Garde de la Paix... En difficulté. Szp8Garde de la Paix... En difficulté. 4kdkGarde de la Paix... En difficulté. 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    Que ce soit de près ou de loin, elle se méfiait constamment du Consulat et ce depuis qu’elle l’avait quitté. Oh bien sûr, elle n’avait jamais été de cette élite des artistes qui habitent non loin et qu’on appelle Consuls… Elle n’aurait jamais pu le devenir, même si elle avait été d’une branche moins rigide que celle du combat et de la protection de la paix… Car ce qu’elle était au Consulat, ce n’était pas grand chose aux yeux de Frollo ou des autres consuls. Elle était restée longtemps avant cela une garde à la Cité des Rêves, ayant eu comme charge celle d’entraîner les nouvelles recrues, les habituer à un rythme militaire et surtout… Leur apprendre la rigueur, la discipline. En somme, elle avait défendu l’un des mondes des Citées dorées du Consulat… Au début, elle était assez contente de le faire, ayant toujours trouvé le dessein du groupe des artistes plutôt noble… Mais tout cela eut changé quand il y a déjà pas mal de temps déjà, elle vit Frollo à la tête du groupe, la dirigeant donc en secret depuis tant d’années.

    Elle quitta le Consulat, quitta la Cité des Rêves et n’y retourna plus... En tout cas, elle n’y est pas encore retournée à l’heure qu’il est. Des citées dorées, elle avait visité cette presque-conquête, la Terre des Dragons et ma foi… Elle eut bien peur d’y être enterrée sous une tonne de rochers ce qui n’arrangea pas son impression sur ce monde.

    Mukuro le savait… Et il était probablement le seul d’ailleurs… Il savait qu’elle avait honte de ses actes… Qu’elle se détestait plus encore qu’avant et qu’elle essaierait de se racheter en amenant la paix… Mais jusque là… Elle restait à ses yeux, une personne laide, imparfaite et mal dans sa peau.

    Être dans ce monde, avoir parlé avec un consul... Côtoyer cet homme… Tout cela ne lui plaisait absolument pas. Mais elle était venue de son plein gré, en connaissance de causes… Parce qu’elle ne devait pas paraître peureuse ou fragile… Elle devait rester forte et impassible, bien sûr.

    Au début… Alors qu’elle était arrivée il y a peu au Château de la lumière, elle s’était demandée sans trop vouloir connaître la réponse, ce que pensaient ses élèves qu’elle n’avait pas fini d’éduquer… Ce que diraient les gardes qu’elles avaient déjà entraînés et qui combattaient au même titre qu’elle… Ce que tous ceux là pensaient d’elle qui avait alors déserté… Ils devaient bien se moquer, la rabaisser et détruire toute la réputation qu’elle s’était forgée par son caractère… Lâchement, elle n’avait pas voulu y penser mais lorsque la fatalité mena un jeune homme qu’elle avait connu, jusque dans le même camp qu’elle… La question commença sérieusement à la tourmenter…

    S’il est encore possible de vous surprendre avec Ravness… Comprenez bien qu’elle ne lui avait pas adressé un mot et pourtant elle le connaissait mieux que ce qu’elle voulait bien le dire. Ils étaient ensemble depuis une heure déjà et du mieux qu’elle le put, elle s’arrangea pour qu’ils ne parlent pas… Il ne pourrait pas le voir et de toutes manières, elle savait qu’il ne verrait rien… Ce garde était un peu bête et il ne comprendrait pas que malgré les apparences… Ce n’était pas qu’elle n’avait pas envie de parler, c’est qu’elle avait peur…

    Très peur de lui… De ce qu’il savait sur ce qu’elle avait fait et de ce qu’il pourrait dire aux autres membres de la lumière… Il était jeune, il n’avait probablement pas eu la responsabilité de tuer une famille d’innocents qui ont eu l’audace de cacher des gitans… A une certaine époque encore récente, ce n’était pas considéré comme un crime… A présent, c’était un secret qu’elle cachait, bien qu’elle sut qu’il en connaissait la nature.

    Il était fringant… Le guerrier parfait, dynamique, fort et motivé. On n’avait pas l’impression qu’il revenait de loin, certes mais il restait impressionnant malgré son jeune âge…

    Ils étaient là, tous les deux… La Capitaine Primus et le Lieutenant Nirid, depuis une heure, à attendre devant la bâtisse du sommet des arts que le Consul revienne… Elle était assise sur un muret, les jambes et les bras croisés et elle regardait la ville froidement, priant intérieurement pour que le Lieutenant se taise… Dans sa tête, cela devait ressembler fortement à cela : « Pitié… Pitié, faîtes qu’il ne parle pas du passé ! » Alors que son visage restait inexpressif.

    Pas d’étonnement, n’est-ce pas, elle portait une armure plus par besoin que par habitude… Et lui de même mais par obligation, parce qu’il était avec une supérieure hiérarchique et qu’il la connaissait mieux que tous les membres de la lumière, hormis Mukuro… Il savait donc qu’avec Ravness Loxaerion… On n’a pas le droit de se présenter devant son supérieur en tenue de civil, car il faut de la rigueur et du respect !

    S’ils étaient là, ensemble… C’était pour deux chevaux qu’ils avaient demandé, par hasard en même temps… Mukuro s’étant arrangé, le Consulat étant le seul propriétaire de chevaux parfaitement dressés pour des actions militaires… De fil en aiguille, ils se retrouvèrent là.

