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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    Ses yeux fixèrent le corps d’une femme allongée dans la rue… Celle-ci était assez ronde et avait des cheveux courts, c’était une femme mûre qui devait être sincère de son vivant… Ce que ne témoignaient pas ses yeux qui étaient paralysés dans une dernière sensation de terreur. Des marques de mains étaient très clairement visibles autour de son cou et des traces de lutte jonchaient la ruelle. Autour d’elle, on pouvait distinguer des morceaux de peau, ou tout du moins ce qu’on avait identifié comme étant de la peau… Quoi qu’il en soit, plus personne n’était surpris mais tous étaient craintifs.

    A côté de la femme, à quelques mètres, le schéma bien connu… Une chose morte couchée sur le ventre… C’était un homme ou tout du moins ce qu’il en restait, dans ce cas-ci, c’était particulièrement laid… Il avait vu les autres cas qui gardaient pour la plupart un corps relativement humain alors que celui-là était couvert d’excroissance ainsi que d’une peau verdâtre… Ses yeux rouges montraient à quel point il avait souffert, plus encore que la femme.


    « Même scénario ? Il a tué son épouse et a succombé ?... »

    « Même scénario, mêmes symptômes, tout est pareil. »

    Genesis, en tant que maître des citées dorées, avait fort à faire en ces temps-ci… Les problèmes se cumulaient depuis la mort de Nanaki et d’une certaine façon, cela ne le surprenait même pas… Lorsqu’il vit de ses yeux que le fauve était décédé, il s’était aussitôt attendu à une période de grand malheur pour s’abattre sinistrement sur son territoire. Il y avait trois très grands problèmes qu’il ne pouvait éluder… En priorité, le problème des Huns qui s’étaient retirés pour laisser la terre des dragons se faire ravager par dieu sait quel maléfice. Ensuite venait les révoltes qui secouaient le Jardin Radieux… Le peuple commençait à se méfier du Consulat, l’avis populaire convergeait peu à peu vers une haine naissante, c’était presque aussi grave.
    Le troisième problème était beaucoup moins important, à côté des deux premiers, c’était bénin… Mais ça l’intriguait au moins autant, il avait comme un étrange pressentiment.

    Le troisième problème, c’était ça.


    « C’est le cinquième. »

    Le cinquième… Et avec ça, ils n’avaient qu’une donnée mais qui leur était très utile bien qu’elle soit vague, des différents proches des victimes, ils avaient pu déceler une information capitale : Les malade avaient commencé à se pourrir il y a plus d’un mois… Plus ou moins en même temps, tandis que leur mort à chacun s’était fait à des jours différents, parfois même des semaines.

    « Ca exclut complètement l’hypothèse de la contagion, comme nous le pensions… »

    Le tragédien leva enfin la tête pour regarder un médecin, consul certes mais seulement officiellement… A part ça, il travaillait indépendamment et quelques fois au service de Medusa. Genesis acquiesça… Oui il avait raison, leurs doutes se confirmaient à présent, comment des hommes si éloignés les uns des autres auraient pu se transmettre une maladie, alors que la femme de chacun d’eux n’était absolument pas atteinte ?...

    « C’est rassurant. »

    « Moi ça m’inquiète… Y compris les malades, on a en tout une vingtaine de victimes. »

    « Pardonnez-moi mais… une contagion aurait pu faire des dégâts bien plus considérables. »

    « Tout dépend de la victime, justement, c’est ça qui m’inquiète… Si cette maladie atteignait un consul, le nombre de morts serait considérable… Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est la personne derrière tout ça… »

    Le schéma était assez simple… Mais avait été difficile à comprendre. En somme, un homme tombait malade sans savoir pourquoi, passait quelques jours sans en ressentir les conséquences… Et de jour en jour, il ressentait des effets terribles… Les organes et la peau se pourrissaient, il pouvait y avoir des excroissances, avec cela, le malade devenait maussade, complètement antipathique… Avant de tomber dans une folie meurtrière et de tuer ses proches avant de mourir dans sa souffrance.

