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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Si elle avait bien un avis sur la plupart des organisations, sur un grand nombre de mondes… ainsi qu’un jugement acéré concernant une grande partie des têtes d’affiche du moment. Sur le Consulat elle n’avait rien, ou pas grand-chose. Ces choses-là que j’ai déjà dites sur Ravness, comme le fait qu’elle haïsse les mercenaires autant que la Coalition noire et qu’elle ne puisse reconnaître le Sanctum comme étant un vrai groupe, faute de trouver absurde les croyances de cette secte. Et bien elle ne ressentait pas d’animosité vis-à-vis du Jardin radieux et du Consulat, puisque trop peu au courant, les considérait en quelque sorte comme des civils. Bien sûr elle connaissait les puissances que détenaient les consuls, aussi bien militaires que mystiques, puisqu’elle avait servi trois années dans l’armée du Consulat. Néanmoins elle les pensait neutres… Et le seul crime dont elle ait pu les blâmer un jour fut d’avoir accepté parmi eux le juge Claude Frollo. Bien sûr, il était récemment mort, la même nuit que le Maître Yen Sid.

Mais tout cela a déjà été dit jadis.

Trois années s’étaient peut-être écoulées depuis sa dernière visite, durant laquelle elle était arrivée dans la forteresse oubliée, accompagnée de Feu le lieutenant Nirid pour acheter au Consulat deux chevaux. Dans le château disney, elle gérait la boutique du groupe… depuis tant de temps que ça n’étonnait plus personne. Malheureusement, la lumière ne vend pas de chevaux mais ne propose « que » des yoshis, des créatures rapides, extrêmement agiles, voraces, bref… des créatures certes originales mais tout de même très efficaces. Toutefois, élevée dans un monde plus traditionnel, la Cité des rêves, et éduquée dans une famille de militaires, elle avait toujours appris à monter à cheval. Et c’est une magnifique jument, Beth, que le Consulat lui vendit. Hélas, un détail avait rendu la visite dans ce monde plutôt abominable, insoutenable… Le Consul qui leur avait vendus les chevaux était un bohémien, et il l’avait reconnue, elle qui avait perpétré des crimes atroces dont elle se souvenait chaque jour, envers le peuple gitan.

Aussi quel n’était pas son trac… sa peur immense de croiser ce même consul ce jour-là, tandis que dans un matin doux, annonçant la fin de l’Hiver, elle marchait dans les rues du Jardin Radieux. Ravness n’était guère une passionnée, ça vous le savez… et elle n’était sans doute pas aussi attentive aux beautés de la ville que ce que le Consulat désirait. Néanmoins elle entendait les musiques et voyait les fleurs.
Montant une ruelle, affrontant la gentillesse de rayons de soleil qui arrivaient à lui faire oublier ces dures nuits passées dans les forêts glaciales de Sherwood. D’aucuns diraient que c’est sans doute la plus belle journée depuis quelques semaines, bien que l’hiver fut assez clément.

Son corps entièrement masqué par sa cape grise tombant jusqu’à ses bottes, ses mains tenaient fermement les deux pans du tissus et les gardaient bien fermés, croisant les bras sous la cape, ayant ainsi l’air de se saucissonner, comme atteinte du plus grand froid.
Ravness était ici par nécessité, pour trouver un forgeron. Elle savait que les forgerons les plus efficaces se trouvaient là, dans le Jardin Radieux… et bien qu’elle ne voulut pas la plus incroyable des armures, la garde désirait  un artisan efficace.

Oh évidemment, elle ne s’était pas renseignée au préalable. C’était inculte qu’elle partait à la recherche du meilleur forgeron de la ville, et elle eut bien la chance que ce dernier semblait assez soucieux de la rentabilité de son commerce, assez pour qu’il laissât des prospectus dans la ville. Elle apprit de ces derniers qu’il logeait dans les quartiers résidentiels des consuls. Les trouver n’était pas chose dure, il lui suffit pour cela de se diriger vers le Sommet des arts et de suivre les panneaux d’indication. Aussi vite que ses petites jambes lui permirent, elle marcha vers les quartiers résidentiels. Elle n’eut besoin de se renseigner davantage, car lorsqu’elle vit un édifice absolument
hideux et couvert de suie... ainsi qu’une fumée orange (oui, orange) s’échappant de la cheminée toute aussi disgracieuse de ce même édifice… elle comprit qu’elle avait trouvé la forge.

Ravness hésita une seconde avant de se diriger vers la porte. Elle imaginait sans peine une sorte de vieux forgeron abruti par la fumée, capable de faire des protections plus solides que le diamant, mais des protections d’une laideur infinie… Si elle entrait par cette porte, sans doute aurait-elle à prendre le risque de ressembler à un mur… Un mur couvert de suie.

Elle acceptait de prendre le risque. Ce n’était pas un mariage. Dès qu’elle serait convaincue du mauvais goût de ce forgeron, elle s’en irait… Lui donner sa chance était tout de même nécessaire, se dit-elle avant de s’approcher et de frapper sèchement trois coups à la porte.

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C'matin là comme, les trois derniers, j'bossais sur mon nouveau projet. C'est con que j'ai jamais pensé à ça avant. Pour faire des objets magiques, y faut des matériaux magiques, et mettre de la poussière de fée dans les métaux était ma piste la plus prometteuse pour y arriver. Ça prenait du temps d'tout préparer alors j'avançais pas très vite.
Avant-hier j'avais essayé l'fer et l'bronze : peux concluants. Hier j'ai eu de bon résultats avec le plomb, mais personne ne veut d'une armure en plomb parce que c'est trop pliable, même allégé par la poussière de fée. Car oui, l'effet d'cette poussière c'est que comme elle permet de faire voler les gens, elle allège considérablement le poids des objets,... si on arrive à les y mélanger bien-sur.

Aujourd'hui je m'essayais à l'acier. Justement on m'en avait apporté une caisse c'matin. Apparemment c'était des restes du chantier du Moulin Rouge, des morceaux de poutres trop longues, des tôles d'acier mal coupées, ... J'comprenais pas pourquoi y avait autant d'pertes lors d'la construction, à croire qu'ils en avaient chié pour le couper correctement. Enfin bref, ça devrait faire l'affaire pour le moment.

J'allumais la forge et j'commençais à faire fondre les barres. L'étapes suivante était d'mélanger la poussière à du charbon en poudre et de verser doucem... KEUF ! KEUF ! Arg ! C'est quoi cette odeur, POUA ! Mais elle est jaune cette fumée, ça devrait être gris, voir noir. ARKEUF !!! J'avais toussé si fort qu'le reste du mélange tomba dans l'acier en fusion qui s'mit à fumer en orange, pourquoi en orange ? Y a qu'les acides puissants qui fument en orange... OH MERDE !
J'avais couvert mon nez et ma bouche d'mon écharpe et mis des lunettes d'sécu.  J'essayais d'ouvrir plus la ventilation d'la cheminée mais elle y était d'jà à fond.

Soudain quelqu'un frappais à la porte, merde, manquait plus qu'ça, une visite surprise JUSTE au moment où y avait une possibilité qu'la forge explose. J'ai pris l'récipient fumant avec une pince qui traînait là et courant vers l'entrée. D'un coup de pied, j'ai ouvert la double porte et j'ai continué à courir vers la fontaine la plus proche avant de balancer le mélange avec le pot et la pince dans l'eau.
L'acier était d'mauvaise qualité, v'là pourquoi y avaient pas réussi à l'couper correctement... et qu'le mélange a pas marché... enfin j'crois.
C'est en revenant vers l'bâtiment que j'ai remarqué que j'avais quelque peu ''bousculé'' mon visiteur.

« Désolé, je t'avais pas vu. En même temps quelle idée d'rester dans l'passage. »

J'rentrais dans la forge maintenant plus aéré pour prendre deux, trois panneaux ''attention toxique'' à mettre autour d'la fontaine. En ressortant j'revis l'visiteur, qui était semblerait-il une femme.

« C'est Rhapsodos qui t'envoi ? Y m'avait laissé ma semaine pour bosser tranquille pourtant.»
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Elle ne répondit pas, les yeux écarquillés par une colère si immédiate, à cette question si insolente de la part d’un homme qu’elle ne connaissait pas du tout et qui la traitait comme une vulgaire poule. Dame Ravness avait retenu une certaine réputation, une certaine tenue des consuls, et ce gros rustre avait tout faussé en l’espace de quelques secondes. L’ayant presque ignorée, s’étant engouffré quelques longues secondes dans son antre malodorant, le forgeron revint avec des panneaux dans les bras… Et lorsqu’il passa à côté d’elle, Ravness réalisa à quel point il était… immense. Elle y croyait à peine, et ce fut une véritable atteinte à son égo, mais elle ne dépassait que difficilement le genou du consul, du haut de ses 1m65.

