• Un grincement métallique d'une porte qui s'ouvre. Le peintre était enfin libre de sortir, après l'erreur d'un garde l'ayant mis en cage. Quelque part, cet incident lui avait donné un alibi, ce n'était pas plus mal et il avait eu le temps de penser à la suite. Ce qui allait se passer allait être bien moins sordide, plus subtil dirons-nous. Il se dépêcha de sortir du sommet de l'art pour revoir le soleil. À chaque fois qu'il regardait cet astre, il savait qu'il n'était pas seul et qu'il fallait continuer sur ce même chemin. Après tout, Amaterasu l'avait délivré lors de son jeune âge, il était logique qu'il lui rende la pareille.

    Suite à cette pause en pleine air, Ukiyo retourna à l'intérieur pour chercher quelque chose s'approchant d'une carte. Il avait entendu parler il y a bien longtemps d'un ordinateur. Il est fort plausible que ce soit celui-ci qui sevrait autrefois à défendre la ville, lorsque le comité de restauration était encore là. Ce qu'il savait surtout, c'est qu'avant ça, il appartenait à un scientifique, rien de plus. Le but n'était pas de remettre en route le système de protection ci cet automate se trouvait être celui qu'il pensait. Non, c'était pour tout autre chose qui prendrait effet un peu plus tard.

    Le soucis, bien qu'il soit Consul était de s'y rendre. Il ne pouvait se montrer comme ça et manigancer, on remontrait trop facilement jusqu'à lui. Pourtant, dire qui il était lui ouvrirait le chemin bien plus aisément. Comment pouvait-il bien jouer ce coup ? Il n'en savait encore rien, mais il avait le chemin d'accès dessiné sus ses yeux. C'était étrange que l'on trouve si facilement des dossiers de cet ordre alors qu'on veut justement éviter qu'il y ait des vas-et-viens. Sans doute Genesis avait-il une grande confiance en ses frères consuls. Ce qui ne l'empêchait pas d'y mettre des gardes. Il devait certainement y avoir des caméra ou d'autres système. Par ce que si les gardes surveillent l'entrée, qui pouvait bien les surveiller eux ?

    Ukiyo avait déjà une idée pour savoir le nombre de garde et s'il y avait des dispositifs anti-intrusion. Une idée qui lui permettrait de ne pas se faire prendre bien que cela ne risque de pas passer inaperçu. Il s'en alla donc, pas pour trouver l'ordinateur mes des personnes lui ayant déjà été utiles. Tant qu'il pouvait s'en servir, il ne voyait aucun inconvénient à le faire.

    Il n'eut aucun mal à retrouver un des enfants et encore moins à le convaincre de venir avec lui jusqu'à une petite maison abandonnée. La même que les fois précédente à vrai dire. À l'étage, les deux personne étaient assises en position du lotus, l'une face à l'autre. L'enfant ne savait pas du tout pourquoi il devait faire ça et il n'y avait aucune nécessité à ce qu'il le sache. Ils sont restés comme ça bien dix minutes sans bouger, leur respiration ralentissait de plus en plus. Il est possible de dire qu'ils étaient dans une phase de pseudo-sommeil bien que le peintre soit entièrement concentré.

    Puis, quelques secondes plus tard, l'enfant a ouvert les yeux pour ensuite se relevé. Il s'en alla sans un mot, sans se retourner laissant le peintre ainsi. Ce garçon, bien qu'aucun ordre ne lui soit donné et que la présence d'un ordinateur ne lui a jamais été révélé se dirigea vers celui-ci. Il semblait bien connaître le chemin et très vite en face de lui se trouvait une poterne. Une certaine inquiétude était visible sur son visage, il se retourna, regardant le soleil avant de rentrer.

    L'air était très frais dans ce couloir inhospitalier. Première constatation, une caméra directement braquée sur lui, il était sûrement observé à travers un écran en ce moment même. Le temps était donc déjà content, il ne mit pas longtemps à se mettre en marche. En route, il a pu remarquer que plusieurs caméras se trouvaient là et à peine une demi-minute plus tard, un garde. Il faisait sa ronde dans les couloir, il n'avait encore rien vu pour le moment. C'était peut-être de la chance qu'on ne l'ait pas remarqué grâce aux vidéos. C'était dit trop vite, le gamin avait réussi à entendre quelque chose. Le garde devait recevoir des ordres à travers une oreillette, impossible de dire lesquels exactement mais la réaction était compréhensible.

