Septimus entra dans la ville de Thèbes, les yeux brillant d'excitation. Il n'avait jamais été un grand fan de l'art, et de l'architecture mais voir une ville superbe de simplicité, de grandeur et de beauté pouvait émouvoir n'importe qui. Vivre dans un tel cadre devait être un bonheur. Malheureusement, les habitants venaient gâchés le tableau. Car Thèbes était une mégalopole où des milliers de fourmis pressés et stressés agressaient les sens et le bon sens de tout visiteur étranger à ce mode de vie.

Le blond était venu justement pour cette raison. Les mercenaires lui avaient confié une nouvelle mission. Il devait vaincre un sanglier géant qui dévastait la région. Il avait donc choisi de réunir des informations avant de se jeter tête baissé dans les ennuis. Jetch avait raison sur un point, il n'était pas suffisamment fort pour réussir les missions qui lui étaient confiées. Il le savait, et c'est pour cette raison qu'il cherchait des informations. La ruse – les pièges en particulier – ne pouvait fonctionner que lorsqu'on était plus malin, et mieux renseigné que les autres. Un brin de chance, et de culot faisait le reste.

Le jeune homme décida d'emblée d'aller sur la place centrale de la ville, dans l'espoir de croiser des érudits, ou peut-être les protecteurs de la cité. Il estimait qu'eux seuls étaient en mesure de répondre à ses attentes. Les autres membres de la communauté ne pouvaient pas être considérés comme source fiable si tant est qu'ils sachent la moindre chose sur sa cible. Cependant, si sa destination était évidente, le moyen de s'y rendre – surtout en un seul morceau – l'était moins. Thèbes était un vrai labyrinthe pour le touriste qu'il était. Et elle recelait de nombreux dangers. Le premier d'entre eux émanaient des chars qui traversaient la ville de long en large, sans prévenir. Le second venait des vendeurs à la sauvette qui se montraient plus collant qu'un escargot et plus roublard qu'un renard. Enfin le dernier était la population elle-même qui ne se gênait pas pour bousculer les autres. S'il avait le malheur de tomber au sol, il pouvait être sûr de se faire écraser sans remord.

Inspirant longuement, le mercenaire fit le premier pas, le second et ainsi de suite jusqu'à être intégrer au flot de la foule, se laissant porter au gré des mouvements ne sachant pas où aller. Il ne savait combien de temps il marcha avant d'atteindre la place centrale où se dressait une statue d'Hercules - s'il ne se trompait pas – près d'une fontaine. Ses souvenirs ne pouvaient l'aider. Le temps, parmi cette foule innombrable et anonyme, semblait devenir flou, comme s'il avait décidé de se reposer. Ses pieds en revanche l'informèrent qu'ils en avaient marre. Il aurait certainement des ampoules.

Le maître de la keyblade regarda autour de lui pour trouver des gardes, ou un érudit. Toutefois, les premiers étaient absents, quand au second, il ne savait pas à quoi un érudit ressemblait dans ce monde-ci. Il avait été stupide de penser que ce serait si facile de rassembler des informations. Pourquoi quiconque l'aiderait-il ? Les habitants de Thèbes n'étaient nullement dérangés par le sanglier. Qu'auraient-ils à y gagner ? Il devait réfléchir à un autre plan, et vite. Le soleil commençait déjà à décroître dans le ciel. Bientôt chacun rentrerait dans sa demeure, et il ne savait pas si cette ville était sûre à la nuit tombée.


-Hum. Hum, hum.

Le raclement de gorge fit se retourner le keybladeur. Il avait sous les yeux un drôle de petit homme. Il était fin, portait comme tous les Grecs une toge comme seul habit, avec des sandales où il apercevait des papiers coincés encadrant chaque pied. Sous le bras, il portait un long bâton de marche. Des lunettes fumées lui cachaient la couleur de ses yeux, mais laissaient échapper une lueur de malice. Malgré cette drôle d'apparence, il ne savait pour quelle raison, une sorte d'aura se dégageait de l'être qui lui faisait face. Instinctivement, il sut qu'il ne devait pas paraître irrespectueux avec lui.

-Bonjour... Je m'appelle Septimus et...

-Je sais déjà mon bonhomme, le coupa-t-il. Je suis là parce que le grand patron m'envoie !

-Euh...

-T'es pas très réactif toi hein ? J'm'appelle Hermès, dieu des voyageurs et pleins d'autres, messager des dieux quand ça me chante.

Septimus en resta bouche bée, littéralement. Il n'avait jamais encore rencontré des dieux, même lorsqu'il avait visité les enfers, des années plus tôt. Du moins, il le pensait. Comment en être certain avec ces êtres métamorphes ? Si Hermès n'avait pas décliné son identité, il n'était pas certain qu'il aurait su avoir affaire à un dieu.

-Enchanté... Seigneur ?

-Tu peux m'appeler Hermès, mais je te préviens si jamais tu es amené à nous rencontrer de nouveau. Les autres dieux préfèrent qu'on les salut franchement. Surtout si tu causes à Arès. Mais je ne suis pas là pour ça. Zeus lui-même est au courant de ta quête. Son fils l'a réussi avant toi mais comme tu n'es qu'un mortel, il s'est dit que ce serait plus amusant à voir si tu peux utiliser toute ta matière grise. Donc je vais t'aider et te renseigner.

Le jeune homme était sous le choc face au flot rapide de paroles du messager. S'arrêtait-il pour respirer ? Et puis qu'entendait-il par amusant ? Les dieux observeraient-ils son combat ? N'avaient-ils rien d'autre de plus important à faire, comme régner sur le monde ? Et puis, la question la plus importante. Hermès l'avait insulté ou il se faisait des idées ?