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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Un sans-coeur l'avait attaquée la nuit dernière. Rien de grave, toutefois, je vous rassure... Elle avait été réveillée par le bruit de l'armure de celui-ci alors même qu'il était à l'extérieur de sa tente. Ravness ne comprit pas de suite, bien évidemment, maudissant en premier lieu le rebelle qui promenait à cette heure et si bruyamment des armures entières sous ses bras. Mais le sans-coeur, le soldat pour être plus précis, avait jeté son dévolu sur sa tente et était entré aussi simplement.

La Capitaine des gardes l'avait exterminé de son psychisme, plus surprise qu'effrayée. Surprise parce que cela faisait des mois que ce n'était plus arrivé de cette manière. Alors qu'elle dormait, un sans-coeur solitaire venait à elle ? Bien sûr, il lui arrivait fréquemment de rencontrer un groupe de sans-coeurs mais là était toute la différence, ils agissaient... de manière presque systématique par dizaine.

Après avoir été attaquée, elle ne put fermer l'oeil. Il n'y avait pas que la paranoïa pour l'empêcher de dormir, il y avait... le comportement tout à fait étrange des sans-coeurs en ce moment. Lorsque certains attaquaient le campement, tandis qu'elle ne faisait pas partie des premières lignes pour les exterminer, elle se retrouvait toujours systématiquement encerclée... Leur attitude, leurs gestes, tout cela changeait à chaque nouvel affrontement. Sans dire qu'ils s'amélioraient, au contraire, tout semblait dire qu'ils devenaient fous.

Elle avait appris, comme tout le monde, la nouvelle concernant Ariez. Cette dernière avait été vaincue et était désormais un sans-coeur. Et Ravness ne put s'empêcher de faire un lien entre ces deux faits. Se pouvait-il que la mort de l'Ariez, telle qu'on l'avait toujours connue, avait déréglé l'organisation des sans-coeurs ? Après tout elle devait être la plus puissante invocatrice des ténèbres qui ait jamais existé donc, cela pouvait sembler probable. La jeune garde pouvait y croire.

Ces dernières années, elle avait pu relâcher la pression au sujet des sans-coeurs. Il est vrai qu'elle n'était pas présente souvent au chateau de la lumière, et elle n'assistait donc pas aux attaques fréquentes des sans-coeurs depuis la destruction de la pierre angulaire. En somme, cela faisait déjà trop longtemps qu'elle ne voyait plus dans ces créatures un danger réel. Pourtant, elle devait se faire une raison... Quand la lumière et la coalition noire livreraient bataille, il y aurait autant de sans-coeur que d'humains.

Pour le meilleur et pour le pire, un sans-coeur perdu lui avait fait prendre conscience d'une chose... Elle avait un nouveau pouvoir et devait apprendre à s'en servir. Lorsque la paix dépendra d'elle, elle n'aura plus le droit d'échouer.

Le matin-même elle se rendit dans la forêt, ayant au préalable signalé sa position à l'ex-shérif. A vrai dire, elle n'était qu'à une petite centaine de mètres de la zone rebelle, où de nombreux brigands cachés surveillaient la zone. Le moindre hululement lui signalerait un problème ou simplement l'ordre de rentrer.

Ravness attendit sans un mot, debout dans la forêt, marchant parfois un peu, sans s'égarer, regardant tout autour d'elle. Les sans-coeurs étaient pour la plupart fort discrets. Cette nuit, malgré son indifférence par rapport aux sans-coeurs ou même aux ténèbres, elle avait eu de la chance que le sans-coeur soit un soldat et non une de ces créatures que l'on n'entend pas arriver.

Au bout d'une dizaine de minutes, elle vit des sans-coeur approcher. Elle ne fit pas apparaître son épée, non. Aujourd'hui, il n'y aurait qu'elle et son bouclier. Ulthane le lui avait présenté sous le nom de Valkyrie'shield. C'est du moins ainsi que son nom était écrit dans son livre.

Elle tendit sa main gauche devant elle, se concentra et... sans mal, le fit apparaître. Avant même de le voir, son attente fut accueillie par un grand flash lumineux, incroyable, qui ne la surprit plus. Elle en ignorait la raison, c'était tout à fait éblouissant et pourtant, elle n'éprouvait pas un instant le besoin de cligner les yeux.
Et son bouclier était là, dans sa main. Ravness releva le regard et... vit les sans-coeurs exploser, tout aussi simplement.

Ce n'était pas une aussi bonne surprise qu'il n'y paraissait. Elle était là pour apprendre, comprendre et utiliser ce bouclier... Le fait qu'il se passe des choses aussi inattendues perturbait réellement ses pensées.
Elle n'eut d'autres choix que d'attendre encore, sans faire disparaître son bouclier. Et ce temps passé à pérégriner sans but, tournant en rond dans ce coin de la forêt, elle ne le gâcha pas à regarder aux alentours, non, son regard se posait irrémédiablement sur son bouclier, qu'elle tournait de tous les côtés. A le voir, elle se souvint non pas de comment il l'avait sauvé, de comment il lui avait permis de sauver Cissneï et détruire le démon de la nuit, non ce ne fut pas à cela qu'elle pensa.
Elle se remémora la douleur, cette violente brûlure dans tout son corps, qui ne dura peut-être que deux petites secondes mais qui lui donna l'impression par après d'avoir changé d'enveloppe corporelle. C'était étrange et pourtant... elle avait l'impression de ne plus ressentir les mêmes choses qu'auparavant.

Les armes uniques... Infligeaient-elles toutes autant de douleur à leur détenteur ?
A vrai dire, elle se demanda surtout si des gens de sa connaissance étaient en possession de telles armes. Elle réfléchit durant de longues minutes... et pensa à Arachné, cette femme qui avait détruit la pierre angulaire de lumière sous ses yeux. Elle avait plantée dans celle-ci, pourtant jugée indestructible, une flamberge... et l'avait détruite ainsi. Et ni l'arme, ni sa détentrice n'avaient survécu.

Et il y avait la keyblade, que Ravness avait déclarée inutile à Sora, quelques jours auparavant.

Une petit dizaine de sans-coeurs apparurent, l'encerclant. Elle n'attendit pas un instant, et se concentrant légèrement, les fit voler simultanément, les soulevant de son psyché en les regardant à peine, les alignant devant elle, avec un intervale de trois mètres entre chacun.

Brandissant son bouclier, elle visa le sans-coeur le plus à gauche et frappa l'air de cette targe.
Mais il ne se passa rien.
Elle réfléchit quelques secondes, se concentrant suffisamment pour maintenir son contrôle psychique sur ses cibles. Ce n'était pas forcément une méthode qu'elle aimait. Le jeu n'était pas forcément ce qu'elle affectionnait mais... pour tester des sorts lumineux, ce qu'elle n'avait jamais fait jusque-là, il fallait bien des ennemis sensibles à ceux-ci.

Elle leva sa main droite vers le même sans-coeur et... se concentra, fronçant les sourcils à ne plus rien voir, faisant trembler sa main sous l'effort.

Après quelques dizaines de secondes, elle abaissa la main et réessaya avec le bouclier de différentes manières, levant ce dernier dans les airs, pointant le tranchant de ce dernier vers les sans-coeurs.

Enfin, elle eut une idée... et brandit son bouclier tout contre son corps, comme si elle s'apprêtait à parer un véritable coup. Cela n'eut guère d'effet mais... elle eut une intuition et ferma les yeux, repensant à la première fois où elle avait fait apparaître ce bouclier. Elle se souvenait bien sûr des circonstances. Ravness était alors sur le point de mourir, Nirid venait de succomber et Cissneï allait être frappée par Chernabog. Elle s'était interposée et avait voulu parer le coup de son bouclier, oubliant que ce dernier avait été brisé plus tôt.

Et le bouclier des valkyries était apparu.

Ravness rouvrit les yeux et...


" Flûte ! "

La vérité c'est qu'elle était tout simplement ignorante en ce qui concerne la magie. Elle n'en avait jamais fait avant et même après cette nuit-là. Visiblement, cela ne fonctionnait pas comme le psychisme, où de la concentration et de la discipline, ses maîtres mots, pouvaient soulever des montagnes. Jusque-là, Ravness avait toujours cru qu'il s'agissait d'une histoire de prédisposition. Et elle n'en avait jamais eue, cela elle en était certaine. Elle n'avait aucune perception magique, aucune conscience de toutes ces choses.

Elle aurait pu demander de l'aide, toutefois les mages n'étaient pas fréquents parmi les rebelles. Et... ce bouclier était tellement différent de tout ce qu'elle avait vu jusque-là. Qui pourrait comprendre ? Qui pourrait l'aider, si ce n'est un géant forgeron ?

Jusqu'à ce qu'elle comprenne, elle devait s'assurer d'une chose.
La capitaine de la garde s'approcha d'un des sans-coeurs au centre de la ligne et approcha son bouclier de ce dernier. Il suffisait qu'il approche, vraiment... il n'était qu'à quelques centimètres et le sans-coeur se débattait avec une telle vigueur qu'elle dut se concentrer davantage pour ne pas le laisser s'en aller. Et aussitôt une de ses antennes effleura-t-elle le bouclier qu'il explosa aussitôt.

Ravness se dirigea vers un autre sans-coeur. Cette fois-ci, elle garda son bouclier contre son corps. Etait-ce le bouclier ou elle ? Le pouvoir... était-il le sien ou issu simplement de cette arme unique ?
Elle tendit sa main et la posa sur le torse de la crypto-ombre qui gesticula avec violence. Durant de longues secondes, elle sembla secouée par une incroyable douleur. Et il n'en fallut guère beaucoup plus pour que la créature succombe de la même manière que la première. Ravness l'avait simplement touchée et cela avait fini par la détruire. Certes pas... aussi vite et proprement qu'au contact du bouclier mais tout de même.

Ravness s'éloigna, réfléchissant, gardant une partie de sa concentration pour son psychisme. Et sans trop y croire, elle tenta une nouvelle fois de lancer des sorts de lumière sur les sans-coeurs.

