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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Elise,
Les semaines ont passé depuis ma dernière lettre, j’espère ne pas avoir causé trop d’inquiétude. Comment vas-tu ? Les cours à l’école, te plaisent-ils ? Ces derniers temps, et c’est là la raison de mon absence, j’ai l’impression que les choses m’échappent. Ne t’inquiète pas outre-mesure, c’est juste une impression. C’est comme si… quand quelque chose de bien m’arrive, je ne pouvais saisir cette chance, comme si quelque chose me poussait irrémédiablement vers les mauvais choix. Je voudrais tant t’avoir connue en d’autres circonstances, il aurait sûrement été merveilleux d’avoir une enfance commune, que tu sois née plus tard, ou moi plus tôt. J’ignore quelle image je renvoie pour toi, et je ne souhaite pas te montrer le chemin qu’il faut prendre, car j’ai toujours été incapable de le choisir. Je ne regrette par contre pas notre amitié, qui pourrait en surprendre plus d’un, mais qui m’aide à voir la beauté dans les choses. J’espère t’apporter quelque chose, moi aussi.

Aujourd’hui, je suis de retour vers la « maison ». Par là, je veux dire, là où j’ai mes quartiers. Il faut que tu saches que pendant quelques temps, ce n’était pas possible, car la propriétaire des lieux était devenue dangereuse, en quelque sorte. Maintenant, tout va mieux, et je peux rentrer.

Ce sera aussi l’occasion pour moi de faire un petit travail qui demande une enquête. Rien de dangereux, ne t’en fais pas. Parfois, la justice doit faire son oeuvre, et on dirait que pour cette fois, je suis sa représentante. Que dire d’autre…? J’espère que nous pourrons bientôt refaire quelque chose. Que dirais-tu d’une excursion à la Terre des Lions, comme l’autre fois ? Nous pourrions jouer dans la savane, et je te mettrais à l’abri du moindre danger. Parles-en à ton oncle et à ta tante, je ne veux rien faire qu’ils désapprouveraient.
Bien à toi, Vesper


Je me lève brusquement de mon siège quand nous arrivons à proximité de la station Shin-Ra, celle située aux abords du village. Mon enquête commence par là. Les portes à peine ouvertes, je me faufile sans laisser personne passer devant moi. Aujourd’hui, j’ai du boulot et je voudrais vraiment faire ça rapidement. Death m’a dit « Fais ça bien, ce n’est pas normal. » Je comprends « Ne reviens pas sans rien, ou tu vas le regretter. ».  Avec la pression habituelle émise par notre nouvel intendant, j’entre dans le village. Meurtre il y a eu, meurtre je résoudrai. Quand ils me voient arriver, les gardes chargés de la surveillance du village bombent le torse. Ils me connaissent, certains m’admirent, je plais à d’autres, le reste s’en fout. Ils semblent tous tout à coup beaucoup plus investi dans leur travail, alors que quelques minutes plus tôt, beaucoup s’affairaient aux jeux de cartes. Je ne fais aucune remarque, je n’en ai présentement rien à faire de la qualité de la surveillance du coin. Si c’était le château, je ne dis pas, mais là… Bref. Je vais vers l’homme qui tient les registres de garde, il a un bureau, rien que pour lui, c’est dire son importance.  Sans détour, je le questionne.
« Que savez-vous de la nuit où quatre gardes ont été tués ? »
C’est comme si je le sortais d’un beau rêve.
« Quoi ? Euh… Vous parlez de la nuit d’il y a quelques semaines ? »
« Pourquoi ? Il y a eu quatre autres morts, récemment ? »
« Non ! Bien sûr que non ! »
« Bon. Alors, cherchez. »


