Le temps d'une cigarette
Le train est bondé. Chaque personne est comme un mur qui m’emprisonne un peu plus, qui me fait suffoquer, qui m’empêche de bouger. Je suis assis entre deux personnes. Je ne suis pas à l’aise. Tout le monde me regarde. À moins que ce soit moi qui les regarde? J’ai l’impression de me mettre à nu devant tous, de ne plus me tenir aux aguets. Je suis sans défense, et les autres ne sont pas sans offense. Ils se bousculent, chancellent les uns par-dessus les autres, perdent le sens de la courtoisie. Les masses se déplacent sans cesse. Je ne sais plus si je suis dans un train ou au milieu d’un champ de bataille.
Le train est bondé. Les gens discutaillent un peu trop fort, un peu trop haut, un peu trop fièrement. Ils parlent de leur passé, de ce qu’ils sont, de ce qu’ils ont. Tout le monde semble familier et inconnu à la fois. On parle avec hargne de la vie, on commère sur un voisin inhabituel et on épilogue sur les mauvais coups du destin. Ces gens sont-ils heureux, parfois? Ces savent-ils que la vie est un don incroyable, que le voisin est une merveille qu'ils ne connaissent pas encore et que le destin est une douce fatalité qui offre aussi des hauts? Ils ont la liberté pourtant, c’est tout ce qui devrait importer.
Ils ont oublié comment porter attention aux petites choses de la vie.
Mon séjour en prison ne fut finalement pas la pire des initiations. J’ai au moins appris que la liberté était la plus belle des banalités. Dans le feu de l’action et de la soumission, mes pensées, évidemment, effleuraient le désespoir. La rétrospection m’offre une perspective totalement différente. Rien de pire que d’avoir goûté à la liberté. Rien de mieux non plus.
Et le train est bondé. De plus en plus bondé. Je suis de moins en moins à l’aise. Je me sens de plus en plus chuter et de moins en moins confiant. Il part. Il s’envole. Il traverse des mers stellaires. Personne ne les regarde. Personne ne se retourne pour contempler la beauté de l’infini. Personne ne dérive de sa conversation pour demeurer en silence et admirer. C’est beau, pourtant. C’est magnifique. Je m’imagine nager dans ces océans d’étoiles avec indépendance et liberté. Je m’imagine m’égarer, mais apprécier chaque seconde de ma perdition. Je m’imagine… Je suis ahuri par le panorama, mais je suis esseulé dans ma contemplation. Ce miracle naturel échappe à tous ces gens.
Ils ont oublié comment porter attention aux petites choses de la vie.
Je ne sais pas trop où tout cela me mènera. J’ai suivi les vieux souvenirs en empruntant ce train, sans trop savoir ce que je faisais. Je ne le sais pas encore présentement. J’espère que le hasard me guidera cette fois-ci vers des terres calmes et sereines, mais je n’espère pas trop : le hasard n’est jamais clément avec moi. Alors je me dis en silence que la vie s’acharne sur ceux qu’elle aime. Je me mens, mais c’est un si beau mensonge.
Je crois que je n’ai pas décroché l’œil du paysage céleste de tout le voyage. Je n’ai émergé de mon sommeil éveillé que lorsque le train est arrivé à destination. À cet instant-là, je me lève dans l’espoir de pouvoir me retrouver seul, de pouvoir regarder la quiétude, de pouvoir dire le vide, de pouvoir écouter l’infini. Toutefois, mes espoirs sont réduits à néant alors qu’on nous dirige vers de minuscules navettes qui nous transportent encore pendant quelques minutes. Je ne suis pas agoraphobe : je tolère en général les foules, mais uniquement celles qui sont silencieuses.
Je me perds dans mes pensées trop longtemps, mais juste assez longtemps pour en avoir oublié le dernier périple de la journée. Quand je reviens à la réalité, le véhicule se pose sur la terre ferme. Je n’attends même pas une seconde et je sors. On me demande de payer, mais je n’écoute pas. Je pars, je me faufile entre deux attroupements et je disparais, ni vu, ni connu. Surtout pas connu. L’anonymat n’est pas une mauvaise chose.