    Elle regarda ailleurs, évitant son regard… Non… Non, elle ne pouvait pas continuer… Elle avait entraîné ce jeune homme pendant plus de deux ans, elle avait été son maître d’armes et il était un excellent guerrier. Un guerrier avec qui elle n’aurait aucun mal à combattre, parce qu’elle connaissait son style… Leur potentiel à tous les deux en binôme était grand… L’éviter serait un véritable gâchis… Elle se força, tournant la tête vers lui, croisant ses yeux, gardant cependant le visage de marbre… Une voix froide sortit de sa bouche.


    « Lieutenant, je… Je ne savais pas que vous vouliez combattre en cavalier… C’est pour mieux utiliser votre lance ? »

    En effet, vous décrire le style de combat du lieutenant aurait été toute une histoire puisqu’il devait être le seul guerrier à maîtriser au sol la lance de joute… Mais en l’occurrence, ce qui surprenait, c’était la première question assez banale qu’elle avait réussi à pondre… D’une nullité absolue, je vous l’accorde… Elle se força encore une fois, ne réussissant pas à se décrisper.

    « Ça fait longtemps, n’est-ce pas ? »

    En effet, ce n’est pas beaucoup mieux…
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    L’oublier… Lui, Nirid.

    C’était tout bonnement impossible… Même en étant une guerrière très froide et impassible, il y avait des visages et des personnes qui marquaient plus que d’autres. Nirid n’avait jamais été qu’un simple soldat espérant passer quelques années de gloire pour rentrer au pays… Il combattait pour quelque chose de bien plus grand que lui-même… Pour la lumière et pour la paix, comme elle. Et cette dévotion lui avait tout de suite plu… Même si…



    Même si elle n’avait jamais eu la moindre pitié pour l’engueuler, pour le refroidir, pour le mettre à terre lorsqu’il allait trop vite… Calmer son dynamisme était un obstacle de taille et alors qu’à une époque, elle n’avait que dix-sept ans et lui quatorze… Il était au moins son plus gros souci… Trop idiot pour s’en rendre compte et trop crétin pour abandonner, de toute façon. Il avait un cœur de lion… Le genre de cœur qu’on ne peut pas brider et limiter comme l’était la Capitaine des Gardes de la Lumière.

    Il était tout le contraire d’elle… Intérieurement, ça lui plaisait mais elle détestait ça… Parce qu’elle savait foutrement bien que lui n’aurait jamais fait les mêmes erreurs qu’elle, il était bien trop brave… Il pourrait donc lui reprocher tout ce qu’il voudrait, quand il en aurait l’occasion. Mais là, il était fidèle à lui-même, parlant avec son cœur de sa lance et de ce « nouveau compagnon ».

    Il parla aussi d’autres choses… Prononçant des paroles sincères, on aurait presque pu y croire… Il voulait devenir un héros et il y arriverait… Mais il voulait aussi devenir comme elle et ça… Elle ne lui souhaitait pas… Car Ravness ne se considérait pas comme une héroine, bien au contraire. Et si elle faisait tout cela, toutes ces missions pour rétablir la paix, ce n’était pas pour gagner sa place dans les étoiles… Une place au paradis, c’était tout ce qu’elle désirait et elle devait gagner des centaines de pardon de la part de défunts.


    « Un jour les gens se comprendront et l'amitié vaincra la haine ! J'en suis persuadé ! »

    Elle acquiesça, sans un mot, baissant son regard… Elle se sentait ridicule face à lui… Et pourtant il avait une attelle et un langage de gamin… Comment pouvait-elle se sentir idiote face à cet idiot ?... Voyant probablement son léger malaise, il s’excusa poliment d’une façon remarquable quand on connait son personnage… Elle était contente si elle avait au moins pu lui apprendre un peu de discipline et surtout du respect envers ses supérieurs. Et à part en s’étalant trop sur ses sentiments, il était plus que cordial et respectueux.

    « Et vous ma capitaine ? Pourquoi vouloir devenir une cavalière ? Alors que seul vous pouvez venir à bout de n'importe quoi. »

    Elle afficha un léger sourire poli avant de regarder le lieutenant dans les yeux… Elle laissa quelques secondes se passer après sa question, pensant elle-même au pourquoi de cette prochaine acquisition.

    « C’est personnel, Lieutenant. »

    Elle avait probablement cassé froidement tous les espoirs de Nirid d’engager une véritable conversation où ils se seraient parlé en rigolant bien de leurs buts, de leurs espoirs. Mais elle n’était pas comme lui et même si elle aurait voulu, elle n’aimait guère partager son passé avec d’autres… Ni son passé, en fait, ni son présent et moins encore son futur.

    Mais elle avait des raisons… Certaines moins bonnes que d’autres, moins simples aussi… Tout d’abord et tout comme Nirid, elle était née à la Cité des Rêves dans une bonne famille… Et avoir un cheval lui manquait depuis ces longues années. Ensuite, elle avait récemment fait une mission durant laquelle elle avait mené une bataille hippique qui s’était soldée par la mort de son propre cheval. Ce fut une peine conséquente et un grand regret… Elle voulait offrir à un cheval la chance que n’eut pas le précédent animal. Elle fixa une nouvelle fois le chevalier, le toisant de haut en bas, constatant la différente de taille plus évidente encore qu’à leur dernière rencontre et se fixa sur l’attèle. Froide, cassante… Mais pas forcément méchante, dans le fond.


    « J’espère que ce n’est pas trop grave pour votre bras, Lieutenant… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais ça ne serait jamais arrivé si vous aviez été plus robuste… »

    Elle se leva, se rapprocha de façon à être à un mètre de lui… Une distance parfaite pour elle qui n’aimait pas être proche des autres… Elle le regarda de sa petite taille avec l’espoir qu’il se sentirait tout de même petit.