Quelques minutes plus tard, il me sort une feuille, un genre de tableur. Sont inscrits tous les noms des hommes et des femmes ayant tenu les gardes ce soir-là, y compris ceux des victimes.
« D’accord. »
Je m’éloigne de son bureau, je me mets à portée de voix de tous, au milieu, et j’appelle :
« Je veux Jefferson, Artley, Mirambau, Catherby, Cingale et Hotton. Tout de suite. »
Je sors de la salle, pour me rendre dans une petite dépendance où je demande aux quelques isolés de sortir. Je suis suivie par les six gardes. Certains ont l’air inquiets.
« Tout d’abord, ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’une enquête de routine, ou du moins vous concernant. »
« Une enquête ? Mais pourquoi ? »
La jeune Catherby a pris la parole en premier, je ne réponds pas à sa question, je continue comme pour lui demander de ne plus m’interrompre.
« Il faut que je vous demande des précisions sur le déroulement de la nuit du 29, celle où vos quatre collègues ont été assassinés. »
« On a déjà tout dit à notre chef. »
« Il faut croire que les informations passent mal à la Coalition, car je n’ai rien reçu, aucun rapport, aucun compte rendu d’un interrogatoire. Et moi, je ne veux entendre que votre version. »
Ils hésitent, et puis semblent acquiescer, ils n’ont vraisemblablement rien à se reprocher.

« Confirmez-vous avoir bien tenu votre poste en cette soirée du 29 ? »
« Oui. »
« Etiez-vous tous ensemble ? »
« Non, plutôt dispersés, tout en étant relativement proches l’un de l’autre. »
« On fonctionnait par groupe de trois-quatre. »
« Cingale, Hotton et moi ensemble. Et puis Artley, Jefferson et Catherby. »
« D’accord. Juste pour la routine, chacun de vous confirme bien avoir vu l’autre à tout moment. Aucun n’aurait pu… disons, s’écarter du groupe et commettre un méfait sans être remarqué par les autres ?»
 
« Ce serait vraiment difficile, Madame. »
« Donc vous êtes certains les uns des autres ? »
« Oui. »


« Très bien. Avez-vous vu quelque chose d’inhabituel dans le village, ce soir-là. S’est-il passé quelque chose avec les villageois, un petit sentiment de révolte ?»
« Non, Madame. A vrai dire, c’était très calme. Nous n’avons vu personne sortir de sa maison, passé vingt heures. »
« Est-il possible que certains villageois aient échappé à votre vigilance ? »
Jefferson prend un air gêné.  
« Pour être parfaitement honnête, Madame, c’est possible, oui. Avec les effectifs que nous avons la nuit, on ne peut décemment surveiller tout le monde et chaque porte. D’autant plus quand on n’y voit pas à plus de quatre mètres. »
« Aucun problème, mais tout renseignement peut s’avérer utile. »
 
« Désolée, Madame. »
« Et en dehors des villageois, n’avez-vous vu personne dans les rues ? »
« Personne n’est venu de la forêt, mais… moi j’ai aperçu quelques personnes, je dirais… quatre ou cinq, sortir de la station Shin-ra. »
Je suis soudainement interloquée, et surprise à la fois que personne n’en ait fait état avant.
« Quelqu’un peut confirmer ses dires ? »
« Oui, moi je les ai vus, mais ils n’étaient pas armés, donc on ne s’est pas trop attardés sur eux. Après les avoir vus sortir de loin, on est partis dans l’autre direction. »
« Pourriez-vous me dire quelque chose d’autre sur eux ? »
« Ils n’avaient pas une apparence très reluisante, ils étaient encapuchonnés, je ne vois rien d’autre. »
« A quelle heure, donc ? »
« Aux environs de 23 heures. »
Je note ces quelques informations, qui bien qu’évasives, pourraient s’avérer payantes pour qui sait où poser les questions.

« Et pensez-vous que les victimes auraient pu décider de contrôler ces étrangers, de vérifier leur identité ? »
« Possible, oui, mais on n’en sait rien, on n’était pas du tout avec eux à ce moment-là. »
« Avez-vous revu ces personnes, que ce soit ce jour ou plus tard ? »
« Non, non, je ne crois pas… »
« Quelque chose d’autre à dire ? »
« Non, rien. »
« Dans ce cas, nous avons terminé. Merci pour votre collaboration. Soyez certains qu’elle sera notée dans vos dossiers. »