Je marche. Je déambule. Les décors qui se dessinent devant mes yeux me sont inconnus, mais la non-connaissance n’est pas une mauvaise chose. J’apprends à connaître les paysages, à admirer les moindres détails de ce nouveau macrocosme qui s’ouvre à moi : je ne regarde plus les arbres, mais chacune des parcelles d’écorce; je ne regarde plus les bâtiments, mais chacune des briques, chaque centimètre du mortier qui les unit; je ne regarde plus les gens, mais ce qui font d’eux des êtres uniques. D’ailleurs, la plupart d’entre eux sont assez excentriques : ils arborent des coiffes qui défient la gravité, des accoutrements colorés à souhait et même une horde de bijoux et de joyaux aux formes particulières. Ils ne remarquent même pas le boulet à ma cheville, ni même les chaînes qui me serrent les poignets. Ils ne me jugent pas, ne me dévisagent pas. Qui sont-ils pour accepter ce que je suis?
J’ai l’impression d’errer dans un jardin. Un jardin où les gens sont des fleurs qui s’épanouissent et où les maisons d’incroyables baobabs qui affrontent l’ardeur du soleil. C’est un radieux jardin dans lequel je m’enfonce.
Au loin, des gens sont attroupés et fredonnent en chœur des chants que je ne connais pas, mais que mon cœur reconnaît. Pourtant, alors que les foules bruyantes me rebutent habituellement, je me sens soudainement captivé. Je m’approche discrètement sur la pointe de pieds, tentant de regarder par-dessus la tête des quidams. Je vois, au centre d’eux, cinq personnes qui dansent et qui s’amusent. Ils ne sont pas synchronisés entre eux, mais leur chorégraphie respective donne l’impression d’une singulière unité. Ces gens ne sont pas silencieux, mais la mélodie qu’ils créent de leur bouche octroie l’effet d’une harmonie symphonique, faisant agréablement vibrer mon tympan.
Je veux voir de plus près. Ma curiosité le veut, en tout cas. Je tente de me frayer un chemin entre les gens, m’excusant un peu plus à chaque fois, ou jusqu’à ce j’atteigne la première rangée de l’attroupement. Aux premières loges, je peux maintenant admirer la grâce et la prestesse de ces danseurs. C’est si beau.
Dans mon dos, je sens tout à coup une pression qui m’oblige à m’avancer. Je résiste du mieux que je peux, mais mes jambes fléchissent rapidement et je me retrouve en plein cœur de l’agglomération. Une femme se joint à moi, place mes mains et se met à virevolter d’un côté et de l’autre. Je suis plaisamment manipulé par cette demoiselle qui guide mes pas, mes mains, mes hanches et mes tournoiements. Pendant l’espace d’un instant, j’ai l’impression d’être un ange aussi léger qu’une plume qui est sur le point de s’envoler, mais qui, au dernier moment, est retenu par la tendresse d’une dame. Cette dernière est d’ailleurs si souple et si agile qu’elle ne perd jamais pied dans mon boulet, se contenant de bondir par-dessus et de l’éviter d’un mouvement de jambe habile. Et je ne sais quelle force surnaturelle qui prend possession de mes bras, mais alors que la chanson tire à sa fin, la jeune femme finit dans le creux de mes coudes, avant de repartir en posant un baiser sur mes joues. Que vient-il de se passer?
Je reste stupéfait quelques instants, ne bougeant pas d’un seul centimètre. Alors que les gens m’acclament (à moins qu’ils n’acclament autre chose), je reviens à la réalité et je me détache du groupe. J’ai chaud. J’ai terriblement chaud. Mes joues sont enflammées, mon cœur est embrasé à la fois d’une fatigue physique et d’un effarement psychologique. Je parviens à tituber une minute ou deux avant de discerner une place libre dans ce qui semble être un café. Je m’écroule littéralement sur une chaise, celle-ci se brisant presque sous l’impact.
