Une odeur de rôti s’élevait dans la rue en cette après-midi au ciel parsemé de nuage gris. Les passant humaient instinctivement l’air afin de nourrir leur esprit de délicieux banquet composés de cochons grillés à la broche dont un jus de pomme caramélisé avait été versé par-dessus pour leur donner une note de sucré supplémentaire, ou encore de poulets cuit au four et parsemés de safran, de cumin et d’une branche de romarin pour émoustiller les papilles de ceux qui les dévoreraient avec délice.

Cette odeur, c’était de la boucherie/rôtisserie de Madoum qu’elle provenait. Madoum était une femme corpulente, au langage fleurie de marin et dont le franc-parler était aussi brute que la façon dont elle s’occupait de la viande qui entrer dans son commerce. Elle faisait toujours de son mieux pour donner de la nourriture de qualité à ses clients pour qu’ils puissent en faire des mets succulents. Dernièrement, elle avait fait livrer une grosse commande pour le Centurio dont elle était fière. Elle faisait partie des privilégiés qui servaient les Mercenaires en marchandises, ce qui lui permettait de faire un bon chiffre d’affaire chaque mois grâce aux importantes consommations dont certains pouvaient être capable par moment.

Maintenant, elle était devant l’entrée de sa boutique, les poings sur les hanches, en train de brailler envers son marie qui semblait se débattre avec une cagette en bois contenant une dizaine de poulets dont l’un d’entre eux gesticulait dans tous les sens en caquetant bruyamment.

- Mais p***** d’m***** Francis ! Tu vas m’les am’ner quand c’est p**** de poulet ? à c’rythme-là on vendra leur  foutue progéniture !
- Une minute ma biche ! Dit-il d’un ton suave en souriant à sa bienaimée. Y’en a un qui m’casse les pieds à s’agiter comme ça d’puis tout à l’heure…. Puis il prit soudainement une voix terrifiante en fronçant les sourcils pour lui donner un air sombre et menaçant, tu vas fermer ta g***** saloperie !

Prit de panique, l’ensemble des poulets s’agitèrent dans un bel ensemble en se mettant à battre frénétiquement des ailes, perturbant l’homme dont les doigts perdirent prise momentanément. La cagette tomba au sol, rebondit trois sur les arrêtes avant de se cogner contre le mur en pierre de la boutique. Une fissure s’était formée dans la construction de bois, toujours prit d’agitation le coq qui ne cessait de crier se mit à se s’agiter encore plus que ses compagnons et finit par un miracle inexplicable à s’échapper de la cagette par l’ouverture.

Alors qu’il fixait les alentours avec ses grands yeux naturellement exorbités en cherchant à comprendre ce qu’il se passait, une ombre menaçant s’approcha dangereusement du gallinacé. Le boucher fondit telle une masse pour capturer l’animale à bras le corps, mais ce dernier, après avoir poussé un caquètement de terreur, s’enfuit subitement en bondissant aidé de quelques battement d’aile. Malheureusement, il prenait la direction de la bouchère, celle-ci fit fasse au poulet de toute sa largeur et fléchissant les jambes, prête à le réceptionner dans sa chute.

Nouveau cri de terreur du gallinacé, maintenant il se mit à agiter frénétiquement ses pattes griffue tout en secouant sa tête de droite à gauche comme un possédé. Le résultat lui permit d’embrouiller Madoum et de lui glisser entre les doigt avant de se faufiler rapidement entre ses jambes.

Cette dernière,  la tête en bas en train d’observer l’animal s’enfuir et choquée par ce qu’il venait de se passer, lança subitement un regard accusateur à son marie avant de se mettre à lui crier à nouveau dessus

- Reste donc pas planté la comme un c** pauvre abrutit ! Rattrape moi ce p***** de poulet ! On l’a pas payé pour rien m**** !

Aussitôt dit, le boucher se mit à courir aussi vite que son embonpoint le lui permettait après le gallinacé qui avançait en zigzaguant entre les passant



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Quelque part dans le quartier des marchands, sortant de l’enceinte de sa compagnie d’épice avec sa compagne au bras. Un noble du nom de Lord Claude Tacus était sur le point de franchir un cap important de sa vie. Il avait emmené sa délicieuse amie à Port Royale, prétextant affaire, car il n’y avait pas endroit plus magnifique dans les Caraïbes pour le projet qu’il avait en tête.

Alors qu’ils se trouvaient désormais en plein milieu de la rue, le noble s’arrêta brusquement en se plaignant qu’un petit caillou s’était logé dans son soulier. Feignant alors de tenter d’arranger le problème, il sortit discrètement de sa poche un fin objet de métal.

- Camille Victoria Marie DeBacqué ! fi-il solennellement en mettant un genou à terre en même temps qu’il brandissait d’un geste tendu une bague en or blanc magnifiquement ouvragé dont les flancs métallique était chacun incrusté de minuscule diamant, tous de plus en plus gros à mesure qu’ils se rapprochaient du centre de l’anneau où y trônait un rubis à l’éclat époustouflant. Voulez-vous me faire l’honneur et la joie de devenir ma femme !
- Ho Claude ! lâchât la susnommée les mains sur les joues en même temps qu’elle retenait difficilement un crie de surprise aigue. Quelle merveille ! bien sûr que j’accepte ! Et elle tendit sa main gauche devant son fiancé pour qu’il lui passe le bijou au doigt.



Les passants qui étaient aux alentours venaient de stopper leur chemin pour s’émouvoir devant le bonheur du couple. Les collaborateurs du noble le regardaient par la fenêtre ou l’embouchure de la porte de leur bâtiment avec un sourire béat au visage, tous avaient été mis au courant du projet de leur ami, et ils furent les premiers à l’applaudir pendant que ce dernier avançait l’anneau du doigt de sa dulcinée.  Mais au même moment, la foule fut subitement bousculé par l’intrusion violente d’un homme bourru poursuivant un coq qui caquetait bruyamment à tout va en tentant vainement de s’envoler chaque fois que ces pattes retouchaient le sol.

