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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il y avait énormément de choses a dire et à faire. Mais il fallait encore qu'elles dévoilent leur nom, leurs spécificités. Mais il fallait en réalité que Cissneï avance pour les trouver, pour qu'elles se dévoilent. Rien n'allait se faire sans elle, et c'était ce qu'elle se refusait à croire, à faire.

Car elle n'avait foi en rien, et contrairement à ce que certains pourraient penser, cela n'affectait pas son âme ; elle ne ressentait pas de creux au fond de sa poitrine. Elle n'avait jamais été élevée dans une grande ferveur religieuse ; elle se souvient vaguement d'un Ciel, celui dont ses parents parlaient, où la mère de sa mère, celle qui n'était plus là, était. Il paraît qu'elle faisait bien la cuisine. Lorsque l'on mourrait, on allait là bas, où tout était clair, où tout n'était que rires. La Shin-Ra lui avait appris que tout cela n'était qu'un tissu de mensonges ; lorsque l'on mourrait, on était envoyé dans une boite de sapin au fond d'un trou, où incinéré. Le choix n'appartenait pas toujours à la personne qui subissait, d'ailleurs.

Cissneï avait fait son choix ; elle n'avait dès lors pas eu envie de mourir. Pas envie de voir son corps se décomposer, qu'elle soit dans les bras de ses parents au Ciel ou inexistante.

L’inexistence l'intriguait a vrai dire. C'était un aimant qui attirait ses pensées. Elle avait connu des personnes qui étaient mortes, souvent, bien plus qu'à son tour même. Et elle ne voulait pas finir comme eux. C'était comme cela, tout au fond d'elle, bien qu'elle eut vu trop souvent des personnes mourir par sa faute, et des personnes les pleurer.

Elle tournait et retournait dans son bureau, attendant la personne à qui elle avait donné rendez-vous. Elle allait tantôt vers les étagères chargées de livres dans un coin. Elle ne les avait pas tous lus, elle ne savait pas non plus depuis combien de temps ils étaient là. Certains parlaient de la géographie de la Terre des Dragons, il y avait aussi un livre de contes, et un livre compliqué, qui racontait des histoires d'un temps lointain. Beaucoup de choses diverses.

Dans aucun d'eux cependant, il n'y avait de référence à quelque chose qui s'arrêtait.

Qui s'arrêtait comme la Lumière.

Oh oui, la Lumière pouvait s'arrêter, et ces derniers temps en étaient la parfaite illustration.

Il y avait en fin de compte tellement de choses à faire que la jeune femme ne savait pas quoi faire. Le sujet était bien trop vaste ! Elle avait eu beau penser a plein de choses; la mort, la vie, le relief des montagnes de la Terre des Dragons, mais le problème restait là, en suspens. Elle s'en était rendue compte lors de la Réunion, de l'écart de puissance qui s'était encore creusé entre la Lumière et la Coalition Noire. Elle s'était rendue compte comment, seule, elle n'avait pas pu faire face. Même face à ses alliés. Le Sanctum s'en était lavé les mains, le Consulat en avait fait ses choux gras. Genesis, elle se souvenait de son ton, alors qu'elle essayait de lui répondre.

Elle était même presque heureuse qu'Ariez ait... comment dire ? Violemment pété un câble ? La vulgarité de cette expression dans son esprit cartésien la fit sourire. Un sourire fade, alors que ses mains restaient actives, tantôt attrapant un tas de feuilles et le rempilant à la perfection, tantôt recoiffant ses cheveux, ou se triturant l'une-l'autre.

Elle inspira et expira, fermant les yeux. Elle ne devrait pas se mettre dans de tels états. La personne qu'elle avait convoqué était sa subordonnée, pourtant, elle plaçait autant d'espoir en elle qu'elle avait de craintes à son sujet. Elle n'avait que trop peu parlé à Ravness Loxaerion, quelques missions, quelques discussions, et une grande majorité de signes de têtes formels alors qu'elles se croisaient dans les couloirs. L'une allant s'entraîner, allant défendre les domaines de la Lumière, l'autre allant se morfondre dans un coin, tournant et retournant la situation dans sa tête.

Plus que jamais, elle avait besoin d'aide.
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Ce jour-là, elle avait à faire… Il ne restait plus que quelques nuits avant qu’elle ne s’en aille en guerre de Sherwood. Dame Ravness n’avait pas encore d’armure et il lui incombait de régler quelques affaires. Elle avait du demander à Nikoleïs de prendre son mal en patience pour cette quête qui la concernait directement. Certes elle voulait arrêter les meurtriers de son père mais… ne voulait s’y consacrer avant que la guerre de Sherwood ne soit finie.

L’un de ses devoirs était de remettre au pas un de ses gardes. Après trois ans, elle était étonnée, voir attristée d’avoir encore à le faire. Quelle naïve fut-elle de penser avoir mérité la loyauté et le respect de ses hommes ?... Dame Ravness était en colère. Deux jours à peine s’étaient écoulés depuis qu’elle avait parlé à l’ensemble de ses gardes, qu’elle leur avait bien donné ses ordres, et l’impudent n’avait pas eu la délicatesse d’attendre qu’elle parte avant de lu planter ce couteau dans le dos. Deux jours… Sa fidélité ne valait-elle donc que ça ?

Dans le château, elle était souvent escortée par quelques gardes... non pour garantir sa sécurité mais souvent par besoin. En l’occurrence elle avait avec elle le Caporal Lempa et le Sergent Wouri, tandis qu’elle marchait dans les couloirs. Elle s’arrêta finalement, tandis que son escorte se figea. Mettant les mains dans son dos, elle se redressa, leva le menton et s’adressa au garde qui marchait innocemment vers eux.


« Officier Severn. »

Le garde la regarda, ainsi que les deux hommes à ses côtés. Il se redressa d’un geste brusque et mit ses mains derrière son dos comme elle l’eut fait plus tôt.

