• S'il y avait bien une chose que le peintre n'avait jamais fais, c'était ça. Il ne le referait jamais sauf si ça pouvait lui éviter la mort mais ça ne lui plaisait pas. Seulement, c'était la seule idée qui lui était parvenue et cela pouvait marcher s'il le faisait bien. Il avait presque honte que de le faire, ce n'était plus se cacher derrière un masque, c'était bien plus poussé. Un simple déguisement ? Une fois encore ce n'est pas si simple. Il lui a fallu beaucoup de temps pour se préparer et maintenant qu'il était prêt, il fallait y aller. Se donner en spectacle de la sorte, il espérait qu'Amaterasu n'ait pas honte de lui.

    Une fois de plus, il était assis sur un banc au Jardin Radieux, pas le même que la dernière fois, il était en face d'une boutique d'art. Là-bas étaient vendu principalement des sculpture, il y en avait des jolies, d'autres beaucoup moins. Là raison pour laquelle il faisait tout ça ne le dérangeait pas, ce n'était pas la première fois qu'il semait les graines de la tempête contre le Consulat. Ce groupe, n'avait aucune importance aux yeux du peintre. La seule chose pour laquelle ils pouvaient être utiles, ce serait pour un combat face à Yamata no Orochi. Mais si leur image est salie, souillée, ce combat pourrait se révéler être un élément qui les sorte de la pénombre. Alors oui, faire ça avait son utilité. Honnêtement, Ukiyo n'était pas friand de l'art, il aimait les belles choses mais sa peinture lui suffisait.

    Un homme est sorti de la boutique, pas très bien habillé avec de grosses lunettes. Il venait d'acheter un article, une sculpture miniature. Il ne devait pas être riche pour n'acheter que cette chose qui finirait par s'éroder par le temps. Une femme se dirigea vers lui, l'air furieuse. Très jeune et surtout très maquillée, il attrapa la sculpture et la jeta à terre brisant celle-ci en mille morceaux.

    -Comment pouvez-vous faire ça !?

    -Ma sculpture !

    -Vous ne faite qu'engraisser le Consulat !

    L'homme paniqué ne faisait presque pas attention à la jeune femme. Il s'empressa de se jeter à terre pour ramasser ce qu'il restait de son achat. Il y avait déjà des larmes qui lui coulaient des yeux,il était si... Pathétique. La jeune femme balaya tous les morceaux de son pied et ne s'arrêta pas à ses dernière paroles.

    -Les taxes qu'ils nous font subir ne vous suffisent pas ? Il faut en plus que vous leur donniez de l'argent durement gagner pour un objet de pacotille ?

    Toute la foule regardait mais personne ne levait le petit doigt. C'était là l'image de la société actuelle. Tout le monde cherche à être protéger mais quand c'est à eux d'agir, il n'y a plus personne.

    -Mais... Les sans-coeurs ? Grâce à eux, il n'y en a plus !

    C'était l'archétype même de la victime, il se faisait marcher dessus, mais au lieu de se défendre, il plaidait l'innocence d'autres personnes.

    -Grâce à eux ? Vous devez oubliez que les sans-coeurs n'étaient déjà plus une menace quand le comité de restauration était présent. Mais les Consuls sont venus la bouche en coeur et ont récolté les lauriers à la place du comité. Ce sont donc ce genre de personnes que vous admirez ?

    -Je...

    -Non, il n'y a rien à dire, de plus les sans-coeur existent toujours ici, ils n'ont rien apporté de plus que des taxes et une politique douteuse basée sur le mensonge. Que font-ils quand vous êtes en danger, vous ont-ils aidé ne serait-ce qu'une fois ? Là, maintenant, où sont-ils pour vous défendre. Faites-vous une raison.

    Mais l'homme ne semblait toujours pas comprendre, il regardait seulement les miettes de la sculpture dans le creux de ses mains. S'il n'avait rien entendu, les passant, eux, si. On ne change pas si facilement les idéaux d'une personne mais amener des questions fait réfléchir, il ne restait plus qu'à attendre de voir les réactions dans un futur proche. La femme s'en alla, toujours avec un air de mécontentement. Après quelques minutes de marches pour être loin de se brouhaha, elle entra dans une ruelle déserte. Elle retira son accoutrement, tout son maquillage, cette perruque ideuse. Plus jamais il ne ferait ça.