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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Assis dans ma brasserie, la lumière d’une bougie comme seul éclairage, j’observais une page blanche. La nouvelle était tombée hier, les journalistes se sont empressés à prévenir chacun que les mères avaient disparu et il était impossible de compter les enfants laisser pour compte dans cette histoire. Comment c’était possible, j’avais l’impression d’avoir bu un verre de trop et de me réveiller dans le pire des cauchemars. Il suffisait de regarder dans les rues pour comprendre l’ampleur du problème, les maris tirant des têtes de six-pieds de long et les enfants pleurant toutes les larmes de leur corps. Autant dire que l’humeur n’était pas au beau fixe entre les tonneaux, et même dedans…

La brasserie était à l’arrêt, comme la plupart des commerces,  le coeur n’était pas là pour travailler.

Les chefs de groupe s’étaient concertés, instaurant une trêve le temps de résoudre cette affaire. Cela me rassurait, qu’importent les idéaux, les gens étaient capables de passer outre les vieilles querelles afin de travailler ensemble sous la même bannière. Peut-être que rien n’était perdu, il y avait une chance que cette guerre ne voit jamais le jour après de pareil événement.

Et pendant ce temps, alors que d’autre personne travaillant ensemble pour rétablir la situation, je restais enfermé dans ma brasserie à ne pas savoir si ma propre mère faisait partie des disparus. J’attrapais finalement mon stylo, et d’une main lasse, je dessinais les courbes sur le papier à destination de mon père afin de savoir ce qu’il en ressortait. Incapable d’écrire le moindre mot à mes parents après trois années, et il faut que ma mère disparaissent pour que je décide enfin de prendre des nouvelles. Tu parles d’un fils. Une dizaine de minutes plus tard, je quittais enfin la brasserie et partis poster ma lettre en même temps que de prendre le vaisseau en direction de la Cité des Rêves. Ils nous manquaient des informations, et j’allais rejoindre un petit groupe ayant pour mission d’en récolter le plus. Si les ennemis étaient devenus des alliés, autant assistés à cela et entrevoir la paix, même si cela ne dure qu’un instant.

Marchant dans les rues de Paris, je lisais le rapport que Genesis m’avait envoyé dans la matinée, m’indiquant qu’il avait offert le toit du Moulin Rouge afin d’accueillir les enfants et pères délaissés. C’était par là que nous allions commencer avec mon groupe pour recueillir des informations, deux autres personnes devaient me rejoindre dans cette entreprise. Il suffisait d’interroger les enfants et les pères et récolter ce qu’ils savaient, personnes ne pouvaient disparaître sans laisser de traces, sauf les victimes d’un sans-coeur peut-être. Sauf que dans ce cas, nous aurions retrouvé des sans-coeur dans tous les mondes et ce n’était pas le cas.

Vraiment, c’était incompréhensible.

Je franchissais les portes de l’établissement et ne pouvais que constater le nombre de personne présente, à en faire pâlir de jalousie les plus grosses soirées du cabaret. L’effervescence et la joie en moins. Au loin, je distinguais Chariffa et ses deux soeurs en train de s’occuper d’enfant autour d’une table alors que Lacy était sur scène et apprenait quelques pas de danse aux intéressés. Quant à moi, quitte à attendre, autant le faire bien. Je m’approchais du barre tenue par Dolly, lui fis la bise m’assis sur un tabouret, dos au bar à regarder la scène bien différente de mes habitudes.

Comme d'habitude ?
J’acquiesçais d’un geste de la tête, attendis une minute et attrapai la chope de bière que m’avait servit la danseuse. Ce n’est pas un mal de boire un coup en attendant que les autres, d’ailleurs, de qui il pourrait bien s’agir ? Du moment que ce n’est pas un homme de la Coalition Noire prêt à passer les pauvres gens à tabac, ça me va. J’apportais alors le verre à mes lèvres, observant la porte d’entrée d’un oeil distrait.


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« Attendez une minute. »

Sang-bleu et Ambre s’immobilisèrent et la regardèrent, quelques mètres plus loin. Elle ne croisa pas leur regard quand le sien se leva, légèrement craintif, vers les cieux que sa capuche lui avait cachés depuis son arrivée à la cité des rêves. Il lui avait été plus facile de baisser les yeux jusqu’ici… mais elle put reconnaître le ciel de son enfance, décoré, quel que soit l’horizon, de deux incroyables tours.
Elle fixa Notre-Dame durant quelques dizaines de secondes… Un frisson parcourut son échine, lui procurant ce mélange de crainte et d’amour.

C’était la première fois qu’elle revoyait la cathédrale depuis six ans, depuis son départ. Elle n’avait jamais osé revenir, même pas lorsqu’elle se croyait plus proche du bonheur que jamais… Il y avait toujours les remords, les crimes…

Mais cette fois-ci, il y avait une raison. Symboliquement, elle s’était sentie investie par cette mission, à un point tel qu’elle avait accepté de lever le camp de la forêt de Sherwood. Elle était plus ou moins dans les environs en incognito… Pour autant que c’était possible, le bouffon devait ignorer son absence.


« Ça va, Général Primus ? »

« Notre-Dame. » murmura-t-elle d’une voix douce sans détacher ses yeux du bâtiment, lui-même partiellement caché par quelques maisons des quartiers voisins et adjacents à celui où les trois gardes de la lumière se trouvaient, portant tous les trois la cape grise des brigands. « C’est ironique. »

« Comment ça, Générale ? » demanda l’Officier Sang Bleu d’une voix grave.

« Sainte-Marie, mère de dieu, pourra témoigner de la disparition de nos mères. »

Elle regarda Sang-Bleu qui ne semblait pas comprendre. Elle ne releva pas et reprit la marche. Un indien devait avoir peu d’idée de qui était la sainte vierge… Ce n’était pas la qualité de l’officier qu’elle appréciait le plus, non. Cela l’agaçait légèrement… mais il était taciturne et efficace, même si certains rapports de mission avaient pu lui faire penser qu’il n’était pas toujours d’une gentillesse remarquable.
Une chose entraînant une autre, Ravness repensa très vite à sa jeunesse dans la cité des rêves et aux plus belles choses que ce monde lui avait apportées, réussissant à omettre le reste, les atrocités. Sa propre mère était la seule raison de sa présence ici. Même douze ans après sa mort, il n’y avait pas une personne qui manquait plus à sa vie. Elle l’avait adorée, idolâtrée sans pourtant jamais avoir tenté de lui ressembler.  

Elle aimait son souvenir de tout son cœur.

Aussi… quand elle avait appris que toutes les mères avaient disparu, elle n’avait pu faire passer cela en second plan par rapport à sa guerre. Malgré tout ce qu’elle avait pu dire, son but restait la paix et la protection des innocents. Elle se faisait un devoir de participer à cette enquête, aussi pénible fusse-t-elle…
Car oui… il y avait une trêve.

Ce ne fut pas la meilleure nouvelle qu’apprit la capitaine de la garde lorsqu’elle arriva avec ses deux aides de camp à la cité des rêves. Elle avait simplement prévenu la lumière au biais d’une lettre de ses intentions, ayant appris au préalable que les volontaires étaient attendus au Moulin Rouge.

Le Moulin Rouge. Lorsque Ravness vit le bâtiment, un moulin au beau milieu du quartier, pas si loin que ça de la cathédrale, elle inspira longuement, rassemblant son courage.


« Restez dehors. Ne vous faites pas remarquer et surveillez ceux qui entrent et sortent. »

La générale s’approcha des portes et d’un pas rapide les franchit. En une seconde elle eut l’impression de changer de monde, de dimension. Des lumières, des danses, autant de servis que de serveuses... Un véritable nid de putains.

La garde enleva sa capuche, dévoilant son visage, croisant quelques regards. Elle se savait en territoire ennemi et en cela, était prête à faire apparaître ses armes en une fraction de seconde. La perspective d’être entourée de consuls ne l’effrayait pas… mais elle devait être prudente.

La salle était remplie de civils, d’enfants et de danseuses… Et il y avait de quoi faire.

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Mais quand est-ce que la Shin-ra comprendra que l’avenir c’est la marche à pied ? S’ils pouvaient inventer des routes stellaires sur lesquelles on marche, plutôt que des routes stellaires dans lesquelles on se déplace dans des « moyens de transport ». Et puis d’abord, y’a même pas de vraie route dans l’espace ! En plus, les moyens de transports autre que les jambes c’est pour les feignants et les empaffés de service ! Rien ne vaut une bonne petite marche de plusieurs milliers de kilomètre à travers l’univers pour vous muscler un minimum. Mais est-ce qu’on écoute les pauvres gens qui ne supportent pas d’être dans tous type objets relativement grand et en mouvement ? NON…Parce qu’ils sont bêtes comme leur pieds !......Pieds qu’ils ont d’ailleurs jamais apprit à utiliser pour avoir eu des idées aussi débile sur leur fameux « véhicule ».

Enfin bref, pour une énième fois, Natsu faisait connaissance avec le plancher des vaches à sa sortie lamentable du vaisseau de transport Inter-Monde. Et par « faire connaissance », on veut bien entendu dire « se ramasser comme une veille chaussette sur le sol pavé » après avoir été posé dans un coin, blanc comme un linge.
Quelque secondes plus tard, le jeune homme aux cheveux roses envoi comme à son habitude se faire voire toutes les lois de la biologie et de la science en reprenant des couleurs et en se redressant frais comme au premier jour….Le crie de mécontentement post-fessé avec :

- ALLEZ-VOUS FAIRE VOIRE LA SHIN-RA !!!!

Ce à quoi le pilote lui répondit d’un geste de la main vulgaire avec un visage sans vie, avant de retourner dans sa cabine pour y écouter les dernières informations de l’Eclaireur via sa radio.

Natsu, quant à lui, se dépoussiéra grossièrement avant de porter son sac à dos sur son épaule droite en grommelant. Puis il se mit à marcher droit devant lui pour remplir son nouveau boulot….D’ailleurs c’était quoi déjà ? Ah oui c’est vrai : chercher des informations sur la disparition des Mamans. Du coup, il fallait au jeune homme se mettre à questionner chaque personne qu’il rencontrerait ? Houlà…ça allait être long ! Surtout s’il fallait pour cela faire du porte à porte. Non ! Il lui fallait trouver un coin où les langues se délient facilement, où les hommes et les jeunes hommes se réunissent ensemble dans un grand esprit de machisme et de virilité pour noyer leur peine ou au contraire festoyer dans la bonne humeur. Et quoi de mieux pour cela que dans une Taverne !

Le Chasseur Ardent se mit à demander quelles pouvait être la « Taverne » la mieux fréquenté de la ville. Plus y’a d’ambiance et plus y’a de monde qui parle en même temps. Les rares personnes qui avaient la volonté ou la possibilité de lui répondre à cause de leur manque d’entrain et de gaité lui indiquèrent mollement le Moulin Rouge…..Moulin Rouge….mouai….y’a pire comme nom de Taverne. Enfin…Si c’est dans une ambiance de meunier dans un vieux moulin tout pourri….Paye ta super Taverne…Après il faut avouer que ce n’est pas facile de faire mieux que le Centurio.

Durant son trajet quelque peu difficile dans un Monde qu’il visitait pour la première fois - les explications des habitants du coin n’étaient pas très claires, et certaines ce contredisaient assez souvent -, Natsu finit par enfin arriver en face de la rougeoyante bâtisse. Et il fallait dire ce qu’il en était : Ça avait de la gueule ! Probablement plus lorsque les lumières irradient le bâtiment dans un feu d’artifice de couleurs chatoyantes. Mais bon, il ne fallait pas crier au génie tout de suite, si ça se trouvait, il n’y avait que la devanture d’extraordinaire pour attirer la population et les forcer ainsi à consommer. C’était fourbe comme tactique, mais ça avait son petit effet quand on savait s’y prendre.

Lorsqu’il emprunta la grande porte d’entrée pour se faufiler à l’intérieur de l’établissement, le jeune homme aux cheveux roses se retrouva nez à torse avec une espèce de gros chat bleu anthropomorphique de plus de deux mètres de haut en costume trois pièces. Quand son regard se redressa pour croiser celui de l’immense félin, ce dernier sembla lever un sourcil intrigué tout en le jugeant.

- Venir pour chagrin….ou pour grabuge ? Fit-il d’une voix calme mais puissante, laissant entendre un discret grondement lorsqu’il prononça ses dernières paroles.
- Heu….Travail ?


A cette réponse, l’énorme animale fronça les sourcils de méfiance en approchant lentement son visage de celui de Natsu, cherchant à comprendre ce que pouvait vouloir dire ce petit bonhomme à l’allure sauvage.

- Pas moment pour embauche….Revenir plus tard quand problème réglé.
- Mais j’viens pour le problème justement !
- Kimarhi pas comprendre ce que petit fou vouloir dire
- Alors de une, j’m’appelle Natsu…Natsu Dragneel ! Et de deux, j’suis Mercenaire ! j’suis là pour trouver les Mamans disparut. Et pour ça faut que j’entre la dedans et que je pose pleins de questions hyper chiante aux clients….Rassure moi y’a des clients ? ou alors tu leur à tous fichu la pétoche !
- Kimarhi pas aimer toi….Mais toi vouloir aider….Alors Kimarhi t’amener à Consul pour que Consul voir avec toi.


Légèrement perdu dans la conversation qu’il était en train d’avoir avec la grosse bestiole bleu, Natsu se mit à la suivre peu après qu’elle le lui ait ordonné d’un mouvement de tête.
Une fois à l’intérieur, le jeune homme eut littéralement le souffle coupé par la richesse des décorations, l’immensité de la salle – qui semblait disposer d’un étage supérieur pour accueillir plus de monde -, la propreté de l’estrade sur laquelle se représentaient quelques magnifiques danseuses afin de donner un semblant de gaité et de réconfort à l’ensemble des clients dont la morosité contrastait horriblement avec l’éclat des lieux. Et y’avait même un aquarium ! Mais qui va mettre un foutue aquarium dans une Taverne ! Ces mecs sont blindés de thunes c’est pas possible autrement ! Pour le coup, le Mercenaire aux cheveux rose afficha une maigre grimace de déception en se rendant compte que cet endroit était vraiment à des années lumières du Centurio.
Il était d’ailleurs tellement absorbé par ce qui l’entourait, qu’il ne remarqua pas que son guide poilue venait de s’arrêter soudainement pour parler à quelqu’un, le percutant légèrement dans le dos par inadvertance.

- Consul Stormstout….Fit respectueusement le dénommé Kimarhi après avoir lancé un regard noir à Natsu. Quelqu’un vouloir vous voir pour…
- Hey Nounours ! C’est toi ? Fit le Chasseur Ardent en écartant le félin géant après avoir entendu le nom du brasseur pour qui il avait travaillé il y a quelque temps. Qu’est-ce que tu fiche ici dit donc ?


Au même moment, l’imposante créature se mit à réagir instinctivement en pensant à la sécurité du Consul, et empoignant solidement de sa patte griffue l’épaule de Natsu avec une lueur féroce dans le regard.

Déjà arrivé que les ennuis commencent…magnifique !

