dit-il pince-sans-rire.

Angeline appela Pisca et se leva rapidement de table. Le pirate l’observa aller au toilette et desserra progressivement son étreinte psychique à mesure qu’elle s’éloignait – il en profita aussi pour regarder les jambes qui se dévoilaient sporadiquement grâce à la fente de sa robe. Elle était plutôt jolie oui, mais sans être vulgaire. Pour autant, l’aurait-il remarquée s’il l’avait vue dans la rue un autre jour ? Peut-être grâce à sa chevelure rousse. Peut-être.

Lorsque la jeune femme eut complètement disparu de sa vue, le Capitaine Crochet se leva de nouveau et se dirigea au bar. Sur son passage, il reçut quelques félicitations de ses voisins de table, ou parfois des paroles de consolations. Il ne répondit rien et garda un visage fermé, avançant le dos droit. Pourquoi ces gens se mêlaient-ils de ce qui ne les regardaient pas ? Où avaient-ils appris les bonnes manières ?

Une fois arrivée à destination, l’imposteur s’accouda au comptoir, gardant un œil sur les toilettes, et commanda un verre de rhum. Prétextant un refus de sa chère et tendre face à sa demande en mariage à la barman, il réussit à lui tirer une larme ainsi qu’une double dose du liquide qu’il ingurgita cul sec. La soirée s’annonçait longue pour lui mais probablement courte pour son rendez-vous.


-Si ma compagne s’en va, assurez vous que mon verre ne se vide pas.

-Bien monsieur.

Soupirant, la légende vivante tapa sur le comptoir pour se redonner courage. Elle allait tenir bon, maintenir sa couverture, réussir à garder Angeline près d’elle – surtout maintenant qu’elle ne pouvait plus appliquer son contrôle sur la mercenaire - et même en découvrir plus sur cette dernière. Elle le savait, elle en était capable. Laissant le verre à la barman, elle retourna s’asseoir à sa place et peu de temps après, la jolie rouquine revint reprendre sa place, avec quelques couleurs sur le visage.

-Vous avez l’air d’aller un peu mieux. Vous rafraîchir était une bonne idée ma chère. Et concernant tout à l’heure, veuillez m’excuser si je vous ai mise mal à l’aise, que ce soit par ma posture, ou parce que je vous ai pris la main. Ce n’était pas mon intention. Vous êtes charmante, comprenez moi bien, et dans d’autres circonstances, j’aurai probablement aimé avoir un réel rendez-vous avez vous. Apprendre à vous connaître, savoir d’où vous venez, qu’est-ce qui vous a poussé à devenir mercenaire. Il fit une pause. Je ne sais si vous êtes timide ou si vous êtes effrayée par l’engagement, cependant je doute que cela soit votre tasse de thé. Donc pour l’instant, mieux vaut rester professionnel dans notre intérêt mutuel, même si ça ne nous empêche pas d’apprendre à nous faire confiance, rajouta-t-il dans un sourire bienveillant. Vous pouvez continuez votre rapport ma chère.
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Lenore souffla un rire léger en souriant, son rendez-vous ne semblait pas vouloir lâcher le morceau. Cela lui apprendra à toujours chercher à charmer son interlocuteur. C'était surement un juste retour de bâton à une mauvaise habitude. La prochaine fois, elle se fera passer pour un homme et se déguisera pour faire son rapport. Elle commençait à plaindre les bombasses qui devaient subir ce genre de tentative en permanence où qu’elles aillent.

Il demandait son origine et la raison de devenir mercenaire... Ce n'était pas une information sensible bien qu'elle n'ait pas donner son nom véritable. Après tout elle avait promis de parler d'elle en échange d'information sur lui même, et il n'y avait pas meilleur mensonge que la vérité. Elle se détendit doucement maintenant que son étourdissement s'effaçait, le regard détourné vers son assiette de canard à l'orange et ses navets au miel, pour en masquer la douleur du souvenir, étirant un fin sourire en coin à repenser à la bande de connard boiteux de l'auberge de la forêt.


"Il est vrai que je vous dois un peu de moi en contrepartie. Je connais le fossé entre les histoires et la réalité car je viens de Grimm. Un monde qui foisonne de contes. Je peux vous garantir que le Grand Méchant Loup est ... bien pire que tout vos pirates imaginaires réunis."

Elle souffla un rire nerveux, cet endroit lui donnait l'impression de mettre en exergue tout les sentiments. C'était décidément une très mauvaise idée de rester ici. Elle était en position de faiblesse et elle détestait ça. Cet endroit allait entrer sur sa liste noire.

"J'ai... tout perdu. Dans ces cas là, il n'y a plus grand chose à faire. Reprendre à zéro prend trop de temps, il faut voler ou chasser les voleurs. Mais tout seul ce n'est pas très marrant. J'ai cherché des alliés pour m'aider à traquer des proies plus grosses. C'est toujours comme ça que ça se passe, je pense, pour tous. Dit-elle sans préciser de quel côté du crime elle s'était retrouvée.

Elle piqua quelques morceaux dans son assiette pour se laisser du temps et reprendre un ton plus agréablement enjoué, pour ne pas gâcher la soirée et la qualité du repas.

"Je suis quelqu'un de tout à fait banal, voyez vous. Plongée dans des situations qui ne le sont pas." Elle sourit en se permettant de manger un peu avant de reprendre son rapport enfin!

"Ce canard est une pure tuerie... Sinon pour votre bateau, je ne sais rien de plus. Crochet est mort, le bateau a coulé certainement dans la baie des pirates au Sud-Ouest. Ce monde n'a d'imaginaire que le nom. Il est très ordonné. Au nord les Indiens, cible préférée des pirates en tout genre. Ce n'est qu'une île composé principalement d'une immense forêt épaisse et truffée de dix pièges mortels au mètre carrés.