Le couple n’eut pas le temps de réagir, le gallinacé percuta violemment le bras de Lord Tacus et ricochât plusieurs fois sur le sol avant de finir sur son croupion avec la tête qui lui tournait. Le boucher quant à lui n’avait pas la fine taille de son produit et rentra littéralement dans le couple en les faisant s’écrouler à terre dans un fin nuage de poussière.

Quand les trois individus se relevèrent, le boucher s’excusa platement de sa maladresse. Mais le noble et sa compagne étaient désormais irrités. Leurs beaux atours étaient salis par la poussière, et des brindilles de pailles s’étaient emmêlé dans leur coiffure sophistiquée.

Le couple se mit à réprimander le pauvre homme qui continuait encore et encore de s’excuser, cherchant du coin de l’œil le coq pour s’assurer qu’il ne lui échappe pas à nouveau.
Ce dernier finissait à peine de compter les étoiles que quelque chose se mit à le gêner dans la gorge. Il toussota alors légèrement au début, puis ce fut de guttural raclement de gorge qu’il émit en étirant son coue de presque deux fois sa taille. Battant des ailes et faisant trembler son corps tout entier pour que cette gêne disparaisse enfin.

A cette cacophonie insupportable, le couple de noble délaissa le boucher pour tourner leur regard vers le responsable de ce vacarme grossier. Et à peine réalisèrent-ils qui était celui qui les dérangeait tant, l’animal se mit soudainement à déglutir, puis à avaler ce qui semblait être coincé dans sa gorge.
Lorsque ce dernier tourna sa tête en direction du trio, le boucher se tenait prêt à bondir une fois que le couple de noble s’écartera. Mais contrairement à ce à quoi il s’attendait, ceux-ci restèrent interdit devant la scène.

Lord Tacus se mit à regarder activement tout autour de lui si il ne voyait pas la précieuse bague de mariage. Mais ce n’est que lorsqu’il comprit ce qui s’était passé que son visage s’empourpra tandis que sa compagnie blêmit de chagrin avant de s’évanouir dans les bras de son fiancé. Donnant ainsi l’opportunité au boucher de sauter par-dessus le couple pour tenter d’écraser le gallinacé de toute sa masse.
Mais ce dernier avait une rage de vivre que l’on ne trouve que rarement dans le monde animale. A peine s’était-il remit de sa semi-suffocation qu’il repartie activement en courant dans tous les sens avec sa tête qui dodelinait stupidement pendant qu’il caquetait et s’envolait sans arrêt pour échapper à son bourreau, rapidement suivit par un noble furieux qui avait laissé sa compagne aux soins de ses collaborateur le temps qu’il règle cette affaire.

L’étrange convoi était en marche au cœur de la ville portuaire, bousculant passant et autres habitants du coin avec véhémence pendant que l’animale fuyait pour sa survie. Aucun ne semblait se rendre compte qu’ils étaient en train de se précipiter lentement, mais sûrement, en direction de l’habitation la plus particulière de toute les Caraïbes : Celle qui ressemblait à un gigantesque Navire retourné et parsemé de nombreuses constructions en bois sur presque l’ensemble de sa surface


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A la faible lueur de sa lanterne, Fred descendit les marches en bois de l’escalier pour sombrer dans l’obscurité sépulcrale de la cave du Centurio qu’il connaissait sur le bout des doigts. Il serait capable de s’y repérer les yeux fermé s’il le voudrait. Tient pourquoi ne pas essayer d’ailleurs ? Le Tenancier leva le regard vers le plafond pour ne pas tricher, puis il se mit à marcher de la sorte en décrivant dans son esprit la pièce ainsi que l’emplacement de chaque chose.

Une salle rectangulaire en pierre grisâtre creusée dans la terre, d’une longueur de six mètres sur une largeur de quatre et une hauteur de deux mètre et demi. Quand il arrive au bas de l’escalier, il se trouve très exactement au centre d’un des murs les plus longs. Sur la droite, ce trouve les tonneaux remplit de viande et de poisson ainsi que quelques coffre remplit de sel afin de saupoudrer régulièrement les victuailles pour qu’elles gardent leur fraicheur le plus longtemps possible. Sur la gauche, de nombreux autres tonneaux sont entreposé en plus grand nombre. Il s’agit de différents types d’alcool que le Centurio sert à ses clients dont les plus vendus sont le rhum et la bière.
Chaque compartiment est soigneusement rangé par type de produit qu’ils renferment, laissant un espace de la taille de deux hommes entre chacun d’entre eux afin de les différencier facilement. Ainsi, il y a une place pour chaque chose, et chaque chose est à sa place.

Les pas du Tenancier finirent par le guider devant un groupe de tonneaux, celui qu’il cherchait. Il posa sa lanterne sur le couvercle du plus proche pour découvrir celui qui lui faisait face.
Un petit sourire de satisfaction vint se dessiner sur son visage quand il découvrit qu’il ne s’était pas trompé et avait bel et bien choisit un tonneau de viande de lapin en tout genre. Il prit le soin de refermer soigneusement la barrique avant de la faire rouler jusqu’à l’escalier, une fois arrivé, il fit un signe de main à une serveuse qui l’attendait en haut pour venir le rejoindre et l’aider à amener le précieux contenant.