    Grâce aux quelques témoignages, à l’aide de l’équipe de Medusa ainsi que de l’enquête, on avait réuni ces informations là… Et prévenu la population d’un virus mortel, leur demandant de se rendre au Consulat s’ils étaient atteints. Ce n’était peut-être pas une valeur sûre mais quoi qu’il en soit, ça laissait croire à l’équipe qu’il n’y avait plus eu de contamination depuis un mois, en toute logique…

    La personne qui répandait sa maladie était soit cachée, soit partie… Cela ne reposait que sur une intuition mais Genesis doutait qu’il soit encore dans ce monde-ci. Son pouvoir de détection le confortait véritablement dans cette idée, il n’avait pas en tout ce temps repéré dans ce monde un homme ayant la même énergie que ces cadavres, celle de ce poison…

    Soit, le Tragédien pariait sur les autres mondes… mais rien à faire, il n’avait aucune autre information.

    Il regarda les consuls qui étaient avec lui.


    « Soit… Envoyez une lettre à la générale Cissneï et au général Angeal Hewley en leur disant de nous rapporter la moindre apparition de ces faits de contamination… Envoyez aussi des hommes dans chacun des mondes libres pour prévenir leur dirigeant ou tout du moins les quelques personnes influentes qui s’y terrent… »

    « Et les mercenaires ? »

    Il fronça les sourcils en y réfléchissant… Il ne voulait pas que la réputation du Consulat soit ternie par un accord avec des mercenaires et le faire anonymement aurait été ridicule, tout le monde allait comprendre si un contrat était mis sur la tête de quiconque aurait des informations sur l’infection ayant touché le Jardin Radieux.

    « Envoyez simplement quelques consuls et une vingtaine de gardes… Qu’ils se fondent dans le paysage. »

    Sur ces mots, il tourna le dos aux deux cadavres, les mains dans les poches… Il n’avait pas voulu prendre ses gants pour l’occasion, ça allait être une si brève mission. Il remonta la ruelle pour doucement regagner le quartier marchand par lequel il devait toujours passer, quand il faisait le trajet à pieds, pour rejoindre le sommet des arts. La tête légèrement baissée, ses cheveux rouges lui tombant sur les yeux, ceux-ci bien que perçants semblaient perdus dans une nuée de songes… Il avait un mauvais pressentiment pour cette affaire.
    Ce même pressentiment qu’il avait eu lorsqu’il envoya malgré sa propre volonté sa Mizore, tuer ce porc de Kefka… Elle avait vaincu mais il était revenu. C’était un mauvais présage pour la sinistre corneille.

    Enfin dans le centre-ville… Il ne s’y attarda même pas, laissant l’habitude guider ses pas.



Dernière édition par Genesis Rhapsodos le Dim 29 Jan 2012 - 5:10, édité 1 fois
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    C'est étrange, je n'ai aucun souvenir de comment j'étais parvenue au Jardin Radieux. Tous mes tracas de ma vie faisait sans-doute que je ne sois pas assez concentrée. Entre Mukuro dont je n'ai toujours pas encaissé le décès, la Congrégation que je manipule tout en restant à la Lumière. C'était difficile, je ne savais pas toujours qu'elle voie choisir, j'ai décidé de m'en tenir à ce que j'avais commencé à faire à la cité du crépuscule, enrayer au maximum les ténèbres, le mal... Je ne sais pas si je suis forte, mais j'ai réussi à ne pas succomber, à ouvrir les yeux et défendre ce que je crois juste. Cissneï m'avait donné quartier libre quant au fait d'en savoir plus sur la congrégation, elle semblait me faire confiance et je lui en était reconnaissante.

    Alors oui, aujourd'hui, je ne me rappelle pas être partie du château pour arriver dans ce monde, j'allais en profiter pour glaner des informations. Je connaissais le visage des membres de ce groupe, je ne savais pas où ils étaient, mais si j'en croise un, je pourrais lui parler. Je me refusais à aller voir Raido aux cachots pour la simple raison qu'il espère que je le libère, je n'en avais pas la moindre intention. S'il venait à se libérer, je n'aurais qu'à lui dire que je ne pouvais pas l'aider car on me surveillait, il n'a pas besoin de connaître la vérité.

