- Dès on se sent bien. Comme lorsque l'on croise une fille à notre gout et que par un heureux hasard, elle nous trouve à son gout. Dès on se sent mal. Un rien suffit, le simple fait de voir les yeux rougis d'un ami qui vient de pleurer. Et dès fois on ne sait pas ce qu'on a. Pour de nombreuse raisons et là on dit simplement... Je sais pas ce que j'ai. C'est quelque par réconfortant, on ne se sent pas très bien mais sans raison. On peut alors joyeusement se complaire dans son malheur et attendre que ca aille mieux. Dès fois c'est un bon moyen de se poser, de prendre du recul et repartir du bon pied. Mais Squall n'avait pas cette chance. Il n'avait pas le privilège de pouvoir dire "Je sais pas ce que j'ai", sachant éperdument le pourquoi du comment. Le guerrier de la lumière savait pourquoi cette nuit il n'avait pas trouvé le sommeil. Tout comme il savait la raison qui l'avait poussé à remettre une missive au Consulat à cette heure. Trois heures du matin. Et depuis que le soleil s'était couché, impossible de dormir. C'était à cause de cette fichue mission qui consistait à chasser un énorme Ronflex du hangar gummi. Le bâillement de la créature avait provoqué chez lui une énorme fatigue et s'ensuivit une sieste... Ridicule. Ça n'avait rien à voir, une gène pour trouver le repos tout au plus.
La seule chose qui lui interdisait la douce étreinte de Morphée, c'était lui. Sa mémoire le tourmentait, des bons souvenirs, comme cette fille à son gout qui par chance le trouvait aussi à son gout et l'histoire qui s'en suivit. Léon fermât les yeux un instant. Il ne lui avais jamais dit réellement... Jamais dis les bons mots... En cela il enviait les artistes du Consulat. Cette passion qu'ils défendent à tord et à travers... Ils savent l'exprimer. Lui non. Mais il y a aussi les mauvais souvenirs, comme les yeux d'un ami qui vient de pleurer. Là non plus, il n'avait pas les mots. Et franchement, ca ne le tente en rien de chercher la bonne manière de dire les choses. Ce n'est tout simplement pas l'un de ses atouts. Non... Squall est maladroit quand il faut parler. Mais que voulez-vous dire à quelqu'un qui a des raisons d'être triste de ne plus l'être ? Parce que ca nous fait de la peine ? Attends ca va pas le culpabiliser si je dis ça ? Léon trouve les mots dans la bataille, il est celui capable de mener n'importe quelle équipe à la victoire ! Arf... Il tournait définitivement en rond dans son esprit.
Puis une étrange sensation le surprit... Celle de ne pouvoir... De ne vouloir ré-ouvrir les yeux. Non il n'a jamais vraiment sut aider ses compagnons dans la tristesse, les réconforter et au fond, il n'a jamais véritablement réussis à prendre soin d'eux... Ça lui apparut soudain comme une évidence. Léon ne prends pas soin de ses camarades car il ne sait tout simplement pas le faire... Mais il les protège. Protège le maximum de personne. Oui, protéger... C'est bien là la motivation de son entrée à la lumière et rien d'autre. Le picotement ses yeux s'en allait petit à petit. Il faisait frais mais son gilet de cuir le protégeait bien. Squall s'endormit sur un banc du Jardin Radieux, à trois heures du matin en voulant apporter une missive. Comme si un Consul s'attarderait près de ce banc à cette heure-là.
Et si je dois mourir en me battant pour protéger ceux qui méritent de l'être... Alors je suis prêt pour les funérailles.