Après cet interrogatoire plutôt payant, je pars. De suite, je prends la direction de l’endroit d’où je viens : la station Shin-ra.  A l’image de la Coalition pour ses tours de garde, je le sais, tous les horaires de transports ainsi que leurs détails, y compris leurs retards,  sont consignés dans les stations. Dès mon arrivée, j’aborde directement la personne à l’accueil.
« Nul besoin de mandat pour obtenir de vous la provenance d’un train pour une heure et une date fixée. »
La guichetière lève les yeux vers moi, ne s’attendant probablement pas à faire autre chose que de vendre des titres de transport.
« Pardon ? »
« En date du 29 novembre, d’où venait le transport qui est arrivé aux alentours de vingt-trois heures ?»
« Je… je ne sais pas moi… Quel jour était-ce ? »
« Un mercredi. »
« Eh bien, si c’était un mercredi, aux alentours de 23 heures… cela devait être soit un vaisseau venu du Domaine Enchanté, soit du Pays des Merveilles. »
« Du Pays des Merveilles ? Cela m’étonnerait fort… »
« Pardon ? »
« Non, rien, pourriez-vous vérifier pour cette date dans vos registres ? »


Elle part vérifier tout cela pendant que, appuyée sur le guichet, je réfléchis à la plus logique des solutions. Plus personne ne va et ne vient du Pays des Merveilles depuis longtemps, à part pour mission spéciale, et je n’en ai pas entendu parler dernièrement. Le Domaine Enchanté reste la solution par défaut. L’idée n’en reste pas moins folle. L’ennemi aurait-il osé ? Je décide pourtant de me baser sur cette solution. Qui que soient ces étrangers, l’idée qu’ils sont responsables du meurtre m’apparait désormais comme possible. Je dois cependant en être sûre. Lorsque la réceptionniste arrive et me confirme l’origine du transport, je tente ma chance.
« Avez vous des caméras de surveillance dans la station ? »
« Oui ! Bien sûr, par soucis de sécurité. »
« Pensez-vous que je pourrais les consulter ? Juste une minute… »
« Cela me semble difficile, surtout si vous n’avez pas un mandat pour le faire. »
« A qui dois-je m’adresser ? »
« A lui ! »
Elle m’indique une porte dans un coin, cachée discrètement. Dessus est écrit le mot « Sécurité ». J’inspire un grand coup et pénètre dans la pièce, comptant uniquement sur mon pouvoir de persuasion.
« Bonjour. »
« Que faites-vous ici ? C’est une pièce privée, je vais devoir vous demander de sortir. »
Un homme plutôt imposant se lève devant moi, me surpassant d’une tête et révélant à moi sa carrure épaisse. Vais-je me laisser impressionner ainsi par de la testostérone ? Jamais de la vie.

« Je vais vous le demander gentiment. J’ai urgemment besoin de consulter une vidéo datant de trois mois. Pourriez-vous m’aider dans cette quête ? »
L’homme se moque de moi, comme si je venais de prononcer une idiotie, ce n’est pas mon genre.
« Quoi ? Mais non ! Si on laissait tout le monde consulter les vidéos, alors… »
« Je ne suis pas tout le monde. Je suis envoyée par ceux-là même qui vous hébergent actuellement. »
« A la Shin-ra, nous sommes indépendants du monde sur lequel nous nous trouvons. C’est comme cela. C’est un accord commercial, tout le monde est gagnant. »
Je ne peux m’empêcher de repenser au triste passé qui nous unit la Shin-ra et moi. Je sais que mon statut me protège désormais. Indépendant ? Mais quel crétin !

« Je ne sais pas qui vous a dit ça, mais reste que la Coalition Noire et votre entreprise sont liés par une très belle amitié. Amitié qui inclue des échanges d’informations amicaux. »
« Je… Attendez, je contacte ma hiérarchie. »
« Contactez qui vous voulez. »
S’enchaine un dialogue interminable au téléphone que j’écoute à moitié, passablement ennuyée. A la fin, une seule réponse : c’est oui. A contre-coeur, le vigile me montre donc la vidéo qui m’intéresse. La caméra donne sur la sortie des passagers des transports. A l’heure d’arrivée du vaisseau du domaine enchantée, je peux effectivement apercevoir quelques personnes, habillées plus ou moins de la même façon et encapuchonnées sortir du vaisseau. On ne voit rien, mais c’est bien assez pour trouver leur présence suspecte. Alors où sont-ils ? Tous ceux que j’ai croisés m’ont dit ne jamais les avoir revus, les vidéos que je consulte ensuite en accélérée le confirment.

