Des filles, de l'alcool et un Panda Szp8Des filles, de l'alcool et un Panda 4kdkDes filles, de l'alcool et un Panda 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Maddie ! On sort ce soir !

La jolie rousse était dans ma chambre, allongée sur le dos, le nez dans un livre comme à son habitude. Si au début elle montrait certaines difficultés, elle progressait maintenant à un rythme respectable. J'étais en quelque sorte fier d'elle, des efforts qu'elle faisait, de ce qu'elle devenait.

Ah oui ? Cool ! Où allons-nous ? demanda t-elle en se redressant.

Nous allons à la Cité des Rêves. J'ai reçu une mission et je m'étais dit que ça pourrait être une bonne occasion de sortir un peu. Je dois aller récolter quelques informations sur le Consulat, en restant incognito tout ça. Vu qu'ils ne sont plus nos alliés... La Lumière aimerait savoir ce qu'ils manigancent.

Et tu penses que je ne risque pas de te gêner ? Je n'aimerais pas que l'on se retrouve dans une situation délicate par ma faute.

Non, tout devrait bien se passer. Nous allons au Moulin Rouge, c'est un de leur établissements, je suis sûr que l'on pourra trouver quelques infos là-bas. Allez, prépares-toi, il faut que tu mettes ta plus belle robe ! fis-je, en faisant quelques pas pour lui embrasser le front.

Je me dirigeais vers la salle de bain et commençais à ôter mes vêtements pour prendre une douche. Je préparais aussi un gant de toilette et une serviette, et rentrais dans la cabine. Quelques minutes passèrent, le temps que je règle la température de l'eau et que je me passe du savon sur le corps.

La porte de la cabine grinça ce qui me fit sursauter. Je me tournais et vis Maddie s'approcher pour me rejoindre. Je restais un instant immobile. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Si je pouvais paraître troublé, elle, ne semblait pas éprouver la moindre gêne. Je finis par me décaler pour lui laisser de la place.

Sur le coup, je comprenais rien à ce qu'il se passait. Je lui tournais le dos, je n'osais pas la regarder. Est-ce qu'elle allait se vexer ? Est-ce qu'elle sentait ma gêne ? Putain, fallait que je sorte d'ici. Comment elle faisait ? Non, j'allais passer pour un gros con. Je m'accroupis et pris le shampooing, en versais une noisette dans le creux de ma main et m'apprêtais à le reposer lorsqu'elle se retourna vers moi pour me demander de le lui passer. Je lui tendis, hésitant dans mes gestes, ce qui sembla l'amuser.

Je me retournai à nouveau, vers le mur. Ouais, le mur c'était bien. C'était cool le mur. Putain, je redoutais qu'un truc à cet instant, un seul putain truc, et bordel je m’efforçais de penser à autre chose. Des éléphants, des poneys, de l'herbe, un carton. Putain j'essayais de penser à tout sauf à elle. Je me surprenais à essayer de contrôler ma respiration. Et j'étais toujours avec mon shampooing dans la main. Ouais, j'allais me l'étaler dans les cheveux, je serais concentré à ça, plan infaillible. Je commençais donc à faire mousser le shampooing dans mes cheveux. Je passais bien partout, je m'appliquais à mort.


Tu sais si tu frottes qu'au même endroit, ça va rien laver du tout. Pousses tes mains.


Avec les siennes, elle poussa les miennes et commença a me frotter la tête. Putain, pourquoi, pourquoi, pourquoi ? L'inévitable commençait à se produire, ça craignait grave, fallait que je sorte ! Elle commençais à me frotter la nuque et les épaules, elle approchait son visage de mon cou et y déposais ses lèvres.

M... Merci, Maddie, mais je vais y arriver seul.


A nouveau, elle laissa s'échapper un rire et retira ses mains de mon buste. Dès lors que j'en eus fini avec le rinçage, je sortis de la douche aussi vite que je le pouvais, et je fis bien attention à rester de dos à elle. Je pris une serviette, m'essuyais avec, et l'enroulai autour de ma taille avant de quitter la salle de bain.

La première chose que je fis lorsque je refermais la porte derrière moi était d'émettre un soupir de soulagement. La seconde fut d'aller me chercher des affaires propres et de les enfiler. S'il me fallait une tenue correcte, j'allais opter pour le smoking que je n'avais jamais mis. Tout le monde s'était vu fournir une tenue habillée au château, dans le cas qu'il y ait un réception, mais jamais l'on avait eu à s'en servir encore.

Lorsqu'elle eut fini, Maddie fit de même et rapidement nous fûmes prêts. Pour l'occasion, je m'étais coiffé comme un mec de la Shinra, Maddie, elle, s'était faite de jolies anglaises et s'était maquillée sobrement. Nous finîmes par quitter les appartements et rejoindre le hangar à vaisseaux. Je l'aidais à monter et je pris la place de conducteur, comme à mon habitude. Un tour de clé, un feu vert de la part de Tic et Tac, et nous voyagions à travers l'espace intersidéral.


Alors ? Quel est le plan Monsieur Théodore ?

On va aller au Moulin Rouge. C'est un bar à danseuses du Consulat. Là-bas, on essaiera de récolter autant d'informations qu'on peut.


Dit comme ça, ça a l'air plutôt simple.


Mais ça ne l'est pas. A aucun moment on ne doit dire que nous venons du Château Disney, on ne doit même pas parler d'un rapport plus ou moins lointain avec la Lumière. Non, pour ce soir, nous serons des habitants du Domaine Enchanté. Tu t'appelleras Isabelle, et je serai... Adam. Adam... Adam Peters.

Adam ? Tu n'as pas DU TOUT une tête à t'appeler Adam !

Oui, ben... J'suis naze pour trouver des noms aussi.


Pourquoi tu ne reprends pas le nom que tu avais pris à Port Royal ?

Parce que je ne prends jamais deux fois la même identité pour deux jobs différents. C'est important.

Elle acquiesça d'un signe de tête, et nous arrivâmes à la Cité des Rêves. Nous nous posâmes à la station Shinra et rejoignîmes le Moulin Rouge à pieds. Je fis une dernière mise au point avant d'être à portée de vue de qui que ce soit.

Comment t'appelles-tu ?

Je suis Mademoiselle Isabelle Meromstein ! dit-elle d'une voix parodiant la noblesse.

Hm... Contentes-toi d'Isabelle. Et tu n'es pas une Mademoiselle, mais une Madame. Nous sommes mariés.

« Mariés » ? pouffa t-elle.

Oui, tiens toi au plan. S'il te plaît.


Bien sûr Monsieur Peters !


Elle passa sa main autour de mon cou et me vola un baiser, puis deux, avant de se reculer et de me sourire.

Allons-y !