Mais après tout c'était logique. Elle n'avait jamais connu beaucoup de vrais magiciens. Il y avait évidemment Maître Yen Sid, qu'elle n'avait toutefois jamais vu lancer le moindre sort... Roxas mais, ce dernier étant un élu de la keyblade doublé d'un simili, la magie était plutôt naturelle chez lui. Finalement, elle pensa au Lieutenant Rinaudo et au Général Rokudo. Le premier était toujours là, évidemment, mais... bien sûr elle l'appréciait, cela n'avait pas changé, toutefois, il était...
Pour Est, il semblait si difficile de pratiquer la magie. Il avait toujours ce grimoire dans les mains, ce qui laissait penser à Ravness qu'elle... aurait davantage de difficultés que lui pour lancer le moindre sort de lumière. En somme, combien de temps lui faudrait-il pour comprendre, pour réussir à lancer le moindre sort ? Etait-ce naturel pour certain et contre-intuitif pour d'autres ?

Malgré tout, elle devait se rappeler que de la magie, elle en avait faite. C'était une puissante magie qui était sortie de son corps, lorsqu'elle avait abattu Chernabog. Ce qu'elle devait faire, c'était... se souvenir de la manière.

Mukuro Rokudo, lui, aurait certainement su. Avant de voir Kefka à l'oeuvre, elle était certaine qu'il n'existait pas de mage aussi puissant que lui. Il l'avait terrassée, lorsqu'ils s'étaient affrontés, alors même qu'elle résistait particulièrement bien à la magie. Ce jour-là fut paradoxalement, malgré ses larmes qui coulèrent à flot, malgré sa tension malmenée par cet ancien boss de la lumière, l'un des plus beaux jours de sa vie. Pour elle, depuis cette incroyable défaite qu'elle avait subie, l'abandon n'était plus une option. Quoi qu'il puisse lui arriver, elle n'accepterait plus de se laisser aller au désespoir. Ses mots, elle s'en souvenait comme si on les lui avait soufflés à l'instant, à l'oreille.


" Si vous voulez qu'ils vous pardonnent, alors battez-vous ! "

Elle fit volte-face, brusquement, dans un sursaut. Et elle le vit, juste devant elle, à quelques centimètres, immense et svelte. Ravness n'eut pas la force de lever son bouclier lorsqu'elle reconnut son visage assuré, ses traits fins, ses longs cheveux bleus.

" Muku... Mukuro c'est... ? "

Il était là, devant lui. Ce Général qu'elle avait haï autant qu'Ariez et qui avait été tué, peu après qu'elle ait appris à l'apprécier. Il n'avait pas changé, pas... le moins du monde, alors qu'elle-même était... toujours un peu plus blessée que la veille.

" Êtes-vous vraiment surprise ? ", interrogea-t-il la jeune garde avant de rire, sifflant entre ses dents son horripilant "kufufu". Elle ne sourcilla même pas, presque soulagée d'entendre cette voix grinçante à nouveau. Oh oui, elle l'avait haïe. " Prenez garde. ", ajouta-t-il en pointant du doigt la forêt derrière la garde. Celle-ci jetta un oeil par-dessus son épaule et vit les sans-coeurs approcher. Elle avait été trop surprise pour maintenir sa concentration mais pour l'heure. Ravness regarda l'illusionniste.

" Non je pense que je l'ai voulu. "

" Tout à fait, Capitaine. Malgré toutes ces années, vous avez encore besoin de moi ! ", s'exclama-t-il avant de rire à nouveau. Elle... sourit légèrement, et répondit aussitôt.

" J'avais surtout besoin d'un vrai boss. Je remercie tous les jours le ciel d'avoir mis Cissneï sur votre trône. "

" Oh... vous aimiez mes missions, Capitaine. Elles vous ont construite. C'est... elles qui vous ont rendue aussi impénétrable, aussi forte. "

Ravness acquiesça. Il n'y avait pas que ça. Tout était du à cet homme.

" Et vous êtes parti alors qu'on commençait à peine à se supporter mutuellement. "

" Oh je... ne pars jamais sans laisser derrière moi un petit souvenir. "

Et il sortit de sa veste un mouchoir en soie qu'il lui tendit. Elle le prit sans hésiter et regarda son ancien boss.

" Je ne pleure plus, Général. "

" Oui c'est cela. "

Et il disparût, riant une dernière fois.

Ravness se retourna vers les sans-coeurs. Ce qu'elle sentait était encore totalement différent de tout ce qu'elle avait connu. Il y avait quelque chose, comme des fils qui tenaient chacune de ses articulations, comme une volonté inconnue qui maîtrisait son corps... Elle sut quoi faire, sans même en avoir conscience.
Le bouclier des valkyries disparût de ses mains, bientôt remplacé par sa hallebarde qu'elle tint d'une seule main tout en se rapprochant des ennemis. Elle n'était pas en garde et à vrai dire, ne semblait même pas vouloir se battre. Et bien sûr, Ravness savait que ce n'était pas sa manière à elle de faire, mais elle le fit tout de même.

Un sans-coeur lui bondit dessus et la traversa, littéralement... Ses griffes déchirèrent sa peau et son corps. Et ce dernier disparût, s'évapora comme la brume soulevée par le vent, laissant le sans-coeur tomber à terre.
Derrière le groupe de sans-coeurs, elle apparût finalement, tenant sa hallebarde de ses deux mains, avant d'embrocher une des créatures d'un coup d'estoc ravageur. Sa main gauche lâcha la hallebarde et se tendit vers un sans-coeur.

Et elle put sentir une véritable énergie s'accumuler au bout de ses doigts, un puissant flux contrôler son bras...

Du sol, juste sous le sans-coeur, jaillit une incroyable quantité d'eau, détruisant le sans-coeur avec violence. Ce n'était pas de la lumière non mais c'était bel et bien de la magie.

Elle pointa sa hallebarde dans la direction de l'eau qui commençait à succomber à la gravité, et arrêta celle-ci, la figea comme elle aurait soulevé un objet avec son pouvoir psychique... et enfin elle fit tourner sa hallebarde autour d'elle-même, tandis que la masse d'eau continuait de suivre le parcours de la pointe de son arme... Elle fit un pas en avant et frappa l'air horizontalement, tandis que l'eau emporta tous les sans-coeurs survivants, les balayant avec la force d'un véritable raz-de-marée.

Au bout de quelques secondes, elle retrouva un contrôle total de son corps et... tendant la main, elle sut qu'elle ne pourrait plus reproduire ce sort d'eau qu'elle venait de faire. Non, tout cela, c'était grâce à Mukuro. Il lui avait laissé un souvenir, comme il le disait.

Elle baissa le regard sur le creux de sa main, pensant voir le mouchoir qui, comme il y a trois ans, avait disparu.

Après cela, elle ne put produire de la lumière mais... davantage parce qu'elle ne s'en sentait plus la force que parce qu'elle s'en sentait incapable.

Un hululement la sortit de ses pensées, au bout moment. Et en courant, sans attendre une seconde de plus, elle se précipita au campement. Une fois à proximité des tentes, un homme l'interpella.


" Que se passe-t-il ? "

" Les sapeurs, ils sont rentrés... à l'instant. "

" Et qu'en est-il ? "

"  Je n'en sais rien... mais au moins ils ne sont pas tous morts. "

Elle acquiesça et se remit à courir dans la direction désignée par le brigand. Ravness arriva finalement devant un petit attroupement... C'était une mission qui ne payait pas de mine mais qui avait ses chances d'influencer sur la bataille finale à venir. Des hommes avaient été envoyés inspecter les égoûts, menant de la ville de Nothingham à la cour de son chateau. Pouvoir utiliser ce passage pourrait... épargner des centaines de vies. L'importance de la mission avait poussé Cissneï à confier celle-ci à un envoyé de la lumière, qui n'était évidemment pas Ravness... ce que cette dernière pouvait comprendre, ayant un visage désormais connu de toute l'armée du régent.

La garde ralentit, et en marchant, s'approcha du petit groupe, composé des quatre sapeurs, qu'elle reconnut puisqu'ils ne portaient pas la cape rebelle, ainsi que de quelques brigands parmi lesquels le shérif se tenait, discutant avec un raton-laveur, membre de l'expédition.


" Shérif... Quelles sont les nouvelles ? "

" Ah... La mission ne s'est pas très bien passée. "

Ravness baissa son regard sur un blessé à terre, un rat anthropomorphique, qui semblait attendre des soins.

" L'envoyée de la lumière a paniqué, Dame Ravness. "

" Paniqué ?... Non tu délires, mon vieux. J'appelle plus ça de la panique, c'était du sabotage ! "

" Du sabotage ?... "

" On était infiltrés, tout allait bien. On lui a montré le passage, les réserves, la faille dans la muraille... Et notre précieuse invitée a eu le bon goût de surgir dans la cour du chateau... "

" ... Vous plaisantez ? "

" Et laissez-moi dire qu'elle n'a pas été discrète. "

Elle... Mais qui diable Cissneï avait-elle envoyée ? Qui avait pu perdre la tête, s'élancer en plein coeur du chateau et mettre la vie des brigands en danger ? Même en y réfléchissant, la garde ne pouvait trouver une réponse. Tifa ne se serait jamais fait prendre... et en fait, elle n'aurait jamais eu la bêtise de signaler sa position. Maître Aqua était trop intelligente et prudente pour s'y oser et... la générale elle-même ? N'y pensons pas.

" Où est-elle ? " demanda la jeune femme avec empressement, ne pouvant dissimuler sa colère. L'homme-chien qui avait exposé la situation sembla étonné et... baissa le regard sur le rat qui gisait à terre.
Ravness ne l'avait jamais vue... Enfin, elle s'en serait souvenue.


" On va éviter d'empirer la situation, ma Dame. Les gars, conduisez l'envoyée à l'infirmerie et... "

" Je vais rester avec elle en attendant qu'elle se réveille... "
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Ma chérie ? Il est l’heure de se lever…
Freyja ouvrait les yeux avec difficulté, les rayons de soleil passant à travers la fenêtre l’éblouissaient en  cette heure si matinale. Elle finit par se frotter les paupières à l’aide de ses pattes pour finalement distinguer la silhouette de sa mère, assise au bord de son lit, un sourire franc sur les lèvres. Maintenant la jeune fille réveillée, la femme passait sa main dans la tignasse blanche de sa fille, la recoiffant légèrement.

