- Ses yeux fixèrent le corps d’une femme allongée dans la rue… Celle-ci était assez ronde et avait des cheveux courts, c’était une femme mûre qui devait être sincère de son vivant… Ce que ne témoignaient pas ses yeux qui étaient paralysés dans une dernière sensation de terreur. Des marques de mains étaient très clairement visibles autour de son cou et des traces de lutte jonchaient la ruelle. Autour d’elle, on pouvait distinguer des morceaux de peau, ou tout du moins ce qu’on avait identifié comme étant de la peau… Quoi qu’il en soit, plus personne n’était surpris mais tous étaient craintifs.
A côté de la femme, à quelques mètres, le schéma bien connu… Une chose morte couchée sur le ventre… C’était un homme ou tout du moins ce qu’il en restait, dans ce cas-ci, c’était particulièrement laid… Il avait vu les autres cas qui gardaient pour la plupart un corps relativement humain alors que celui-là était couvert d’excroissance ainsi que d’une peau verdâtre… Ses yeux rouges montraient à quel point il avait souffert, plus encore que la femme.
« Même scénario ? Il a tué son épouse et a succombé ?... »
« Même scénario, mêmes symptômes, tout est pareil. »
Genesis, en tant que maître des citées dorées, avait fort à faire en ces temps-ci… Les problèmes se cumulaient depuis la mort de Nanaki et d’une certaine façon, cela ne le surprenait même pas… Lorsqu’il vit de ses yeux que le fauve était décédé, il s’était aussitôt attendu à une période de grand malheur pour s’abattre sinistrement sur son territoire. Il y avait trois très grands problèmes qu’il ne pouvait éluder… En priorité, le problème des Huns qui s’étaient retirés pour laisser la terre des dragons se faire ravager par dieu sait quel maléfice. Ensuite venait les révoltes qui secouaient le Jardin Radieux… Le peuple commençait à se méfier du Consulat, l’avis populaire convergeait peu à peu vers une haine naissante, c’était presque aussi grave.
Le troisième problème était beaucoup moins important, à côté des deux premiers, c’était bénin… Mais ça l’intriguait au moins autant, il avait comme un étrange pressentiment.
Le troisième problème, c’était ça.
« C’est le cinquième. »
Le cinquième… Et avec ça, ils n’avaient qu’une donnée mais qui leur était très utile bien qu’elle soit vague, des différents proches des victimes, ils avaient pu déceler une information capitale : Les malade avaient commencé à se pourrir il y a plus d’un mois… Plus ou moins en même temps, tandis que leur mort à chacun s’était fait à des jours différents, parfois même des semaines.
« Ca exclut complètement l’hypothèse de la contagion, comme nous le pensions… »
Le tragédien leva enfin la tête pour regarder un médecin, consul certes mais seulement officiellement… A part ça, il travaillait indépendamment et quelques fois au service de Medusa. Genesis acquiesça… Oui il avait raison, leurs doutes se confirmaient à présent, comment des hommes si éloignés les uns des autres auraient pu se transmettre une maladie, alors que la femme de chacun d’eux n’était absolument pas atteinte ?...
« C’est rassurant. »
« Moi ça m’inquiète… Y compris les malades, on a en tout une vingtaine de victimes. »
« Pardonnez-moi mais… une contagion aurait pu faire des dégâts bien plus considérables. »
« Tout dépend de la victime, justement, c’est ça qui m’inquiète… Si cette maladie atteignait un consul, le nombre de morts serait considérable… Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est la personne derrière tout ça… »
Le schéma était assez simple… Mais avait été difficile à comprendre. En somme, un homme tombait malade sans savoir pourquoi, passait quelques jours sans en ressentir les conséquences… Et de jour en jour, il ressentait des effets terribles… Les organes et la peau se pourrissaient, il pouvait y avoir des excroissances, avec cela, le malade devenait maussade, complètement antipathique… Avant de tomber dans une folie meurtrière et de tuer ses proches avant de mourir dans sa souffrance.
Grâce aux quelques témoignages, à l’aide de l’équipe de Medusa ainsi que de l’enquête, on avait réuni ces informations là… Et prévenu la population d’un virus mortel, leur demandant de se rendre au Consulat s’ils étaient atteints. Ce n’était peut-être pas une valeur sûre mais quoi qu’il en soit, ça laissait croire à l’équipe qu’il n’y avait plus eu de contamination depuis un mois, en toute logique…
La personne qui répandait sa maladie était soit cachée, soit partie… Cela ne reposait que sur une intuition mais Genesis doutait qu’il soit encore dans ce monde-ci. Son pouvoir de détection le confortait véritablement dans cette idée, il n’avait pas en tout ce temps repéré dans ce monde un homme ayant la même énergie que ces cadavres, celle de ce poison…
Soit, le Tragédien pariait sur les autres mondes… mais rien à faire, il n’avait aucune autre information.
Il regarda les consuls qui étaient avec lui.
« Soit… Envoyez une lettre à la générale Cissneï et au général Angeal Hewley en leur disant de nous rapporter la moindre apparition de ces faits de contamination… Envoyez aussi des hommes dans chacun des mondes libres pour prévenir leur dirigeant ou tout du moins les quelques personnes influentes qui s’y terrent… »
« Et les mercenaires ? »
Il fronça les sourcils en y réfléchissant… Il ne voulait pas que la réputation du Consulat soit ternie par un accord avec des mercenaires et le faire anonymement aurait été ridicule, tout le monde allait comprendre si un contrat était mis sur la tête de quiconque aurait des informations sur l’infection ayant touché le Jardin Radieux.
« Envoyez simplement quelques consuls et une vingtaine de gardes… Qu’ils se fondent dans le paysage. »
Sur ces mots, il tourna le dos aux deux cadavres, les mains dans les poches… Il n’avait pas voulu prendre ses gants pour l’occasion, ça allait être une si brève mission. Il remonta la ruelle pour doucement regagner le quartier marchand par lequel il devait toujours passer, quand il faisait le trajet à pieds, pour rejoindre le sommet des arts. La tête légèrement baissée, ses cheveux rouges lui tombant sur les yeux, ceux-ci bien que perçants semblaient perdus dans une nuée de songes… Il avait un mauvais pressentiment pour cette affaire.
Ce même pressentiment qu’il avait eu lorsqu’il envoya malgré sa propre volonté sa Mizore, tuer ce porc de Kefka… Elle avait vaincu mais il était revenu. C’était un mauvais présage pour la sinistre corneille.
Enfin dans le centre-ville… Il ne s’y attarda même pas, laissant l’habitude guider ses pas.
Dernière édition par Genesis Rhapsodos le Dim 29 Jan 2012 - 5:10, édité 1 fois