Au Sud-Est un lagon de sirène cannibale mangeuse de chair humaine. Et au Sud-Ouest comme je disais, les pirates, le Rocher du Crâne semble leur repère principal. Les différents navires croisent dans la mer, s'attaquant entre eux quand ils n'attaquent pas les indiens.

Il y a aussi.... En milieu de forêt, un camp de lumineux qui attaque un groupe de pirate qui s'est allié à la coalition noire, mais ils ont eu l'emplacement du camp, ils devraient essayer de le raser rapidement, je pense. Des pirates dans les arbres ayant abandonnés la mer, une honte vraiment.

Ils sont à moitié devenus fous. Dans tout les cas ils tirent à vue avant même de savoir si c'est alliés ou ennemis qui se baladent. Vous allez vous faire canarder. C'est la guerre permanente mais en même temps il n'y a rien de plus à faire sur place, ils sont tous méfiant et radicalement violent.
Voyez, rien à voir avec les belles histoires d'aventures, de surpassement contre les éléments et les adversaires sanguinaires, l'honneur et les belles épées. Juste une bandes de brigands mal fagotés qui prennent ce qu'ils veulent de force et tue à la moindre occasion.


Voilà qui était fait, elle se sentait mieux et il ne restait plus que quelques détails éventuels. Il ne restait plus qu'à profiter de la soirée tout en restant sur ses gardes. Le spectacle reprenait, annonçant la danse des nymphes.

Lenore préférait rester concentrée sur son interlocuteur en espérant ne pas lui avoir démonter le moral, pas qu'elle aurait des scrupules à lui détruire ses rêves mais elle n'avait rien à y gagner, il avait fait preuve de gentillesse bien qu'excessive. Perdre sa raison de vivre était vraiment extrême. Elle se demandait si elle en avait encore vraiment une au final, se sentant presque vide.

Elle pouvait toujours le combler avec le Centurio. Ils étaient une nouvelle famille qui avait besoin d'aide niveau structure et qui ne lui demandait rien en retour. Elle hochait imperceptiblement la tête en réponse à sa propre question intérieure.
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A la mention de Grimm, Killian se raidit immédiatement et son sourire se figea, se fit plus mécanique. Était-il possible que cette jeune femme sache qui il était ? Qu’elle ait organisé ce rendez-vous à l’avance pour le déstabiliser ? La chanson, le fait qu’elle soit rousse et menue comme feue sa femme, et qu’elle provienne du même monde que lui ? C’était trop de coïncidences à ses yeux. Avait-il été piégé ? Sa main se ferma sur son couteau qu’il serra aussi fort qu’il put.

-Oh, je crois connaître suffisamment le grand méchant loup comme ça, croyez moi, répondit-il d’une voix plus froide qu’il ne le souhaitait. Et je pense qu’il faut un de mes pirates imaginaires comme vous dîtes pour l’abattre. Seule une légende peut abattre un monstre après tout.

Angeline sortit ensuite un couplet larmoyant au pirate – couplet auquel il pouvait en partie s’identifier. Il avait lui-même grandement perdu à cause du Boucher de Grimm, mais il avait aussi gagné une forme de liberté et avait pu tenter de mettre en œuvre ses rêves. Pour une femme forte, la rouquine se laissait bien trop aller sur les lamentations et les plaintes. Qu’importe la tragédie qu’elle avait vécu, elle devait la surmonter, et voir au-delà de celle-ci.

-Je ne suis pas d’accord avec vous. J’ai moi-même vécu une tragédie qui aurait détruit plus d’un homme et pourtant, me voici aujourd’hui devant vous. Cette perte m’a retiré ma vie d’avant, mais elle m’a aussi apporté quelque chose. J’étais enfermé dans un rôle que je ne voulais pas, incapable de réaliser les rêves qui habitaient mon coeur. Il fit une pause et détourna son regard vers la scène où s’annonçait la danse des nymphes. Je hais le Boucher de Grimm pour ce qu’il a fait, ne vous méprenez pas. Mais, je lui suis reconnaissant pour une chose. Il reporta son attention sur sa compagne. Sans lui, je serai toujours un paysan qui ne chercherait pas à accomplir sa passion. Et puis il m’a offert un second but dans la vie. Sa mort.

Le Capitaine Crochet s’était probablement trop révélé. A vrai dire, il en était même sûr. Néanmoins, c’était ce que la mercenaire attendait de lui, c’était pour cette raison qu’elle avait planifié ce rendez-vous. Il ne lui restait donc plus qu’à laisser tomber son rôle de comptable de pacotille et voir où elle voulait en venir exactement avec lui. Et par mesure de précaution, il souffla un coup, et focalisa son esprit sur celui d’Angeline. A la moindre entourloupe, il pourrait réagir.

L’imposteur écouta le rapport de sa compagne, ricanant lorsqu’elle blâma les pirates pour leur comportement. Les mercenaires n’étaient-ils pas semblables après tout ? Avides et brutaux, sans morales et code de conduite ? Il en avait une en face de lui qui était prête à servir ses prétendues ennemies juste pour l’appât du gain – à moins qu’il ne s’agisse comme il le pensait depuis quelques instants d’un piège.


-Je vous remercie pour le rapport Angeline… vraiment. Il se concentra pour alourdir l’air autour de la jeune femme, rendant chaque respiration plus difficile. Maintenant, dîtes moi pourquoi êtes vous là ? Qui vous envoie ? Murmura-t-il. Qui êtes vous vraiment ? Travaillez vous réellement au Centurio ?
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Quelle conne! La mercenaire se faisait rouler comme une bleue. Toute à ses souvenirs et ses pensées, elle n'avait même pas réagi au changement d'attitude complet de son interlocuteur. Le Boucher de Grimm, pourquoi en parlait-il ?