« Votre passage ?! J’étais devant le seuil de la porte, en attendant que vous ayez l’intelligence de m’ouvrir pour vous ruer sur moi comme un énorme… sanglier ! »

La dame de la lumière cracha son dernier mot. Elle était rouge de colère. Il l’avait bousculée comme si elle n’avait été qu’une pierre sur sa route et contentait d’un simple désolé à peine sincère, comme l’avait attesté son reproche, au final.

Elle avait envie de le…
Oui, cet homme semblait tellement indifférent, à peine soucieux de ce qu’elle pouvait bien vouloir, elle qui était… rappelons-le… une cliente potentielle pour ce soi-disant forgeron, qui prouvait davantage être un chimiste catastrophique. Comment pouvait-il, en forgeant, produire un acide aussi dangereux et des fumées aussi inquiétantes – celles-ci s’évadant de la forge en abondance – et bien qu’elle n’ait pas de réelles notions en forge, elle comprit que ce consul devait être tout sauf ordinaire.
Qu’il soit bourru, après tout elle aurait pu le supporter, mais il était irrespectueux à un point qu’elle n’avait en souvenance aucun comportement aussi grossier dans tous les cas qu’elle avait affronté dans son expérience d’entraîneuse de gardes.

Pourtant oui, il avait parlé de Rhapsodos et devait donc être un vrai consul, le forgeron du pays. Tandis qu’il disposait les panneaux autour de la fontaine, et alors qu’elle bouillait de rage, elle en vint à contrôler son envie incroyable de le fustiger de claques et d’insultes, pour maladroitement parvenir à prononcer une question d’un ton maladroit.


« Je suis venue commander une armure… Mais avec votre attitude répugnante, ça ne m’étonne pas que vous ayez perdu l’habitude de la clientèle. »

Voyant qu’il ne la regardait pas, elle détourna son regard de sa nuque pour observer l’intérieur de sa forge… C’était sale, ça sentait mauvais et c’était sombre… tel qu’elle s’était représenté la grotte d’un troll ou d’une autre affreuse créature.

« Et j’imagine que vous avez dévoré ou écrasé de vos cinq tonnes les rares courageux qui vous auraient supporté. »

Ravness ne pouvait pas le supporter, sa décision était prise…
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J'finissais d'mettre les panneaux en place pendant qu'elle m'insultait à m'faire siffler les oreilles. Les panneaux installé, j'revenais vers la forge. Je m'suis abaissé pour m'penché sur son visage.

« J'ai jamais mangé personne et j'écrase pas les gens sans raison, alors ne m'tente pas miss ! »

Puis j'me suis redressé en la regardant de haut en bas.
Une p'tite humaine, adulte. Elle portait une cape d'voyage, elle n'venait donc pas du coin. Avant qu'elle ne s'enroule à nouveau dedans, j'ai pu voir sa tenue. Des vêtements riches, elle devait avoir de l'argent. À sa façon d'se tenir et à sa demande, elle devait être militaire et si elle avait pu venir jusqu'ici sans problèmes, surtout maintenant, c'est qu'elle bossait pour la Lumière. Malgré son mauvais caractère, j'avais aucune raison de pas m'faire de l'argent sur son dos. J'lui ai fais signe de m'suivre.

« Entre. Si c'est une armure que tu cherche, t'es au bon endroit. J'ai deux trois modèles qui traînent là, c'est probablement pas ta taille mais j'peux t'en faire sur mesure. »

J'suis entré et j'lui ai montré les quelques plastrons près des râteliers avant d'aller vers la fonderie. J'en ai inspecté l'état, ça allait, les dégats était minimes. Retournant à mon plan d'travail, j'ai rassemblé les plans et croquis des travaux en cours ainsi qu'les livres sur l'enchantement pour les ranger sur l'étagère au dessus.
J'ai sortis une caisse de mon acier personnel du fond, et j'ai pausé la caisse de mauvais acier dehors avec un mot griffonné vite fait indiquant que : ''L'prochain livreur qui m’apporte d'si mauvais matériaux, je lui ferais bouffer''.

À sa tête les armures présentes ne plaisait pas à ma ''cliente'', alors j'ai pris les croquis des travaux fini et j'les lui ai mis dans les mains. Le dessin du cadeau d'Aphrodite se trouvait sur l'dessus d'la pille, c'est pas une armure mais tempi. J'allais pas commencer à m'casser la tête pour quelqu'un d'si désagréable.

« Regarde là dedans, tu verra p'être quelqu'chose qui t'intéresse. »

L'air frais de l'extérieur finissait d'évacuer les vapeurs nocives. La lumière de la porte ouverte brillait sur les armes et encore d'autres dessins accroché aux murs d'la pièce.
En attendant qu'elle s'décide, j'en ai profité pour changer l'charbon dans la forge et activer l'soufflet.
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Il rentra une nouvelle fois dans son antre, sans lui présenter ses excuses, bien sûr. A vrai dire elle ne les attendait plus, trop certaine de subir le plus infect des consuls. Juste après qu’il lui ait dit d’entrer, elle eut juste l’envie de tourner les talons et de s’en aller à la recherche d’un autre forgeron. A vrai dire, elle aurait accepté qu’un meunier se charge de sa nouvelle armure, pourvu que lui s’en éloigne. Néanmoins, puisqu’il ne lui laissait pas le luxe du choix, elle décida non pas de lui confier la confection de l’ouvrage mais tout du moins de jeter un œil à ses modèles, disait-il.
Lorsqu’elle franchit le seuil, elle eut aussitôt un mouvement de recul de la tête tandis qu’une grimace vint déformer son jeune visage.


« Quelle odeur infecte. »

Elle le dit d’un ton froid et neutre, davantage comme une critique que comme un geignement. Ravness était tout sauf une miss… Bien sûr elle était rarement contente, critiquait souvent, mais sans se plaindre, du moins pensait-elle. Son âme de princesse, elle l’avait abandonnée à peine sortie de l’enfance. Et en tant que militaire, que garde d’une cause beaucoup plus grande que de simples arts, elle n’acceptait tout simplement pas qu’on s’adresse à elle comme à une enfant.

Il la laissa une petite minute observer les plastrons disposés sur mannequins et râteliers. Les armures étaient loin d’être laides, elle devait lui accorder ça. Disons qu’elles lui auraient plu, sans doute, portées par d’autres soldats, ses gardes par exemple… et encore…
Dans tous les cas, les plastrons qu’elle vit ne lui convenaient pas puisqu’elle savait ce qu’elle voulait et que… à défaut de se trouver belle, elle voulait tout de même garder une certaine féminité, surtout depuis que son corps était aussi ravagé que son armure pulvérisée.

Derrière elle, le forgeron défilait les bras chargés de différentes choses… En tous cas, il sembla à la dame de la lumière que sa venue ne s’était pas faite au moment le plus opportun. Et bien qu’elle s’en fiche éperdument, Ravness ne put que remarquer que ce détestable hôte semblait occupé, très loin d’avoir une attitude marchande… mais soyons sincère, cela ne lui déplut pas vraiment. Dans cette pile incroyable de choses détestées par la garde, il y avait ces marchands et leur sourire, motivés par l’argent, même et davantage en temps de guerre.

Il finit par revenir vers elle, lors de ses nombreuses allées, pour lui accorder un peu d’intérêt ainsi qu’une pile de croquis qui ne semblaient pas avoir le moindre rapport avec elle.


« Regarde là-dedans, tu verras pt'être quelqu'chose qui t'intéresse. »

Elle se mordit la langue, leva les yeux et le suivit jusqu’à son soufflet, tenant distraitement les dessins.

« Je vais être très claire, monsieur. Vous m’appellerez Dame Ravness et vous me vouvoierez ou je ficherai d’ici peu le camp. Je suis une garde et officier supérieur de la lumière et mérite davantage de respect qu’une vulgaire putain. »

Elle baissa les yeux sur les croquis… inaugurant cette pile par la découverte d’un bijou, d’une broche. Au lieu de la trouver laide ou belle, disons qu’elle n’en sut rien, trop peu sensible à ce genre d’objets. D’un geste elle montra la pile de croquis, toujours énervée.

« Ai-je une tête à porter des bijoux ?... Sérieusement, monsieur, êtes-vous ivre ? Je suis venue pour vous acheter une armure complète… et d’ailleurs… je sais pertinemment quel genre d’armure il me faut. »

Soigneusement mais irrespectueusement elle déposa la pile sur la table, et apparût dans sa main une feuille parfaitement bien pliée qu’elle ouvrit. Son ancienne armure était dessinée, certes avec moins de finesse que celle dont faisait preuve ce forgeron bourru sur ses croquis, mais c’était clair. L’armure, comme vous le savez, ne couvrait ni son bassin, ni son ventre, mais se mariait bien avec ses vêtements et… non vraiment, elle n’aimait pas le changement.

« Je la veux sur mesure… »
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Les braises chauffaient bien pendant qu'à l'autre bout d'la pièce, la ''cliente'' continuait de s'plaindre. J'allais décidément pas m’entendre avec celle-là. Il allait falloir trouver un truc parc'que là, pas moyen d'me concentrer pour bosser tranquille. J'me suis retourné brusquement, la coupant dans sa phrase et j'me suis avancé vers elle.