Lorsque nous fûmes aux portes du Moulin Rouge, mes habitudes du terrain me revinrent. Combien de gardes ici ? Un à l'entrée. Un homme-fauve, au pelage bleu, et une corne cassée sur le visage. Il dégageait quelque chose qui disait clairement « v'nez pas m'faire chier ». C'était sûrement pour ça que c'était lui à l'entrée.

Nous passâmes la porte et entrâmes dans l'établissement. A l'intérieur, il y avait une scène, un bar, des tables, et pas mal de gens. Aucune trace de gardes supplémentaires, et aucune tête de consul connue non plus. Parfait. Je pris la main de Maddie et nous avançâmes vers une table qui était libre. Je tirais une chaise pour elle, la laissais s'asseoir, et m'assieds à mon tour.

De notre table, je commençais à regarder tout autour de moi. Je calculais les possibilités de fuite, d'engagement, ce qui pouvait m'être utile, ce qui me l'était moins... Quelque chose attira mon attention. Au bar précédemment cité s'était installé un panda humanoïde qui semblait siroter une bière. J'allais commencer par là.


Je reviens ma chère.


Ou vas---- allez-vous ?


Je fis un rapide signe de tête en direction du bar. Maddie me confirma l'idée à l'aide d'un... pouce levé ? Ok, fallait que je fasse méga vite. Sans me presser, je rejoignis le bar et m'assieds à côté du panda, demandant une minute au serveur.

C'est la toute première fois que je viens ici. Vous sauriez me conseiller quelque chose ?
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Refermant le dernier alambic, je me redressais en posant mes mains sur bas de mon dos et craquais ce dernier dans un long soupir de soulagement. Voici plusieurs heures que je travaillais dans ma brasserie, préparant divers bière et alcool pour renflouer les stocks du Moulin Rouge et ma cave personnelle. Faut pas croire, ce n’est pas si simple que cela de tenir un commerce. Tu te lèves plus tôt que les autres ! Enfin, pas aussi tôt que le boulanger, le pauvre, il doit préparer ses baguettes et ses chocolatines pour sustenter ses clients. C’est pas une vie d’être boulanger, tu vis complètement décalé et ta même pas le temps de boire une petite mousse avant d’aller travailler. Pourquoi ? Boire une bière à trois heures du matin, ça fait un peu ivrogne… Vous ne trouvez pas ?

Bref, qu’est-ce que je disais. Ah oui ! Donc, tu te lèves plus tôt, toujours pas aussi tôt que le boulanger, tu te prépares pour ta journée pour ensuite descendre dans tes caves et finalement démarrer où vérifier les alambics. Même pas le temps pour s’arrêter dans la salle de bains et se brosser les crocs, faut direct descendre pour pas gâcher la préparation que t’a lancée la vieille.

Et là, je vois ce que vous allez dire. Le type, il a juste deux manivelles à tourner et remplir une cuve d’eau. Sauf que non ! Il faut aussi vérifier les stocks. T’imagines un instant, je veux faire un peu de champagne et je me retrouve sans raisin ? C’est la calamité, et une fois de plus, c’est pas toi qui dois partir commercer avec les fournisseurs. Prétextant qu’ils importent les vignes du Domaine Enchanté, il te font une facture aussi salée que les Caraïbes. Sincèrement, le type qui vous motive à devenir indépendant, il vous veut du mal. Heureusement que j’étais affilié au Consulat. Vous signez en bas du contrat et ce genre de problème disparaît, ainsi que les munnies de l’oncle Picsou.

Maintenant que les alambics étaient lancés pour la soirée, j’allais pouvoir me reposer un peu. Eh oui ! Depuis qu’Ulthane m’avait conseillé un comptable, j’avais même plus besoin de me casser la tête avec les factures et les impôts. Et ça, c’est bien. Un tour dans ma chambre, une tunique pas trop salle et je suis parti pour une soirée avec les doigts de pied en éventail au Moulin Rouge.

Une fois arrivé dans la capitale parisienne, je ne perdais pas du temps et me dirigeais vers le Moulin Rouge. Depuis le temps que je faisais les aller-retours entre les deux mondes, je savais quel chemin prendre afin d’éviter l’affût de personne se rendant au cabaret. Et ma position de consul le permettant, j’évitais soigneusement de passer devant Kimahri et préférait le passage des livreurs, juste derrière la bâtisse. Arriver devant la lourde porte de chêne, je soulevais le seul pot de pétunia dans la ruelle pour récupérer la clé des portes. L’effort accompli, je franchis la porte et me retrouvais dans les caves du bâtiment. Prenant le temps de fermer la porte, je montais finalement l’échelle et soulevais la trappe disposée derrière le bar principal pour retrouver l’ambiance que je chérissais.

Le frenchcancan n’avait même pas encore commencé ! L’orchestre s’échauffait doucement sur un tango, Pisca et Effie dansaient ensemble sur la scène sous le regard des clients déjà présent, Mélu virevoltait au-dessus du couple en laissant tomber des perles dorées sur la chorégraphie. Il y a pas à dire, Rivy avait fait de ses filles de véritable artiste ! Alors même que je terminais mon entrée en toutes discrétions, j’entendis un raclement de gorge venait de derrière moi ainsi que le son rapide d’un talon tapant contre le sol. Lacy me regardait avec son regard désapprobateur, un plateau rempli de verre dans sa main droite alors que je bouchais le chemin.

- Tu n’es toujours pas allé t’excuser auprès de Khimari ?!
- Bah… Je ne sais même pas pourquoi je dois m’excuser…
- Humpf… À la soirée Atlantica, tu lui as piqué sa hallebarde et t’a demander à Eva de faire un spectacle avec.
- Ah… J’étais…
- Bourré, oui. Maintenant, tu vas t’excuser auprès de lui et je te servirais après.
- D’accord…

Frottant l’arrière de mon crâne, je m’écartais du chemin, laissant la serveuse faire son service et attendit une minute qu’elle ne soit pas à porté de vue pour prendre une chope et la remplir à la tireuse avant de m’asseoir de l’autre côté du bar. Mince, fallait vraiment que je fasse gaffe. Il en valait de l’image du Consulat, après, ça devait être vachement drôle de voir la sirène avec une hallebarde dans son aquarium. Bref, Khimari est probablement très occupé et il n’a pas besoin d’être dérangé pour le moment, je vais rester sur mon tabouret en attendant le spectacle de vingt et une heures. Si j’ai bonne mémoire, ce soir, c’est le spectacle de la nouvelle arrivante, la dame aux papillons… Ça promet bien des choses ce soir.

Et là, alors que mes babines trempaient bien tranquillement dans la bière, un jeunot blondinet c’était assis prêt de moi et m’adressa la parole. Pas que ce soit inhabituel, loin de là. Seulement, je manquais de m’étouffer sous la surprise ! On n’appelle pas un homme quand il a le nez dans un verre, c’est sacré. M’essuyant rapidement, je tournais sur le tabouret pour faire face au garçon.