Lenore ne se soucia plus d'afficher un air aimable, elle fronçait les sourcils, le regard dur et agressif. Elle serrait son couteau tout autant que lui, prête à se défendre. Ses vertiges n'étaient pas naturels, elle aurait du y penser. Non pas la nourriture, non pas la fatigue, ni les sirènes mais tout bêtement lui. Un putain de mage. Elle ne pouvait absolument rien dans ce domaine.

Elle serrait les dents, elle s'en voulait tellement d'être tombé dans le piège. Mais quel piège? Il l'interrogeait sur son identité et ses raisons. Il était complètement à côté de la plaque. Paranoïaque? au moins autant qu'elle bien qu'elle ait laissé passer ses craintes initiales, endormie par le dîner trop goûteux. Elle méritait vraiment des baffes.

Et maintenant l'air s'échappait de ses lèvres. Son regard anxieux chercha ses possibilités. L'adrénaline montait  alors que sa respiration s'accélérait ne facilitant pas son apport d'oxygène.


"J'aurais du me douter... travailler pour ses ...connards de Shinra. Qu'est ce que vous...imaginez?  Arrêtez vos... âneries! C'est vous qui... qui m'avez engagé. Et choisis l'endroit... et prétendez être... un autre"

Elle cherchait son air, vital, il lui fallait une pause. Elle mis toute son énergie et sa volonté de s'en sortir dans un coup de pied, sous la table, directement sur l'os du genou de son commanditaire. Elle espérait que la douleur lui ferait perdre le fil de sa concentration.

"Evidemment que je suis du Centurio, Abruti!... Je faisais mon rapport... quel rapport avec Grimm?! Si vous .. arrêtez pas tout de suite... Vous allez attirer les vigiles."

Hors de question de se jeter sur lui, le planter ou quoique ce soit. Elle devait tourner la situation à son avantage, après tout la salle était pleine de gentilshommes et personnels prêt à défendre une faible femme agressée par un fou. S'il le fallait, elle hurlerait avant de tomber évanouie au sol.Elle ne lui laisserait plus aucune chance de prendre le dessus, mais elle espérait le ramener à la raison, à cet instant. Il devait faire le bon choix.
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Killian vit l’expression de la jeune femme changer du tout au tout. Les masques étaient enfin tombés, il arrêtait de jouer le comptable inoffensif, et elle, elle arrêtait ses jolies sourires et ses moues de séductrice. Ils joueraient carte sur table, et il irait au fond de cette affaire. Il saurait si Rufus était impliqué d’une manière ou d’une autre là-dedans.

Lorsque la rouquine prit son couteau en main, le pirate sourit de manière provocante, comme pour la pousser à la faute. Si elle était suffisamment stupide pour tenter de l’attaquer ouvertement au siège même du consulat, il ne donnait pas cher de sa peau. Et bien qu’il ne saurait pas pourquoi elle l’avait manipulé ainsi, il aurait au moins la certitude qu’elle emporterait dans la tombe ce qu’il lui avait raconté durant le dîner. Mais bien entendu, elle ne serait pas suffisamment stupide pour l’attaquer. Pas encore du moins.


-Je prétends être un autre ? J’envoie un contrat aux mercenaires et je tombe étrangement sur une rouquine, comme l’était ma femme, siffla-t-il entre ses dents, rageusement. Je vous invite au Moulin Rouge, et j’entends une chanson sur la perte des êtres chers, et vous me parlez d’homme marié immédiatement après comme si vous saviez. Il la regarda avec des yeux plein de fureurs. Et lorsque vous évoquez soit-disant vos origines et votre grand méchant loup, vous mentionnez Grimm ? Le monde où Death a assassiné ma femme et mon enfant à naître ?

Le manchot avait envie d’hurler, d’envoyer la table valser dans les airs. Cependant, il se contint. Il retint toute cette colère en lui, et se focalisa sur Angeline, tentant de la priver d’encore plus d’air. Si elle n’avait plus le temps de réfléchir, elle n’aurait plus le temps de lui mentir, de suivre son plan à la lettre et de continuer à le manipuler davantage. Malheureusement, son petit jeu s’arrêta bien vite lorsqu’il perdit sa concentration à cause du coup de pied que la jeune femme lui envoya dans le genou. Il laissa échapper un petit cri de douleur, et son regard se fit encore plus sombre.

-Laissez moi rire. Vous jouez avec moi depuis le début de la soirée. Avouez enfin que Rufus vous envoie. Il n’y a que lui qui en savait autant sur mon histoire. Même le Boucher ne sait pas encore que je veux sa peau, que je suis après lui,cracha-t-il.
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Encore une soirée de rêve au Moulin Rouge, une soirée de rêve assis au bord du comptoir à admirer les spectacles répétés des centaines de fois par nos danseuses. Et surtout, une soirée de rêve à boire une pinte suite à une dure journée de travail ! Depuis le temps que je traîne mes pattes ici, les consuls présents dans l’établissement vont finir par me confondre avec un meuble. Pour preuve, j’ai toujours le même tabouret quand je viens m’installer au bar. Si cela n’est pas une marque de respect, je ne sais pas dire ce que c’est d’autre.

- Chen ?
Ma gueule dans le fond de ma chope, je me dépêche d’ingurgiter ma consommation avant de toussoter légèrement. C’est passé dans le mauvais trou et ce n’est pas fort agréable. Pour finalement demander à Mina, notre ballerine étoile, ce qu’elle me voulait. Tapant de mon poing sur mon torse afin de faire passer se simple malaise.

