C'est entre les murs sombres de la prison de la Lumière que nous retrouvons un Nikoleis décidément de plus en plus sérieux, troquant de plus en plus son sourire de façade pour une réflexion plus profonde ces derniers temps, accaparé par des idées dont moi même le narrateur ne saurait prétendre à la compréhension globale. Il faut dire que depuis quelques temps, les sujets de recherches ont certes diminués en quantité, mais cela ne signifie pas pour autant la fin des recherches, loin s'en faut. En effet, si les domaines abordés jusqu'à présent correspondant à des choses dont il avait plus ou moins l'habitude sous la forme des blocs Gummis, voilà que sans l'aide de connaissances annexes, il sera difficile pour lui d'avancer plus avant. Un mur de savoir inconnu se dresse devant le cheminement des travaux actuellement menés, obligeant l'excavateur de la physique magique à user de la pioche de l'expérimentation pour passer l'obstacle. Mais avant toute chose, il convient de concevoir dans les moindres détails l'outil en question pour qu'il puisse faire son office.

Le principal problème de la technologie Gummi est son placement dans l'ordre des choses du point de vue de la Lumière et des Ténèbres, force qui dirige l'univers présent avec une intensité à nulle autre pareille. A mi chemin entre les deux, à l'équilibre pourrait on dire, leurs propritésréactives et malléable sont une force formidable, qui permet de véritables miracles de magie et de science combinés, s'adaptant à tout les besoins ... mais fortement influençable sans un élément stabilisateur encore inconnu, les rendant de facto bien trop difficile à inclure dans des outils de précision. Seul le vide spacial, exempt de flux d'énergie cardiaque, permettait l'usage intensif des blocs, et encore selon certaines contraintes que d'autres véhicules ne semblent pas connaître. En particulier, l'on semble négliger l'impact du Navigummi dans la capacité au vaisseau à s'accorder à son pilote, à fonctionner dans des situations où la plus avancée des fusées serait loin au dessus de ses contraintes maximales de vol.

Mais aussi efficace soit le Navigummi, il n'est pas d'une capacité suffisante pour permettre l'assemblage d'une grande quantité de blocs, a forpriori sous l'influence des forces énergétiques libéré par la proximité d'un monde habité. Quand à la présence d'une dizaine de blocs, certes cela devenait stable, mais le manque de polyvalence d'un ensemble de blocs donné empéchait d'obtenir les effets désiré dans la plupart des cas ... et même ainsi, l'efficacité de l'ensemble et directement influencé par son utilisateur, comme l'a prouvé la ceinture prototype. Autant dire que si des progrès dans ce domine sont à faire, il est grand temps de trouver un moyen de les réaliser. En tout cas, c'est le raisonnement de Nikoleis

Et c'est donc la raison de sa présence de l'homme au poncho dans un lieu où les murs sont un des points forts, car ceux ci abritent quelques uns des esprits les plus ouverts qui soient, tout aussi paradoxalement que cela pourrait sonner à l'oreille. Certain de pouvoir trouver un interlocuteur suffisament intellectuel par la personne qu'est le docteur Finkeinsein, l'ingénieur en constante recherche finirait peut être par trouver une idée en discutant avec lui, échangeant théories, résultats et méthodes avec l'spoir que la Science soit réellement la motivation la plus importante c'est celui qui reste, d'une certaine manière, un criminel du point de vue de la Lumière. Mais comme le dit si bien le docteur Akiharaba de Robotrek, "La science bien utilisé fait le bien, mal utilisé elle fait le mal, seules compte les intentions de l'utilisateur, non celles des chercheurs" et en ce point, je n'ai rien à craindre de mon pourtant bien chaotique avatar : jamais sa science ne sera utilisé par lui pour un acte maléfique, sa nature même s'y opposant.

Mais voiçi donc que nous arrivons à hauteur de la cellule de l'ancien résident du monde d'Halloween ... et aussi étrange que cela pourrait paraître, l'écho de sa voix s'entend d'ici. Aurait il déjà trouvé un interlocuteur en ce lieu ? Etrange, car ce n'est pas normalement le meilleur endroit pour se faire des amis. Cependant, la voix de celui qui converse avec le scientifique n'est pas inconnu à Nikoleis, bien au contraire, et c'est en jetant un oeil dans la cellule qu'il comprit de qui il s'agissait : Cortex, flanqué de son inséparable Minus, visiblement très difficile à contenir dans une cage malgré leur petite taille, ce dont on peut témoigner pour les avoir arréter déjà à deux reprises. Mais voilà donc que les deux cerveaux surdévellopés discutaient science, ce qui arrange en partie notre protagoniste qui pourrait simplement se joindre à cette petite réunion de co-détenus géniaux.

D'ailleurs, écoutons les quelques secondes ...


"... Et en inversant la polarité du rayon lorsque celui ci traverse le rubis, j'obtiendrai enfin le moyen de devenir le maître du monde !"