Maman… Laisse moi dormir…
La mère pouffait légèrement de rire tout en retirant sa main de la chevelure de sa fille, ramenant ses bras prêts du corps.

Pas aujourd’hui ma petite, c’est un jour spécial… Et ta surprise t’attend avec ton déjeuner, dépêche toi de descendre.
La mère de Freyja s’abaissait pour laisser un baiser sur le front de la jeune fille pour ensuite se lever et emprunter la porte au fond de la pièce, laissant la jeune fille seule un instant.

Freyja restait couché un instant, un sourire se dessinant sur son visage, c’était aujourd’hui le grand jour. D’un bond, elle sautait du lit et se dirigeait vers la garde-robe tout en ôtant son habit de nuit. Elle ouvrait grand les portes et cherchait de quoi se mettre en ce jour, elle poussait quelque vêtement pendu aux cintres pour finalement s’attarder sur une robe en particulier.
Avant de faire son choix, elle tournait la tête vers la fenêtre pour apercevoir le soleil se lever au milieu d’un grand ciel bleu dénué de nuage, elle sourit à nouveau et attrapait le vêtement du bout des doigts pour l’enfiler aussitôt.

La jeune fille descendait les marches quatre à quatre pour arriver dans la petite cuisine de sa maison, au milieu de celle-ci se trouvait une table sur laquelle un homme-rat prenait son café pendant que sa mère était derrière les fourneaux. Freyja s’approchait de ce dernier et l’enlaçait tout en l’embrassant sur la joue avant de s’asseoir à sa place.

- Bonjour papa !
- Bonjour ma petite, ça va ce matin ?
- Bof, je ne sais pas encore…

Freyja attrapait son bol de lait et l’engloutie aussi sec, s’essuyait ensuite les lèvres et reportait son attention sur son père. Elle posait les coudes sur la table et joignait ses mains en dessous de son menton et faisait son regard le plus attendrissant en direction de celui-ci.

- C’est quoi ma surpriiiiiiiise ?
- Tu le saurais quand tu auras avalé tous ça.

La mère venait de quitter les fourneaux pour apporter une pille de crêpes qu’elle déposa sur la table et en distribuait dans chaque assiette. Elle fixait Freyja de sa spatule et s’exclamait dans la cuisine.

- Ce n’est pas en étant aussi maigre que nous ramènera un beau rat ! Tu es si fine qu’on s’attendrait à voir débarquer un souriceau à la porte pour demander ta main
- Mamaaaan !
- Voyons ma chérie, ton sens de l’humour est resté au lit ?
- Tu me gênes…
- Tu n’as pas à être gênée ma petite… Mais c’est vrai que tu es bien maigre !
- Papaaaaaaa !

Un éclat de rire traversait la pièce, pendant que la jeune fille baissait la tête les joues rougies.

Ne t’inquiète pas ma fille, même un renard pourra nous demander ta main.
La jeune fille sourie et finie par avaler sa première crêpe, sous le regarde bienveillant de ses parents. Une fois la pile de crêpe fini, Freyja s’apprêtait à quitter la table quand son père l’interpellait.

- Dit ma petite, tu n’aurais soudainement plus envie d’avoir ton cadeau d’anniversaire ?
- Ça pourrait attendre midi ? Moi aussi, j’ai une surprise pour vous…
- Ah bon ? Quel genre de surprise ?
- Je ne dirais rien !
- Ah oui ?!

Le père se levait soudainement et allait attraper sa fille dans ses bras, lui arrachant un cri de surprise et il allait la chatouillait de longues minutes sur le canapé.

- Et comme ça, tu ne me diras toujours rien ?
- Hihi, arrête papa !
- Aller, un indice !
- Hihih, tu verras à midi.

Le père fini par relâcher son étreinte et regardait sa fille un instant, il lâchait un sourire et se relevait pour aller prêt de sa femme.

- Ok ma chérie, je suis impatient d’être au repas de midi alors.
- Tu ne seras pas déçu, à toute à l’heure !

Freyja se relevait et se dirigeait vers la porte d’entrée, elle s’arrêtait un instant et prenait un gilet de coton bleu pour mettre sur ses épaules avant de sortir. Dans l’encadrement, elle regardait ses parents ensembles une dernière fois et leur glissait un dernier sourire avant de sortir et d’aller rejoindre Aiden pour le grand jour.

***
La jeune fille traversait les champs de blé de son père, se dirigeant vers la limite de la proximité. Ça faisait bientôt quatre ans qu’elle et Aiden se retrouvaient ici, chaque jour, sur cette barrière et passait de longues journées ensemble.
Mais quatre années, c’est long pour un jeune couple, surtout quand ceux-ci devaient rester discret. Et il arrive un jour ou la simple proximité ne suffit plus à deux coeurs, c’est ainsi que les deux jeunes amoureux décidèrent que le jour de la majorité de Freyja, ils allaient se rendre à la fermette ensemble, et qu’Aiden demanderait la main de la jeune fille. Pour qu’enfin, ils ne soient plus jamais séparés.

Coucou !
Freyja était arrivé à la barrière, et comme chaque jour, Aiden attendait là, le regard fixé en direction de Nottingham. Quand il entendu la voix de la jeune fille, il se retournait et l’observait arriver, un sourire barrant son visage.
D’un petit saut, elle vint s’asseoir à côté de lui et posait sa tête contre son épaule. Il répondait en entourant son bras autour de son corps et l’embrassait sur le haut du crâne. Comme chaque matin, Freyja était heureuse en arrivant ici. Elle se redressait et regardait l’homme qu’elle aimait dans les yeux, elle aussi un large sourire sur le visage.

- Tu es magnifique aujourd’hui Freyja, d’où viens cette robe ?
- Maman me l’a faite il y a quelque temps, mais je voulais la porter aujourd’hui.
- Elle te va à ravir, je suis impatient de la rencontrer.
- Dit… Tu ne trouves pas que je suis trop maigre ?
- Quoi ? Pourquoi cette question ?
- Non… Rien… Comment vas-tu aujourd’hui ?
- Attend, j’ai quelque chose pour toi…

Il se retournait pour prendre un objet dans sa poche, une boite pour être précis. Il la regardait un instant et la tendait ensuite à Freyja.

Merci…
Elle attrapait la corde entourant la boîte et la défaisait lentement, essayant de ne pas abîmé le papier qu’il avait dù se donner tend de mal à faire. Une fois le paquet défait, elle regardait la boîte et soulevait finalement le couvercle pour voir un splendide foulard de couleur orange. Elle déposait l’objet à côté d’elle et allait prendre Aiden dans ses bras pour le remercier.

- Il est magnifique.
- Il appartenait à ma mère, je suis sûre qu’elle aurait aimé te voir avec…
- Aiden…

Leurs lèvres se rapprochèrent et il s’échangèrent un long baisé, sur cette barrière les ayant vu grandir, s’épanouir et finalement s’aimer.

***
Tu as peur ?
Aiden avait arrêté Freyja un instant, il était sur le chemin en direction de la fermette, mais elle n’arrêtait pas de scruter les alentours.

Ça se voit tant que ça ?
Il souriait et la prenait dans ses bras, il caressait son dos à l’aide de ses longs doigts, ce qu’il l’apaisait aussitôt.

- Tu verras, ça se passera bien. Ton père ne va pas me chasser avec une fourche…
- Peut-être que se sera maman avec une poêle…
- Tout se passera bien, je te le promets.

Soudainement, l’atmosphère changeait autour de Freyja, le soleil avait disparut ne laissant place aux ténèbres. Elle était seule, Aiden avait disparu. Elle essayait de courir dans une direction, d’appeler à l’aide, mais rien ne changeait, elle était seule, perdue.

Un cri strident parvenait aux oreilles de la jeune rate, elle se retournait et voyait sa maison. Sans attendre, elle se ruait vers elle, mais arrivé à quelques mètres… Un autre cri et des flammes hautes de plusieurs mètres firent leurs apparitions, dévorant peu à peu la bâtisse. Prise de panique, Freyja courrait vers la fermette, tentant d’atteindre la porte d’entrée avant que les flammes ne dévorent tous. Mais à chacun de ses pas, la maison reculait, elle n’arrivait pas à l’atteindre et ne pouvait que regarder les flammes faire leurs oeuvres.
Des larmes commencèrent à perler le long des joues de la jeune fille, des cris commencèrent à se faire entendre, des voix, celles de ses parents. Freyja tendait ses bras en avant, tentant désespérément d’atteindre les portes du bout des doigts, mais une flamme plus grosses apparue et calcinait l’entrée de la fermette.

Rebelle…
La jeune fille se retournait pour voir Aiden, plus grand, plus fort, plus sombre… Elle tendait ses bras vers lui, des larmes dans les yeux, mais elle n’eut que pour réponse un sourire carnassier. Effrayée, Freyja se retournait et rampait dans la direction de sa maison, essayant de lui échapper.

Oh, le feu, tu aimes ça… 
Aiden attrapait la jeune fille dans sa robe blanche et la soulevait pour la déposer sur ses épaules, elle tentait de se débattre, mais il était trop fort.

Tu vas le voir de plus prêt…
Maintenant devant les portes calcinées, le jeune homme donnait un coup de pied sur le bois noir pour montrer l’intérieur en flamme. Au milieu de la pièce, sur la table de la cuisine se trouvaient deux corps, deux corps de rat brûler vif… Freyja poussait un cri et frappait le dos de l’homme qu’elle aimait de toutes ses forces, mais elle était impuissante.

Rejoint tes parents, ils t’attendent pour manger…
Les têtes des deux corps tournèrent sur elles même, fixant la jeune fille de leur regard vide, tétanisant la jeune fille sur place. Aiden soulevait la petite à nouveau et la regardait avec le même sourire carnassier avant de la jeter à travers un rideau de flamme.