- Kof… Oui ? Un problème ?
- L’homme à qui je viens de servir du rhum, tu vois lequel ?

Me retournant sur mon tabouret, je m’étire sur moi-même pour gagner un peu de hauteur et posa ma main en tranche sur le front à la recherche de la personne en question.

- Il a un crochet à la main gauche.
- Oui ! Je le vois, prêt de la scène attablée avec une dame et ils sont en train de manger.
- Eh bien, il a demandé sa main à la dame et elle a refusé.

Me retournant pour faire face à Mina, posant mes coudes sur le bar, je me frotte le menton songeur. Le pauvre garçon, il profite du meilleur lieu des Citées Dorées du Consulat et se voit essuyer un refus. À croire que le pouvoir d’Aphrodite ne se limite vraiment qu’aux Jardins Radieux. Claquant des doigts devant mes yeux, la ballerine attire mon attention.

- Qu’est-ce que tu veux que je fasse, que j’offre une boisson et invite le type à recommencer.
- Ils sont en train de se disputer pour le moment, Pisca n’ose pas reprendre les assiettes et amener le désert.
- Tu veux que j’aille faire le service…?

Frappant le plat de sa main contre son visage, la danseuse se rapprocha de moi en me susurrant la bonne méthode à appliquer dans ce genre de situation. La bonne méthode, pas celle où l’on demande à Kimahri de prendre les clients par le col et de les faire sortir de l’établissement. Retrouvant le plancher des vaches, je passais derrière le bar et allai chercher les déserts du couple en froid avant de demander à un service Emilie. Sa sœur étant justement au temple ce soir, et la pauvre demoiselle s’ennuyait ferme pour le moment.

Attifé pour la tâche, Emilie était justement en train de parfaire mon costume de groom en attachant le nœud papillon.

- Chen, ne bouge pas !
- J’ai l’air ridicule !
- Pas a un seul moment, alors, arrête de boucher et en piste !

Les deux assiettes en main, la jeune grecque poussa l’ursidé dans la salle. Une fois que ses pieds foulèrent le tapis de velours, les lumières de la salle s’éteignirent en même temps que le spectacle des nymphes se fini. Laissant quelques secondes de flottement, un spot vint alors finalement éclairer la table de l’homme au crochet ainsi qu’une chanteuse sur la scène. Estrella commença son chant, accompagné par l’orchestre alors que je m’avance dans la salle pour rejoindre leur table. La jeune femme continuait de chanter jusqu’à ce qu’un troisième spot éclair un autre chanteur, accompagnant la voie de la gitane.

Dorénavant devant la table des clients, mon plus beau sourire sur la gueule, je dépose les assiettes en face d’eux. Avec cette petite mise en scène, il y a des chances qu’il arrête de se prendre le choix dans le cabaret ! Et même que, madame reverra peut-être la proposition du jeune homme en reconsidération. Les bras croisés devant moi, je profitais d’un trou dans la chanson pour m’adresser à nos deux clients.

- Les amis, la vie est trop courte et la soirée trop belle pour se prendre la tête. Profiter de la soirée, de nos danseuses et de nos boissons. Car, plus tard, vous repenserez à cette demande et à la magie qu’elle aura pu vous apporter ! Alors, laisser vos querelles de côtés.
Merci Emilie pour avoir écrit le texte, mon improvisation n’aurait pas été aussi impressionnante dans le cadre idyllique que nous étions en train de proposer. Enfin. Je reste devant eux, attendant une réponse où du moins une preuve que la soirée ne se retrouve pas gâcher.


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Son coup avait atteint son objectif, elle savourait de nouveau l'air normalement et les deux se jetaient des regards haineux, chacun armé du couteau de service. La tension était plus que palpable. Dans quelques secondes, la table volerait et le combat commencerait. Il s'annonçait violent et sauvage au vu des deux caractères enfin dévoilés. Lenore était prête à tout pour l'empêcher de reprendre le dessus sur son esprit non entraîné.

Pourtant, il ne tenta pas un nouveau coup tordu mais lui cracha des reproches. Elle était rousse et venait de Grimm.................. Quoi juste pour ça? Il en faisait la conclusion que c'était un piège?! Alors que c'était lui qui l'avait attiré ici et qui l'attaquait!

Elle fronçait les sourcils en se disant qu'il était complètement à coté de la plaque, définitivement et paranoïaque. Cette histoire tournait au ridicule , dangereusement ridicule. Elle devait se sortir de là et rapidement.

Elle tiqua quand il mentionna Death. Ce type de la Coalition noire avait une grosse prime sur la tête. L'homme au Crochet avait-il des informations sur lui et sur le boucher de Grimm qu'il citait  depuis plusieurs dizaines de minutes maintenant? Un homme qui avait causer beaucoup de tord au Centurio et l'autre... qui était responsable de tout ce qu’elle avait perdu. C'était peut être la seule chose qui la retenait encore ici plutôt que de lui écraser une assiette sur le crâne et de se tirer en l'accusant de propos déplacés pour le faire interdire à vie de cet endroit.

Elle grogna et relâcha son couteau, en preuve de bonne foi. Il fallait calmer le jeu, sinon aucun des deux n'écouteraient. Elle garda le regard agressif, après ce qu'il avait fait, elle n'allait rien pardonner. Et elle ne devait surtout pas le laisser croire qu’elle se rendait.


" Vous n'avez rien compris. On bossera jamais pour la Shinra. Vous aviez l'air de vouloir lui faire un enfant dans le dos à votre copain Rufus, j'ai pris un gros risque mais pour le reste ce n'est rien de plus qu'une coïncidence."