    « Vous n’avez ni l’endurance, ni la rigueur d’un garde… En conclusion, vous manquez d’entrainement, Lieutenant… Quand vous vous serez remis de ce que vous appelez des blessures, nous ferons un entrainement intensif, vous et moi, qui vous fera perdre l’utilité de tous vos membres, deux par deux… Peut-être qu’ainsi vous vous rappellerez de ce qu’est un véritable guerrier. »

    Comme je vous le disais, froide et cassante…

    « Quand ce sera fait… J’aurai bien besoin d’un binôme comme vous, de temps en temps pour des missions sérieuses… Si le cœur vous en dit, bien entendu… »

    Mais pas forcément méchante, dans le fond… Malgré les apparences, elle avait besoin de lui.

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    « Capitaine ! Sous votre respect ! Je suis plus robuste qu'il en à l'air ! J'ai affronté des arbres des ténèbres et ma volonté les a détruit ! Ma volonté d'instaurer la paix ! Mon propre bras n'a pas eu assez de courage pour suivre cette volonté et à faillit à sa tâche en tombant au combat ! Mais maintenant il a compris ! Je suis déjà remis de ce combat ! C'est juste que les infirmières m'ont obligé à mettre cette attelle ! »

    Il n’avait décidément aucune rigueur… C’en était désespérant… Trop certain de ses capacités, trop irresponsable et indiscipliné, il n’aurait aucune chance dans le domaine du psychisme si un jour il s’y mettait. Elle le laissa parler sans rien répondre à tout cela, ne voulant pas paraître défaitiste en réprimant sans cesse ses humeurs.
    Elle essaya d’imaginer les arbres des ténèbres, leur force, pour se donner une idée des progrès que Nirid avait bien pu faire depuis qu’elle avait quitté la garde de la Ville de Lumière… Cela faisait sept mois, à vrai dire elle ne s’en était pas rendue compte… Certes, Nirid n’était plus un apprenti depuis plus que ça et ils s’étaient bien moins vus que durant son apprentissage mais tout de même, ne serait-ce que sept mois, sans être revenue chez elle, sans avoir vu la cathédrale et les autres gardes.

    Ce qui était très étonnant et même exceptionnel, chez Nirid, c’était ses capacités. Et bien qu’elle s’était toujours retenue de l’avouer, elle fut assez épatée lorsqu’elle apprit qu’il maîtrisait la magie. Dans la Province de la lumière, c’était plus que courrant mais à la Cité des Rêves, chez les gardes, c’était tellement rare qu’on doutait même de l’existence de la magie. Elle ne savait pas si c’était un don chez lui, elle ne comprenait rien à la magie, n’ayant aucune perception à ce niveau là, toujours strictement incapable de la ressentir… Elle y résistait tellement qu’elle n’avait plus aucune sensibilité…

    Lorsqu’elle lui eut proposé étrangement de devenir son binôme en mission, sa réaction fut plus que visible, il avait la bouche entrouverte et gardait des yeux ébahis… Non mais elle s’y attendait. Ce qui par contre sortait de l’ordinaire, ce fut sa manière d’enlever son attelle, de ruiner le repos de quatre jours et de faire apparaître son épée et son bouclier pour se montrer prêt… Le premier des actes suffit à ce qu’elle mette sa main de gauche sur son visage, pour masser ses tempes… Quel crétin, elle n’y croyait pas…


    « Capitaine entraînez-moi maintenant ! Je suis prêt ! Donnez moi des mort-vivants à affronter ! Je vaincrais ! Donnez moi un millier de sans-cœurs à abattre ! Je vaincrais ! Donnez moi un dragon à terrassé et je vaincrais pour vous ! »

    Au moins… Elle savait à quoi s’en tenir si elle formait un binôme avec lui… Elle ne le laisserait ni parler, ni marcher et ni combattre à moins d’avoir sa permission… Elle le regarda fixement, sans sourciller, sans bouger… Histoire de lui prouver d’un simple regard qu’il était stupide. Le pire étant qu’il croyait qu’elle parlait d’un simple entraînement, de mannequins à frapper, de pompes à faire… Non elle parlait d’une chose qui nécessiterait un terrain différent, un contexte différent et surtout d’un adversaire à la hauteur… A l’état actuel, il ne tiendrait pas cinq minutes.
    Et l’improbable eut lieu… En paradant, en étant trop emballé, il lâcha brusquement ses armes et se plia en deux pour tenter de réduire sa douleur au bras.


    « Aie aie aie aie aie aie aie ! Attendez quelques secondes capitaine, ce n'est rien ! Ce n'est rien ! Juste des démangeaisons ! »

    Elle n’attendit pas… Elle se concentra et en un geste, souleva par psychisme le bouclier et très rapidement, guida ce dernier jusqu’à sa main gauche… Elle fit un pas en avant et dessinant un arc de cercle horizontal, elle frappa violemment Nirid au niveau de son buste recouvert par une armure, du bouclier. Il y eut un grand bruit produit par le choc des deux métaux, Nirid recula, surpris et bousculé, de quelques pas et tout aussi rapidement et violemment, elle ramena le bouclier jusqu’à elle avant de frapper d’un revers une nouvelle fois Nirid, mais au niveau de son épaule droite. Il recula encore tandis qu’elle laissa tomber le bouclier, se rua sur Nirid avant de prendre ce dernier par l’armure, de mettre tout son poids sur sa jambe gauche et de soulever Nirid un bref instant pour le faire tomber au même endroit sur le dos.

    Une nouvelle fois, elle se concentra et guida l’épée de Nirid jusqu’à sa main levée avant de s’abaisser rapidement, de mettre un genou au sol, juste à côté du chevalier et pour bloquer celui-ci, plaquer avec force son autre pied et sa main droite tout contre son armure, avant de pointer l’épée du chevalier vers sa propre gorge. Le visage du capitaine resta cependant froid et calme, se contentant de regarder le chevalier dans les yeux.