    J'avais entendu parler d'une épidémie dans cet endroit, je me demandais si moi aussi je pouvais être contaminée. Je me souviens m'être évanoui dans une des ruelles il y a un petit temps de ça. Je ne pouvais m'empêcher de penser que Black Tears puisse en être la cause, il avait parlé de poison qui est l'un des huit éléments de Yamata, sûrement celui qui lui a été assigné... Il faudra peut-être que j'en parle à Cissneï, mais je devais en être certaine avant ça. C'était tout d même idiot, j'étais un membre de ce groupuscule et je n'avais pas pour autant plus d'informations que le commun des mortels. Même leurs noms, il est possible qu'il ne soit pas vrais, j'aurais moi-même dû ne pas révéler le mien, c'est trop tard...

    Je me prenais trop la tête, j'étais parfois inconsciente, j'agissais étrangement et je faisais de nombreux cauchemars, était-ce le pouvoir du serpent à huit têtes ? Un grand frisson traversa la totalité de mon corps à cette idée, c'était effrayant. Quoiqu'il en soit, j'étais décidée à me remettre sur les rails bien que je ne sache pas comment faire réellement. J'ai commencé par marcher dans les ruelles, voir si quelque chose attirait mon attention mais absolument rien, c'était frustrant d'être si incapable alors que j'étais l'un des généraux de la Lumière, on me faisait confiance et je ne voulais pas tourner comme cet incapable de Raido. Lui qui avait reçu un enseignement de Maître Yen Sid en personne pour finalement nous abandonner. C'est plus ou moins depuis ce jour que le sorcier était bien moins présent, restant la plupart du temps dans sa tour.

    C'est en marchant sur la place marchande que quelque chose m'a surpris, une personne que j'avais déjà vu quelque part. Je l'ai suivie, cherchant où j'aurais pu l'avoir rencontrée auparavant, mais rien ne me venait. Je continuais de le suivre, n'essayant même pas d'être discrète et c'est quand j'ai aperçu son visage que la mémoire m'est revenue. La pierre que j'avais découvert à Agrabah, Cissneï n'y avait vu que des personnes qu'elle connaissait, moi de même, mais il y avait aussi cet homme. Son nom m'est parvenu comme une évidence alors que je ne le connaissais pas.

    « Genesis ? »

    L'homme se retourna, mais malheureusement, Konan était absente. Au moment où elle a prononcé ce nom, elle était devenue comme vidée, endormie et agissait comme une marionnette que l'on manipulait. Sa démarche n'était plus la même, elle était désordonnée, mais un large visage s'affichait sur son visage. Elle s'avança joyeusement mais ce n'était pas vraiment elle non plus. Genesis ne semblait pas comprendre qui était cette personne qui s'approchait et qui semblait le connaître.

    « Mais voyons Genesis, tu ne te rappelles pas de ton comédien préféré ? »

    Le tragédien eu un mouvement de tête en arrière, il ne saisissait pas les paroles de cette femme qui avait maintenant une voix plus grave, celle d'un homme qui lui rappelait quelque chose. C'est là que « Konan » créa une carte avec une de ses feuilles de papier puis la lança en direction du dirigeant des consuls. Le dessin qui apparaissait dessus était une carte plus forte que l'as, il releva les yeux vers la jeune femme pour voir des feuilles de papier tomber de son visage en laissant apparaître un nouveau. Des cheveux verts, le teint très pâle dû à un maquillage grossier et ce large sourire... Un sourire que personne ne peut oublier... Il était de retour...
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    « Genesis ? »

    Une voix claire, franche, une voix de femme… qui ne lui était pas familière. Il fronça les sourcils et les mains toujours dans les poches, il se retourna lentement, baissant ses yeux ennuyés sur cette femme qui le suivait dans cette rue montante.
    Il aperçut d’abord un sourire… si large qu’il semblait ne pas pouvoir en exister sur d’autres visages… Un sourire carnassier, profondément diabolique… un sourire qui n’avait pas la moindre conscience. Il eut un recul devant ce sourire et seulement après, détailla sa démarche d’un regard… Cette démarche qui étrangement, lui était macabrement familière. Complètement décalée, maladroite.
    Il sortit ses mains de ses poches, fit un pas en arrière… sa main gauche s’éleva légèrement, par réflexe, sans déjà viser cette femme…
    Il n’eut même pas l’idée de la regarder en tant que femme et il remarqua à peine qu’elle avait curieusement des cheveux bleus…

    Ses yeux écarquillés, farouches… fixés sur les lèvres de la femme, qui se déformaient dans une question sinistre.