Mon intuition m’incite à penser qu’ils sont toujours là. Se cacher au village serait trop dangereux, et pour eux, et pour les villageois. Nos hommes connaissent bien ces maisons, leurs moindres recoins pour y avoir organisé des fouilles à plusieurs reprises. Ils n’ont pas pu rester aussi longtemps au sein même du village sans se faire remarquer. Cette idée m’amène à la question: Pourquoi un ennemi se rendrait-il dans ce monde ? Et plus précisément, qu’est-ce que des étrangers du Domaine Enchanté, potentiellement affiliés au Sanctum, seraient venus faire ici ?  Une réponse s’impose plus que les autres : Ariez détient leur princesse au sein de son château. Ils sont venus pour elle. Hypothèse : le Sanctum prépare-t-il une attaque contre le château ? Même s’il y a un risque pour que ce ne soit que des élucubrations, je décide d’en avoir le coeur net. La seule cachette possible pour s’approcher du château, ce sont les forêts épaisses qui l’entourent. Non seulement, elles sont régulièrement parcourues par une multitude d’agents de la Coalition, mais en plus, elles sont dangereuses de par leur nature. S’ils s’y sont installés, ces étrangers ont du prendre des risques, et ces erreurs peuvent me guider vers eux.

Je décide de faire un détour par le village et le lieu du crime, une petite ruelle isolée. Les criminels ont bien choisi leur endroit, nos gardes ont été stupides.  J’inspecte les maisons autour, celles-ci sont anciennes et pittoresques, dotées de murs épais. Il faisait nuit quand tout cela s’est passé, mais je peux croire sans peine que le voisinage a entendu quelque chose au moment des faits. Je décide donc d’y tenter ma chance en m’approchant d’une entrée.

Immédiatement, une femme arrive à ma rencontre, à moitié effrayée et à moitié respectueuse.
« Bonjour Madame, puis-je faire quelque chose pour vous ? Puis-je vous offrir une collation ? »
Je sais que ces gens ne sont pas heureux, pas plus heureux que je ne le suis d’être là. Pour avoir la paix, ils sont forcés de nous montrer du respect et de la courtoisie.
« Merci, mais non. Excusez-moi de vous déranger, mais votre maison est juste à côté de la scène d’un crime qui s’est produit il y a déjà quelques mois. Vous vous en souvenez ? »
Son expression devient d’autant plus soucieuse.
« Oui… euh… Oui. Comment l’oublier ? On les a entendus lorsqu’ils ont trouvé les corps très tôt le matin. On a passé la tête à travers la fenêtre, et on les a vus »
« Très bien. Et le même soir, je sais que ça doit être difficile pour vous de vous en rappeler, mais vous souvenez-vous d’un bruit particulier, aux alentours de vingt-trois heures ? »
« Je… Je ne sais pas… Nous n’avons rien fait, je vous l’assure, on y est pour rien, personne du village d’ailleurs… »
« Madame, je peux vous assurer que vous n’êtes absolument pas en cause dans cette affaire. Mais c’est un meurtre, et je dois le résoudre. Croyez-moi, pour votre bonheur à tous, il vaut mieux que je puisse identifier les coupables. »
La villageoise me semble un peu rassurée.
« D’accord, d’accord… »
« Essayez de vous rappeler, vous deviez sûrement dormir à ce moment-là. »
« C’est vrai que… on était couchés. »
« Et donc ? »


« Soudain, mon mari me réveille, il me secoue le coude. Il faut dire… Il n’est pas très courageux, alors il n’aurait certainement pas osé regarder. »
« Il a sans doute eu raison… »
« Oui, et donc… Un peu encore endormie, j’entends des bruits sourds, et même je crois… des bousculades, peut-être même des gémissements de douleur étouffés, rien que je puisse attester… »
« Qu’avez-vous fait ensuite ? »
« Oh… Bah, pas grand-chose en fait, on est resté au lit un moment, et puis j’ai vu des lumières passer à travers les volets, une lumière blanche et intense, pas comme celle des lanternes. Donc, je me suis levée, et j’ai regardé à travers la fente pour comprendre ce qui se passait. Vous comprenez ? J’avais peur qu’on essaie de rentrer chez moi ! »
« Qu’avez-vous vu ? »
« Rien de bien particulier, j’ai vu des ombres partir, laissant ce qui devait être le cadavre des gardes derrière eux… »
« Quand vous parlez d’ombres, vous voulez dire des ombres humaines ? »
« Oui, oui. Ca je peux le dire, ils étaient humains. Mais je suis désolée, je ne peux pas vous en dire plus, ils avaient cette cape sur tout le corps. »
« Et vers où diriez-vous qu’ils sont partis ? »
« Vers là, donc plutôt vers la forêt. Je ne sais vraiment pas ce qu’ils faisaient ici ni pourquoi ce meurtre… »