NOOOOOON !!!
Freyja c’était relevé en sursaut, elle respirait fort, de la terreur visibles à travers ses yeux et des gouttes de sueur glissant le long de son front. Une blessure au torse la rappelait à l’ordre et la recouchait instantanément. Une violente douleur parcourant l’ensemble de son corps, l’empêchant de se concentrer. Elle tournait le regard pour apercevoir une femme en armure assise en face d’un bureau, une plume à la main, et celle-ci la fixait de son plus noir regard.

Posant sa main contre son ventre, Freyja tentait de se redresser, sans succès. La douleur était trop forte pour quelconque mouvement. Elle retombait finalement au fond de son lit, et tournait la tête vers la seule femme présente dans son champ de vision.

Ou… Ou suis-je. Qui êtes-vous ?
Elle avait beau essayer de creuser sans ses souvenirs, rien de cohérent ne sortait pour le moment.

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Le visage figé dans cette impression de dureté et d'impatience, la capitaine des gardes regardait fixement la femme-ratte, occupant un des lits de l'infirmerie. Celle-ci se trouvait sous une grande tente et n'était évidemment pas fort équipée... toutefois c'était elle qui rabibochait les brigands, chaque jour, quand les gardes du régent ou ses propres entraînements les esquintaient. Ravness avait déplacé une table en bois jusqu'à cet endroit précis pour y travailler, en attendant que l'autre envoyée de la lumière se réveille. Il avait fallu quelques heures, toutefois, la jeune femme n'avait pas encore fini.

A présent, l'hybride la regardait, le visage déformé par la douleur, et avec la curiosité d'un innocent. Ravness baissa finalement les yeux sur la lettre qu'elle finissait d'écrire. Cela pouvait paraître ridicule mais... après ces quatre heures durant lesquelles elle avait écrit des rapports et des missives, elle avait eu le temps de se calmer. Aussi devait-elle retrouver en elle la colère suffisante pour motiver ses prochaines décisions. La fatigue ne la rendrait pas plus indulgente.


" Dame Ravness, capitaine des gardes de la lumière et... envoyée de la lumière ici, à Sherwood. "

La susnommée glissa sa plume dans l'encrier et recula légèrement sur sa chaise, se redressant et s'étirant légèrement, courbaturée par l'ouvrage. Elle glissa une main derrière sa nuque, et dans une atmosphère parfaitement austère, sans s'inquiéter de sa vis-à-vis, elle se massa le cou quelques secondes, ses sourcils restant froncés...
Après quelques secondes, elle hocha la tête et ajouta d'une voix identique :


" Depuis plus de deux ans, je suis de la lumière l'unique tête pensante dans ce bouge. "

Même la Générale ne pouvait remettre en question sa manière de penser cette guerre. Ravness était seule ici depuis trop longtemps pour que l'ordre d'une bureaucrate, eusse-t-elle pour sa supérieure un grand respect, ait la moindre chance de trouver suite dans ses décisions.

" Et vous êtes au mauvais endroit. "

Sa voix était calme, peut-être même lente. Elle balaya l'infirmerie d'un regard. Celle-ci était pour l'instant quasiment vide. Le Régent s'était tenu tranquille ces dernières semaines. Cela n'avait rien de réjouissant et pourtant, cela avait permis à la rébellion d'asseoir son avantage. La bataille finale approchait...

" Et ceci... ", dit-elle en désignant la feuille au sommet de la pile de papiers devant elle. "est une lettre à l'attention de la Générale Cissneï... exigeant votre radiation des guerriers de la lumière. "
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Freyja restait immobile sur sa couche, encaissant les paroles de la dénommée Ravness. Elle avait déjà entendu ce nom, mais dans quelle circonstance ? Ses souvenirs étaient encore trop confus pour associé ce nom à quelconque évènement. Tétanisé par la douleur, la jeune femme impuissante n’avait d’autre choix que de rouler des yeux devant cette Dame.

Ma radiation de la Lumière…
La blessée ferma ses paupières un instant, réfléchissant à la dernière phrase prononcée par la femme à son chevet. Qu’avait-elle fait pour mériter un tel traitement ? Péniblement, Freyja chercha dans les limbes de son esprit la réponse à cette question. Elle se souvenait avoir demandé au Général de l’envoyer ici… Pourquoi déjà ? Elle devait avoir une bonne raison de vouloir rejoindre la terre l’ayant vu grandir, mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur celle-ci.

Elle ouvrit à nouveau les yeux, rien n’avait bougé. Cette femme, Ravness, était toujours assise et la toisait. Une chose était sûre pour la jeune femme, elle était venue pour remplir une mission sous les ordres de la Lumière, mais laquelle ?

Je ne comprends pas… Ne vous comprends pas… 
Freyja parlait lentement, soufflant après chaque mot, une douleur brûlante envahissait ses poumons quand un son franchissait ses lèvres. Elle retirait la main de son ventre et la ramenait au visage, se pinçant le haut du museau.

Qu’ai-je fait… Pourquoi suis-je allongé, le corps brisé…
Ravness, ce nom résonnait dans l’esprit de la jeune femme, ainsi que le nom de Frank et d’Elliot, qui sont-ils ? Pourquoi hantaient-ils son esprit maintenant ? Freyja retirait sa main du visage, la laissant tomber le long de son corps et s’attardait sur la pile de papier. Les rapports de la Capitaine des Gardes, la seule personne absente du Château.

Vous… Les gardes…Vous m’aviez ordonné d’entraîner deux de vos hommes…


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Ca y est… Il ne lui avait pas fallu tant de temps que ça pour sentir la frustration grandir en elle. Freyja, en quelques mots, était parvenue à l’irriter… ce qui n’était pas tant un exploit, si l’on connaissait la dame. Néanmoins, elle reconnaissait en cette hybride de nombreux traits de caractère qu’elle haïssait déjà.

« Ca suffit. » , dit-elle assez tôt, d’une voix sévère, les yeux froncés posés sur la carcasse de cette guerrière. « Je ne suis pas votre nounou, vous m’avez déjà fait perdre trop de temps. Vous n’êtes pas encore une civile, mademoiselle. Comportez-vous en fonction !»

Ravness se leva brusquement, reculant sa chaise dans un crissement affreux, et s’approcha de l’envoyée de la lumière, les deux bras contre son corps et les poings serrés. Il était… hors de question qu’elle soit patiente envers une personne qui venait de condamner les brigands à une souffrance plus longue. La capitaine des gardes avait été sotte de penser qu’être redevenue calme tempèrerait ses mots, car à présent et aussi tôt, elle était furieuse.

« Vous ne m’avez rendu aucun service, Capitaine. Vous avez simplement obéi aux ordres. », gronda-t-elle en pensant à Frank et Elliot. Il était vrai qu’elle fut gênée, lorsqu’elle apprit que les deux gardes que Freyja devait entraîner au maniement de la lance, selon son ordre, était respectivement mort et infirme. Être sur le front l’empêchait d’avoir un regard incorrigible sur la garde. Pour cette raison, elle avait nommé Fiona à la tête des gardes en son absence. « Pour moi, vous n’êtes personne, n’avez rien accompli. La plupart de mes gardes et des brigands, ici, sont dix fois plus méritants que vous ne le serez jamais. »

Elle s’éloigna du lit de la ratte, agacée par l’incompréhension qui déformait son visage. Certains n’étaient tout simplement pas faits pour la guerre. Alors qu’elle tournait le dos à la capitaine, elle ajouta : « Si ça ne tenait qu’à moi, vous seriez enfermée dans les cachots de la lumière sur le champ. »

Ravness retourna à son bureau mais sans s’y asseoir, restant simplement devant ce dernier, penchée sur la feuille conseillant à Cissneï de sévir. Si cette idiote ne  mesurait pas sa culpabilité, c’était encore pire. Et dire, pourtant, qu’elle était de ce peuple… elle avait trahi par deux fois, en agissant de la sorte.
Bien… elle allait lui flanquer son crime au visage.


« La capitaine Freyja, que vous avez acceptée dans les rangs de la lumière. » , commença-t-elle à lire d’une voix claire mais nerveuse, « a atteint avec les sapeurs le passage traversant les murailles du château de Nottingham, menant directement à la cour de ce dernier. La faille dans la muraille a été en effet perçue, et les possibilités quant au vol de provisions dans la réserve du roi, ont été considérées. C’est alors que la capitaine sortit de la réserve, alors que c’était contraire à sa mission, et révéla à l’armée du régent, Kefka, que nous sommes au courant de la brèche dans leur muraille. Ceci est un acte de pure trahison qui, dans mon monde natal et dans le sien, serait d’ailleurs considéré comme de l’insubordination, punissable de mort. » , dit-elle, insistant sur le dernier mot. Elle fit une longue pause, continuant à balayer la lettre du regard, et finalement, prononça d’une voix sévère tout en relevant la tête : « Et la lettre continue. »
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Les mots de la Capitaine des Gardes transpercèrent le corps meurtri de la jeune rate telle des coups de dague, elle ne se reconnaissait pas les paroles de la dame. Depuis le jour de son affiliation à la Lumière, elle brandissait fièrement ses bannières et agissait en son nom afin d’éviter les injustices, telles qu’elle l’avait vécu ici même.

Mais pour cette femme en armure… Elle n’était qu’une traîtresse, juste bonne à subir le châtiment de ses pairs.

La garde avait fini de parler, la lettre dans la main, le regard fixer sur le lit de l’infirmerie. Attendait-elle une justification de la part de Freyja ? Mais celle-ci n’avait rien à lui offrir. Les yeux de la jeune femme s’humidifièrent, cherchant à cacher cette faiblesse, la rate tourna la tête et referma ses yeux, laissant une larme couler le long de sa joue. Comment allait-elle bien pouvoir faire dorénavant ? Elle était condamnée, jamais elle ne reverrait le visage d’Aiden.
Une image apparaissait dans l’esprit de l’envoyée de la Lumière suite à ses pensées. Le visage de son compagnon, un sourire mauvais au visage la jetant par-dessus une muraille. Sa main tendue vers lui alors qu’il s’éloigne inexorablement, et elle, chutant dans les eaux glacées des douves d’un château, celui de Notthigham. Un spasme traversa son échine, la mémoire lui était revenue.

