Il semblerait que toutes les actions de la Princesse ne soit pas irréfléchie, je ne pouvais que la remercier d’avoir pactisé avec le Président Rufus. La location d’un vaisseau suffisamment grand pour partir avec mes gardes avait été… Étrangement simple. Malgré cela, c’était une dépense dans les caisses de la Coalition Noire, peut importe, elle était nécessaire. Ariez verra les conséquences de mes actes, et ne pourra qu’allonger la monnaie en acquiesçant.
Une semaine… Une semaine que j’entraînais les Gardes Noires nuit et jour, une semaine qu’ils répétaient le même entraînement tel des machines, une semaine que je sélectionnais les hommes pour cette expédition en dehors du Royaume. Aujourd’hui, j’allais pouvoir les regarder à l’oeuvre et contempler la machine de guerre que j’étais en train de créer. Mes Gardes Noires, mes instruments de mort, la loi par la terreur que nous avons proclamée. Ils ne le savent pas encore, mais chacun d’entre eux sont le maillon d’une chaîne entourant le cou de chaque opposant à notre soif de pouvoir. Ils sont notre bras armé, ils sont la lame cachée, ils sont à moi… Et ils appliqueront ma volonté aujourd’hui, et tous les jours suivants.
Depuis combien de temps la Coalition est restée cachée derrière ses murs, à se contenter des actions passées, à ronger le même os inlassablement ? Notre nom est connu de tous, mais les autres royaumes semblent l’oublier. La Princesse est partie combattre seule le Consulat, prouvant que nous étions toujours présents, mais dans sa folie, elle a aussi rappelé que le mal pouvait être défait.
Aujourd’hui, j’allais donner une piqûre de rappel à nos ennemis, notre nom sera à nouveau murmurer, et craint…
Le vaisseau de la Shin’ra quitta la Citée du Crépuscule en début de soirée, et à son bord, une vingtaine d’hommes de la Coalition. Je quittais le cockpit après avoir donné notre destination au pilote et me dirigeais vers la soute, ou mes hommes attendaient l’annonce de la surprise. Devant la porte m’attendait Marvin, toujours fidèle au poste à attendre le moindre de mes ordres. Il se redressa en me voyant arrivé, ouvrit la porte et annonça mon entrée aux hommes. Ils étaient là, les dix-huit sélectionnés pour cette opération, debout et attendant la suite. Mon second passa ensuite la porte et se rangea à côté de moi, je lançais un dernier regard sur chacun d’eux avant de commencer.
Garde… Il y a une raison à votre présence ici.
Je m’avançais dans la soute, m’approchant des gardes pour revoir la femme ayant illustré mes propos, il y a une semaine de ça. Je me mettais face à elle et posais ma main sur son épaule, la faisant tressaillir.
Après une semaine à mes côtés, à vous entraînez chaque matin… Et vous êtes les plus doués dans l’art de la mort.
Je retirais ma main de l’épaule de la garde et continuais à zigzaguer entre mes hommes.
Je vous apprécie, sincèrement, j’ai de grandes inspirations pour vous, pour chacun d’entre vous. J’aimerais que vous fassiez partie de mes hommes les plus proches, la crème de la Garde Noire.
Stoppant ma marche, je tournais la tête à gauche, puis à droite, scrutant les réactions sur leurs visages.
Mais avant ça, avant que vous puissiez profiter de ce titre et des avantages liés… Nous allons, tous ensemble, faire ce que je sais faire le mieux.
Je fit demi-tour et retourna m’installer à côté de Marvin, les bras croisé dans le dos.
Un monde a été découvert il y a de cela un mois, et nous nous y rendons. On le nomme “Histoire de Grimm” et les rumeurs vont bon train sur lui, comme quoi il s’agirait d’un havre paisible…
Je tendais mon bras droit, le poing ouvert.
Ne trouvez-vous pas injuste qu’un monde soit présent sur la couverture ? Quand est-il de notre glorieuse Coalition Noire, depuis la transformation d’Ariez, nous n’apparaissons nuls part ! Changeons cela, ensemble, rendons-nous dans ce monde et frappons. Que notre fureur s’abatte et serve d’exemple à tous ceux ayant ignoré la Coalition !