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Dix minutes étaient passées, puis vingt et finalement trente. L’attente se faisant longue, et n’ayant pas un brin de motivation pour demander à des gens de ressasser ne mauvais souvenir, je commandai un second verre et déposai quelque munnies sur le comptoir du bar. Une petite poignée directement de ma poche, une partie pour la consommation et le reste pour la danseuse. Même si cette dernière était un jouet, elle était particulièrement affectée par les événements et cherchait à aider autant qu’elle le pouvait. D’après ce qu’elle disait entre deux pressions à la tireuse, elle attendait la fin de son service pour récupérer un frère et une soeur afin de les héberger dans la maison offerte par le Consulat.

Et ce qui arrive à toute personne assise sur un tabouret à attendre fini par arrivée, la voix de Kimahri résonna derrière moi, manquant de me faire recracher ce que je venais d’ingurgiter. J’essuyais rapidement ma bouche du dos de la main et me retournais pour distinguer un jeune homme aux cheveux roses juste après qu’il ait bousculé le Ronso. L’action fut rapide, le gardien attrapa le garçon par l’épaule afin de le faire reculer avant que je ne puisse tendre les bras et barbouiller quelques mots.

Doucement Kimahri ! Je le connais, du moins, je crois.
Le Ronso me regarda un instant, il posa ensuite ses yeux sur l’homme avant de le relâcher et de retourner à l’entrée du Moulin Rouge en m’adressant un signe de tête. La catastrophe évitée, je regardais alors plus longuement la personne que j’avais en vis-à-vis à réfléchir à qui il pouvait bien être. Et honnêtement, cela dura de longue seconde avant que le déclic se fasse dans ma tête et pointe le garçon de mon index.

Natsu ! Le mercenaire qui a réussi à ne rien casser dans ma cave malgré le sans-coeur, je me souviens maintenant.
Je me levais alors pour lui attraper la main et le saluer de bien meilleurs façons que le gardien.

Pardonner le Ronso, taciturne mais diablement efficace… Je vous propose quelque chose à boire ?
D’un geste de la main, je demandais à Dolly de servir deux bières avant de me reprendre ma place et d’inviter le mercenaire à s’asseoir auprès de moi. Le monde était petit, je ne m’attendais pas à croiser cet homme ici, je m’attendais plus à le voir lors d’un voyage à Port Royale, ou un truc du genre. À moins que, compte tenu de la trêve, peut-être était-il ici afin de participer à l’enquête ? Il y a des chances, sinon, pourquoi venir au Moulin Rouge avec les annonces de l’Éclaireur. Outre les danseuses et la bière, bien entendu.

Vous êtes ici pour participer aux interrogatoires, je me trompe ? J’ai cru comprendre qu’une autre personne devait nous rejoindre, vous n’avez pas une petite idée de laquelle ?
Je regardais par dessus mon épaule en direction de la porte, au cas où il y aurait du changement depuis la dernière fois. Outre Kimahri franchissant la porte, rien, si ce n’est une petite dame aux cheveux argentés revêtant une cape par-dessus une armure. Et vous allez me l’accorder, ce n’est pas chose courante ici, même les gardes de la ville ne viennent pas en uniforme. D’un regard à Natsu, je lui montrais la personne avant de faire de grands gestes avec bras avec l’intention qu’elle me remarque et se dirige vers nous. L’instant d’après, je demandais à Dolly de servir un troisième verre et de le poser sur le bar, autant bien accueillir la personne si elle venait aider… Où proposer une boisson à une inconnue, c’était peut-être son jour.



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La jeune femme siffla entre ses dents en voyant le colosse au bar lui faire de grands signes. Elle détourna les yeux et s’avança dans le moulin rouge, prenant par la même occasion des distances par rapport à l’énergumène et sa compagnie. Ravness jeta, après quelques secondes de réflexion, sans cesser de déambuler, un regard à cette dite compagnie… et vit Natsu Dragneel. Elle l’avait rencontré dans des circonstances plutôt épouvantables… mais pouvait se clamer fière d’avoir tenté de l’emprisonner dans ses cachots. Il ne lui avait guère laissée une grande impression… C’était un crétin, un singe… et il n’avait rien à faire dans une enquête, pas plus qu’un autre mercenaire.
La jeune femme refusait de collaborer avec ce genre d’individu. De la même façon, un homme buvant avant son service n’avait guère la discipline et les reins assez solides pour supporter son autorité plus de trois petites minutes.

A vrai dire, lorsque ses yeux se posèrent sur la scène et que droite comme une statue, elle prit grand soin de ne plus fixer les deux compères, elle repensa toutefois quelques secondes à l’ursidé. Un hybride, s’était-elle dit, très naturellement en le voyant… A y réfléchir, sans doute ne serait-elle plus jamais surprise à la vue d’un animal tenant sur ses deux pattes et habillé comme un roturier. Cette guerre et ses fréquentations l’avaient rendue hermétique à toutes considérations concernant les autres races, ou… ethnies, comme aimaient la corriger certains soldats de son entourage.
C’était au moins une chose qu’elle avait apprise depuis son départ de la cité des rêves, six ans plus tôt.

Et de toutes les ethnies, les origines dont elle avait entendu parler du haut de ses vingt-six ans, elle en voyait un grand nombre représentées aujourd’hui dans le moulin rouge. Contrairement à ce qu’elle pressentait, le moulin rouge n’était pas un bordel débordant de gitanes intégrées fêtant la réconciliation entre la cité, le consulat et la cour des miracles, non… C’était un bordel de luxe offrant à des citoyens autrefois pieux un aller simple pour l’enfer par les biais des stupres exotiques.

Il lui suffit un instant de penser aux danseuses pour sentir une énergie déferler dans ses membres, aussi décida-t-elle pour sa propre dignité, de ne pas commencer ses interrogatoires sur une de ces artistes.
De ses deux mains elle retira sa cape et fixa cette dernière à l’arrière de son épaulière, laissant tomber le pan du tissu derrière elle, glissant jusqu’au parquet du Moulin Rouge, le salissant par le même fait, sans qu’elle ne se rendît compte. A présent que son armure était clairement visible, elle ne se sentit pas gênée un instant par la perspective de s’approcher de soldats…
De cette foule présente dans la batisse, elle était l’une des rares à porter une armure. Pourtant, les soldats de la cité des rêves faisaient forcément partie des victimes collatérales de cette disparition… Elle supposa une permission pour la majorité dont les mères devaient être vivantes…

Pour le reste, elle se servit de ses plus vieilles habitudes pour repérer d’un coup d’œil un soldat de la cité des rêves. Sans doute avait-il changé, en ces quelques années d’absence de la jeune femme et de présence du groupe le plus faste. Mentalement, elle écarta les jeunes hommes de moins de vingt ans… L’ouverture aux autres mondes et au consulat n’avait pas du être un très bon élément de propagande à l’armée de la ville de lumière.

Les soldats devaient avoir son âge ou être plus âgés, être évidemment… non gitan. Ils étaient probablement majoritairement des hommes, comme à son époque mais devaient être, ou du moins l’escomptait-elle, pour la plupart chrétiens. S’il y avait eu une réforme religieuse de l’armée, elle aurait été au courant. Aussi chercha-t-elle très rapidement un homme obéissant au profil : Une trentaine d’années, blanc, portant une croix ainsi que des kilos en trop.

La générale s’approcha du premier homme ressemblant à ce qu’elle recherchait. Une main sur la tempe, elle salua militairement l’homme, un rouquin portant une moustache touffue, assis seul devant une table isolée.


« Général Primus, capitaine de la garde de la lumière. » se présenta-t-elle, lui laissant assez d’espace pour se lever et saluer à son tour… ce qu’il ne fit pas. Il hocha la tête simplement.

« Maxence, je suis lieutenant. »

En le voyant portant une chemise blanche d’une ancienne fraicheur, une bière à la main au début de l’après-midi, les premières questions qui lui vinrent à l’esprit étaient d’une méchanceté rare pour elle… qui pourtant était rarement douce dans le choix de ses mots. Elle préféra se taire quelques secondes avant de s’asseoir de l’autre côté de la table, sortant de sous son armure un calepin.

« Je mène l’enquête, soldat. Vous avez le temps pour répondre à quelques questions ? »

« Oui. »

« Bien. » Elle réfléchit un instant et pensa à Nirid, assez bizarrement, qui était à un tel point impulsif qu’il l’associait très souvent à une diplomate… ce qu’elle n’était pas. Tout cela était à mille lieux de ses attributions. « Que s’est-il passé ? »

« C’est-à-dire ? » répondit-il d’un air agacé. « Cette nuit ? Quand ma femme est partie ou… ?»

« Simplement… comment était votre femme avant que vous vous couchiez ? »

« Elle était là si c’est votre question… et elle était normale. » ajouta-t-il sèchement.

Quelques secondes durant, la jeune femme regarda le soldat dans les yeux sans rien faire. Elle lâcha ensuite son crayon pour amener sa main à son visage, massant ses sinus. L’instant d’après, elle reprit la même pose et d’une voix glaciale.

« Vous allez baisser d’un ton, soldat. Si vous me manquez de respect, croyez-moi, votre journée pourra être encore pire. »


Dernière édition par Général Primus le Sam 21 Mai 2016 - 0:18, édité 1 fois
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Toujours aussi sympa le Panda. A peine lui et Natsu s’étaient-ils salués chaleureusement, qu’il lui proposa de boire un coup. Quoi de mieux avant de se mettre au travail ! Surtout que l’alcool qu’on sert ici sort tout droit de la brasserie de la peluche géante noire et blanche ! Donc autant dire sans détour que « c’est d’la bonne ».

Et bon dieux qu’est-ce que c’était vrai ! Le Mercenaire aux cheveux roses eu presque des larmes qui lui montèrent dans les yeux quand les premières gouttes de la boisson se déversèrent sur ses papilles. Mais n’allez pas croire qu’il avait soudain du vague à l’âme pour ce nectar presque divin qui lui changeait de ses consommations habituelles à Tortuga ou au Centurio. Il retenait ses larmes, seulement parce que cet endroit était un véritable paradis de festivité et de joyeuse ripailles….Enfin quand l’ambiance s’y prenait évidemment. C’est pourquoi ce n’était pas des larmes de joies ou d’euphorie, mais de déception en se rendant compte que le Bar dans lequel il passait toutes ses journées, où il vivait de formidables moments et où il se sentait le plus heureux, venait de se faire détrôner pendant quelques instants dans son esprit. Il s’en voulait presque d’avoir « Tromper » sa taverne préféré.

Soudain, la peluche – c’est quoi son nom déjà ?- le sortie de ses pensées dénuées de logique pour l’interroger sur ses raisons en ce lieu….Bon il faut remarquer que si il avait été mis au courant plus tôt de cet endroit, il y serait probablement venue pour s’amuser. Mais pour le coup c’était différent !

- Ouaip c’est ça ! lâcha le jeune homme en soufflant légèrement de lassitude. Par contre je pensais pas du tout que je me retrouverais avec des types d’autres Factions…J’pensais que ça serait un gros contrat de Mercenaires…entre Mercenaires....J'ai pas du tout comprendre à ce qu'on m'a dit

Puis il frappa amicalement le Consul sur l’épaule avec un large sourire

- Mais ça reste quand même cool de voir que j’serais avec toi pour ce boulot finalement ! T’es tout doux et tu fais des bières du tonnerre ! Sur ses mots, le Chasseur Ardent ne se priva pas de finir son verre d’une traite avant de s’essuyer la bouche d’un revers de la main.

Au même moment, le Consul –Stormstout ! Voilà c’est ça son nom !- sembla appeler quelqu’un de la main. Quand Natsu tourna son regard par curiosité, son visage blêmit et ses yeux s’élargirent presque par instinct de survie. Il venait d’apercevoir une femme aux cheveux d’argent qu’il ne connaissait que trop bien…Bon d’accord il ne connaissait pas son nom et ne l’avait vue qu’une seule fois lorsqu’il avait tenté de s’incruster dans le Château de Disney pour y libérer le Pr Flinkenstein. Mais cette femme avait réussi à lui laisser des sueurs froides à la manière d’Oakley, de Angie’, et de tous les précédents Boss féminin des Mercenaires. Lors de leur rencontre, il n’aurait à aucun moment hésiter à l’affronter pour sauver son ami…Mais depuis son retour, il essaye de garder le plus de distance avec elle afin d’éviter tous problèmes. Elle est le genre de personne capable de vous faire un scandale en plein milieu d’un bar et de vous courir après, arme en main, dans le seul but de vous trancher tous les membres de votre corps puis de les jeter dans un nid de Fourmies rouge, recouvert de miel.
Du coup, Natsu s’était immédiatement retourné en face de son verre vide en s’accoudant au comptoir pour faire comme si il ne l’avait pas vue tout en se faisant le plus petit possible, et priait pour qu’elle-même ne l’ait pas remarqué. Et enfin, il priait pour que ce ne soit pas la personne que  Stormstout lui avait désigné.

Par chance, elle ne semblait être celle qui était conviée au bar, car elle s’enfonça en plein cœur du bâtiment pour ce mêlé à la foule. Ce qui laissa au Mercenaire le droit de relâcher un petit sourire tendu. Bien qu’il fût assez satisfait de ne pas avoir affaire à cette femme au fort caractère, il restait sur le qui-vive, prêt à réagir si jamais elle venait à le remarquer pour essayer de lui scalper le crâne en proférant des trucs satanistes….Oui c’est l’image qu’il en a d’elle après l’avoir croisé une seule fois !

Cependant, le Chasseur Ardent put constater d’un rapide coup d’œil en direction du panda géant que c’était cette femme qu’il avait belle et bien invité, quand son expression changea suite à la déclinaison glaciale de son offre. Ça c’est ce qu’on appelle se prendre un râteau avec toute la cabane de jardin en prime.

- Crois-moi, t’aurais regretté de l’avoir à tes cotés pendant plus de dix secondes, tenta-t-il de le réconforter. Elle est méga flippante pour une partisane de la Lumière.

Son regard se tourna ensuite sur le nouveau verre fraichement posé sur le comptoir. Se disant que ça serait du gâchis de ne pas en boire le contenue, le Mercenaire se porta lui-même volontaire en son for intérieur pour réaliser cette tâche ingrate.

- Bon, fit-il en roulant innocemment des yeux avant d’avancer lentement son bras en direction du verre, et si on oubliait cette bonne femme en nous mettant au travail ? ça va nous prendre toute la journée pour arriver à faire cracher le moindre mot à tous ces pochtrons.

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Une poignée de main et un verre, il ne faut rien de plus pour se faire un compagnon ! Honnêtement, je ne connaissais rien du garçon aux cheveux roses, outre les remarques que mes frères et soeurs m’ont fait parvenir le jour où je l’ai embaucher afin de me débarrasser du sans-coeur. Et contrairement à ce que j’ai entendu, il n’avait rien détruit dans mes caves et l’ombre n’était plus là. Et je ne jouerais pas l’avocat du diable, ce que j’ai entendu n’était pas des paroles en l’air ! Nous dirons juste que notre ami est un brin de trop enthousiasme, et qu’il est voit de guérison quant à ses pulsions de destruction. Du moins, j’espère que le dernier point que j’ai soulevé est vrai, sinon Genesis ne me pardonnera pas d’être en partie responsable d’un incendie ravageur ayant pour coeur le Moulin Rouge. Les danseuses non-plus, et Kimahri encore moins.

Bref, outre que le mercenaire semblait en forme pour mener l’enquête et qu’il s’était royalement trompé sur les intentions de chaque groupe. Nous étions devant une impasse.

