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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Booker DeWitt



Identité

  • Nom  : DeWitt

  • Prénom : Booker

  • Titre  :  Hun Blanc

  • Âge :  Trente-huit ans

  • Camp :  Coalition noire

  • Monde natal : Monde du feu

  • Race  : Humain

  • Grade désiré : Commandant (ou plus)




Concours de circonstances | Histoire


Je suis pas un connard. Je suis seulement un concours de circonstances qui a mal tourné.

Et ces circonstances, eh bien, elles ont commencé quand je me suis enrôlé. Je me suis dit que ça allait me permettre de faire un peu d’argent pour vivre, survivre et tout. Pour faire comme la joyeuse bande d’idiots qui se morfondent à New York, en fait. Vivre le rêve, faire ce que je veux quand je veux, me sentir libre… La belle vie. En tout cas, c’était ma vision des choses quand j’avais seize ans. C’était quand j’avais encore toute ma tête. C’était le bon temps, sans aucun doute.

On s’est à peine entraîné, je savais à peine manier un fusil, mais… Ouais, je me croyais bien fort, bien impassible. Du haut de mon adolescence, j’étais invincible (et avec un fusil, je devenais éternel). On pensait tous un peu comme ça, mais on était aussi tous un peu enivrés par le combat. À cet âge, on ne se rend pas compte de l’importance de ses actes. On savait tous que notre conscience allait être fatalement détruite sur le champ de bataille, mais on s’en foutait royalement. Je répète : on était invincible.

Fusil dans une main, faux courage dans l’autre, on est parti pour « éradiquer le mal », comme les officiers disaient. Mais ne me demandez pas pourquoi je me suis réellement battu, car j’en ai aucune idée. On écoutait ce que le sergent avait à dire, et on se taisait silencieusement. On n’avait aucun mot à dire sur les stratégies, sur les plans d’action et sur ce qu’on devait éradiquer. En fait, avec un peu de recul, je ne sais même pas contre quel mal je me battais. Celui que le grand général nous imposait, sûrement.

J’dois dire que...  que je ne sais pas qui est le plus idiot entre moi et lui. Lui n’avait d’yeux que pour ses propres ambitions et enrôlait des jeunes imbéciles dans une aventure qui risquait de les tuer. Et moi… J’étais le jeune imbécile tombé dans le panneau. Merde, je tombe toujours dans le panneau.

Bataille de Shòushāng de Xīgài


Notre première mission, c’était à la Terre des Dragons. Le but était assez simple : éradiquer – ouais, encore ce mot – une tribu de Huns vivant sur l’un des flancs de la montagne. Pour quelle raison? J’en savais rien, et j’en sais autant aujourd’hui. À seize ans, le pourquoi m’intéressait pas du tout; ce qui m’importait, c’était l’argent, l’adrénaline sur le moment, la gloire et toutes les femmes qui s’ensuivent. Éliminer des innocents et recevoir un beau montant en récompense : pourquoi pas?

Nos victimes n’avaient aucune chance. Ils avaient des lances, et on avait des armes à feu. On allait pouvoir purifier la terre de cette vermine sans aucun problème. Ouais, ce n’est pas la mission qui a été un problème, c’est ma conscience, ma foutue conscience.

La veille, on était bien confortablement installé dans nos campements. Et là, comme si l’adrénaline ne coulait pas déjà à flots, les officiers ont décidé de me tester un peu. En fouillant dans des vieilles archives, ils ont décidé que j’avais des origines hunniques… Les mêmes origines que la tribu qui vivait sur le versant de la montagne. Ils ont décidé que c’était drôle, que c’était amusant de m’humilier publiquement. Ils se sont tous bien marrés, les autres. Ils m'ont encerclé, ils m'ont regardé comme si j'étais un monstre, comme si je faisais partie de l'Hun d'eux. Comme si j'étais un tribal, comme si j'étais un sauvage.

Et je sais pas pourquoi, mais ça m’affectait, non seulement qu’on m’humilie, mais que j’aie supposément des origines hunniques. Ouais… C’est comme si le fait d’avoir des Huns comme ancêtres me répugnait, me donnait envie de vomir et de me laisser crever. C’était… une haine incroyable, mais une haine que je ne pouvais expliquer. Je me demande si j'éprouvais cette haine avant qu'on m'humilie, ou si c'est l'effet de masse qui a créé tout ça. C’est idiot, j’étais idiot, mais ça m’a rendu furieux. Trop furieux. Et vous savez quoi? J’ai agi comme un con, car c’est ce que j’étais à l’époque.