« Dame Ravness, que puis-je faire pour vous ? »

Elle aurait aimé faire ça dans un espace plus dégagé mais… elle s’approcha et gifla Severn avec force, lui arrachant un petit cri de douleur. Ravness resta juste devant son garde, plus grand qu’elle mais bien vite rabaissé par son regard. C’était de la colère qu’il y avait dans ses yeux… Elle était tout bonnement furieuse.

« Vous m’avez désobéie, Officier. »

« N..nnon j… »

Du revers de sa main, elle le gifla une nouvelle fois, plus fort. Son index pointa alors le garde du doigt tandis qu’il se remettait de la double attaque.

« J’ai une dizaine de gardes qui vous ont vu, Officier Severn. Ne me faîtes pas perdre de temps, la générale m’a convoquée. »

Elle se recula légèrement, le laissant respirer.

« Vous n’êtes pas d’accord avec mes ordres, Officier ? »

Il parût hésiter, ce qu’elle comprit. Ne voulant ni énerver sa supérieure, ni recevoir une nouvelle claque, il était bien tiraillé entre ce qu’il pensait et ce qu’il devait dire.

« Je ne suis pas… convaincu. »

« Vous n’avez pas confiance en moi, Officier ? »

« Si, Dame Ravness, j’ai toute con... »

« Pourquoi avez-vous désobéi à mes ordres ? »

« Il… voulait de l’aide pour s’entraîner. »

« Oh… »

Elle fit mine d’être rassurée mais son ironie était tout à fait limpide.

« Heureusement que les gardes ne servent qu’à cela. Je me souviens du mépris de votre ami pour vous et moi… pour tous les gardes de la lumière. N’étiez-vous pas là ? »

« Si… »

« Vous l’avez aidé donc ? »

« Non… C’est lui qui m’a aidé, au final. »

Elle fronça les sourcils, adressa un regard à Lempa et Wouri qui ne lui avaient pas mentionné cela.

« Il m’a donné des conseils, Dame. »

Ravness regarda de nouveau Severn, un air grave au visage.

« Des conseils ? Les miens ne vous ont pas suffi ?... »

Il baissa la tête. Elle se revoyait l’entraîner, comme tous les autres, avant qu’elle ne parte en guerre de Sherwood.

« Vous me trouvez injuste ? »

« Non, Dame Ravness. »

« D’où venez-vous, Severn ? »

« Du Jardin Radieux. »

« Et bien je ne doute pas que dans un groupe aussi enchanté que le Consulat, vous aviez droit d’être ami avec qui vous le souhaitiez… Mais la lumière est en guerre, Officier. »

« Roxas fait partie de la lumière. »

Elle acquiesça, bien qu’elle parût agacée.

« Lorsqu’il trahira la lumière, vous serez content de m’avoir écouté… de ne pas être devenu son ami. »

« … »

« Que vous ne soyez pas d’accord avec moi, c’est une chose, officier. Mais vous êtes sous mes ordres aussi longtemps que vous vous prétendrez garde de la lumière. Aussi attends-je de vous du respect. Rompez… »

Elle partit aussitôt, se dirigea vers le bureau de la générale Cissneï. Ravness n’aimait pas tant avoir du retard, lorsqu’elle était convoquée, mais elle espérait que la générale pourrait comprendre tout le travail qui l’incombait quelques jours avant son départ. Elle ne savait pas quand elle reviendrait et à vrai dire, il y avait la possibilité pour qu’elle ne revienne pas. Cela ne lui faisait plus trop peur, depuis qu’elle avait échappé par deux fois de très peu à la mort dans le dernier mois. Le poison l’avait ravagée de l’intérieur, tandis que le démon avait accompli le même travail pour l’extérieur.

La garde toqua à la porte du bureau de Cissneï et entra aussitôt. Elle la salua militairement.


« Dame Ravness au rapport. »


Dernière édition par Dame Ravness le Lun 30 Juin 2014 - 19:44, édité 2 fois
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« Dame Ravness au rapport. »

Ainsi donc, elle était là. Quelle preuve d'esprit que de le remarquer, se dit la Boss de la Lumière. Un enfant l'aurait vu, et n'aurait même pas eu besoin de se le dire. Mais pourtant, cette information résonnait dans l'esprit de Cissneï. Elle est là. Ravness est ici, que vas-tu lui dire ? Une litanie sans fin de paroles embrumaient l'esprit auparavant si clair de la jeune femme, la laissant en proie au doute. Elle se retourna vivement ; auparavant, elle avait toujours détesté quand les pontes de la Shin-Ra s'adressaient à elle en regardant leur putains de fenêtres.

« Commandant Prim... » ah, non, pas ça. Plus, ça, plutôt. « Je veut dire.. Ravness. Enfin. »

C'était connu, a quel point Ravness Loxaerion tenait a respecter la hiérarchie. Et ce même si sa supérieure était une incapable.

Pas fichue de savoir comment apeller sa subordonnée sans craindre un regard dur, une remarque sèche. Elle venait de le dire, de se nommer, là, devant elle !

Elle serra les poings. Pourquoi ? Pourquoi perdre ses moyens maintenant ? Elle tenait pour acquis sa réputation, elle était quand même la meilleure placée pour entendre les bruits de couloirs. Une Lumière campée sur sa position, qui venait de perdre toute communication avec le Pays Imaginaire.

« Je vous ai convoquée pour une raison plutôt... particulière. »

Elle ne savait pas, vraiment pas comment annoncer cela. Oh bien sûr, elle avait étayé quelques suppositions, pendant les heures qui précédèrent sa décision de demander à la Dame de venir. Elle avait même eu une idée claire et précise de quoi dire, mais elle avait volé en éclat avec ce qui aurait pu être un simple « Bonjour, Dame Ravness. » mais qui fut un fiasco. Une foutue phrase. Ça la faisait enrager, mais tout ce qui était rageur filait alimenter une crainte qui entourait son cœur, qui semblait vouloir rediriger toute chaleur vers ses joues qui, a n'en point douter, devaient déjà être bien rouges. Bénédiction d'un teint des plus pâles.