Les paroles de ce dernier ainsi que le comportement de la femme aux cheveux argentés ne laissaient présager rien de bon. Pas que je sois du genre à me faire un avis sur une personne avec de simple bruit de couloir, loin de là, mais il s’agissait d’un membre de la Lumière. J’ose imaginer que la dernière visite que le Consulat ait passé dans leur château n’a pas laissé de bons souvenirs. Et cela, je pouvais le comprendre. Je n’ose même pas imaginer un membre de la Lumière venir dans le Moulin Rouge et demander la tête d’un consul sans que cela ne laisse quelques séquelle. Seulement, nous sommes ici pour autre chose que régler nos querelles. Et je n’ai pas envie que nous partions sur de mauvaises bases, que j’ai en face de moi un membre de la Lumière, un Coalisé ou un Mercenaire. Je me retournais en direction de Natsu, lui tendis la bière précédemment réservée à la dame et demanda à la serveuse une nouvelle boisson alcoolisée ainsi qu’un verre d’eau.

Elle est venue afin de nous aider à interroger les pères et les quelques enfants ici, c’est que le sort des mères l’intéresse ! Ça ne peut-être une mauvaise personne, je me suis simplement trompé de méthode… J’essaie encore un truc et nous commencerons notre travail, avec ou sans elle.
Je souriais de toutes mes dents et pris ensuite les deux verres en mains ensuite, je me dirigeais vers le fond de la salle à la recherche de la femme aux cheveux argentés.

Entre deux zigzag entre les tables, un signe de la tête à une danseuse et le passage de la sirène dans son aquarium, je retrouvais la femme attablée avec un homme. Et visiblement, aucun des deux parties n’étaient tout sourire. Je voulais bien croire pour l’homme, car s’il était ici, c’était pour les interrogatoires et non prendre du bon temps ! Par contre, j’avais du mal à comprendre pourquoi la dame ne l’était pas, probablement que les événements l’affectait tout particulièrement. Je m’approchais alors, ignorant tout de ce qu’il disait dans ce brouahaha et posa la bière face à l’homme et le verre d’eau prêt de la dame. Et dans une moue gênée, je m’excusais d’interrompre leur conversation et resta debout à leurs côtés. Dans un seul geste, l’homme attrapa le second verre et se leva pour partir en direction du bar, s’excusant vaguement et prétextant qu’il ne pouvait pas rester. D’autant plus gêner, je passais ma main derrière la nuque dans un rire maladroit.

Bon, je ne m’attendais pas à ce qu’il s’en aille. Permettez-moi de me présenter, Chen Stormstout, Maître Brasseur du Consulat. Et ayant ce titre, je vous offre ce verre afin que vous ne mouriez pas déshydrater… Bon, ça sonnait mieux dans ma tête.
Je fermais les yeux, un peu honteux avant de reprendre la parole.

Bref ! Je devine que vous êtes venu pour interroger la famille des disparus, tout comme moi et Natsu. Et je voulais vous demander si vous ne pensez pas que nous devrions travailler ensemble ? Je veux bien croire que nous avons chacun nos méthodes, mais nous sommes ici pour plus que de questionner ses pauvres gens. Et il serait pas mal d’ignorer les erreurs de nos dirigeants afin de mieux nous concentrer sur les événements actuels… Non ?


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« Ecoutez Générale, je sais pas pourquoi elle est partie mais… »

« Je me doute que… »

Elle n’eut le temps de finir sa phrase. La silhouette massive du consul qu’elle avait vu plus tôt vint plonger leur table dans l’ombre. Elle se tut donc et leva son regard vers ce dernier qui souriait l’air pataud après avoir déposé un verre d’eau devant elle.

« Désolé faut que j’y aille. »

« Attendez soldat. » intervint-elle sans succès. Ravness vit le soldat s’enfuir comme un voleur, emportant une bière avec lui. Elle siffla entre ses dents d’agacement tandis que l’hybride prenait la parole.

« Permettez-moi de me présenter, Chen Stormstout, Maître Brasseur du Consulat. Et ayant ce titre, je vous offre ce verre afin que vous ne mouriez pas déshydrater… Bon, ça sonnait mieux dans ma tête. »

La générale ne le regardait pas. A vrai dire, ses yeux étaient déposés sur le coin opposé de la table et semblaient parfaitement ignorer l’ursidé, ce qui n’était pas tout à fait vrai. Elle l’avait écouté du début à la fin et avait levé les yeux au moins autant de temps. « Ça sonnait mieux dans ma tête »… Elle n’était plus très patiente avec les étourdis depuis quelques années déjà.
Ravness se retint même de faire une plaisanterie cynique telle que « Maître brasseur ? Vous avez brassé cette eau ? », de peur de paraître sympathique.


« Et je voulais vous demander si vous ne pensiez pas que nous devrions travailler ensemble ? Je veux bien croire que nous avons chacun nos méthodes, mais nous sommes ici pour plus que de questionner ses pauvres gens. Et il serait pas mal d’ignorer les erreurs de nos dirigeants afin de mieux nous concentrer sur les événements actuels… Non ? »

Sa tête se tourna vers le consul tandis qu’elle fronça les sourcils. C’était exactement comme ça qu’elle imaginait un consul. Bien sûr elle en avait rencontré plusieurs, et certains lui avaient plu mais celui-ci répondait le mieux à sa vision de ces personnes : des hommes et des femmes d’une sympathie et d’un talent incroyables, des orateurs charismatiques capables d’user de la démagogie mieux que personne. Son discours débordait de bons sentiments qui réveillaient son esprit de contradiction en un battement de cils.
Alors elle afficha un sourire moqueur et détourna à nouveau ses yeux de l’animal.


« Je n’ai pas assez de compassion pour toutes ces pauvres personnes mais je suis certaine que vous en aurez assez pour nous deux. »

D’un doigt elle repoussa son verre d’eau avant de regarder le consul.

« Oh quelle bonne idée. Voilà comment nous allons procéder. Je vais interroger les pauvres gens à ma façon pendant que vous les regarderez avec tout votre amour en retenant à peine toutes vos larmes qui pourront ajouter un peu de sel à tout l’alcool que vous ingurgiterez. Cela vous dit, monsieur Stormstout ? »

La Générale força son sourire une seconde de plus avant de redevenir sérieuse. Elle se leva finalement, remarquant réellement l’importante taille du tavernier. Face à lui, elle lui fit comprendre qu’elle voulait passer et s’éloigna légèrement avant de reprendre la parole.

« J’ai reçu l’ordre de coopérer et je le ferai. Il y a des centaines de personnes ici et autant à interroger. Alors nous pouvons les interroger à deux et demi si vous avez besoin qu’on vous prenne la main mais à priori, je dirais que nous irions plus vite si nous nous séparons le travail. »

Par-dessus son épaule, la générale guetta une réponse de l’hybride.
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Houlà ! Le Panda ne savait pas du tout dans quoi il s’embarquait en espérant faire copain-copain avec la guerrière de la Lumière. Bon après Natsu ne la connaissait absolument pas. Si ça se trouvait, elle ne les avait pas remarqué la première fois, ou alors les avait pris pour deux pignoufs affalés au bar et qui voulaient la draguer. Dans un cas comme dans l’autre, le gros nounours noir et blanc avait fait part d’un point de vue assez intéressant : Si elle était ici, c’était probablement pour chercher des informations sur les Mères disparus. Mais elle pouvait être également ici pour noyer son chagrin comme la plupart des personnes ici présentes, raison pour laquelle le Chasseur Ardent gardait au fond de lui cette mauvaise sensation qui lui disait de ne pas trop s’approcher de cette femme. Craignant d’attiser son courroux plus que de raison à son égard.

C’est pourquoi il ne retint pas son compagnon de beuverie velue dans sa démarche pacificatrice. Ça serait d’ailleurs une expérience enrichissante pour le jeune homme pour apprendre à lancer une conversation. Même si il ne se faisait pas trop de faux espoirs en imaginant qu’il serait facile de discuter avec cette bonne femme aux cheveux argentés. Il se mit donc à tuer le temps à se mettant légèrement au travail de son côté. Leur discussion n’allait probablement pas prendre plus de deux minutes, cela lui laissait l’opportunité de commencer avec la première personne qu’il croisait : à savoir la serveuse du bar aux cheveux mauve.

- ‘S’cusez-moi ! madame ! fit-il en levant le bras à l’adresse de la jeune femme.
- Ouai ? répondit-elle nonchalamment après s’être rapproché gracieusement du Mercenaire, C’est pourquoi ?
- Vous posez quelques questions au sujet de ce qu’il se passe dernièrement….J’essaye de retrouver les Mamans disparut.
- C’est vrai ? C’est vraiment bien ça ! lâcha-t-elle avec une agréable surprise avant de prendre un air légèrement inquiet. Votre Mère à disparut à vous aussi ?
- Moi ? non…ma mère est morte quand j’suis né.
- Ah…..désolés pour ça…
- Y’a pas de mal. Alors vous avez des infos sur ces disparitions ? vous avez perdu quelqu’un ?
- Ça risque pas de m’arriver non plus ! j’ai pas vraiment de mère, je viens du monde des Jouets. A l’origine, j’suis une poupée.
- Ah merde ! lacha mollement le jeune homme de déception….Et vous auriez pas entendu ou vue des trucs dernièrement ?
- A part que les Mamans de tout l’monde ont disparu…Nope.


Tout en claquant la langue, Natsu se mit à réfléchir à ce par quoi il devait commencer pour ses recherches. Il creusa dans sa mémoire pour se rappeler ce que lui avait dit Fred sur comment rechercher des personnes en posant les bonnes questions.

- Hmmmmm….à partir de quelle heure vous avez entendu parler des disparitions ? J’veux dire, l’Eclaireur n’a fait que répéter ce que plein de personne avaient dû découvrir avant pas vrai ?
- Houla….’ttendez que j’me souvienne un peu….Voyons voir….j’ai pris mon service comme d’habitude à cinq heure du matin. Puis le temps que j’installe tout avec les autres filles jusqu’à l’ouverture–six heure du matin- on entendait déjà parler un peu partout qu’il se passait des trucs bizarres….Puis genre…deux heures plus tard… on a eu un paquet de monde qu’ont commencé à débouler pour boire de tout et de n’importe quoi. Si vous aviez vu leur tête les pauvres…pire que maintenant. Là, ils sont plus capables de savoir ce qu’ils font là, et pourquoi ils sont là


Ok….donc pour ce qui était de l’heure le Mercenaire avait déjà un début de piste, maintenant il lui fallait savoir auprès d’autres personnes si cela pouvait se confirmer, voir ce préciser d'avantage.

- Et vous savez qui a remarqué en premier les disparitions ?
- Alors ça j’en sais rien du tout !
- Vous avez rien entendu à ce sujet en venant travailler ?
- j’habite à deux minutes d’ici. J’ai pas eu l’occasion de croiser du monde à part mes autres collègues qui vivent aussi dans ce quartier. Après….peut-être que nos fournisseurs doivent savoir des choses qui pourraient vous aider. Comme on les reçoit toujours avant l’ouverture pour tout entreposer dans la réserve ça serait logique qu’ils soient parmi les premiers levés….Genre pour préparer leur livraison….
- Ah ouai ! c’est pas faux ça ! y’en à qui se sont installés dans votre bar pour boire un coup depuis ce matin ?
- Ouaip ! Y’a le Boulanger que vous pouvez pas rater, fit-elle en pointant en direction de l’estrade, c’est le seul type qu’a le sourire jusqu’aux oreilles.
- Pourquoi ? il a personne à pleurer ?
- Non, lâcha la serveuse sèchement, c’est un connard !


Interloqué, le Chasseur Ardent voulut en savoir plus sur les derniers mots de la serveuse, malheureusement elle fut appelée ailleurs afin de réapprovisionner les clients en alcool et nourriture. Le laissant ainsi de nouveau seul face à tout ce beau monde.

Il se mit debout sur sa chaise afin de jette un regard en direction de l'estrade pour tenter d'y repérer le fameux boulanger. Effectivement, y'avait qu'un seul type qui débordait plus d'énergie que tous les autres et qui semblait boire et danser en même temps qu'il applaudissait les danseuses. Puis il tourna ses yeux en direction du Consul et de la Lumineuse pour voir comment avait évolué leur discussion, si il y en avait eu une. Et visiblement ça semblait se passer plutôt bien, la jeune femme aux cheveux argentée était même en train de sourire. La vache elle avait l’air encore plus flippante que quand elle avait son air toujours sérieux ! D’un autre côté, si le Consul avait réussi à la faire sourire, c’est qu’il avait probablement dénoué la tension entre eux, en tout cas suffisamment pour qu’ils puissent travailler ensemble.
Cela n’enchantait pas trop le Mercenaire aux cheveux roses, mais peut-être qu’avec un peu de chance la Lumineuse et lui n’allait pas s’entretuer comme le font un chien et un chat quand ils se croisent dans la rue.

Après avoir vidé les dernières gouttes de sa chope, Natsu descendit de son siège avant de se mêler à la foule pour rejoindre la table du petit duo. En même temps, son instinct de survie fit ressurgir dans sa mémoire les dernière paroles de Fred avant qu’il ne quitte le Centurio : « Ne fais rien de stupide »….Pourquoi il fallait que ça soit maintenant que le Tavernier vienne lui pourrir sa matinée d’une quelconque façon ?

Quand le jeune homme parvint enfin à la petite tablée, il se figea instantanément quand il découvrit la guerrière de la Lumière, droite comme un i avec de nouveau son air glaciale et tranchant, faisant dos au panda géant….ho merde….fallait pas venir…fallait pas venir…fallait pas venir…..ça va barder !

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Incroyable, improbable, indécent. Je n’étais pas du genre à m’énerver pour rien, je suis d’ailleurs plutôt calme avec une pointe d’optimisme et il est rare que je m’énerve contre une personne. Étonnamment, ma limite de contrôle venait d’être fracassée par cette petite Dame. Autant, je pouvais comprendre que quelqu’un ne soit pas jouasse à l’idée de bosser avec ses ennemis. Seulement, l’envoyée de la Lumière qui se trouve devant moi n’avait juste pas envie de travailler avec quelqu’un d’autre et qu’importent les raisons de cette trêve. Elle était juste provocante et affreusement condescendante envers moi-même, à juger sur je ne sais quelle charte probablement rédigée par ses soins. Et apparemment, d’après ses mots, aucune autre méthode que la sienne ne fonctionnerait dans la tache qui nous était allouée.

Vous l’aurez compris, j’avais la moutarde qui me montait au nez et je n’avais qu’une seule envie à cet instant même.

J’ouvris la bouche un instant, le doigt tendu et prêt à répondre aux insultes. Sauf que je ne dis rien, une autre seconde passa avant que je ne tente de formuler une nouvelle phrase, mais je me ravisais une fois de plus. Finalement, je soupirais avant de me retourner et répondre vaguement à ses remarques.

Si vous êtes incapable de ressentir la moindre émotion face au malheur des autres, je plains les personnes que vous aurez à interroger et d’autant plus les personnes ayant à lire votre rapport vide d’intérêt. Vous êtes face à des personnes à fleur de peau et vous semblez incapable d’agir en conséquence, il suffit de regarder la première personne que vous avez interrogée… Il n’attendait qu’une bonne excuse pour partir loin de vous, peut-être que vous devriez vous en aller avant de causer plus de mal que de bien dans l’enceinte du Moulin Rouge.
Je ne parlais pas à la légère, son comportement et ses attitudes n’aidaient pas à ce faire opinion positive de cette personne. Peut-être avait-elle perdu sa mère, comme pas mal de personne ici même, malheureusement, cela n’excusait pas ce qu’il se passait autour d’elle. Peut-être étais-je en train de me faire des films, ou que l’opinion du Mercenaire avait détient sur le mien. Mais je n’avais réellement pas envie d’enquêter à ses côtés. Sans attendre de réponse, je me retournais et m’approchais Natsu, mimant un sourire.

