Alors comme ça, il faut que tu finisses ce que tu as entrepris il y a à peine quelques dizaines de minutes pour prouver que tu peux être l’intendant de la Coalition Noire, prouver que tu peux égaler le « Fléau de la rébellion ». Certes il en était le fléau, alors toi tu en seras la calamité. Cela ne se fera pas aujourd’hui, cela ne sera pas demain, mais un jour un maximum de leurs membres seront étendus sous ta botte, tu t’en fais la promesse. Tu te rends d’abord à l’armurerie afin de faire le plein de munition et aiguiser tes lames, ensuite ta destination est le fameux entrepôt de votre « arme secrète ».
En chemin, tu tombes sur une petite ruelle que tu n’avais jamais remarquée d’alors. Est-ce un coup du sort qui décida que tu empreindrais cette venelle et t’éloignerait un brin de ta mission, une coïncidence, la fatalité ou encore une simple envie passagère. Quoi qu’il en soit, quelque chose t’a attiré là et t’y a fait rester un petit moment. Tu en ressors un quart d’heure plus tard, une glace bleue à la bouche. Elle a un goût pour les moins curieux pour toi. Jamais tu n’avais mangé pareille saveur d’où tu viens. Un mélange de sucré-salé qui ravit tes papilles gustatives. Tu marches d’un pas vif quand tu te rends finalement compte du temps que tu as perdu. Qu’allais-tu découvrir, une fois arriver là-bas ? En tout cas, tu n’espérais rien de grave. Cependant, une terrible déconvenue te frappe lorsque tu vois tes soldats aux prises avec des membres de la rébellion. Le sergent Kingston essaye de coordonner au mieux ses troupes tout en affrontant des hommes avec le Kipet derrière des caisses.
Tu te mets à courir, avec le bâtonnet toujours coincé au bec, et te glisses subtilement dans le dos d’un de tes nombreux adversaires. Tu enfonces ta lame dans l'échine du malheureux et libères de ce faîte un membre de ton escouade pour qu’il aille combattre sur un autre front. Les détonations d’armes à feu et l’entrechoquement des épées retentissent un peu partout aux alentours de la station. Qu’as-tu fait ? Pourquoi avoir pris un peu de temps pour toi, alors qu’on t’a mis en garde de biens faire les choses ? Il te faut donc assurer et garder ton équipe en vie. Certes, il est fort à parier que tu perdras des hommes, mais le moins possible serait le mieux. Tu rejoins ton bras droit du jour et te caches à côté de lui.
-Sergent ! États de la situation !
-Euh… commence-t-il, un peu décontenancé par la douceur dans la bouche de sa supérieure, Capitaine, nous sommes encerclés par l’ennemi depuis une dizaine de minutes. Ils sont apparus en masse et nous ont débordés de tous les côtés. J’ai réussi à minimiser nos pertes, pas plus d’une demi-douzaine de personnes. Cependant, nous avons fait le même nombre de morts dans leur rang. Ils sont encore une vingtaine. Comme vous pouvez le constater, ils manient armes blanches et fusils mitrailleurs. La majorité de leur effectif se trouve sur le flanc nord de l’entrepôt. Nous avons également repéré un membre majeur de leur commandement.
-Bien joué, sergent, je savais que je pouvais compter sur vous. Je vais reprendre le relais. Essayez de réunir une ou deux personnes de chez nous, isolez certains d’entre-deux et exterminez-les. Si jamais vous tombez sur leur chef, ne le tuez pas. Vous êtes libres d'employer toutes les méthodes nécessaires, mais je le veux vivant.
En te relevant d’un bon, tu tapes sur l’épaule de ton collègue et, tout en saisissant une épée et un flingue, te lances dans la bataille. Le premier ennemi que tu croises, un homme assez frêle, brille par sa technique à l’épée et te donne un peu de fil à retard. Il a dû suivre un bon entraînement. Malheureusement pour lui, il se trouve que tu es nettement la plus expérimentée de vous deux. Il repose donc, inerte et sans vie, sur le sol froid des entrepôts. Tu continues ton chemin à la recherche d’autre rebelle à éliminer. Tu finis par tombée sur un détachement de sept personnes armes aux poings et sabres au clair. Tu brandis ton flingue et tires dans le tas. Deux d’entre eux finissent étalés, une balle en pleine tête. Cependant et visiblement, cela ne leur plaît vraiment pas. Ils s'attellent à te canarder à coup de mitraillette. Tu te diriges vers des caisses non loin afin de te protéger de ces feux nourris et recharger ton colt. Un plan commence doucement à s’échafauder dans ton esprit. Une fois que cela s’est calmé, tu sors de ta cachette en sautant par-dessus la boîte en prenant appui sur ta main portant l’épée. Tu continues à tirer afin de les séparer. Tu en descends encore un dans la foulée. Il en reste un avec un fusil et les autres manient la lame. D’un mouvement vif, tu cours dans leur direction. Prenant appui sur le mur d’un des hangars, tu ranges ton revolver dans ton holster de ceinture et dégaines ta deuxième épée et t’élances vers le premier devant toi. Tu pars sa manœuvre d’un geste habile et le pourfends d’une attaque meurtrière. Il gît dorénavant à tes pieds, une balafre trop profonde dans le torse pour rester en vie. Tu essayes d’esquiver tant bien que mal les quelques balles filant vers toi. Pourtant, plusieurs cartouches arrivent à t'atteindre dans les épaules, te forçant à poser le genou à terre et t’arrachant un cri de douleur. Dans un dernier soubresaut, tu lances tes deux lames dans le torse des deux rebelles qui te font face, ils finissent raide morts eux aussi. Une main gantée vient te saisir au niveau de l’épaule droite et te fait prisonnier de la poigne d’acier d’un malabar. Tes blessures te font souffrir le martyre et te font ressentir chaque plaie comme si une horde de gnous t’avaient passé sur le corps.