Freyja rouvrit les yeux, posa ses mains à proximité de sa taille et, tentant d’ignorer la douleur, se redressa sur sa couche. La respiration de la rate se faisait haletante et quelques gouttes de sueur perlaient sur son front, se simple effort l’avait épuisée. Elle tenait à être face à la dame avant de continuer de parler.

Je suis coupable de tout ce que vous dite, mais je n’ai pas honte en mes actes…
L’envoyée baissa son regard, observa un instant son torse. Il était couvert d’un épais bandage en lin sur lequel apparaissait un trait oblique rouge. Machinalement, elle attrapa la fine couverture et la plaqua contre elle, masquant les stigmates du combat sur la muraille.

Cette mission, trouver un passage sous la muraille du château… Je m’en moquais complètement, ce n’était qu’un prétexte pour être ici, afin de poursuivre une quête personnel.
Freyja restait figé, n’imaginant pas un instant relever la tête et faire face à la dame.

Jugez-moi… Au point où j’en suis, cela ne changera rien. Mais avant d’appliquer votre sentence, sachez une chose. Vivre séparée de l’homme que l’on aime est plus douloureux que le fil d’une épée et bien plus meurtrier que la pointe d’une dague.
Les yeux de l’envoyée rougirent seconde après seconde, appelant progressivement les larmes.

Les sapeurs parlaient d’un rat au service du régent, un véritable bourreau d’après leurs termes. Et moi, comme la dernière des idiotes… J’ai fait irruption dans la cours du château pour vérifier cela de mes propres yeux, mes sentiments m’ont fait perdre la raison.
De sa main libre, la rate se frottait les yeux, tentant de stopper l’afflux de larme.

Le pire dans cette histoire, c’est que les sapeurs ne mentaient pas. Le monstre qu’il décrivait, le bourreau du régent n’était autre que l’homme que je recherche depuis si longtemps… 
L’envoyée tournait finalement son regard en direction de la Capitaine des Gardes, son visage exprimait une profonde tristesse.

J’ai découvert que, l’oubli était la forme de souffrance la plus horrible au monde, l’homme que j’aime ne m’a même pas reconnue. Il est responsable de mes blessures, de ma chute dans les douves du château… L’homme que je recherchais depuis des mois, il m’a attaquer et a rejoint le meurtrier de mes parents !
Les larmes coulaient le long de ses joues, le regard toujours fixe sur la Garde. Elle passait un instant sa main libre sur le visage, balayant ses pleurs.

Faite ce que vous voulez de moi, je m’en moque. Aucune de vos actions ne pourra être pire que ce que j’ai vécu jusqu’à maintenant.


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" Jugez-moi… Au point où j’en suis, cela ne changera rien. Mais avant d’appliquer votre sentence, sachez une chose. Vivre séparée de l’homme que l’on aime est plus douloureux que le fil d’une épée et bien plus meurtrier que la pointe d’une dague."

" Pitié. ", répondit Ravness pour elle-même, d'une voix exaspérée, levant les yeux et les laissant retomber sur les lettres et les rapports, qu'elle fit nerveusement semblant de lire. Son histoire ne l'intéressait pas, ses raisons ne suffiraient pas à expliquer quoi que ce soit. Et ce qu'elle venait de dire... Cette femme n'était pas beaucoup plus jeune qu'elle et pourtant, lui semblait terriblement inexpérimentée. Des choses plus meurtrières que de vivre loin de son compagnon ou de sa compagne, elle en connaissait... Elle n'était pas morte de ne plus recevoir de lettres d'Oakley. Elle n'avait pas abandonné les siens pour elle, au contraire. Contrairement à cette guerrière de pacotille, elle avait d'elle-même quitté son amie, qu'elle avait pourtant aimée et qu'elle aimait encore, pour ses principes, pour la paix. Ravness avait combattu chaque jour l'envie de lui pardonner, la tentation de tout recommencer. Et si elle avait pu tout quitter et s'en aller vivre dans l'isolation la plus totale, avec la cowgirl, car ce n'était ni d'argent, ni de possibilités qui manquaient aux deux femmes, la capitaine de la garde avait décidé de sacrifier son bonheur personnel pour la félicité de tous les mondes.

Ca, une femme telle que Freyja ne pouvait le comprendre. Elle et Ravness partageaient ça, l'amour pour l'ennemi. Mais jamais la jeune femme ne lui dirait, non... Elle ne l'avait dit à personne. Seuls quelques mercenaires savaient.
Penser à ces choses-là était une torture, aussi espéra-t-elle de tout son coeur que la capitaine se taise. Mais elle raconta les circonstances de son crime, décrivit sa logique, parla de son compagnon qui l'avait oubliée et finalement terrassée.


" Vous me dégoûtez. ", dit-elle dans un soupir, sans regarder la ratte. Elle ne parvenait tout simplement pas à trouver des mots moins durs. Tout ce que lui inspirait son interlocutrice n'était qu'insultes et écoeurement, ainsi qu'une profonde rage qu'elle parvenait à peine à retenir. " C'est vous, le monstre, capitaine. ", ajouta-t-elle avec cruauté, levant enfin le regard sur, non pas le visage de Freyja, mais ses bandages qu'elle cachait maladroitement. Une féminité détruite par quelques cicatrices, elle en fut aussi victime, assez récemment. Et traversant sa poitrine, son ventre et ses cuisses, d'épaisses plaies enlaidissaient son corps.

" Moi... je suis pire que tout ce que vous avez vécu, capitaine. Vous êtes la honte de ce monde, plus méprisable encore que ces pleutres qui suivent Kefka, étonnés de voir leur rang décimer par la magie de leur propre maître. Et j'aimerais, oh oui j'adorerais avoir le temps de vous pourchasser jour et nuit, de vous empêcher de dormir, de vous pétrifier de terreur à l'idée que je vous pende. Enfin là, vous pourriez comprendre ce que vivent vos compatriotes et ce que vous les avez condamnés à vivre plus longtemps pour vos lubies égoïstes ! ", acheva-t-elle en criant de fureur, croisant les yeux de l'hybride. Elle reprit, sans baisser le ton, vociférant si fort qu'à une dizaine de mètres de la tente, l'on pouvait sûrement l'entendre très clairement. Et toujours derrière son bureau, serrant les poings à s'en blanchir les jointures, son visage devenait peu à peu écarlate de colère. " Vous n'êtes qu'une pleureuse et vous devriez avoir honte. Oser me parler de votre triste passé, oser parler de souffrance quand les hommes, les rebelles, se battent pour leur famille, pour leur ville, pour leur patrie ! Qui pensez-vous être dans ce monde sinon une traîtresse ?! Une victime ?! Non, vous avez participé à ce génocide ! "

Si Freyja avait osé lui répondre, elle lui aurait sans doute lancé son bureau à la figure avant de l'étouffer sous son oreiller, et cela dut se sentir, tant le silence autour d'elle et dans le camp sembla plus impressionnant encore que le vacarme qu'elle produisait. Trop en colère pour se retenir, elle quitta son bureau et s'approcha du lit de Freyja, la pointant du doigt, le regard juge et bourreau.

" Et voulez-vous que je vous dise ? Il y a pire que d'être séparée d'un homme ou que d'être oubliée par lui... La plus grande souffrance sera votre culpabilité de n'avoir rien fait pour aider votre peuple ! "

L'inactivité. Ravness s'y était toujours refusée avec véhémence. Elle avait commis les mêmes crimes que Freyja, encore un secret qu'elle ne partagerait pas, et dans l'erreur, avait perpétré avec Frollo un véritable génocide. Tout faire pour se racheter n'avait aucunement suffi à calmer les remords qui rongeaient son coeur. Mais elle agissait tout de même, pour qu'il n'y ait pas plus de mal encore. Elle se détestait pour ses crimes, mais haïssait plus encore la capitaine pour renoncer à les expier.
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La garde s’était approché du lit de Freyja, la désignant d’un doigt inquisiteur, alors que celle-ci restait le regard baissé, la mine sombre. Elle ruminait froidement les paroles de la Dame, tentant de digéré cette haine, mais n’y parvint pas. La blessée releva vivement un regard noir et le plongea dans celui de la garde. D’un revers de la main, elle frappa celle de la chef des gardes, voulant écarter cette accusation.

Vous vous prenez pour qui ?!
Malgré elle, Freyja éleva la voix sous la colère. Faisant fit de la douleur provoquer par chacun de ses mouvements, l’adrénaline de la situation aidant.

Me jugez de la sorte, jugez mon peuple de la sorte ! Êtes-vous subitement devenue juge, jury et bourreau dans ce monde ? Car vous êtes la seule personne ayant daigné ouvrir les yeux sur notre malheur…
Freyja faisait passer une jambe par-dessus le lit, la couverture recouvrant toujours son corps meurtri.

Brillant de votre vertu, accusant le peureux de pas agir au nom de votre paix… Vous êtes le seul monstre sous cette tente ! Agir contre le régent ne vous donne pas le droit d’être dédaigneuse avec la moindre âme de ce monde… Vous ne connaissez pas notre vie, nos malheurs, mis à part ceux que vous vivez ici !
La rate posa ses mains sur le bord du lit, les yeux fixant ses pieds, cherchant un peu de force pour se dresser face à la garde. Elle était intransigeante et n’avait aucune honte à critiquer ses frères et soeurs, même si Freyja avait quitté son monde depuis des années, elle avait jurée de revenir ici et de venger la mort de ses parents.

J’ai vu mes parents mourir dans les flammes du régent, et je ne pensais jamais pouvoir haïr une personne autant que lui. Mais vous… Avec la seule force de vos mots avez réussi cet exploit !
D’une impulsion sur ses jambes, Freyja se releva. Chancelante, elle s’approcha de la garde et pointa son doigt en sa direction, le regard aussi furieux que la capitaine des gardes.