Avant tous les autres, je suis parti. Je suis parti sur un coup de tête. Ils m’ont encouragé un peu, mais je ne les entendais plus. J’avais simplement cette foutue voix dans ma tête qui me répétait de charger. J’ai donc pris des allumettes, des munitions et je suis parti. J’ai marché peut-être deux heures dans la neige à m’enfoncer à chacun de mes pas. J’aurais pu arrêter, mais n’oubliez pas que j’étais con, et que mon orgueil était intouchable. J’étais comme tous les adolescents : j’avais la révolution dans les yeux, mais j’avais des armes en plus.

Je suis arrivé sur le versant beaucoup plus tard. J’étais essoufflé, j’avais envie de mourir, mais je continuais. Quand j’ai vu le village de la tribu, je… suis devenu fou. Mon cerveau s’est éteint et mon orgueil a parlé. J’ai tiré un peu partout, j’ai descendu des femmes, des hommes et des enfants au passage. Dans mon élan, ce que je tuais n’était plus humain : ils étaient tous des animaux, des bêtes de somme que je devais abattre. Quand j’ai commencé à mettre le feu aux maisons, les autres enrôlés sont arrivés et ont participé au massacre. Au massacre du village de Shòushāng De Xīgài. C’est à cet instant précis que je suis devenu fou, et que les circonstances m’ont abattu pendant que j’abattais les autres.

Quand on a eu fini d’empiler les corps, je suis devenu une sorte de héros dans la légion, une figure imparable et impassible, un totem de la révolution, une relique de la guerre! On m’a surnommé le Hun Blanc en rigolant. On m’a mis sur un piédestal pendant un bon moment, mais je suis tombé de mes grands chevaux rapidement.

On a accompli notre mission : on a éradiqué le mal avec brio et on a éliminé tout un village au nom du grand manitou officier en chef. Et ce n’est pas tout! On venait aussi de détruire notre avenir. En tout cas, ça a détruit le mien. Comment on peut ressortir triomphant d’un massacre dont on est la cause? J’en sais rien, et quand on est parti de la Terre des Dragons, je n’étais plus un adolescent, mais un vétéran de guerre… Et comme tout bon vétéran de guerre, j’étais aussi un bon traumatisé.

Renaissance?


Et comme bon traumatisé, j’ai quitté les rangs. Quelques jours après le massacre, on avait tous déjà oublié les grands exploits du Hun Blanc. Ma gloire n’a duré qu’un temps, tout comme mon innocence. Parce qu’après ça, je n’en avais plus. Je n’avais même plus confiance en moi-même. Je me regardais dans le miroir et, tout ce que je voyais, c’était un monstre. Comme quoi la guerre change une vie.

Je vous ai dit que je n’étais pas un connard, mais plus je raconte ma vie, plus j’ai l’impression d’en être un. Je ne peux pas pardonner mes propres gestes en mettant la faute sur ma jeunesse, sur mes grands projets d’adolescent en manque d’attention. Non seulement j’ai tué des gens, mais je me suis aussi planté un poignard direct au cœur. Ouais, à bien y repenser, je ne suis pas seulement un concours de circonstances qui a mal tourné, ou une suite de coïncidences et de hasard d’infortune. J’ai été idiot et j’aurais probablement mérité d’être tué sur le champ. Mon corps aurait dû se retrouver parmi les cadavres huns.

Donc… Après avoir quitté les rangs, j’ai décidé de me reprendre en main. Parce qu’après ça, je n’étais plus un jeunot. Je pense bien que je suis devenu un homme, ou au moins pendant quelques jours. Pour conforter mon orgueil, je suis allé à la Cité des Rêves et j’ai demandé un baptême. Je n’ai jamais été un très bon chrétien, mais je me suis dit que la religion allait me permettre d’oublier un peu. Au bout du compte, j’ai dépensé trop d’argent pour rien : je suis arrivé là-bas, et j’ai  abandonné le projet pendant qu’on versait la sainte eau sur mon front. Je suis pas chrétien, et j’étais pas destiné pour le devenir.