Une fois de retour sur le plancher des vaches, la fraicheur salée de la cave se troqua contre la chaleur alcoolisée du Centurio alors que le silence s’était changé en brouhaha. Pendant que Fred refermait la solide trappe, Miranda la serveuse se mit à prélever de nombreuses portions de viandes de lapin pour les ajouter à une montagne de nourriture dans un imposant plateau que scrutait Natsu et Alice avec des étoiles pleins les yeux tandis qu’un large filet de bave ne pouvait s’empêcher de couler du coin de leur bouche. Une fois leur service terminé, le duo d’affamé transporta leur plat pour aller s’installer à une des quelques tables rondes de la Taverne. Il faut dire aussi que l’endroit était adapté pour recevoir un grand nombre d’individus à la fois.

Autrefois une caravelle à deux mâts d’une largeur de neuf mètres pour une longueur de trente, le navire qui avait servi à constituer le squelette de la Taverne a été élargie de six mètres et allongée de quarante-cinq mètres, puis consolidé sur la coque afin de donner une meilleur stabilité à ce qui sont désormais les murs de la bâtisse, percé tout autour par de grandes fenêtres pour y laisser entrer la lumière naturelle. Les mâts d’origines sont encore présent, servant désormais de poutres principales à la structures, un à l’avant et un à l’arrière. Un troisième mât central, deux fois plus large que les deux autres a été rajouté pour maintenir tout le bâtiment en place, donnant ainsi une hauteur de plafond total de six mètre. De nombreuses autres poutres, plus basses, ont été placées en de multiples endroits afin de soutenir parfaitement la structure, Et malgré leurs grands nombres, elles n’empêchaient en rien un déplacement facile pour plusieurs personnes en même temps entre elles. De plus, de lourds et imposants lustres à bougie faits à partir d’anciens gouvernail servaient à éclairer la pièce, fixés à ces mêmes poutres, tandis que les murs étaient affublés entre chacune des fenêtres.
L’intérieur du navire avait été complétement vidé afin d’être plus facilement aménageable pour sa nouvelle apparence, excepté l’ancien  pont principale qui faisant maintenant office de plancher sur lequel tout le monde marchait et la grande écoutille qui avait été légèrement modifié pour devenir la trappe menant à la cave. Maintenant, la place était prise par des tables de diverses formes. Les plus nombreuses étaient des tables rectangulaires pour quatorze personnes. Il y en avait aussi des carrées pour huit ou quatre personnes ainsi que des ovales et des rondes pour huit ou six. Et toutes étaient faites en bois de Suar assez épaisses pour supporter les bagarres monnaies courantes auxquelles se livrent de façon hebdomadaire la plupart des résidents.

Le comptoir de Fred se trouvait au centre du Centurio. De forme carrée, il entourait tout le mât. Ce qui lui permettait d’avoir un œil sur l’ensemble de la Taverne tout en restant aux commandes des boissons. Contre l’imposante structure en bois était fixé quatre larges miroirs qui désignaient les points cardinaux, chacun étant entouré par de nombreuses étagères en cèdre qui laissaient apparaitre une ribambelle de collections d’alcool venant des sept mers.
Dissimulé sous l’épais comptoir  à l’abri des regards se trouvaient plusieurs tonneaux de rhum et de bière qui n’attendaient qu’à être utilisé. Certains d’entre eux étaient fixés dans un compartiment spécial qui permettait au Tavernier d’activer un système à pression pour récupérer le divin nectar rapidement.

Trois accès possible avaient été taillés dans les flancs de la coque afin de permettre aux habitués d’entrer et sortir facilement. Une grande porte à double battant au-dessus de laquelle était fièrement affiché le nom de la Taverne laissait entrer les clients autant que les Mercenaires, il s’agissait de l’entrée principale. Les deux autres étaient utilisés comme portes arrière uniquement par les Mercenaires pour se rendre à leur terrain d’entrainement privatisé, ou tout simplement pour boire un coup en se détendant à l’ombre du bâtiment et loin des bruits incessants.



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Sur leur table, Alice et Natsu se faisait désormais face avec leur immense plat de viandes entre eux.


- Ok Natsu ! Se mit à sourire la jeune fille à pleine dent avec une lueur malicieuse dans le regard. t’es prêt à te faire humilier !
- C’est quand tu veux ma grande ! lui rendit le Chasseur Ardent avec son sourire carnassier. j’vais t’atomiser tu vas rien comprendre !
- D’abord, sort ton pendule !


Le jeune homme s’exécuta en même temps que sa camarade. Tous deux sortir de leur poche un pendule de jeux d’échec qu’ils posèrent à leur droite respective, puis chacun se mit à tapoter à plusieurs reprises dessus pour bien vérifier qu’il fonctionnait. Chacun de leur coup faisait augmenter le score qui s’affichait sur le petit boitier. Une fois assuré de leur bon état, le duo les remit à zéro avant de se fixer à nouveau dans les yeux.

- Tu te rappels des règles ? chaque fois qu’on mange un morceau on tape sur notre pendule. Celui ou celle qui aura le plus haut score une fois le plateau finit gagne le concours de plus grand mangeur et doit payer 50 munnies au perdant ainsi que la note !
- Et si jamais l’un de nous deux vomit il est directement disqualifié ! Bon on commence ou tu sais faire que parler.
- A nos marques…..
- Prêt…..
- PARTEZ !!!!!


Les deux concurrents se jetèrent rapidement et goulument sur leurs victuailles, empoignant plusieurs aliments en même temps pour se bâfrer avec et ainsi frapper plusieurs fois sur leur boitier pour marquer le plus de points rapidement. Quelques Mercenaires s’amusaient à prendre des paris sur le vainqueurs tandis que d’autre se moquaient de la situation, mais le duo n’écoutait plus rien autour d’eux. Tout ce qui comptait à présent c’était la victoire….et les 50 munies !


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- Attrapez-moi ce maudit volatile ! éructait le noble et le boucher tout deux rouges comme des tomates avec le front en sueur. Leur course poursuite avec le poulet semblait ne pas en finir.


