La guerre Lumière/Coalition Noire était au point mort. Oui il ne passait rien, heureusement pour nous peut-être. Mais l'ambiance du château était tendue. Très tendue. Nous faisions fasse a l'ignorance, retranchés dans notre petite maison blanche, surprotégée certes, mais cela ne garantissait pas la survie des autres mondes. La Coalition était tout ce qu'il y a de plus noir. Ils se plaisaient a envahir les mondes, a réduire leurs peuples en esclavage, et bien d'autres tâches encore plus terrifiantes.

    Je pris donc, dans un élan d'héroïsme (et sûrement de suicide), la décision de me rendre en territoire ennemi, assassiner un dignitaire coalitionneux. A ce que j'avais compris, ils avaient migré au château de la bête, sous l'influence de leur chef, l'autoproclamée Princesse, Ariez. Ouais, la situation était pas jolie jolie, mais bon. Je voulais faire avancer les choses en notre faveur. Alors j'ouvrais la porte de la salle d'audience, aussi grand que je pus, et m'avança avec tout mon sérieux possible. Je marchais sur le tapis rouge, j'avais confiance en moi. Tous les regards se tournaient vers moi mais, étrangement, cela ne me mit pas a l'aise. Arrivé au trône, notre chère Boss, Cissneï, me demanda ce qu'il y avait. Je lui expliquai alors que je partais pour le Château de la Bête, faire mon devoir de membre de la Lumière.


    De cette conversation, tous les regards s'étaient tournés vers moi, je quittai la salle sous les yeux de tous. Peut-être les reverrai-je pour la dernière fois. Je fermai la porte derrière moi, respira un bon coup. Là-bas, je devrai faire attention a moi. Car la moindre erreur pourrait me conduire en cellule, ou pire encore, a la mort...

    Je descendis les marches unes a unes, et ne tarda pas a sentir l'odeur de l'herbe qui se pliait sous mes pas. Je me dirigeai vers la sculpture végétale avant de m'y engouffrer. Qui pourrait croire qu'en dessous se cacherait un hangar a vaisseau ? Un vaisseau ? Attendez, si je me présente là-bas en vaisseau, je ne mettrai pas longtemps avant de me faire remarquer, le fuselage étant, de plus, assez flashy. Non, je pris un couloir obscur et m'y engouffra, direction la foret du château.

    Je me remémorais tout ceci, alors que je traversai les ténèbres. Pourtant, tout ça ne remontait qu'a quinze minutes, tout au plus. Le film tournait en boucle dans ma tête, je ne pouvais m'empêcher de penser que peut-être était-ce la dernière fois que j'étais au château. Depuis les ténèbres, la lumière vint me caresser le visage, m'iluia entièrement, et me sortit des ténèbres. J'étais debout auprès des arbres. Leur largeur témoignaient de leur sempiternelle douleur. Leurs écorces étaient arrachées par endroits, ils devaient souffrir. Malheureusement, je n'étais pas là pour jardiner, mais bel et bien pour infiltrer ce château. Je devais me dépêcher, plus je resterai ici, plus j'aurai de chances de me faire remarquer.


    Je recouvris mon visage de ma capuche, grimpai dans un arbre, et traversa la forêt assez rapidement. Je vis les patrouilles en dessous de moi, mais je ne pris pas la peine de m'en occuper. Il faisait nuit, j'étais en noir, aucun risque donc. Puis, il ne manquait plus qu'une sentinelle fuit lorsque j'attaque son groupe, et voilà le château averti de ma présence. Non, beaucoup trop dangereux.

    Passer le pont fut beaucoup plus dur. A ses deux extrémités se trouvaient deux grandes grilles de fer, des gardes contrôlant le passage. Comment pouvais-je m'y prendre ? Il était en effet risqué de foncer dans le tas, comme dit précédemment. Et même si j'arrivai a passer le poste de garde, il y 'en avait un autre. Observant l'endroit, je remarquai que de chaque côté du pont, se trouvaient des ornements, et donc, des passages. Je sautai de mon arbre, pour attérir dans un buisson. D'accord niveau camouflage ce n'était pas ça mais personne ne m'avait vu, ce qui était le principal. Je me glissai alors, de cachette en cachette, jusqu'au pont, où je pris un passage sur le coté. En fait il ne s'agissait que de sculptures de pierre qui me permettaient de m'accrocher, pour ne pas chuter dans les douves. La traversée se passa bien, même si l'angoisse qu'un garde regarde par dessus le pont me donnait un mal de ventre. Arrivé a la grande muraille de pierre, je constatai avec malheur qu'aucune voie ne permettait d'escalader cette immensité. Je commençai a tétaniser alors que je réfléchissais. Aiguillé par la douleur dans mon bras, je me laissai tomber dans l'eau. Un gros plouf résonna dans la nuit.