Elle m’indique effectivement la direction des bois, manifestement inquiète et sincère.
« Pensez-vous que… quelqu’un du village aurait pu héberger ces personnes ? Avez-vous eu connaissance de quelque chose ? »
Elle hésite un instant, soucieuse.
« Je… Franchement, non, je ne pense pas. Je crois que j’en aurais entendu parler, ou tout du moins des rumeurs. Promettez-moi que personne du village ne sera blessé ou arrêté. »
« Madame, je ne peux vous faire aucune promesse, mais je vous répète ce que j’ai déjà dit : il est vraiment dans votre intérêt que les coupables soient démasqués. S’ils sont bien, comme je le pense, tout à fait étrangers au village, personne ici ne sera inculpé. Or, tant que le doute plane, une rébellion peut être envisagé par n’importe qui dans nos rangs. Et ce n’est pas ce que nous voulons.  »
« D’accord, d’accord. »
« Je vous remercie sincèrement pour votre coopération. Elle m’a été infiniment utile, et d’une certaine façon, elle le sera aussi pour vous. Bonne journée. »


Je prends la route de la forêt sachant que la tâche s’annonce ardue. Il ne s’agit pas là d’un petit bosquet dans le jardin. Ces forêts sont immenses et vastes. Malheureusement, je décide qu’il est préférable de rester discrète en évitant de faire appel à des tiers pour les débusquer.  Si ces hommes savent que je suspecte leur présence, ils s’empresseront de se cacher ailleurs et de redoubler de prudence, ce qui n’est pas souhaitable pour moi. Non, s’ils sont ici depuis quelques temps, ils sont forcément moins vigilants. Ils doivent être habitués à la nature, à la présence des bêtes,  ils sont comme… chez eux. Ma véritable expédition commence donc maintenant.
Les premiers kilomètres sont trop aérés et ensoleillés, les arbres y sont parsemés, je n’y fouille que très peu la zone, mais reste vigilante. Ici, c’est encore bien trop éloigné du château pour pouvoir préparer quelque chose. Quelques kilomètres plus loin, je commence enfin à m’enfoncer dans la forêt. L’atmosphère est plus pesante,  la végétation y est différente, la faune même y est plus nocturne. On sent mieux ici toute la noirceur qui émane du château et de sa princesse. Je quitte les chemins et commence mon périple. Je connais bien ces bois mais pourrais-je dire que je suis capable d’y trouver toutes les cachettes possibles ? Je ne crois pas.

Je passe entre les arbres, étroitement séparés, je m’érafle contre les ronces, je ne manque pas de trébucher à plusieurs reprises dans des buissons qui rasent le sol. En ces terres, je me sais sous la surveillance des loups. Je sais pourtant que peu tenteront de m’attaquer étant donné mon alignement. Je vois plusieurs silhouettes se faufiler à une trentaine de mètres, je suis épiée à tout moment, et si je devais être blessée, je ne crois pas qu’ils hésiteraient à m’attaquer. J’ai au moins pour chance de pouvoir rivaliser avec eux lors d’une fuite, mais pas longtemps. Je guette le moindre mouvement de leur part mais reste concentrée sur ma mission. Partout où je regarde, il n’y a que des enfilades d’arbres, aucun relief, aucun abri de fortune, aucune grotte. Il faut que je persévère, car en ces lieux, où les collines sont nombreuses et la roche présente, il y a forcément des endroits pour se cacher. Je ne pense pas qu’ils auront osé installé des tentes, à moins qu’elle soit bien camouflée mais rien n’est certain.