Et le silence s'installa, et dura, et dura. La Générale regardait le mur, puis une étagère, mais elle ne se tournait pas, non, elle ne tournerait pas le dos au Drapeau Blanc. Ça, c'était hors de question. Elle ne lui manquerait pas de respect. Elle finit par la regarder, et s'adressa de nouveau à elle.

« En réalité, je venais vous demander un conseil. A propos de la Lumière, votre gestion de la garde est admirable, j'aimerais en faire autant pour ce qui est de notre faction toute entière. »

Ses mots étaient comme les premiers pas d'un enfant, emprunts d'une assurance trop vive, trop soudaine.  

« Mais d'un autre côté, vos différents avec le Maréchal Roxas sont une pierre, un... un bout de charbon noir dans une mosaïque, appelez-ça comme vous voulez. Une animosité aussi virulente, ce n'est pas ce qu'il y a de plus utile à ce moment, croyez-moi. »

Elle n'aurait pas du faire ça, elle aurait du en parler d'abord, que faire, que faire, franchement ? Elle déglutit, toisant la guerrière devant elle, croisant les bras sur sa poitrine. Un geste de défense, qu'elle aurait auparavant refoulé, mais dont elle n'eut même pas conscience en cet instant.
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Dame Ravness cacha sa surprise mais n’en demeurait pas moins contente, heureuse de voir que son travail était apprécié, qu’elle n’avait pas dépensé ces dernières années à une tâche qui aux autres semblait insignifiante. Sans se plaindre, trois années elle fit plus que gérer les gardes, elle les avait construits. Discipline,  devoir, hiérarchie… les hommes qu’elle avait entraîné n’avaient guère la moindre de ces qualités avant qu’elle ne s’en mêlât. Aujourd’hui ils savent se battre mais ont aussi tout d’un garde parfait, tel qu’on aime le voir dressé sur la muraille, pavois fièrement redressé et menton vaillant.
Ravness était fière d’eux et de son devoir accompli. En somme, pour la plupart ils n’avaient plus besoin d’elle en tant que entraîneuse. Ils exigeaient de leur commandant une chose : un ordre.

Toutefois la générale aborda sans hésitation - et éventuellement dans la perspective de lui rappeler les rôles – les propos et les actes tenus contre Roxas. Alors la dame de la lumière affronta le regard de Cissneï qui semblait mécontente, comme semblait l’attester son regard.


« Vous m’honorez, générale. J’essaierai au mieux de vous aider. »

Elle parlait avec sincérité, n’étant pas une grande adepte de l’ironie ou du mensonge. Elle détourna le regard pour fixer le mur devant elle. Ainsi figée, droite et fière, le regard aussi statique que ses membres… si Ravness avait encore son armure et non cette cape grise recouvrant son abdomen ainsi que ses bras et ses cuisses, on aurait pu lui accorder le mérite d’être une statue bien réaliste. Hélas l’habit des brigands de Sherwood la distinguait de ses propres gardes, et arrivait même à remettre en question à ses propres yeux critiques son appartenance à la famille des gardes du château de la lumière.

« Cependant si vous me permettez de vous dire ce que je pense, générale Cissneï… »

La guerrière doutait bien sûr de l’originalité ou du caractère inédit de ses propos. Celle-ci avait été on ne peut plus claire sur sa haine envers le simili, voir même sa volonté tout à fait prouvée de tuer ce dernier, criminel de la pire espèce, selon elle. Néanmoins, Ravness estimait avoir la possibilité, par chance, de prévenir tant qu’elle le put ce qu’elle prévoyait arriver un jour, desseins du sombre Roxas. Elle se savait aussi convaincante que Cassandre, cette femme affublée d’un pouvoir inouï de prescience… autant dire qu’elle connaissait ses maigres chances qu’un jour on la soutienne dans son accusation folle.

« Certains disent que je suis raciste, d’autres sont convaincus, ai-je compris, que je suis une extrémiste de la lumière. Je doute que beaucoup m’accordent du crédit quand je parle de la trahison future de Roxas. En fait… ce qui unit toutes ces personnes, c’est qu’elles pensent toutes que je suis cinglée, générale. »

Son ton n’était pas dramatique, au contraire il demeurait sobre, tandis que son visage était de fait parfaitement impassible.

« Je m’en fiche. Je ne peux pas croire l’innocence de Roxas. Je l’ai combattu, à votre insu et contre vos ordres… et j’ai tenté de le tuer. Je suis certaine que mes yeux reflétaient ce jour-là ma haine et mon envie de meurtre. Mais ce que j’ai vu dans ses yeux à lui était bien plus démoniaque. »

Ravness inclina la tête, comme pour demander silencieusement le pardon de sa générale pour s’être ainsi permis de discuter son jugement.

« Je suis à votre service, ma générale. »
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« Une extrémiste... »

C'était dur, comme préjugé. En regardant la jeune femme, Cissneï n'aurait pas pensé qu'elle puisse être comme ça, en réalité. Peut-être étais-ce vrai ? Elle l'avait toujours vue comme un soldat sais failles qui donnerait sa vie pour la Lumière. Un membre exemplaire dont on ne pouvait se défaire. Extrémiste ou pas, elle était qui elle était. Capitaine de la garde, elle n'était pas qu'un pion sur l'échiquier. La situation de la Lumière était étrange et nécessitait une attention constante, aussi, Cissneï ne savait pas qui était le roi ; elle avait d'abord pensé au Monarque en titre, le roi Mickey. Mais en réalité, ses dernières pensées voguaient vers une idée toute autre. La Lumière elle-même était la chose à protéger ; le vrai roi qui ne pouvait se mouvoir sans l'aide de ceux qui le portaient dans leur cœur, qui avaient foi en lui. Le cœur, c'était la Lumière.