    Hé t'as entendu ça ?

    Non quoi ?

    Un genre de mec qui tombe dans l'eau.

    Comment ?

    Ben un bruit un peu du genre, « fiiiiiiiiiiiiiiiii plouf »

    Non, mais comment il serrait tombé ?

    Je n'en sais rien !

    J'ai rien entendu moi, t'as peut-être rêvé

    Ouais....

    Je nageais sous l'eau, désireux de rester encore incognito. Je n'avais même pas fait la moitié du trajet. Je nageai jusqu'à la paroi ouest de la muraille, et vit des meurtrières. J'en saisi le rebord avec ma main et me hissa grâce a l'aide de mes jambe. J'étais trempé, ce qui ne m'aidai pas. Alors je décidai d'invoquer une petite brise chaude pour me sécher. Succès ! L'eau ne dégoulinait plus de mon manteau, ce qui éviterai que l'on me suive a la trace. La peur me gagnait peu a peu mais je m’efforçais de la surmonter.

    J'invoquai mes lames, et montai sur le haut de la muraille. Un garde me tournait le dos, alors je lui sautai dessus et lui rompit la nuque. Je sentis ses os se briser entre mes mains. J'étais maintenant sur la muraille avec une vue imprenable sur la cour. Il y avait une multitude de soldats, ce qui me rendrait la tache encore plus difficile que précédemment. Devant les grandes portes il y avait aussi un poste de garde. Décidément, cet endroit était surveillé. Pas un grain de poussière ne pouvait voler sans qu'on le remarque. Je continuai alors sur les surplombs entourant la cour d’annihiler toute présence non désirée. Je faisais passer les cadavres par dessus bord, les laissant sombrer dans les abysses marines. La façade ouest était désormais nue de gardes. Pas une seule personne pour m'embêter alors que j'élaborerais un plan.

    Alors, la cour est rectangulaire. A droite, se trouve la grille que j'ai évité, et a gauche se trouve la porte du château. Ces deux positions sont riches en gardes, et descendre directement équivaudrait a arriver avec un panneau de néon, « Bonjour je suis Roxas et je vais vous botter les fesses », non, il me faut quelque chose de mieux. Sur le dessin au sol, au centre de la cour se trouvent plusieurs autres gardes. Impossible aussi, comment je pourrais... Oui !

    Sur le toit de la bâtisse se trouvait quelques tuiles brisées, peut-être pourrais-je rentrer par là ? Je m'y dirigeais alors, et aperçus la relève de la garde arriver. Problème, oui, car tous les soldats n'étaient plus de ce monde. Comment allais-je m'y prendre ? Je ne vis que la fuite comme solution, me hâtant de rejoindre le sommet d'une des tours de la muraille.


    Allez les gars rentrez au... château ?

    Chef ! Y'a plus personne ici !

    J'ai bien vu crétin ! Nous ne sommes pas seuls ici


    Que voulez vous dire chef ?


    QUE Y'A UN INTRUS ! Mais vous êtes débiles ou quoi ? Allez me le chercher ! En quatrième vitesse !

    Mais chef nous, …

    Allez me le chercher ! Maintenant !!



    Quel abus de pouvoir... Enfin, il ne restait plus que lui et moi sur les hauteurs, qu'allais-je faire ? Le tuer ? Un trou dans leurs rangs serait fantastique mais, si les soldats reviennent et qu'ils ne voient plus leur chef... Oh, il n'ont pas l'air très malins, sans doute il se diront qu'il est parti.

    Je sautai, telle une ombre dans la nuit, camouflé par le ciel, et atterris en douceur dans son dos. Ma lame le transperca de part en part de sa poitrine. Ma main gantée, vint se poser sur sa bouche pour étouffer un potentiel cri. Une bonne chose de faite ! Cela ne me plaisait pas de tuer a tout va, mais avais-je le choix ? Je saisis son cadavre et fit le même rituel qu'avec les autres. Son corps flottait avant de couler, libérant de minces filets rouges a la surface de l'eau.

    Me dirigeant enfin, vers les tuiles, je les saisi de ma main et les posa a coté de moi, dans la plus grande discretion. En bas se trouvait un grenier. Je me laissai tomber dans le trou, et rattéris sur la pointe des pieds sur le plancher. Je ne savais pas du tout où j'étais, si ce n'est dans un grenier bien évidemment. Je marchai légerement sur les planches, qui bien heureusement ne grinçaient pas, et atteignis la porte. Un long escalier déscendant se présentait a moi. Je l’empruntai et arriva dans un long couloir bordé de portes. Des chambres sûrement... Des chambres ?!! Mais qu'est ce que je foutais au milieu de tous ces barbares ?? Je devais me depêcher de sortir de ce pétrin, si un membre avait une envie préssante et qu'il sortait...