    « Mais voyons Genesis, tu ne te rappelles pas de ton comédien préféré ? »

    Un frisson l’envahit ainsi qu’une grande vague d’incompréhension… Jusqu’au bout de ses doigts, il se sentit faible, un picotement violent le fit reculer encore… mais il ne comprenait rien. Sa voix était celle d’un homme… une voix qui crissait, profondément désagréable. Cette voix, il ne l’avait pas oublié et pourtant, l’entendre à nouveau le faisait autant frémir qu’avant… mais avant ? Il ne connaissait pas cette femme, il ne savait même pas son nom !

    Une carte fut lancée à ses pieds… Lourdement, il laissa celle-ci tomber avant de distinguer un joker, souriant et lançant des cartes d’une main à l’autre… habillé comme le bouffon d’un roi, élancé… Tout prit son sens.

    En un éclair, ses yeux étaient déjà rivés sur un homme… ou plutôt ce qu’était en train de devenir la femme de tout à l’heure… Un faciès épouvantablement effrayant, celui d’un homme décédé il y a plus d’un an, celui du Joker.

    La main gauche de Genesis s’éleva pour de bon, il ferma les yeux une petite seconde et quand il les ouvrit, était prêt à le tuer. C’était comme une réponse au sourire… Comme s’il savait que ce rictus annonçait sa très prochaine mort.


    « Toi ?! »

    Sa voix était agressive, chargée de surprise… Il comprenait encore moins qu’en présence de la jeune femme et pourtant, tout était devant lui. C’était le Joker, il le savait, il le sentait… En plus de ce sourire qui n’appartenait qu’aux plus cruels comédiens, il y avait ce qui était en lui, son énergie… Le Tragédien la sentit comme s’il s’était concentré, cette puissance malsaine, cette odeur qui coulait en lui, cette essence unique. C’était inimitable.
    En ayant l’impression que ce grotesque clown allait s’approcher, il fit un mouvement de menace avec son bras comme on l’aurait fait avec un fusil.


    « N’approche pas ! »

    Genesis lui-même se surprit quand même à reculer… Et dans la seconde qui suivit, il sentit sa jambe trembler légèrement. Il durcit alors son regard… Ce n’était pas vraiment de la peur, c’était un fluide qui ne coulait qu’en la présence du diable. Cette impression de ne jamais savoir ce qu’il va se passer, de comment vont se dérouler les choses… Et avec le Joker, c’était constamment cette même inconscience. Tout était équiprobable à rien.

    Il ne bougea pas, les deux restèrent même figés… Cela était trop compliqué, dès que ça concernait cet homme, rien ne pouvait être simple et concis. Pour Genesis, la peur n’existait que dans les moments où il ne savait pas quoi faire.
    Il avait été profondément lié à Joker, d’un lien qu’il haïssait… un vrai problème dans ce rôle de tragédien. Et quand il avait appris sa mort… C’était comme être débarrassé d’un véritable poids. Et ce lien, il ne l’avait plus vécu aussi intensément avec les comédiens qui suivaient, bien qu’au moins aussi spéciaux. Jaky avait été un véritable problème pour le Consulat, un autre fou… tandis que Natalia laissait le monde contempler son excentricité. Mais ni l’un ni l’autre ne lui avaient été radicalement opposés, pas à ce point là…


    « Comment est-ce possible… Nous croyions que tu étais mort… La muse t’a abandonné ! »

    C’est en finissant cette phrase qu’il se rappela… tout simplement que le Joker fut son allié et non son ennemi… Il n’avait jamais été question de le tuer, à un moment ou à un autre. Bien qu’apportant une masse informe de problèmes, il fut consul bien plus que Jaky.
    Il baissa sa main gauche, peu certain mais décidé à se calmer…

    C’était un être profondément insensé… Il emmenait avec lui tant de questions… Qui était cette femme ? Etait-il vraiment mort ? Comment avait-il fait ? Pourquoi était-il décédé, ce que personne n’avait vraiment su.