« N'y a-t-il pas un moyen pour que vous restiez chacun de votre côté ? Travaillez pour la Lumière, tous les deux, sans vous voir, faites comme si l'autre n'existait pas, je n'en sais rien mais tout ce que vous y gagnez, c'est des pertes. »

Elle créait son discours sans vraiment réfléchir, c'était à ce moment d'ailleurs qu'elle se rendait compte de la pitoyable oratrice qu'elle était. Elle parlait comme en enfant traverserait un ruisseau gonflé par les pluies, en sautant de pierre en pierre, risquant à chaque pas de tomber et de se noyer. Chacune de ses paroles étaient incertaines et elle ne savait pas quel ton employer pour la plupart. Quelle leader elle faisait.

« Dans cette guerre. » reprit-elle. « Nous avons besoin de tout le monde ; chaque jour, la Coalition gagne du terrain, tout est bien souvent à refaire. Pendant des années on.. j'ai donné des ordres afin de solidifier nos défenses, afin que nos territoires ne subissent le moins de dommages possibles. L'atteinte des mondes de la Coalition était, et me semble encore impensable. »

Elle regardait ma jeune femme en face d'elle. Son attitude, tête légèrement baissée, signifiait clairement qu'elle demandait un pardon, un pardon que la Boss de la Lumière ne jugeait pas nécessaire. Elle était déjà pardonnée, au vu de la situation.

« Tout ce que nous avons fait au Pays Imaginaire a été réduit en cendres. Maître Yen Sid n'est plus, le Consulat nous regarde nous débattre, je ne peut pas aller quérir de l'aide comme si je n'avais pas de toit. »

Elle tournait autour du sujet, ne sachant comment tourner la question, comment formuler la demande. Elle était au fond d'une nuit noire qu'elle avait elle-même crée, au fond de son esprit étriqué, fondé sur la morale bancale d'une ancienne tueuse à gages. Elle était responsable de la Lumière, se disait-elle ; d'où la tournure égocentrique de ces phrases. Car elle jugeait les pertes du camp qu'elle gérait comme était de son unique fait, de son unique faute.

« Vous êtes quelqu'un de loyal, Ravness. Je ne compte plus les personnes de votre valeur que sur les doigts d'une main. »

Et une main de bûcheron maladroit, qui plus était.

« Je ne sais pas quoi faire. La défense de nos territoires est primordiale, mais on se tient face à un ennemi qui peut nous écraser, qui a écrasé des années de travail. Qu'est-ce que vous en pensez ? »

Elle n'arrivait pas à formuler ce qu'elle pensait exactement. Mais le ton de sa phrase était sans équivoque, de même que le discret mais remarquable geste que firent ses mains qui se joignirent dans une étreinte serrée qu'elle aurait voulu ferme.
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Cissneï lui demandait avec prudence si elle ne pouvait pas tout simplement éviter Roxas… Comme s’il suffisait de changer de couloir pour résoudre tous les problèmes. N’avait-elle pas compris ? Ce n’était pas qu’une affaire de conflit, de disputes… C’était pour Ravness avant tout un fléau, un risque immense pour la lumière. Entre ne rien faire et être attachée chaque jour de chaque mois de chaque année de sa vie à Roxas… sans hésitation, elle se lierait elle-même à Roxas d’une solide paire de menottes pour s’assurer que jamais il ne trahisse la lumière. Bien sûr la garde ne pouvait le supporter pour d’autres raisons que celles qui la poussèrent à vouloir le tuer, mais il n’empêche qu’elle se refuse à combattre pour des buts aussi faibles que pour elle-même. Son état d’âme n’avait rien à faire dans ce conflit.

La capitaine de la garde estimait Cissneï… pour être sincère, elle l’appréciait même un peu. Mais elle était confrontée à ce qu’il y avait de plus déplorable chez sa supérieure en ce moment-même. Ravness ne lui aurait pas fait remarquer ses torts avec le même ton que d’habitude, considérant le fait que pour la première fois la boss de la lumière s’adressait à elle et lui demandait tout simplement conseil… chose que la garde avait tant espérée.

Rester chacun de son côté… Eviter l’autre… Voilà comment pouvait être résumée en quelques mots la politique de la générale. La Coalition noire nous menace… Gardons bien nos couloirs, ceux que Ariez a bien daigné nous laisser mais ne nous aventurons pas dans ceux de la Coalition noire car nous pourrions bien y croiser un regard. Pour la dame de la lumière, cela ne pouvait plus durer.


« Vous êtes quelqu'un de loyal, Ravness. Je ne compte plus les personnes de votre valeur que sur les doigts d'une main. »

Un instant, les joues de la dame se pourprèrent, attaquées par un compliment qui, même exprimé mille fois, n’aurait pas pu la lasser. Une telle attention la touchait autant qu’une promotion, tant la hiérarchie avait du sens dans son esprit. Davantage, elle apprécia le fait que la générale se rende compte que peu de ses fiers guerriers de la lumière n’avaient son mérite. Ravness n’était pas orgueilleuse mais… avait bien du mal à apprécier la plupart des champions de la lumière.

« Je pense que nous sommes plus forts. La Coalition noire a prouvé ces dernières années qu’elle est très capable en fourberie. Ils détruisent ce que nous entreprenons sans même qu’on ait le temps de voir d’où vient l’attaque. Quand Agrabah a été conquis la première fois militairement par la Coalition noire, les guerriers de la lumière ont remporté la victoire, ont sauvé Agrabah… et si finalement Ariez a récupéré ce monde, c’était par un biais vicieux. Dans la guerre, dans la bataille, nous pourrons vaincre, Générale… Tant que nous n’aurons pas dégainé l’épée, ils détruiront tout ce que nous avons sauvé. Je pense que pour la guerre… »

Elle marqua une pause, consciente de la mesure de ce qu’elle s’apprêtait à dire. Sa fonction était de protéger, de mener la défensive et non l’offensive et pourtant, elle s’apprêta à balayer d’un bras ce qu’on attendait au jour le jour d’elle.

« La défense des territoires doit passer en second. Autant que vous je désire la paix, mais il est certain qu’à force de rester derrière nos murs, nous allons perdre cette guerre avant même qu’elle ne commence. Attaquons la Coalition noire ou… ce qu’elle convoite. »

Tous parlaient d’une guerre imminente, de cet incroyable affrontement qui les attendait et qui déciderait de la suite… Elle-même n’imaginait pas la fin de cette histoire sans un champ de bataille et pourtant une question restait nébuleuse. Comment se déroulerait cette guerre ?