Je suis retourné au bercail bredouille. J’ai rejoint la joyeuse bande de gai-lurons new-yorkaise en me disant que les choses allaient reprendre leur cours bientôt (c’est une technique que j’ai longuement expérimentée au cours de ma vie : la fuite). J’ai fait semblant de mieux aller en me cachant derrière des barils d’alcool. J’ai bu, j’ai bu trop, mais jamais assez pour tuer le Hun Blanc.

J’ai eu un peu d’espoir quand je l’ai rencontrée. J'avais à peine dix-sept ans. Vous imaginez le plan : une belle jeune femme, seule, vulnérable, à la sortie du bâtiment, la  nuit. Je me suis approché, on a causé quelques minutes et ça a fini comme vous espérez. On s’est reparlé le lendemain, et le lendemain, et encore le lendemain et toute cette histoire a pris une tournure intéressante. J’étais toujours un connard, mais au moins, il y avait elle. Elle me détestait pour mes mauvaises manières, pour les verres de trop, mais elle était là. C’est la seule qui est restée. Ouais, c’était une déesse.

Je dis « c’était », car elle n’est plus aujourd’hui. Elle est morte comme une lâche à la naissance de notre fille. Les médecins ont dit que l’accouchement s’était mal déroulé et qu’elle a fait une hémorragie, mais je pense plutôt qu’elle a abandonné. Elle n’en pouvait plus de mes attitudes, alors elle est partie. C’est ce que je crois, même si la version officielle médicale dit autrement. En tout cas, peu importe ce qui s’est passé ce soir-là, sa mort m’a foutument fait mal. Elle a pris une partie de moi en relâchant son dernier souffle.

Donc, elle m’a laissé avec notre fille. On n’avait déjà pas beaucoup d’argent, alors imaginez un peu la situation. En plus, Anna – parce qu’elle a un nom – ressemblait beaucoup trop à sa mère. À toutes les fois que je la voyais, j’avais l’impression de revoir mon ex-femme. Je sais pas trop si ça m’énervait ou si ça me réconfortait (sûrement les deux), mais en tout cas, elle lui ressemblait.

Renaissance?


C 'est là que je suis tombé encore plus profond. Je ne vais pas vous le cacher, avant même la mort de ma femme, j’étais un mauvais père. Je passais mes soirées à boire et à jouer, à perdre et à miser encore un peu plus. Mais quand elle est partie pour de bon, je me suis… retrouvé seul avec mes propres moyens. Et devinez quoi… Des moyens, je n’en avais pas beaucoup. J’étais pas un bon père, pas un bon cuisinier, ni même quelqu’un de franchement honnête. Je n’avais pas d’argent, je ne pouvais même pas subvenir à mes propres besoins. Vous imaginez la suite, n’est-ce pas.

Donc, quand elle est partie, je suis… tombé. J’ai perdu pied et je me suis mis encore plus dans le pétrin. Comme si ce n’était pas assez, je me suis mis à jouer de plus en plus, et à boire encore… Vous savez, cette sensation de manque qu’on ne peut jamais combler? J’avais l’impression de boire pour oublier que je buvais parce que je comblais un manque, mais j’en oubliais pourquoi je buvais et je finissais toujours par boire sans aucune raison. Je… je n’arrive même pas à expliquer l’ampleur de mes conneries.

Évidemment, ça a eu des répercussions sur ma vie, et pas que des bonnes. On m’a renvoyé : le big boss de l’entreprise a considéré que je n’étais pas assez sérieux et assidu pour être patrouilleur en ville. J’ai donc décidé de travailler à mon propre compte. « Booker DeWitt – Enquêtes privées et publiques » qu’il était écrit sur la porte de mon bureau. J’ai eu une bonne clientèle pendant quelques mois, mais ils ont bien vite vu eux aussi que je n’étais pas sérieux. Ils ont bien vite vu que j’étais un lâche. Ouais… J’ai tout perdu. À 20 ans, j’ai tout perdu. Ça a bien commencé ma vie d’adulte.

Et il y a eu cette soirée, celle où les circonstances m’ont lâché et où ma simple idiotie (pire que ça) a pris le dessus. Je jouais. Encore. J’ai trop misé. J’ai perdu. Je n’avais plus d’argent. Le patron de la boîte m’a regardé avec un air faussement piteux et m’a dit que je devais payer. « Donne-moi ta fille, et on efface les dettes » qu’il a dit. Je sais pas trop pourquoi j’aurais accepté, mais je l’ai fait. Ce soir-là, j’ai vendu ma fille à un gars que je connaissais pas. Ce soir-là, j’ai vendu mon âme au diable.