Vous aviez raison ! Il n’y a pas grand chose à en tirer… Malheureusement. Bref, nous commençons ?
J’avançais de quelques pas, cherchant du regard après une personne attablé et visiblement seul. Et mon bonheur fut complet, il y en avait des dizaines, j’invitais le Mercenaire de me suivre et pris place en face de la personne. Dés qu’il leva le regard, l’on pouvait comprendre toute la détresse dans ses yeux et que rien n’allait en ce moment même. Assis à côté de lui, la joue collée contre la table, on distinguait un petit garçon les yeux rouges de larme.

- Pardon de vous déranger… Je suis le consul Chen et voici Natsu, un mercenaire venu du Centurio pour nous aider.
- B’jour…
- Nous aimerons vous poser quelques questions en rapport à la disparition de votre femme.
- Nous nous sommes couchés… Je me suis réveillé seul…

Je retroussais les lèvres, dans l’incapacité de répondre quoi que ce soit. Je me retournais en direction de Natsu dans l’espoir qu’il pose une meilleure question que moi.


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Tss… Ravness n’aimait pas les beaux parleurs. Celui-là en particulier lui déplaisait, sous cette bonhommie ridicule. Depuis combien de temps était-il dans ce bar et depuis combien de temps le labeur l’attendait-il ? Elle ne répondit rien à sa petite comédie mais n’en pensa pas moins. Oui il compatissait et était plein de bons sentiments mais agissait trop peu pour être sincère. Il était comme tous les consuls, un porte-parole des bonnes intentions du Consulat, car à les croire, c’était l’amour et la pureté qui les nourrissaient tous les matins.
Elle était générale et méritait ce titre pour davantage que ses capacités martiales. Il était surtout question d’efficacité. Laisser un mauvais souvenir au Moulin rouge en échange d’une mission accomplie était une rançon qu’elle pouvait payer sans l’once d’un regret. Alors si, bien sûr, elle était tout à fait capable de secouer quelques familles en obtenant des résultats.

La garde de la lumière regarda le mercenaire et le consul se diriger vers un homme, sans doute un laissé pour compte. Il lui vint à l’esprit que sa démarche avait été curieuse… Ils ne se connaissaient pas mais étaient ennemis. Or ils étaient là pour collaborer et l’hybride avait visiblement cru pouvoir compter sur sa coopération immédiate et souriante.
N’était-ce pas le Consulat qui avait déclaré une guerre ?

En aucun cas elle n’avait agi ou parlé précédemment par rancune au sujet de cette guerre mais elle pouvait interpréter dans la réponse de l’hybride une malhonnêteté plus vive encore. S’attendait-il vraiment à ce qu’elle lui mangeât aussitôt dans la main ?

Ravness soupira une seconde. Elle devait recommencer son enquête d’un nouveau point de départ. Les gardes étaient ici plus pour boire que pour témoigner… du moins en déduit-elle. Aussi décida-t-elle de n’interroger que des personnes  sobres. Elle ne pouvait tolérer plus d’une fois de considérer un témoin ivre comme étant une source sûre… et maudissait intérieurement les consuls d’avoir jugé qu’une taverne était plus propice à des interrogatoires que l’église ou le palais de justice.

Elle se rapprocha de la scène où dansaient quelques femmes, attentives à l’admiration de quelques fillettes. L’une des enfants regardait avec curiosité le spectacle. La générale vint jusqu’à elle, posant une main sur son bras et lui accordant un léger sourire ; L’enfant ne devait avoir qu’une douzaine d’années mais lui arrivait déjà à l’épaule.


« Est-ce que je peux te poser quelques questions ? »

« Oui madame. »

« Viens. »

Ravness l’invita à la suivre jusqu’à quelques fauteuils non loin de la scène. Elles s’assirent toutes les deux et se regardèrent un instant sans mot dire.

« Comment t’appelles-tu ? » , demanda-t-elle calmement.

« Victoire, madame. » lui répondit la fillette, le ton assez neutre et les yeux balayant la scène plusieurs fois tandis que ses jambes faisaient des allers-retours devant elle.

« Où habites-tu ? »

« Pas très loin. »

« Et tu es venue avec ton papa ? »

« Avec ma tante, en fait. »

« D’accord. »

La générale se tut un instant, regardant la jeune fille. Elle soupira légèrement, espérant que c’était assez pour mettre son interlocutrice à l’aise.

« Tu sais pourquoi tu es ici, Victoire ? »

« Oui, ma maman a disparu, ma tante me l’a appris. » répondit la jeune fille sagement en décrivant de ses yeux les détails de l’armure de la garde.

« Est-ce que tu l’as vue s’en aller ? »

« Non je dormais dans la pièce d’à côté. »

« Elle n’a pas laissé de mot ? Elle n’a rien dit à ta tante ? »

« Non non. »

« Et ton papa ? Il n’a rien vu ? »

« Je n’ai plus de papa. »

Ravness acquiesça légèrement, fronçant les sourcils pour manifester sa pitié. Nonobstant la situation de cette petite, la générale se refusait à en faire une situation personnelle… C’est ce pourquoi elle pensait être différente des autres. Le bonheur de particuliers ne devait jamais être l’objectif. Jusque-là, elle avait toujours agi pour le plus grand nombre. Cette petite était peut-être orpheline, tout comme des millions d’autres. Et nul homme n’a assez d’empathie pour tout ce malheur.

« Comment était ta maman, hier ? »

« Elle avait l’air très bien ! On a fait mes devoirs ensemble, on a un peu joué, je l’ai aidée pour la cuisine. Le soir, elle n’arrêtait pas de chanter ! »

« D’accord, donc elle ne semblait pas triste ou prête à partir. »

« Non madame. »

« Et elle a pris des affaires lorsqu’elle a disparu ? »

« Non. »

Ravness acquiesça et baissa légèrement la tête, fixant le sol et réfléchissant quelques instants. Ce pouvait être un enlèvement… et vraisemblablement, il y avait de la magie derrière tout ça, puisqu’autant de mères qu’il y a de filles avaient été enlevées.

« Ma mère est vivante, vous pensez ? »

Elle se tut un instant et plongea ses yeux dans ceux de l’enfant.

« Oui. Demande à ta tante de prier avec toi la vierge Marie dans la cathédrale pour que où qu’elle soit, ta mère ait assez de courage pour te revenir. »

« D’accord. » approuva Victoire dans un léger sourire avant de s’en aller.
 
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Le Mercenaire retint sa respiration et s’immobilisa totalement pour essayer de paraître inaperçu…ce n’était probablement pas le meilleur plan de l’univers mais ça le rassurait intérieurement. Puis il Fit jongler son regard entre l’ursidé sur deux pattes et la guerrière aux cheveux argenté, avant de choisir son camp en suivant le Consule avec une démarche en crabe pour ne pas se mettre de dos par rapport à la guerrière de la Lumière….de peur de se faire attaquer violement en traître.

Il n’empêche, le gros nounours noir et blanc avait l’air super furax ! Son côté bestiale en ressortait de façon terrifiante. Même si cela ne dura qu’un instant avant qu’il ne reprenne son calme. Cette bonne femme de la Lumière semblait être aussi cruelle que dans ses souvenirs.
Mais pour l’heure, le Mercenaire devait retourner se concentrer sur son travail. Bien que l’équipe qu’ils devaient constituer ensemble semble compromise, cela ne devait pas les stopper dans leur boulot.

Calquant ses pas sur ceux du Consul, Natsu fit une halte soudaine quand son compagnon du jour proposa à un homme accompagné de son jeune fils s’ils pouvaient se joindre à leur compagnie. Le pauvre homme ne semblait pratiquement pas avoir suffisamment de force ou de volonté pour être contre ou pour quoi que ce soit. Quant à son fils, celui-ci était affublé d’un immense chagrin qui était bien sûr dû au fait d’avoir perdu sa mère, mais aussi par le fait de se sentir perdu à son tour sans sa génitrice. L’état lamentable dans lequel se trouvait son père ne lui permettait pas de de lui offrir le soutien psychologique nécessaire pour qu’il puisse garder un semblant d’esprit. Il était évident qu’à ses yeux, le monde tout entier n’était qu’obscurité et ténèbres sans la lumière protectrice que pouvait lui procurer l’amour de ses parents.
C’est terrible comment une seule personne peut faire basculer tout le petit monde en creux de nos cœur que l’on s’est efforcé de construire pour affronter la vie. En même temps, c’est grâce à la famille et aux amis qu’un chacun peut créer son propre petit monde, et par extension son cœur. Natsu ne le savait que trop bien, il y a toujours apporté une grande importance. D’ailleurs, depuis ses retrouvailles avec Rixak grâce à la douce Lili, son monde intérieur s’est reconstruit là où il lui manquait quelques morceaux. Il s’est même agrandit.

Tout en fixant l’enfant avec un regard niais, le Chasseur Ardent sembla essayer une sorte de communication mentale avec lui….tout du moins en apparence. En réalité, il essayait simplement d’attirer son attention, afin de lui montrer que quelqu’un s’inquiétait pour lui et voulait l’aider.
Les yeux de l’enfant croisèrent ceux de Natsu durant quelques secondes avant de les baisser sous la table tout en s’approchant de son père….Mouai…pas facile les mômes.

En même temps, Stormstout semblait avoir commencé à établir un contact amical avec l’homme. Il se voulait doux mais franc, après tout, le temps leur était probablement compté pour mener à bien leur enquête. Et face aux réponses évasive du père, cela risquerait de prendre énormément de temps de récupérer les informations nécessaires. Il faudra probablement ce faire violence à certains moments, voir se séparer en plusieurs groupe pour interroger le plus de personne possible. Mais pour l’instant, le Mercenaire allait apprendre à parler et à poser les bonnes questions. Il lui faut y allez doucement, sans brusquer les gens….faire attentions à ce qu’il demande…mais ne pas oublier les questions les plus fondamentales pour évoluer vite et bien.

- Hum, dit-il en se raclant la gorge après avoir fixé brièvement le Consul d’un regard légèrement gêné. Vous vous êtes couché à qu’elle heure exactement avec votre femme ? Et à qu’elle heure vous vous êtes réveillés ?

L’homme se mit à souffler dans ce qui semblait être un mélange de fatigue, de peine et d’exaspération. Son morale le freinait dans ses réflexions. Il se frotta le visage et les yeux pour tenter de chasser le voile qui lui obscurcissait la vue et l’esprit, mais l’alcool n’y aidait pas du tout.

- M’sieur ?
- Neuf heures… finit-il par prononcer mollement entre ce qui semblait être des raclements de gorge....C’est elle qu’a couché le p’tit.
- Z’étes sûr qu’elle s’est endormie avec vous ?
- Bien sur que oui ! émit-il d’un ton légèrement plus sec et violent. Elle s'endort toujours avant moi....Elle est rapide pour ça...
- Ok... le Mercenaire venait de sortir une feuille et un crayon avec lequel il inscrit les heures que lui avait fournies la fille au bar ainsi que l’homme avant de reprendre. Et à quelle heure vous vous êtes réveillés ?
- Sept heure…comme tous les jours…pour amener le p’tit à l’école…Ma femme était plus dans le lit à c’moment-là. J’ai cru que….c’est parce qu’elle s’était levée en avance pour faire le p’tit déj’….Alors j’su… j’suis allez me décrasser comme tous les matins....Puis j’suis allez réveiller le p’tit….Et…


L’homme s’interrompit quelque instant pour boire une nouvelle rasade, sans doute pour se rincer la gorge, ou parce que l’alcool commençait à manquer dans son sang pour l’aider à supporter la douleur. Puis il reprit.

- La maison était calme….trop calme….Alors pendant que le p’tit finissait d’se réveiller, j’suis allez dans la cuisine….Mais j’ai vue personne…J’me suis mis à la chercher, et à l’appeler…Au départ j’pensais qu’elle était en train d’chercher un truc planquée quelque part et que j’l’avais pas vue….Puis j’suis allez voir dehors…la porte d’entrée était pas verrouillée…pourtant j’l’avais moi-même fermée la veille !

Nouvelle gorgée d’alcool, cette fois-ci plus importante.

- Là j’ai commencé à hurler son nom…Puis j’ai entendu d’autres voix me répondre…mais c’était la même chose : des maris et des enfants qui appelaient quelqu’un…comme moi. Et là le p’tit c’est mis à pleurer….J’suis retourné le voir…j’lai prit avec moi…et j’ai fait le tour du quartier….et…et….ET PUTAIN DE MERDE MON VERRE EST VIDE !!!!!

L’homme se mit à éructer sauvagement à l’adresse des serveuses qui passaient non loin pour avoir une énième consommation. Son soudain accès de colère fit sursauter son fils qui éclata en sanglot, hurlant à plein poumons sa solitude, son manque d’affection, et sa fatigue. L’homme se frotta à nouveau le visage puis massa ses tempes comme pour tenter de chasser une bête furieuse en lui qui ne demandait qu’à sortir.
Sa fatigue et sa tristesse l’empêchaient de penser clairement, il ne parvenait plus à garder le moindre contrôle sur ses pensées. Alors parfois, l'envie de simplement faire cesser les choses qui lui prenait la tête lui traversait l'esprit....Mais ces pensées étaient bien trop cruelles pour qu'il se laisse bercer par leurs paroles libératrices. Alors il luttait douloureusement, lui causant de violente migraine et des pincements aux cœurs tels des coups de poignards.
Réagissant presque machinalement, Natsu posa ses affaires et s’approcha du petit garçon pour le prendre doucement dans ses bras et le posa sur ses jambes avant de se mettre à chuchoter à son oreille quelques paroles qu’il avait gardé au plus profond de sa mémoire. Des paroles destinées à calmer l’enfant, à lui faire penser à autre chose, à le focaliser sur quelque chose de bon : il se mit à lui parler de nourriture ! Comme Sally avait l’habitude de faire avec le jeune homme aux cheveux roses quand il avait le même âge et le même état d’esprit. Au début, l’enfant fut récalcitrant, cherchant du regard quelqu’un de familier et de réconfortant, inondant la veste du Mercenaire de larmes, de bave et de morve. Mais lentement, ses propos se mirent à faire effet, les pleurs du petit garçon se calmèrent progressivement tandis que le son de la voix du Chasseur Ardent le ramenait vers la cuisine de sa mère, présente au plus profond de son cœur.
Il ne faisait que  hocher la tête pour répondre à Natsu, oui ou non était les seuls façon qu’il avait pour conserver cette conservation avec ce jeune homme qu’il ne connaissait pas…mais qui pourtant lui permettait de retrouver un semblant de sécurité et de bien être dans ses souvenirs. Et puis, il se dégageait comme une chaleur de ses bras, presque comme celle d’un feu de cheminée en hiver : doux et bienveillant. Enfin, le Draconicus se mit à promettre au petit garçon que lui et le gros nounours géant retrouveront sa mère, ainsi que toutes les mères, et qu’elle pourrait lui refaire tout ce qu’il aime à manger.