    « C’est la première fois que je vous frappe… Ca aussi, cela faisait longtemps. »

    Au lieu de relâcher Nirid, elle renforça sa prise, forçant d’avantage sur son pied et sa main pour l’écraser au sol un maximum. Au terme de force, il la surpassait très nettement et le mettre au sol aurait été une toute autre histoire s’il n’avait pas eu les mains occupées quelques secondes plus tôt.

    « Ce n’est visiblement pas rien… Si vous devenez aussi mauvais pour quelques démangeaisons, autant vous rendre tout de suite ligoté à l’ennemi. »

    Elle soupira doucement… Elle ne s’attendait pas à moins de sa part, les grands changements pour ce genre d’hommes, c’était peine perdue.

    « Voila le plan, Lieutenant… Accomplissez votre prochaine mission avec une épée et un bouclier en bois. J’espère que vous pouvez vivre sans vos armes parce que jusque là, je vous les confisque… Comprenez que je fais ça pour… Punir votre stupidité. »

    Elle lâcha prise et se leva lentement avant de se diriger vers le bouclier toujours à terre et de s’en emparer. Elle fit disparaître les deux armes de ses mains et s’approcha une nouvelle fois de Nirid, lui tendant la main… Mais pas pour l’aider à se relever. Et perçant son visage froid, un sourire de « bon courage » apparut.

    « Donnez moi votre lance, Lieutenant. »

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    Il se releva… Dignement, comme un guerrier après une défaite, malgré la honte, le déshonneur, la faiblesse et la douleur… Il n’était encore qu’un gosse pour elle sous ses dix-sept ans et ses idéaux… Un sale gosse prétentieux et trop sûr de lui. Mais sa façon d’agir, sa façon d’être… Quand il agissait plus que quand il parlait, on aurait dit un homme, un leader… Au sein de la lumière, il y avait une légende, un homme dont les exploits étaient aussi grandioses que ceux du porteur de la keyblade. Et il avait un nom qui jamais ne serait oublié, que le temps n’effacerait jamais ni dans le château, ni chez les ennemis… Alexander. Cet homme était mort sans qu’elle l’ait connu. Elle ne l’avait jamais regretté aussi fortement qu’à ce moment précis. Car quelque chose en elle lui criait sans pitié que ce gamin à qui elle avait réellement appris à porter une épée, à parer un coup… A protéger ce qu’il aimait… Que ce gamin était un Alexander… Qu’il deviendrait aussi sage que fort et qu’il serait un héros. Elle lui tendait toujours la main, pour avoir sa lance de joute et il finit par la faire apparaître pour lui donner sans résister. Mais lorsqu’il la tendit et qu’elle posa sa main sur la poignée, il résista… Elle le toisa, soutenant son regard. Si un jour il avait eu peur d’elle… En tout cas en cet instant, il n’y avait plus aucune peur, juste de la certitude…

    « Je ne suis plus le garde qu'on ne voyait plus et mon cœur suffira à battre n'importe quel adversaire. Il me suffira de croire en lui et il croira en moi ! »

    Elle ne fit qu’une chose… Acquiescer en le regardant fixement dans les yeux. Elle aurait pu dire ce qu’elle pensait, qu’il ne devait pas trop se faire confiance, qu’un jour, quelque chose de sombre pourrait s’abattre sur lui… Et que là, sa volonté ne suffirait plus. Mais elle savait aussi que Nirid avait besoin de soutien, parce qu’il vivait des heures terribles, à s’entraîner jour et nuit, à faire un maximum de missions pour à la fois épater et s’améliorer et devenir lui-même une légende… Si à côté de cela, personne ne croyait en lui, le malheur qui lui tomberait dessus serait simplement et tragiquement la solitude. Qui sait, c’était peut-être bien ce qui était arrivé à Ravness.

    Il lâcha la lance et elle fut surpris de son poids, rarement habituée sauf dans le feu de l’action ou dans un élan à porter sa hallebarde d’une main, elle constata une nette différence et mordit sa lèvre inférieure d’un réflexe avant de faire disparaître la lance comme l’épée et le bouclier. Et elle regarda Nirid si… Fidèle à lui-même. Et on ne sait pourquoi, un petit rire débuta sa phrase.


    « Lieutenant, je vous souhaite qu’un jour, alors que vous galoperez vers des terres encore inconnues, vous trouverez une demoiselle en détresse qui aura bien besoin de votre aide et qui vous aimera aussitôt qu’elle vous verra. Et j’espère que ça durera entre elle et vous. »

    Elle se retourna sur cette note, un léger sourire sur le visage et alla s’asseoir une nouvelle fois sur le muret. Elle mit l’une de ses mains sur le coude de l’autre qui longeait son corps avant de parler, comme si elle réfléchissait à tout ce qu’il avait dit. Sa voix était légèrement plus froide, ou plutôt… Sa voix redevenait normale puisque précédemment, elle avait laissé s’échapper de ses mots, un rire.

    « A vous entendre, Lieutenant… J’ai bien l’impression que vous pensez que je vous dis tout ça pour vous décourager… Que je prends un malin plaisir à démolir tous vos espoirs. Je m’attendais à un peu plus de gratitude de votre part, en fait… Ce n’est pas pour vous ridiculiser ou vous faire abandonner que je vous condamne à mener votre prochaine mission avec une épée en bois. »

    Et tout en le regardant, elle porta ses mains à ses cheveux et les repoussa derrière ses épaules… Elle ajusta sa barrette et pour finir, frotta ses cuisses pour faire partir la poussière qui s’était déposée alors qu’elle avait mis Nirid à terre. Ce n’était pas dans ses habitudes à vrai dire de corriger quelques erreurs de son physique alors qu’elle était en armure… Mais c’était encore moins courant pour elle de s’asseoir et d’attendre sans rien faire, si ce n’est parler.