« Moi aussi j'vais être clair, MISS ! Garde ou putain, j'traite tout l'monde d'la même manière. Je n' respecte que ceux qui l'mérite.  J'sais pas encore si ton grade tu l'as parc'que tu l'mérite ou parc'que t'es pistonnée. Alors tant que j'ai pas vu c'que tu vaux, j'te tutoierais SI JE VEUX ! ...»

Arrivé face à elle, la regardant droit dans les yeux, j'ai repris l'paquet d'feuilles d'la table pour lui faire défiler sous l'nez.

« ... Et non, j'suis pas ivre, mais si t'avais fait comme j'te l'avais conseillé, t’aurais vu qu'il n'doit y avoir que deux ou trois bijoux dans une pille d'armes et SURTOUT d'armures. »

Retapant l'bloc de croquis sur la table, j'lui pris l'papier qu'elle tenait en main et j'me suis redressé mettant son dessin hors d'sa porté pour mieux y regarder. L'esquisse était grossière, mal proportionnée et y manquait des détailles pour les attaches. Malgré ça, j'ai quand même réussi à la déchiffrer.

« HA, j'aurais pu m'en douter. C'est bien un truc de gonzesses d'vouloir favoriser leur apparence plutot qu'leur protection. »

J'me suis retourné pour aller m’asseoir à mon plan de travail. Prenant une feuille et d'quoi dessiner, j'ai commencé à retracer correctement une ébauche d'armure d'après son gribouillage. C'était pas trop difficile. L'armure qu'elle voulait ressemblait à n'importe quel armure de garde d'la lumière que j'avais pu croiser pendant mes voyages. Il n'y avait qu'deux grosses différences : le fait qu'elle voulait mettre en danger la moitié inférieure d'ses organes vitaux, et les petits détailles gravés sur les épaulières et le plastron aux allures de ''soutif blindé''.

« Les gribouillis là, c'est sensé être des décorations inspirées de l’iconographie d'la Citée des Rêves non ? Ça là, ça ressemblerait presque à une fleure de lys... Enfin si tu tiens toujours à c'que je m'en charge, si non t'es libre de partir. J'ai bien assez à faire en c'moment. »

En attendant sa réponse, j'dessinais les attaches qu'elle avait oublié d'ajouter. Pourquoi les gens oublient toujours les attaches ? À croire qu'ils pensent qu'ça tiendra tout seul.
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Un truc de gonzesse ?...
Dans le chateau de la lumière, peu auraient osé l'insulter de la sorte. Car s'il était dans le vrai, qu'elle accordait encore une certaine importance à son apparence, elle savait qu'il n'y avait là pas le moindre rapport avec le fait d'être une fille... Ravness avait simplement du goût !
Toutefois quelque peu arrêtée dans sa rage, forcée d'admettre qu'elle aurait du se taire au moins une fois, lorsqu'elle jura contre ce croquis de bijoux qui dissimulait les dessins d'armure, comme un arbre la forêt, et qui la fit passer quelques secondes pour une vraie sotte, elle le trouvait toujours aussi infecte. Il n'avait pas la politesse de la vouvoyer après qu'elle lui ait demandé, certes de manière... plutôt violente.

Tandis qu'elle restait debout dans la forge, les yeux perdus dans les ustensiles et les fourneaux, le forgeron dessinait un nouveau croquis sur son atelier. Assez proche pour l'entendre mais trop loin pour voir son trait dont elle se fichait bien... elle était venue pour un forgeron et non pour s'émerveiller devant un forgeron. Et ce dernier, justement, reprit assez tôt la parole pour décrire ce qu'il appelait des gribouillis sur son armure... les identifiant assez justement à ce qu'on pouvait voir dans la cité des rêves, chez les gardes.


" C'est cela... Je suis d'une famille de petite noblesse de la Cité des rêves. Feu mon père était colonel... Vous n'aurez donc qu'à vous dire que je suis pistonnée.

Toutes ces précisions quelque peu inutiles servaient sa vengeance, à retourner à ce rustre les piques et insultes qu'il lui avait lancées. A vrai dire, elle se fichait bien d'avoir si bien démarré grâce à un paternel accessoirement officier supérieur... puisqu'elle savait sa propre valeur sur le terrain.

" Ma famille est aussi riche que militaire, monsieur. De père en fils, les Loxaerion rejoignent l'armée... Et il me semble que les forgerons partagent de la même façon souvent leur métier avec leurs descendants. Vous reprocherais-je d'avoir été pistonné ? "

Un sourire sarcastique s'afficha sur le visage de la jeune femme, tandis qu'elle gardait sa cape solidement fermée par ses deux bras croisés.

" Cependant, comme avez pu le remarquer, je suis une femme et... j'ai préféré le bouclier et l'armure à la robe et aux fleurs. Ai-je assez privilégié la protection plutôt que l'apparence à votre goût ?..."

Et à présent qu'elle avait le dernier mot !...

" Et oui, je vais m'offrir vos services. "
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J'travaillais rapidement et la précision sur la cité des rêves me permit d'repréciser les décorations. J'écoutais distraitement ses histoires pendant que j'terminais l'croquis d'son armure. La cliente si irritable devenait fort bavarde. J'pensais qu'ça détendrait l’ambiance jusqu'au moment où elle a laché :

« Et il me semble que les forgerons partagent de la même façon souvent leur métier avec leurs descendants. Vous reprocherais-je d'avoir été pistonné ? »

Ha ! Si elle connaissait mon père, elle dirait pas ça. Je jetais un regard par dessus mon épaule, la regardant avec un sourire en coin, l'air de dire ''Non, j'te donnerais pas c'plaisir'', avant d'retourner à mon travail.
Pas évident de donner d'la cohérence à un truc où y manque la moitié. Y n'me manquait plus qu'les mesures et ce s'rait bon. J'pris l'dessin et mon mètre ruban, et j'me relevais pour retourner près d'la p'tite dame qui semblait avoir fini d'causer... pour l'moment.
J'déposais l'dessin sur la table devant la miss pour qu'elle voie, puis en déroulant mon mètre :

« Bien, au moins j'boss pas pour rien. Pour l'reste, c'est pas l'armure qui fait l'guerrier... et ne sous-estime pas le pouvoir d'une jolie femme en robe. C'est bien quelqu'chose dans l'genre qu'tu voulais ? »

L'croquis était plutôt réussi, surtout vu l'dessin d'référence. Pour une meilleure vision, j'vais vite fait une ébauche d'elle pour pouvoir placer plus facilement les différentes pièces de l'armure.
Pendant qu'elle y regardait, je m’appétais à prendre ses mesures pour voir la taille et la quantité d'métal nécessaire. Malheureusement, même dans la forge où y faisait pourtant très chaud avec les braises à chauffer, cette femme s'était obstiné à garder sa cape solidement serré autour d'elle. Décidément j'commençais à m'demander si elle était pas tout simplement folle.

« Dis, j'risque d'avoir du mal à prendre tes mesures comme ça. Ça te tuerais d'retirer cette cape ? Sans ça j'pourrais pas la faire sur mesure. En plus y doit faire 40°C ici au moins »

M’apprêtant d'jà à une réplique réticente au fait que j'me rapproche d'elle, je cherchais à développer un peu pour qu'elle comprenne la nécessitée de la chose.

« C'est pour savoir combien y m'faudra d'matériaux et pour ton confort, pour que ce soit pas encombrant. Y m'faut juste ta largeur d'épaules, l'épaisseur de tes jambes et ton tours de poitrine »

Merde, cette dernière phrase sonnait mieux dans ma tête...
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" Ca va... "

Le croquis lui faisait le plaisir de faire revivre son armure, et elle l'acceptait en guise d'excuses de la part de son créateur trop mal élevé. Elle garda le croquis dans sa main, observant les détails qu'il avait pris le soin d'ajouter à son dessin qu'elle avait elle-même fait. En effet de tous, Ravness n'était pas la dernière pour dessiner. Sans être douée, elle accordait de l'importance aux détails... pas assez visiblement pour le forgeron qui l'avait discrètement corrigée.
Eut-elle oublié ses maladresses d'autrefois qu'il eut l'audace de lui demander de se déshabiller ! Ainsi, sans crier gare... Ses mots parlaient de chaleur et de mesure mais son regard disait pêché !
Il se rattrapa, ou du moins essaya-t-il, précisant qu'il était impensable de ne pas prendre des mesures pour une armure du même nom... Et...


" Bon sang... "

Elle ôta sa cape de son dos, dévoilant sa tenue plus intîme. Si son chemisier n'avait rien d'indécent, cachant autant sa poitrine que tout le reste... elle portait un mini-short, seul et court voile pour ses jambes, qu'elle portait sans mal avec une armure mais qui... était certainement provoquant une fois que ses jambes étaient nues.