Ils étaient désormais couverts de nourriture et de crasse supplémentaire à force de chuter en essayant de capturer le maudit animale. Sans compter les nombreuses personnes qu’ils avaient bousculées tout le long de leur périple.

Ils finirent par sortirent de la dernière rue de la ville, entrant dans une grande place en forme de demi « U ». Sans cesser de courir, les deux hommes se retrouvèrent rapidement aux pieds de la Terrasse du Centurio. Celle-ci était parsemée d’une dizaine tables rondes et carrée pouvant chacune accueillir quatre à six personnes maximum, ainsi que de parasol afin de donner un peu d’ombrage aux clients qui cherchaient un brin de fraicheur.

Sans faire attention à la clientèle, le boucher et le noble continuèrent leur course poursuite, renversant tables et chaises sans distinction jusqu’à se faire stopper brusquement par un groupe de Mercenaire à l’air menaçant. Le coq quant à lui était parvenu à se faufiler dans l’entrebâillement de la grande porte d’entrée et s’était arrêté de courir en sentant qu’il pourrait ne plus rien craindre, se mettant alors à picorer les quelques miettes de nourritures qui n’avaient pas encore étaient nettoyer.

- On peut savoir qui c’est qui vous à apprit la politesse ! ce mit à grogner un des mercenaires.
- Ça se fait pas d’entrer chez les gens comme ça et de tous foutre en l’air messieurs…continua un second en sortant une dague de sa ceinture.


Si le boucher n’osait rien dire, le noble lui ne se laissa pas faire. Il prit quelques instants pour retrouver son souffle avant de protester furieux.

- Ecartez-vous de mon chemin ! cet oiseau m’a volé quelque chose qui m’appartient et je veux le récupérer.
- D’abord tu t’excuse ! lança un troisième bien plus imposant que ses camarades en agrippant subitement le sommet du crâne du noble et en refermant légèrement son étreinte. ensuite tu dis s’il te plaît ! après tu range le bordel que t’a foutue et LA….peut être qu’on sera d’humeur à discutailler avec toi le bourgeois.


Sous la douleur qui commençait à se faire ressentir dans sa tête, le noble perdit toute colère qu’il avait accumulée depuis le début de sa mésaventure pour la remplacer par le bon sens. Et ce bon sens lui intimait d’avoir peur…très peur. Car il venait enfin de réaliser où il avait mis les pieds et à qui il venait de manquer de respect de la sorte. Son visage blêmit tandis que ses lèvres tremblaient. Pour un peu on aurait pu dire qu’il se liquéfiait.

De nombreux autres Mercenaires et clients avaient rappliqués pour savoir ce qui était à l’origine de tout ce ramdam. La plupart des free-lance laissaient échapper quelques ricanement en se mettant à parier si le noble allait souiller ses bas avant ou après s’être fait lyncher. Le boucher quant à lui réussit à retrouver son courage et prit ses jambes à son coue pour retourner auprès de sa femme….un poulet perdu ne valait pas de se retrouver emmêlé dans une sale affaire avec les Mercenaires.

- Heu…heu…balbutia le noble maintenant encerclé. Veuillez, s’il vous plaît, m’excuser pour le désordre occasionné par ma maladresse et veuillez accepter mes plus sincère regret quant au fait d’avoir interrompu vos moment entre amis….Mais…pourrais-je récupérer, sans vous commander bien sûr, le volatil juste derrière vous….s’il vous plaît ?

Le noble tandis alors le doigt en même temps qu’il parlait pour désigner le coq qui se permettait d’entrer un peu plus profondément dans la Taverne pour profiter du repas gratuit qui s’offrait à ses pieds. Les Mercenaires tournèrent leur regard avec une parfaite coordination pour observer l’animal avant de se retourner vers le noble.

- Et….. ?
- Et…. Quoi ? osa timidement Lord Tacus en craignant de se faire égorger.
- Ça nous rapporte combien de vous le rendre.
- Vous aurez….ma reconnaissance…ainsi que celle de ma future épouse…
- C’est pas ça qui nourrit un homme si vous voyez ce qu’on veut dire.


Le noble mit quelques secondes avant de comprendre de quoi il en retournait, la peur et le stress lui tiraillaient tant l’esprit qu’il ne parvenait plus à réfléchir convenablement. Il lui fallut encore quelques secondes supplémentaire avant de se mettre à réfléchir à un montant à promettre à ces filous pour qu’ils puissent l’aider….Il ne s’agissait que d’un simple coq, et puis ils n'étaient pas obligé de connaitre la véritable raison de sa capture…il n’y avait pas besoin de débourser une grande somme…..30 munnies seraient amplement suffisant

- 300 munnies ! Malheureusement…sous l’effet du stress on peut parfois dire ou faire des choses insensées. C’est ce qu’il s’est passé à cet instant précis.

Un silence s’abbatit dans le groupe de Mercenaires. Tous fixèrent à nouveau le poulet avec désormais une lueur de prédateurs dans le regard. Et le temps que le noble se rende compte de son erreur, le contrat venait d’être signé verbalement

- Chopez le poulet ! émit simplement le plus imposant du groupe tout en lâchant Lord Tacus


L’instant d’après, le groupe entier de Mercenaires fondit tout entier sur le gallinacé dont l’instinct de survie lui fit tourner la tête en direction de ses nouveaux prédateurs.
Nouveau crie de terreur, nouveau battement d’ailes frénétique, nouveau tohubohu réalisé par un groupe d’hommes et de femme qui s’écrasèrent violemment par terre tandis que l’animal se faisait la mal en sautillant et planant stupidement de table en table

- Rattrapez ce poulet à 300 munnies ! cria sans réfléchir l’un des Mercenaires, accaparant par la même occasion l’attention de presque tous ses autres collègues.
- Ho le con ! ragea le plus imposant. Maintenant tout le monde est au courant ! Puis il monta la voix avant de se relever brusquement et se de se jeter à la poursuite de la bestiole : LE PREMIER QUI L’ATTRAPE GAGNE LA RECOMPENSE POUR LUI SEUL !