    Le Tragédien pensa un instant à Natalia, en voyant cet homme… Et si après tout, il était réellement venu pour se tuer ou se venger d’on ne sait quoi. Et si cet homme s’en allait, marchant sur le corps de Genesis, assassiner Natalia qui n’avait quasiment pas entendu parler de lui. Elle l’avait remplacé et bien qu’elle posait quelques soucis, elle était très précieuse au Consulat et donc à Genesis…

    Mais pour l’heure… Il attendait… Des réponses de Joker et peut-être d’autres réponses à ce à quoi ses pensées s’étaient perdues. Ce lien, après tout, n’existait probablement plus. Ce Joker-là était complètement différent du premier, la Muse l’avait abandonné… Et c’est comme n’importe qui que le Tragédien devait le juger.

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    « Toi ?! » Cette révélation devait être un choc pour cet homme qui pensait que le passé restait le passé. Seulement, les choses ne restent que très rarement figées. Dans un rire de moquerie à faire froid dans le dos, Joker lui répondit sans savoir garder son sérieux. « Quoi ? Tu t'attendais à voir une femme prête à te sauter au cou ? » Passer d'une charmante Konan à un clown trop maquillé n'était certainement pas ce à quoi il s'était apprêté à voir lorsqu'on l'a interpellé. « Comment est-ce possible… Nous croyions que tu étais mort… La muse t’a abandonné ! »

    Il n'avait pas tort, Joker était bel et bien mort et sa muse l'avait lâchement abandonné. En réalité, cela l'importait que peu, il n'avait pas besoin de Thalie pour réussir ce qu'il avait comme projet. Sa seule envie, dans l'immédiat était de se jouer de Genesis, l'homme qui lui est diamétralement opposé, mais qui quelque part s'en approche. Il pouvait aisément s'en prendre à lui sans aucune répercussion, le tragédien n'était pas du genre à s'en prendre aux innocent. Si le comédien ne l'était pas, Konan, elle, l'était assurément. Oh bien sûr, elle faisait partie de ce groupe douteux qu'est la congrégation, elle pensait oeuvrer pour eux tout au début... Il se trouve en réalité, qu'elle les espionne, qu'elle fait tout pour leur mettre des bâtons dans les roues afin de suivre la voie qu'elle s'est appropriée dans son jeune age.

    « Genesis, la mort n'est pas une chose concrète en ce monde, tant que le rideau ne sera pas tombé, je serais toujours présent. » Il était vrai que la mort était une notion abstraite, les sans-coeur et similis en étaient la preuve. Bien que ce clown aux idées dérangées ne soit pas comme eux, il était présent, là face au Boss du Consulat, grâce à l'esprit torturé d'une femme. Rien n'est trop lâche pour lui afin d'accomplir ses noirs desseins. Il s'en réjouissait d'avance à tout ce qu'il avait imaginé. Il allait pouvoir offrir une criminalité de premier ordre aux cités dorées, il allait pouvoir montrer à Genesis qu'il est loin d'être aussi bon qu'il pense l'être.

    « On va jouer à un jeu mon grand corbeau, je vais te montrer qui tu es et toi tu ne feras rien pour m'en empêcher ! » Joker avait tout prévu, du début à la fin et si Genesis était un pion, Konan en était un autre, mais il avait bien d'autres cartes dans ses manches. Il pouvait avoir l'air d'agir inconsciemment mes ses plans était toujours millimétré, calculé au dixième de seconde. Si l'ange messager ne se souvenait pas de son arrivée ici, c'est parce qu'il était déjà aux commandes. Il avait truffé tout le quartier d'explosifs. Il sortit de l'une de ses poches un détonateur très volumineux, que Genesis puisse bien le remarquer.