" Un regard de travers, un geste maladroit ou bien même une pensée déplacée et je vous écrase... ", disait-elle sans porter d'armes à sa ceinture. Elle posa sa cape sur un crochet à même une poutre en bois et prit la plus longue inspiration de sa vie, prise d'une soudaine panique qu'elle cacha tant bien que mal.
Ravness, à l'apparence furieuse, n'était pas tout à fait stupide. Elle savait évidemment qu'elle aurait un jour à passer sous les énormes mains d'un forgeron stupide pour récupérer une armure. Et c'est bien ce qui l'empêchait de partir en courant... Une armure, une guerre à gagner, un mal à purger... Ces choses qui la dépassaient et qui ne pouvaient tolérer ses caprices et sa pudeur.

Une fois que ce supplice serait achevé, elle fuierait et s'arrangerait pour ne plus jamais voir le forgeron qui serait bientôt seul homme à connaître son tour de poitrine. La jeune garde leva ses bras perpendiculairement à son tronc, détournant le regard du forgeron, forçant son esprit à errer dans ses pensées les plus profondes pour ignorer les gestes du géant, comme s'apprêtant à être torturée.
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HA ! Je sais pas c'qui lui est passé par la tête, mais j'ai eu énormément d'mal à pas éclater d'rire quand, après lui avoir demandé d'retirer sa cape, elle s'est mise à faire la grimace en arrêtant même d'respirer !
Je sais pas à quoi elle s'attendait, en dix secondes c'était fini. Une mesure pour l'buste, une pour les épaules et une pour les jambes. Son armure était si dépouillée qu'y ne m'en fallait pas plus. J'notais tout ça dans mon carnet et j'suis retourner à mon plan de travail pour calculer les quantités et l'poids des matériaux.
J'ai repris ma caisse d'acier et j'en ai sorti c'qui m'faudrait avant d'remarquer que l'résultat d'mon calcul allait poser un problème.

« Dis, y a un souci...PWAHAHAHA... !!! »

Quand j'me suis retourné pour lui parler, je l'ai vu toujours figé dans la même position les yeux fermé et le visage bleu ! Elle était tellement tendue qu'elle avait même pas calé que j'avais déjà fini, ET ELLE RETENAIT TOUJOURS SON SOUFFLE ! Incroyable ! Elle est vraiment irrécupérable celle-là. J'en avais les larmes aux yeux. Évidement, ma réaction l'avait encore mise en rogne.

« Haaa... Hou ! Bon ! Qu'est c'que j'disais moi ? Ah oui ! Y a un problème avec l'acier. Comme on m'a livré d'la merde dernièrement, y m'reste plus qu'celui-ci. Le problème c'est qu'il est plus lourd. Autant pour c'qui est d'la solidité ça ira, ton armure sera quasi impénétrable. Autant ton agilité tu pourra l'oublier avec ta carrure d'coton-tige...hmm...Ah ! À moins que... »

Me retournant encore, j'regardais dans mes notes, courant aux étagères, je cherchais dans les bouquins d'magie. Passant d'nouveau des étagères à ma table de travail, j'entassais des feuilles et des bouquins, avant de trouver le bon.
J'ai finalement décidé que j'pouvais retenter un truc qui cette fois devrait marcher. La meilleure qualité de l'acier me l'permettrait sûrement ou en tout cas j'devais essayer.

« Avant que t'arrive j'faisais des testes d'enchantement. L'acier n'était pas bon, je l'ai découvert trop tard, c'est c'qui a causé la fumée. Mais là on ne parle plus d'la même camelote, là c'est du vrai, du bon acier de première qualité. Si ça rate avec ça c'est que c'est impossible !... »

Elle m'regardait bizarrement, comme si elle m'prenait pour un cinglé. Mais j'y étais pas encore !

« ...J'ai ici d'la poussière de fées, et c'truc ça t'fait voller un éléphant ! En mélangeant la bonne dose, j'dois pouvoir faire un alliage aussi résistant que cet acier, mais qui serait en même temps aussi léger qu'une plume. Y aura p't-être même moyen d'planer avec ! Cette armure sera unique ! »
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" C'est non. "

Elle coupait ainsi court à l'enthousiasme de l'artisan, sans se soucier de son ton sévère. Ce n'était pas tant ses fabulations qui l'inquiétait. A vrai dire si elle avait quelques secondes ardemment cru qu'il se moquait d'elle en tentant de lui faire croire qu'il pouvait enchanter son armure... c'était finalement le résultat final qu'elle refusait sans hésiter. Somme toute, elle voulait bien croire qu'il était capable de lui confectionner une armure plus légère  et confortable qu'un pyjama ou même capable de la faire voler... mais elle ne voulait pas de tout ça.

" Je suis plus forte que j'en ai l'air, monsieur. Je porterai cette armure, fusse-t-elle plus lourde encore que vos moqueries incessantes. "

Que croyait-il ? Que parce qu'elle portait une armure, sa seule volonté était d'être bien protégée ? ... Certes cela paraissait logique mais hélas ce n'était pas suffisant. Rien ne remplace le poids de son armure sur ses épaules et ses jambes, ce même poids qui lui manquait justement, quand bien même se couvrait-elle tout le corps de cette cape. L'armure, ce n'était pas que de la protection, ni seulement une affaire de pudeur. Plus que tout, elle aimait se sentir séparée du monde par cette barrière, cet acier lourd qui lui rappelait que faute d'une véritable confiance en elle, elle était soutenue par des kilos de métal.

" Contentez-vous d'être un forgeron... Je me passerai d'un magicien, aujourd'hui. Mettez un peu de votre poussière magique sur l'acier de mon armure si ça vous chante mais je refuse qu'elle soit à ce point légère. Imaginez que votre marteau ne pèse plus le moindre gramme... ou même que vos outils ne produisent plus de son au contact de l'enclume ? C'est toute votre profession que vous devrez réapprendre. "

Elle ne révélait qu'une infime partie de ses pensées mais étrangement, se sentait obligée d'expliquer son refus, ne serait-ce que par un mensonge, sans doute pour paraître moins dure.
Hésitante elle s'avança dans l'atelier, surprise de voir des bouquins sur une étagère, pour la plupart très épais. Ravness en prit un avec précaution, un qui s'intitulait "Armes uniques"... et ouvrant la reliure, elle se contenta d'adresser à Ulthane un simple et neutre :


" Cela fait deux jours que vous auriez du rendre ce livre à la bibliothèque... "

Elle se mit ainsi à feuilleter l'ouvrage, consciente que son refus venait probablement de décevoir le forgeron.
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Une rabat-joie et une empêcheuse de tourner en rond qu'elle est ! Aucune vision du potentiel d'une telle armure ! Une totale libertés d'mouvement, esquives, course, attaques rapides, toutes ces possibilités grâce à un tout p'tit enchantement... ET ELLE REFUSE ?! LA PETITE C... bon, on s'calme, c'est une cliente et ''le client est roi'' après tout. Si j'attrape celui qu'a dit cette connerie... En plus ses excuses ne t'naient pas la route, un soldat normal pourrait s'adapter en quelques mois, et si elle était aussi balèze qu'elle le disait, j'lui aurais donné une à deux semaines d'réadaptation grand max.
J'la r'gardais d'un aire mauvais, p't-être trop mauvais, et je m'en cachais même pas.

« Très bien miss, comme tu voudra... Mais j'allégerais quand même l'acier pour lui donner n'serai-ce qu'un poids normal. Ça reste ma forge et j'veux savoir si oui ou non ça peut marcher. Et pour l'bouquin, j'pourrais toujours faire jouer mon rang de consule. »

J'rangeais ma paperasse et mes livres à leur place. J'lui repris l'grimoire des mains pour l'mettre avec les autres. Maintenant qu'tout était arrangé, j'pouvais commencer à bosser. Prenant l'acier, la poudre de fée et l'matériel d'alchimie que j'avais dégoté selon les instructions des bouquins, J'me suis mis au travail.
La température d'la pièce monta d'une vingtaine de degrés quand j'activais l'soufflet, de-quoi me faire perler une p'tite goutte de sueur, rien d’insupportable pour un géant du feu. Après avoir fait fondre l'acier dans la forge et mélangé la poudre à des huiles, j'ai suspendu le liquide bouillonnant au crochet de ma balance et j'ai commencé à y mélanger la mixture scintillante  en regardant régulièrement l'aiguille indiquant l'poids.
Entendant un bruit derrière moi, j'ai remarqué qu' Ravness était encore là.