Elle allait lui poser une question quand tout fut plonger dans le noir. Elle se jeta de nouveau sur le couteau, au cas où. La pièce était-elle dans le noir ou n'était -ce que sa vue à elle ? Après tout il lui avait donner des vertiges , puis empêcher de respirer, il devait bien être capable de la rendre momentanément aveugle!

Au contraire un spot les braqua sous la lumière. Elle plissait les yeux et entre ses doigts écartés devant son regard, elle vit qu'il en faisait autant. Puis une chanteuse sur scène commença son spectacle et un ours en costume leur apporta les desserts.

Lenore était perdue par l'apparition. Hallucinait-elle? Elle regarda longuement l'ours dont les petits yeux étaient masqués de marques noires. Il leur faisait la morale. Lenore clignait des yeux, elle n'en croyait pas ses mirettes. Elle regarda son odieux rendez-vous, puis de nouveau le panda, et de nouveau Jones. Il regardait également l'ours, elle n'était donc pas la seule à le voir. Elle tendit la main pour toucher l'apparition. Sa fourrure était douce mais réelle. Elle se cacha le visage dans ses mains , laissant le couteau sur la table, se remémorant l'hybride bleu à l'entrée.

Elle ne put pas cacher longtemps son fou rire. Elle finit par lever les yeux rieur et un sourire vers l'ours noir et blanc.


"Pardon, je n'ai pas l'habitude, vous êtes le deuxième... non humain? que je rencontre de ma vie... Nous ne voulions pas gâcher la fête. Tout se passait bien jusqu'à ce que Monsieur commence à me prendre la tête avec justement la magie de l'endroit. D'ailleurs, si vous ne voulez pas qu'on vous prenne pour un homme marié, vous baladez pas avec votre alliance."

Elle adressa un regard de reproche lourd de sous entendu à Monsieur Jones, levant une main fermée dont seul l'annulaire était levé. Puis baissant ce doigt-ci, elle leva le majeur juste une seconde. Elle regarda les desserts qui avaient été inversés, elle glissa les assiettes pour les échanger, rendant son fondant au chocolat à l'homme au crochet. Il n'allait rien tenter en présence de l'hybride qui venait les rappeler au calme.

"Nous allons éviter de vous donner une pêche." dit-elle avec un sourire en coin carnassier en insistant sur le dernier mot, avant de revenir à l'ours."Mais vous avez raison, un peu de calme nous ferait du bien avant de finir de démêler ce gros quiproquos entre nous. ça... vous dérangerait de vous asseoir un peu avec nous? ça me rassurerait au moins sur le fait que je n'hallucine pas complètement.
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Se trompait-il ? Angeline était-elle réellement de bonne foi ? Le doute commença à germer dans l’esprit de Killian lorsque les lumières s’éteignirent brutalement. Contrairement à sa compagne qu’il entendit paniquer, il resta calme et attendit que le Moulin Rouge poursuive son programme. Il ne s’attendit pas en revanche à en être le centre lorsqu’un projecteur vint l’éclairer en pleine figure. Lâchant son couteau à son tour, il mit sa main devant ses yeux pour éviter de devenir aveugle à vie. Il avait prévenu la barman qu’il n’avait pas « réussi » sa demande en mariage, alors que se passait-il ?

Une chanson – d’amour bien évidemment - débuta sur scène alors qu’un serveur se présenta devant eux. Sauf que le serveur était loin d’être rassurant – malgré son petit costume – les surplombant de toute sa hauteur d’ursidé, avec une gueule rempli de dents acérées. Où était donc passée Pisca ? Le pirate grimaça un sourire, entre la gêne, la politesse et la peur tandis que la rouquine apparemment dans son monde touchait le ventre du panda. Ce dernier leur récitait d’ailleurs un joli petit discours sur l’amour et la magie du lieu.


-J’aimerai beaucoup laisser nos querelles de côtés, mais certaines sont trop grosses pour pouvoir être évité, répondit-il au serveur. Quant à vous ma chère, répliqua-t-il en insistant lourdement sur le dernier mot, je vous ai déjà dit que je n’étais pas marié. Je porte deux anneaux identiques, j’aurai donc deux femmes selon vous ? Et j’aurai tenté ce soir d’en avoir une troisième ?

Le Capitaine Crochet prit le fondant que lui tendit la mercenaire, et répliqua au doigt d’honneur, ainsi qu’au regard qu’elle lui avait lancé, par un coup de pied sous la table. Si elle tenait tant à inviter ce serveur à table, elle n’avait pas intérêt à faire de bourde et oublier que tout le monde pensait qu’il venait tout juste de faire sa proposition. Et puis c’était un juste retour des choses, son genou se souvenait encore du coup de la jeune femme.

-Puisque vous vous joignez à nous pour un moment monsieur… Quel est votre nom ? Demanda-t-il. Vous pouvez nous donner votre avis. Aurais-je invité cette ravissante personne, déclara-t-il en butant sur la dénomination, payant le dîner dans votre sublime établissement, lui offrant cette robe de qualité, et faisant une demande en mariage parce que je tiens énormément à elle, tout ça pour garder stupidement sur moi la preuve d’un autre mariage ? Il secoua la tête. Ma tendre Angeline ne s’est pas sentie bien durant toute la soirée. Depuis qu’elle a goûté à votre lambrusco. Je pense qu’elle ne supporte vraiment pas l’alcool, comme le démontre son comportement envers vous. Je vous prie d’ailleurs de l’excuser pour vous avoir caresser de manière si intime.