-Va prévenir le boss, dit lui qu’on en a chopé une des leurs, ordonne le mastoc au dernier vivant de leur escadron. Je reste ici pour la maîtriser.
Tu peux dans le plus profond de tes ressources magiques et lances plusieurs fois le sort soin pour te guérir un maximum de tes dommages. Tu halètes après un tel effort et essayes de reprendre contenance. L’homme commence à courir dans une certaine direction. Au moins, ton idée a fonctionné. Une fois calmé, tu t’exécutes enfin. D’un geste agile et précis, tu fais basculer ton bassin vers l’avant et saisis de tes genoux son cou charnu. Cette position le force à te lâcher. Tu finis par te redresser et le surplomber de ton ta hauteur. Tu l’achèves d’un mouvement propre et net. Tu récupères tes deux sabres et commences une ascension pour te poster sur un toit non loin. Il te reste plus qu’à attendre que leur chef vienne « te voir ». Il arrive peu de temps après, armé d’une gatling portative et entourer de deux soldats. Il se retrouve décontenancé devant le malabar mort.
-Vous vous foutez de moi ? Elle est où cette captive qui fait partie de la Coalition ?!
-Mais…Mais… Chef, je vous assure, elle était là il y a encore cinq minutes…
-Ouais bien sûr, vous avez juste décidé de m’éloigner du front. On subit d’importantes pertes, il ne reste plus beaucoup de nos hommes alors que les leurs sont encore debout !
-Mais non, chef…
Tu sautes de ton perchoir et viens atterrir entre les deux soldats, celui qui essaye de convaincre sa supérieure et l’autre qui regarde en retrait la scène. Tu leur plantes tes deux armes dans le flanc et les retires d’un geste vif.
-Finalement, il avait raison. Tu es bien présente sur les lieux. Enfin, maintenant c’est à toi de mourir sale pute !
Il actionne sa gatling et, d‘un réflexe impressionnant, tu arrives à l’esquiver en sautant par-dessus lui. Il t’envoie son pied dans l’estomac, ce qui te couple le souffle et se retourne rapidement. Malgré la douleur, tu lui assènes un coup d’épée dans le flanc et enchaînes avec quelques coups de poing. Il lâche son fusil et commence à échanger avec toi quelques passes de boxes. Tu te prends un certain nombre de coups, mais il en reçoit tout autant. Tu finis par être lassé de ce combat vain. Tu profites d’une esquive de ta part pour lui saisir le bras. Tu lui prodigues un coup dans les côtés, fais un tour sur toi-même pour lui retourner son membre et enfin le lui casser au niveau de l’articulation d’un mouvement vif. Continuant sur ta lancée, tu sautes et l’attrapes de nouveau à la tête et le plaques au sol. Tu l’étrangles en maintenant ton emprise sur lui grâce à une clef de bras jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Peu de temps après cette rixe, tu vois arriver près de toi le sergent Kingstone.
-Capitaine, tous les rebelles ont péri de nos mains. Nous avons subi une perte de la moitié de nos soldats.
-Bien sergent, ce fut une bataille rude, mais nous l’avons rendement mener. Qu’on réunisse les corps de nos hommes pour un enterrement digne de ce nom et pour ces jean-foutre qu’on les brûle sur la place publique pour l’exemple. Cela leur apprendra à s’en prendre à nous. Et qu’on rapatrie cet homme dans nos geôles et cette arme dans notre armurerie. Exécution, soldat !
-Bien madame !
Tu repars vers le quartier-général de la coalition, profitant du reste de ta glace quasi fine que tu as soigneusement conservée malgré le combat acharné.
Dernière édition par Abigail Underwood le Lun 14 Nov 2016 - 18:35, édité 1 fois