Je finis par arriver dans des espaces vallonnés, là où je rencontre une multitude de tranchées créées par la nature elle-même. Les traverser s’avère par moment rude car la terre n’est pas solidaire, elle s’effrite. Je suis forcée de ramper et de me hisser difficilement contre les parois boueuses pour m’en sortir. Après quelques heures de marche, je suis déjà dans une apparence pitoyable, bien qu’étant encore dans une forme correcte. Mes vêtements sont en partie déchirés, mes cheveux ne sont plus qu’anarchie, et ma peau est pleine de terre.

Je rencontre une grotte, apparemment profonde et essaie de l’inspecter à distance pour voir s’il y a des signes de vie. N’apercevant rien, je décide d’y pénétrer pour en être certaine. Aucune empreinte sur le sol, aucune trace de vie récente, aucune nourriture, au plus quelques chauve-souris gênées par ma présence. Je reprends mon chemin. D’autres rencontres de ce type ont lieu, je vais même jusqu’à vérifier un grand terrier pour être certaine qu’il ne cache personne, mais toujours rien. Une fois j’observe les alentours, un peu dépitée, presque résolue à demander de l’aide à des gardes pour fouiller les environs du château. Et soudain, une chose inhabituelle dans un paysage forestier attire mon regard. Une forme non naturelle, taillée par les mains des hommes, se tient debout en plein milieu de la forêt, une chose que je n’ai jamais vue dans les environs. Prudemment, je décide de m’approcher de l’objet. Après quelques mètres, il me semble à la fois familier et étranger. C’est une sépulture.  J’arrive enfin devant, prenant garde de me baisser pour passer inaperçue. La terre qui le recouvre est récente, l’herbe n’a pas encore eu l’occasion de la recouvrir entièrement. La forme de la sépulture n’est pas telle que nous la faisons dans ce monde. Il faut que je sache de qui il s’agit, que je sois sûre de à qui nous avons à faire.

Avec regret et dépit, je me mets à creuser dans la terre. Il y a sûrement d’autres moyens de parvenir à cette information mais pour le moment je ne vois que celui-là. Qui que soit cette personne, qu’elle me pardonne de profaner sa tombe. Mes mains grattent, encore et encore, tandis qu’une impression désagréable s’empare de moi. J’ai l’impression de tuer cette personne, et qu’elle se débat violemment, m’assenant de coups et d’amertume. Mes entrailles tremblent, je ne veux pas, mais je le fais. Je suis une idiote, parfois.
« Pardonnez-moi. »


Au bout du compte, je sens quelque chose de solide et à la fois…non. Je balaie encore la terre et finis par trouver une cuirasse. Je l’inspecte, la nettoie comme il m’est possible de le faire, et inspecte ses détails. Non, je ne connais pas cette cuirasse, elle n’appartient certainement pas à l’un des autres. Bientôt, j’aperçois les cheveux, le cadavre en décomposition d’une jeune femme qui imprègne mes narines et me force à déglutir. Je me retiens d’être malade. Qu’ai-je fait ? Etait-ce nécessaire ? Qu’est-ce qui me prend, bon sang ? Je continue malgré tout d’inspecter le corps et découvre la preuve que je cherchais, la seule qui en valait, peut-être, la peine : un symbole religieux lié à leur déesse.

Puisque j’ai ce que je voulais, nerveusement, je me retire du creux que j’ai créé et commence à le combler. Il faut qu’il soit comme avant, comme si je n’étais jamais venue. Il ne faut pas qu’ils sachent que je suis passée, et il faut que j’oublie ce que je viens de faire. Je n’ai vu que ce que je devais voir, le reste n’a plus d’importance. Une atmosphère m’assaille encore et me force à m’agenouiller. Je ne vois rien, mais il y a quelque chose. Il faut pourtant que je termine. Laissez-moi au moins lui redonner sa dignité. Je finis mon travail, les yeux vers le sol, regardant parfois vers le haut, comme si quelque chose allait me tomber dessus.

Quand je me relève, le travail me semble… presque parfait. A ceci près que la douleur est intense et que mes mains sont plus maculées que jamais. Je les frotte tant bien que mal contre les pans de ma robe. Je n’arriverai pas à me séparer de cette douleur, l’odeur restera dans mes mains. Hélas, je n’ai pas fini. Il faut que je continue. Une Etrangère est morte, oui, mais les autres sont encore là. On ne me laissera pas rentrer sereinement sur cette conclusion. Il faut donc que je continue mon périple. Mais cette fois-ci, il me faut le faire furtivement, sans être vue, pour ne pas alerter un quelconque guet.