Navré, je ne suis pas née guerrière… Je n’ai pas eu le courage de prendre les armes à leurs morts. Il m’a fallu du temps pour devenir ce que je suis aujourd’hui, et je ne permettrait pas qu’une femme comme vous m’interdise d’accomplir ma quête !
La rate regarda un instant la garde dans les yeux, et la contourna ensuite pour se rendre vers l’ouverture de la tente. Elle en avait assez d’entendre et de parler à cette femme. C’était comme s’adresser à une armure vide, elle n’écoute que ce qu’elle veut entendre et ne crois que ce qu’elle veux croire.
Freyja s’approchait d’un pas titubant vers la chaise au pied de son lit, attrapa sa chemise pendue dessus et l’enfila non sans douleur.

Envoyez votre lettre au Général, je m’en moque… Je répondrais à vos accusations quand la tête du clown décorera la pointe de ma lance.
Elle ne se retourna pas en direction de la garde et se contenta d’avancer en direction de l’ouverture de la tente, sa vision se troublait, mais elle s’en moquait. Quitter cet endroit, retrouver ses affaires et trouver un moyen de réveiller Aiden, elle se devait de faire ça avant d’aller rire au nez de ce clown.


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" Brillant de votre vertu, accusant le peureux de pas agir au nom de votre paix… Vous êtes le seul monstre sous cette tente ! Agir contre le régent ne vous donne pas le droit d’être dédaigneuse avec la moindre âme de ce monde… Vous ne connaissez pas notre vie, nos malheurs, mis à part ceux que vous vivez ici ! "

Frappée de stupeur, la garde ne répondit rien, restant bouche bée face à la lieutenante, toujours dans son lit. C'était... devenu totalement surréaliste. A quel instant cette femme était-elle devenue la fervente gardienne de l'âme des citoyens de ce monde ? Quelques minutes plus tôt, elle assurait n'avoir aucun regret quant à ses actes, ne ressentir aucune honte pour avoir sabordé une mission aussi importante pour son peuple ! Et à l'écoute de quelques considérations sur les gardes qui suivaient le régent, elle s'était brusquement sentie une nouvelle dévotion pour son peuple... Quelle pitié ! Ravness éprouva beaucoup de mal à résister à gifler Freyja, tant il lui semblait qu'elle avait franchi la limite de sa patience... depuis longtemps, d'ailleurs !

Oui, la garde résista à se laisser submerger par sa colère, bien que ce fut... une retenue tout à fait lancinante. Au lieu de la violence physique, elle choisit d'écouter la renégate. Enfin... "écouter" était un bien grand mot. Son cerveau bouillonnait de rage, son coeur battait à tout rompre et ses poings étaient si serrés qu'ouvrir ses mains en devenait presque douloureux. La moindre parole de la ratte sonnait à ses oreilles plus faux encore que le discours qu'avait fait Kefka lors de la crémation du Prince Jean, suppliant le peuple de respecter la minute de silence.
Il n'y avait plus la moindre bonne foi dans le coeur de la dame. Réfléchir sagement était devenu... plus difficile encore que de vaincre Chernabog ou que d'utiliser la magie.


" J’ai vu mes parents mourir dans les flammes du régent, et je ne pensais jamais pouvoir haïr une personne autant que lui. Mais vous… Avec la seule force de vos mots avez réussi cet exploit ! "

Oh ! Facile, ça, pensa-t-elle à l'instant. Parler de ses parents, de leur mort atroce, de la légitimité de sa haine et de son désir de vengeance. Cette femme n'avait aucun respect, ni pour son peuple, ni pour la seule autorité qui voulait du bien aux siens. Combien de temps Ravness avait-elle passé dans ce monde ? Combien de nuits glacées avait-elle endurées, et combien d'heures sentit-elle ses doigts de pieds glacés, malgré les bottes et les triples-chaussettes !?
Si ! Elle avait le droit de juger, d'être le bourreau et de donner son avis sur toute la racaille de ce monde infâme, car elle avait payé assez durement pour le mériter ! Elle avait failli mourir à deux reprises, elle avait bâti ce camp avec les brigands !

Quand la lieutenante réussit à s'approcher, se levant par la même occasion, et qu'elle osa infliger à sa supérieure hiérarchique un geste inquisiteur et irrespectueux, cette dernière crut bien craquer.
Personne ne lui faisait ça... Cette femme, Freyja, n'avait rien d'un soldat. Pour la jeune demoiselle, l'honneur n'était qu'une bêtise. Toutefois, le respect de la hiérarchie et l'obéissance étaient deux vertus qui empêchaient l'homme de se comporter comme un vulgaire macaque... deux vertus dont cette fichue ratte était dénuée, ce que celle-ci prouva une nouvelle fois lorsqu'elle tourna le dos à Dame Ravness, se dirigeant après quelques ultimes secondes passées sous la tente, vers la sortie de celle-ci.

Non... ça n'allait pas se passer comme ça.

Ravness marcha à pas pressés jusqu'à l'ouverture de la tente, posa sa main sur l'épaule de l'infirme et força cette dernière à se retourner d'un geste abrupt. A présent à quelques centimètres de Freyja, en face à face, Ravness fixa quelques secondes celle-ci avant de lui flanquer une gifle magistrale. La garde ne retint pas sa force, la claque résonnant aux alentours avec une violence claire. Et comme à son habitude, dans ses colères les plus noires, la capitaine de la garde n'accordait aucune importance aux spectateurs, nombreux par ailleurs, respectant cette baffe et sa violence comme des fidèles envers la communion.

Un coup comme celui-ci était dur à encaisser pour n'importe quelle brute de Sherwood. Aussi, Ravness profita des quelques secondes que lui accordait la joue et la mâchoire endolories de cette traîtresse, pour crier à son encontre, alors qu'elle n'était qu'à quelques centimètres d'elle.


" Deux ans que je suis ici, petite idiote ! J'ai passé plus de temps dans cette forêt que dans le chateau de la lumière ! "

Elle leva sa main vers la ratte et se concentrant à peine, souleva cette dernière de son énergie psychique. D'un geste de l'index, elle propulsa la lancière à l'intérieur de l'infirmerie. Sa cible emporta le lit dans sa chute, basculant ce dernier avec elle, pour que la couche comme la ratte soient renversés.
La tentation de faire apparaître son épée n'avait sans doute pas d'égal, toutefois elle retourna dans la tente, rouge de colère mais encore droite, d'un maintien militaire.


" Je ne vous laisserai pas réduire nos efforts à néant ! Je refuse de vous avoir dans mes pattes ! Vous avez déjà commis trop de dégâts pour avoir le moindre droit sur ces terres ! "

Quand la garde posa sa botte sur la poitrine de la... blessée... elle dut bien reconnaître avoir parfaitement oublié quelles étaient exactement ses séquelles.

" Estimez-vous heureuse de n'être que répudiée de l'armée de la lumière, racaille. ", cracha-t-elle cruellement, maintenant la femme immobile de sa botte. " Vous savez quels sont mes droits envers les traîtres... Et c'est bien en tant que traîtresse que vous agirez si vous persistez à combattre l'ennemi de la lumière. "
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La claque donnée par la Capitaine des Gardes sonna comme un coup de canon, déstabilisant la rate aussi bien mentalement que physiquement. Une douleur, s’ajoutant aux multiples contusions déjà présentes sur le corps de la jeune femme, montait du bout de son museau jusqu’à ses tympans. Elle jura avoir entendu sa mâchoire craquer avant de sentir son visage se déformer sous le choc, et lentement, son corps entama une chute inexorable sur le sol froid de ce monde. Elle ne distinguait plus rien, ses yeux semblaient avoir perdu la raison, affichant des ombres immobiles partout ou ils se perdaient dans le camp des rebelles.

La rate était face contre terre, tétanisée, immobilisée, impuissante. Elle n’arrivait plus a rien, ses pensées ne se bousculèrent plus dans sa tête, ses connexions semblaient être éteintes à tout jamais. Un bruit sourd envahissait son crâne, dominant tout le reste. Elle semblait percevoir des cris aigus, tournant la tête vers cette masse de métal renvoyant la lumière du jour, brûlant sa rétine autant que la douleur rongeait son visage. Elle ne contrôlait plus rien, ses yeux décidèrent de lâcher un flot de larmes ininterrompue marquant son visage de la peur la frappant à cet instant précis.

Il n’y avait plus de juges, ni de jury… Juste le bourreau dominant sa victime de sa hauteur, semblable à la faucheuse prête à accomplir son office.

Freyja n’était restée que quelques secondes à terre, mais cela lui avait semblé une éternité alors qu’elle attendait la sentence. Soudainement, elle sentit son corps happer dans les airs avait d’être propulsé comme la plus insignifiante des pierres à l’intérieur de l’infirmerie. Son corps heurta la structure du lit avec violence, brisant son corps de plus belle et emportant la couche dans sa chute. Son corps meurtri reposait sur le sol de la tente, désarticulé comme une marionnette dont on venait de couper les fils et reposant entre les restes du matelas de paille. Sa vision s’obscurcit d’un voile rouge, elle sentait le sang couler le long du sillon de son museau pour se mélanger à ses larmes et à ses yeux.

Le dos contre le sol, la gueule grande ouverte et la respiration haletante.

Il ne restait plus qu’une carcasse de la jeune femme au milieu du camp des rebelles, mais elle ne put empêcher un cri, un râle quand la botte de la capitaine vint compresser sa cage thoracique. La douleur parcourant son corps et harcelant le cerveau de la jeune femme manquait de lui faire perdre connaissance, mais cette lourdeur sur le torse força la victime à appeler l’air dans ses poumons. Un gargouillis horrible sorti de sa bouche, forçant une quinte de toux et expulsant un mélange de sang et de salive de sa bouche et le fit couler du coin de sa gueule. Le bruit sourd envahissant ses oreilles ne s’atténuait pas, des paroles de la garde, elle n’entendait rien ou presque. Seuls quelques mots franchissaient la barrière du bourdonnement, et ils marquèrent au fer rouge l’âme de la rate, la guidant vers la voie de la terreur.