Mon calvaire a duré plus ou moins vingt ans, peut-être vingt-et-un, ou moins. Comme si ça avait de l’importance. Comme si c’était nécessaire de se rappeler à quel point je ne suis plus rien d’autre que de la lâcheté ambulante. Pendant tout ce temps, je n’ai fait que boire et jouer. J’ai tout perdu, même ce que je n’avais pas. J’ai continué d’accumuler les dettes, mais j’ai continué de boire. Mon entreprise ne tenait plus debout, mais j’ai continué de jouer. J’ai continué de jouer, mais j’ai continué de perdre…

Et, à chaque fois que j’ai perdu, j’ai regardé le revers de ma main, le tatouage que je n’ai jamais payé. AD, pour Anna DeWitt. AD, pour ne jamais oublier à quel point je n’ai jamais été père.

Dernier debout


J ’en suis là maintenant, à essayer de payer mes dettes. Le patron de la boîte en a eu assez de moi, et il m’a refilé à l’un de ses copains, qui m’a refilé à l’une de ses copines, qui a parlé à un gars qui a fait partie de ma légion quand j’avais seize ans, qui lui est lié de près avec un scientifique de la Coalition noire – vous savez cette organisation de cinglés qui nous pourrit la vie depuis des années. On m’a accueilli dans un château un peu bizarre, et on m’a donné une boîte avec plusieurs photos, des vieilles archives et des documents trop complets pour que j’en comprenne la signification.

Quand je l’ai ouvert, j’ai vu le visage d’une fille. Une princesse, il paraît. Tout ce qu’on m’a dit, c’est que je dois la retrouver. Je ne les crois pas trop, mais je dois me mettre à l'évidence : je peux rien faire d’autre. Je dois payer mes dettes. Je dois sortir de ce pétrin. « Ramenez la fille et nous effacerons la dette », qu’ils me répètent. « Je vais retrouver la fille et effacer la dette », que je me réponds chaque fois.

Et voilà. À trente-huit ans, la moitié de ma vie écoulée, je suis seul. Je n’ai plus personne. Je n’ai plus rien. Tout ce que je peux faire en ce moment, c’est prouver que, quelque part au fond de moi, je ne suis plus le Hun Blanc, que je ne suis plus un connard. Le hasard n'a plus de rôle à jouer dans ma vie : je dois me prendre en main. Le concours de circonstances est terminé.




L'autre moi | Physiologie


Encore ce rêve. Toujours le même. J’ai l’impression que je vais rêver à ça jusqu’à la fin de mes jours. C’est ridicule, c’est totalement idiot. À chaque fois, c’est la même chose : je sais que je rêve, mais je peux pas me réveiller. Quelle perte de temps. Je connais mon bureau par cœur, pas parce que j’y ai travaillé, mais parce que j’en rêve chaque jour. Je déteste cette chaise, je déteste cette porte… Je déteste ce nom. Mon nom.

_____Booker DeWitt – enquêtes publiques et privées

Et voilà. Tu entres. J’en ai assez de te voir, toi et ta fausse posture. Du haut de tes 1,82 mètres, tu te donnes une allure fière, une allure impassible, mais t’es rien de ça. On le sait tous les deux, tu mens. Ta posture militaire - ce qu'il en reste, en tout cas, car t'as clairement plus la forme et les muscles que t'avais à l'époque -te trahit parce que ton regard est triste. Pire que triste, ton regard est seul. Comment tu te sens, hein, dis-moi? Ça fait quoi d’être destiné à vivre seul? Comment on se sent après avoir vendu sa fille au premier venu?

Chut… Pas besoin de me répondre, Booker, parce que tes yeux te trahissent encore. Ils ont l'air vitreux d'un premier coup d’œil, mais ils sont tout sauf vides. Souvent, tu les plisses, tu te la joues en faisant comme si rien ne t'atteignait, mais tu mens. Tu mens encore. Tu mens en te cachant derrière ces « beaux yeux verts ». Les yeux de ta fille, hein, tu t’en souviens? De yeux qui percent les horizons, comme disait ta femme. Ça te manque, dis-moi?

Good times. Good ol' times.