"C'est génial Cortex ! Mais comment tu fais pour savoir tout ça ..."

"C'est la science, petite, la solution à de nombreux problèmes ! Il faudrait que tu essaies, comme ta comparse."

Ok, il ne fallait s'attendre à mieux, au final ... après cette édifiante fin de conversation capté à l'instant, un raclement de gorge accompagna l'apparition du Lumineux aux barreaux de la cellule, interrompant le trio dans leurs palabres, les laissant surpris que quelqu'un soit de passage devant leur cellule à cette heure de la journée. Il va sans dire que le blanc assez pesant qui s'ensuit laisse très peu de place au doute quand à savoir qui à entendu quoi et les deux souris ne le brise que par leur départ discret, un sourire géné aux lèvres de l'intelligente, tandis que la seconde se pose la question de savoir pourquoi ils partent comme ça, sans dire au revoir. Quoi qu'il en soit, cela nous débarrasse des deux géneurs, ne laissant vite que le zombie scientifique seul dans son lieu d'habitat forcé.

D'ailleurs, c'est lui qui débute cet entretien impromptu, toujours vissé sur sa chaise roulante, avec ces quelques mots amer :
"Eh bien ! Pendant un moment j'avais presque cru qu'on m'avait oublié, tellement j'étais 'soi-disant' dangereux, à croire même que j'aurais pu mourir de vieillesse ici que personne n'y aurait fait attention !" Non, il n'y a pas à dire, la captivité ne lui sied pas fondamentalement ... mais qui donc aimerait rester dans cette sombre salle, éloigné de tout et de tous ? La preuve, Xaldin, un résident de longue date, à fini par trouver le loyer trop cher en santé mentale et s'est fait la malle. D'ailleurs, cela a donné des idées à Niko, mais qu'il ne peut mettre en application, faute de temps, car accaparé par son projet depuis quelques temps. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'il est ici.

"Désolé, cher collègue, malheureusement, je ne puis faire grand chose pour vous, à part vous offrir quelques distractions intellectuelles." Répondit un magitechnicien soucieux de ne pas se mettre son interlocuteur à dos pour l'instant. Il est vrai que pour l'instant, ce n'est pas gagné ... " Et quel genre de 'distractions' voulez vous parler, puisque tel est votre demande ?" La encore, le ton est résolument acide, faisant fondre à vue d'oeil les espoirs d'obtenir la moindre information, bien qu'il ne s'agisse encore pas d'un refus, permettant de tenter une approche directe : "Oh, au hasard, j'avais entendu parler de vos talents à l'époque où vous étiez un adversaire des Sans-coeurs ... une époque où pour vous, fabriquer un coeur n'était pas une chose impossible."

De but en blanc, comme ça, le sujet a été fixé par le visiteur : parler de l'époque où le Docteur avait croisé Sora, le héros de la Lumière ... un moyen de prouver que l'on sait se souvenir des anciens, pourrait on dire, que certaines choses peuvent peser dans la balance pour un retour sur le jugement fait à l'encontre de l'individu. Quand à savoir si ce n'est qu'une ruse ou un réel désir de soutien moral, difficile encore de se prononcer, mais la seule chose de sûr est que Nikoleis n'a pas le pouvoir de le libérer le cas échéant, aussi n'y a-t-il rien à espérer de ce côté ci et il est bien probable que le prisonnier le sache pertinement.

Et celui ci de reprendre, d'ailleurs "Ah ... ça ... c'est une vieille expérience qui avait, si je me souviens bien, assez mal tourné. Il avait fallut se battre contre des légions de ces créatures de Ténèbres ... enfin, pas moi, mais Jack et le gamin qui l'accompagnait." Cela éveilla la curiosité de l'handicapé, se demandant pourquoi cet évenement aussi ancien ressurgissait. "Qu'est ce qui vous pousse à me poser une question pareille ? Vous avez besoin de quelque chose ?"

Content de voir que la glace entre eux fondait alors que leurs idées convergeaient, il ne tourna pas autour du pot : "Eh bien ... disons que je suis interessé par le processus mis en place pour l'obtention d'un coeur fonctionnel et en état de marche. A des fins scientifique et personnel, bien entendu, que vous le sachiez." L'ajout de ce dernier point peut paraître surprenant au premier abord, formulé de cette manière, mais c'est une preuve de bonne foi qui est donné ici, car après tout, il est vrai que ces recherches sont avant tout destiné à un projet qui concerne principalement Nikoleis lui même en plus de pouvoir avoir un impact sur le monde autour de lui. Après, difficile encore de juger avec quel amplitude ... Jugement d'ailleurs que semble essayer de faire son interlocuteur, conscient que dans sa situation de prisonnier, difficile de refuser une réponse malgré les répercussions que cela pourrait avoir ... bien que ce ne soit en aucun cas un interrogatoire, pourtant. Si il choisissait de ne rien dire, il n'y aurait pas de sanction, bien au contraire, mais cela il ne pouvait pas le savoir.

