Courage, je t’explique pas tout ce que cette mission va nous rapporter !
Nous rapporter ? Il faudrait que nous arrivions à sortir de cet endroit putride avant de pouvoir profiter d’une quelconque récompense. Je tournais mon regard en direction du crocodile, c’était un putain d’adversaire. Malgré une jambe en moins, et les nombreuses blessures qu’il avait encourues ses derniers temps, il n’avait aucun mal à me tenir tête. Mais je n’étais pas en reste, j’étais persuadé qu’encore quelques coups auraient suffit à le coucher une bonne fois pour toute.
Oasis était revenue à ma rescousse, étonnant, je pensais qu’elle aurait déjà quitté les lieux et laissés pour mort. Mais je me trompais lourdement, je pouvais encore lui être utile, nous étions une nouvelle fois encerclée par les rebelles et elle comptait sur moi pour nous sortir de se mauvais pas. Mais avait-elle vu ma gueule ? Je n’étais pas son ange gardien ou un garde du corps attitré, j’étais juste un bulldog prêt à mordre. Péniblement, j’entamais une nouvelle fois de me relever dans ce chaos ambiant, les restes de Killer Croc entamait un nouveau combat contre… Une espèce de mélange entre rat et humain. Putain de sérum, comment ses imbéciles de résistant avaient été capables de mettre au point une horreur pareille.
Allongé dans la crasse des égouts, je peinais à me relever, mon corps était en lambeaux. Oasis se trouvait accroupies devant moi et m’aidait tant bien que mal à me lever. J’utilisais ma grande faux comme canne, je n’arriverais à tenir debout bien longtemps sans son aide. Ma jambe droite me faisait un mal de chien, la balle de toute à l’heure était encore logée dans ma chair, et l’animal n’avait pas hésiter à croquer ma cuisse à pleine de dents. Sous les yeux de ma collègue, j’avançais en boitant, laissant les deux titans se livrer à un bien étrange duel, elle avait raison, nous devions partir. À chacun des pas, une violente douleur me déchirait le torse, les larges entailles du Killer apparentes commençaient à saigner en abondance, ma vue se détériorait de plus en plus. Si seulement elle serait restée, on aurait pu achever la bête…
À cause de mon état, nous avancions lentement. Oasis était partagé entre s’occuper du prisonnier et m’aider à avancer, et décidait finalement de maintenant le scientifique à distance à l’aide de son fouet. Plus nous approchions de la sortie, et plus les bruits lourds de botte se faisait entendre, comment allions nous faire ?
Mon chère Death, pour une fois, je pourrais être utile…
Natmar… Toujours à l’affut d’une bonne occasion. Allait-il profiter de mon faible état pour prendre possession une bonne fois pour toutes de mon corps ? Non, je ne voulais pas laisser ce démon s’accaparer toute ma gloire future. À l’angle d’un couloir, nous quittions enfin les eaux du crocodile, au moins, il mettrait autant de temps que moi pour se déplacer sur le sol. La marche n’accélérait pas, je faisais tout mon possible pour avancer, mais chaque mètre était une souffrance. Du coin de l’œil, j’observais Oasis, accaparé par la situation. Je pouvais lire la peur dans ses yeux, la peur de ne jamais remonter, de nourrir toutes ses abominations que nous avons lâcher. Et les rebelles dans tous ça, allaient-ils déserté ses lieux et nous laissé le problème à la Coalition ? Putain, dans quel merdier étions-nous…
Ne te voile pas la face, je serais parfaitement utiles dans cette situation…
Il avait raison, j’étais dans un piteux état, et je n’imagine pas le nombre d’assaillants qu’il nous reste à abattre avant de trouver la sortie. Le bruit du combat des abominations se faisait de plus en plus discret, en avait-elle fini l’une et l’autre ? Le vainqueur allait-il venir chercher son dû ?