Et je respire un peu (beaucoup), avant de me rendre compte que je ne suis pas seul et qu’à l’autre bout de cette table, une autre jeune femme toute de bleu vêtue est assise et me regarde. La paume de ma main se dirige machinalement vers mon front et je me sens tout d’un coup diablement impoli. Je ne trouve rien d’autres à dire que ces ridicules paroles :
« Oh! désolé, mademoiselle. Je ne vous avais pas vue. J’étais trop concentrer à reprendre mon souffle. »
Je me lève, mais je me rassois. Après tout, pourquoi quitter?
« Où sommes-nous en fait? Je n’en ai aucune idée? »
C’est vrai… Je n’ai absolument aucune idée d’où je suis. Je n’ai jamais rencontré ces lieux dans les méandres de mon passé et je crois n’en avoir jamais entendu parler. Je regarde furtivement autour de moi à la recherche d’un repère géographique afin de me situer. Je n’ai pas tellement envie d’avoir l’air d’un ignorant face à cette dame qui, d’apparence, semble cultivée et instruite. Puis j’arrête brusquement. Je suis inculte. Je ne connais rien, pourquoi le cacher? Si la personne qui est assise devant moi est à l’image de la population des environs, elle ne me jugera pas. Je l’espère, en tout cas.
Je me calme donc et je prends le temps de terminer de haleter. Je prends aussi le temps, contre mon gré, d’épier mon interlocutrice d’infortune. Elle est décidément belle, mais elle ne m’apparait pas tellement excentrique. Elle ne porte pas de haut-de-forme démesurés ni de vêtements inusités, mais elle mord entre ses lèvres un étrange bâton qui fume.
« C’est banal, ici, ces danses en groupe? », que je demande, embarrassé par mon emportement visuel.
Je suis moi-même surpris d’entendre mes propres dires. Contre toute attente, j’ai apprécié cette valse. J’ai apprécié ce moment de proximité avec une autre personne. J’ai apprécié cet instant d’allégresse, de confiance, mais surtout de liberté.
Le train est bondé. Chaque personne est comme un mur qui m’emprisonne un peu plus, qui me fait suffoquer, qui m’empêche de bouger. Je suis assis entre deux personnes. Je ne suis pas à l’aise. Tout le monde me regarde. À moins que ce soit moi qui les regarde? J’ai l’impression de me mettre à nu devant tous, de ne plus me tenir aux aguets. Je suis sans défense, et les autres ne sont pas sans offense. Ils se bousculent, chancellent les uns par-dessus les autres, perdent le sens de la courtoisie. Les masses se déplacent sans cesse. Je ne sais plus si je suis dans un train ou au milieu d’un champ de bataille.
Le train est bondé. Les gens discutaillent un peu trop fort, un peu trop haut, un peu trop fièrement. Ils parlent de leur passé, de ce qu’ils sont, de ce qu’ils ont. Tout le monde semble familier et inconnu à la fois. On parle avec hargne de la vie, on commère sur un voisin inhabituel et on épilogue sur les mauvais coups du destin. Ces gens sont-ils heureux, parfois? Ces savent-ils que la vie est un don incroyable, que le voisin est une merveille qu'ils ne connaissent pas encore et que le destin est une douce fatalité qui offre aussi des hauts? Ils ont la liberté pourtant, c’est tout ce qui devrait importer.
Ils ont oublié comment porter attention aux petites choses de la vie.
Mon séjour en prison ne fut finalement pas la pire des initiations. J’ai au moins appris que la liberté était la plus belle des banalités. Dans le feu de l’action et de la soumission, mes pensées, évidemment, effleuraient le désespoir. La rétrospection m’offre une perspective totalement différente. Rien de pire que d’avoir goûté à la liberté. Rien de mieux non plus.