    « Tout de suite, je préviens les autres, cet enfant ne restera pas longtemps. Terminé. »

    L'intrusion du gosse était manifeste seulement il devait encore rester pour en savoir plus. Le garde le trouva très vite aussi, il s'est mis à courir pour ne pas se faire attraper. Sa petite taille lui permettait de ne pas se faire attraper. Il ne courrait pas vite certes, mais il se débrouillait assez bien. En suivant un itinéraire bien précis, il se trouva très vite près de l'ordinateur où se trouvaient de gardes déjà. Peu après, cinq autres ont fais irruption par là où était arrivé le garnement. Il semblerait qu'ils soient sept hommes en tout à défendre les lieux, c'était acceptable. Dur à déjouer si on compte les caméra mais faisable. Les gardes s'approchaient pour l'attraper mais à ce moment précis, l'enfant prit un couteau et se trancha la jugulaire.

    À cet instant, Ukiyo ouvrit les yeux, il était toujours assis dans la maison. Il eut un léger frisson lui parcourant le dos et il se massa le coup, notamment à l'endroit de la veine. Si l'enfant avait un couteau, c'est parce que le peintre avait envisagé cette sortie de scène. Il était évident qu'il n'aurait rien su de ce qu'il venait de faire mais il aurait très bien pu parler des actes commis précédemment. Savoir effacer ses traces étaient certainement le mieux à faire pour garder une sécurité confortable. Le meurtre de l'enfant allait certainement créer du grabuge, c'est là qu'il fallait en profiter. Dans un situation comme celle-ci, on peut dire s'appeler José que ça passe comme une lettre à la poste. De plus, même en gardant cette apparence, si un garde fait le rapprochement, on aura vite fait de mettre cela sur le compte de la panique. Jouer sur un coup de bluff était risqué mais parfois, c'est la seule carte qu'il reste.

    Très vite il se retrouva à la poterne, avant de rentrer, il se prépara à détruire la caméra, du moins de la désactiver de l'intérieur qu'elle ne puisse rien filmer et ensuite les rallumer. Une fois fait, il poussa la porte pour entrer et il y avait un garde à cinq mètres de lui. De suite, il pointa son hallebarde en direction du peintre. Il en tremblait presque, pas par peur mais sûrement l'image de l'enfant. Ukiyo s'attendait à ça, il avait donné un certain coup dans le moral de ces hommes bien qu'ils soient entrainés. Que voulez-vous, un jeune être qui meurt est toujours triste, même si l'on connait là guerre.

    « Halte ! »

    « Je suis le Consul Boromir, on m'a envoyé suite à l'incident avec l'enfant. Il semblerait également qu'un problème avec les caméras se soit présenté. Je suis chargé de corriger ça, pendant ce temps vous devez partir, emmenez l'enfant si jamais il peut être soigné et allez faire un rapport à vos supérieurs. »

    « Bien reçu ! Vous autres, suivez-moi ! »

    C'est alors que tout ce beau monde s'en alla prenant avec lui la dépouille du garçonnet. C'est dans les instants de chaos qu'il était le plus facile de manipuler les gens, les Songes ne le savaient que trop bien. Ukiyo prit alors le chemin en direction de l'ordinateur, coupant psychiquement chaque caméra avant qu'elles ne puissent le filmer. Une fois devant l'appareil, il pu constater qu'il était toujours en marche. Peut-être que des gardes sont là car c'est dangereux voire impossible de stopper cette machine. Il commença à pianoter sur le clavier pour trouver un moyen d'entrer en communication avec un programme. Il y avait forcément une interface pour envoyer des commandes, il fallait la trouver. Mais ce qu'il entendit après avoir appuyer sur plusieurs touches était un son peu réconfortant. Le genre de bruit qui dit qu'il ne fallait pas appuyer là. Cependant, rien ne se produisit. C'était tant mieux et c'est là qu'il trouva le panneau de commande.