Alors mon garçon, si tu cherches quelqu’un pour te conseiller sur la carte du cabaret, tu t’es assis sur la bonne chaise !
Tendant mon bras de l’autre côté du bar, j’attrapais du bout de mes griffes un menu que j’ouvris et posais devant lui. La page des boissons mise en évidence et mon logo en bas de page, eh ouais, c’est ça la renommée.

Devant toi, t’as tout ce que te propose le Consulat. Fabrication maison, aucune importation. Même pour le rhum, je le fais moi-même dans ma brasserie. Cependant, fait gaffe aux bouteilles de cette semaine, j’ai été un peu fort sur le sucre de canne. C’est traitre, surtout avec du jus d’orange et Assila à la main lourde.
Distinguant la jeune femme de l’autre côté du bar, je la saluais de la main en montrant les crocs. De façon gentille. Avant de porter mon attention sur le blond à mes côtés.

Et la petite remarque d’habitué, les places sur l’estrade offrent une meilleure vue sur le spectacle. Histoire de profiter de nos danseuses !


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Bingo ! Le Brasseur ! Il devait en savoir des trucs lui. En attendant, ça allait être compliqué de choisir devant lui. Je devais absolument pas finir bourré sinon la réussite de la mission pouvait s'avérer compromise. D'un autre côté, je pouvais pas faire marche arrière, chier sur son travail qu'il semblait être content de me présenter, pour prendre un coca à la con.

Je vais prendre pareil que Monsieur, dis-je à la serveuse qui attendait ma commande. Autour de nous rien n'avait changé, de rapides coups d'yeux discrets me permirent de m'en assurer. Il fallait que j'engage la discussion avec l'homme-panda. Ça n'allait pas être évident. Non, je devais penser mission. Je n'étais pas Roxas, j'étais Adam. Putain... je commençais à me dire que ce nom était bien naze, Maddie avait raison. Oh putain, Maddie ! J'avais presque zappé.

Je tournais la tête dans sa direction, elle était toujours assise à la table. Nos regards se croisèrent et elle me sourit. La laisser en plan n'était pas des plus gentleman, mais alors qu'est-ce que je devais faire ? Je pouvais pas non plus lui dire de me rejoindre au bar ce serait trop biz... oh merde. Elle se levait et s'approchait de nous. Elle me caressa brièvement le dos avant de s'asseoir à côté de moi et de commander un rhum. Passe ta commande et retournes t'asseoir s'il te plait...


Bonjour !

Putain. De. Merde. Le pire c'est que je pouvais pas intervenir, ce serait trop suspect. Bon, pour le moment, elle ne faisait que saluer mon interlocuteur, le risque de connerie restait relativement faible.

La serveuse m'apporta mon verre, une bière comme pour l'homme-panda. Je pris une gorgée et fis de mon mieux pour ne pas faire de grimace. Non... en fait, ça allait, c'était même plutôt bon.


Si c'est vous qui l'avez faite, je me dois de vous féliciter Monsieur. Cette bière est une réussite ! Oh, pardonnez-moi je ne me suis pas présenté : Adam Peters, et voici ma femme Isabelle, dis-je en désignant Maddie d'un geste de la main. Puis-je vous demander votre nom, Ô Maître Brasseur ? repris-je d'un air volontairement bon enfant.

Je repris une grosse gorgée de bière, et arrivais à la moitié du verre. Doucement connard, te bourres pas la gueule c'est pas un bon plan. C'est bon, mais vas-y mollo...

En tout cas, cet établissement est très charmant. Nous venons du Domaine Enchanté. Il est dommage que nous n'ayons pas pareil lieu de fête dans nos vertes contrées !

Ouais... C'est bien. Mais laisses-lui le temps d'en placer une, hein ? Vas pas non plus passer pour un bobo qui parle trop. T'es à la cool, un peu péteux, mais c'est le temps de te désinhiber. Ouais, reprends une gorgée.

Maddie, à côté de moi avait déjà tombé son verre de rhum et écoutait notre conversation. Si elle finissait pompette, ça allait être ultra chaud à gérer. Je ne regrettais pas de l'avoir amenée ici, plutôt : j'essayais de me convaincre que ce n'était pas une mauvaise idée. Malheureusement, je ne pouvais rien prévoir, dès l'instant où nous étions entrés, nous étions livrés à nous même.

Puis, la musique changea du tout au tout, elle passa de quelque chose de calme à quelque chose de beaucoup plus rythmé et les danseuses entamèrent une danse un peu sautillante.


Oh regarde, une gigue ! s'écria Maddie en me secouant la manche.

Génial ! répondais-je, ne sachant pas du tout de quoi il pouvait s'agir.
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Saluant poliment la demoiselle venant s’installer au côté de son interlocuteur d’un soir, je trempais brièvement une nouvelle fois mes babines dans ma bière pour ensuite l’écouter. D’abord, il félicita mes créations, forcément un homme de goût ! Et je le remerciai d’un sourire sincère alors que j’observais sa propre descente.

À cet instant, il y une petite voix dans ma tête qui chercha à attirer l’attention générale et surtout que je dise au blondinet d’éviter de descendre la bière d’une traite. Même si j’aime ce que je fais, que je vis par ma passion et par la boisson… C’est traître ces choses-là ! Détourner votre regard du verre un instant, lever le coude une fois de trop et voila ! Vous vous retrouvez avec une chope vide et l’envie d’en prendre une nouvelle.

Et à partir de ce moment-là, un cycle sans fin qui commence. Une bière en appel une autre, puis une autre et encore une dernière ! Et la dernière, elle n’est pas pour la route, que nenni ! On la prend pour soi-même et ensuite on essaye de faire croire au barman qu’on arrête après. Sauf que, le mec derrière son comptoir, il n’est pas stupide ! Son but premier, c’est de vendre et de te faire raquer le plus possible. Alors, subrepticement, il glisse un doigt de rhum dans le fond de ton verre. Ainsi, tu tombes dans le piège et tu finis par payer des tournées générales. Pour la plus grande joie des clients et du patron, tout ce fait dans une ambiance très joviale. Sauf pour le pauvre gars qui se retrouve avec zéro munnies en poche à la fin de sa soirée.

Enfin, je cause beaucoup ! Le mec à mes côtés, ainsi que sa compagne semble être assez bien au niveau de la bourse. D’autant pour des personnes venant du Domaine Enchanté. Me souvenant de mon passage dans ce monde, apportant une carriole de boisson, je me rappelais plus vite des armures que des costards et des robes divulguant autant de chair.