Et le train est bondé. De plus en plus bondé. Je suis de moins en moins à l’aise. Je me sens de plus en plus chuter et de moins en moins confiant. Il part. Il s’envole. Il traverse des mers stellaires. Personne ne les regarde. Personne ne se retourne pour contempler la beauté de l’infini. Personne ne dérive de sa conversation pour demeurer en silence et admirer. C’est beau, pourtant. C’est magnifique. Je m’imagine nager dans ces océans d’étoiles avec indépendance et liberté. Je m’imagine m’égarer, mais apprécier chaque seconde de ma perdition. Je m’imagine… Je suis ahuri par le panorama, mais je suis esseulé dans ma contemplation. Ce miracle naturel échappe à tous ces gens.
Ils ont oublié comment porter attention aux petites choses de la vie.
Je ne sais pas trop où tout cela me mènera. J’ai suivi les vieux souvenirs en empruntant ce train, sans trop savoir ce que je faisais. Je ne le sais pas encore présentement. J’espère que le hasard me guidera cette fois-ci vers des terres calmes et sereines, mais je n’espère pas trop : le hasard n’est jamais clément avec moi. Alors je me dis en silence que la vie s’acharne sur ceux qu’elle aime. Je me mens, mais c’est un si beau mensonge.
Je crois que je n’ai pas décroché l’œil du paysage céleste de tout le voyage. Je n’ai émergé de mon sommeil éveillé que lorsque le train est arrivé à destination. À cet instant-là, je me lève dans l’espoir de pouvoir me retrouver seul, de pouvoir regarder la quiétude, de pouvoir dire le vide, de pouvoir écouter l’infini. Toutefois, mes espoirs sont réduits à néant alors qu’on nous dirige vers de minuscules navettes qui nous transportent encore pendant quelques minutes. Je ne suis pas agoraphobe : je tolère en général les foules, mais uniquement celles qui sont silencieuses.
Je me perds dans mes pensées trop longtemps, mais juste assez longtemps pour en avoir oublié le dernier périple de la journée. Quand je reviens à la réalité, le véhicule se pose sur la terre ferme. Je n’attends même pas une seconde et je sors. On me demande de payer, mais je n’écoute pas. Je pars, je me faufile entre deux attroupements et je disparais, ni vu, ni connu. Surtout pas connu. L’anonymat n’est pas une mauvaise chose.
Je marche. Je déambule. Les décors qui se dessinent devant mes yeux me sont inconnus, mais la non-connaissance n’est pas une mauvaise chose. J’apprends à connaître les paysages, à admirer les moindres détails de ce nouveau macrocosme qui s’ouvre à moi : je ne regarde plus les arbres, mais chacune des parcelles d’écorce; je ne regarde plus les bâtiments, mais chacune des briques, chaque centimètre du mortier qui les unit; je ne regarde plus les gens, mais ce qui font d’eux des êtres uniques. D’ailleurs, la plupart d’entre eux sont assez excentriques : ils arborent des coiffes qui défient la gravité, des accoutrements colorés à souhait et même une horde de bijoux et de joyaux aux formes particulières. Ils ne remarquent même pas le boulet à ma cheville, ni même les chaînes qui me serrent les poignets. Ils ne me jugent pas, ne me dévisagent pas. Qui sont-ils pour accepter ce que je suis?
J’ai l’impression d’errer dans un jardin. Un jardin où les gens sont des fleurs qui s’épanouissent et où les maisons d’incroyables baobabs qui affrontent l’ardeur du soleil. C’est un radieux jardin dans lequel je m’enfonce.
Au loin, des gens sont attroupés et fredonnent en chœur des chants que je ne connais pas, mais que mon cœur reconnaît. Pourtant, alors que les foules bruyantes me rebutent habituellement, je me sens soudainement captivé. Je m’approche discrètement sur la pointe de pieds, tentant de regarder par-dessus la tête des quidams. Je vois, au centre d’eux, cinq personnes qui dansent et qui s’amusent. Ils ne sont pas synchronisés entre eux, mais leur chorégraphie respective donne l’impression d’une singulière unité. Ces gens ne sont pas silencieux, mais la mélodie qu’ils créent de leur bouche octroie l’effet d’une harmonie symphonique, faisant agréablement vibrer mon tympan.