Pendant qu'on y est, tu devrais teindre tes cheveux à l’occasion. Et changer tes vêtements : ton look de gentleman mafieux n'impressionne personne. Il donne seulement l'impression que t'es né il y a trop longtemps.T’as trente-huit ans, mais on pourrait croire que t’en as le double. Dans quelques années, tu vas ressembler à l’un de ces sages huns. Tes ancêtres. Mais même eux ont plus de classe que toi. Même eux.

Pourquoi tu titubes? C’est parce que t’as trop bu? Probablement. Tu bois toujours trop, tu peux pas me le cacher. À en voir ta tronche, l’alcool a fait des ravages avec le temps. Y a des soldats qui sortent de l'armée plein de cicatrices, et y en a d'autres comme toi, qui sortent du bar encore plus sale. Ouais, l'alcool a fait de toi un monstre, avec des sillons qui tranchent ton visage, des rides… non, des tranchées sur le champ de bataille. Ton visage est blême, cerné comme un mort-vivant, tes yeux sont pleins de sang… Mais ce n’est pas parce que t’es malade ou que t’es fatigué, c’est parce que t’as un problème. Le même problème qui te fait tituber chaque soir.

Ta barbe… Ta barbe. Les officiers n’auraient jamais laissé passer une telle barbe. Elle est mal rasée, mais elle te donne presque l’impression que tu es capable d’encaisser, de tolérer n’importe quelle insulte. C’est faux, parce qu’on sait tous les deux que tu n’es plus capable d’en prendre. T’en as trop pris, des humiliations.

Tu t’avances encore un peu avant de t’asseoir sur la chaise de notre bureau, comme à toutes les fois. Tu retires le foulard rouge qui te serre la gorge – tu prétends vouloir le serrer un peu plus, mais tu n’as pas la force de conclure. Tu retires ensuite ton manteau de cuir qui ne ressemble plus à rien et tu t’enfonces encore un peu plus dans la chaise. Tu as envie de te laisser tomber, mais tu te relèves. Comme à chaque fois.

Et le pire dans toute cette histoire, c’est qu’on pourrait y croire. On pourrait croire que ta conscience est pure. Dans la foule, on te remarque parce tu donnes l’impression que t’as une vie passionnante, trépidante, que t’as aidé, que t’as été un héros, ou le champion d’une grande légende. On remarque ton menton large, ta gueule détruite, tes épaules trop droites comme si t'étais quelqu'un. Si je ne te connaissais pas, je tomberais presque dans le panneau, moi aussi. Mais je sais ce que tu es, je sais ce que je suis.

Avec le temps, tu as compris l’essentiel. Tu as compris qu’une tronche morne attire trop l’attention, qu’une barbe rasée te donne l’apparence d’un faible et qu’un regard clair et écarquillé ne fait pas fuir les adversaires. Tu as compris qu’il faut faire comme si on avait déjà réussi pour réussir.

Comme les officiers disaient, tout est illusion, le reste est une question d’impressions.

Dernier debout


Booker se sert principalement de son fusil à pompe et d’un vieux révolver pour sortir vainqueur de la plupart des combats. Il n’est pas spécialement rapide, ni très résistant aux coups, mais combine une bonne dextérité avec une force convenable pour gérer les situations où il doit se battre au corps-à-corps.

Qui plus est, en arrivant à la Coalition, les scientifiques lui ont permis d’acquérir de nouvelles capacités à l'aide de ce qu'ils appellent les toniques. Ce sont des nectars que Booker boit avant de s’engager dans un combat ou pendant celui-ci et qui lui donnent différents habiletés selon le tonique (tonique explosif, tonique de charge rapide, tonique de lévitation, etc.). Ils sont en nombre limité et sont difficiles à placer en combat lorsqu’ils ne sont pas déjà bus.




Être Booker DeWitt | Caractère


‘‘D ’aussi loin que je me souvienne, DeWitt est toujours venu ici. Il avait seize ans la première fois – ouais, bon, le patron de la boîte n’a jamais su qu’il entrait illégalement à cet âge. On l’aimait bien avant qu’il parte, mais quand il est parti, on n’a pas pleuré non plus. C’était un bon client, il commandait toujours très poliment, mais sa façon de se plaindre… De s’apitoyer sur son sort constamment, c’était lourd. Il n’a pas eu une vie facile, j’en conviens, mais par Bacchus… À certain moment, j’avais presque envie de lui coller une droite et de lui dire qu’il n’était pas le seul à déprimer. On a tous des problèmes, moi le premier.