« Quoi, t'es pas encore parti ? J'pensais qu'dés que j'me s'rais mis au boulot t'aurais fichu l'camp au moins jusqu'à la fin du travail. J'ai plus besoin d'rien, tu peux partir. J'devrais avoir fini d'ici demain matin. »

Revenant à ma balance, j'remarquais que l'aiguille avait bougée. L'poids d'la mixture avait considérablement diminué, pas autant qu'je l'aurais voulu mais assez pour ce qu'elle voulait.
J'ai repris la pince pour amener l'pot à mon ''moule de plastron standard pour taille S humain''.
À partir du model classique y n'me resterais qu'à l'marteler sur l'enclume pour lui donner la forme voulue. L'reste du mélange, j'le laissais bouillonner au dessus du feu pour en faire les jambières et les épaulières après.
J'étais tellement pris dans mon travail que j'savais même pas si l'humaine était encore dans la pièce.
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Elle lâcha prise lorsqu'il lui prit le livre des mains... et aussi vite qu'il fut parti, son attention s'éteignit. Ravness ne protesta rien face à la décision qu'il avait prise sans s'inquiéter de son avis... assez satisfaite s'il était capable d'avoir ce résultat promis. Mais à vrai dire et pour une fois, l'esprit de la garde réussit à se détacher du souci de son armure. Si être nue de toute protection hantait ses journées, elle l'oublia cet instant précis et pour quelques minutes. Telle la plus hiératique des gardes, son regard se figea dans le vide bien que ses muscles restèrent tendus dans sa sempiternelle pose de vierge frileuse...

Une petite parenthèse s'impose sur les quelques lignes qu'elle avait lues un peu plus tôt, avant qu'Ulthane ne défende sa location. Ces lignes étaient écrites en Français, oui, mais un Français très soutenu, voir technique. Et si Ravness n'était pas très instruite, voir pas du tout, elle venait d'une société et d'un monde où il était impensable pour une jeune noble de ne pas maîtriser correctement le langage, qui plus est dans son cas, quand elle voulait s'adresser à un supérieur hiérarchique dans un ton irréprochable. Ainsi la jeune femme put comprendre ce que ces lignes disaient, soutenant qu'il n'existait aucune arme dotée de pouvoir magique, sinon celles forgées par un certain homme simplement désigné par son métier.

Que devait-elle comprendre ? Qu'avait-elle reçu ?

Ravness n'était pas orgueilleuse et pourtant lui sautait à la gorge une question obsédante... Cessait-elle d'être banale maintenant qu'elle détenait cette mystérieuse arme ?


« Quoi, t'es pas encore parti ? J'pensais qu'dés que j'me s'rais mis au boulot t'aurais fichu l'camp au moins jusqu'à la fin du travail. J'ai plus besoin d'rien, tu peux partir. J'devrais avoir fini d'ici demain matin. »

Il la surprit un peu, si bien qu'elle n'osa pas lui répondre, se contentant de bredouiller un "Oui" sans véritable sens. Elle se dirigea vers la porte d'entrée, vers l'air frais, vers la fin de cette pénible tâche mais... devait-elle laisser derrière elle un forgeron, peut-être le meilleur du Consulat, sans succomber à sa propre curiosité ? Devait-elle s'infliger une nuit à se poser les mêmes questions avant d'y trouver peut-être réponse auprès d'un expert ?

" J... Je... J'ai tout de même une question. "

Elle revint vers lui, l'air farouche, un peu craintive qu'il ne la dégage de chez elle en soufflant très fort...

" J'ai une arme... un... Un bouclier, en fait. "

Elle n'affronta pas son regard, tout en ayant l'air indifférente, fixant les flammes de la forge d'Ulthane, bien ignorante de ce que ce dernier pouvait bien penser.

" J'ai toujours eu un bouclier, attention... Un pavois en métal qui m'a protégée des années durant. Hélas il a été détruit dans la bataille avec mon armure... Mais alors que j'étais démunie, grièvement blessée par notre ennemi... "

Ravness se trouva soudainement un peu ridicule à raconter ainsi sa vie et ses exploits à cet inconnu qu'elle employait de façon tout à fait impersonnelle. Mais sait-on jamais, cela pouvait l'intéresser.

" Dans ce moment où tout semblait perdu, un bouclier m'est apparu. Je n'avais jamais eu le moindre potentiel en magie jusque-là et d'une seconde à l'autre, j'ai pu faire des choses tout à fait remarquables. Comme j'ignore d'où il peut venir, je ne l'ai jamais plus utilisé. Je me demandais si vous pouviez éventuellement me renseigner."
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Finalement oui, Ravness était encore là. Géniale... j'espère juste qu'elle ne m'traînera pas dans les pattes. Mais malgré l'fait qu'elle était resté, elle restait discrète, moins éloquente, comme perturbé par un truc qui lui avait fait perdre sa langue.
La garde s'était mise à bredouiller vaguement une histoire concernant son bouclier et une bataille qu'avait mal tourné et dont j'avais franchement rien à ciré en ce moment vu la concentration que j'mettais dans mon travail. Mais dans l'bruis d'fond qu'sa voix créait par-dessus l'bouillonnement d'la forge j'ai cru distinguer des bribes intéressantes.

« Bloub blop... un bouclier m'est apparu...Blobop...jamais eu le moindre potentiel en magie...Pfffffsh...ai pu faire des choses tout à fait remarquables... »

Le métal en fusion refroidissant, j'ai sortis c'qui deviendrait l'plastron pour le mettre sur l'enclume et l'travailler pendant qu'il était encore rouge.
Ayant paumé mes gants la semaine passée, je faisais tout à la main. Ça chauffe toujours un peu mais en tant qu'géant j'ai vu pire, surtout qu'ma pensée n'était plus entièrement tournée vers l'travail.

« Tu peux répéter ça ? T'es bien entrain d'me dire que t'as un bouclier magique qui t'est tombé dessus comme ça, sorti d'nul-part ? »

Ravness, probablement surprise, bredouilla une réponse affirmative.
Commençant à marteler l'acier, j'me suis mis à réfléchir. Un bouclier magique... J'ai d'jà vu ça quelqu'part mais où ? Le martellement m'aidait à réfléchir. J'donnais l'dernier coup pour finir de donner sa forme à la plaque quand la pièce est finalement tombée.

« C'est ça ! J'me souviens où j'avais vu ça ! »

Pausant l'marteau sur l'enclume et l'plastron dans la bassine d'refroidissement, j'me redirigeais vers l'étagère pour prendre un des plus vieux bouquins, celui sur les armes uniques. J'commençais à l'feuilleter en continuant à causer.

« L'grand maître, de toutes ses œuvres n'aurait forgé qu'un bouclier connu à ce jour. Ayant appartenu à un être pure, il ne pourrait être manier qu'par quelqu'un de fort et de juste, et ...  Ah, c'est là. »

J'lui tendis l'bouquin, ouvert à la page du légendaire ''Valkyrie’Shield'' où on pouvait voir une illustration du bouclier, reconstitué d'après les textes. Puis j'suis retourné au travail. L'armure ne s'ferait pas toute seule et il y avait encore beaucoup à faire...même si cette histoire d'arme unique m'intéressait énormément.
Si vraiment cette petite avait mis la main sur une telle relique, il fallait que j'la voie.

« C'est bien celui là ? »
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" Le grand maître ? "

Elle prit le grimoire qu'il lui tendit avec ferveur, laissant son regard parcourir les pages fragiles sous ses yeux... Se demandant dans quel état le livre était avant que le consul ne le réquisitionne... et s'il reviendrait dans un état décent à la bibliothèque. Sans critique, aucune... Comment pouvait-il tourner les pages de ce livre sans les déchirer avec ses énormes doigts ?
Ravness vit un bouclier dessiné, entouré de textes le décrivant. En parcourant quelques lignes, elle apprit qu'il était indestructible cependant... force de constater que le bouclier décrit ici n'était pas le sien, ressemblant assez peu à ce qui était apparu dans ses mains cette nuit-là.


" Je ne suis pas sûre... "

Ulthane était à sa forge, aussi elle ne vit pas sa réaction et ne sut d'ailleurs pas s'il l'avait entendue, sa voix étant sans doute couverte par le vacarme de son marteau. La Dame s'imagina assez peu exiger de l'artisan qu'il fasse moins de bruits, puisqu'elle le payait pour en faire, en quelque sorte... Néanmoins, difficile de se concentrer en sa présence, et pourtant dieu sait qu'elle était experte en concentration dans des conditions extrêmes !

Le bouclier n'était pas le même que le sien... Qui plus est, Ulthane parlait d'un porteur pur, ce qu'elle n'était absolument pas. Combien d'hommes avait-elle tué jusqu'ici ? Combien de péchés avait-elle commis dans sa courte vie ? Ses pensées n'étaient pas pures, au contraire... La garde était aussi violente qu'impatiente, sans la moindre chaleur humaine et remplie de haine. Même son but était, à ses yeux, la conséquence de la noirceur de son âme... Elle voulait la paix pour racheter ses péchés aux yeux de Dieu, donc...


" Ce n'est pas ça. "

Elle marcha jusqu'à la fournaise et la contourna, pour se retrouver à quelques mètres du forgeron de façon à ce qu'il puisse la voir.