Mon poing se refermait, et des exclamations éclatèrent dans la soute, demain, le soleil sera rouge du sang des innocents. Nous n’aurons qu’à laisser les journalistes relatés nos exploits, et chaque monde se rappellera du danger que représentent les coalisés.
Soyez prêt… Nous poserons pied à terre dans une heure, et le massacre commencera.
Je me retournais et empruntais la porte pour me rendre dans le cockpit et le pilote de la Shin’ra. Il n’y avait presque aucune information sur ce monde, personne n’était encore vraiment allé le visiter, mise à part la multinationale. Je m’asseyais à la place du co-pilote et observais le vide de l’espace un instant. Dans une heure, j’allais marquer ce monde de l’empreinte de la Coalition Noire… Une drôle de sensation s’emparait de mon coeur, une sorte d’excitation irrationnel à l’approche du combat. Et que les ténèbres en soit témoin, j’adorais sentir cet effet parcourir mon corps.
L’employé de la Shin’ra me sortait de ma torpeur pour m’avertir que nous survolions l’Histoire de Grimm. Je me relevais et observais l’astre lunaire haut dans le ciel, dévoilant légèrement les reliefs du monde. Maintenant, il ne restait qu’à trouver l’endroit propice à notre mission.
J’ordonna au pilote de ralentir sa course et descendre à hauteur d’arbre, je m’étais relevé et cherchais à travers l’hublot des lumières ou signe de vie. Pendant de longues minutes, je ne voyais que branche et feuille en dessous de nous, jusqu’à apercevoir le haut d’un clocher prônant au centre d’un petit village. Je me retourna en direction du pilote et lui fis mine de poser le vaisseau au milieu de la zone, dans un endroit dégagé pour ensuite me relever et rejoindre les hommes dans la soute. Je traversais le vaisseau d’une traite, détachant mes armes à la ceinture et empoignant les manches avant de me retrouver avec les Gardes Noires. Ils avaient compris que nous étions arrivées au moment ou le transport ralentissait, ils étaient déjà équipés de leurs armes, prêts à descendre.
Mes amis, les hostilités peuvent commencer… Que ce monde regrette le jour de sa découverte !
J’enfonçais mon poing contre le bouton commandant l’ouverture de la soute. La passerelle s’ouvrait doucement, dévoilant lentement les habitations endormies d’un simple village de campagne. Les Gardes Noires descendirent un à un et prenaient position autour du vaisseau, Marvin et moi étions les derniers à sortir, le bruit causé par l’atterrissage réveillait lentement les habitants. Certaines fenêtres s’éclairèrent et s’ouvrèrent pendant que d’autres quittèrent les habitations pour se regrouper face à nous.
Un homme en peignoir, une lampe-tempête à la main s’approchait de nous et d’une voix hésitante, s’adressait à un des hommes armée d’un fusil d’assaut lourd.
Messieurs… Qui êtes-vous ? Et que venez-vous faire ici à un heure au…
Un tir résonnait et parcourait les rues du village, le garde n’avait pas attendu un instant de plus avant d’ouvrir le feu et d’abattre l’émissaire. Un cri de terreur accompagnait la chute lente de l’habitant alors que les Gardes Noires avançaient pas à pas, tirant dans la foule ou frottant leurs lames les unes contre les autres, produisant une mélopée macabre agressant les tympans. Mes hommes se dispersaient d’eux même, s’enfonçant dans les rues du village cherchant à décimer chaque habitant ayant été assez fou pour sortir de leurs chaumières.
Je restais un instant en retrait, observant les gardes exécuter mes ordres sans sourciller, c’était presque trop beau pour être vrai. Je descendis finalement les dernières marches de la passerelle et traversais la place du village au rythme des tirs des Gardes Noires.
Cette sensation en mon coeur était apaisé, je n’avais ôté aucune vie, mais de voir mes hommes agirent à travers les rues de ce village me… Fascinais. Cette satiété, cette envie de voir le sang coulé était comblée par les actes de mes soldats. Il me suffisait de tourner mon regard pour apercevoir une atrocité commise par l’un d’entre eux. Ce n’était pas un combat, ce n’était un champ de bataille, mais plutôt une boucherie. Les villageois n’étaient pas capables de riposter, la seule option qu’ils avaient était de fuir, mais une pluie de balle les fauchaient avant qu’ils n’aient le temps de quitter les lieux. Et quant à moi, je marchais telle une ombre au milieu des corps meurtris, je m’arrêtais un instant et dans un rire je m’adressais à Marvin.