« Si guerre il y a, je commence à penser qu’elle sera sur bien des fronts. On peut affaiblir la Coalition noire en attaquant ses territoires ou… directement en renversant son siège. »
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« Si guerre il y a, je commence à penser qu’elle sera sur bien des fronts. On peut affaiblir la Coalition noire en attaquant ses territoires ou… directement en renversant son siège. »

Cissneï voyait l'avenir comme une foret dense. Elle se trouvait sur un chemin qui s'effritait derrière elle, ainsi, elle ne pouvait retourner sur ses pas, elle na voyait qu'une grande prairie derrière elle, inatteignable, ensanglantée. Lorsqu'elle était à la Shin-Ra, elle se fichait bien de savoir que faire, de qui gagnait quelle guerre. Elle avait à manger, elle savait où dormir ; elle n'effectuait que des missions courtes et rentrait toujours à temps pour le dîner. C'était pas du cinq étoles, mais elle était sûre de l'endroit où elle se retrouvait le lendemain. Ici, elle ne savait que faire. Ariez pouvait invoquer Bahamut et détruire le château tout entier; son corps partirait instantanément en cendres, où alors elle mourrait sous les décombres. Cette pensée la faisait frémir. Si ciel il y avait, parents et anciens amis l'attendant là haut, elle tremblait toujours à l'idée de s'y retrouver. Ce château, ces personnes qu'elle côtoyait, Ravness devant elle, c'était tout autant de raisons qu'elle avait de vouloir rester ici. Mais certains la détestaient, n'approuvaient pas ses méthodes.

Elle savait que beaucoup des gens ici n'étaient là que car la Lumière était un rassemblement et non un groupe défini. Ils venaient là car ils n'avaient pas d'autre choix, car ils avaient simplement vu de la Lumière sous la porte alors qu'ils étaient poursuivis par des sans-coeur. Et là ? Que voyaient-ils ? Rien, c'était tout. Absolument rien. Cissneï n'avait pas de courage, elle n'en avait jamais eu besoin lorsque son unique travail était de planter son shuriken dans le dos de quelqu'un ou de coller une balle dans sa tête, de l'arsenic dans son verre. Elle avait été un bon élément et ses supérieurs se plaisaient à le lui dire ; mais ici ? Elle n'avait pas de supérieur à qui plaire, et elle n'arrivait pas à convaincre ses subordonnés qu'elle valait ne serais-ce qu'un clou. Ici elle n'était qu'une jeune femme apeurée qui vivait de café et de nuits blanches, sans idées et désarmée.

« Il faudrait attendre qu'elle... »

Oui, attendre, attendre encore. Une semaine, un mois. Pourquoi pas quatre ans ? Histoire que les réfugiés affluent parce que tous les mondes seront enfouis sous des litres de ténèbres concentrées ?

« Non, non mieux vaut pas. Renverser son siège ? Comment ? On a pas assez de forces, admettons que l'on échoue ; je ne pense pas qu'Ariez laisse ses châteaux sans surveillance. On a pas la chance d'avoir énormément d'amis sur qui compter et avec qui s'allier... Le Consulat peut-être ? Ils nous riraient au nez, j'en suis sûre... »

La jeune femme baissa les yeux et croisa les bras ; Ravness avait fichu un coup de hallebarde dans les ronces sur son chemin et lui permettait enfin d'aller plus avant. Son esprit s'éclaircissait.

« En cas de problèmes, on pourrait toujours compter sur les mercenaires en plus de nos propres forces, on doit bien avoir les moyens de rassembler un peu d'argent quand même. Je ne sais pas où en est le Sanctum, s'il tient encore debout, mais vu la réaction d'Angeal Hewley a la Réunion, il n'avait pas l'air heureux de nous voir nous hurler dessus....  »

Que ferait-elle si sa demande de support était refusée ? Elle soupira, non, ça ne marcherait peut-être pas.

« Vous avez raison, dans tous les cas on devrait passer à l'attaque. Pour en revenir au sujet, il y a de fortes chances que vous et Roxas devraient vous côtoyer. »

Le Boss de la Lumière releva les yeux sur Lady Ravness.

« Je ne veut pas entendre dire que vous vous êtes étranglés, cachés dans un buisson à Agrabah, si c'est le cas, je sévirait. Oui Roxas peut être immature mais c'est un excellent élément, comme vous l'êtes. Qui plus est, il est maréchal. Vous êtes trop précieux pour la Lumière. Bien trop précieux, vous deux, on ne peut rien se permettre. Si vous avez raison, et je pense que oui, nous devons montrer les crocs et attaquer. Le temps est venu. »

Elle ne sourit pas, mais elle n'avait pas l'air triste non plus. Ses yeux brillaient.

"Si vous avez des idées, des plans ou des rapports à me remettre, je pense aussi à l'avancée des choses à Sherwood, donnez-moi tout ce que vous avez, vous faites de l'excellent travail là bas."
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La Commandante de la garde acquiesça, parlant aussitôt d'une voix sûre et froide.