    « J’aimerais que de temps en temps, vous vous serviez de votre tête. Les grands héros de la lumière n’étaient pas des destructeurs incompétents et stupides ! Essayez de mettre de l’ordre dans votre esprit, revoyez l’ordre de vos priorités. Le plus important n’est pas toujours ce que vous pensez… »

    Elle lui disait cela mais ce serait probablement vain. Quand il agissait, c’était toujours en suivant son instinct et son cœur, jamais sa tête… C’était bien un homme. Et pire que l’idiotie perpétuelle qui devenait une partie intégrante de leur caractère, il y avait leur fierté… Ravness n’avait pas connu beaucoup d’hommes dans sa petite vie mais son père lui avait laissé l’expérience, terriblement fier…

    « Et lieutenant ! »

    Elle descendit de son muret et une nouvelle fois, s’approcha de Nirid, lui faisant face.

    « Vous recherchez une gloire… Vous voulez que l’on vous remarque, que le monde crie votre nom ! Cela ne sert à rien, c’est stupide et pour les guerriers mal éduqués… Vous valez plus qu’eux, vous n’avez pas besoin de cela… Que vos ennemis vous craignent, c’est tout ce que vous avez à espérer d’une guerre… Il n’y a rien… »

    Elle fit une pause, ayant oublié de respirer et prenant une grande bouffée d’air. Elle avait les joues un peu rouges alors que la colère montait en elle… La colère contre ce qu’elle détestait le plus, la guerre.

    « Il n’y a rien de glorieux à gagner une guerre, Lieutenant ! Le Seigneur Dieu vous aime pour ce que vous êtes, pas pour ce que vous avez fait de… D’idiot. »

    Son ton était autoritaire, elle avait les sourcils froncés… Elle s’apprêta à ajouter une chose mais sembla arrêtée dans sa pensée… Elle se mordit une nouvelle fois la lèvre inférieure. Elle regarda alors Nirid comme si elle l’eut vu pour la première fois, comme si elle ne le connaissait pas.

    « Rassurez-moi, Lieutenant… Vous croyez toujours en Dieu, n’est-ce pas ? »


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    « Firion ? »

    Celui que Genesis appelait arrêtât sa marche. Instinctivement il se mit à regarder dans la direction du Tragédien... Le Fils d'Erato ne savait pas vraiment quoi penser... De ce qu'il en savait, c'était autant une ordure qu'un héros. Il faudra bien du courage à l'homme ou au dieu qui un jour le jugera. C'est pourquoi Firion gardait une certaine méfiance, une certaine distance. Cette distance n'était pas exclusif à Genesis puisque de son passé, le gitan eut retenu qu'on ne pouvait faire véritablement confiance qu'à une chose : la famille... Mais pas au sens propre terme, car lorsque le Poète parle de famille, il parle des amis, des amours et de tous ceux qu'il a laissé rentrer dans son cœur.
    Firion a choisit sa famille...

    « Oui ? » répondit-il simplement... sans grande conviction.

    « Vois-tu, on vient tout juste de m'informer que deux gardes de la lumière attendent au pied du sommet de l'art. Ils sont là pour acheter des cheveux. Ils t'attendent à l'écurie et tu devras simplement les ramener jusqu'à eux. Le marché est déjà convenu et chacun de nos magnifiques chevaux vaut 800 munnie. Il n'y a personne d'autre de disponible, peux-tu y allez ? »

    « Oui, bien sur. » répondit-il simplement... sans grande conviction.

    Aujourd'hui pour Firion, ce n'était pas la grande forme. Une certaine lassitude, ou de l'ennui peut-être... A vrai dire, le bohémien restait pensif. Avançant jusqu'à l'écurie, trainant légèrement la patte, il réfléchissait. Il ne savait pas vraiment à quoi mais il réfléchissait. Il faisant le point... En fait non, aujourd'hui était simplement un jour sans, vivement qu'il se termine pour laisser place à une autre journée, avec cette fois-ci.

    Sans vraiment s'en rendre compte il arrivât jusqu'à l'écurie. Il y avait cette odeur forte mais douce, l'odeur du chanvre et du crin de cheval, de la paille et du foin... Un odeur que tout habitant de la citée des rêves connait car à défaut d'avoir put chevaucher, tous ont au moins du ne pas passer loin d'un garde sur son cheval. Il vit deux chevaux... L'une était une jument athlétique et élégante. Une douce robe brune, presque dorée... Oui, il s'en souvenait. C'était Rivy qui l'avait capturé et Firion ne manquerait de préciser que la jument aime les pommes... Élégante, magnifique.

    Quand à l'autre, ce n'était pas du tout la même... Noir comme la nuit, viril comme un taureau. La musculature puissante et la posture fier. Que dire d'autre ? Un vrai cheval de bataille, de guerre. Et il n'est pas de ces chevaux pour archers, cet étalon là est une bête de première ligne, de celle qui brise les défense. Capable d'accélération aussi soudaine que féroce, parfait pour un lancier.

