• Il était de retour, bien plus serein que lorsqu'il avait quitté ce monde. Les preuves, elles n'étaient plus là, il s'en était débarrassé. On ne pouvait pas le suspecter et pour deux raisons très simples. Une a déjà été évoquée, c'est un Consul, un homme qui doit faire régner la paix et les arts sur les mondes ou du moins essayer. Secondement, il vénère la déesse du soleil, grande et puissante et son calme ordinaire fait tomber tous les soupçons. Bien sûr, les religions ont été à l'origine de bien des massacres mes ces deux raison combinées donnent un certain alibi. Ce dont le peintre était sûr, c'est que Õmikami Amaterasu le récompenserait pour son aide des plus précieuses. Même si ses actes sont parfois d'une cruauté sévère, ce n'est que pour abattre la châtiments divin. Au fond de lui, il est le messager de cette déesse et il punira ceux qui ne font rien pour aider à la faire revenir. Cela fait déjà bien longtemps qu'elle ne fait plus parler d'elle, comme si la croyance en elle c'était dissipée, envolée. Considérer cette religion comme un effet de mode était une chose totalement méprisé par Ukiyo, il avait l'intention de sévir encore un peu plus.

    Sur ce monde, s'il y avait bien une personne qui était capable d'aider le Songe, c'était Picsou. Il était si richissime qu'il faudrait inventer un autre mot pour le décrire. Malgré ses fonds, il ne fait rien, son argent pourrait servir à lever une armée mais il n'en fait rien. Peut-être pour effacer son image de radin ou alors juste pour avoir la paix, il a débloqué de l'argent pour le royaume de la Lumière. Mais cette action ne mène à rien, ce groupe semble ne pas savoir quoi faire alors offrir une somme à eux plutôt qu'à une cause bien définie, c'était navrant. Une petite visite s'imposait et fort heureusement, il logeait au Jardin Radieux. C'est tellement plus simple quand tout est proche alors autant en tirer profit.

    Par le passé, le peintre s'était déjà infiltré, il avait fais passer son oeuvre par un acte des sans-coeurs. Ukiyo n'avait eu aucun écho de cette histoire. Elle avait été étouffée pour pas créer de troubles. Picsou n'aurait pas voulu voir ses actions chuter en bourse ou quelque chose dans ce goût là. Bruits de couloir, rumeurs, cette fois-ci, il allait y en avoir. Tout était déjà calculer, il fallait saisir le bon créneau, connaître les agissements de la cible, ses horaires. Pour mener à bien une frappe chirurgicale, il faut diminuer au possible les imprévus. Le peintre aimait pouvoir contrôler les choses, être maître des évènements. Jusqu'ici, il ne s'en était bien sorti, rien à redire, il agissait avec brio et rien ne pouvait faire remonter les suspicions jusqu'à lui.

    Cette nuit, c'est la bonne, les éléments sont propices et le Songe prêt. Il connaissait le chemin par coeur bien qu'il ne l'ait emprunté qu'une seule fois. Quand on est peintre, saisir l'instant présent et le retenir était chose courante. De par ce fait, Ukiyo avait acquis une mémoire photogénique assez pointue qui lui était souvent très utile. Gauche, droite, encore à droite et une dernière fois à gauche. Un couloir sombre facile à traverser dans le silence. S'il n'y avait peu de monde, c'est parce que Picsou était obligé d'offrir des congés à ses employés pour pas créer de grèves ou autre désagréments fâcheux. C'était simple de connaître cet emploi du temps et même s'il restait quelques gardes à l'entrée, ce n'était pas dur de les contourner.

    Mais à l'intérieur c'était déjà plus difficile de se repérer, il y avait beaucoup de couloir et de pièce. Les plans du bâtiments ne se trouvaient pas chez les consuls, ils n'avaient pas participé à la construction. Trouver par ses propres moyens n'était pas dérangeant, juste un peu plus long mais il en fallait plus pour décourager le songe. Il ne lui fallut que peu de temps pour arriver à l'endroit voulu, une grande pièce avec une grand bureau, de grands tableaux. La démesure était flagrante chez cette personne, la folie des grandeurs. Il allait tomber de haut et n'allait pas s'en rendre compte tellement la chute allait être grande.