" Les brigands et moi sommes installés dans la forêt, dans un campement fortifié, difficilement visible à l'oeil nu. Nous sommes à peu près trois-cents-cinquante brigands et le même nombre de femmes et d'enfants. Les civils ont été amenés au camp pour que nous puissions les protéger, contre ma recommandation toutefois. Nous sommes en général quatre à prendre les décisions... Celui qu'on appelle le Shérif, Petit Jean, Robin des Bois et moi-même. Théoriquement, je suis là pour entraîner les brigands et diriger les troupes une fois dans la bataille... Je ne prends donc pas les décisions.
Notre ennemi était d'abord le Prince Jean, soutenu par Kefka Palazzo. Toutefois, le Prince Jean est mort, laissant la régence à Kefka. Nous avons tenté de tuer ce dernier lors de la crémation du Prince, mais nous avons échoué. On a tout de même pu réduire le nombre des soldats de la couronne. Peu avant nous avons perdu beaucoup de brigands et de civils, empoisonnés par Kefka.
Nous sommes pratiquement sûrs que d'une manière ou d'une autre, Kefka et l'élite de ses troupes, appelée la meute, savent précisément où se trouve notre campement. Leur siège est dans le chateau de Notthingham. Nous estimons leur nombre à un peu moins de trois cents. Notthingham ne sera pas facile à prendre. Nous devrons d'abord passer les murs d'enceinte de la ville. Si notre attaque est prédite, on ne les franchira pas aisément. Une fois dans la ville, nous aurons à marcher vers le chateau dans la ville, qui est lui-même entouré de remparts.
Concernant nos troupes... Nous avons deux centaines d'anciens gardes du Roi parmi nous. Je reste prudente avec ceux-là. Il doit sûrement y avoir quelques espions dans le lot. Autrement, le reste est composé de brigands et de fermiers, de forgerons ayant pris les armes. En règle générale, on a de bons archers mais on ne peut pas dire que nos hommes soient très robustes. On a une centaine d'hommes qui n'a pas l'habitude de se battre avec autre chose qu'un baton ou une fronde. Je vais devoir les entraîner très sérieusement avant même de réfléchir à la guerre. Notre but est de tuer Kefka. Une fois que la tête sera morte, le reste du corps s'effondrera sans résistance. C'est un étranger, tout comme moi. Il est un excellent magicien, et c'est aussi un incroyable sociopathe. "


Elle réfléchit quelques secondes... avait-elle tout dit sur la guerre de sherwood ?

" Ah et je déplore la situation de Notthingham. Je me demande si la ville survivra à cette guerre. Le peuple vit un véritable enfer. Je pense qu'ils vont finir par s'insurger d'une manière ou d'une autre. Si la lumière doit agir dans cette guerre, je pense qu'elle doit sauver un maximum d'habitants de Nothingham. A ce stade, je pense qu'en évacuer le plus possible est à envisager. Ce ne sera pas facile... Si Kefka ou la meute s'apercevait du départ d'un groupe d'habitants, j'imagine à peine leur réaction. Quoi qu'il en soit, la guerre se fera très probablement depuis la ville jusqu'au chateau... "

Pouvoir conseiller la Générale Cissneï était pour la Dame Ravness une véritable opportunité. Cette guerre ne se ferait pas sans elle... Hélas elle ne pouvait changer la générale, qui a sa manière était encore plus opiniâtre que la garde elle-même, s'obstinant à affirmer que la lumière n'était pas assez forte pour vaincre la Coalition noire... et encore davantage à parler d'une simple querelle entre Roxas et elle. Ravness ne détestait pas le simili parce qu'il était immature... Bien sûr, cela renforçait le caractère agaçant de cet homme mais elle n'avait jamais tué personne pour le simple motif de la bêtise. Le répéter ne servirait à rien. Contre Roxas, Ravness était seule. Il y avait peut-être Est et... à vrai dire elle doutait que ses propres gardes soient en majorité d'accord avec elle concernant le maréchal.

" Concernant les mercenaires, je suis catégoriquement contre. On ne peut pas leur faire confiance... Ce sont des criminels doublés d'incapables ! Regardez Sherwood. Ce monde leur appartenait et regardez qui doit réparer les dégâts ? Pas peu fiers d'avoir laissé ce pays en guerre civile, ils l'ont en plus vendu à la Coalition noire... Non c'est parce qu'on ne peut compter sur les mercenaires que nous devons maintenant sauver la forêt de Sherwood, croyez-moi. "

Elle méprisait les mercenaires... Oakley n'y avait rien changé... et elle refusait que le sort de la paix soit entre leurs mains cupides.
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La situation était particulière ; comment Cissneï avait fait pour la laisser si longtemps s'enliser comme cela ? Comment Ravness avait-elle fait pour empêcher ce monde de sombrer dans les ténèbres ? Il y avait... tellement de questions à poser.

" S'il ne me restait plus ni amour propre ni once d'orgueil, je vous donnerait la Lumière sans conditions, avec le bureau qui va avec" dit-elle avec un sourire fade.

Sur le moment, Cissneï avait réfléchi à sa phrase, juste assez pour qu'elle ait une forme concise en réalité. Cette phrase n'était pas vraiment à sa place ici mais selon le boss, elle avait le mérite d'être dite, même si elle était désormais immédiatement regrettée. C'était une vérité, sans conteste, mais il y avait d'autres endroits pour la dire, non ?

" N'y a-t-il pas un successeur légitime à trouver pour déposséder ce Kefka, quelqu'un qui ne leur soit pas étranger ? Afin que les soldats de la couronne eux-mêmes se retrouvent de notre côté ?"

Elle n'était pas très au fait de la situation, mais un Prince avait forcément de la famille, un héritier, un parent... Quelqu'un ? Pourquoi ne pas laisser le peuple avoir un candidat ?

"Les Mercenaires, je me dis qu'au moins, lorsqu'ils ont leur argent ils ne rechignent pas à la tâche. Si nous avons besoin d'hommes en plus je ne vois pas le problème à en employer, mais ce ne serait que pour des tâches peu importantes, qui ne comportent pas de risques. On pourrait faire jouer nos alliances avec le Consulat mais je ne sais pas quoi penser."

Cissneï croisa les bras.

" Dans tous les cas, l'attente est hors de question si je suis votre raisonnement. Je pensais a faire évacuer Nottingham, dans l'immédiat, pourquoi ne pas envoyer des Soldats de la Lumière par un vaisseau, et réutiliser ce dernier pour évacuer les habitants ? Le Château Disney se retrouverait dans une position délicate si une partie de son contingent partait mais ce serait un mal pour un bien, je pense. Il resterait toujours quelques hommes... Nous avons encore largement la place pour accueillir quelques personnes de plus, et même si ce n'était pas le cas, on leur trouverait une place. "

C'était comme cette partie d'échec contre une personne que l'on connaissait par cœur ; à chaque coup, il fallait sacrifier quelque chose, ou bien attendre de se faire prendre une pièce. Dans tous les cas, on pouvait avancer de deux pas, mais la certitude de faire un ou trois pas en arrière était grande. C'était un dilemme, dans le plus pur et simple sens du terme. A chaque phrase, la générale avait l'impression d'affiler énormité sur énormité.