    Le poète passât quelques instants à caresser le crin blanc de la jument. C'était donc pour deux gardes de la lumière... Quelque part, ca lui faisait plaisir. Si les muses ne l'avaient pas appelés, sans nul doute que Firion serait entrer au service de ce groupe. Des intentions nobles, des membres vaillants, tout à faire son genre. Et bon... Les motivations de ce groupe remontent à la nuit des temps, pleines d'idéalisme et puis... Qu'y a-t-il de mieux qu'une cause perdue ? Tout à fait son genre. Les deux montures méritaient de preux cavaliers comme il y en a à la lumière. C'est donc le cœur en paix que le Poète attrapât les lanières de cuirs et se mit à avancer. Les chevaux le suivaient en n'opposant aucune résistance. Hey, quoi de plus normal après tout, ils ont été dressés par le Consulat...

    Et ainsi ils s'avancent jusqu'à apercevoir deux silhouette au loin. Une plus imposante que l'autre d'ailleurs. Bizarrement et malgré son visage fermé et sérieux, Firion s'interroge. A quoi peuvent-ils bien ressembler ? Il s'imaginent tellement de chose... Un puissant chevalier accompagnée d'un noble mage blanc. Un mage imposant et une guerrier vif. Des femmes, des hommes. Inconsciemment il presse le pas, curieux à l'idée de ce qui va bien l'attendre...

    Il aperçoit une jeune homme, il semble énergique, tonique. Joyeux avec de l'entrain. Un faux-air de Rin quand on y pense. Il a une armure, c'est un chevalier mais contrairement à Firion, aucune arme sur lui. Quelque part, c'est logique... La poche intérieure n'est pas bien compliqué à apprendre et le poète doit être le seul guerrier à encore se trimballer avec son arsenal sur lui. Que voulez-vous, lui n'est pas un simple guerrier, c'est un maitre d'arme. Entre et lui et son armement il y a un lien psychique, il le sait, il le sent. Sans elles, il se sent étrangement seul et vulnérable, désarmé... C'est une partie de lui, des membres de sa famille en quelque sorte... Si on l'entendait penser que ses armes font partie de sa famille, les gens riraient et lui même se sent ridicule ! Mais que voulez-vous. Sans le vouloir, son regard s'adoucit.

    Firion pose ensuite son regard vers le plus chétif des deux, la plus chétive en l'occurrence. Son regard devient dur, froid et même haineux... Son corps se crispe. Sans le vouloir, son corps réagit à sa présence et si on venait à l'attaquer, il réagirait de suite. Elle... Comment ne pas la reconnaitre ? Une femme en armure, là d'où vient Firion c'est exceptionnelle et d'ailleurs, ca l'est toujours. Il s'en souvenait... Il se souvenait de cette nuit rouge sang. Comment ne pas s'en souvenir ? En pleine nuit, les gardes ont attaqués une cache de gitan... Firion était là. Dans une cave, en infériorité numérique et cerné de tous les cotés. Au péril de sa vie il défendit ses compères qui ne pouvait pas se battre, ils étaient plusieurs à se battre...

    Il a survécut et d'autre aussi, contrairement à la majorité. Quand à elle, elle était là... Tuant avec froideur ceux qui par malheur étaient différents. Non... Ils ne voulaient pas... Il continuait de la regarder avec haine... Firion est toujours méfiant envers les gardes et aujourd'hui encore il a soif de vengeance. Mais elle... C'est l'une des rares sur lequel il met un visage. Et elle est celle qui a tué Rodrigue, son cousin. Non... On pardonne mais on n'oublie et dans le cas présents, il n'a pas pardonner non plus... A deux doigts...
    A deux doigts seulement de l'attaquer mais non, il se contente de la regarder avec haine. L'attaquer entrainerait surement la fin de l'entente entre le Consulat et la Lumière et ca il ne pouvait se le permettre... Il gâcherait la vente de deux bels étalons et ils ne le voulaient pas non plus... Et de tous ca, il en avait aussi tout simplement marre, fatigué de se battre, fatigué de la guerre... La paix, il voulait juste la paix mais comment faire ? Comment préserver la paix quand en même temps on ne veut qu'abattre celui avec qui justement il faut faire la paix ? Il serre les poings car s'il la hait de tout son cœur... il ne veut pas la haïr. Et il ne veut pas non plus l'entendre car si elle regrette ses actes...

    Ce serait encore plus dur de la haïr.

    Enfin... Avec froideur et distance il se mit à parler, tâchant de ne pas le faire mais ne pouvant s'empêcher de regarder haineusement la demoiselle.

    « Je suis Firion, du Consulat... Voici les deux chevaux. Je vous laisse le temps de les regarder mais tant qu'à faire, je suis pressé... Ça fera huit-cents munnie chacun. »
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    « Je recherches la gloire pour accomplir ce que n'importe quel héros, n'a pas réussie à accomplir. Je veux apporter la paix éternelle par le biais de la gloire elle-même. En devenant un héros unique en son genre, les gens écouteront mon message et le comprendront. Je crois qu'un jour tôt ou tard les gens se comprendront, ils se plongeront dans une solidarité qui supprima l'obscurité à jamais. L'amitié évincera la haine et alors nous vivrons en paix... »

    Ce qu’il disait n’étais pas du tout dénué de sens, pour une fois… C’était même plutôt intelligent, oui. Avec de la gloire, on est aimé et avec de la gloire, on est écouté du peuple mais aussi des dirigeants, des puissants… Un avis qui semblait alors populaire peut être concevable à grande échelle de la part des chefs. Mais un concept la dérangeait plus que tout dans cette vision des choses… La gloire était trop cruelle pour la Capitaine qui n’était guère plus qu’une faiblesse incarnée, de son avis. La gloire était pour ceux qui acceptaient d’être récompensés d’applaudissements lorsqu’ils gagnaient une guerre… On est glorieux quand on survit et quand on a vaincu et selon son avis… Si elle devait faire gagner une guerre, elle préfèrerait y mourir plutôt que de connaître cette gloire. Comment peut-on supporter d’être remercié pour avoir tué un homme qui n’était probablement pas plus horrible et mesquin que nous le sommes. Pour elle, seul un avis comptait… Oui, simplement celui de Dieu.