"Hmmm ..." Il y avait de quoi hésiter à répondre ... d'un côté, ce n'est pas tout les jours que quelqu'un s'interesse à son savoir depuis quelques temps mais ... pour un usage personnel, une telle conaissance est bien trop importante, cela avait déjà été démontré quand un tel savoir était tombé en de mauvaise mains, le coeur en question n'ayant pas eu un comportement des plus amical. "Et je pourrais savoir ce que vous comptez en faire, au juste ?"C'est effectivement le moins que l'on puisse demander dans le cas présent, histoire de s'assurer des raisons du demandeur avant de l'aider. "Eh bien ..." Commença-t-il, afin de réfléchir à la manière de formuler sa phrase. "Avez vous des enfants, professeur ?" ... Drôle de réponse ... où veux il en venir ? Cela ne semble pas évident pour tout le monde de prime abord et il est clair qu'il faudrait un éclaircissement, ce que ne manque pas de demander l'autre scientifique : "Des enfants ... malheureusement, je ne saurais en avoir, dans mon cas ... trop vieux et même chez moi je ne suis pas ce que l'on pourrait appeler un don juan ... mais je ne vois pas le rapport avec ... oh !" Et là, la foudre du génie s'abat, comme de juste. "Est ce que ... oui ... vous parlez de Sally, n'est ce pas ?". Effectivement, Sally ... une création du Docteur, que l'on pourrait donc considérer come sa fille même si cette forme de parenté est plus proche de celui d'un créateur et son expérience.

Et il semblerait qu'enfin, nous allons savoir ce que l'autre andouille à en tête, car il va pouvoir s'expliquer sur ses motivations, ce qui fera du bien à tout le monde.
"Exactement ... celle chère Sally est une de vos création ... et de ce que je sais, vous la traiter non pas comme une machine mais ... votre fille, n'est ce pas ?" Oui, l'on pourrait presque croire à une sorte d'intimidation, mais il n'en est rien, car voiçi qu'il continue après une courte pause, cherchant visiblement comment continuer ... "Si je vous disais que suite à ma condition, l'obtention d'un enfant par ce que les gens considèrent comme étant la voie normale m'est impossible, comprenez vous maintenant pourquoi je souhaite, moi aussi, connaître la marche à suivre ?"

... Un enfant ! Mais oui ! Comme il s'agit d'un programme, si il est conçu pour reproduire beaucoup de choses que font les humains, cette ... 'fonction' pourrait on dire, n'est tout simplement pas implémenté en lui ! Autant dire que moi comme le professeur Finkenstein nous ne nous attendions pas franchement à cette explication, quoique j'aurais peut être pu le deviner ... "Donc ... je me demandais si ... vous pouviez peut être m'aider, sans forcément que je puisse vous le rendre" Voilà bien une demande des plus singulières ... et assez désespérée, il semblerait, pour demander une telle chose comme ça, car il est vrai qu'il n'y a pas grand chose pour motiver le savant fou à donner une réponse, si ce n'est de belles paroles. Mais il n'empêche, ce dernier est pensif ... hésitant, même, ca il est vrai que cette demande est particulière.

Et finalement, un petit temps de réfléxion aidant :
"Malheureusement ... je ne pourrais pas vous aider à fabriquer un tel coeur." Le choc ... il va sans dire que cela fait un coup au moral du programme, qui est bien obliger d'accepter que cette demande était un peu osé et qu'avoir sa réponse serait plus compliquer que de poser la question. "Mais ... c'est uniquement parce que chaque coeur est unique. Il n'y a pas de méthode pour en construire un, juste une volonté. Désolé de ne pouvoir faire plus ..."

Plus ? Mais à en juger par la réaction un brun disproportionné de l'autre andouille, il vient de le faire gagner à la loterie ! Enfin, je me comprends, mais voilà un sourire qu'on ne saurait effacer de sitôt ! En tout cas, si la réponse reste assez évasive sur le comment, voilà qui confirme une chose, il est possible de créer un coeur. Comment celà affectera le reste de ses recherches je ne saurais le dire, mais-

"Monsieur ?"

Ghah ! Mais c'est quoi ! Un ... un garde qui arrive par surprise, comme ça, par derrière ! On a frôlé la crise cardiaque, là ... Pfff ...

"Désolé, mais j'ai reçu une demande de la Commandante ... vous êtes de corvée de service à la cantine aujourd'hui, aussi si vous voulez bien me suivre ..."

Et voilà que ce débonnaire de garde arrache Nikoleis de sa discussion ! Il n'y a donc plus aux deux esprits qu'a se dire à tout à l'heure pendant le repas, tandis que le Lumineux irradie de joie à savoir que son projet est réalisable.