    « Que faites-vous là !? »

    Mince, un garde était là et visiblement il n'avait pas l'air de bonne humeur. Il devait même se douter que le peintre n'était pas là pour surveiller l'ordinateur. Pour régler ça au plus vite, le garde lança un sort de feu plutôt impressionnant au risque de causer des dommages à la pièce. Ukiyo, rien qu'en tendant la main stoppa cette boule de feu qui se mit ensuite à tournoya autour de lui. Le peintre renvoya alors cette magie contre son utilisateur. Avant même qu'il n'y ait un impact, il se mit à courir vers le garde sortant son pinceau. Il avait pour intention de s'attaquer au cou, une partie du corps toujours fragile. Seulement l'homme avait assez bien encaissé a boule de flamme et avait vu 'assaut qui était préparé. À son tour il dégaina sa lame qui était bien plus imposante pour donner un coup violent au peintre.

    Ce dernier se retrouva projeté au mur, on avait même pu entendre un craquement d'os suivi d'un hurlement rauque. Il tomba à genoux, voyant alors le garde se diriger vers lui, lentement, mais d'un pas assuré. Après s'être mis à deux mètres environ du peintre, il pointa sa lame avant de tenter de l'enfoncer au niveau de l'épaule. Ukiyo parvint à éviter cette attaque mais pas le coup de pied qui suivit. C'était un coup puissant qui en plus de ça avait été donné avec une bottine en fer. Il tomba alors sur le dos, la douleur était assez forte mais elle aurait été pire sans l'intervention récente d'Amaterasu.

    Le peintre a eu le réflexe avec son pinceau de peindre un éclair au dessus du garde, c'était sa façon de matérialiser la magie. À peine eut-il fini que la foudre s'abattit sur l'homme. C'était loin d'être le sort le plus puissant qui existe mais le métal était conducteur et il se trouvait justement qu'il en était couvert. C'était à son tour de tomber à genoux mais il se releva assez vite. Visiblement, la protection de cet ordinateur était réellement une préoccupation. Le soucis était qu'Ukiyo avait été vu. Autant plus tôt, il aurait très bien pu attendre le retour des autres mais là, s'il tuait son ennemi, il était certain que ça se passerait mal. Pourtant, c'était la seule solution viable à cette situation. C'était le fin, d'un simple geste de la main maitrisé, la tête du garde pivota et les os craquèrent. Peut-être que cela paraissait simple, mais il fallait dire que rien qu'avec sa pensé, Ukiyo pouvait soulever tout et n'importe quoi avec une précision incomparable.

    Il s'occuperait des détails plus tard, pour le moment il devait finir ce pour quoi il était venu. Le peintre se trouvait donc sur le panneau de commande et très vite il y eu une manifestation. On lui demandait l'action à effectuer. Ce qu'il entra était un code en binaire et il eut une réponse immédiate, tout ce stratagème pour arriver jusqu'à cela. Maintenant il pouvait se pencher sur le problème du garde. Il remarqua un petit passage sur le côté qui donnait accès à un genre de balcon. En dessous, à une dizaine de mètres se trouvait un hangar qui visiblement n'était pas fréquenté depuis longtemps. Mettre un corps ici où personne ne passe semblait être une bonne idée, du moins pour le moment. Ukiyo enleva l'armure du garde, chaque pièce qui la constituait. Ensuite, par la pensée, il souleva cet homme et le posa dans le hangar, à l'abri des regards indiscrets. Pour finir, il s'est vêtit de l'armure en question, un peu trop grande mais ça faisait amplement l'affaire.

    Il ne restait donc plus qu'à partir comme si de rien était. À chaque fois qu'une caméra se présentait, il la rallumait, se fichant totalement qu'on le voit. Avec son visage couvert, on ne pouvait pas le reconnaître et de plus, l'armure le faisait passer pour un garde. Il s'en alla comme ça, sans préoccupation et vu la panique précédente due à la mort de l'enfant, le consul Boromir allait vite se faire oublier. Une fois dehors, là où ne se trouvait ni homme ni caméra, il pouvait reprendre son aspect ordinaire, jetant l'armure dans un précipice. Ça n'avait pas été une journée sans faille mais il fallait espérer qu'il n'y ait aucune répercussion.