Arrête de te poser ses questions, et agit…
Une étrange volute de fumée violette commençait à émerger de chacune de mes plaies. Une douleur intense traversait mon corps, me forçant à retomber sur le sol. Oasis c’était écarté, par surprise, je me retrouvais à quatre pattes, tapant du poing sur le sol. Je ne savais pas quoi faire, rester ici et espérer survivre ? Où céder à la tentation…
Ouvre moi ton cœur Death…
Dans un intense effort, j’attrapais la faux, premier cadeau de mon démon et me redressais dans un cri. Ma voix résonnait dans le dédale de couloirs, figeant sur place la plupart des résistants, et indiquant le casse-croute au crocodile. La fumée de Namtar pénétrait une nouvelle fois mon corps, et plus précisément, vers se qu’y me servait de cœur.
Une aura ténébreuse se dégageait de mon être pour au final, inondé mon corps tout entier de cette noirceur. Je ne voyais rien, je ne sentais rien, mise à part une douce chaleur inondant le centre de mon torse. J’entendais des bruits de pas affoler se diriger dans notre direction, et un cri de surprise de la part de ma collège, et surtout, les cris plaintifs de notre scientifique. Mais dans tout ce drame sonore, une chose parvenait clairement à mes oreilles, la voix du démon.
Mon petit Death… Goute enfin… À LA VRAIE PUISSANCE !!!
L’aura ténébreuse explosait pour dévoiler le résultat de ma transe avec le démon. Je n’étais plus le même, j’étais devenu, l’avatar de la mort, le pantin sur le monde physique de Namtar. De mes anciennes blessures, je n’en ressentais plus aucune, j’étais comme vierge de toute souffrance, une incroyable puissance coulait dans mes veines. Mes pieds avaient quitté le sol, de larges ailes d’os portaient mon corps à l’intérieur des couloirs de l’égout. J’observais mes bras avec intérêt, de mon ancienne chair, il ne restait plus rien, seul de puissant os était visible, recouvert des mêmes brassards en cuire que je portais, mais, ils semblaient usés par le temps. Mon être était entièrement recouvert d’un épais pan de tissu bleu sombre, et une capuche se rabattait sur mon visage, cachant mon crâne à nu. Mon épaisse ceinture de cuir avait aussi muté, elle était encore plus large qu’à l’accoutumer, et en son centre prônait un visage tordu de douleur. Et pour terminer, une large épaulière ornée de point couvrait mon épaule gauche. Allais-je rester dans cette forme éternellement ? Pour le moment, je m’en moquais, je voulais tester se nouveau pouvoir sur le champ ! Je me retournais en direction d’Oasis, la fixant de mes yeux à travers l’épais tissu. Quand j’ouvrais la bouche, une voix lugubre, caverneuse arrivait à ses oreilles.
Je vais te sortir de là… Ne perd pas se scientifique des yeux.
Ma mais droite vint caresser le crâne de l’homme, la pointe de mes métacarpes s’enfonçaient dans sa chair, c’était si facile. Me retournant, j’apercevais mon arme, elle aussi avait changé avec la transe. La faux avait doublé de taille, et sa lame semblait encore plus tranchante, d’étrange ornement était apparu sur le plat, rajoutant un peu de joie dans se sinistre endroit. J’attrapais le manche et soulevais l’arme, lourde de plusieurs dizaines de kilos sans aucune difficulté, cette sensation était plaisante après ma défaite fasse au crocodile.
Je m’apprêtais à fondre en direction des bruits de pas, décider d’en finir une fois pour tout avec la résistance des égouts. Ma nouvelle forme me procurait une certaine arrogance, je me sentais tous puissant et prêt à éliminer n’importe quelle humain.
Mais un hybride répondait en premier à l’appel. Derrière nous, Killer Croc était arrivé, maintenant loin de son bassin, il se déplaçait avec grandes difficultés, mais son regard restait fixer sur moi. Pourquoi un tel acharnement ? À deux mètres de moi se trouvait ma charmante collègue ainsi qu’un petit scientifique, ils n’opposeraient pas autant de résistance que moi, alors pourquoi garder cette idée fixe de vouloir me croquer ? D’un rugissement bestial, il manifestait son envie d’en découdre une fois de plus… Imbécile de lézard.