    Lui pardonnerait-il ou bien est-ce qu’il jugerait qu’elle n’avait pas accompli le nécessaire pour être pardonnée.

    Elle tourna la tête d’agacement, ne voulant plus écouter les idéaux de Nirid… « Quel imbécile » se disait-elle… Elle aurait voulu être aussi insouciante que lui, elle aurait souhaité s’aimer comme il s’aimait… En regardant ailleurs, elle balaya le Sommet des Arts sans s’en rendre compte et aperçut un homme qui approchait de leur position. Un homme ou une femme puisqu’elle ne le voyait presque pas, c’était surtout les chevaux qu’elle remarquait… Son regard choisit alors tout de suite l’animal qui était le plus à son goût… Elle ne le voyait pas bien mais ce ne pouvait être que celui-là… Elle ne savait pas à quoi ressemblait l’autre cheval mais quoi qu’il en soit, il irait à Nirid, qu’il le veuille ou non.

    On ne pouvait pas dire d’elle qu’elle était capricieuse, bien loin de ça, elle avait juste des tas de complexes la rendaient extrêmement pudique, froide, réservée… Mais elle n’était pas capricieuse. Cependant, aucunes excuses n’auraient pu la déraisonner quant à son choix, pas même un Nirid, pas plus un consul…


    « Lieutenant… »

    Il la regarda et elle se contenta de pointer l’homme qui approchait de son menton… Elle ne le regardait même pas mais elle devinait une certaine excitation de la part du lieutenant puisqu’elle-même était profondément pressée de voir de plus près ce cheval qui des deux, lui semblait le plus beau, sans le moindre doute… Sans grande conviction, elle adressa à Nirid une parole creuse, plus machinale qu’autre chose.

    « Soyez poli avec ce Consul… C’est parce qu’ils le veulent bien qu’on peut acheter leurs chevaux. »

    En effet, il n’y avait malheureusement pas l’ombre d’un cheval dans le château de la lumière… Et elle en était absolument certaine puisque c’était elle qui s’occupait de la boutique du château… Ne l’imaginez pas derrière une caisse à compter les billets et à lever un grand sourire à l’approche d’un client « Oui bonjour, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? ». Et pour tout dire, si on lui avait demandé de porter l’uniforme, elle serait partie sur le champ… Certes ce ne lui ressemblait pas de vendre des choses n’étant pas spécialement forte en calcul (loin de là) mais c’était l’une des farces que lui avait faites le général Rokudo. Il avait du trouver ça très amusant… Mais elle avait accepté cette mission…

    Et non, il n’y avait donc pas de chevaux à vendre dans sa boutique… Il y avait bien des avions et des motos mais ils n’avaient pas eu de chance quand à la monture qui se révélait être un… Un Yoshi… Une créature très maniable et extrêmement amicale, peu encombrant. En fait, il était probablement plus pratique que le cheval bien que moins robuste et moins adapté à la guerre… Mais quand elle eut essayé ce lézard bipède vert, rose, bleu ou orange, elle n’avait pas apprécié la monture… Estimant que c’était plus une monture de coursier et d’éclaireur plutôt que celle d’un garde.

    Le Consul arrivait enfin et elle contempla enfin pleinement le cheval qu’elle avait déjà choisi. Elle n’avait même pas regardé le consul ou vraiment sommairement.


    « Je suis Firion, du Consulat.. »

    Elle posa tout de même un regard sur lui, moindre des politesses, alors qu’il commença à parler et si elle ne sursauta pas, elle ressentit une petite seconde de peur intense. Comme si vous regardiez ailleurs, qu’un homme vous interpelle et sans vous douter, vous vous retournez et voyez qu’il braque un fusil vers vous… Là c’était pareil, il la fusillait du regard et elle en eut peur sur l’instant. Elle soupira discrètement, son cœur battant moins vite qu’au début…

    « Voici les deux chevaux. Je vous laisse le temps de les regarder mais tant qu'à faire, je suis pressé... Ça fera huit cents munnie chacun. »

    Elle acquiesça, toujours surprise de voir que son regard n’avait pas changé… Et il la regardait surtout elle… Le moindre soulagement de la Capitaine était qu’il n’avait pas tout de même un regard mielleux dès qu’il observait Nirid, elle pouvait donc espérer qu’il était toujours comme ça. Elle mit silencieusement la main dans la poche de sa chemise et en sortit sa bourse déjà toute prète. Elle s’approcha et prit les rênes du cheval qu’elle souhaitait et à qui visiblement, Nirid n’accordait pas une grande importance, contemplant l’autre cheval. Le Consul lâcha les rênes et elle lui tendit à la place la bourse de huit cents munnies… Elle ramena alors la jument vers elle et se mit à sa gauche avant de regarder le Consul et de s’autoriser un sourire poli avant d’ajouter relativement froidement :

    « Je vous remercie, Firion. »

    Elle évita alors son regard… Du mieux qu’elle put et se rapporta sur sa jument, passant une main sur sa robe. Elle devait faire 1m70 et avait une bonne carrure, athlétique mais surtout très belle. Car oui, c’était bien une jument. Et sa robe était… Palomino, de ce qu’elle en savait. Une robe jaune, presque dorée et son crin était des plus blancs, la rendant absolument magnifique.
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    Le poète posât son regard ambré sur le jeune homme... Celui-ci dégageait une certaine énergie, de la joie de vivre. Ah... La fougue de la jeunesse, surement. Il semblait innocent, pur, ce genre de guerrier qui parte au combat passionné d'aventure, l'âme remplit de droiture, à la volonté infaillible que rien ne peut briser; rempli de certitude... Ce genre de guerrier qui finisse comme Firion. D'une naïveté touchante il dévoilât au grand jours ses valeurs, de belle valeur. Ne pas faire souffrir les autres pour son propre bien... Si tout le monde pouvait penser ainsi. Le jeune homme s'inquiétait de savoir pourquoi le consul était si haineux, sentant la colère dans son regard...
    N'importe qui l'aurait sentit...