" Je vais vous le montrer. "

Tendant sa main gauche, Ravness Loxaerion fit apparaître le bouclier... sans difficulté, assez naturellement. Seul petit détail, son invocation fut accompagnée d'un incroyable flash lumineux qui envahit la pièce une petite seconde. Toutefois si elle fut surprise, la lumière ne l'aveugla pas, ne la fit même pas cligner des yeux. Un écu... lourd et imposant, principalement blanc, affublé de deux ailes sculptées sur le bouclier, se rejoignant à la pointe du bas du bouclier. Finalement au centre du bouclier, une sphère transparente dans laquelle on pouvait voir une lumière pivoter avec puissance, comme celle d'un phare. D'une voix claire mais perplexe, elle le présenta alors... s'approchant d'Ulthane pour qu'il regarde le bouclier.

" Quand il m'est apparu... J'ai senti une douleur intense en moi, comme si je brûlais de l'intérieur. Et alors que je n'avais aucune sensibilité magique avant cela, j'ai pu noyer mon ennemi sous des torrents de lumière. "
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Je venais d'verser l'acier pour les jambières et j'commençais à chercher un moule d'épaulières avec une forme proche du modèle voulu quand Ravness s'est approchée.

« Ce n'est pas ça... Je vais vous le montrer »

Puis y a eut un flash aveuglant, comme quand on regarde le soleil en face. J'ai a peine eu l'temps d'me protéger les yeux avec le moule qu'je tenais en main, justement celui qu'y m'fallait. Quand la lumière s'est estompée, j'ai vu l'bouclier...il était magnifique.
Pendant qu'elle parlait, j'ai accéléré mon rythme de travail un instant, versant l'acier dans l'moule le plus vite possible. Quelques gouttes d'acier en fusion tombèrent à côté mais sans faire de dégâts. J'me suis ensuite jeté sur les tiroirs d'mon bureau pour en retirer mes lunettes d'orfèvrerie, avant d'revenir vers la garde.
Me souvenant d'la différence de taille entre nous, j'ai freiné mon envie d’agripper l'bouclier, c'qui aurait soulevé la garde d'un mètre du sol. Doucement j'me suis penché pour observer l'écu. L'acier versé dans l'moule, j'avais un peu d'temps devant moi.

« Y n'ressemble pas à l'image du livre, c'est vrai... mais j'doute que l'auteur l'ai eu sous les yeux. Et tuer des ennemis avec de la lumière ça fais très purificateur pour moi... »

Les yeux à quelques centimètres de l'objet, j'observais l'niveau de détail des ailes et les finitions. Parfaites. Un forgeron pourrait forger pendant toute une vie sans jamais approcher même un peu d'la beauté d'ce chef d’œuvre. Le regarder me mettait la larme à l’œil.

« Y n'a pas été créé par des mains mortelles...Tu demandais pour le ''Grand maître'' ? C'est comme ça que j'appelle celui qui créa les armes uniques. L'homme qui a atteint la perfection, y n'forgeait plus, y donnait naissance. Même Héphaïstos, qu'est pourtant l'dieu d'la forge, n'a pas son tallent. Ce bouclier...c'est une de ses créations.»

Toujours l'nez sur la relique, je passais la main au dessus d'sa surface brillante. J'osais pas l'toucher d'peur d'en diminuer l'éclat avec ma paluche pleine de suie. Une douce chaleur en émanait, comme une belle journée ensoleillée.
C'était clairement pas une simple arme invoquée. D'après les bouquins, y faut l'vouloir et en avoir les capacités pour invoquer une arme. En plus, toujours selon les bouquins, l'caractère énergétique d'une arme invoquée leur donne un contour légèrement flouté qu'seul les maîtres invocateurs arrivent à masquer. La garde n'avait pas vraiment la tête de l'emploi.

Le choc d'la ''rencontre'' passé, j'me suis souvenu que j'avais du travail. Évidement, les jambières comme les épaulières avaient déjà refroidit. Me crachant quelques insultes peu discrètes j'ai sortis les pièces des moules pour les réchauffer d'manière à pouvoir les modifier sur l'enclume.
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« Y n'a pas été créé par des mains mortelles...

Et pourtant, il était aujourd'hui dans les siennes. Le bouclier des valkyries, créé par... une sorte de dieu forgeron, qui aujourd'hui, appartenait à une chrétienne ? Elle y croyait à peine... Ca ne lui plaisait pas. Quand bien même savait-elle que certains dieux existaient concrètement dans les autres mondes tels que le Colisée de l'olympe, ils relevaient davantage d'une vaste blague à ses yeux, que de véritables dieux... A ses yeux, le panthéon grec était une bande de rigolos, et les membres du Sanctum de véritables cinglés...
Des valkyries, elle ne connaissait pas grand chose, mais diable, elle savait que ça n'avait rien à voir avec la Bible.

Sans vouloir agir en prédicatrice... Si ces valkyries l'avaient choisie pour être Dieu sait quoi, jamais elle ne prierait ou obéirait à des divinités nordiques en retour.

Cette situation l'agaçait. Ce n'était pas tant cette histoire de croyance, puisque sur cette chose précise, elle avait fait son choix et s'y tiendrait. La véritable source d'anxiété, ici, consistait en ce qu'on attendait d'elle. Quelqu'un ou même peut-être quelque chose, l'avait choisie, l'avait sans doute sauvée, la nuit où Chernabog faillit la pulvériser, pour une raison qu'elle ignorait tout à fait. Une personne ou un démiurge attendait visiblement quelque chose d'elle, et bien entendu, elle ignorait quoi.
Cependant, pour ces choses mystiques, elle avait trop à faire. Les choses concrètes l'attendaient, elle, et ne lui laissaient pas le luxe de se permettre une introspection approfondie.

Dame Ravness acquiesça finalement, regardant Ulthane finir son oeuvre.


" Merci. Je viendrai demain dans la matinée. "

Elle fit disparaître son bouclier, remit convenablement sa cape sur ses épaules et sortit sans saluer le forgeron, encore pensive. Dehors, elle ne prit le temps de respirer l'air frais, qui lui avait manqué pourtant, et se dirigea vers une auberge dans le centre-ville. Elle ne se voyait pas gaspiller de l'argent en rentrant au chateau de la lumière, alors qu'elle devait revenir le lendemain matin.
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Une chance que l'acier qu'je m'étais gardé d'côté était d'si bonne qualité, restant manipulable à volonté tant qu'on l'a pas traité dans l'huile d'refroidissement. J'activais l'soufflet pour accélérer l'réchauffement et essayer d'rattraper l'temps perdu.

« Merci. Je viendrai demain dans la matinée. »

Surpris d'soudain l'entendre partir j'me retourna, mais elle avait d'jà quitté la forge. Dommage, j'commençais à bien l'aimer cette p'tite garde. Comme quoi, les armes ça rapproche. Un si bel objet. J'pensais pas voir une relique du maître d'mes propres yeux. Mais je m'égarais encore, j'avais une armure à terminer moi.

L'acier était d'nouveau rougeoyant et prêt à être refaçonné. Avec les croquis et les mesures prises plus tôt, j'avais aucun problème à ajuster tout ça au millimètre près. Prenant un d'mes p'tits marteaux et amenant à tour de rôle les différentes pièces sur la p'tite enclume, les ajustements étaient vite fait.

Ravness était d'jà parti depuis un moment quand j'terminais la base de l'armure et y commençait à faire noire dehors. Essuyant une paluche noircie sur ma veste, de l'autre j'ai sorti ma montre d'une des poches de ma ceinture. Il était d'jà bien tard. J'ai mis deux lingots d'bronze dans un récipient et mis c'ui-ci au milieux des braises. En attendant qu'ça fonde, j'ai été fermer la porte d'la forge a clé. Pour les finitions j'voulais pas être dérangé et d'toute façon l'heure d'ouverture de l'atelier était passé depuis longtemps.

Après avoir tout fermé, j'préparais les moules à fleur de lys d'la Citée des Rêves. J'en avais encore quelques uns qu' avait la bonne taille, pour l'reste j'me dépêchais d'refaire quelqu' nouveaux moules en plâtre.
Une fois l'bronze fondu, j'le versais dans les moules et j'laissais l'tout refroidir.

Pendant c'temps, j' me suis assis pour m'reposer un peux avant d'continuer. Sur la table s'trouvait encore le livre des armes uniques que Ravness avait laissé avant d'partir. Je l'ai ouvert et feuilleté jusqu'à la page du Valkyrie'Shield, après l'avoir vu d'mes yeux, l'illustration m'paraissait bien fade et ne rendais vraiment pas honneur à l'originale. J'passais encore quelques minutes à feuilleter l'bouquin en m'demandant à quel point les images et les textes étaient loin d'la réalité.

Les pièces de bronze prêtes, j'brisais les coquilles d'plâtres pour les libérer et après un rapide passage à l'eau et un traitement à la poussière de fée, j'les attachais aux plaques d'armures avec des p'tits rivets d'bronze. J'passais ensuite les plaques dans l'four pour faire fondre les rivets c'qui les camouflera et lissera les formes. Un dernier passage dans l'huile et c'était fini.