Eh bien, ravis que notre établissement vous plaise autant.
Attrapant mon verre, je terminais son contenu d’une traite avant de demander un second verre à une des serveuses derrière le comptoir.

L’ont m’appel Chen, Chen Stormstout. Brasseur du Consulat. Et vous, comment puis-je vous appeler ?
Avant que mon interlocuteur puisse dire quoi que ce soit, je constatais que sa compagne - qui venait de descendre son verre de rhum - tirait avec énergie sur sa manche en pointant du doigt le centre du cabaret. Tournant le regard un instant, je remarquais que les centaures venaient de monter sur la scène pour le spectacle. Étonnement, je m’attendais pas à voir ce genre de représentation. Les danseuses tapaient de leurs sabots à une vitesse effarante pour reproduire cette danse au rythme de la musique. Donnant de nouveau de l’importance aux invités du Moulin Rouge, j’adressais quelques paroles à la jeune femme derrière le blondinet en même temps que mon verre fut servi.

C’est la spécialité de notre cabaret, madame. Nous avons plus de cinquante danseuses qui vivent autour du Moulin Rouge afin de présenter toutes sortes de spectacle ainsi que de danse de leur monde. Et sachez que ce soir, des rescapés de la fourmilière vont nous présenter un spectacle inédit !
Prenant une nouvelle gorgée dans ma nouvelle bière, je reportai mon attention sur le jeune homme.

Navré, je n’ai pas saisi votre nom.


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Vous pouvez m'appeler Adam ! dis-je , tentant au passage d'interpeller la serveuse pour qu'elle me re-serve une bière. Il fallait bien admettre une chose ; le Moulin Rouge était un lieu particulièrement charmant, et ça même si ça me faisait un peu chier de l'admettre. Pour le coup, on pouvait féliciter le Consulat. Maddie, elle, recommanda aussi un verre et semblait bien encaisser. Si elle pouvait gérer, j'allais avoir un problème en moins sur les bras.

Elle ne semblait pas détourner les yeux de la scène, elle était comme captivée. Bon, la danse c'était pas mon truc, mais c'est vrai que c'était sympa. Les mouvements étaient bien coordonnés, et ça se voyait qu'il y avait eu quelques heures de travail derrière. J'étais cependant curieux à l'idée de voir ce à quoi pouvait ressembler une danse de la Fourmilière. Le monde avait sombré récemment dans les ténèbres, et je me doutais que rares étaient les privilégiés à avoir pu s'en échapper. C'était assez triste en fin de compte. Ces gens devaient porter le fardeau de n'être que les seuls à s'en être sortis, ou alors étaient-ce de parfaits égoïstes qui n'en avaient rien à foutre.

La musique se ralentit peu à peu, pour adopter un rythme beaucoup plus lent. Une effusion de papillons partit de la scène, et lorsqu'elle fut dissipée une nouvelle danseuse avait pris place au milieu de la scène. Lorsque je vis que ma bière était vide, je sursautais du bruit que Maddie avait fait en claquant son verre sur le comptoir.


Tu devrais peut-être te calmer et prendre quelque chose d'un peu moins fort, non ?

Ouais... C'est pas bête, me dit-elle souriant à pleine dents. Elle se mit à rire et posa sa tête sur mon épaule. Bon... j'allais devoir apporter quelques modifications au plan, en espérant qu'elle comprenne et qu'elle me foire pas tout. Sauf qu'elle se redressa d'un coup, les deux bras en l'air.

Allez ! Un autre !

A ce moment là, j'suis sûr que ça s'entendait pas, mais je grinçais grave des dents. J'voulais pas passer pour un p'tit enculé de riche qui contrôle sa femme, qui lui dit de se calmer sur la boisson, non, je voulais la jouer à la cool. Alors j'essayais de lui montrer que j'étais pas super content, sauf que ça marchait pas non. Elle porta le verre à sa bouche et tourna la tête vers moi, avant de sourire à nouveau. Si je lui foutais la paix, peut-être qu'elle se calmerait.

Mais... dîtes moi. N'avez-vous pas peur ici ? Je veux dire, il ne me semble avoir vu qu'un seul homme à l'entrée. Et si la Coalition se décidait soudainement à attaquer ? Que pourriez-vous faire ? Nous ne sommes pas au Jardin Radieux, dis-je en me frottant l'arrière de la tête.Et... ils ont tout de même l'air de redoutables combattants.

Wow. Sur la fin de ma phrase, j'ai eu un coup de tête qui tourne. Comme un vertige soudain. Je tentai de me remémorer ce que j'avais bu. Ouais... Le bon côté c'était que Maddie avait poussé un peu plus loin que moi, voir son état maintenant pourrait me donner une idée du mien plus tard. Si je devenais aussi débile, j'allais sûrement me retrouver à vouloir faire des câlins à Chen. Ça n'aurait pas été très... professionnel. Mais a y réfléchir, c'est vrai que sa fourrure avait l'air vachement douce.  Fallait que je fasse une pause. Je sentais les conneries venir à quinze bornes. Après cette bière, j'arrête.
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Alors, le blondinet s’appelait Adam. Attend, il ne me l’avait pas dit juste avant ? Merde, faudrait que je fasse attention sur la consommation. Et pourquoi ? Parce que sinon, c’est moi qui me retrouverai à payer des tournées générales et j’ai pas les fonds suffisants pour faire cette erreur de bar. Après tout, je ne suis qu’un petit indépendant ! Ma bourse n’est pas aussi remplie qu’un mec marié avec un costard. Une rapide multiplication des verres vides présents sur notre côté du comptoir me permettait de déduire que certaines chopes étaient inattendues, aussi bien pour moi que pour notre client accompagné.

Tel un ange rédempteur, Lacy revenait de sa tournée des tables en tenant son plateau du bout des doigts. Il suffit que je lui lance un regard, tout sourire, pour que je comprenne qu’elle n’était pas super contente. Soupirant plus que de raison, elle attrapa les verres vides devant nous qu’elle rangea sur son plateau et retourna derrière le bar.

- Plus de boisson pour le brasseur, il a une promesse à tenir avant de continuer de boire.

Faisant une moue dégoutée, je me retournais vers mon vis-à-vis qui avait continuer la discussion. Adam et Isabelle, je mets ça dans un coin de ma mémoire et j’évite de l’oublier pour ne pas passer pour une poignée de portes à leurs yeux. Enfin, il devait déjà gérer sa donzelle qui alignait rhum sur rhum. Et qui s’alignait sur la trajectoire de l’épaule de son homme. Me grattant derrière l’oreille un instant, je me demande si j’avais eu une bonne idée en balançant la carte des boissons devant son nez.