Dernière édition par Killian Jones le Sam 7 Jan 2017 - 16:13, édité 1 fois
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Les mains derrière le dos, mon regard se perd d’abord sur la jeune dame ayant caressé mon ventre à l’instant. Oui les amis, la jeune rousse venait à l’instant de me caresser le ventre avant d’enfuir son visage dans les mains. Malgré moi, l’une de mes deux taches arborant mes yeux s’éleva de quelques centimètres devant la surprise. Depuis le temps que je vis ici, dans les Citées Dorées du Consulat, cela ne m’était plus arrivé depuis l’épisode avec la femme en prison. D’ailleurs, qu’est-elle devenue ? Secouant ma tête afin de chasser mes idées, j’acceptai volontiers la proposition de venir à table avant d’appeler de mon index Pisca à revenir à notre table.

- Nous allons proposer les digestifs à notre couple d’amis, sous le compte du Moulin Rouge. Et une chope pour moi !
Je fis un petit clin d’œil à la serveuse qui sourit poliment avant de débarrasser les couverts et les assiettes du plat principal. Gardant un sourire sur mon visage, je tirai la chaise d’une table inoccupée derrière moi afin de m’installer avec le jeune couple.

À peine que mes fesses furent posées sur le siège que les deux parties s’échangèrent les politesses et tentèrent de me prendre à partie. Mon verre n’était toujours pas arrivé, et il n’y avait d’autre choix que de participer à la conversation. Ouvrant grand ma gueule, dévoilant mes canines, mon doigt était levé afin de répondre à la jeune demoiselle avant que son compagnon ne prenne le pas sur la discussion. Refermant cette vilaine bouche aussi vite qu’elle s’était ouverte, j’écoutais ses paroles qui me semblaient lourdes de sens. Où plutôt incongrue, je ne trouve pas le bon mot pour décrire correctement la situation. Profitant d’un moment de silence, ma gueule s’ouvrit finalement pour répondre à l’homme au crochet dans un premier temps.

- Chen Stormstout ! Consul de la Brasserie et fournisseur officiel des caves du Moulin Rouge. Jeune dame, vous m’en voyez navré, j’ai encore beaucoup de difficulté avec les vins pétillants. Il est fort probable que j’ai eu la patte un peu lourde avec l’alcool !
Cherchant un élément de réponse aux accusations de la jeune femme, j’observais un instant les doigts de son compagnon. En évitant le plus naturellement du monde à éviter de croiser son crochet. Et pourquoi vous demandez-vous ?! Le pauvre homme devait être la victime de moquerie à cause de ça, il n’avait plus de main et voici la seule substitution qu’il avait trouvée. Foi de consul, je resterai impartial et ne me moquerais ou fixerais la pointe de fer. Comment il fait pour boutonner sa chemise, et quand il doit aller à la toilette ? Mince, ça vie doit-être compliquée à cause de cela. Et pour porter une caisse de vin… Mince, je fixe son crochet.

- Oui oui ! Pourquoi porter deux bagues identiques, ça serait stupide d’avoir deux femmes. À moins de venir d’Agrabah, du Colisée de l’Olympe où de la Terre des Lions ! Même si je doute fort que les lions s’offrent des bagues. En parlant de ça ! D’où venez-vous les amis ? Et quels sont vos noms, il ne me semble pas les avoirs entendus. Après, je viens seulement de me faire inviter à votre table et je viens de vous rencontrer. Ce serait étrange que je connaisse votre nom, n’est-ce pas ?
Nerveusement, je riais devant leur regard. J’étais loin d’être stupide, j’avais bien compris qu’ils essayaient chacun de m’attirer leurs faveurs pour je ne sais quelles raisons ! Pas cette fois, ici, j’étais impartiale et je le resterais. En ma qualité de consul présent au Moulin Rouge, je ne dois pas favoriser les gens. Lentement, le spectacle du cabaret reprenait son cours alors que les chanteurs que j’avais réquisitionnés partirent sous les applaudissements de la salle. Genesis serait surement content de l’initiative que j’avais pris afin de conserver la bonne ambiance au Moulin Rouge.


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Lenore passa la main dans ses cheveux , se dégageant d'une mèche, et tournait un peu la tête vers la scène en soufflant du nez, ses doigts filant entre ses cheveux à la quête d'un nœud absent. Elle retenait dans ce long souffle la douleur du coup de pied sur son tibia , qui allait surement lui donner un bleu.

Elle n'écouta que d'une oreille les justifications ridicules concernant les anneaux. Il y avait des choses que toutes les femmes savaient ou se transmettaient, des détails visibles à décrypter quand on s'intéressait à un homme... Même si elle se demandait pour le coup s'ils étaient les même dans tout les mondes. Ce n'était pas vraiment un sujet qui l'intéressait. Quant à faire mention du cout du repas et de la robe pour attirer la larme, c'était franchement pas classe. Pour un peu elle lui rendait la robe immédiatement en la lui jetant à la figure.

La mercenaire avait envie de frotter sa jambe douloureuse pour aider à faire passer la sensation, mais elle se devait de se faire discrète pendant que ses deux comparses sortaient les violons. Monsieur Jones voulait continuer sur l'ânerie de la demande en mariage, soit. Le fait qu'elle n'avait mal supporter l'alcool lui tira une légère moue, mais pourquoi pas. Mais elle n'avait pas toucher une partie intime, il ne fallait pas exagérer ! C'était juste un peu de fourrure qui dépassait de l'uniforme!


"Si le ventre c'est intime pour vous, vous devez pas vous amuser souvent." Marmonna-t-elle très bas pour ne pas être entendue.

Elle avait fait son rapport, elle aurait pu se faire payer et s'arrêter là. Plus rien ne la retenait si ce n'est une envie de remettre le type à sa place. Et accessoirement de démêler le quiproquos qui pouvait donner une mauvaise image des mercenaires. Pour gagner de l'argent, il fallait des clients! Et puis .. il y avait cette histoire de Death et de Grimm... Ça tournait dans un coin de sa tête comme un couperet près à tomber mais elle voulait creuser cette histoire. La présence de l'invité surprise ne le permettrait surement pas. Ce qui signifiait se retrouver de nouveau en tête à tête avec l'autre saleté de mage.