L'soleil filtrait par la vitre noirci d'suie, j'y avais passé la nuit mais c'était fait. J'terminais d'attacher la dernière boucle d'cuire de l'armure quand on frappa à la porte.
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Juste après avoir toqué à la porte, Ravness fit quelques pas en arrière, prévoyant déjà que le forgeron trouverait une façon encore plus originale que la veille de commencer sa journée. Ferait-il voler une enclume à travers la fenêtre ? Incendierait-il son affreuse barbe en s'endormant sur sa forge ? Provoquerait-il un séisme en s'asseyant quelques minutes sur son tabouret préféré ? Ces accidents, qu'elle trouvait fort cohérents, se produisaient déjà dans son imagination et... elle n'avait pas honte, dans son intimité, de rire intérieurement à ses propres blagues.

Lorsque la grande porte s'ouvrit, son visage redevint sévère. Elle se redressa pour être parfaitement droite et inclina la tête.


" Monsieur, bonjour. "

Elle entra dans la forge sans se faire prier, encore recouverte de sa cape qui, pour une dernière fois, ne l'incommodait pas du tout !

La garde de la lumière s'était levée fort tôt, dans sa chambre à l'auberge et... après s'être lavée, était venue à la forge au plus vite, fort scrupuleuse. A vrai dire, elle était de bonne humeur, chose fort rare pour la jeune femme si vous la connaissez un peu. Et bien que son tempérament jovial fut masqué par son visage taillé dans le marbre, Ravness était véritablement heureuse d'être en ce jour. Car après les quelques heures, les jours, les semaines passés nue, sans armure... La garde allait pouvoir retrouver un semblant de bien-être, quand le métal pèsera à nouveau sur ses épaules.

Le bouclier des valkyries, elle... avait décidé de ne plus y songer. Elle ne réchignerait pas un instant à l'utiliser pour ses opinions personnelles, non. Ravness était avant tout une garde de la lumière. Si elle détenait une arme capable de donner un avantage, aussi léger soit-il, à sa nation et à son groupe, alors elle l'utiliserait. C'était pour un bien commun, et son égo ou ses opinions n'avaient aucune raison d'entrer en jeu. Son avis n'avait aucune importance, c'est ce qu'elle pensait avec la plus grande conviction. Un garde qui veille comme une pierre que l'on jette... sans poser de questions.


" Mon armure est-elle finie ? "


Dernière édition par Dame Ravness le Mer 27 Aoû 2014 - 0:16, édité 1 fois
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Je m'étais levé pour ouvrir la porte en tenant toujours l'plastron en main. Sur l'passage vers la porte j'avais d'abord pris un torchon propre pour nettoyer l'armure avant d'la remettre à ma cliente. Les mauvaises langues pourraient s'étonner d'trouver quelqu'chose qu'est pas couvert de suie chez moi mais y faut bien rendre la marchandise présentable. Et puis comment pourrait-on profiter pleinement des finitions détaillées sous une couche de crasse ?
Quand j'ai ouvert la porte la p'tit femme attendait là, un balais dans l'cul comme d'habitude. Elle s'tenait un peu loin d'la porte bizarrement.

« -Monsieur, bonjour.

-Tu peux aussi m'appeller Ul...thane...t'sais... »

La garde semblait très pressée, elle était d'jà rentré et j'pense même pas qu'elle m'ai entendu la miss. Tempi pour la politesse.
J'revenais vers la table où s'trouvait l'reste de l'armure toujours en frottant soigneusement la pièce que j'tenais en main.

« -Mon armure est-elle finie ?
-Presque, y faut juste qu'je l'astique encore un peux...si t'veux pas finir comme moi. »

J'venais d'en finir avec l'plastron que j'lui tendis avant d’enchaîner sur les épaulettes. Pour moi, ces plaques n'pesaient rien, juste assez pour sentir l'métal comme elle l'avait demandé. L'acier pourtant épais devait à tout casser avoir la moitié d'son poids d'origine.
Ravness inspectait soigneusement l'plastron, toujours avec son air sérieux mais j'sais reconnaître la lueur dans l'regard d'un guerrier qui est satisfait d'sa nouvelle armure. Difficile à dire si c'était pour mon travail ou pour l'fait d'reporter une armure, mais l'résultat reste l'même. C'regard là, y n'a pas d'égale.

« J'ai repensé à un truc ou deux cette nuit...Une armure comme ça, normalement j'la fais à 550 munnies en comptant la qualité supérieure de l'acier, les finitions, l'enchantement mineur ça c'est les 50, la main d’œuvre, et les taxes. Mais, j'suis prêt à t'faire un prix d'ami sur ta commande et t'la faire à seulement 350...à une condition. »

Je m'attendais d'jà à son regard méfiant qui disait ''moi vivante, jamais !''. Dés qu'on parle munnies, les gens deviennent toujours méfiant comme si tout les marchands étaient des arnaqueurs. Mais moi, j'suis pas d'ce bord là, j'rigole pas avec mon art.

« Ma condition n'te coutera rien, juste des infos. J'aimerais qu'si tu en apprends plus sur ton bouclier, tu m'en parle. Si j'veux un jour devenir l'meilleur dans c'que j'fais, il faut que j'en apprenne plus sur les œuvres du maître forgeron. Et si j’apprends quelqu'chose moi-même sur ton bouclier je t'enverrais l'info aussi. On y serait gagnant tout les deux, toi même plus que moi. »

J'la voyais réfléchir à ma proposition.

« J'ai aussi pensé à reconsidérer ta valeur. T'as beau être pistonnée à la base, si l'bouclier t'as choisis, c'est qu'tu dois être quelqu'un d'bien qu'a mérité sa place. J'accepte de t'vouvoyer si t'y tien toujours. »

Cette dernière phrase sonnait moins niaise dans ma tête...en même temps ça m'arrive pas souvent de devoir changer d'avis.
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Tout en attachant la sangle de son plastron pour le maintenir sur sa poitrine, elle ne put réprimer un sourire de soulagement. A vrai dire, la joie de retrouver ne serait-ce qu'une partie d'armure sur elle était telle que la jeune femme se sentit d'humeur charitable. Une fois les attaches réglées, la jeune femmes mit ses deux bras tout contre son corps et s'étira légèrement, mima quelques gestes d'attaque et... c'était un travail parfait. L'armure était plus légère, certes... mais cela ne la dérangea pas trop. Elle avait beau être dotée d'une certaine force, Ravness ressentait tout de même le poids réconfortant de l'acier tout contre sa chemise. Outre cela, la garde était parfaitement à l'aise dans l'oeuvre du forgeron. Certes elle n'avait sur elle que le plastron et non l'armure complète mais déjà, elle était décidée à se montrer particulièrement généreuse envers le consul. L'argent n'avait jamais été un problème pour elle, et... sans doute était-ce du à sa famille noble, Ravness n'était absolument pas regardante envers son porte-monnaie.

Au contraire, elle était bien souvent dégoûtée par le danger qu'il représentait. Si seulement elle en avait le pouvoir, elle empêcherait sur le champ le mercenariat d'exister, en tout cas lorsqu'il servait à nourir les guerres. Dame Ravness n'était pourtant pas une idéaliste, étant affublée d'un grand nombre de défauts mais cependant, même lors de son passé trouble, la demoiselle n'avait jamais pu comprendre que l'on puisse nuire à la paix pour quelques sous.

Soit, si elle pensait à l'argent, c'est parce qu'elle était satisfaite d'Ulthane et ne manquerait pas de lui montrer ce que voulait dire la reconnaissance pour service rendu, dans son monde.

Tandis que le forgeron lui tendait ses épaulières, elle l'écouta parler avec... une attention fort bien dissimulée tant ses yeux semblaient absorbés par le métal dont le poids continuait de la surprendre.


" J'suis prêt à t'faire un prix d'ami sur ta commande et t'la faire à seulement 350...à une condition. "

Ravness leva son regard sur le géant, intriguée par la proposition. Et... dire qu'elle s'était crue plus détestable que de coutume avec lui. Visiblement il ne lui en tenait aucune rancune... Ce que, suite à une légère réflexion, elle trouvait somme toute fort normal, puisqu'il avait été foutrement plus insupportable encore !

Lorsqu'il eut fini de parler, la jeune garde était immobile et le fixait avec une légère curiosité dans les traits.


" Parfait dans ce cas, Ulthane. Appeler un civil par son prénom ne m'incommode pas ! ", dit la capitaine des gardes avec un léger sourire aux lèvres, assez fière de prouver qu'elle aussi pouvait être ouverte d'esprit ! " Et je serai ravie que vous me vouvoyiez.", ajouta-t-elle. Certes, Ravness avait sans doute mal jugé le géant qui se montrait sous un jour particulièrement agréable. S'il était plus poli et moins sale, elle l'aurait sans doute beaucoup apprécié, et cela sur le champ... car il n'était ni intéressé, ni maladroit et encore moins indiscret. De plus... sa profession était fort noble. Oui, plus elle y pensait, plus ses qualités furent évidentes.
La jeune femme acquiesça finalement et enfila les épaulières, serrant suffisamment fort les lanières de cuir de celles-ci en-dessous de son aisselle. Et attendant qu'Ulthane lui tende les jambières et les brassards pour le payer, elle répondit enfin de manière plus complète.