Je chargeais la bête à pleine vitesse, je semblais glissé sur le sol à cette vitesse, de ma main droite, je laissais trainer ma faux derrière moi à mi-hauteur. Arrivé devant le crocodile, celui-ci faisait mine de m’enfoncer son poing dans le torse, ne cherchant pas à esquiver, je ramenais ma faux de toutes mes forces en avant, en empoignant le manche de ma main gauche, j’enfonçais ma lame dans son torse. Le choc était brutal, mon arme empalait le crocodile qui semblait, tétanisé. Rapidement, je dégageais mon arme et reculais de quelques pas pour enchainer une attaque circulaire à hauteur de crâne. La tête de l’animal se détachait de son corps pour rouler au pied d’Oasis.
Voilà un trophée pour la collection de la Princesse… Fini de jouer, allons-y...
J’empoignais la tête de ma main gauche et m’engouffrais dans les dédales de couloirs, prêts à traquer n’importe quel fou capable de me tenir tête. J’étais invincible, rien ni personne ne pourrais me résister. Le seul adversaire à ma taille dans cet endroit était le crocodile, et regarder… Il gisait au creux de ma main ! Au détour d’un couloir, j’apercevais trois hommes armés de fusil, je planais jusqu’à leur direction, tout en me préparent à lancer mon arme. L’un d’eux se retournait en ma direction et poussait un cri, je faisais un tour sur moi-même et expédiais l’arme dans leur direction. Le mouvement circulaire que j’avais donné faisait ressembler ma faux à une pale d’hélicoptère, et qu’y eut pour effet de trancher les trois hommes d’un coup pour ensuite se planter dans le mur.
Oasis et le prisonnier suivait derrière moi, grâce à ce nouveau pouvoir, nous n’avions aucun mal de nous orienter dans les dédales. Enfin, trouver une sortie restait un calvaire, je n’avais aucun souvenir du chemin que nous avions emprunté pour arriver jusqu’ici. Tout en récupérant mon arme, un autre groupe de résistant apparaissant dans l’angle de couloir. N’écoutant que mes pulsions meurtrières, j’entamais le combat, ou je devrais plutôt dire la boucherie, je frappais sans discernement, laissant mon bras guidé l’arme à travers les corps mous. Plus qu’un seul homme était debout, il avait laissé tomber son arme et me suppliait de l’épargner. Je levais ma faux, prêt à le trancher en deux quand un fouet s’enroulait autour de son cou et l’extirpait hors d’atteinte de ma lame.
IL EST À MOI !!!
Je m’étais retourné rapidement et collais la pointe de ma faux contre le torse d’Oasis. Je voyais rouge, j’étais prêt à l’étriper, mais un semblant de conscience me retenait. C’était une sœur, aussi cupide soit-elle, je ne devais pas la tuer. Elle avait agit pour une raison, retrouver notre chemin. Doucement, je baissais ma lame, ma haine diminuait, mes pieds se posèrent sur le sol froid des égouts, je plantais violemment ma faux dans le sol et attrapais notre nouveau prisonnier par le sommet du crâne et amenais son visage face au mien.
- As-tu peur de la mort ?
- Je…Je…Je…
- Conduis nous à la sortis, et je consentirais à te laisser la vie sauve…
- Bi… Bien…
Le prisonnier ouvrait la marche, il tremblait et était silencieux, il n’oserait pas nous faire d’entourloupe, du moins, si il tient vraiment à la vie. Je planais à quelques centimètres du sol, et tournais mon regard vers Oasis. De la même voix lugubre, je m’adressais à elle.
Merci d’avoir calmer la bête… Sans toi, ont roderaient encore dans les égouts.