    Ma marche s'accelera, et je me cognai contre un meuble. Le bruit ne fut pas fort, et heureusement. Je passai a travers des rideaux, et pus enfin quitter ce couloir effrayant. J'arrivai donc dans le hall, depuis ce qui semblait être l'aile est. En face de moi se trouvait un escalier qui descendait vers un palier, menant lui aussi a d'autres escaliers, et a une porte. Si mes souvenirs sont bons, cette porte menait a la salle de bal. Mais qu'importe je n'y ai pas mis les pieds. Je descendais alors, toujours aussi prudemment. Seulement, en bas des escaliers se trouvait une porte, entrouverte. On pouvait entendre des gens parler, s'amuser, chanter... Ce qui m'étonna puisque le château dormait. Le mec que je recherchais était probablement a l'intérieur entouré de ses soldats. Comment les faire sortir ? Très simple, une diversion ! J'invoquai plusieurs de mes similis associés et les envoyai dans la salle pendant que je partais me cacher dans les escaliers. Une dizaine de soldats sortirent de la salle et coururent après mes samouraïs. Ils finirent par se battre dans le hall. Ce n'était pas bon ! J'allais me faire repérer si ça continuait ! Je réflechis quelques minutes, puis un garde venant de l'aile est m'aperçut. Il posa sa main sur mon épaule ce qui me fit sursauter et je n'eus comme reflexe de me lever et de lui mettre un coup de poing. Le malheureux s'écroula par terre, comme s'il s'était évanoui, un bleu en plein milieu du visage. Je pris alors un couloir pour me rendre a la salle, quelques mètres plus bas.

    Il s'agissait en fait d'un petit salon, d'acceuil probablement, où une odeur d'alcool était assez présente. Les soldats devaient boire en attendant leur tour de garde. Mais pour l'instant, ils se battaient dans le hall. Cela faisait beaucoup de bruit, je devrais donc en finir rapidement...
    J'apparus dans ce dit salon, et vit l'homme, assis sur un fauteuil.

    Qui... Qui êtes vous ?

    Du calme, cela ira très vite...

    Quoi ira très vite ?



    Répondez ! Qu'allais vous faire ?

    Mon devoir pour la lumière, bien sur.

    Ah ! Et tu crois qu'un gamin de la lumière peut me faire quoi que ce soit ?

    Bien sûr, en voulez vous la preuve ?

    A ces mots, le passage se scella, bloquant toute entrée ou sortie dans cette pièce. Il dégaina ses armes, un pistolet et une rapière, et m'attaqua sans relache. Je fis de legers bonds en arrière pour esquiver ses coups rapides mais je chutai, me prennant les pieds dans une commode.

    Adieu gamin !

    Il voulut me transpercer le visage avec sa rapière, mais je fis une roulade sur le côté pour me relever. En même temps, je lui mis un coup de pied, ce qui le fis chuter lui aussi.

    Comment as-tu pu rentrer ?



    Le combat continua, je le frappai au visage, de mes poings. Envoyé sur le fauteuil, il se releva et me fonça dessus. Je sautai alors, m'accrochant au lustre, et lui mis un leger coup de pied, ce qui le déstabilisa et lui fit faire un trou dans l'armoire... avec sa tête. Je ris a ce moment, ce qui eu la chance de l'enerver encore plus.

    Je ne rigole plus maintenant !!

    Il recommença une serie d'attaques rapides, et m'entailla la joue. Rien de très profond je vous rassure, je garderai mon si beau visage intact. Oui mes chevilles vont bien, merci. Mon opposant commencait a me frapper de plus en plus dangereusement et, alors qu'il allait me donner un coup, très violent, mes armes apparurent, croisées, ce qui bloqua son coup.


    Qu'est ce que c'est que ça ?


    Je frappai de toutes mes forces dans un déluge métallique, et le pauvre avait bien du mal a se défendre avec sa seule et fine lame. Il s'abaissa a chaque coup, et son assurance avait quitté ses yeux. Mes coups étaient de plus en plus précis, et bientôt je réussirai ce pourquoi je me suis donné tant de mal. Il ne fallait pas que le bruit de lutte éveille le château. Je cherchais une brèche jusqu'à ce qu'il baisse sa garde. Je le saisit, et l'envoya dans un mur. Puis je lançai mon arme dans son tronc, avant de la saisir et de l'arracher au corps inerte.

    Ma cible était morte, ma mission accomplie, je pouvais retourner au château. J'avais réussi a infiltrer cet endroit, mais ce fut difficile. Je créeai alors un énième portail, et passa au travers.