" C'est une proposition fort honnête et je l'accepte. Je vous enverrai régulièrement une lettre détaillée, Ulthane, j'en fais la promesse. "
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Les mots d'la garde m'sonnaient aux oreilles comme l'chant d'une enclume. Oui, j'y perdais mes bénéfices mais y étaient bien investi. Ces infos m'seraient très utiles pour mes recherches. Et pour c'qui est de l'argent, j'aurais quelqu' trajets d'plus à faire avec la Shin-Ra avant d'en être débarrassé pour d'bon. Devenir grand maître forgeron est plus important qu'acheter un transport confortable.
J'venais aussi d'terminer l'nettoyage de l'armure et lui tendais les dernières parties.

« L'affaire est conclue alors.  J'vous fais l'bon d'commande et j'y ajouterais l'adresse du courrier. Donc, 350 munnies et un partage d'info pour une armure sur mesure, en acier enchanté top qualité des plus solides. Avec une armure comme ça vous serrez quasiment intouchable pendant la prochaine...guerre... »

Merde, j'avais été tellement motivé par c'travail que j'en avais oublié l'camps pour l'quel Ravness bossait. Maintenant les discutions d'la réunion m'revenaient en tête. Cette guerre risquait d'embarquer plus que c'que j'aurais voulu. Cette ''cliente'' aussi insupportable qu'elle pouvait l'être, s'était montrée sympathique finalement et d'une grande valeur ayant été élue par l'bouclier. J'aurais pas imaginer considérer comme ami un membre d'un camp adverse à la veille du conflit... Et ça risquait d'devenir difficile pour l'courrier.
J'finisais d'faire la note avant d'lui tendre. La garde avait enfilé l'armure et sortait sa bourse à munnies. J'cachais mes tracas avec un large sourire.

« C'était un plaisir d'faire affaires avec vous miss. Et quand tout sera fini, repassez m'voir pour la révision. Cadeau d'la maison. »

La transaction terminée, j'la raccompagnais à la porte. Après un adieu presque régimentaire, j'ajoutais avant d'fermer la porte.

« Veillez à rester en vie. »
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Allez, je m’attelle enfin à la notation de votre exploit. Pour commencer, j’ai lu tous vos postes au fur et à mesures… Je connais le contenu dans les grandes lignes et je ne vais pas pinailler sur les détails de chacun de vos messages.

Ah aussi, je vais vous noter séparément, chacun son tour et pas de jaloux.


Commençons par le grand gourou…

Alors, je n’ai pas encore lu beaucoup de rp avec Ravness. Mais ici, dés le début, tu plantes magistralement bien le caractère de ton personnage. On sait qui est cette femme si jamais nous n’avons pas le bonheur de la connaître, mais il s’agit aussi d’un défaut…

Je m’explique ici. Tu nous indiques à trois reprises la manière de penser de ton personnage, d’abord avec son idée des autres groupes, la « honte » contre les bohémiens et finalement, l’énorme a priori que tu fais sur la forge d’Ulthane. Comme dit avant, je ne sais pas s’il s’agit de ton habitude avec Ravness, mais je trouve ça un peu indigeste, un peu trop, tu aurais pu te séparer d’une anecdote.

Par contre… Pour la suite des messages, jusqu’au dialogue sur le valkyrie’s shield, ton humeur change du tout au tout, devenant une parodie de toi-même.
Et ici, je t’avoue avoir aimé, même bien aimé. Ulthane est un personnage bourru et fort tête, et au lieu de faire l’insolente et partir comme une princesse, tu restes et te laisses finalement « séduire » par le géant. (big up pour les mesures, j’étais écroulé). D’ailleurs, tu as merveilleusement bien jugés le moment d’arrêt, redevenir tous même juste quand il fallait.

Mais un truc m’avait déranger dans cette partie… Pour quelle raison exposer ta vie ? Chercher à ta défendre ton rang avant même de choisir Ulthane comme forgeron ? Il, très probablement, s’en moque royalement et oubliera ton existence à l’instant ou tu franchira sa porte (à ce moment). Je me pose encore la question.

Pour continuer sur les choses me dérangeant… L’apparition de ton bouclier. Dans un élan de, curiosité ? Tu exposes ce présent à un simple forgeron alors que tu te doutes de la rareté de la chose. Je sais que, hrp, ça permet à Ulthane de se pencher un peu plus sur les armes uniques et accélérer ses recherches. Mais irp… Me dit pas qu’il n’y a pas de scientifique, voir d’archiviste au Château Disney ? Des hommes connaissant les légendes sur les légendes, capables de te renseigner mille fois mieux que le géant sur ton artéfact ? Je trouve ça assez illogique au final, cette « ouverture » sur toi même face au géant.

Et pour la fin, elle m’a tout autant plu, et je n’ai pas grand chose à dire sur celle-ci.

Donc au final, j’ai vraiment apprécier tes interventions,. Tu as très bien jongler entre humour et bloc de glace, comme le moment ou tu refroidi direct se brave Ulthane lorsqu’il te proposais un peu de forge magique. Je suis impatient de lire d’autre de tes rp pour en apprendre un peu plus !


Maintenant, notre petit Ulthane…

Alors, un truc que j’aime particulièrement bien avec tes réponses, elles sont précises et concises. Certaines personnes ont la fâcheuse habitude de trop en raconter, se remémorer des souvenirs vieux de trois ans ou encore l’activé d’une personne tiers dans un monde éloigner (un peu comme des épisodes d’anim tirant en longueur pour maintenir un suspens,  « Olive et Tom » et « DBZ » par exemple). Je ne critique pas ! Loin de là, mais j’aime bien lire ce genre de chose de temps en temps.

Donc pour en revenir à toi… Tu dis le strict nécessaire, tu ne t’abandonnes pas dans des discours futiles et j’aime ça. Tu réagis de façon clairement logique à cette petite femme venant taper l’incruste dans ta zone… Pour répéter tes mots (paie ton originalité), le début de votre rp peut-être résumé en une image : Ulthane est un rocher restant sur place, se foutant du torrent (ici, Ravness) l’assaillant de grande phrase cinglante.

Expériences Giphy

(sur cette images, tu es le chat)

Ta force, clairement, es de ne pas te laisser berné par la fille dans les débuts. Tu restes pareil à toi-même : elle reste ?  Cool du boulot. Elle part ? Je continues à m’occuper de mes affaires.

Ensuite pour la suite, le deuxième acte : le Valkyrie’s Shield. Comme je l’ai dit pour Ravnesse, je trouve illogique que tu sois présenté à cette arme unique. Mais j’aime la façon dont tu tournes l’évènement. Le forgeron admirant un travail parfait, la seule image que j’ai en tête est celle d’un enfant recevant une sucette, alors avec un géant de quatre de haut…

Mais ce que je n’aime pas, un truc qu’y n’a pas sa place ici… Ta façon de « bâcler » ton job pour observer le bouclier. Que tu le veuilles ou non, il faut un certain temps pour que l’acier fonde pour le travail. J’aurais trouver plus drôle de te voir dire :

« Attend miss… J’ai du boulot là. »

Et de laisser Ravness le bras tendu comme une potiche. Enfin, ce n’est que mon idée arrivé bien longtemps après la lecture du rp.

Ensuite, l’acte final… J’ai bien aimé la création même de l’armure, l’acte de forge au final. Je me plaignais des messages trope long plus haut, mais ici, j’aurais voulu plus. Un peu trop concis. Et pour enchaîner, ta négociation expresse.
Pas un peu rapide ton idée de recevoir des informations mensuellement sur une arme unique ? Je trouve que c’est un peu express… Mais aussi, tu n’auras pas l’occasion de voir souvent Ravness dans ta forge.

Et un truc que j’ai adoré… Et détesté à la fois : ton dernier message. Le gros balourd d’Ulthane prévenant de faire attention pour la guerre.
Oui ! Ravness combat Kefka à la Forêt de Sherwood, elle peut l’interpréter comme ça. Mais tu ruines presque autant l’effet de surprise de la prochaine déclaration de guerre du Consulat. Enfin, j’étais souriant mais aussi exaspéré.

Bon, j’ai beaucoup critiqué… Mais j’ai autant aimé tes réponses que celle de Ravness. J’avais toujours le sourire au coin, ou encore la franche rigolade en lisant. J’aime bien ça dans tes rp, de passer a un truc ultra sérieux ( l’avant-poste dans le Nouveau Monde) à quelque chose d’hilarant ( recruter dans le Monde des Jouet).

Bon, je n’ai plus grand chose à dire… J’en ai donc fini !


Exploit accompli !

Facile pour tous les deux…

Dame Ravness : 12 points d'expérience + 100 munnies + 2 PS. (En vitesse pour toi !)

Ulthane :  11 points d'expérience + 100 munnies + 2 PS. (Et pour toi, en dextérité !)
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