Sans attendre une seconde de plus, presque la totalité du Centurio fut envahi d’une aura meurtrière et se rua vers une seule et même cible : le poulet qui valait 300 munnies !


Pendant que ce dernier continuait de hurler et de caqueter de peur en courant dans tous les sens, les Mercenaires se battaient littéralement pour être le premier qui lui mettrait la main dessus. Il n’était donc pas rare de voir certain frapper leurs collègues alors qu’ils s’apprêter à attraper l’oiseau, ou se bousculer pour ralentir leur progression, ou n’importe quel autre coup tordu pour que seul le plus compétent mette la main sur cette poule aux yeux d’or.

Des tables se soulevèrent, des chaises volèrent dans tous les sens, des corps étaient projetés ou écrasé au sol, des bouteilles se brisaient contre des crânes. C’était un véritable foutoir ! Les clients s’empressaient de quitter les lieux pour ne pas se faire piétiner ou finir au beau milieu d’un duel, les serveuses venaient se réfugier derrière le comptoir de Fred où ce dernier était en train de vociférer des ordres à l’ensemble des Mercenaires pour leur intimer d’arrêter leurs âneries. Mais rien ne parvenaient à leur faire entendre raison. La cohorte était en train de faire le tour de la taverne à force de courir et sauter dans tous les sens.


De leur côté, Natsu et Alice étaient au coude à coude de leur duel. Leurs spectateurs les avaient abandonnées pour partir à la chasse aux œufs, mais aucun des deux n’y avait prêté attention, trop concentré sur leurs mastications. Ce n’est que quand la troupe de sans foi ni loi passa à leur niveau en manquant de faire renverser leur plat ainsi que la garniture que Natsu reprit conscience de ce qui l’entourait.

- Allez jouer ailleurs ! Bordel qu’est-ce qu’ils ont ces crétins aujourd’hui ?

En guise de réponse, sa jeune adversaire lui offrit le cliquetis de son horloge, lui faisant ainsi remarquer qu’elle n’avait pas stoppé un seul instant sa course, lui donnant désormais une avance non négligeable contre le Chasseur Ardent. Ce dernier vociféra intérieur envers lui-même avant de se mettre à reprendre la course et d’oublier les autres avec leur jeux débile.

Dans un coin à l’arrière de la Taverne, Auron, Mifune, Hakumen et Genji se tenaient complétement impassible à tout ce débordement. Ils étaient en train de siroter quelques bons verres de Saké que l’Aurore rouge avait ramené d’un de ses précédents voyages tandis que Daigoro dormait tranquillement à ses côtés.


La cohorte finit par arrivé au niveau de ce qui était autrefois la poupe du navire, à cet endroit avait été construit un escalier  en colimaçon qui permettait de rejoindre l’étage supérieur : celui prévu pour les réunions importances entre Mercenaires, la gestion du l’Organisation par le Leader, et l’entretient privée avec les clients les plus exigeants. C’était également à cet étage que ce trouvait les appartements de Fred et du Leader des Mercenaires. Ce palier était composé d’une mezzanine large de deux mètres, pourvut d’un garde-corps en bois robuste, et qui faisait le tour de la Taverne que l’on pouvait aisément voir en contrebas malgré les poutres.

Une fois à cet étage, le coq dériva sur la droite, passant devant l’ancienne cabine du capitaine devenu maintenant la salle de réunion des Mercenaires, puis devant la salle d’entretient privée. Cette derrière ressortait légèrement de la coque du Navire, juste à côté et au-dessus de la grande porte d’entrée.
Les Mercenaires se prenaient les pieds dans les nombreux tonneaux et caisses remplit de clous et de fins boulets de cannons qui étaient éparpillé un peu partout sur l’air de plancher, sans compter les quelques filets qui trainaient et pendaient par-dessus la rambarde. Certains des plus fourbes se mettaient même à bousculer leurs compagnons et à les piétiner afin d’éliminer un peu de concurrence. Raven lui faisait plus dans la finesse, il se contentait d’utiliser son bras mécanique pour bousculer et projeter tous ceux qui était sur son chemin par-dessus le garde-corps, tout comme Ganondorfe qui profitait de son imposante stature pour bousculer sans scrupule ses acolytes. Les envoyant ainsi s’écraser lourdement trois mètres plus bas sur les meubles et le plancher de la Taverne. D’autres Mercenaires décidèrent d’aller à gauche une fois en haut des escaliers, espérant prendre facilement le poulet à revers avant les autres. Ce faisant, ils passaient devant la chambre de Fred qui ressortait à l’extérieur arrière du bâtiment à l’identique de la salle des rendez-vous privés.
Les plus agiles d’entre eux, à l’instar d’Erel, Makoto ou encore Youfie, se permirent même de sauter sur les poutres basses qui servait à soutenir la mezzanine afin de ne pas se faire piétiner ou bousculer par leurs compères plus musclé. Mais même dans cette situation les coups tordus étaient permis. Alors que certains se mettaient à bondir une énième fois, Shindako lança rapidement une volée de cartes à leurs pieds pour les faire trébucher en pleine extension. Un sourire perfide se dessina sur son visage en même temps qu’il salua ironiquement ses compagnons avec son chapeau avant que Lenore se serve de lui comme d’un tremplin pour aller plus vite. Le faisant tomber dans un cri de détresse en maudissant la petite nouvelle.