Oh vous savez…
La question sur la sécurité de l’établissement. Certes, il n’y avait que Khimari à l’entrée et c’était plus que suffisant. Outre l’arriver en masse de chrétiens verts il y a quelques mois, le cabaret n’avait pas essuyé d’attaque. Le Moulin Rouge était l’ambassade du Consulat à la Cité des Rêves, peut-être que ça influençait les décisions pour ne pas attaquer le groupe des artistes. Frapper un tel lieu, c’était signer la guerre avec Genesis et se retrouver avec le Tragédien sur le dos.

Vous êtes dans l’ambassade du Consulat, rien que ça garantit une certaine sécurité ! Et puis, les filles que vous voyez autour de vous ne sont pas que des danseuses, elles sont avant tout consules et savent se défendre.
Je donnais un coup de coude dans ses côtes, pas fort histoire de ne pas passer pour une brute auprès du noble venant du Domaine Enchanté.

Elles ont reçu des cours d’auto-défense, données par moi-même un autre consul. Jetstream si je me souviens bien. Elles sont douées les filles, un client trop insistant se retrouva rapidement par terre. Alors, imaginé un instant que ce Moulin se retrouve attaqué ! C’est pas moins de cinquante danseuses qui défendront becs, ongles et sabots leur lieu de travail.
Voyant qu’une de nos serveuses venait de resservir une chope à notre client, je tentais le tout pour le tout afin d’éviter une confrontation avec le gardien de nos portes.

Et puis, cet endroit étant presque ma résidence secondaire, je serais présent pour défendre notre ambassade. Je n’aime pas les confrontations, mais il arrive que certaines personnes soient incapables de communiquer autrement. Prenez exemple sur Ariez, quand elle a attaqué les Jardins Radieux. En parlant de communication, il serait possible que vous commandiez pour moi une petite mousse…?
Abaissant un peu mon regard, pinçant légèrement mes lèvres afin de paraître le plus attendrissant possible. C’était lâche comme stratagème, sauf que je n’avais véritablement pas envie de passer par Khimari pour avoir le droit de commander de nouveau.


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Si je m'attendais à ça... Toutes les danseuses étaient des consules, donc... Ça pouvait être une bonne information. En tout cas, si elles étaient toutes aptes à se battre, je donnais pas cher de la peau du pauvre gars beurré qui mettrait une main au cul à l'une des deux centaures... Hm... Peut-être que je pouvais en rajouter une couche, histoire de pas partir les mains vides.

Alors que je commandais une bière pour mon nouvel ami le panda, je jetai un coup d’œil vers Maddie. Elle avait le regard toujours tourné vers la scène, il était un peu vide. Mais surtout, elle avait toujours son verre à la main. Je passais ma main sur son dos, de haut en bas et lui demandai si ça allait.


Bien sûr que ça va ! Tu devrais goûter ce rhum ! Il est dé-li-cieux !

Sursaut de vie ou relents d'alcool, la question se posait. Toujours était il que je déclinais son offre poliment. Je n'étais pas un expert, mais il me semblait que faire des mélanges n'était vraiment pas une bonne idée. Elle insista, et j'acceptai d'un prendre un seul pour lui faire plaisir. Peut-être qu'elle voulait simplement partager quelque chose après tout. La serveuse s'approcha de nouveau et me servit un nouveau verre. Je la remerciai, toujours de la façon la plus polie possible et portais le verre à ma bouche. Les vapeurs d'alcool me grillèrent littéralement le nez. Je pris quand même mon courage à deux mains et pris une petite gorgée.

C'était surprenant. Si à l'odeur le liquide semblait costaud, il n'en était rien une fois en bouche. Nul doute qu'il fallait une certaine maîtrise pour obtenir un résultat comme celui-ci. Ce panda brasseur devait être vraiment doué dans son domaine ! Ce n'était que lorsque j'avalai ma gorgée que je sentis comme une lente brûlure qui descendait dans tout mon corps. Je pense que je pourrais m'y habituer.


Pour tout te dire Chen, j'en ai marre du Domaine Enchanté. Je me considère davantage comme quelqu'un de moderne plutôt que comme un vieux conservateur. J'veux dire, regarde autour de toi. C'est cool, non ? Y'a une bonne ambiance, on s'amuse, on ne fait de mal à personne. Je comprends pas pourquoi le Sanctum nous dit que ce lieu, et le Consulat en général, sont à maudire. Si j'avais assez d'argent, bien sûr que nous quitterions tout, ma femme est d'accord avec ça. Alors, oui, je sais bien, ce que je dis ne colle pas vraiment à ce à quoi je ressemble. On pourrait croire que je suis patron d'entreprise, ou seulement un jeune riche. Mais je travaille, mec ! Tout les matins, je me lève pour aller couper du putain de bois. Ce costume, cette virée au Moulin Rouge, ce sont deux mois d'économies juste pour faire plaisir à ma femme.

Je pris une petite pause. Putain, je branlais quoi ? C'était absolument pas notre histoire, ça ! Heureusement, Maddie écoutait mon récit, la mine triste. Est-ce qu'elle jouait le jeu, ou est-ce qu'elle était trop bourrée pour comprendre ce que je racontait ? Franchement, les deux pistes se valaient. Je pris une longue gorgée de rhum, puis une seconde Je crois bien qu'à ce stade, j'étais plus trop sûr de si j'étais en mission ou si je parlais à un pote. Par contre, ce dont j'étais sûr, c'était que ce rhum était divin, et que ça aurait été criminel de s'en priver ! Un nouveau verre à la main, je repris ma superbe tirade incontrôlée.

Et puis au final, quoi ? C'est pas nous ça, costard, gomina, manières... Je voulais juste être poli, ne pas avoir honte, et au final je m'aperçois que je ne suis pas moi-même. Alors tu sais quoi, je vais finir ce verre de rhum d'une traite et je me détacherai de tout ça ! Viva la revolución !

Et j'ai pris mon verre. Je l'ai porté à ma bouche. J'en ai versé le contenu. Encore et encore. Et seulement lorsqu'il fut vide, je le reposai sur le comptoir, m'essuyant avec ma manche. Je m'habituais méga vite, je sentais même plus la brûlure !

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Alors que j’attrapai le verre, offert par politesse et avec beaucoup de gentillesse par Adam, j’étais comme bloqué. Non, pas que je n’ai plus envie de boire ou que le seuil de mon estomac commençait à être atteint. Simplement que, le mec en face de moi était rentrée dans une discussion philosophique et que l’arrêter n’allait pas être chose aisé. Du coup, je suis resté à le regarder, opinant de temps à autre où en enrichissant par une onomatopée positive quand le cas le demandait. Littéralement, je buvais ses paroles et non mon verre.