Au final, l’enfant avait cessé de pleurer. Il hoquetait encore de temps en temps, mais il restait le regard perdu dans le vague en suçant son pouce, l’oreille collé contre le torse du Mercenaire qui fixa Stormstout avec un air perdu pour qu’il prenne le relais quelques minutes, attendant que l’homme ait but une nouvelle gorgée après qu’une serveuse lui ait apporté son verre.
Il restait encore tant de chose à savoir pour découvrir la vérité, et si peu de temps…

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J’étais figé devant la misère de cet homme, il était brisé. J’ignorais s’il avait perdu sa mère en même temps que sa femme, mais il semblait subir la vie plutôt que la traverser à l’instant. Je massais mon menton alors que le mercenaire me regardait avec un regard aussi perdu que le mien, finalement, le cafard semblait contagieux. Je tournais alors successivement mon regard entre le jeune enfant hoquetant et le père s’enivrant avec d’attraper son poignet pour l’empêcher de descendre une énième chope. Il me regarda d’abord choquer et s’apprêta à protester quand il croisa mon regard sévère et se ravisa devant la tête du panda.

- J’ai du mal à croire que je vais dire cela, mais vous devriez arrêter de boire, pour le moment du moins. Je comprends votre peine et je la partage…
- Vous avez… Perdu… Votre femme aussi ?
- Nous avons tous perdu quelque chose, et ce n’est pas le moment de se laisser abattre.
- Facile à dire…
- Votre enfant a déjà perdu sa mère, qu’il ne perde pas son père aussi.

Le bruit de la chope résonna un instant quand le brasseur relâcha son emprise sur le bras du père, tournant son regard vide vers son fils alors que celui-ci tendit une de ses mains dans sa direction toujours en suçant son doigt. De nouvelles larmes firent leurs apparitions dans les yeux de l’homme avant qu’il n’enlace son fils dans ses bras, libérant Natsu de l’étreinte du petit.

- Prenez du repos avec votre fils, allez voir la centaure et demander lui de vous guider dans l’une des chambres du Moulin Rouge. Dites-lui que vous venez de ma part, ça devrait la convaincre.
- M…Merci.

J’observais le père s’écarter lentement, tenant son fils par la main et rejoindre la danseuse de l’autre côté de la scène. Soufflant bruyamment, je passais ensuite la main derrière la nuque avant de m’adresser de nouveau au Mercenaire.

Ne perdons pas de temps mon ami, allons interroger d’autres personnes avant que la nuit se couche. En espérant avoir plus de chance qu’avec ce pauvre homme. Je vais voir de ce côté de la salle.
Je pointais du doigt l’endroit ou je me dirigeais avant d’observer après d’autre personne répondant à nos critères de recherche. D’ailleurs, il y avait beaucoup de personnes répondant aux dis critères. Je restais quelque instant immobile avant de remarquer Sakura en train de faire de grand signe en ma direction, la Geisha était entourée de plusieurs enfants et de ce qui ressemblait à une femme d’âge mure. Slalomant entre les tables, je me dépêchais de rejoindre la danseuse et la troupe autour d’elle.

- Dieu soit loué, vous m’avez remarquée !
- Vous passez difficilement inaperçu ma chère, surtout quand vous levez les bras en l’air. Un problème ?
- Cette femme dit avoir des informations sur les disparitions !
- Du tout !
- Vous disiez à l’instant que vous avez vu la mère de ses enfants, ne mentez pas.
- Ce n’est pas ça ! Je disais simplement qu’elles reviendront bientôt !

Je restais, les yeux grands ouverts à admirer ce spectacle. Il ne manquait plus qu’à ce que je passe ma patte sur le museau pour compléter le tableau, comme pour un dessin animé.

- Et comment vous pouvez le savoir ?!
- J’étais là quand elles sont parties.
- Pardon ?!

Je m’avançais pour me mettre à hauteur de la femme, bousculant presque les enfants sur mon passage. Je pointais alors la femme de mes deux doigts, faisant un geste incongru afin de lui demander de recommencer ses paroles devant moi-même.

- En premier lieu, je me nomme Adèle et je suis la tante des enfants ici présents, rustre. Ma soeur, Joséphine, est leur mère et elle est partie cette nuit et leur père… Il a disparu sur un quelconque navire et nous ne l’avons jamais revu. Un rustre lui aussi, il a mis enceinte ma soeur et à quitté le port aussi vite que possible ! Heureusement que mère nous à léguer sa maison, sinon ses pauvres enfants seront à la rue. Vous imaginez ?
- Certes…
- Et donc, voici plus de six années que j’aide ma soeur à s’occuper des enfants. Elle travaille très dur, vous savez, alors moi je l’aide en gardant ses enfants, et c’est ce que je fais d’ailleurs ! Comme elle me l’a demandé avant de partir.
- Elle… Vous l’avait demandée ?

Elle fit une mine énervée en ma direction, souffla du nez et reprit ses paroles.

Puisque je viens de vous le dire ! Je m’étais levée pendant la nuit afin de prendre un verre d’eau, et la voici qui descend les escaliers en robe de chambre. Je lui demande ce qu’il ne va pas, elle me répond que rien ! Alors moi, inquiète, j’insiste et lui demande ce qu’il se passe. Elle se retourne alors vers moi et me dit qu’elle doit aller chercher des oeufs pour le petit déjeuné, alors que j’en avait acheté la veille ! Je lui rappel, et la voici qu’elle s’énerve et trouve une autre excuse pour quitter la maison au beau milieu de la nuit ! On ne me l’a fait pas ! Elle allait voir un homme. du coup, je lui ai dit d’accord, qu’elle parte et je m’occuperais des enfants. Directement après, elle me sort qu’elle est d’accord et qu’elle sera bientôt de retour afin de s’occuper des enfants et faire des crêpes. Donc vous voyez, elle sera bientôt de retour ! Je peux enfin quitter cet endroit, maintenant que je vous ai dit tout ce que je savais. Il n’y a pas à s’inquiéter, n’est-ce pas les enfants ?
Un peu abasourdi devant cette quantité d’information, je me pinçais le bout du museau afin de retenir ce qui était véritablement intéressant dans ce flot. Après avoir noté dans un coin de ma tête, je posais une ultime question à Adèle.

- Et donc, vous avez vue votre soeur à quelle heure ?
- Quand j’ai pris mon verre d’eau ! Il devait-être deux heures du matin, comme d’habitude. Je peux y aller maintenant ?
- Merci madame, vous n’avez même pas idée de votre aide.
- Plaît-il ?


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Ravness n’eut le temps de se relever. Aussitôt que la fillette fut partie, une femme s’assit précipitamment à ses côtés. Relativement jeune, fébrile et somme toute assez normale, portant une longue robe de roturière. La garde la regarda quelques secondes avant de la saluer d’un hochement de tête.

« Vous êtes sa tante ? »

« Pardon ? De qui parlez-vous ? »

« Victoire. »

« Euh… Non je regrette, je viens pour autre chose que cette petite. »

« Je vous écoute. »

« C’est un peu embarrassant… alors… » dit la jeune femme, hésitante et transpirante. « J’espère compter sur votre discrétion. »

« Je ne suis pas ici pour juger. » répondit-elle en hochant la tête, le visage neutre.

« Voilà, nous sommes un groupe d’amies… exerçant une certaine profession… » continua la civile, haussant un sourcil à l’encontre de la générale, guettant sa réaction. « Et… toutes ont disparu la nuit derrière. »

« Je vois. Pourquoi ne sont-ce pas les enfants ou les maris qui viennent raconter tout cela ? Nous avons besoin d’un maximum d’informations. »

« Non… Non vous n’avez pas compris, mademoiselle. Nous sommes… un groupe d’amies vivant dans une maison, sans mari et sans enfants… »

« Oh. »

Ravness réfléchit un instant avant d’écarquiller les yeux. En baissant d’un ton, elle rapprocha légèrement sa tête de l’oreille de la jeune femme et dit dans la confidence.

« Vous êtes homosexuelles, c’est ça ? »

« Non ! Diable non ! » s’exclama-t-elle presque furieusement. « Nous sommes des… » Elle se rapprocha elle aussi et murmura à son tour : « prostituées. »

« Ah. »

Ravness s’éloigna légèrement et fronça les sourcils en regardant le vide. C’était… tout à fait sordide.
Elle réfléchit un instant avant de s’adresser à la femme d’un ton dur.


« L’église est au courant ? »

« Comment ? Pourquoi aurais-je été le raconter à l’église ? »

« … Pour vous confesser, au hasard. »

Il y eut un silence et finalement… la prostituée se leva dignement et laissa derrière elle une invective : « Je pensais que vous n’étiez pas là pour juger. »

Ravness la vit s’en aller… Il était vrai qu’elle avait fait une erreur en promettant de ne pas juger. Elle ne pouvait s’empêcher de le faire en toutes circonstances. Depuis qu’elle était entrée ici, songea-t-elle en regardant les alentours, elle avait jugé la moindre chose éprouvée durant sa visite.
Néanmoins regrettait-elle ? Non. Toutes ses critiques étaient justifiées et pieuses.
Ce monde était celui où elle avait grandi. Un monde sans cabaret, où la prostitution était proscrite, où seuls les désaxés fréquentaient les tavernes et dont Notre-Dame était le centre spirituel. Était-ce la débauche qui s’était répandue dans sa cité ? Elle n’en était pas totalement persuadée. Il y avait quelque chose en elle qui avait changé.

Elle leva les yeux, soupira d’expiration et se leva pour rattraper en marchant à pas rapide la prostituée qui était déjà au seuil de la porte. Ravness attrapa son bras et d’un ton neutre s’adressa à elle.


« Je suis désolée, peut-on continuer en oubliant ce qu’il s’est passé ? »

« Plus de jugement ? Vous promettez de m’aider ? »

« … Je ne promets pas de ne pas vous juger mais je vous aiderai. »

Quelques minutes plus tard, les deux femmes étaient assises à la même place, un vert de citronnade en main.

« Bien. Racontez-moi. Toutes vos collègues ont disparu cette nuit, donc. »

« Oui. Et j’ai appris que toutes les mères de tous les mondes ont elle aussi disparu donc… »

Ravness acquiesça et essaya d’imaginer la suite par elle-même… La suite la plus horrible qu’elle puisse imaginer, soit l’abandon des nouveaux nés devant les marches de sombres inconnus, sans aucun regret de la part de la mère naturelle.

« Ce serait possible. Mes amies sont toutes passées par là. Nous… les déposions en toute illégalité devant les portes de la cathédrale. »

Elle ne put cacher son dégoût mais se retint de prononcer quelque réflexion. Néanmoins, quelques secondes après la révélation, une évidence vint frapper la jeune femme. Toutes les mères avaient disparu… Toutes, même celles qui n’ont pas été des mamans.

« Bien. Vous ne pouvez avoir d’enfant ? »

« L’histoire n’est pas très amusante mais en résumé, non. »

« D’accord. Vous les avez entendues se lever ? »

« Oui. Elles ont fait beaucoup de bruits. Vous comprenez, c’est une petite maison en bois. Cinq personnes qui se lèvent en même temps et qui sortent, ça se remarque. »

« … Vous les avez suivies ? »

« Non… j’avais trop peur. J’ai demandé à l’une d’entre elles où elles allaient toutes. Elle n’avait pas l’air dans son état normal. Elle m’a dit d’aller me coucher et m’a dit qu’elles allaient revenir. D’habitude on a aucun secret l’une pour l’autre, ça fait plus de six ans que nous vivons comme une famille. »

« Je vois. Merci beaucoup pour ces renseignements. »

« Je vous en prie, j’espère que vous pourrez les retrouver. »

Une nouvelle fois, Ravness vit une de ses interlocutrices s’enfuir rapidement… tandis qu’elle réfléchissait au sens de tout cela.
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Natsu regarda s’éloigner le père et l’enfant avec un léger pincement au cœur. La disparition des mères ne l’avait pas grandement affecté, il ne se sentait même absolument pas concerné par l’affaire puisqu’il n’avait plus de mère. Mais il ne pouvait pas s’empêcher, en cet instant, de frémir intérieurement en s’imaginant à la place du jeune enfant.

Mais il chassa ces idées de son esprit, il fallait rester concentré sur cette affaire afin de retrouver les maternels, et d’empocher la récompense pour ses services….et aussi pour que les enfants ne se sentent plus seul….ouai…les enfants….encore un pincement au cœur…

Vite il lui fallait faire quelque chose avant de ne se remettre à broyer du noir. Heureusement, le Panda géant proposa de se séparer pour interroger le plus de personne avant de s’en allez de son côté. Il était sacrément dynamique cet hybride ! Malgré son apparence bedonnante il bougeait vite et bien. De quoi donner un coup de fouet au Mercenaire pour se motiver à son tour à reprendre les questionnements.
Après avoir ranger ses affaires dans son sac à dos, le jeune homme aux cheveux roses s’en alla alors en direction de l’estrade, là où il avait auparavant vue ce fameux Boulanger plein de joie…Elle lui avait dit quoi à son sujet déjà la serveuse ?....Ah oui : C’est un connard.

Des types que l’on pouvait traiter de tous les noms d’oiseaux, il y en avait des tonnes à Port Royale, ça n’allait pas dépayser le Mercenaire en allant lui parler. Et puis, les plus grands fêtards ont tendance à parler plus que de raison quand ils ont bien bue. Si celui-là ne déroge pas à la règle il sera facile de récolter suffisamment d’information pour être capable de savoir jusqu’à quel âge il a arrêté de pisser au lit.

Après s’être faufiler jusqu’à sa destination, non sans avoir poussé involontairement quelques personne sur son chemin, le Chasseur Ardent put pleinement contempler le fameux Boulanger. Et il fallait dire ce qui était, il n’avait absolument pas la dégaine que l’on pouvait connaitre d’un boulanger : Il était massivement grand…au moins deux têtes de plus que le Consul Stormstout, et pratiquement aussi large….Sauf que lui c’était que du muscle. Il était chauve et on pouvait facilement voir une large balafre sur le sommet de son crâne en forme de croix. Il était vêtu d’une chemise jaunie par la crasse et le temps dont les longue manches étaient retroussé jusqu’aux coudes, ainsi qu’un d’un large pantalon noir qui venait se terminer dans d’imposantes bottes en cuir renforcées.
Il respirait la joie de vivre et empestait l’alcool. Le nombre de verre à sa table battait des records à côté des autres clients du moment que Natsu pouvait observait tout autour. D’ailleurs, ce n’était pas uniquement la différence de boisson qu’il pouvait observer entre cet homme et ses voisins. Ces derniers semblaient fous de colère à son encontre, lui lançant par moment de rapides regards noirs quand il était trop occupé à boire ou à chanter, avant de se détourner de son attention pour qu’il ne devine pas leurs intentions.

Cela ne faisait aucun doute pour le Mercenaire, ce colosse leur inspirait la peur. Mais en même temps, ses agissements leur inspiraient la haine. Et malgré cette colère, aucun ne semblait être capable de tenir tête à cet homme. Aucun ne parvenait à trouver le courage nécessaire pour lui imposer le respect  et le calme que tous cherchaient afin de d’oublier leur malheur.
Ces types n’ont vraiment pas de tripes pour ne pas être capable d’affronter leur peur dans ce genre de moment. A Tortuga, tout cela aurait terminé en bagarre générale depuis bien longtemps. Et au final, tout le monde serait devenu copain comme cochon et se serait affalé par terre entre gens civilisés….Ils sont vraiment mou dans le coin !