Une fois que tout cet attroupement fut arrivé à l’autre extrémité de la Mezzanine, l’ancienne proue du navire, deux choix s’offraient au gallinacé pour continuer sa fuite désespéré. Soit il continuait dans sa lancé et prenait l’escalier sur son chemin, soit il convergeait vers la porte qui s’enfonçait dans la proue et qui était la chambre du Leader des Mercenaires, anciennement Angelica Teach. Son choix s’arrêta à la première option, ce qui le fit ainsi arriver dans un étage où un couloir peu éclairé fendait le navire en son milieu sur toute sa longueur. De chaque cotés se trouvait une multitude de chambres à coucher que ce partageaient les Mercenaires pour vivre. Chacune d’entre elles faisaient quatre mètres sur trois et étaient composé de deux lits superposés ainsi que d’un bahut et d’une petite armoire pour chacun des résidents, ce qui permettait à quatre Mercenaires de vivre dans chacune des chambres qui leur était offerte. D’ailleurs, celles-ci avaient été construites sur le navire, nécessitant ainsi de nombreux ajouts supplémentaires à la mise en place de l’édifice.
Seule une fenêtre au niveau de la proue et de la poupe laissait entrer la lumière naturelle du jour dans le couloir. Pour le reste, il y avait de nombreuses lampes à huile qui étaient fixé au mur entre chaque porte de chambres. Mais ce n’était pas le faible éclairage actuel qui allait empêcher le malheureux volatile de continuer à fuir pour sa survie.

Le pas de courses des Mercenaires assoiffés d’argent fit résonner les murs et le plancher du couloir. Sky, qui était en pleine lecture de « La Divine Comédie » dans sa chambre, sortie furieusement dans le couloirs pour trouver l’origine de tout ce vacarme et faire passer un sale quart d’heure à celui ou ceux qui le dérangeait de la sorte. Le pauvre n’eut pas le loisir d’émettre le moindre signe ou mot de protestation, car une masse de plume venait de le gifler au visage avant de se faire piétiner par ses compagnons d’infortune.

Rapidement, le troupeau parcourut l’entièreté du couloir, se trouvant entre un nouvel escalier qui allait à droite  et une porte plus enfoncée dans le mur que les autres sur la gauche. Ne sachant pas encore ouvrit des portes, le coq grimpa les marches par instinct au même moment où un Mercenaire lui agrippa les plumes de la queux.  Un sourire de victoire se dessina sur son visage, mais celui-ci disparut en même temps que son propriétaire lorsqu’un de ses camarades le percuta violemment. La vitesse et la force de propulsion fit qu’ils traversèrent tous les deux la fenêtre dans un grand crie de terreur.
L’étage supérieur était en tout point identique au précédent et eu également son lot de pots cassés et d’amitié piétiné au nom de l’argent. Comme l’autre, il força le poulet à foncer ventre à terre pour sa survie en ligne droite jusqu’à rencontrer un énième escalier qui allait le mener à…l’étage interdit !

Celui-ci débutait comme les deux d’avant, un long couloir parsemé de porte de chambres. Mais il se différencié de ses prédécesseurs par le fait qu’à mi-chemin, il s’élargissait pour lui donner une forme de « T ». De nombreuses autres chambres étaient disposaient un peu partout, mais la porte qui se trouvait juste en face du couloir d’entrée de l’étage était clairement différentes des autres. Tout d’abord, elle était enfoncée plus loin dans le mur, laissant un petit couloir pour y accéder de deux mètres, ensuite, elle brillait presque naturellement. Il s’agissait en réalité de vernis. Cette porte, ainsi que la pièce qu’elle renfermait, avait été traité pour supporter l’humidité. Car il s’agissait, ni plus ni moins, de la salle de bain destinée uniquement aux femmes. Tout comme le dernier étage leur était exclusivement réservé. Les deux précédents étant destinés aux hommes car bien plus nombreux.

La plupart des résidentes étaient d’ailleurs sortie de leur chambre à l’écoute du raffut que faisait la plupart de leurs collègues. Lorsque ces derniers comprirent où ils venaient d’atterrir, tous ce figèrent sur place en plein milieu de l’étage. Le coq lui continuait de courir en ligne droite pour vivre.

Au même moment, la porte de la salle de bain s’ouvrit pour laisser sortir Kadja, les cheveux et le corps encore ruisselant avec une serviette enroulée autour de sa taille pour dissimuler son imposante poitrine. Malheureusement, cette dernière était bien trop grande pour permettre à la rousse flamboyante de dissimuler totalement son corps nue, laissant entre-apercevoir certaine partie intime par moment. Ce fut alors à elle de se figer lorsque le volatile que tout le monde recherche vint se coincer on ne sait comment dans la poitrine de la jeune femme. La laissant complétement interdit face à ce qu’il se passait. Les hommes qui assistaient au spectacle en revanche ne se privaient pas pour graver dans leur mémoire tout ce qu’ils voyaient, oubliant momentanément la raison de leur présence à cet étage.

Après quelques cries de protestation, Kadja parvint à se ressaisir et à retirer l’animal avec rage en le tenant par le coue. Son regard se mit à jongler entre ce dernier et l’attroupement de Mercenaire qui lui faisait face et qui avaient du mal à calmer leurs ardeurs.

- Ah je vois….fit-elle froidement en sentant la colère monter en elle…Le coup du poulet…..rien que ça…Parfais…Elle déposa lentement le coq à terre pour que ses spectateurs profitent de leur dernier spectacle avant l’au-delà. Puis elle plongea ses deux mains dans son décolleté pour en sortir deux énormes pistolets avant de les pointer furieusement en direction du groupe. Maintenant que vous en avez bien profité vous allez payer avec votre vie bande de minables ! vociféra-t-elle tout en ouvrant le feu.