D’ailleurs, le blondinet et sa chérie étaient en train de creuser l’écart qui nous séparait. Alors que j’en étais à quoi, ma cinquième bière…? Il venait d’atteindre le double et saupoudrait le tout d’un digestif un peu trop corsé, et pour la seconde fois de la soirée, une petite voix dans ma tête me hurlait d’avertir le pauvre garçon à l’aide d’une citation toute trouvée.

« Rhum sur bière égale hélium ! »

Enfin, ce n’était pas véritablement ça la citation. Et celle que j’avais en tête, la véritable, elle ne colle pas avec la situation ! Que faire, vais-je passer pour plus bête que je ne suis en énonçant la véritable citation, ou je l’arrange pour qu’il se sente directement concerné ? Réfléchissons un instant alors qu’il termine de vider son verre et à en commander un second. L’hélium, il s’agit d’un gaz. Nous sommes tous d’accord là-dessus ! Sauf que, quand tu inhales le gaz en question, tes cordes vocales partent en vrille et tu parles comme un enfant de neuf ans et on rigole tous. Ça fonctionne alors ! Il ferait l’analogie avec le gosse, il comprendra que ce n’est pas sympa de se moquer des plus petits et il arrêta de boire. Ainsi que sa copine, ce qui n’est pas un mal.

Où, je donne la bonne citation et j’espère qu’il va faire le rapprochement. Attends, je viens de réaliser un truc durant sa tirade, il n’a pas dit que le Sanctum nous maudissait ? Son coude toujours levé, j’amenais ma patte à mon oreille pour me gratter songeur. Il me semblait que nous étions alliés et que pour preuve, il nous avait légué Atlantica et ouvert des temples dans nos villes. Il y avait un truc qui clochait, j’en étais persuadé, mais je n’étais pas en état de trouver quoi.

T’as raison mon gars ! Vie ta vie comme tu veux la vivre, ne te laisse pas influencer par des codes ou d’autre chose de la sorte. Et surtout… Surtout ! Bière sur vin égale venin !
Attends, je ne me suis pas trompé et j’ai justement dit la bonne citation ?! Vraiment, j’avais la désagréable impression d’avoir foiré un truc à cet instant.

Hum… Oublie ce que je viens de dire. Ici, au Consulat, pas besoin de rentrer dans un moule. Tu viens comme t’es et personne ne te jugera. Regarde-moi un instant, j’suis pas comme les autres. Cependant, j’ai ma place ici. Tous comme mon ami Ulthane, c’est un géant de quatre mètres ! Et pourtant, il est à sa place ici.
Une courte pause le temps d’avaler une demi-bière avant de continuer.

Ensemble, nous sommes le Consulat et nous travaillons tous ensemble pour protéger, instruire, aider et ainsi de suite ! Le Moulin Rouge est un parfait exemple, toutes les danseuses viennent de tous les horizons. Et ici, avec nous, elles ont trouvé leur place dans nos projets.
Terminant mon verre une bonne fois, j’essuyais mes babines du revers de la main et regardais Adam dans les yeux ainsi qu’Isabelle sur son épaule.

Pourquoi ne pas venir chez nous ?


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Ouais carrément ! Il avait raison ce Chen ! Je pouvais tout plaquer et venir au Consulat ! Alors, j'irai envoyer chier le Sanctum et j'enverrai chier mon patron. Plus de bois à couper, plus rien, juste ma femme et moi ! Cette pensée me faisait chaud au cœur, à tel point que je pris Isabelle dans mes bras et que je lui offrais un long baiser.

On va rejoindre le Consulat ma chérie ! Il a raison ! Nous pourrions vivre comme nous le voulons !

Elle ne m'écouta pas et posa sa main sur ma joue, posant à nouveau ses lèvres sur les miennes. Je tournais les yeux vers mon verre vide et me remémorais les paroles du panda.

« Prends du rhum ! Il est génial, ça déchire ! »

Ouais il avait raison ! Ce rhum déchirait carrément ! Mais là, je commençais à ressentir comme un sentiment de trop plein. Comme si j'étais rempli à raz-bord et que si je buvais une goûte de plus ça allait déborder. C'était franchement pas la sensation la plus agréable du monde. Pour ne rien arranger, un rot me vint mais il fut comme noyé dans le liquide, me laissant un goût amer dans la bouche. Je décidai, par mesure de précaution, de m'éloigner de Maddie quelques instants.

Elle non plus, ne reprit pas de verre. Son regard n'était plus portée vers la scène, mais bel et bien vers le bois du bar. Elle ne bougeait plus, elle était comme moi, bien trop bourrée pour faire quoi que ce soit. Ah putain, si je rentrais au château comme ça, ça allait tellement craindre pour mon p'tit cul. Mais bon... J'allais de toute évidence pas rentrer de suite ! Les yeux mi-clos et un sourire débilisant aux lèvres, j'interpellai de nouveau le panda.

Y'a quand même un truc qui m'empêche de v'nir, Chen. A moins que couper du bois a la hache soit un art, j'crois qu'j'suis pas un artiste... Mais t'es gentil quand même, et j't'aime bien, alors je vais te faire un câlin !

J'ai passé mes bras autour de sa taille et je me suis blotti contre lui, le serrant au plus près de mon cœur ! Sa fourrure était méga douce, et c'était cool. Je commençais à me balancer de droite à gauche, et de gauche à droite. C'était le meilleur endroit du monde ce panda ! Et puis il était tout mignon, mignon ! Surtout avec sa tête de quand il à soif. C'était tout choupinouloulou ! Du coup, je me demandais s'il existait un village avec que des pandas. Et si oui, j'avais bien envie de devenir un panda ! J'aurais été tout doux, et j'aurai bu de la bière pour toujours ! Panda, c'était la vie de rêve en fait.

J'veux être comme toi, j'veux être un panda !
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Ouah… C’était… Inattendu…

Quand je parle d’inattendu, ce n’est pas comme trouver une pièce de cinq munnies ! Certes, c’est sympa quand ça t’arrives et t’a presque envie de trouver une fontaine ou un puit pour le jeter dedans et faire un voeu. Non, je parle plutôt d’un truc rare. Déjà, faut trouver un truc à la hauteur pour que vous imaginiez bien ce que je ressentais à cet instant. Il y a bien un truc pour que vous puissiez comparer l’improbabilité de la situation. C’est un peu comme si vous vous rendiez dans votre échoppe habituelle, que vous faisiez vos courses comme d’habitude, et l’instant où vous passez à la caisse… Bam ! Cotillons et lumière ainsi qu’un gros chèque indiquant que vous êtes le millionième client et que vos courses sont offertes !

Voilà, ce genre de truc inattendu ! Du coup, je me retrouvais dans cette position avec le blondinet qui enroulait mon buste de ses bras et les miens soulever au-dessus de mes épaules. Son visage enfoui dans mes poils, et mon visage exprimant une incompréhension totale. Même les serveuses regardaient la scène avec un sourcil relevé, pourtant, en elles en avaient vu des choses dans le cabaret. Finalement, j’abaissais mon bras tapotais délicatement son dos alors que personnellement, je me sentais tout chose.