"Avec un peu de chance, personne ne nous verra venir, ce n'est pas comme si la Lumière avait fait des coups de ce genre ces dernières années."
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Ravness s'approcha du bureau de Cissneï, toujours en lui faisant face et toujours le regard dans le sien... Elle posa sa main sur celui-ci, à moins d'un mètre de sa supérieure, et s'exprima d'une voix sévère, à peine maîtrisée :

" Pas de mercenaires, Générale. Ne nous faîtes pas ça. "

Cela... pouvait ressembler à un ordre. La jeune garde de la lumière en était tout à fait consciente. Elle s'était promise, déjà lorsqu'elle était une adolescente, de toujours obéir aux ordres de son supérieur, d'accomplir le moindre de ses souhaits, tant que ça n'allait pas à l'encontre de la paix. Ce combat à Sherwood, elle l'avait mené depuis ses débuts et sans l'aide qu'avaient promise les mercenaires... Ravness ne tolérerait pas qu'ils s'en mêlent, d'une manière ou d'une autre. Les appeler revenait à la trahir elle, ainsi que la paix pour laquelle elle s'est battue.

" Et pour ce qui est du Consulat, je ne peux pas vous aider, je n'ai aucun contact avec eux... "

Sur cette phrase, elle reprit sa posture et son calme. Cissneï n'apprécierait peut-être pas cet élan d'insurrection, et si elle devait sévir, la capitaine de la garde l'accepterait sans broncher.

" Pour en revenir à Sherwood, n'oubliez pas qu'il reste un roi pour diriger ce monde. Actuellement il est... parti en croisade. Mais rien ne dit qu'il ne reviendra pas. S'il le fait, je n'ai aucune objection à ce qu'il reprenne sa place volée par son frère. On dit qu'il est bon. Toutefois s'il ne revient pas, j'estime que nous devrions laisser le peuple de sherwood et les brigands décider de leur destin. Et... "

Voilà le plus délicat. Ravness ne se serait jamais attendue à dire cela un jour, toutefois, il fallait bien l'admettre, elle n'avait pas le choix.

" Je pense que vous ne m'avez pas comprise. Je suis contre l'intervention de notre armée dans la guerre de Sherwood. La forêt de sherwood ne se relèverait jamais d'une bataille de si grande ampleur. Comme on le sait, la Coalition noire a acheté ce monde... je pense toujours qu'ils attendent la fin de la guerre pour intervenir et régner sur ce qu'il en reste. Et lorsqu'elle le fera, si nous gagnons la guerre... je compte rentrer au Quartier Général et suggérer aux brigands et au peuple de ne pas se révolter. "

Laisser la Coalition noire gagner une bataille... Pire, fuir devant elle ? C'était un bien nécessaire à la survie de tout un peuple.

" Car oui, nous devons faire la guerre à la Coalition noire, mais pas sur un monde dont la survie ne tient déjà qu'à un fil. Les hommes avec qui je vis et aux côtés desquels je me bats chaque jour depuis plus d'un an, ils auront déjà remporté une victoire lorsque nous tuerons Kefka. C'est mon seul objectif dans la forêt de Sherwood. "

Elle pouvait paraître confuse. A vrai dire, elle l'était souvent. Parler n'avait jamais été son fort... et malgré cela, elle passait plus de temps à le faire qu'à se battre. Plus elle devenait influente, plus son importance devenait politique.

" Si aujourd'hui l'armée de la lumière intervient pour autre chose que l'exfiltration des civils menacés, la Coalition noire risque d'attaquer avant la mort de Kefka... Et irrémédiablement, une guerre trop importante, celle que l'on souhaite d'une certaine manière, aura lieu dans un lieu qui ne le supportera pas. Je suggère donc, comme je l'ai dit tout à l'heure, que la lumière ne me vienne en aide que pour sauver les habitants de Nothingham même. "


Dernière édition par Dame Ravness le Mar 10 Fév 2015 - 14:54, édité 1 fois
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C'était un risque à prendre... Celui de me faire tuer sur place par Dame Ravness et celle en tête de la Lumière, mais il fallait que je rentres.

J'étais habillé de mon armure de cuir et ma robe à capuche habituelles, mon bâton toquant à chacun de mes pas, je venais d'ouvrir la porte, difficilement en effet, si bien que le grincement dû attirer l'attention... Faisant irruption dans la pièce, m'inclinant du mieux que je pouvais pour ces deux jeunes femmes. Dame Ravness était ravissante, comme toujours, mais la voir sans son armure était inhabituel.

Puis l'autre Dame, comment est-ce... Cissneï? Une jolie jeune femme rousse, certes, mais qui... Dont la présence me subjuguait moins que celle de Dame Ravness, il est difficile de se rendre compte de qui est le véritable chef dans cette pièce... Non, assez d'énumération dans ta petite tête poussiéreuse, Gregus.

<< Dame Ravness, Dame Cissneï, pardonnez-moi de mon entrée... En vérité je... Je balbutiais malgré mon visage squelettique qui semblait impassible, j'écoutais et... Je souhaitais venir prendre part à votre conversation... Certes... La manière est... Euh... Regrettable mais... Je penses que vous pouviez avoir besoin de mon aide! Voyez-vous avant d'être... Mort et... nécromant j'étais... J'étais stratège. >>

Je me déplaçais pour être un peu plus dans la pièce, mais toujours éloigné des deux jeunes femmes car en effet, je n'étais pas haut gradé, et quasiment inconnu dans ce groupuscule et... Cette intrusion vaudrait peut être une mise au cachot ou pire, une exécution sommaire!