Oui les règles du Centurio interdisaient d’utiliser les armes ou la magie dans les appartements des Mercenaires…sauf cas de force majeur. Et il se trouvait qu’il s’agissait d’un cas de force très très très majeur.

Rapidement, l’attroupement de Mercenaires, ainsi que le coq à nouveau effrayé pour sa vie, se mirent à rebrousser chemin en toute hâte, poursuivit par une horde de femmes enragées qui voulait leur faire payer leur voyeurisme.

En retournant au deuxième étage, le premier quartier des Mercenaire hommes, ceux qui étaient en tête de file crurent bon de prendre un nouveau chemin et continuèrent tout droit sans s’arrêter après avoir dévalé l’escalier du troisième étage. La porte renfoncée qui se trouvait juste en face de ce dernier était différente des autres car elle menait sur une plateforme extérieure, à l’arrière du Centurio qui disposait elle aussi d’un escalier conduisant à une grande pièce en bois situé tout en bas de la structure et d’où des rires et des vapeurs s’échappaient en abondances….la salle de bain des hommes. Cependant, la trop grande hâte qu’avait pris le troupeau en fit trébucher un….qui créa rapidement un effet domino sur lequel le poulet se faisait balancé dans tous les sens.


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Au beau milieu de la chaleur et de la vapeur, une dizaine de Mercenaire formaient un cercle au centre la pièce de six mètre de long sur quatre de large et dont la structure était semblable à celle d’un Sauna, l’estrade en moins.

- Huuuuum, fit Jecht d’un air extrêmement pensif alors que lui et Miguel, un Mercenaire des plus imposant également, semblaient scruter la partie basse de leur anatomie. Ouai t’avais raison Miguel ! lâcha finalement l’Argument imparable d’un ton fier. Ton périnée est aussi Barraqu’ qu’le mien
- Si….lâcha simplement le concerné avec un fin sourire de triomphe avant de partager une poignée de main virile avec Jecht
- Mais t’a quand même encore du boulot avant d’avoir tout ça ! s’exulta ce dernier en prenant une pause qui fit saillir la majorité des muscles dorsaux de son corps. C’pas d’la gonflette !
- Si…maugréa-t-il dépité en simple réponse avant de s’en retourner pour finir sa toilette.


Soudainement, la porte d’entrée de la salle de bain vola en éclat, laissant apparaitre une ribambelle d’individus hurlant, glissant, et au final fracassant le mur juste en face à cause de la vélocité de leur chute. Désormais, un courant d’air frais se mit à souffler dans la pièce, faisant greloter tous les hommes encore nus…sauf un.

- Que….que….qu’est-ce que c’est…que c’bordel…claqua des dents un des tout nus les yeux écarquillés en direction de ses compatriotes.
- Kadja a pété un câble ! aboya l’un d’entre eux avant que tous ensemble tentent de se relever pour continuer à courir droit devant eux en même temps que des coups de feu se mettaient à retentir et que des balles ricoche sur les dalles de la salle de bains.



Un hurlement de furie fut rapidement accompagné par l’arrivée de la jolie rousse dans l’espace de beauté masculin. A cette vue, les quelques Mercenaires nus encore présent tentèrent de dissimuler leur vertu en même temps qu’ils se retournaient pour ne rien voir et donc ne pas finir en cible supplémentaire à Kadja…..Sauf un : Jecht !

Lui et la rousse se fixèrent longuement sans rien se dire. Elle, le pointant de ses armes, lui, la fixant sereinement les poings sur les hanches. Au bout d’un moment, Kadja baissa ses pistolets en lançant un regard mauvais à Jecht

- On est quitte….mais pas un mot comprit….

Pour seul réponse, l’Argument Imparable se contenta d’un pouce levé et d’un clin d’œil complice. Puis la rousse repartie dans sa traque meurtrière toujours vêtu de sa serviette de bain un poil trop courte.


L’ensemble de la troupe finit par se retrouver au niveau du terrain clôturé qui servait de zone d’entrainement pour les Mercenaires. Un petit groupe était d’ailleurs en train de s’essayer à quelques passes de sabres tout en bougeant rapidement afin de parfaire leur sens de l’équilibre.
Lorsque ces derniers aperçurent la cohorte qui se dirigeait vers eux, ils cessèrent leur session pour observer la scène interloquée. L’un d’entre eux leva un bras en l’air pour sommer à ses compagnons de se calmer dans leur hâte et de leur expliquer ce qu’il se passait.

A l’arrière de ce convoi, le malheureux gallinacé trainait difficilement des pieds et la langue pendante, cherchant son quinzième souffle. Mais rien, il finit par s’écrouler de fatigue au beau milieu du terrain. Quelques secondes plus tard, la rousse se campa solidement sur ses positions justes au-dessus de l’animale inconscient en armant ses imposants pistolets en direction du groupe.


- J’espère que vous avez fait vos prières pour le dieu des Océans parce que c’est là-bas que j’vous envoie après vous avoir troué le bide !

Tous les Mercenaires se retournèrent, tous étaient des hommes. Les quelques femmes qui étaient au courant pour la prime du poulet avaient économisé leur énergie en marchant tout simplement derrière Kadja et en attendant le bon moment pour mettre la main sur l’animal à 300 munnies.
Lorsqu’elles la rejoignirent d’un pas nonchalant, l’une d’elles ramassa le coq avec un sourire narquois et un regard victorieux qu’elle posa sur les hommes.

- Girl’s Power les mecs ! vous pouvez rien contre ça !

Et elle termina ses paroles en frappant dans les mains d’une de ses amies pour les narguer d’avantage. Chose qui blessa l’égo des hommes à un point où ils en oublièrent le danger juste en face.