Le jeune homme aux cheveux roses se rapprocha alors nonchalamment du Boulanger avant de faire comme il l’avait retenu du Consul pour se présenter.

- B’jour m’sieur ! J’suis Natsu...Natsu Dragneel ! Du Centurio…J’suis Mercenaire !
- Ho ça alors ! s’exclama fortement le Boulanger tout sourire, enfin quelqu’un qui vient m’parler ! Tu viens boire un coup avec moi mon gars !
- Ouai pourquoi pas ! lui répondit le Chasseur Ardent en se disant que cette conversation démarrait plus facilement pour l’instant. Merci bien !
- HEY ! Sifflat-il à l’adresse d’une serveuse. A boire pour mon nouveau copain ! Puis il s’adressa à Natsu. Alors tu viens faire la fête toi aussi ? C’est un beau jour de liberté qui nous attend mon gars.
- La fête ? j’croyais que c’était plutôt un enterrement vu la tronche des gens…
- Un enterrement c’est aussi une fête ! on dit au revoir aux personnes qui nous casseront plus les pieds ! c’est aussi simple que ça !
- J’ai pas souvenir que mon dernier enterrement se soit passé comme ça….
- On s’en fou, trancha gaillardement le Boulanger. Buvons jusqu’à plus soif ! j’te paye la première tournée ! et toi tu m’paye les autres.
- De quoi ! s’emporta soudainement le Mercenaire avant de se calmer tout aussi rapidement. Il ne devait surtout pas exploser maintenant, cela risquerait de ruiner l’image de ses collègues et du Centurio….hum…J’préfère me payer mon verre….Et en même temps j’voudrais vous poser quelques questions.
- Ça marche ! J’t’écoute mon gars !
- Vous avez une maman qui à disparut ?...enfin une femme qui à disparut….Non attendez…Est-ce que votre femme est une maman qui à disparut ?
- Disparut ? le Boulanger se mit à rire à gorge déployée. Ma bonne femme à pas disparut, elle s’est tirée ailleurs ! Et bon vent pour elle ! c’était une bouche en trop à nourrir de toute façon.
- De…quoi ? j’ai rien comprit !
- Ma femme est une incapable ! elle est pas fichu de m’aider correctement pour le boulot, et elle a même pas été capable de me pondre un mioche acceptable ! il est pire qu’une gonzesse ! Elle a enfin comprit qu’elle avait plus rien à faire chez moi, alors elle s’est fait la malle !
- Ah…donc elle vous a quitté….
- Tout juste ! et cette feignasse n’a même pas mis les formes non plus…remarque je m’attendais même pas à ce qu’elle en soit capable.
- C’est-à-dire ?
- C’est pas bien compliqué, j’t’explique : j’étais en train de préparer mes fourneaux pour démarrer la cuisson de mes premières baguettes. Et puis cette gourde est soudainement entrée dans l’arrière-boutique sans que je l’entende arriver. Déjà qu’à cette heure-là elle met trois plombes avant de me rejoindre pour m’aider, là pour une fois elle était à l’heure. Et là elle me dit qu’elle doit allez quelque part, genre chercher un truc qu’elle a perdu. Alors moi je lui fais remarquer qu’elle a du taff à remplir, et que c’est tant pis pour ça poire, qu’elle avait qu’à faire attention à ses affaires. Et tu sais ce qu’elle me répond cette ingrate ?


Natsu hocha de la tête en signe de négation.

- Elle me répond qu’elle aurait dû faire attention quand elle m’a rencontré ! Tu le vis ça putain ! J’lui ai tout donné à cette garce et elle me parle comme ça ! Alors là j’ai vue rouge ! j’l’ai attrapé et j’l’ai aidé à sortir à grand coup de pied au cul ! j’en ai profité pour lui balancé deux trois truc à elle que j’avais sous la main puis j’l’ai envoyé ce faire voir. Soudain, la bonne humeur du Boulanger disparut pour laisser place à de la perplexité. Et là elle s’est relevée presque comme si c’était rien malgré son écorchure au front, et elle m’a regardé avec des yeux bizarres...c’était comme si elle me fixait…mais sans me voir….Puis elle est partie. J’arrivais plus à détacher mon regard d’elle, c’était comme si elle m’avait lancé un sortilège…Lorsqu’elle à disparut de mon champ de vision, j’ai fini par retrouver mes esprit et j’suis vite retourné m’occuper de mon travail. J’me disais qu’elle reviendrait c’te cruche….elle saurait pas se débrouiller toute seule, et puis elle à nul par ailleurs où allez.
- Alors elle est revenue ?
- J’ai pas dit ça abrutit lâcha-t-il en ricanant ! si c’était le cas j’serais pas là à m’amuser. Lorsque j’ai entamé mes livraisons, j’ai appris un peu partout que plein d’autres bonnes femmes c’étaient tirées. Et même qu’on en avait vue prendre des vaisseaux Shin-Ra…Du coup, cette andouille c’est vraiment barrée ! et moi j’me retrouve de nouveau célibataire…tranquille, et sans bonne femme dans mes pattes ! M’enfin il me reste encore l’autre couillon qui me sert de mioche.
- C’était à quelle heure ? Demanda Natsu de façon étrangement impassible.
- De ?
- Le départ de votre femme de votre maison….c’était à qu’elle heure ?
- Vers trois heures du matin
- Et vous pensez qu’elle a pris un Vaisseaux Shin-Ra ?
- J’espère pour elle ! ragea le colosse. Avec le coup qu’elle m’a fait, si jamais elle revient je lui refais le portrait !


Natsu continua de fixer le Boulanger de la même manière impassible, clignant lentement des yeux à la manière d’un animale qui fixe une proie. Il semblait réfléchir à quelque chose de profond, et de difficile. Et puis son choix se finalisa.

L’instant d’après, le brouhaha de la foule rassemblée dans le Moulin Rouge couvrit le bruit du coup de poing du jeune homme, mais le fracassement d’une table située quelques mètres plus loin sous le poids du Colosse fut suffisamment fort pour se faire entendre dans tout le cabaret. Des pichets d’alcools se renversèrent un peu partout tandis que de nombreuses voix de stupeur s’élevèrent de-ci et de-là. Le Boulanger, quant à lui, avait la mâchoire déformée par la force du coup, et se retrouvait gisait inconscient en plein milieu de l’amas de bois brisé.

Lorsque l’Anthropomorphe bleu de l’entrée rappliqua en toute hâte pour savoir ce qu’il s’était passé, Natsu répondit simplement que le Boulanger avait voulu s’en prendre à lui sous l’emprise de l’alcool, et qu’il s’était tout simplement défendue. Il invita même le Portier à demander aux autres clients s’il ne le croyait pas. Et lorsque le félin géant posa un regard interrogateur aux autres personnes alentours, celles qui avaient réellement vu la scène  ne démentirent pas les propos du Mercenaire…Par peur ou par respect, on ne pouvait pas le deviner.

Le Portier demande alors à deux de ses collègues en costume d’emporter le Boulanger pour qu’il se fasse soigner, et promis à Natsu qu’il allait dorénavant le surveiller de près. Mais avant qu’il ne retourne à son poste, le jeune homme lui agrippa le bras afin de lui poser une simple question.

- Dit voir, t’aurais pas entendu des histoires comme quoi certaines des mères disparues auraient pris un vaisseau de transport Shin-Ra
- Kimahri entendre et voir beaucoup de chose, répondit le Ronso après plusieurs secondes de suspicions. Mais Kimahri pas entendre ce genre de chose.


Puis le Félin géant s’extirpa de la prise du Mercenaire pour retourner à son poste, sans oublier de regarder par-dessus son épaule de temps à autre pour surveiller ce jeune homme perturbateur qui était en train de pester intérieurement. Cette histoire d’enquête allait être véritablement compliquée. Il se retrouvait désormais avec des informations qui lui retournaient le cerveau. Et cela n’allait probablement pas continuer en s’arrangeant. D’autant plus que son excès de zèle risquait, désormais, de rendre plus difficile ses interrogatoires.

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Le bruit des tables cassées ne passa pas inaperçu dans la salle du Moulin Rouge, et pour cause, c’était plutôt rare qu’un client du cabaret en arrive à ce stade. Des verres cassés ou des clients trop enthousiasme, c’était chose courante ! Et ne prenons pas en compte la St Patrick, la centaine d’ivrognes ayant franchi les portes à double battant était prêt à raser l’établissement et ne figure pas sur la liste des évènements courants. J’eus à peine le temps de quitter Adèle que je remarquai l’origine du bruit et distinguai un homme plutôt imposant baignant dans les débris, et en vis-à-vis de lui, le mercenaire toujours assis sur sa chaise comme si de rien n’était.

Je n’avais aucune idée de ce qui s’était réellement passé, cependant, une pointe de colère me montait au museau. Ce n’était ni le lieu, ni l’endroit et encore moins le moment pour se battre ou quoi que ce soit d’autre.

Ravalant un peu ma colère, je détournais le regarde en me jurant de poser une question ou l’autre à Natsu une fois que la journée sera finie. Pour le reste, Kimarhi pour parfaitement gérer la situation et il était déjà en train de régler le problème. Bref, vous l’aurez compris, je retournais à la tâche et me posais sur différente table du cabaret pour glaner de nouvelles informations. Une heure est passée, une heure à découvrir et à redécouvrir toute la misère du monde. Des maris, des pères, des fils, des filles et j’en passe étaient agglutinés dans bar et racontait toutes leurs histoires. Je relisais mes notes et tentant de regrouper chaque témoignage, un verre à porter de patte pour le réconfort et pour donner du courage pour la suite.

Après plusieurs flèches tracées au crayon à travers mes notes, rassemblent les informations théoriquement utiles et écartant le flot d’ineptie que j’avais pu entendre durant les interrogatoires… Je pouvais en tirer les informations suivantes : les mères ont disparu entre dix heures du soir et quatre heures du matin, elles se sont dirigées jusqu’à la station Shin-Ra, leurs compagnons ou amis juraient qu’elles agissaient différemment de d’habitude quand ils avaient réussi à aligner plus de trois mots, elles ne sont pas parties avec de gros bagages ou elles n’ont pas pris le temps de s’habiller et ne semblait pas agir bizarrement aux yeux des personnes en ayant croisé durant la nuit.

Aussi, un homme jurait qu’elles se baladaient toutes nues ! Mais ce devait être seulement le fruit de son imagination, vu la force avec laquelle il levait le coude.

En bref, je n’avais pas l’impression d’avoir spécialement avancé dans l’enquête, mais plus d’avoir servi de prêtre pour toutes les âmes en peine de la Citée des Rêves, ou plutôt de tireuse pour les ivrognes venus se rincer la gorge. Nonchalant, je me relevais de ma place et me dirigeais vers le bar pour me poser à l’endroit où j’ai attendu le mercenaire plus tôt ce matin. Je regardais Dolly et lui demandai une nouvelle mousse ainsi qu’un petit bol d’apéritif pour passer le temps. De ma position, les deux autres ne devraient pas me manquer et comprendrons que j’en ai fini de mon côté, du moins, que je ne suis pas prêt à retourner dans la salle et affronter de nouveau la tristesse des maris et des enfants.

D’ailleurs, est-ce que j’allais recevoir une réponse de mon père, ou je retrouverais le visage de ma mère au bout de cette enquête ?



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Entre toutes les discussions qu’eut Ravness  résonna un impitoyable silence. Ce dernier avait étouffé de toute son angoisse la première lettre, le moindre mot, et la dernière phrase. Si Ravness en apprenait un petit peu plus à mesure de ses conversations avec ceux restés derrière, il devint difficile de ne pas mélanger les visages, de ne pas confondre les émotions. Il était moins question de mémoire que d’anonymat. Ces personnes venaient à elle pour confier un moment de leur vie. Elle ne les avait jamais vus et ne les verrait plus jamais. Tout ce qu’elle en connaissait, c’était quelques informations, quelques impressions. Alors il était difficile d’accorder conscience à ces gens et consistance à leurs dires.

Mais elle avait appris. Elle n’était pas un fin limier pour autant mais elle trempait dans une ambiance de crime depuis trop longtemps pour ne pas en avoir retiré quelque chose. Or son vécu lui avait appris que de plusieurs cas, l’on ne fait pas une généralité. Si les trois premiers avaient décrit une situation semblable, le quatrième pouvait apporter un petit quelque chose, un détail. Ce détail-même qui donnerait une direction à la suite de l’enquête.

D’où sa présence ici. La rigueur était ce qu’elle pouvait apporter à une communauté, à cette congrégation entre les groupes pour le sauvetage des mères du monde entier.

Après avoir bu quelques boissons sucrées accompagnées de l’interrogatoire de quidam, Ravness se leva derechef et marcha jusqu’à une table isolée. Le Moulin Rouge était, lorsqu’elle était entrée, triste mais animé. Il y avait un effort, il y avait un espoir. La nouvelle de la disparition était aussi fraiche que l’enquête balbutiante aussi pouvait-on tout espérer. Quelques heures étaient tout ce que l’on pouvait supporter avant de rapidement en venir à une lancinante réflexion : Et si ?...

Car à cet instant, lorsque le labeur du jour connut sa fin, Ravness constata un Moulin Rouge qui était triste, simplement et uniformément triste. Débordant de fatigue, chacun était forcé d’être un peu plus proche de ce qu’il était réellement. Le mercenaire était un mercenaire, et la coqueluche était une coqueluche.
Trouvant une table vide, elle chercha quelques instants la personne susnommée et se dirigea vers le bar. Arrivée là-bas, s’asseyant sur un des sièges elle s’adressa d’une voix claire et d’un ton neutre au gigantal hybride.


« Tous les soldats que j’ai entraînés et qui ont cru pouvoir marier leur profession à l’alcool s’y sont perdus. »

Ravness sortit huit munies de sa bourse qu’elle tendit à la serveuse.

« Une citronnade avec un glaçon s’il vous plait. »

En attendant d’être servie elle se tourna vers l’hybride, dirigeant par la même occasion ses jambes vers lui.

« Ce n’est pas une question d’endurance. Si vous étiez seulement un brasseur, vous auriez raison de faire ce que vous faites, de boire à foison. Mais vous êtes un consul et vous vous rapprochez un tout petit peu du quotidien d’un soldat. Or c’est une profession où l’on voit beaucoup de malheur. »

Un petit sourire moqueur se dessina sur le visage de la jeune femme  alors que ses yeux croisaient ceux de l’ursidé.

« Mais pas seulement. Il y a la corruption des autorités… Les mensonges, les manipulations. Il y a aussi le fait d’être tenu au silence. Pour une personne normale, c’est éprouvant. Pour une autre ivre morte, c’est une guerre perdue d’avance. L’on ne peut supporter autant d’émotions saoul que sobre. »

En effet, elle était assez douée pour juger. Ravness prit son verre et en but quelques gorgées.

« Je suis prête à partager mes informations. Je m’en irai après avoir entendu les vôtres. »
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Bordel de m…….Une heure…Une heure à parler et à répéter les même questions en boucles…Une heure à attendre les mêmes réponses, avec quelques variantes par moment….Une heure à tourner en rond. Même la dernière information au sujet de mères pouvant être partie en direction des moyens de transports de la Shin-ra ne lui avait pas grandement servie, personne ne semblait être au courant de cette information…Peut être que cela n’avait été qu’une situation exceptionnelle au milieu de toute cette affaire, et qu’il empruntait un mauvais chemin.

