- Mini-série -
Un immense château d'un blanc immaculé se dressait devant moi. C'était donc ça « le Château » dont m'avait parlé Roxas ? C'était la qu'il habitait ? C'était impressionnant. Je jetai un rapide coup d’œil à la cour autour de moi. Elle était très verte, très fleurie, et les végétations étaient sculptées d'une main de maître. Tournant peu à peu la tête, je vis de quoi nous étions sortis. Ce qui était un hangar de vaisseaux à l'intérieur était une réplique végétale du château qui trônait devant moi. C'était magnifique.
C'est vraiment ici que tu habites ? Tout ces gardes, ce sont tes gens ?
Non, pas du tout ! J'ai une petite place certes, mais je n'en suis pas au point de gouverner tout ce foutoir ! me répondit-il, ricanant.
Nous avançâmes dans la cour, nous dirigeant vers des escaliers de pierre blancs qui menaient probablement à l'intérieur du château. C'était presque irréel. A comparer avec Port Royal, l'architecture semblait moins... « sérieuse », plus féerique. Oui, voilà, je me sentais comme dans un conte.
Nous gravîmes une volée de marches avant de déboucher sur un immense couloir. Des bannières étaient accrochées aux murs, sûrement frappées du sceau du maître des lieux et une splendide tapisserie rouge s'étendait tout du long du couloir. Nous avançâmes au travers du couloir pour rejoindre une nouvelle série de marches. Roxas passa devant, et monta quelques marches avant de se retourner.
J'espère que quelques marches ne te font pas peur, parce qu'on a pas d'ascenseur !
Je le suivis dans les marches et nous grimpâmes jusqu'au cinquième étage. Là-haut, le château ne perdait rien de sa superbe. Il y avait même une vue sur le jardin. D'ici je pouvais tout voir ! Roxas consulta un livre posé sur une petite table de bois et se tourna vers moi, agacé.
Un problème ? fis-je, ne comprenant pas la situation.
Un peu. Cet étage est normalement réservé aux gens comme moi. Les simples civils eux, sont dans une autre aile du château. Il se frotta l'arrière de la tête. Je pensais pouvoir négocier une chambre discrètement, mais elles sont toutes prises. Y'en a plus une de libre... attends moi ici, si jamais on te demande qui t'es, t'as qu'à dire que j'ai ramené une amie.
Puis, il redescendit les marches, me laissant seule. Je fis quelques pas vers le balcon et m'y appuyais observant toute la cour. Cette endroit avait beau sembler paradisiaque, je voyais bien ce qu'il s'y passait. Il y avait des allers et venues du hangar jusqu'au couloir que nous avions précédemment emprunté. Il y avait aussi des gardes armés, qui patrouillaient dans le château... Derrière ces murs blancs se cachait une véritable organisation militaire.
En contrebas, je vis Roxas courir dans le couloir principal. Il semblait chercher quelque chose. Au même moment dans la cour apparaissaient d'étranges sphères sombres qui tranchaient totalement avec l'ambiance de ce lieu. D'étranges créatures en sortirent et en moins de quelques secondes, plusieurs gardes se ruèrent armes en mains dans leur direction. Ce château n'était pas aussi sûr que ce que je pensais finalement.
Je vis Roxas revenir, portant un lit au dessus de sa tête. Je ne pus m'empêcher d'arquer un sourcil en le voyant ainsi. Puis, il laissa tomber le lit sur le sol et se dirigea vers ce qui devait finalement être des sans-cœur, ceux qui étaient aux prises avec les gardes. Il s'arma de ses keyblades et en quelques instants la cour fut de nouveau calme.Un bruit à quelques mètres de moi m'interpella. Lorsque je tournai la tête, je vis une de ces sphères qui avait fait apparaître des sans-cœurs.
Roxas ! m'époumonnai-je du haut du balcon. Un sans-cœur !
Il tourna la tête dans ma direction et immédiatement, je sentis une vive douleur au niveau de la nuque. La créature m'avait sauté dessus et m'avait griffée ! Je mis ma main sur ma blessure et fis quelques pas en arrière pour m'en éloigner. Du vide surgit Roxas qui se jeta sur la créature et la tua en un rien de temps.
Je n'eus à peine le temps de la remercier qu'il repartit comme il était venu, en route pour reprendre le lit qu'il avait été chercher tantôt. Dès qu'il eut disparu de ma vue, j'entendis des bruits de pas dans les escaliers. J'ai d'abord cru que c'était lui, mais lorsque les pas se rapprochèrent, je réussis à discerner trois personnes différentes. Oups ! Où pouvais-je me cacher ?
On ne bouge plus, mademoiselle !
Oh non ! C'était des gardes ! Qu'est-ce que j'allais pouvoir leur dire ? Je n'avais rien à faire ici d'après Roxas.
Déclinez votre identité !
Je... Je m'appelle Maddie... dis-je d'une voix timide.
Et que faites-vous ici mademoiselle ? Je ne vous ai jamais vue au château.
C'est que... Je viens d'arriver, j'attends mon ami.