    Le peintre entrait affublé d'un masque de lion noir, un animal inexistant mais l'effet rendu était réel. Voir un inconnu arriver chez soi, le visage couvert n'apporte rien de réconfortant. C'était l'image que voulait créer le songe, une image de peur qui allait se refléter sur les pupilles de ce riche homme d'affaires. Ce n'était pas dans le but qu'il dise en suite la terreur qu'il avait vécu, il allait se taire pendant très longtemps sans avoir son mot à dire.

    Picsou savait très bien qu'un jour où l'autre il allait avoir des ennuis, il y avait beaucoup d'envieux dans son entourage, il était préparé. La sécurité de sa demeure était très évoluée, il lui suffisait d'appuyer sur un bouton pour que l'instant suivant, une vingtaine de garde soit là. Une alternative très déplaisante, même s'il était doué, faire face à plusieurs hommes sans aucune possibilité de s'échapper n'était pas au programme d'Ukiyo. Alors que le propriétaire des lieux s'apprêter à actionner l'interrupteur, le songe leva la main vers lui, doigts écarté et Picsou resta collé à son fauteuil. Ne pas devoir utiliser de corde pour maintenir en place une personne était quelque chose d'aisé, il usait de cette technique assez souvent. Dire la raison de sa venue était très forte, il s'en pinçait les lèvres mais il ne pouvait parler d'Amaterasu. C'était trop risqué si jamais Picsou venait à se réveiller, peu de gens sont connus pour aimer cette déesse. Peut-être même personne à part le peintre lui-même. Il décidait alors d'oublier cette idée et de continuer son travail.

    -Relâchez-moi !

    -Vous saviez que ça allait arriver tôt ou tard, ne faîtes pas l'innocent.

    Il venait alors une nouvelle idée au peintre, il voulait voler l'argent et s'en servir pour plaider sa cause. Cette pensée s'envola, elle aussi, très vite, le but n'était pas de faire croire à un grand voleur. Ça pouvait évidemment servir à accroître le sentiment d'insécurité de ce monde mais c'était pas de cette façon que ça allait se dérouler. Si la maladie frappe aussi les plus grands d'un monde, beaucoup risque de devenir hypocondriaque, les autres seront juste moins sereins. Mais Picsou n'était pas malade, c'était une évidence et Ukiyo n'avait pas non plus les moyens de lui transmettre cette maladie. Il fallait donc feindre l'apparence et mettre tout ceci en scène. C'est quelque chose qu'Ukiyo savait faire, d'ordinaire il le faisait en peinture mais la réalité était à portée de main.

    -Qui êtes-vous ? Que me voulez vous !?

    -Tout cela n'a aucune importance pour vous, votre utilité se résume à être manipulé, rien de plus.

    -Vous êtes un malade mental !

    A cet instant, le peintre releva la tête, s'il ne portait pas de masque, on aurait pu voir un visage colérique. Il s'approcha de Picsou, posant religieusement sa main sur son torse. Il ressentait le pouls effréné qui commença à se calmer. Plus le temps avançait et moins les pulsations se faisaient sentir. Les paupières de l'homme d'affaire commençait à se faire lourdes, ses pupilles ne tenaient plus en place. Il s'était évanoui mais Ukiyo ne relâcha pas l'étreinte qu'il avait. Il fallait pas seulement l'endormir mais suffisamment léser son corps pour qu'il ne se réveille jamais ou dans très longtemps. Il ne devait pas mourir, des gens dans le doutes, espérant en vain un rétablissement ne peuvent pas faire de deuil, c'est un fait. Une minute pour des organes non-oxygénés, c'est une éternité. C'était amplement suffisant, il ne restait plus qu'à le maquiller pour faire passer ça pour la maladie qui circule dans les rues. Le songe appliquait soigneusement sa peinture, faisant apparaître des taches d'un vert amande. Ensuite il le replaça correctement dans son fauteuil, rangeant également les feuilles qui étaient tombées. C'était fini, le songe s'en alla sur le champs pour partir, nul doute que cette personne allait être découverte dans un état pitoyable d'ici peu.