Elle reporta son attention sur l'hybride à la mention de digestif offert. D'ailleurs le nom de l'ours ne lui était pas inconnu, il avait eu un contrat avec les mercenaires. Elle n'allait pas l'empêcher de leur payer un petit bonus. Mais devait-elle vraiment donner son nom , du moins celui qu’elle avait emprunté pour s'entretenir avec l'homme de la Shinra, ou devait elle en changer? de même pour la provenance du monde.

D'un côté mentir assurait l'anonymat du client, ce qu'il cherchait à tout prix à conserver. D'un autre, à mentir trop efficacement, le quiproquos ne serait pas levé, les doutes reviendraient sur la table et les coups avec. Comme toujours, les meilleurs mensonges sont des vérités. Angeline, elle l'était pour cette soirée, et venir de Grimm ne dérangerait personne. Tant pis pour le Centurio. Elle adressa un sourire timide à l'ours, le remerciant d'une voix déjà bien plus apaisée, bien plus naturelle.


"C'est très aimable de votre part. J'avoue, je m'excuse pour ma faible constitution. Je n'ai pas l'habitude de tant de merveilles et l'ensemble m'a tourné la tête rapidement. Je m'appelle Angeline et je viens de Grimm. Enchantée. Vous avez l'air d'avoir rouler votre bosse un peu partout, je ne crois même pas connaitre les noms de ces mondes... Je me sens ridicule pour le coup.

Elle baissa un peu le regard, avant de regarder de nouveau son vis-à-vis se demandant si il allait prendre le parti de mentir ou non et avec quelle efficacité. Son regard se faisait déjà plus calme et sérieux. Elle ne lui souriait plus, ne cherchant plus à donner le change avec lui.

Elle ne détourna le regard qu'à l'arrivée de la serveuse ayant finis de débarrasser. Elle leur tendait la carte des boissons pour choisir le digestif offert par la maison. Lenore réfléchit longtemps histoire de choisir une boisson non alcoolisée mais d'une rareté telle qu’elle devait coûter excessivement cher. Quitte à ce que ça soit gratuit, autant profiter au maximum.


"Qu'est ce qu'un un Karkadé au miel s'il vous plait? Une infusion sans alcool de fleurs d'hibiscus? Ça dois être exceptionnel, je serais idiote de rater l'occasion d'y goûter. Merci Mademoiselle"
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C’était sa chance ! Leur serveur était un consul. Killian devait redoubler de prudence à partir de cet instant. Il ne marchait plus sur des œufs à cause de la mercenaire, il marchait sur des œufs au bord d’une falaise à cause du panda. Qu’avait-il fait pour mériter ça ? Tout ce qu’il voulait, c’était dîner avec son contact qui s’était révélée plaisante à regarder – mais perfide et retord au final – et obtenir les informations qu’il avait demandé. Était-ce trop que de lui accorder ça ?

Alors que le pirate soupirait discrètement, il observa le furtif coup d’oeil de l’ursidé sur son crochet, et son rire nerveux lui parvint aux oreilles. La grosse bestiole était-elle à ce point gênée par son membre manquant ? Un sourire moqueur s’afficha sur ses lèvres l’espace d’un instant. Il le transforma rapidement en un sourire plus doux lorsqu’il s’adressa à leur généreux médiateur pour répondre à sa délicate question.


-Ma mainladresse vous gêne ? Demanda-t-il en présentant à hauteur d’yeux son crochet. Il ne faut pas vous en faire pour ça, j’y suis habitué. Mes amis m’appellent Crochet. Faites donc de même maître brasseur Stormstout !

Pendant qu’Angeline marmonnait dans sa barbe, l’imposteur se félicita de sa brillante trouvaille. Si cette gourde ne venait pas tout mettre à l’eau, le consulat ne saurait pas son nom. Cependant, il ne pouvait pas s’assurer que l’employée de Rufus se tairait, et c’est ce qui l’inquiétait le plus. Il lui fallait changer de sujet le plus rapidement possible, et occuper autant le brasseur que la rouquine.

Le Capitaine Crochet était toujours en train de chercher un sujet de conversation lorsque Pisca revint à leur table avec une carte des différents digestifs. Il fit semblant de la regarder avant de commander la même chose que la mercenaire, toujours à la recherche d’un sujet de discussion. S’il parlait de lui, ou de son rendez-vous, inévitablement cette dernière serait susceptible de mentionner son prénom. Il ne lui restait qu’une chose à faire alors.


-Angeline a raison, vous connaissez de nombreux mondes. Avez-vous réussi à y faire la rencontre de votre vie dans l’un d’eux par chance ? Il prit la main de la rouquine et la tint fermement. Comme moi j’ai eu la chance de rencontrer cette charmante femme à un carrefour de ma vie.
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- Ah, vous savez… J’ai tout le temps devant moi pour trouver chope à ma bière.
En parlant de bière, la serveuse revient assez rapidement à notre table, tenant un plateau du plat de sa main et distribuant les boissons à notre table. Frottant mes mains un instant, retenant ma langue de passer sur mes babines, j’attrapais mon verre que je tendis devant moi par respect envers nos hôtes avant d’engloutir trois gorgées de ma boisson et reposer la chope en bois sur la table à laquelle je m’étais plus ou moins invité. Enfin, la dame du couple m’avait proposé de m’installer !