Hum… Eh bien… C’est pas si facile de devenir un panda…
L’alcool dans mon sang, où peut-être celui qu’il avait dans le siens ne m’aidait pas forcément à trouver une réponse super accrocheuse. Toujours collé à moi, je laissais mon regard se perdre à un mètre de cette scène pour voir la dénommer Isabelle, le front contre le comptoir. Il était peut-être temps de laisser les jeunes rejoindre Morphée.

D’abord, faut laisser se pousser les poils. Pour ça, suffit de te doucher avec de la levure de bière comme savon. La différence sera visible au bout de trois semaines ! Après cela, il suffit de boire une petite mousse chaque soir pour faire pousser les crocs, ainsi, tu pourras te pavaner avec tes dents et faire croire que t’est un panda.
Mon histoire abracadabrante semblait marcher, il avait quitté son étreinte pour me fixer. Est-ce qu’il croyait un seul instant les inepties que j’étais en train d’avancer ? Va savoir, quand on est dans cet état, on serait capable de faire n’importe quoi. Genre, des pets enflammés. Même si je pense que ce ne serait pas très classe de faire ça au milieu du Moulin Rouge. Profitant d’un instant d’insouciance, j’appelais une des serveuses du regard pour qu’elle se joigne à nous.

- Et la première chose à faire pour atteindre la voie du panda, c’est de passer une bonne nuit de sommeil. Gwendolyn, t’es pas d’accord avec moi ?
- Euh… Oui, il faut absolument passer une bonne nuit de sommeil pour… Atteindre… La voie du Panda…?
- C’est pour ça que nous allons laisser une chambre à nos invités pour la nuit, genre, la chambre de l’ambassadrice du Consulat ! Natalia est absente pour le moment… Non ?
- Oui, oui… L’ambassadrice est absente et sera probablement ravie de laisser sa chambre à des inconnus.
- Certes…

Natalia ne manquera pas de me détester si elle apprenait que j’ai fait ça, sauf que, il faudrait qu’elle l’apprenne ! Ils dorment tous les deux dans sa chambre, et demain matin, quand ils retourneront au Domaine Enchanté, je passe dans sa chambre et je nettoie tout moi-même. La comédienne sera contente de voir sa chambre propre à son retour, ensuite, j’aurais la bonne conscience de ne pas avoir laissé deux personnes ivres retourner chez eux aussi tardivement dans la nuit. Le danger est partout, il ne faut pas l’oublier.

Une chambre pour vous, pour la nuit, ça vous va ?


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Une chambre offerte ? Putain il était méga gentil ce panda ! Ça me donnait envie d'y saisir les joues et de jouer avec. Mais je l'ai pas, y'a certaines limites à ne pas franchir. Bah ouais, fallait pas déconner avec ça. Si ça se trouve il allait lever une de ses grosses patounes et me l'aligner en plein dans la gueule. Le choc, combiné à la boisson, m'aurait collé un mal de crane de fou furieux.

Mais pour en revenir à la chambre, je pouvais pas accepter. Ça me gênait. J'étais là à lui aligner connerie sur connerie, alors que c'était pas un mauvais type. En vrai, j'aurai bien aimé le connaître sous ma vraie identité. On se serait fait un after, et un after d'after, on aurait déliré comme des cons, et ça aurait été génial ! Mais là, c't'ait juste pas possible, j'étais en mission. Alors, de la façon la plus polie dont je pouvais encore faire preuve, je lui répondis.


Écoutes Chen, j'te remercie vraiment pour ton hostopi... ton hostipali.... hopistali... de ton invitation, ponctuais-je d'un relent des plus... acides. Mais je dois refuser, je crois que j'ai oublié d'éteindre les torches à la maison, alors faut vraiment que je rentre. Mais ! T'en fais pas ! dis-je, pointant mon index entre mes deux yeux, on risque rien du tout ! Mâte ça !

Je fronçais les sourcils et me concentrai quelques instants sur les verres vides du comptoir. Par la pensée, je les soulevai et les amenai au machin pour les nettoyer. Mon état n'étant pas forcément des plus optimal pour utiliser le psychisme, je dû m'aider d'une certaine gestuelle. Ainsi, je lavai les verres un par un et les posais à l'envers sur une serviette, toujours à l'aide de mon psychisme. Une fois terminé, je regardais le panda avec un sourire digne des meilleurs playboys de l'univers.

Alors ? PAS MAL HEIN ?

Laissant échapper un rire, je me retournais vers Maddie et lui secouai le bras.

Allez, on y va !

Elle n'eut pour réaction qu'un vague grognement, à peine audible à cause de la musique. Je me retournais vers Chen et haussais les épaules avant de faire un pas vers lui.

Mec, vu que t'es un gentil panda, que tu fais du bon rhum et que t'es mignon, je vais te faire un cadeau. Par contre, je sais pas quand tu l'auras. En tout cas, merci pour cette soirée !

Je lui posais ma main sur l'épaule, et attendis un court instant. J'étais sûr qu'il la méritait, il était gentil. J'esquissais un sourire débile, pensant qu'un jour il se réveillerait avec une keyblade dans la main. Il se demanderait d'où ça viendrait, et à l'autre bout de l'univers, je serais en train de me marrer comme une baleine.

Allez, Chen. A la revoyure !

Je pris Maddie, toujours endormie, et la posai sur mon épaule. Sa robe était quand même un peu courte, en fait. Alors quand j'ai vu que certains avaient les yeux un peu baladeurs, bah j'ai averti quoi.

Ranges tes yeux, où je te jure que je te met ton slip sur le crane, le chauve.

Et ce furent mes derniers mots au Moulin Rouge. Un chouette établissement. Si les choses avaient été différentes, j'aurais été ravi d'y retourner. Mais bon là... Fallait que je réussisse à retrouver le vaisseau, et à rentrer au Château Disney.

Putain, j'aurais peut-être dû rester... dis-je, titubant sur les pavés de Paris.
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Alors que ma vue me jouait des tours et commençait à doubler tout ce que j’observais, voilà qu’Adam m’offrait un spectacle pas trop banal. Dans le sens où, quand un bûcheron qui chercher à jouer au riche commence à gesticuler comme un mime en pleine rue, c’est que deux choix s’offraient à moi. Soit de le prendre sous l’épaule, ainsi que sa chérie, et de le conduire dans un lit douillet et d’attendre le lendemain pour lui indiquer la route de la station Shin’ra. Où bien, il était réellement en train de faire le travail des serveuses par la force de sa pensée ! Certes, j’ai déjà entendu des histoires contant ce genre de prouesse. Mais de là à s’en servir pour faire la vaisselle, il y a quand même un truc qui cloche. Les bûcherons, ils utilisent une hache pour faire leur travail et non leurs esprits ! À moins que ma vie fût bercés d’odieux mensonges des années durant, à moins que cela soit la méthode au Domaine Enchanté.