Je veux voir de plus près. Ma curiosité le veut, en tout cas. Je tente de me frayer un chemin entre les gens, m’excusant un peu plus à chaque fois, ou jusqu’à ce j’atteigne la première rangée de l’attroupement. Aux premières loges, je peux maintenant admirer la grâce et la prestesse de ces danseurs. C’est si beau.
Dans mon dos, je sens tout à coup une pression qui m’oblige à m’avancer. Je résiste du mieux que je peux, mais mes jambes fléchissent rapidement et je me retrouve en plein cœur de l’agglomération. Une femme se joint à moi, place mes mains et se met à virevolter d’un côté et de l’autre. Je suis plaisamment manipulé par cette demoiselle qui guide mes pas, mes mains, mes hanches et mes tournoiements. Pendant l’espace d’un instant, j’ai l’impression d’être un ange aussi léger qu’une plume qui est sur le point de s’envoler, mais qui, au dernier moment, est retenu par la tendresse d’une dame. Cette dernière est d’ailleurs si souple et si agile qu’elle ne perd jamais pied dans mon boulet, se contenant de bondir par-dessus et de l’éviter d’un mouvement de jambe habile. Et je ne sais quelle force surnaturelle qui prend possession de mes bras, mais alors que la chanson tire à sa fin, la jeune femme finit dans le creux de mes coudes, avant de repartir en posant un baiser sur mes joues. Que vient-il de se passer?
Je reste stupéfait quelques instants, ne bougeant pas d’un seul centimètre. Alors que les gens m’acclament (à moins qu’ils n’acclament autre chose), je reviens à la réalité et je me détache du groupe. J’ai chaud. J’ai terriblement chaud. Mes joues sont enflammées, mon cœur est embrasé à la fois d’une fatigue physique et d’un effarement psychologique. Je parviens à tituber une minute ou deux avant de discerner une place libre dans ce qui semble être un café. Je m’écroule littéralement sur une chaise, celle-ci se brisant presque sous l’impact.
Et je respire un peu (beaucoup), avant de me rendre compte que je ne suis pas seul et qu’à l’autre bout de cette table, une autre jeune femme toute de bleu vêtue est assise et me regarde. La paume de ma main se dirige machinalement vers mon front et je me sens tout d’un coup diablement impoli. Je ne trouve rien d’autres à dire que ces ridicules paroles :
« Oh! désolé, mademoiselle. Je ne vous avais pas vue. J’étais trop concentrer à reprendre mon souffle. »
Je me lève, mais je me rassois. Après tout, pourquoi quitter?
« Où sommes-nous en fait? Je n’en ai aucune idée? »
C’est vrai… Je n’ai absolument aucune idée d’où je suis. Je n’ai jamais rencontré ces lieux dans les méandres de mon passé et je crois n’en avoir jamais entendu parler. Je regarde furtivement autour de moi à la recherche d’un repère géographique afin de me situer. Je n’ai pas tellement envie d’avoir l’air d’un ignorant face à cette dame qui, d’apparence, semble cultivée et instruite. Puis j’arrête brusquement. Je suis inculte. Je ne connais rien, pourquoi le cacher? Si la personne qui est assise devant moi est à l’image de la population des environs, elle ne me jugera pas. Je l’espère, en tout cas.
Je me calme donc et je prends le temps de terminer de haleter. Je prends aussi le temps, contre mon gré, d’épier mon interlocutrice d’infortune. Elle est décidément belle, mais elle ne m’apparait pas tellement excentrique. Elle ne porte pas de haut-de-forme démesurés ni de vêtements inusités, mais elle mord entre ses lèvres un étrange bâton qui fume.
« C’est banal, ici, ces danses en groupe? », que je demande, embarrassé par mon emportement visuel.
Je suis moi-même surpris d’entendre mes propres dires. Contre toute attente, j’ai apprécié cette valse. J’ai apprécié ce moment de proximité avec une autre personne. J’ai apprécié cet instant d’allégresse, de confiance, mais surtout de liberté.
Dernière édition par Skjöld le Jeu 10 Jan 2013 - 7:18, édité 1 fois