…Racaille…Droit…Traitresse…Ennemi de la Lumière…
L’ombre au-dessus du corps de Freyja affichait un visage froid, impassible, torturant d’autant plus la dame. L’énergie du désespoir guida sa main contre le protège-tibia en acier de la Capitaine des Gardes, tentant de s’accrocher aux sangles le gardant en place et de repousser celui-ci de son torse. Tournant la tête, cherchant à capter la moindre bouffée d’air, la rate tentait de prononcer quelconque mot ou phrase, mais ne parfait qu’à cracher une nouvelle gerbe de sang sur le sol de l’infirmerie.

Achève ton… Oeu-oeu-vre… Bourreau !
À quoi bon lutter contre elle, contre le deuxième mal de ce monde. La douleur envahissait chaque parcelle du corps de la jeune femme, elle ne sentait plus ses jambes et la vie quittait lentement le corps. Tout comme son sang, débordant du bandage de lin et se répandant sous la botte du bourreau et le sol l’ayant vue naître.

Termi-ne le travail du… Clown… Lui ayant échoué à me tu-tuer…
À quoi bon vivre, si ce n’est pour être loin de lui. Il avait promis à son amour d’être toujours auprès d’elle, mais aujourd’hui, il n’était plus qu’un pantin prêt à l’abattre. La mort qu’offre le bourreau ne serait qu’une récompense, une libération de cet enfer et de cette douleur. Freyja relâcha l’emprise sur son bras, le faisant lourdement tomber sur le sol ensanglanté et ferma ses yeux. Une dernière larme coula le long de sa joue et resta un instant en suspension au bout de celle-ci, prête à tomber, tout comme elle.


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" Echoué ? Quelle plaisanterie. ", cracha Ravness, maintenant sur la poitrine de l'hybride sa botte de fer. " Kefka n'a même pas essayé. "

" Dame Ravness ! ", prononça une voix caverneuse et puissante provenant de l'autre côté de la tente. Elle reconnut de suite le shérif, sans le regarder. Nul n'osait être aussi sévère avec elle, dans ce campement, que lui... Et c'était réciproque, d'ailleurs. Mais qu'importe qu'il n'ait pas peur d'elle, Ravness était aujourd'hui dans son droit le plus strict. Et si elle avait voulu exécuter la ratte, je dis bien "si elle l'avait voulu", rappeler que l'insubordination était punissable de mort cautionerait tous ses actes.

La dame de la lumière retira son pied du corps de la lieutenante, sans pour autant vraiment s'éloigner. Les yeux du soldat étaient à présent clos, mais nonobstant ce fait, la garde continua à parler.


" Vous êtes tout simplement incapable de tuer Kefka. Je suis certaine que si vous en aviez la possibilité, vous le feriez immédiatement... Toutefois, sans compter sur le fait que je ne vous imagine même pas être en mesure de combattre votre ancien compagnon, vous n'arrivez pas à la cheville du régent. "

Les yeux baissés, le ton plus calme mais toujours aussi sévère, elle regarda l'épave qui projetait de "décorer la pointe de sa lance de la tête du bouffon". Sans doute incapable de terrasser le plus faible de ses lieutenants, elle ne servirait, contre Kefka, qu'à épuiser légèrement le flot intarrissable de magie coulant dans ses veines.

" Si vous aviez la moindre chance, je vous laisserais partir, toutefois si moi, je parviens à vous écraser de ma botte, vous... ne pourrez que lécher celle du régent... ou mourir en refusant. "

" Ca suffit, Ravness. Eloignez-vous d'elle. "

" Je ne vais pas la tuer, shérif. ", dit-elle, tout en regardant l'ours, dont les oreilles effleuraient le plafont de la tente, par-dessus son épaule. Il semblait furieux.

" Je vous dis de vous éloigner. Barouder cette enfant alors qu'elle était en convalescence est inacceptable. "

" Elle n'a que trop mis votre peuple en danger ! "

L'ours s'approcha de pas lourds tandis qu'avant même qu'il ne prononçât le moindre mot, sa voix grondait déjà sourdement. " Je vous ordonne de regagner vos quartiers et de..."

" Vous n'avez aucune autorité sur moi ! ", dit-elle, haussant le ton au même niveau que le shérif. "Seulement sur les brigands ! Cette femme est mon inférieure hiérarchique dans la lumière et c'est à moi qu'il revient de pro...

" Cette femme est une rebelle depuis qu'elle s'est attaquée au régent ! "

Le visage de la garde se ferma, tandis qu'enfin, ses pas l'éloignèrent de la lieutenante pour enfin la mener à un petit mètre de l'ours. Et en regardant celui-ci de son mètre soixante, elle répondit froidement :

" Je m'y oppose. Je suis du conseil de guerre... N'oubliez pas que c'est vous qui m'avez demandé de l'aide ! "

" Et vous avez été clair lorsque vous avez accepté. ", déclara-t-il calmement, baissant les yeux sur le front et les grands yeux de la dame. " Vous n'êtes pas là pour diriger, seulement pour entraîner les hommes et commander la bataille... "

Elle haussa un sourcil, fronçant l'autre et avec un léger sourire mauvais, poursuivit la joute : " Autrement dit, le gros du boulot. "

Cette fois-ci, le shérif ne répondit pas. Elle-même n'insista point, laissant l'électricité dans leurs regards parler pour eux. Qu'il fasse toutes les manoeuvres imaginables n'y changerait rien...

" Rien ne vous empêche de l'exclure de la lumière. Mais je vais inclure cette femme dans notre rébellion... et vous ne pourrez pas l'atteindre. "

" Si, je le pourrai. Je l'enverrai en première ligne. ", lança-t-elle, affichant une nouvelle fois un léger sourire mauvais.

" Ce n'est pas votre genre. "

" Je compte très bientôt changer de genre si la rébellion doit être dirigée par des pleutres. "

" Gardez ça pour la bataille... et sortez de cette tente. Je ne compte pas vous voir ravager plus longtemps le matériel médical. "

Sans un regard de plus, la garde saisit toutes ses affaires, dont la pile de feuilles sur laquelle elle travaillait, avant de quitter la tente, comme il le lui avait demandée. Ce n'était pas contre lui qu'elle était furieuse... Elle le préférait ainsi que ivre dès le matin et à vrai dire, elle doutait pouvoir empêcher Freyja de faire quoi que ce soit autrement qu'en l'emprisonnant ou en l'abattant sur place... ce qu'elle ne désirait pas, malgré tout. Si le shérif pouvait trouver une solution, cela pouvait lui convenir.
Plus qu'en colère, elle était curieuse. Cette Freyja n'était personne ou en tout cas... ne présentait aucun intérêt pour cette guerre, du moins aux yeux de Ravness. Etait-ce seulement par pitié qu'il venait de la tirer d'affaire ... ? Le shérif n'était pas un homme tendre. Il n'était ni très malin, ni vraiment calculateur, mais il était juste.

Pour ce qui la regardait, rien n'avait changé. Elle allait envoyer cette lettre. Quand bien même devait-elle supporter cette incapable dans les rangs des brigands, elle refusait de la voir rester guerrière de la lumière. Et quoi qu'en dise le shérif, Ravness avait toute l'autorité nécessaire dans le campement pour corriger cette effrontée.
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La pression de la botte d’acier était la dernière sensation liant Freyja à la vie, la douleur brûlant son torse l’empêchait de sombrer dans les limbes. Elle attendant la sentence de la Dame aux cheveux argentés, les yeux clos, persuadée que la mort allait la cueillir en ce jour et sur les terres l’ayant vu naître. Mais ce n’était pas ce que le destin avait décidé pour elle, pas en ce lieu et pas aujourd’hui. Une voix forte et intelligible s’était ajoutée à la scène, interrompant les paroles de la Capitaine des Gardes et donnant quelques secondes supplémentaires à la rate. L’intervention ravivait la flamme dans le coeur de la blessée, l’incitant à ouvrir un oeil et le pointer à l’origine de la voix. Ses yeux humides ne lui permettaient pas de voir son visage ou son corps, simplement une immense forme noire frôlant la toile de la tente. Et à cet instant, la pression disparue de son torse, invitant l’oxygène à emplir ses poumons malgré la douleur parcourant son être. Elle était libre, mais pour combien de temps. Instinctivement, elle se tourna sur le côté dans un mouvement lent et replia ses jambes sur elle-même, respirant difficilement et toussotant sous l’effort. Mais la voix du bourreau résonnait encore à ses oreilles, l’accablant de plus belle avant qu’une joute verbale ne se lance entre les deux acteurs de la pièce.

Recroquevillé au sol, les yeux clos et reprenant sa respiration tant bien que mal, Freyja écoutait la joute et attendait de savoir lequel des acteurs présent allait décider de son sort. Elle avait peur, peur que le shérif n’arrive pas à faire sortir le bourreau de l’infirmerie, peur qu’elle reste là à torturer son corps et son esprit. Maintenant qu’elle avait approché la mort, elle ne désirait rien d’autre que vivre et de le revoir. Elle devait l’aider à se souvenir de sa vie, se souvenir d’elle et tenir sa promesse pour qu’ensemble, ils puissent vaincre le meurtrier de ses parents.

Mais pour cela, elle devait vivre et survivre à la Capitaine des Gardes.

Les minutes passaient et la balance penchait pour le shérif. La jeune femme était heureuse malgré son état, depuis qu’elle s’était réveillée, il était la seule personne à prendre sa défense. Lors de sa brève sortie, le moment où elle reçu la claque la plus douloureuse de sa vie, les rebelles étaient nombreux à assister à ce spectacle, pourtant, aucun n’avaient réagi. Ils restèrent figés par la peur qu’inspirait l’envoyée de la Lumière, regardant la rate subir sa colère comme s’ils observèrent une exécution ordonnée par le régent. Sans qu’elle ne réouvre les yeux, la jeune femme entendit le cliquetis de l’armure de son supérieur, crispant ses muscles sous la frayeur, avant d’entendre le bruit s’éloigner. Elle lâcha un soupir libérateur, elle n’était plus là. Ensuite, elle sentit une large patte passer sous son cou et ses jambes pour la soulever dans un grognement de douleur, pour la déposer sur une autre literie de l’infirmerie. Freyja tourna enfin le visage pour observer son sauveur, un ours noir gigantesque aux traits durs pour ensuite siffler un merci entre ses dents.