Mais, donc... Comme je le disais, depuis qu’il n’est plus, l’ambiance a un peu changé. Même s’il était un peu désagréable par moment (et par « un peu désagréable », j’entends évidemment qu’il propageait des idéaux suicidaires partout dans le bar) et qu’il ne semblait pas trop aimer sa vie, il était… réaliste. Ouais, réaliste, c’est le mot. Peut-être fataliste, si tu me permets. En fait, quand on discutait avec lui, on parlait souvent des vraies choses  – pas des trucs qui intéressent personne comme la météo ou les cancans du coin. L’instabilité de la vie, l’amour, les ravages de la guerre, la place de l’homme... On se posait vraiment des questions existentielles qui alimentaient les conversations. On l’aimait pour ça, notre DeWitt. On l’aimait parce qu’il était sérieux, et vrai, et authentique quand il n’était pas trop dépressif. » Jensen, barman.

« Booker DeWitt, hein? Barbu, cheveux en bataille, foulard rouge, air piteux? Ouais, on parle du même Booker DeWitt. Je dois dire qu’il m’a donné beaucoup de fil à retordre, et c’est pour ça que je l’ai banni de la place. Un homme a ses limites, après tout! Je pense que les autres clients l’aimaient bien, mais en tant que propriétaire, il était un véritable aimant à problèmes. Il était entre autres beaucoup trop impulsif. Il ne s’est jamais battu au sein du bar, mais les insultes ont souvent fusé d’un côté et de l’autre. Ça brisait l’ambiance cool et détendue.

Mais bon… Des gars un peu impulsifs, j’en ai vu des centaines, et ça se gère assez facilement. Non, ce n’est pas pour ça qu’il m’a donné  tant de fil à retordre. En fait, c’est plutôt sa manie à ne jamais payer son dû. Booker était un gros joueur, qui gagnait souvent, mais qui perdait encore plus. Il jouait à peu près chaque soir et, à toutes les fois, il misait plus que ce qu’il avait véritablement. Au bout de vingt ans, il s’est accumulé un beau montant de dettes. On dit qu’il a vendu sa fille pour effacer ses dettes, mais je ne pense pas. Un connard de la dernière espèce ne ferait même pas ça! Enfin…

Donc, le problème avec Booker, c’est qu’il ne payait pas, et qu’il fuyait toujours. J’ai l’impression que cette manie de fuir ne concernait pas seulement le jeu : certains clients m’ont dit qu’il avait eu une femme dans le passé, et qu’elle a pris la poudre d’escampette parce qu’il ne respectait pas ses responsabilités paternelles. Ça ne m’étonnerait même pas, et ça expliquerait aussi sa dépendance. Quand on fuit, on cherche une échappatoire et son échappatoire, eh bien, c’était le jeu et l’alcool (beaucoup d’alcool).

D’ailleurs, je me demande ce qu’il devient, d’ailleurs… Je me demande si on a réussi à le remettre sur le droit chemin, et s’il réussira un jour à payer ses dettes. » Freeman, propriétaire.

Renaissance?


‘‘Il aurait fait un très bon fidèle, non pas parce qu’il semblait particulièrement ouvert à la piété et à la foi, mais parce que son passé n’est que vices et péchés. Les meilleurs fidèles sont ceux qui se retournent vers Dieu après avoir vécu des temps difficiles, des temps ardus. Après la tempête, les gens ont tendance à vouloir croire en quelque chose de plus grand qu’eux, en quelque chose qui les dépasse mais qui les accompagnerait sur le droit chemin de l’Amour. Après le massacre de Frollo, par exemple, des centaines d’individus ont demandé un second baptême, une seconde communion.

Je me souviens de l’instant où il a mis le pied pour la première fois dans notre église. Il avait l’air taciturne, un peu égaré, comme traumatisé par de vieux souvenirs. Il semblait grandement tourmenté, ne parlait pas beaucoup aux autres. Il s’est dirigé directement dans le confessionnal et a demandé un baptême afin de pouvoir expier la moindre de ses fautes. Le Pardon du Seigneur est grand, alors nous avons immédiatement accepté son apologie.