Vous et votre ami venez d'arriver ? Je vais devoir vous faire redescendre, cet étage est interdit aux civils.
Un autre garde s'approcha de celui qui me parlait.
Chef, elle me semble louche. Nous devrions rester sur nos gardes. Il n'y a eu aucun nouvel arrivant aujourd'hui, j'ai bien peur que cet ami ne soit qu'une fiction. Peut-être même est-elle une espionne envoyée par la Coalition Noire.
Au même moment, un lit atterrit entre moi et les soldats, suivi d'un Roxas qui atterrit lui, sur le lit. Il tourna la tête vers les soldats et eut un rire nerveux. Il se frotta l'arrière de la tête, comme il le faisait souvent lorsqu'il était embarrassé et prit la parole.
Messieurs, euh... Maréchal Roxas. Je suis l'ami de cette jeune femme. Un problème ?
Les gardes, toujours surpris de l'arrivée on ne peut plus fulgurante de Roxas reprirent la parole.
Roxas... Tu sais TRÈS bien que cet étage est réservé à toi et à tes collègues, aucun civil n'a le droit de monter ici, encore moins de prendre un appartement.
Et si je vous disais que j'en avais rien à foutre ? Ne vous inquiétez pas, cet étage est plein. J'ai pas été chercher un lit dans une chambre inoccupée pour le foutre dans le couloir.
Les ordres sont les ordres Roxas, fais la redescendre s'il te plaît. C'est pas sur toi que ça va retomber et tu le sais bien.
Ouais, c'est vrai. Vous n'aurez qu'à dire à Ravness ou à je-ne-sais-qui que j'ai encore fait la forte tête. En attendant, je vais profiter de mon grade de Maréchal et vous demander de partir.
À nouveau, nous n'obéissons pas à tes ordres Roxas. Que tu veuilles que ton amie soit hébergée au château, que tu l'aies sauvée... de quoi d'ailleurs hein ? C'est très bien, mais elle ne peut pas rester ici.
Je ne savais plus trop où me mettre. Roxas allait avoir des ennuis à cause de moi...
Ce n'est pas grave, Roxas. Je vais les suivre et...
Non... Non. Tu paniques lorsque tu es seule, dit-il en clignant de l'oeil, je ne veux pas d'histoires, je me porte garant de toi. Messieurs, pour la dernière fois, allez vous plaindre ou fermez les yeux mais s'il vous plaît, laissez nous en paix.
Très bien Roxas, très bien. Les règles sont faites pour être bafouées après tout. Nous ne dirons rien, mais tu t'occuperas de tout ça tout seul. Nous ne sommes pas venus, nous ne sommes au courant de rien.
Merci.
Les gardes firent demi-tour et redescendirent les escaliers tandis que Roxas traînait le lit dans le couloir. Il s'arrêta à une porte et me demanda de l'ouvrir. Je mis ma main sur la clenche et tentai de tourner, sans résultat. J'appelai donc à moi ma Keyblade et tenta de la rentrer dans la serrure. Comme lors de la nuit dernière, ça ne marchait pas. Roxas éclata de rire en me voyant en difficulté. Je compris que je m'y prenais mal. Il me dit de reculer et de tendre mon arme vers la serrure puis de me concentrer sur l'ouverture de la porte. Je m’exécutais et au bout de quelques instants, le bout de mon arme s'illumina. Un mince rayon de lumière fila directement dans le trou de la serrure et la porte se débloqua.
Roxas prit le lit et le posa dans sa chambre. Il en ressortit et m'invita à rentrer. Sans être gigantesque cette chambre était bien plus grande que celles de Port Royal. Il y avait de la place pour les deux lits, pour une salle de bain et plus encore. Il me montra le lit qu'il avait ramené et me dit qu'il était maintenant le mien. Il prit ensuite un épais et rideau et une barre de fer, probablement pour séparer la chambre en deux.
Alors ? Ça te plaît ?
Je hochais la tête verticalement en guise de réponse, un sourire sur les lèvres qu'il m'était impossible d'effacer.
Comme tu as vu, y'a tout ou presque ici. Y'a juste pas le room service, faut se bouger si on à faim, et encore, vu le nombre de résidents vaut mieux pas taper dans le stock de vivres comme des barges. Je veux bien en faire qu'à ma tête, mais les autres réfugiés n'ont pas besoin d'être affamés en plus de leurs autres problèmes.
Ça ne fait rien. Je suis contente d'être ici, et avec toi. dis-je, me rapprochant de lui et lui prenant ses mains dans les miennes. Merci, merci beaucoup.
Je ne savais pas encore si j'allais rester ici pour l'éternité. Peut-être qu'un jour je voudrais voler de mes propres ailes, peut-être que je quitterai cet endroit, ce refuge. Peut-être que je n'aurai plus peur de cet univers dans lequel j'avais été larguée. Mais pour le moment, tout ce qui m'importait c'était d'être avec lui. La seule question qui me venait à l'esprit à ce moment était : Comment faire ?