Ne me remercier pas, je n’ai fait que retarder votre jugement.
Surprise par la réponse, Freyja se retournait pour croiser le regard sévère du shérif.

- Comment ça …?
- Je déplore les méthodes de Dame Ravness, mais je la rejoins sur un point. Par votre faute, nous allons rester plus longtemps dans cette forêt et le régent assurera sa position et son emprise sur les habitants de Nottingham tout aussi longtemps.
- Pardonner moi…

L’ours attrapa une chaise et s’installa aux côtés de la jeune femme, il posa son bras sur ses genoux et approcha son regard de celui de la rate.

Je n’ai pas besoin de vos excuses, elles n’aideront pas Robin à vaincre Kefka, mais vous… Vous pourriez nous être utile. Vous aussi faite partie de la Lumière, et j’en déduis que vous êtes autant capable de vous battre que la Vierge de Fer, je me trompe ?
La jeune rate tourna le regard, cherchant à échapper au regard accusateur de l’ours. Il avait raison, tout comme la Capitaine des Gardes, la guerre allait durer un hiver de plus par sa faute. Elle se disait citoyenne de ce monde, mais ne faisait que gangrener la situation.

Je vous prie, ne détourner pas le regard… Affronter la vérité. Que vous le vouliez ou non, vous deviendrez une rebelle comme chacun des habitants de ce monde cloitré dans cette forêt. Vous ne pourrez pas rentrer dans le Château de la Lumière, Ravness vous en empêchera et je doute que vos supérieurs accepterons si facilement votre retour.
L’énorme patte de l’ours passa par-dessus le lit de l’infirmerie et attrapa le visage de Freyja, l’obligeant à regarder l’ours dans les yeux.

Je ne vous le demanderais qu’une seule fois, quand vous serez remise sur pied, que feriez-vous… Vous combattrez avec nous, ou nous devrons vous faire emprisonner jusqu’à la fin de la guerre ? Dans l’unique but d’éviter de vous voir saboter nos efforts, bien entendu.
Le shérif relâcha son emprise et plongea son regard dans celui de Freyja. Celle-ci hésita un instant, ne sachant pas quoi répondre à l’ours, ne sachant pas quoi faire. Depuis des années, elle rêvait d’enfoncer la pointe de sa lance dans le coeur du régent, mais n’avais jamais imaginé le faire avec quelqu’un d’autre que l’homme l’ayant oublié. Et aujourd’hui, le corps brisé par l’horrible vérité, elle allait devoir prendre la décision seule. Allait-elle pouvoir combattre aux côtés du peuple qu’elle avait oublié depuis des années, allait-elle avoir la force de combattre contre lui pour le bien des autres. Freyja ferma un instant les yeux, laissant couler une larme avant de prendre la parole.

- Je… Je combattrais à vos côtés. Je ferais tout mon possible pour corriger mes erreurs…
- Je n’en demande pas temps, affronter le régent à nos côtés et libéré les habitants de Nottingham et ce sera suffisant. On va venir soigner vos blessures une nouvelle fois, reposez-vous jeune enfant, une guerre est devant vous.

L’ours se releva et quitta la tente sans se retourner, laissant la jeune rate seule dans l’infirmerie. Freyja resta immobile, laissant son regard fixé l’entrée de la tente, avait-elle fait le bon choix ? Elle n’en avait pas d’autre si elle espérait le revoir un jour. Lentement, Freyja laissa ses paupières se fermer avant de sombrer dans un profond sommeil alors qu’arrivaient plusieurs rebelles dans l’infirmerie.


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Bon, comme votre rp est long, je ne vais pas trop rentrer dans les détails (à moins que ce soit nécessaire).

J'ai... bien aimé cet rp d'intro Xal. La séance d'entrainement à l'arme unique est plutôt pas mal même si j'ai un petit reproche. Je n'ai pas vraiment compris ce qui se passe quand tu te fais... et bien possédé.
On ressent bien l'incompréhension du soldat qu'est Ravness face à la discipline peut-être plus intuitive et bordélique de la magie^^
Et puis on poursuit enfin la guerre, même si ce n'est pas la réponse de Kefka Smile


« Elle ouvrait grand les portes et cherchait de quoi se mettre en ce jour »
Vraiment ? Chercher quoi mettre serait plus correct^^
« Le père fini par relâcher son étreinte et regardait sa fille un instant, il lâchait un sourire et se relevait pour aller prêt de sa femme. »
Regarda. Lâcha. Releva. Près. Fais gaffe aux temps, à leur valeur.
« La jeune fille traversait les champs de blé de son père, se dirigeant vers la limite de la proximité. »
Propriété plutôt non ? Et les limites. Je doute fort qu'un terrain ne possède qu'une seule limite^^
« qu’elle et Aiden se retrouvaient ici, chaque jour, sur cette barrière et passait »
Dommage que tu ne poursuives pas ta lancée. Passaient.
« Et il arrive un jour ou la simple proximité ne suffit plus à deux coeurs »
Où avec un accent car tu ne donnes pas le choix entre deux propositions.
« Quand il entendu la voix de la jeune fille, il se retournait et l’observait arriver »
Entendit, retourna, observa.
Bon, au lieu de corriger toutes les fautes de temps, je vais faire plus simple. L'imparfait, c'est pour les actions qui durent dans le temps, qui sont inachevées. Le passé simple, pour les actions courtes, qui ont une durée déterminée. Elles s'enchaînent et ne peuvent se superposer. J'espère que ça t'aidera à mieux faire la distinction.
« qu’il avait dù se donner tend de mal à faire. »
Du. Tant.
« il s’échangèrent un long baisé »
Ils. Baiser.
« deux corps de rat brûler vif »
brûlés vifs
« Freyja c’était relevé en sursaut »
C'est le verbe se relever.

Ton rp est très sympa. Je ne sais pas si c'est un rêve ou un souvenir de Freya mais j'ai bien aimé. Par contre, j'ai un reproche à faire. Au début du rp et vers la fin, tu mentionnes une petite fille, l'attitude aussi me faisait penser à une gamine (de 8 ans on va dire). Et pourtant... elle atteint sa majorité. Fais attention aux mots employés^^ Ca peut porter à confusion.


Pas grand chose à dire pour toi... C'est bref... C'est concis... C'est froid... C'est bon... C'est très bon... Sérieux, cette phrase finale ? Elle est géniale  Very Happy


Bon... Encore une fois, j'ai pas grand chose de nouveau à dire. C'est court, ça se poursuit gentiment... Et on voit clairement que tu ne mènes pas la discussion (ce qui est logique^^)


« C’est alors que la capitaine sortit de la réserve, alors que c’était contraire à sa mission, et révéla à l’armée du régent, Kefka, que nous sommes au courant de la brèche dans leur muraille. »
Alors que deux fois, c'est un peu lourd^^ De même, isolé le nom du régent casse totalement le rythme de la phrase d'après moi. M'enfin.
Mis à part ça, je n'ai toujours rien à dire. Tu restes dans ton rôle de capitaine au cœur froid et impitoyable^^


Hum... Ce rp me partage... Bien que j'aime le duel émotion contre rigueur militaire... J'aime beaucoup moins le fait que tu commences par te présenter comme un parfait petit soldat qui veut bien faire puis par dire que tu t'en fous totalement en fait punition ou non d'ailleurs.
Je dirai que le virage est amené de manière trop brusque. Quitte à le faire en un rp, tu aurais peut-être du prendre un peu plus de temps pour le faire.


Hum.... Hum... Hum... Honnêtement, juste pour ce rp, j'ai envie de te décerner un oscar... Je peux ? Sérieux, c'est pas très long, j'en redemande... Mais il est génial!^^
Après t'avoir lu, j'ai juste envie de cracher sur Freya et lui jeter des tomates.
Le discours décrit parfaitement ce que ressent Ravness, et tu n'as pas besoin de tout réduire en cendre pour décrire ses émotions via ses actions. Parfait.


La encore, ton rp me laisse un peu perplexe. Déjà, pouvoir gueuler sur une Ravness énervée... avec raison, faut le faire. Mais en plus, tu la laisses en plan et tu ignores la punition que tu venais juste « d'accepter ». Pourquoi pas...


Un jour j'viendrai en Belgique demander ta main  Smile
J'vois pas quoi dire en fait... les commentaires que j'ai fait à Chen, tu les reprends dans ton rp, tu maîtrises à la perfection la colère, le sens du commandement et la violence. Bref, je me demande à quoi ça sert qu'on te commente encore^^


Tu reprends du poil de la bête ! Même si tu... ignores presque totalement tout ce que dis Rav pour ne garder que ses actions, c'est franchement bien. Cette agonie de Freya est réaliste, j'y crois totalement^^
Bon, seul défaut, le discours. Il est pas tip-top par rapport aux descriptions. Ca fait un peu trop clichés, trop forcés.


Après deux rps excellent, celui-ci est un poil en dessus... et pourtant, avec une confrontation contre le shérif ça s'annonçait bien^^
Enfin, il faut bien finir un moment ou un autre le rp.


Bon bon bon... J'vais donner mes impressions générales maintenant.
C'était pas mal. Il y a du très bon, du moins bon (les revirements sans cesse de situation Chen, fais gaffe à ça). La situation évolue un peu et se complique du côté des rebelles. Il y a un poids mort qui peut tout changer  Smile
Vu la tonalité explosive de cet rp... j'ai presque autant envie de revoir Ravness et Freya lorsque les choses auront un peu bougé que Ravness et Kefka. Presque. Faut pas déconner, t'es pas un des protagoniste Chen  tongue

Mission normale (Rav) : 20 points d'expérience + 200 munnies + 3 PS (1 en magie et 2 en dex pour ce sang froid... et ce contrôle dans ce tabassage XD) + 1 rapport
Mission avancée (Chen) : 30 points d'expérience + 300 munnies + 3 PS (2 en def et 1 en psy)

Je vous laisse vous les rajouter
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