- Les autorités locales découvriront ce massacre, et on ne parlera plus que de nous… Les héros vont affluer, cherchant à venger les âmes de ce patelin… La Lumière comprendra peut-être qu’il est temps d’abattre la bête qu’est la Coalition… Nous serons de nouveau craints et haïs…
- Patron…?
- Ils viendront… Ils viendront chercher nos têtes… Chez nous, à la Citée du Crépuscule, dans notre Caserne…
- …
- Et nous ? On les accueillera, on les combattra et on les vaincra… Tu comprends Marvin ?
- Comprendre ?
- Nous sommes la Coalition, personne ne nous arrête… Pas cette Lumière cachée derrière leur muraille de marbre… Pas ces mercenaires noyés dans leur propre alcool… Pas ces fanatiques priant les putains !
- …[/color]
- MONSTRE !
Je me retournais, dégainant une de mes faux et parant un coup d’épée vertical. Une femme en robe de nuit, imbibée de sang, se tenait face à moi, des larmes coulaient le long de ses joues. Je tournais légèrement la tête sur la gauche, toisant cette résistante avant d’éclater de rire.
- Ahaha! Qui es-tu donc ?! De la chair fraîche pour le Faucheur ?!
- Taisez-vous !
Elle recula d’un pas en arrière, dégageant sa lame et attaqua à nouveau avec un coup circulaire. Je parais à nouveau le coup sans aucune difficulté, faisant glisser sa lame contre la mienne, dégageant quelques étincelles. Sous la colère, elle enchaîna les coups d’épée rapide que j’esquivais à nouveau sans mal. Elle avait appris à ce battre, elle avait la hargne, mais elle ne se battait contre la mauvaise personne.
Elle se jeta sur moi l’épée au-dessus de la tête pour un coup horizontale, sans attendre une seconde de plus, je leva ma jambe et donna un coup de pied sur son torse, l’expédiant à plusieurs mètres. J’éclata à nouveau de rire et m’approchait d’elle toute en dégainant ma deuxième faux.
Petite, tu viens de gagner une danse avec le diable…
Elle se relevait péniblement, tenant l’épée face à elle. Quant à moi, je me ruais dessus donnait un coup puissant à l’aide du plat de ma faux sur sa garde afin d’arracher son arme des mains. Maintenant désarmée, je la regarde avec un sourire carnassier sous le masque, elle tente de se protéger en croisant les bras devant elle. Mais je m’en moque, j’enchaîne les coups rapide sur elle, entaillant son corps de mes lames, les traits rouges se multiplies alors qu’elle ne fait que crier, attisant cette soif dans mon coeur. Je m’acharne sur cette femme comme un possédé même quand elle arrête de crier. Je sentais une paire de main agripper mes épaules et me tirer en arrière et vois le visage terrifié de Marvin, je me retourne pour voir un corps en lambeaux. Je me calme, reprends mon souffle et passe ma main dans mes cheveux… Cette sensation d’excitation s’éteint peu à peu.
Sonne la retraite… On en a fini avec ça…
Je repliais mes faux et me dirigeais vers le vaisseau, ma respiration rapide se calme de seconde en seconde. Je montais la passerelle et m’appuie contre la porte, attendant que mes Gardes Noires soient à bord. Les minutes passent, Marvin compte pour savoir si tous sont rentrés, ils n’en manque aucun, j’entend des cris de satisfaction, des rigolades et moi je reste dans ma bulle. Le second arrive et m’indique que tous est prêt. Je me relève, regarde mes hommes.
Vous avez été parfait… Maintenant, peigner moi le symbole de la Coalition et rentrons chez nous.
Je n’attends pas de réponse, je me retourne et quitte la soute pour rejoindre le cockpit. Cette nuit, nous avons écrit l’histoire… J’ai écrit l’histoire des coalisés.