- N’ayant que trente-cinq ans, j’aurai tout le temps plus tard pour parcourir une seconde fois les mondes pour me trouver une petite femme. Et n’ayez craintes mademoiselle, ce n’est pas une tare de connaître peu de monde, je ne voyage que depuis trois années et je suis loin de tous les avoir visités ! D’autant plus après ce que le vôtre à subit, je comprendrais que vous ayez une certaine animosité envers les étrangers et que vous restiez chez vous.
Ouep. Personne n’ignorait la tragédie qui avait frappé le monde de Grimm. Les journaux en avaient tous parlé, de cette attaque sanglante ayant rayé de la carte un village de ce monde. Malheureusement, personne n’avait eu le temps de réagir à cela, c’était si brusque et inattendu. La Coalition Noire avait frappé après qu’Ariez se soit pointer dans la capitale du Consulat. À croire qu’il ne prenait pas de vacance et que les scrupules leur étaient étrangers, toujours frapper, toujours à vouloir gouverner par la terreur. Si seulement, si seulement lui et ses frères consuls avaient le pouvoir d’arrêter cette menace, monter chez eux pour leur tirer l’oreille afin qu’il arrête de faire ce genre d’action ! Seulement, nous n’étions pas des guerriers et nous ne pourrions rien faire contre eux.

Attends… Est-ce que je ne venais pas de ruiner l’ambiance en moins de deux secondes en faisant mention de cela ? La pauvre dame n’avait probablement pas envie d’entendre parler de ce genre de chose.

Mince, restons focus et faisons une blague par rapport au crochet du type. Ça détendra l’atmosphère et il y a une chance infime qu’elle oublie ce que je viens de dire. Mince, il faudrait réellement que j’arrête de boire avant de parler, ou que je tourne ma langue quatre fois dans ma bouche avant d’ouvrir ma grande gueule d’animal. On se concentre et on pense soirée de rêve au Moulin Rouge !

- Eh bien Crochet, je suis curieux de savoir comme vous avec « harponner » votre compagne du soir ! Et surtout, dans quel endroit cela s’est produit… Peut-être sur les plages d’un monde éloigné que je ne connais pas ! Ou dans les forêts inexplorées des vastes mondes entourant la Cité des Rêves.
Un large sourire apparaissait sur mon visage fait de noir et de blanc, avec un peu de chance, ma blague avait fait mouche ! Qui sait, je pourrais même aller jusqu’à faire un spectacle sur la scène du Moulin Rouge, avec Eva comme directrice artistique ou même co-présentatrice ! Quoi que, pour faire ça, il faudrait changer la disposition de l’aquarium dans la salle. Et je ne pense pas que ce soit dans les plans de l’établissement. Il faudrait que j’en glisse un mot au Porte-Parole.


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La soirée tournait à la catastrophe. La mercenaire commençait à en avoir assez de jouer les jolies potiches et quittait des yeux son rendez vous pour régulièrement vérifier le couloir vers la sortie. Bien qu'elle avait esquissé un petit sourire à l'humour tordu de monsieur Jones, il avait commandé le même digesif qu'elle, il risquait d'être désagréablement surpris, la boisson s'annonçait très fleurie, sans alcool ... très féminine... Il lui maintenait la main l'empêchant de se comporter comme elle le souhaitait. Elle ne comptait pas jouer les jeunes en-amourachées longtemps. D'autant plus maintenant que l'ours mentionnait le désastre vécu par Grimm.

Cela faisait pourtant si longtemps maintenant, pourtant son cœur se pinçait toujours aussi douloureusement au souvenir de ses beaux jours qu'on lui avait si brutalement arrachés. Son regard se perdit dans le vague et sa voix se fit plus sèche et froide. Elle serrait la main qui l'avait saisi sans vraiment s'en rendre compte, y plantant ses ongles courts.


"Je suis une étrangère ici et je ne viens pas mettre le feu à vos tables. Je ne savais pas que cette histoire était si célèbre. Avec le nombre d'exaction que cumulent ces Koalas Noires, je me demande encore pourquoi personne ne fait rien."

La main de l'homme se raidit sous le traitement qu'elle lui infligeait, ce qui la ramena à ses esprits. Clignant des yeux et fronçant les sourcils, elle laissa la discussions diverger vers d'autres préoccupations plus légères.

Elle put retrouver sa liberté de mouvement, lorsque cette chère Pisca apporta les breuvages, saisissant sa tasse chaude à deux mains. Elle huma l'odeur délicate de l'infusion chassant ses idées noires. Elle réfléchissait à l'intérêt de continuer sa soirée. Quitte à devoir être en tête à tête avec ce fichu mage, elle tenterait bien de s'éclipser. Devait-elle faire le fameux coup de la migraine pour se faire raccompagnée "chez eux". Sans vraiment savoir pourquoi, elle profita de la serveuse avant son départ pour lui glisser une demande peut être incongrue à ce moment du repas, un petit pain tout chaud, lui remettrait les idées en place.

Sur la scène, il n'était passé que des artistes femmes. Sans vraiment attendre la fin de l'histoire rocambolesque sur la rencontre du petit faux couple, elle glissa une remarque à l'ours.


"N'y -a-t-il donc jamais de spectacle masculin ici? Moi aussi j'aimerais bien m'amuser. A moins que ce lieu ne soit dédier qu'au plaisir des hommes?"

Il devait y avoir un poil d'accusation dans son ton, surement. Peut être, allait-il finir par les mettre dehors, à force de nuire à l'ambiance de ce " lieux magique" qui n'avait à ses yeux finalement pas plus de magie qu'un tour de passe-passe quelconque. Des jolies filles serviles et les hommes se voyaiet au paradis, c'était pathétique au final. C'était une faiblesse qu'elle utilisait souvent pour arriver à ses fins.

Enfin le petit pain arriva et elle offrit à Pisca un sourire franc un peu nostalgique, le gardant longuement en main à profiter de sa chaleur et de son odeur.
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