    « Tu sais ce que c'est n'est-ce pas ? Alors c'est moi qui te conseille de ne pas t'approcher. Ah au fait, comment va ce vieux Frollo? » Passer d'un sujet à l'autre n'était pas inconscient non plus, il n'y avait que peu d'autres bonnes solutions pour dérouter quelqu'un que de paraître instable. Joker l'était en réalité, il y avait toujours une part d'imprévu. Bien qu'il est mis en place quelques tours pour se protéger, il ne pouvait être certain que Genesis ne s'en prenne à lui.

    Comme pour des retrouvailles attendrissantes, le clown parlait de tout et de rien, mais surtout du passé. « Les autres vont bien aussi ? Il reste qui ? Tu as mis combien de temps à remplacer le bouffon que tu aimes tant ? » Il voulait savoir deux ou trois choses sur les consuls restant et savoir si Thalie avait choisi un autre comédien. L'idée de torturer psychologiquement celui qui a pris sa place pour montrer au tragédien que les hommes ne sont pas très différents lui avait effleuré l'esprit.
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    « On va jouer à un jeu mon grand corbeau, je vais te montrer qui tu es et toi tu ne feras rien pour m'en empêcher ! »

    A ces mots, le tragédien comprit qu’il serait bel et bien la victime de la folie de ce nouveau Joker… Et d’une part, bien qu’il soit intimidé par la résurrection de ce fou furieux… Il n’avait pas peur, il ressentait juste un grand malaise en lui, un malaise qu’il reconnaissait sans mal dans la présence de Jack Napier… Oui c’était la comédie face à la tragédie mais plus simplement, un grand malade contre lui. Même Jaky ne lui déplut pas autant, certes il était peut-être aussi fou que l’autre mais il avait et gardait une trace d’humanité dans son être… Il suffisait de déceler le désespoir dans cette joie malsaine et l’on identifiait Jaky comme très instable. En Joker, il n’y avait aucun fond de grands troubles, on ne percevait en lui qu’une joie intense d’être lui… même si oui, il était fou et que bien sûr, cela était pour une raison particulière tel un évènement déclencheur.

    Et c’est sur cette pensée d’un déclic possible dans le passé du Joker qu’apparut dans sa main un autre déclencheur… une énorme manette, un détonateur reconnaissable en un regard… Il était énorme, orné d’un énorme bouton rouge dont la façon de se dresser semblait dire « Faîtes-vous plaisir et appuyez si vous en avez si envie ! »… Une sorte de Joker dans un objet, si bien qu’il paraissait presque faux, une caricature sortant d’un cartoon. Genesis ne put retenir son faciès de changer en un battement de cil… Ses sourcils se froncèrent, son expression se raidit et même ses yeux semblèrent s’exclamer d’un rugissement. La prophétie du Joker commençait comme à son souhait « … et toi tu ne feras rien ». Que pouvait-il faire ? La suite des paroles du Joker semblaient presque inutiles… Comme s’il avait vraiment fallu qu’on prévienne Genesis de la situation alors qu’il l’avait comprise en un frisson.


    « Tu sais ce que c'est n'est-ce pas ? Alors c'est moi qui te conseille de ne pas t'approcher. Ah au fait, comment va ce vieux Frollo? »

    Frollo qui jadis était peut-être le seul à pouvoir canaliser le Joker… Ou alors était-ce faux, toutes ces fois où le magistrat envoyait l’ancien Comédien en mission, sans soupçonner le moindre échec ou un simple écart. Lui s’était très bien accommodé de la nature du bouffon, semblait-il… Il s’en servait même.
    Que faire… Il n’y avait pas de peur mais une haute dose de stress se répandait par ses veines dans son corps. L’adrénaline lui commandait de lancer un sort d’aimant au détonateur, de s’en emparer aussitôt avant de tuer le Joker d’un unique sort de flammes. Cela pouvait marcher et plus il y pensait, plus Genesis pouvait croire en son idée mais bien qu’il s’imagine tous les scénarios possibles… Il savait que l’esprit détourné du Comédien trouverait bien une chose tout à fait incongrue pour rendre la tentative de Genesis parfaitement ridicule. Le plus fort des deux était très nettement le Tragédien mais sous-estimer le Joker, ne serait-ce qu’un peu, c’est mettre le pied dans un collet… Et tandis que le piège se refermera sur votre cheville, vous serez suspendu dans les airs par la botte, tête en bas… parfaitement ridicule et à la merci des couteaux du Joker.