Il n’était qu’un adolescent à l’époque, mais il m’apparaissait si sérieux, si franc, si posé. Je n’ai jamais vu une telle impassibilité chez un jeune homme de son âge. Qui plus est, cela prend beaucoup de courage et de volonté pour s’avouer vaincu. C’est ce qu’il a fait en nous sollicitant de l’aide, mais je me demande encore pourquoi il est parti aussi rapidement. C’est dommage, car il aurait fait un très bon fidèle. » Père Théophile, prêtre.

« Booker! Le Hun Blanc, bien sûr que je me souviens de lui! C’est moi qui l’ai mené vers la Coalition, ouaip. C’est un sacré bonhomme, ce Booker. Je me souviens de notre aventure à la Terre des Dragons comme si c’était hier et, croyez-moi, il en a à revendre. Il n’était pas spécialement athlétique à l’époque, mais c’est pas parce qu’il n’avait pas de muscles qu’il n’était pas courageux! Ouais, il était un peu impulsif, mais c’est lui qui a initié l’mouvement, c’est lui qui a accompli notre mission! Il était courageux, plein de volonté et il ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Ouaip, ça, c’est Booker il y a vingt ans.

Quand je l’ai revu y’a quelques mois, je dois dire qu’il avait un peu changé. Il était un peu moins… vigoureux qu’avant, même qu’il m’semblait assez amoché. Mais bon, j’suis un officier de l’armée, et je sais reconnaître ceux qui ont encore du cœur au ventre! Il est peut-être un peu alcoolo et dépendant sur les bords, mais j’vois encore une lueur de courage dans le fond de ses yeux, tu vois? Ouais, je suis à peu près sûr qu’il fera long feu à la Coa’, parce qu’il sait se défendre et sait défendre ses convictions. Bon, il est peut-être un peu mou dans le moment, mais je peux vous assurer qu’il s’ra un très bon combattant bientôt. Redoutez la colère du Hun Blanc! Ouaip. » Jenkins, officier.

« Le sujet semble bien s’adapter aux effets secondaires des toniques. Les sujets précédents ont tous éprouvé de grandes difficultés à tolérer les catalyseurs, mais le sujet DeWitt semble bien se porter. […] L’évaluation sur le terrain s’est bien déroulée. Le sujet DeWitt a réussi à se défendre contre les sans-cœurs. De plus, les effets secondaires des toniques ne lui nuisent pas lors des combats. C’est une preuve de grande volonté. Nous savions que derrière cette allure un peu triste se cachait un redoutable combattant. […] Deux heures après l’évaluation sur le terrain, il se porte toujours bien. Il ne peut plus utiliser les pouvoirs conférés par les toniques, mais ne parait pas trop épuiser. Son rythme cardiaque s’est stabilisé il y a une heure. C’est une réussite. » Rapports 14-17 du sujet DeWitt, Coalition noire.

Renaissance?


‘‘Ramenez la fille et nous effacerons la dette. C’est ce que je me dis depuis une semaine. Je sais pas trop si je suis prêt à me lancer dans une aventure. Je sais même pas si je suis assez courageux pour le faire. Mais je n’ai pas d’autres choix. Trouver une princesse, ça doit pas être trop difficile, hein? ... Je me dis ça, et je peux pas m’empêcher de regarder ma main. C’est un peu ironique, parce que j’ai vendu la mienne. J’ai vendu ma princesse. Et là, alors que j’ai tout à prouver, que je suis plus tellement libre, je me dis que je pourrais aussi bien la retrouver. » Un Booker hésitant.

Questions diverses


1) Votre personnage est-il capable d’aimer, d’avoir une relation ?
Oui, le passé parle par lui-même.
2) Si l’esprit de votre personnage s’incarnait en un animal mythologique ou chimérique ou réel (nuances acceptées). Que serait-il ?
Un bélier. Charger sans trop réfléchir, c'est sa devise.
3) Qu’en est-il de la fidélité et de l’esprit de camaraderie de votre personnage ?
Une fois approché, il n'est pas si farouche. Et il est fidèle quand il ne boit pas.
4) En vue de votre race, quand pouvez-vous dire que votre personnage a forgé une amitié. Citez quelques unes de vos relations amicales.
Les vieillards de fond de taverne. Relations professionnelles avec la Coalition.
5) Quelle est la devise de votre personnage ? S'il y en a plusieurs, donnez les toutes.
« Qui ne risque rien n'a rien. »
6) Vis à vis de votre façon d'écrire, quels sont vos points forts et points faibles?
Je divague beaucoup. Je ne me relis pas, ou peu.
7) Pourquoi incarner ce personnage ?
Pour certaines raisons personnelles, j'ai adoré écrire son histoire et son caractère. C'est une fiche dont je suis assez fier, d'ailleurs.
_______________________________
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Ok...