Cependant, une chose était dorénavant sûre ! Il y avait assez de verre propre pour demander à une serveuse de me servir une nouvelle bière, et je défis la première refusant à me servir !

Ce n’est qu’une fois qu’il eut fini sa prestation, et il devait probablement s’agit de la sienne comme il semblait fier de son acte en rapport à son nettoyage, qu’il m’annonça être sur le départ. Du moins, c’est ce qu’il annonça à sa compagne avant de se retourner vers moi et me parler d’un truc. L’heure avancée de la soirée n’aidant pas, je ne comprenais pas trop ce qu’il voulait dire, mais je supputais que c’était un compliment. Il parlait de mon rhum et disait que j’étais mignon ! Forcément que c’était un compliment, à moins que ce soit aussi une autre façon de faire au Domaine Enchanté. Allez savoir, je connais pas encore très bien les habitudes de chacun.

Sauf qu’il parlait de cadeau en même temps que sa main se posait sur mon épaule, j’étais tout chose, un truc en moi dont je ne serais pas trop capable de décrire de quoi il s’agissait ! Surement l’alcool, pourtant, je n'avais pas fait de mélange ce soir… Va savoir. Avant qu’il ne se retourne et prenne sa femme sur l’épaule, je m’empressais de le remercier.

Au plaisir de te revoir, Adam. Et c’est sympa de régler l’addition !
Il parlait de cadeau, ça ne pouvait être que ça. Enfin, en quittant la salle, transportant sa femme tel un bûcheron transportant sa corde de bois, je le voyais s’éloigner jusqu’à ce qu’il passe les portes du cabaret. Eh bien, une bien chouette rencontre si vous voulez mon avis ! Cela m’a permis de boire à l’oeil ce soir, et de parler avec quelqu’un d’autre qu’un habitué. Je me retournais, refaisant face au comptoir et sirotant la dernière bière offerte par Adam. J’en profiterais de celle-là, c’est un peu comme le dernier cadeau offert par un ami de longue date… Est-ce que je risque de le rencontrer dans le futur ? Bah, j’essayerais de passer lui faire coucou le jour ou je retournerais au Domaine enchanté, ça devra pas être en problème de le retrouver.

Alors que mes babines s’approchèrent du verre, une main parfaitement manucurée saisi la chope et la reposa de l’autre côté du comptoir. Ouvrant à peine les yeux suite à ce vol, je remarquais Lacy de l’autre côté, me fusillant du regard en tapotant ses ongles contre le comptoir.

- T’es allé voir Khimari…?
- Oui…! Non… Je n’ai pas eu le temps

Abaissant la tête, un peu comme un enfant que l’on gronde, je finis par regarder de nouveau la serveuse.

- C’est pas facile…
- Eh bien, si tu veux boire et ne plus profiter des clients… Tu vas voir Khimari MAINTENANT !
- D’accord…

Tout penaud, je descendis de mon tabouret et traversais la salle, les bras tombant. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour se détendre au Moulin Rouge.


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Je vous avais dit que j’arriverais à finir de noter les mini-séries avant ce rp, c’est chose faite !

Ce rp, mon dieu, n’est qu’une constante descente vers la décadence. On part bien et propre, il y a une importante mission à l’origine, après tout. Tout le monde est bien intentionné ! Certes, l’on pouvait s’attendre à des choses intéressantes avec Roxas au Moulin Rouge, c’est tout de même un lieu où  on va pour s’amuser. Et plus je vous entendais parler de ce rp, plus je m’attendais à un grand n’importe quoi.

Malgré tout, je dois dire, vous m’avez amusée. Il y a de bonnes choses dans ce rp :

Vos styles respectifs sont agréables à lire, c’est concis mais drôle. Ce qui a rendu ce rp attrayant c’est sa quasi absence de sérieux. Enfin si, il y a Roxas qui a essaye de se tenir pendant un temps mais qui finit par dégringoler dans l’excès, les câlins et les rêves de pandas. Et puis, il y a Chen qui oscille entre conscience et discours alambiqué.

Les descriptions de Maddie, qui a rapidement sombré dans la marinade de rhum, étaient plutôt amusantes. J’essayais d’imaginer la scène, Roxas qui priait intérieurement pour qu’elle ne fasse aucune bêtise, alors qu’ils étaient censés se tenir à leur rôle.

Le rôle de Chen, le mec sympa, bien installé au Moulin Rouge, qui nous présente un peu le cabaret : ses filles, ses spectacles, Lacy et l’ambiance. J’apprécie la naïveté et la gentillesse du personnage. Pourtant, j’avoue que je n’y avais même pas pensé et c’était bien pensé :  quand Roxas fait son tour de psychisme, il a instant de lucidité.

C’est vrai quoi, bon sang,  pourquoi un faux-nouveau-riche,  bûcheron de surcroît aurait-il des pouvoirs en psychisme ? Pourquoi dit-il qu’il y a un problème entre les deux groupes ? (A ce propos, je me suis demandé si tu avais essayé de mettre de l’eau dans le gaz entre les deux groupes).

J’avoue que les histoires de mec bourré, habituellement c’est pas non plus mon délire, mais là vous m’avez bien amusée et je ne me suis pas dit un moment que je regrettais de devoir lire ce rp.

A vrai dire, je ne m’attendais pas à ce que tu fasses de ce que je t’avais donné une mission en coopération. Pourtant,  à la perspective  que Chen finira par se rendre compte de la bourde qu’il a fait en parlant à Roxas, je m’amuse déjà. Au moins qu’il se dise que Roxas a eu un peu pitié de lui et qu’il a été assez poli pour refuser son hospitalité. Ce que je ne garantis pas par contre c’est du récit que racontera Roxas pour son rapport quand il aura décuvé.

Je n’ai pas grand-chose à dire de négatif. Ce n’est pas du grand art non plus ou un genre nouveau, mais on a quelque chose de distrayant qui se laisse lire.

Bon, et Roxas, tu ne m’en voudras pas si je ne commente pas le moment de la douche. N’oublie pas de retirer la note du moulin rouge à ta récompense en munnies .  Very Happy

Chen : (je ne sais plus si t’as un vaisseau mais dans le cas contraire, pense à payer le transport vu que c’est un exploit)

Normal : 20 points d'expérience + 240 munnies + 3 PS en défense

Roxas :  

Normal : 20 points d'expérience + 240 munnies + 3 PS en symbiose.
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