Le Mercenaire était arrivé dans ces lieux avec l’idée et l’envie de faire un travail correcte et bien loin de ses habitudes destructrices et des champs de batailles qu’il affectionnait tant. Il voulait mûrir et devenir apte à faire plus que simplement combattre. Comme le lui avait expliqué Fred, ce n’était qu’en faisant des choses auxquelles il n’était pas habitué qu’il gagnerait une plus grande expérience.
Mais maintenant, il était en train de se rendre compte qu’il avait probablement mit la barre trop haute. Entre les personnes qui ne parvenaient pas à aligner deux mots sans qu’ils soient incompréhensibles, celles qui ne daignaient pas le regarder voir lui répondre en restant enfermé dans leur chagrin ou leur alcoolisme, ou celles qui avaient pris peur après avoir assisté à son excès de zèle - sans compter son manque de chance qui lui faisait questionner des personnes que le Consul ou la Guerrière de la Lumière avaient déjà interrogés- Et il se retrouvait avec légèrement peu d’information supplémentaire par rapport au début de cette enquête.

Le plus tard qu’il ait apprit pour la disparition des mères était trois heure du matin, quand à la dernière fois qu’on les avait vu la veille, c’était aux alentours de neuf heure et demi du soir…ça faisait une plage horaire super importante. Mais même si Natsu avait pu obtenir des informations plus précises quant à l’heure précise des disparitions, il n’arrivait quand même pas à comprendre la logique ou le lien qu’il pourrait y avoir dans ces disparitions….Pourquoi uniquement des mamans ? Qui pourrait avoir envie d’enlever des mamans ? Un fétichiste des mamans ? Une ou plusieurs personnes en manque de mères ? Genre comme les garçons perdus du Pays Imaginaire ?..... Rhaaaaaaaaa ! Le Chasseur Ardent avait envie de retourner sa table et de déclencher une bagarre générale rien que pour se changer les idées. Mais ici c’était pas le Centurio, et une seule chaise cassée devait sans doute couter un bras….alors une table n’en parlons pas.

Il bouillonnait lentement de frustration à l’idée de ne pas pouvoir aider grandement dans une telle affaire. Attablé seul, griffonnant dans les bordures de ses papiers sur lesquels il avait noté les quelques informations qu’il avait recueilli, fulminant au sens propre comme au figuré…non sérieusement, y’avais de la fumée qui s’échappait de ses oreilles par moments en même temps qu’une vague de chaleur se faisait ressentir tout autour de lui.

Alors qu’il cherchait un moyen quelconque pour se défouler mentalement - le dessin ne lui réussissait pas - une voix sur sa gauche l’interpela.

- Hey gamin ! fit timidement un vieillard crasseux et vêtu de façon miteuse assis à la table voisine

Mais le Draconicus n’y prêta pas attention immédiatement, il était trop prit dans ses pensées pour une fois et il risquait probablement un nœud au cerveau.

- Hey ! Gamin ! reprit le vieillard plus autoritaire en donnant une claque sur le bras de Natsu. Ce qui cette fois eu le bénéfice de le faire réagir en tournant un regard surpris dans sa direction.
- Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que tu veux le vieux ?
- J’t’ai entendu parler aux types qu’étaient à cette table juste avant. Tu parlais de bonne femme qui prendrait des vaisseaux Shin-ra ?
- Ah ouai…. non…Ç’est juste être une femme qui a quitté son abruti de mari…


Le vieillard voulut parler, mais d’abord, il s’assura que personne ne l’observait, comme si il se sentait surveillait. Ensuite il rapprocha sa chaise du Mercenaire pour se permettre de chuchoter sans risque.

- Moi j’ai vue des choses ! des choses qui te feraient avoir des cheveux blanc avant l’âge de la retraite gamin !
- Hmmm…hmmm répondit le Chasseur Ardent à moitié à l’écoute….ça risquait de devenir une histoire de vieux fou sénile.
- Tu crois à la mort gamin ?
- On meurt tous un jour j’ai envie de dire….écoute le vieux j’ai pas mal de boulot là en fait et je…
- Et ben moi j’l’ai vu la mort gamin ! l’interrompit le vieillard en lui empoignant solidement le bras. Une armée de femmes qui déambulait dans les rues, silencieuse et froide. On aurait dit des spectres dans la brume. Elles marchaient toutes ensemble dans la même direction, le regard fixé droit devant elles. Elles faisaient même pas attentions aux pauvres mortels comme moi qu’elles croisaient. J’étais assis par terre, comme d’habitude, à la sortie de ces parking de la Shin-ra….il passe beaucoup de monde par-là ! ça aide pour les affaires. Fit le vieillard en souriant à pleine dent jaunâtre….enfin pour le peu qu’il lui restait.
- Des…spectres…fit le Mercenaire aux cheveux roses en ouvrant de grand yeux.
- Ouai gamin ! des vrais de vrais ! elles sont toutes venues les unes à la suite des autres. Et elles ont pris un billet…Pis elles ont attendus qu’un vaisseau n’arrive, et elles sont partie…ça a duré comme ça pendant….trois bonnes heures. Et moi, j’m’étais planqué, j’avais le sang glacé, les cheveux hérissé…j’pouvais plus bouger….C’était la mort gamin ! Et toutes ces pauv’ femmes allaient au purgatoire.
- Où ça ?
- Le Purgatoire gamin ! j’ai vue pratiquement toutes les femmes de la ville passer devant moi. Y’en avait des sainte, et d’autre peu recommandable comme ces catins…Pour sûr qu’elles partaient toutes pour être jugées par le bon dieu.


Le Chasseur Ardent était désormais en proie au doute. Il avait l’habitude des légendes de ce genre dans les Mers des Caraïbes, rien ne pouvait dire que ce type ne disait pas n’importe quoi…mais rien ne disait non plus qu’il fallait le croire. Pourtant, quand il se mit à repenser à ce que le Boulanger lui avait raconté plus tôt au sujet de sa femme, quelque chose en lui pencha pour écouter d’avantage ce vieux clochard.

- Et ensuite ? Il s’est passé quoi ?
- Ensuite….j’me suis enfuie le plus vite que j’ai pu  une fois que la dernière de ces bonnes femmes est entrée dans le vaisseau ! j’suis allez me planquer à Notre-Dame pendant toute la matinée, j’me suis confessé au prêtre de toutes mes mauvaises actions et j’ai prié pour mon âme. J’viens à peine d’arriver pour me prendre un café….l’alcool c’est pêché d’après le seigneur…j’vais plus le contredire maintenant…
- OK…..merci pour l’info le vieux. Tout en se levant, Natsu déposa une dizaine de munnies sur la table avec un fin sourire. Tu pourras te payer plusieurs café avec ça !


Puis le Draconicus se mit à chercher le Consul du regard. Il le vit en train de converser au bar avec la Guerrière de la Lumière. Trop empressé par la transmission de ses informations plutôt que soucieux de son état de santé si il venait à faire face à la femme aux cheveux argentés, Natsu ne perdit pas une minute pour les rejoindre en évitant de bousculer trop de personne sur son passage. Si ce que disait le vieux était vraie, et que ces femmes étaient les mères disparut de cette façon…Alors il y avait du divin dans l’air, et la dernière divinité macabre dont il a entendu parler c’était au Colysée de l’Olympe !

- Hey Nounours ! Finit-il par formuler complétement surexcité quand il arriva enfin à destination…Tellement excité qu’il ne fit pas attention au pied de la chaise qu’un client venait soudainement de reculer pour mieux s’installer. Résultat, le Mercenaire se prit ses propres pieds dedans et trébucha lamentablement par terre la tête en avant entre le Consul et la Lumineuse

La douleur n’est rien par rapport à la honte….

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Le verre à la main, l’esprit noyé dans les questions. J’ignore depuis combien de temps je restais assis sur mon tabouret à boire, attendre les autres ou une réponse. Pas la peine de compter les verres vides devant moi, Dolly reprenait chaque verre vide afin de les astiquer avec frénésie et les ranger sur le présentoir au-dessus du comptoir. Finalement, une voix m’extirpa du flot d’ignorances dans lequel je me noyais, tournant le regard, je reconnus la femme à la chevelure argentée. Dans une moue de fatigue mêlée d’un soupir, j’écoutais ses dires jusqu’à ce qu’elle s’assoie et se dise prête à partager ses informations. Je posai mon verre et m’étirai de tout mon long, faisant craquer mes coudes ainsi que le bout de mes doigts, avant de répondre à la dame.

Je serais d’accord avec vous, si je n’étais pas avant tout un brasseur. Il m’arrive de soutenir les gardes du Consulat dans leurs affaires, mais c’est bien trop rare pour penser que je fais partie de leurs rangs. Pas la peine de tergiverser des heures, je suis ravie que nous puissions partager nos informations sur les disparitions.
Je plongeai ma main à l’intérieur de mon gilet et sorti le papier sur lequel je griffonnais depuis tout à l’heure. Un poil chiffonné, je le posais contre le bar et l’aplatissais de ma main avant de me racler la gorge et partager ce que j’avais réussi extirper de chaque témoignage.

Uhm… Déjà, on peut déduire que la plupart des disparitions ont eu lieu durant la nuit. Entre dix heures du soir et quatre heures du matin, je n’ai eu que peu de personnes ayant vu les femmes partir plus tôt ou plus tard.
Je relevais mon regard vers la dame, les paupières mi-closes, attendant une réaction de sa part avant de continuer. Malheureusement, avant que l’un d’entre nous ne puisse prononcer le moindre mot, Natsu fit une entrée fracassante en chutant entre nous deux, face contre terre. Un long silence gêné s’installa avant que je me décide d’aider le Mercenaire à se relever et lui tendit un tabouret pour qu’il se joigne à nous.

J’espère que ça ira pour ta tête… Enfin, nous avions déjà commencé avec notre compatriote de la Lumière, je signalais simplement les horaires de disparition. Entre dix heures du soir et quatre heures du matin.
Je ne prêtais pas attention aux réactions des autres, regardant de nouveau ma liste et prononça une nouvelle de mes déductions.

Ah ouais ! Elle n’avait pas de bagage avec elle, toutes les affaires personnelles sont restées chez les disparus. Aucun nécessaire de toilette ou simplement de vêtement de rechange. Bizarre non ?
Je relevais mon regard vers mes collègues d’un soir, attendant la moindre réaction ou une autre proposition à faire.


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Ravness baissa les yeux sur le comptoir lorsque le consul eut fini de parler. Il n’avait pas découvert d’éléments particulièrement inédit à ses yeux, ce qu’elle trouva somme toute assez décevant. Peut-être n’avait-il pas tout dit de ses constats et de ses hypothèses, ce qu’elle n’écartait pas, mais pour l’instant il y avait assez peu à se mettre sous la dent parmi ces quelques remarques. Nonobstant la situation, elle ne pouvait blâmer personne. La situation était plus qu’étrange, elle était surnaturelle. Pour cette raison, elle regrettait peut-être l’absence d’un magicien ou d’une personne suffisamment bercée dans les mystères de la magie pour les renseigner sur la cause de ces disparitions. La garde de la lumière avait découvert il y a quelques semaines quelques capacités magiques mais n’y connaissait même pas assez pour faire semblant de comprendre… et le consul semblait être un artisan débrouillard mais pas vraiment un sorcier.

Certes il y avait Natsu Dragneel, le mercenaire qu’elle avait clairement vu embraser tout un couloir avec ses seuls poings… mais elle n’arrivait pas à l’imaginer capable d’expliquer sa propre magie… Alors la magie d’un autre ?

La générale acquiesça en guise de réponse au brasseur.


« Il m’était évident et connu avant d’arriver ici que les mères avaient été visées. Et je dis bien visées sans prendre trop de risques. C’est… une sorte d’enlèvement… jamais vue jusqu’ici. Des épouses et mères heureuses ont quitté leur foyer durant la nuit sans raison. »

Elle repensa à la jeune fille nommée… était-ce Victoria ou autre chose ? Ravness avait dû ranger cette information dans un coin de sa mémoire. Quoi qu’il en soit, cette petite avait joué et fait ses devoirs avec sa mère la veille… tout comme un nombre incroyable de maris se retrouvaient désemparés par la disparition d’une épouse ou d’une mère, parfois les deux, adorées.

« Sans parler de femmes ne s’étant jamais occupées de leurs enfants, ne les ayant même jamais vu grandir. Cet enlèvement visait toutes les mères biologiques, non seulement les mamans. »

C’était la plus tangible des informations qu’elle avait collectées ce soir-là. Le reste n’était que spéculation.

« Les témoins interrogés m’ont décrit les mères, lors de leur départ, se comportant de manière bizarre. Elles… agissaient autrement que d’habitude, même dans leur discours, et même dans leurs gestes. J’en veux pour preuve un témoignage qui m’a troublée. »

Ce dernier était assez récent et n’avait d’intéressant que ce fait. Le mari s’était réveillé seul dans son lit et n’avait donc pas assisté à l’enlèvement.

« Une mère de famille est partie en robe de chambre en laissant sa croix en argent sur sa table de chevet. Et je suis prête à parier que c’est le cas de toutes les femmes disparues. Une femme ne dort pas avec un médaillon… elle risquerait de le casser ou de simplement s’emmêler les cheveux dedans. Mais ce pays reste très croyant et si une femme enlève toujours sa croix avant d’aller se coucher, elle la remet au réveil par habitude. Le fait qu’elles semblent être parties sans y être forcées physiquement peut nous… laisser croire que ce n’était pas un enlèvement mais leur comportement anormal auprès de leurs proches ainsi que l’abandon d’années entières de conviction religieuse me font appeler ça un rapt à échelle mondiale. »

Général Primus, une fois ses observations décrites, regarda à tour de rôle le consul et Natsu, à qui elle daignait parler depuis son retour assommant de ridicule.
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Tout en se massant le front avec une mince grimace, Natsu remercia le Consul d’un hochement de tête pour son soutient avant de s’assoir mollement. L’avantage de sa chute lui avait valu de se calmer le temps que le Panda et la guerrière de la Lumière fassent part des informations qu’ils avaient récolté.
Visiblement, la plage horaire des disparitions étaient pratiquement la même que ce que le Chasseur Ardent avait appris de son côté, tout comme le comportement différé des disparues. Mais rien ne permettait encore d’expliquer pourquoi toutes ces femmes avaient décidé dans un même élan de partir pour tout laisser derrière elles, ni même pourquoi il s’agissait uniquement de mamans.

- Peux être, fit encore mollement le Mercenaire après s’être gratté l’arrière du crâne….Peut être qu’elles avaient organisées toutes ensemble de se prendre un congé entre fille…un peu comme des vacances…histoire de décompresser de la vie de mère…

Non…ça ne pouvait pas être d’aussi….bête. Et même si il aurait pu s'agir de quelque chose de ce genre, leur comportement n’aurait pas pu être aussi « détaché ». Elles laissaient tous derrière elles sans rien dire, même pas un bikini pour aller bronzer sur la plage !