    « Frollo… est mourant, il ne lui reste plus beaucoup de temps à vivre… »

    Et pourtant Frollo se portait mieux que cela… Certes il était mourant mais la maladie n’allait pas l’emporter, non… Mais d’une certaine façon, le Tragédien protégeait l’ancien porte-parole du Consulat de la lame assassine du Joker. Non, ce dernier n’aurait que faire d’accélérer la mort d’un homme au seuil de l’Enfer. Le Joker était un homme de spectacle qui, bien que ce fut douloureux à accepter, avait eu une place méritée au Consulat…

    Genesis regarda la place, discrètement… Il pouvait ressentir la présence d’une centaine de personnes aux alentours, probablement dans le rayon de l’explosion. Une pensée égoïste transperça l’esprit du Tragédien dont l’attention retomba sur la révolte qui se préparait tacitement sous les toits du Jardin Radieux… Sur cette place, il n’y avait pas de mécontents mais que des gens assez riches pour fréquenter assidument la place la plus chic de ce monde.
    Si une bombe explosait… lui ne mourrait pas, le Joker probablement périrait dans sa folie et cette centaine de « parrains » du Consulat s’éteindrait dans les flammes, engendrant par la même occasion la colère de la richesse contre les dirigeants, contre le Consulat.

    Sans qu’il n’en sût rien, Le Joker plaçait Genesis en porte à faux.


    « Les autres… ? »

    Quelle bêtise voulut qu’il se retrouve sur l’instant incapable d’inventer une réponse… Que pouvait-il dire ? Il ne savait même plus si certains membres étaient arrivés avant ou après la mort du Joker… Mizore, par exemple… S’il en parlait, soit il se ferait une joie d’apprendre le nom d’une de ses futures victimes, soit il ricanerait de savoir qu’une si belle proie s’offrait à lui. Alors ne rien dire, oui mais jamais Genesis ne ferait croire à ce dingue qu’il ne restait plus que Frollo et lui au Consulat.

    « Morts… Pour la plupart, ils sont morts pour la même raison que toi : Leur Muse les a abandonnés. Certains ont tenté de passer l’épreuve, vois-tu… Baralai, Axio, Clopin aussi. Mais… Medusa est bien vivante et nous avons gagné un peintre intéressant, Ukiyo… Il y a aussi Garami, la nouvelle fille d’Uranie et une ancienne gérante de cabaret.»

    Il n’était pas du tout question de préférence… Mais dans chacun des quatre noms cités, il avait une confiance… Il savait qu’il y avait un mental résistant, déterminé… Qui ne pourrait être torturé par sa folie contagieuse. Medusa était au moins aussi terrifiante et ses flèches le terrasseraient avant qu’il n’ait pu bouger… Ukiyo, bien qu’assez faible était d’une résistance psychique assez remarquable, il ne doutait aucunement de sa capacité à survivre à la plus grande cruauté psychologique. Garami était une dure à cuire, sans aucun doute… Et Elise, et bien… Aucune chance pour que quoique ce soit la fasse frémir.

    « Thalie… »

    Sa voix s’étrangla malgré lui… Pauvre crétin. A la pensée de Natalia, de cette jeune recrue innocente, malicieuse et pleine de vie face à la folie du Joker. C’était une pensée macabre. Il espérait ne pas s’être trahi en étant coupé par sa surprise.

    « Elle a bien choisi Jaky… Un bouffon de ton acabit mais il a été déchiqueté… Depuis nous n’avons plus de hérauts pour la Comédie… Tu pourrais bien reprendre ta place si Thalie avait encore un tant soit peu d’intérêt pour toi. »

    Le sarcasme se lisait dans ces dernières paroles. Il espérait renforcer ainsi sa crédibilité… La peur reprenait le dessus, comme c’était absurde… Aussi saugrenu que cela puisse être, l’idée que de sa faute, une consule puisse périr, cela le terrifiait.
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