<< Voyez-vous... Ce qu'entends Dame Ravness c'est que la guerre ne devrait pas ravager Sherwood plus qu'ils ne le sont déjà, car... Cela va peut être sembler bête ce que je vais vous dire ici, si nous ravageons le peu de Sherwood, c'est... Non écoutez, il est plus simple de dire : vous vous ne posez pas les bonnes questions. Un petit instant de silence, je n'étais pas mort pour cette remarque? Je repris mes moyens et me remit à parler En effet... Les alliances que la Lumière a conclue sont... Me semblent instables... Nous manquons de contact direct avec les autres groupes... Avons-nous envoyé des ambassadeurs après de nos alliés? Si non, il faut en désigner. Pour ce qui est de la coalition noire... Vous savez qu'aux échecs, nous devons jouer nos pions et parfois en sacrifier certains... Mais nous manquons d'une chose qui est primordiale : c'est bien d'information. Nous ne sommes pas assez au courant des agissements de la coalition. Et c'est en se renseignant sur leurs agissements, voir même leur déplacement que nous serons plus à même d'y répondre... Je ne parles pas d'une véritable bataille armée, je penses à plus de... De la reconnaissance.

En effet, car vous ne gagnerez pas cette guerre sans ressource! Je suis strict et vous ne pourrez pas le nier, je parles en termes de matériel et de vies, nous ne pouvons tout simplement PAS ignorer ce facteur! Les rumeurs entre membres de la Shin'ra vont de bon train, et ils disent que l'ennemi se déplace souvent... Vous DEVEZ mobiliser les volontaires pour des missions de reconnaissances, d'extractions, marquer toute information utile qui pourrait vous permettre de prendre l'ascendant sur notre ennemi! Nous devons réussir à faire cela, en même temps que consolider les relations avec nos alliés.

Les rumeurs veulent que le Sanctum soient dans une impasse politique, et même sociale! Si nos alliés tombent, je crains bien que ce qui restes de leurs membres disparaissent, ou pire : rejoignent l'ennemi...
Contactez le Primarque! Contactez le Consulat! Certes, nous ne pouvons nous permettre de lutter sur des fronts multiples, mais nous devons préparer notre terrain et stratégie en vue de l'annihilation de l'ennemi! La coalition noire semble être en route vers un objectif qui nous est inconnu, mais nous pouvons peut être saper leurs avancées multiples sous peine que le jour venu, nous soyons anéantis.

C'est... C'est tout ce que j'avais à dire. J... je crois
>>

Je restais silencieux... Cette action inconsidérée et prises par le sang chaud que je n'ai plu pourrait bien me coûter la tête!
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Lorsque Gregus entra... elle se tourna d'abord vers lui, le visage étonné. Et cette surprise, aussi tôt vit-elle qu'il ne s'agissait d'aucun de ses gardes ou du Roi Mickey lui-même, s'envola pour laisser place à une colère soudaine. Ravness et la générale Cissneï parlaient de sujets qui le dépassaient complètement, et il osait écouter à la porte, et plus encore, se permettait d'entrer...
Elle n'avait jamais vu une telle effronterie.

Ravness se retint... de tout son être, de ne pas accueillir le mage d'une immense claque, et d'arrêter son discours aussitôt. Car oui ! Aussitôt eut-il fait son apparition qu'il commença à parler, il n'attendit pas qu'on accepte sa présence. C'était typiquement l'utilité qu'elle trouvait à la gifle. Sans asséner une grande douleur, elle ramenait chacun de ses gardes à sa place et récompensait très bien l'insubordination.

Le premier soir où elle avait rencontré Gregus, elle l'avait trouvé fort bien élevé et c'était bien l'une des seules qualités qu'elle avait bien voulue lui accorder. A présent, elle ressentait juste de la fureur. Elle n'écouta ses paroles que d'une seule oreille.


"Non écoutez, il est plus simple de dire : vous vous ne posez pas les bonnes questions. "

Sur ces mots, son sang bouillit. Elle serra le poing de toutes ses forces, coupant en moins de temps qu'il en fallut pour le dire la circulation passant par son poignet. Que faisaient les gardes ?! Elle était venue jusqu'à la porte du bureau de Cissneï, accompagnée de Lempa et de Wouri, et ces deux-là étaient visiblement partis aussitôt eut-elle franchi le seuil de sa porte... Et aucun des gardes passant par là n'avaient empêché ce squelette d'écouter à la porte ?!

Ravness fit volte-face et se dirigea vers cette dernière tandis que Gregus continuait à parler. Une fois arrivée devant la porte, elle l'ouvrit et s'arrêta au seuil, observant les alentours, à la recherche d'un garde. Lorsqu'elle en vit un qui croisa, alarmé, son regard, Ravness claqua des doigts et pointa ses pied d'un mouvement sec.
Elle se retourna vers la générale et Gregus, les deux mains jointes derrière le dos, dans une discipline militaire, tentant d'écouter le reste de la discussion. Elle fit une légère grimace et fronça davantage les sourcils lorsqu'il évoqua une aide de la part du Sanctum.
C'était personnel mais... la garde refusait tous liens avec ce culte répandant ses mensonges à plus de monde encore que la veille. Qui plus est, la lumière n'avait jamais été alliée à ce groupe... Pourquoi devrait-ce changer ?

Gregus finit... et elle s'exprima aussitôt.


" Vous voulez aider la lumière ? Partez en mission. Je ne vous ai jamais vu faire quoi que ce soit pour elle depuis votre arrivée. "

Ravness pouvait paraître dure mais... elle n'aimait pas qu'on se fiche d'elle. La motivation et l'abnégation de Gregus, ou du moins celles qu'il afficha lors de leur rencontre, n'avaient eu aucune suite. Ce mage n'était qu'un civil, à partir du moment où il ne combattait pas... Et d'un civil, elle n'écoutait pas les conseils tactiques. Un garde arriva derrière elle et regarda la scène.

" Générale, puis-je permettre à mon garde d'évacuer le Lieutenant Mazi ? "
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