Natsu n’était pas religieux, mais il se disait que l’argument de la guerrière aux cheveux argentée devait avoir de l’importance. Cette histoire d’abandon soudain de conviction religieuse ne pouvait pas être seulement le résultat d’une volonté de repos. C’était comme si lui décidait de partir du jour au lendemain pour faire on ne sait qu’elle folie en laissant son écharpe en écaille de côté….Il n’oserait jamais sans débarrasser. Alors en imaginant que la croix de cette bonne femme ait autant d’importance à ses yeux, il est très peu probable qu’elle l’ait laissé volontairement. Pareil pour toutes les autres femmes qui ont abandonné tous ce qu’elles avaient pour partir.

- …Non oubliez. Reprit-il en faisant mine de balancer sa main en arrière, comme pour se débarrasser de cette mauvaise idée qu’il venait d’avoir avant de continuer sur une autre lancé : celle de partager ce qu’il avait appris. J’ai entendu par un clodo qui dit les avoir vues, elles avaient toutes l’impression d’être des…fantômes…genre silencieuses, froides et inexpressives. Sauf que…

Le jeune homme aux cheveux rose se pinça la lèvre inférieur, cherchant ses mots pour exprimer son ressentit.

-…Sauf que je connais bien les morts et les monstres en tout genre ! J’viens d’Halloween ! Et là-bas j’peux vous garantir que même si la plupart ont rien dans la poitrine, tout le monde respire la joie de vivre et pête le feu ! Elles sont pas mortes ! L’ambiance serait pas la même si c'était le cas, j'peux vous le garantir…Mais y’a eu quelque chose qui les a fait se bouger. Et même si je sais faire que ça…Le jeune homme claqua des doigts pour se les enflammer instantanément…J’suis presque sûr qu’il y’a de la Magie dans cette histoire.

Tout en éteignant ses flammes d’un revers rapide, le Mercenaire se rappela soudainement du détail qui l’avait fait s’agiter pour rejoindre ses deux compagnons du jour : Celui du lieu de réunion d’une partie des femmes !

- Du coup..., fit-il subitement en se redressant avec son énergie retrouvée et en ayant oublié la prise de tête que risquait d’entrainer une trop grande réflexion sur la Magie et ses différents effets…On pourrait allait parler aux type qui travaillent à la Station Shin-Ra la plus proche ! Le Clodo a dit qu’il avait vu une partie des disparut s’y rendre ! Y’a p’t’être des types qui savent des choses là-bas !

Son regard se baladait rapidement entre le Consul et la Lumineuse pour  finir par se figer dans le vide avec un air idiot

- Et au fait…C’est quoi le Purgatoire ?

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Une patte occupée à tenir mon verre de bière, l’autre à me gratter le sommet du crâne en pleine réflexion par rapport aux théories du Mercenaire et l’envoyée de la Lumière. Il est vrai que la foi religieuse à une place importante dans ce monde, rien que par la présence de la cathédrale et d’autre chose dont j’ignore la réelle signification. Enfin, ne me prenez pas pour le dernier des abrutis !!! Je sais bien que la croix représente un lien d’appartenance à Jésus… Ou Dieu… Un signe de protection ! Voilà, comme ça, je ne m’attire pas les foudres du prête, ou de l’archevêque, j’ai du mal à les différencier.

Enfin, avec les disciples du Sanctum. J’ai eu un aperçu d’une forte foi avec les représentants de cette religion s’installant peu à peu dans les Cités Dorées. Bref, c’est pas le sujet, pas pour le moment du moins. Et si les dires de la femme aux cheveux argentés s’avèrent être vrai, et que nous avons affaire à une série de rapt, j’ai la vague impressions que les actes dont nous sommes victimes dépasse de loin notre entendement. Je déversais le peu de contenu restant dans mon verre en direction de mon gosier avant de prendre la parole de nouveau.

Je pense que vous avez raison Natsu, j’ai du mal à croire que toutes les femmes soient partie en direction de la station Shin’Ra telle des fantômes, que ce soit pour rejoindre Halloween ou même les enfers au Colisée. Et je n’aime pas l’idée d’imaginer que toutes les mères soient mortes.
Je reposais mon verre, directement repris par la serveuse, à la différence qu’elle ne le remplie pas cette fois. Outrée un instant, je me retourne pour voir le visage de la serveuse, le coude gauche posé sur le bar à frotté son pouce et son index d’un air insistant. D’un seul geste, et avant de continuer de parler, je retirais de ma poche une poignée de munnies que je déposais sur la table.

En vérité, la chose qui m’inquiète le plus est que, si nous avons affaire à un rapt, qui serait réellement capable de kidnapper toutes les mères de tous les mondes ? Nous parlons pas de personne disparu entre le chemin du bar et celui de la maison, nous parlons de millier, voir de dizaine de milliers de personne disparues en une seule nuit.
J’attrapais le verre fraîchement servi et le tendis à mes lèvres, c’était le quantième d’ailleurs ? Et réfléchi un instant avant de répondre à la dernière proposition du Mercenaire.

L’idée n’est pas mauvaise Natsu, mais dois-je te rappeler qu’un autre groupe d’individus s’est rendu sur le vaisseau-mère de la Shin’Ra pour récolter d’autres informations ? Notre rôle s’arrête ici, pour le moment du moins.
Je reprenais ma position sur ma chaise et rendis un sourire sincère envers les enquêteurs d’un jour. Ce que nous avons récolté est peut-être mince, cependant, cela devrait suffire à faire avancer les choses et de peut-être pouvoir mettre les pieds sur une piste tangible. Du moins, je l’espère.

Prenez-vous un dernier verre, c’est moi qui régale. Une bien maigre récompense pour toute la tristesse que nous avons eu à affronter aujourd’hui, et en espérant ne plus avoir à subir cela dans le futur.


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Elle haussa les yeux en écoutant le témoignage du mercenaire, consternée par le résumé de ses observations : Les mères qui sont parties de chez elle étaient encore vivantes quand elles marchaient. A vrai dire c’était tellement simple qu’elle n’y avait pas pensé et brusquement, le champ de la vérité s’ouvrait devant ses yeux.

Ravness regarda le consul lui répondre pour tenter de se convaincre qu’elle n’était pas venue à ce bar pour rien… Logiquement, le brasseur mit à plat la plus grande question de cette enquête : l’identité du coupable. Elle pouvait y réfléchir pour l’instant mais doutait d’y trouver une réponse… Jamais elle n’avait vu un être capable de contrôler des milliers de personnes, et pourtant elle avait rencontré d’étranges phénomènes depuis son entrée dans l’armée de la lumière… Une magie capable d’interdire n’importe quoi à n’importe qui, un homme se foudroyant lui-même, des illusions s’inspirant des peurs et des souvenirs les plus douloureux pour provoquer des plus grands dégâts.
Le Général Mokuro, Maître Yen Sid, le régent et le simili, elle avait peut-être rencontré les plus grands mages de la décennie et ne pensait aucun d’eux assez puissant pour exercer ce pouvoir.

Elle écoutait Chen sans toutefois s’enlever de la tête qu’il ne s’agissait peut-être pas de magie. Elle-même était capable d’entrer dans la tête d’un simple d’esprit et de le faire danser si elle le voulait. En temps normal, la générale aurait sans doute partagé cette information mais elle parlait à deux ennemis de la veille et du lendemain. Jamais elle ne prendrait le risque de révéler ses capacités mentales.

Général Primus acquiesça donc lorsque Chen eut fini de parler.


« Notre mission est terminée. »

Et la paperasse allait suivre… Aussi n’avait-elle rien à faire de plus dans le Moulin Rouge et dans la cité des rêves. Tant pis pour ses hommes de camp qui l’attendaient dehors, après une longue soirée passée à attendre, ils allaient quitter aussitôt ce monde sans possibilité de s’y reposer. Ravness voulait remettre ce rapport en main propre au commandement, bien qu’elle ne sût plus qui ce terme désignait vraiment à présent… sûrement Aqua « Pour une lumière qui ne bouge pas. »

Ravness détacha la cape qu’elle avait accrochée à une pièce de son armure et l’enfila, cachant son corps, ne mettant pas sa capuche simplement pour ne pas paraître trop suspecte.


« Lorsque tu mourras, si tu acceptes Dieu tout du moins, ton âme sera purifiée de tes nombreux péchés par le feu. » , prononça-t-elle froidement sans regarder le mercenaire. « Une douleur insupportable pour les plus mauvais d’entre nous. Au revoir, messieurs. »

La jeune femme quitta l’établissement d’un pas très rapide. Une fois dehors, voyant la nuit et ses étoiles, elle chercha quelques secondes ses deux aides de camp, Sang-Bleu et Ambre. Ceux-ci vinrent à elle naturellement alors qu’ils étaient bien camouflés dans les ruelles sombres de la ville de lumière.

« Ça s’est bien passé, Général ? » demanda Ambre d’une voix enjouée mais basse, craignant d’attirer l’attention des gardes sur leur petit groupe.

« Aucun incident à déplorer. On ne se déconcentre pas, nous devons encore rentrer. Nous repartons à Sherwood demain matin, une fois que j’aurai rendu mon rapport. »

Ils commencèrent à marcher. Ravness en tête écoutait distraitement les propos de la sergente qui parlait presque toute seule, l’officier Sang-Bleu n’ayant pas l’air de comprendre chacune de ses divagations au sujet de son identité…
Elle ne se sentait plus garde depuis quelques semaines, disait-elle. Toujours cachée, toujours furtive… vivant dans une tente parmi tant d’autres dans les profondeurs d’un bois immense. Son quotidien ne changeait pas vraiment, toujours composé de tours de garde, d’entraînements et de rapports à écrire, toutefois, selon Ambre, avec cette impression d’être une des dernières survivantes de la terre, vivant de rien et pleurant de tout.

… Et Ravness pensait comprendre. Cela faisait si longtemps à présent que cette guerre avait commencé. Elle ne se souvenait plus de celle qu’elle avait été. Le monde entier semblait avoir changé et, bien que meurtrie, elle avait tenu pour plus de mal que de bien.

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Et nous voilà après un certain temps, voir un temps certain pour le commentaire des missions liés à la disparition des mamans. Si vous vous posiez la question, ce n’est pas que j’avais la flemme… Mais j’avais surtout envie de poste les trois commentaires en même temps ! Aussi, comme j’ai participé à cette mission, vous vous doutez que je ne vais pas me commenter moi-même. Après autant de temps et après relecture, je pense avoir assez de recul sur moi-même pour voir mes propres erreurs et évitez de vous pondre un pavé qui me concerne. Après, si quelqu’un à la coeur de faire un commentaire par-dessus le mien et me faire part de ses impressions, je ne suis clairement pas contre !

Maintenant, commentons !


Pour commencer, je vous dis aussi que je suis assez content de ce rp. Pas que ce soit le meilleur rp de tout le forum, mais je suis réellement satisfait de ce que nous avons fait pour l’évènement et particulièrement pour notre partie. Contrairement à l’équipe charger de récupérer les informations sur les vidéos de la Shin’ra, nous sommes directement en contact avec les victimes de cet évènement, même s’il ne s’agit que de pnj. Et tous les trois, à nos façons, nous avons réagi à ce que nous avions fasse à nous de façon très juste selon nos personnalités respectives. Oui Ravness, même toi, tu étais bien en jugeant les catins ! Et je ne t’oublie pas Natsu, surtout les chaises brisées par ton coup de poing dans la panse du boulanger.

Bon, pas la peine de passer des heures à acclamer les gens, passons aux commentaires personnels !





Natsu Dragneel :

Je ne t’ai connu, d’un point de vu rp, qu’a ton retour récent. Après le ressourcement avec soi-même et tous les trucs de hippie à la Terre des Dragons. Surtout, après ton désir d’éviter de détruire la moitié de la zone dans laquelle tu te trouve… Car oui, j’ai lu certain de tes anciens rp ! Et ici, après la première mission que je t’ai donné, la suite d’exploits au Nouveau Monde et tout le reste, et bien c’est cool de voir un mec qui tente de pas tout défoncer ! Ce genre de maturité anti-destructive que tu instaures dans tes rp, malgré l’accident avec le boulanger, est assez plaisante à lire.

Après, certain dirait que c’est un mieux de te voir calmer !

Mais bref, pour ne pas parler de ton évolution, je vais plutôt parler de cette mission en particulier. Comme dit un peu plus haut, c’est déjà chouette qu’aucun n’ait fait de redondance avec un autre personne, surtout quand deux sont des bons-vivants. D’ailleurs, t’as réussi à me tirer une larme quand Natsu tente de consoler le pauvre gamin avec son père imbibé juste à côté. Malheureusement, j’aurais une petite reproche à faire sur tes textes.

Ton style est plutôt cool à lire, avec de bonnes blagues ou punchlines afin d’alléger les descriptions parfois trop lourde. Par contre, avec le climat de la mission actuel, ça sonne faux à certains moments. Comme le boulanger, même s’il s’agit du plus gros connard de la terre, il se serait fait sortir du Moulin Rouge bien avant d’avoir eu le temps de jubiler sur la disparition de sa femme. Dans ce genre de situation, des gens son à bout et ne demande parfois qu’un déclic pour partir en vrille. Et le boulanger en faisait beaucoup trop pour que le reste du cabaret reste indifférent. Enfin, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire !

Bref, je n’ai pas grand chose à rajouter en fait. C’est con à dire, il y a pas mal de rp dans notre mission, mais nous tournons pas mal en rond pour le manque d’information que l’on pouvait disposer à ce moment de l’enquête… Voilà voilà !



General Primus :

Bon. Une fois de plus, je me retrouve sur un de tes rp et avoir à le noter. Et comme d’habitude, je me demande ce que je vais bien pouvoir dire. D’autant plus avec Ravness. Je vais dire quoi ? Que tu gères le personnage, ça tu le sais et pas mal de personne le savent. Que ton style est bien maîtrisé ? La même. Ah je sais ! J’adore la semi-naïveté de ton personnage. Le moment ou la catin se ramène pour te parler et partager des informations, il a fallu attendre cinq minutes avant que la pièce ne tombe. Après, tu me diras que c’est l’un des rares moyens pour faire de l’humour avec Ravness. Et je répondrais que oui. Aussi, je suis assez content qu’elle ne se soit pas rendue à la Shin’ra avec les autres. Après, nous aurons eu droit à des combats lors d’un évènement lié à des disparitions, ça aurait eu le mérité d’être original.

Attends, une illumination ! Je sais quoi dire, un truc que j’ai aimé en faite !!!

C’est simplement lié au passé de ton personnage. Quand nous y pensons, c’est la première fois que Ravness revient à la Cité des Rêves, monde d’origine de la Captiaine des Gardes. D’autant plus que c’est l’une des rares sorties qu’elle effectue de Sherwood. C’est marrant, ce que j’ai préféré sur ton personnage, en terme de développement durant le rp, c’est ce qui tourne autour de son histoire. Pas que ce que tu as fait pour ceux restés derrière qui m’a déplu, loin de là. Mais je ne sais pas, c’est ce que j’ai retenu de toi durant cette mission.

Bon et bien, je n’ai rien d’autre à ajouter !



Mission accomplie !

Facile : 12 points d'expérience + 100 munnies + 2 PS en Psychisme pour Chen Stormstout, en Force pour Natsu Dragneel et en Vitesse pour le General Primus.

Au faite ! Chen Stormstout, nous te retirons 80munnies de ta paye pour toutes les commandes que tu as fait. Et toi Natsu, 50munnies pour les chaises et la table.
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