Je progresse donc, entre les arbres, m’arrêtant régulièrement pour observer tout ce qui m’entoure au loin. Par moment, lorsque le paysage est plus découvert, je me force à ramper à même le sol, aggravant de ce fait encore plus mon état. Bientôt, quelque chose s’affiche à mes yeux. Quelque chose, non, quelqu’un… se tient, discrètement sur le haut d’une falaise, c’est le guet que je cherchais. Il faut que j’en voie plus, mais plus encore, il ne faut pas qu’il me voie. Je me faufile donc dans les buissons, où je me traîne afin de m’approcher un peu plus de sa position.

Quelques mètres plus loin, je suis assez proche pour le voir : ils ont trouvé une cachette dans cette colline. Quelque chose recouvre l’entrée, mais je ne suis pas dupe. Je peux voir les empreintes de pas ayant marqué de petites traces dans le sol. Elles dirigent vers ce que je suspecte être un trou. J’ai ce que je voulais. Il faut que je parte maintenant, il faut que je sorte de cet endroit vivante.
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Inspecteur Earl au rapport !

Sans surprise, quand tu nous sors un rp (même à la St Patrick) c’est un texte de qualité. D’autant plus qu’ici, il s’agit d’une enquête policière et tu nous tiens parfaitement en haleine durant le déroulement de la mission. Ce que je veux dire, même si je me doutais de la finalité - comme c’est l’ordre de la mission - j’ignorais comment tu allais procéder.

D’abord, j’ai une remarque voir une demande. La lettre que tu envoies à Elise, je suis resté sur ma faim. Je comprends le but, mais à la fin de la lettre, je me suis demandé à quoi pourrais bien ressembler une trajet tranquille avec Vesper et sa copine. Même si tu m’as donné une idée avec la Terre des Lions, je me demande comment ça puisse être avec ce pnj qui… Date depuis longtemps maintenant ! Enfin, je me demande bien à quoi cela pourrait ressembler.

Et maintenant, le coeur de la mission… Ton enquête !

Je vais t’avouer que je t’attendais au tournant, car quand j’ai écrit c’est deux mission, j’ai laissé des indices pour permettre à une personne de la Coalition Noire de remonter le chemin. Pas très fair-play… Peut-être ! Et donc, j’ai eu plaisir à suivre ton cheminement dans les ruelles du village de Belle, et pour de simple raison. Tu ne nous sort pas du deus ex machina de la mort. Chaque indice mène à un autre et de façon parfaitement logique, par contre, j’ai tout de même un petite critique à faire sur un point.

La mission date de longtemps, et j’ai l’impression que les habitants et les autres gardes en faction ont une putain de bonne mémoire. Franchement, je suis incapable de te dire ce que j’ai mangé la veille, alors donner autant de détail sur une agression qui aurait dû duré quoi… Deux minutes ? Je m’attendais bien au souvenir des sorts liés à l’Étro, mais de la à dire dans quelle direction ils sont partis alors qu’elle affirme avoir regardé dans l’entrebâillement des volets… Peut-être un peu trop. Par contre, l’utilisation des vidéos de la Shin’Ra était géniale et surtout la rencontre avec ton ancienne hiérarchie où tu n’en fait pas trop et c’est agréable.

En même temps, comment en faire de trop avec la Shin’Ra !

Honnêtement, j’ai adorer la partie des interrogatoires avec les villageois et les gardes noires, par contre, la ballade dans les bois étaient génial. Le simple fait de te balader dans les bois et d’en ressortir dégueulasse comme un cheminot, c’est très humble quand nous avons un personnage aussi classe que le tiens et t’as profané une tombe aussi. Je t’avoue, à l’instant ou j’ai écrit l’histoire de ce png, je m’attendais à tellement de chose SAUF à ce que quelqu’un profane sa tombe et souille ses effets personnels ! Félicitation !

Je ne dirais pas plus pour ce moment, nous en avons déjà parlé ensemble ! Donc, une très bonne mission à lire !

Avancé : 30 points d'expérience + 300 munnies + 3 PS (deux en Psychisme, un en Dextérité) AINSI qu’un point bonus en Force !!!
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