- Plutôt crever que de laisser la récompense à ces pimbèches ! cria l’un d’eux avant que tous les hommes dégainent armes en tout genre en direction du groupe de filles. Ce à quoi elles répondirent en sortant également leurs armes dans un grognement colérique.
- La règle c’était : le premier qui attrape le poulet gagne la récompense ! ricana sournoisement une des femmes Mercenaires. Nous on a préféré la jouer collectif. On se partagera la récompense entre nous toutes
- Chose qu’aucun d’entre vous ne pensera à faire, surenchérit une autre, vous être trop nombreux pour en tirer quelque chose de rentable !


L’air se fit lourd et électrique sur le terrain pendant que les deux groupes s’observaient du regard sans jamais bouger le moindre muscle. Les nuages flottaient dans le ciel sans que quiconque n’y prête attention. Tous étaient concentrés vers un seul objectif : la poule aux œufs d’or !


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Au Centurio, plus précisément au niveau de l’une des deux portes arrière de la taverne, quelques bruits de disputes se firent à nouveau entendre. Puis soudainement, deux corps émergèrent de la porte en l’ouvrant violemment avant de se mettre à rouler par terre.

- Tricheuse ! vociféra Natsu en tirant les joues d’Alice
- Mauvais perdant ! lui répondit sur le même ton la jeune fille en lui griffant le visage.


Le duo continua son parcourt sur plusieurs mètres jusqu’à ce que le Chasseur Ardent en ait assez et flanque un coup de pied monumentale à sa rivale qui partit valdinguer dans les airs en direction de l’attroupement de femmes qui lui faisait dos.

Et ce qui devait arriver arriva : Alice percuta la Mercenaire la plus en retrait, qui chuta en emportant deux autres camarades avec elle, qui eut le mauvais réflexe de tirer un coup, qui désarma le marteau d’un Mercenaire homme, qui écrasa le pied de son voisin de droite, qui en perdit lui-même son révolver, qui en tombant au sol fit partir un coup qui frôla la serviette de Kadja pour finir par la mettre en tenue d’Eve devant tout le monde.


Le silence était revenu, mais la tension précédente avait disparu. Maintenant c’était un grand malaise que l’on pouvait ressentir dans l’air, ainsi qu’une furieuse envie de meurtre. Au point où en étaient les choses désormais, se battre ou mourir semblait être les seules options possibles.

S’ensuivit alors une bataille de tous les diables où il n’y avait plus de Mercenaires, il n’y avait plus d’équipe d’hommes et de femmes. C’était simplement la survie par la violence ! Le dernier debout raflerait la récompense et la sensation d’extase de se sentir encore vivant après tout ce bordel.
Mais étrangement, aucun coups de feu ni aucun sang ne fut versé à l’aide d’armes mortelles. Tout ce régla à coup de poing ou d’armes non-létal dans la plus simple tradition de bagarre de taverne.
Non loin, Natsu remarqua la mêlée. Et avec un grand sourire aux lèvres, même si il ne comprenait pas la raison de tout cela, il se jeta dans le tas pour lui aussi s’amuser avec ses compagnons.

La rixe dura presque un quart d’heure. A la fin, le Chasseur Ardent se tenait fièrement debout alors que tout le monde était inconscient en riant aux éclats sa énième victoire. Dommage que Jecht n’ai pas participé pour ce coup-ci, il aurait bien aimé savoir lequel des deux était le plus costaud.

De son côté, le malheureux poulet avait subi de nombreux piétinement et autres coups perdus. Mais il était encore en vie, et titubait désormais pour se rendre n’importe où du moment qu’il ne restait pas un instant de plus chez ces fous.
Malheureusement, certains ne l’avait pas oublié. Et une main l’agrippa d’un mouvement sec et rapide au cou, étouffant son crie pour ne pas se faire remarquer. La jeune Lenore fixait fièrement sa proie nouvellement capturée sans subir le moindre ennui. Elle s’était éclipsée dès qu’elle avait pressentie que la bataille allait commencer en attendant son heure.

Elle tourna alors les talons l’air de rien pour retourner voir le Noble en laissant le jeune homme aux cheveux roses s’esclaffer bruyamment au milieu du terrain, mais à peine eut-elle entamé ce mouvement qu’elle se retrouva nez à torse avec Auron, l’Aurore Rouge, qui la toisait de toute sa stature, la fixant de son unique œil d’acier, faisant peser sur ses épaules toute l’ampleur de sa puissance. Le message était clair : lui donner l’animal ou finir en pâté pour Daigoro, aucune conversation n’était permise.
A contre cœur, la tentation de l’argent était si forte, elle se résigna à se délester de sa proie au borgne qui fit volte-face en direction du Centurio d’un pas lent. La jeune nouvelle le suivait d’un air dépité, désirant boire un coup pour oublier cette journée gâchée.


Lorsque l’Aurore Rouge eut rejoint le Noble, celui-ci se trouvait attablé juste à côté de l’entrée, entouré par les quelques Mercenaires qui n’avaient pas eu leur chance durant la course poursuite et qui étaient maintenant couvert de bandages. Tout l’air extrêmement menaçant.
Lui faisant face, Fred, plus sombre que jamais, les mains croisées devant son visage dont il avait du mal à garder une certaine sérénité.

Entre eux deux se trouvait un papier qui stipulait que le noble devait rembourser l’intégralité des dommages que son poulet avait causé, et que la récompense de sa « mission » non certifié par écrit devrait en plus être versé au Centurio….Sinon il disparaîtrait mystérieusement de l’arbre généalogique de sa famille, ainsi que de l’histoire des Caraïbes. Le pauvre homme, tremblant de tous ses membres, fut contraint de signer le-dit papier, tandis qu’Auron laissa tomber le gallinacé sur ses bras avec son habituel regard tranchant.

La vie de Mercenaire et ses aléas !