Ca me rassure de lire ta réponse à la dernière question. Tu mets le doigt dessus, sur le défaut de ta fiche.

En fait ta fiche a deux défauts de taille.

Sinon elle est géniale...

Commençons par l'histoire, et commençons par le défaut qui arrive directement :

Le monde de fantasia est apparu, y a quoi... deux ans ? Même pas ? En gros jusque-là, il existait, mais il n'avait aucun lien avec les autres mondes. Or, ton personnage a visiblement beaucoup voyagé durant ses guerres.

Alors, c'est tout pour l'histoire, à part ça elle est très cool.

C'est un détail, mais un moment je me suis demandé "Dans quelle armée il s'est enrôlé ? Quelle guerre était-ce ?" et finalement, en ne le disant pas, tu en dis déjà long sur ton personnage et sur ton style (avec ce personnage). Pas d'explications sur la guerre, que dalle... parce que ton perso n'est pas forcément intéressé par tout ça. C'est bien.

Ton histoire commence assez bien. J'avoue ne pas avoir forcément beaucoup d'exemples à donner. Mais ton style est très beau, et pour une fois il change de ton style habituel. Je l'ai déjà dit, ton style est plutôt génial, mais... j'ai toujours trouvé qu'il ne changeait pas énormément en fonction du personnage incarné. C'est toujours un peu la même chose et là... Non pas du tout. C'est un changement brusque et beau.

Donc j'aime beaucoup ta façon d'écrire, ici...

Il y a de très bonnes choses dans ton histoire, une trame qui vraiment change de ce que j'ai pu lire avant. C'est une histoire qui ne ressemble à aucune autre, de par son style et de par son ambiance.

Je ne t'apprends rien mais je le souligne, l'histoire est triste et on assiste à une dégringolade sociale et mentale du perso.

Je reconnais que tu aurais davantage pu faire ressentir les faits, et moins les décrire. J'avoue, c'est un conseil fort abstrait ^^

Enfin bon, de très bonnes idées. J'ai beaucoup aimé cette descente dans l'alcool, dans les jeux et dans la loose.

Seigneur.

Le physique, c'est le deuxième défaut de ta fiche.

J'ai ressenti que quelque chose clochait en lisant ton physique. Quelque chose ne me plaisait pas du tout, mais je ne savais pas mettre le doigt dessus

Et finalement, si, j'ai compris.

Le problème avec ton physique, c'est qu'il gâche ton histoire. Toute ton histoire, t'as insisté sur ô combien Booker se déteste... et c'était suffisant, c'était bon comme ça. T'avais pas besoin de le faire ressentir une nouvelle fois. Mais c'est tout ce que réussit à faire ton physique. Cette description désabusée et dégoûtés de Booker par Booker, ça sert à rien... on sait ce qu'il pense de lui.

Et pour être sincère, je n'y ai pas cru ^^. La description à la 2ème personne du singulier, j'y ai pas cru, j'ai pas suivi.

A part ça la description est bien.;

Deux mots sur le style de combats. tu parles des toniques... Je crois que tu les conçois comme des gadgets mais non y a pas moyen. Pour augmenter ses statistiques, temporairement, il y a les potions vertes/bleues/rouges/mauves, qui sont chères mais très efficaces.

Si tu les imagines autrement, on pourra en parler si tu veux.

Pour le physique... lieutenant.

Alors le caractère te sauve et te permet le grade Commandant.

Parce que le caractère est vraiment extra. J'adore ces citations, ces descriptions par d'autres persos. J'ai trouvé ça bon, ces styles différents, ces fonctions et visions différentes, c'est très bon.
J'aurais aimé l'avis d'un mec qui le déteste, cela dit. Mais j'imagine que tu y as pensé et que tu as refusé l'option pour une bonne raison.

Je n'ai rien d'autre à dire, bon boulot.

Général pour le caractère.

Ca te fait un grade de Commandant.

Fiche validée et toutes conneries du style.
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