    « Rien à voir avec les chevaux, faites simplement en sorte qu'aucun mal ne leur soit fait. »

    Son ton toujours froid avait sut s'adoucir. Sans le montrer, le fait que le chevalier puisse penser que la perte des chevaux lui coutent autant... Non, on ne rêve pas de tuer pour une jument et un étalon. Tous ce qu'il pouvait, c'était éviter le sujet mais... C'était comment dire... Impossible ? Ce regard si insistant... De tels yeux ne pouvaient que mettre mal à l'aise le bohémien. Quelque chose en lui le poussait à satisfaire la curiosité du garçon mais d'un autre coté, il ne voulait pas entacher cette si belle innocence. Cruel dilemme ! Cruel destin... Un conflit naquit en son âme sur cette question, tout lui révéler ou pas ?

    Ne sachant que faire, que dire et comment réagir, Firion décidât d'agir en Consul et de laisser sa muse le guider. Les artistes, l'art en général, tellement de point de vue, de divergence d'opinion, d'avis. Nul n'a jamais sut trouver les mots exacts. C'est ce qui le rend si beau, il n'y a rien qui puisse le décrire, il échappe à toute logique, les lois de l'univers ne sont rien face à la beauté du chant de Mizore ou de la divine élégance que dégage chaque pas gracieux de Rivy... L'art est une inconnu. Et alors que d'ordinaire l'homme craint ce qu'il ne comprend pas... L'art le fascine. Lorsque la logique seule ne suffit, il faut laisser inexplicablement l'emporter...

    Vas-y mon enfant...

    Oui, Firion avait besoin quelque part de vider son sac. Mais ne pouvait-il pas le faire avec quelqu'un d'autre plutôt que de déverser sa haine chez le premier chevalier venue ? Non, car en réalité, et ce de manière assez lâche, c'est à la jeune femme qu'il voulait cracher sa haine. Et quitte à faire quelque chose, autant le faire jusqu'au bout...

    Autant le faire avec une touche artistique et poétique... Faisons-le à la Consulat.

    « La colère que tu peux voir dans mes yeux est tellement plus profonde... Tellement plus intense, plus importante que tous les chevaux de l'univers.

    Cette colère vient de la peur... Chose si intense que l'on nomme terreur. J'ai vu mes amis, j'ai vu ma famille, beaucoup d'entre eux massacrées, la faute à une peau basané. »


    Les yeux clos, le poète tentent désespérément de repousser les larmes qui nouent sa gorge. Lorsqu'il y parviens ses yeux se rouvrent et sa voix se dénouent.

    « Les Bohémiens furent massacrés et cette femme a participé à nombres massacres. Le temps l'a peut être emportés mais je peux encore voir le sang de mon peuple sur ses mains... Et surtout celui du cousin qu'elle m'a volée. Dégaine tes armes ou encore remets en cause l'alliance de nos deux groupes mais sache une chose, en ce moment même, je me retiens de ne pas l'attaquer... Le corbeau sur mon épaule droite réclame le sang...

    Mais je préfère écouter la colombe sur mon épaule gauche et réclamer la paix. »


    Il était ridicule, il en avait conscience et pourtant il s'en fichait bien. Il venait d'exprimer avec des mots ce qu'il ressentait dans un élan d'inspiration ! Certes, la langue peu mélodieuse et le verbe loin d'être affuté... Et même si c'était mauvais, et même si ca ne rimais, et même si le vers et la prose se mélangeait avec maladresse... Ça venait du cœur. Le regard dur, braqué sur la donzelle, Firion avait des choses à lui dire, à elle et à personne d'autre. Il pourrait lui demander pourquoi mais ce serait futile et il ne veut pas... Allez de l'avant, c'est ce qu'il faut faire ! C'est dur mais il faut le faire ! Mais ca ne sera pas aujourd'hui, le regard du Consul ne s'adoucit pas, sa voix non plus et son corps tout entier était crisé, prêt à tuer...

    « Cette Jument a été capturé par Rivy Pikina... Je sais de sa bouche que cette jument aime les pommes et saches juste que... Tu paieras le prix fort pour la moindre égratignure sur ce cheval. »

    Il aimerait tellement pouvoir lui pardonner, mais c'est chose impossible. Alors il fait volte-face et retourne au Domaine des Arts, sans se retourner...
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    « Pourquoi ce regard Firion ? Je vois de la colère en vous. Ces deux chevaux étaient importants pour vous ? Si ces le cas, je refuse de faire souffrir un homme pour mon propre bien ! Reprenaient les ! »

    La Capitaine avait deux réflexes… Premièrement, se mordre la lèvre inférieure dès qu’elle était irritée, gênée, en colère ou bien encore sous une autre forme de perte de sang-froid. Un réflexe qui revenait plus souvent qu’elle ne voulait bien le croire, un réflexe assez perturbant pour quelqu’un qui se voulait très froide.
    Son deuxième réflexe était de faire des reproches à Nirid dès que ce dernier parlait quand il ne le fallait pas… Que ce soit par manque de politesse, impudence, elle trouvait toujours une occasion pour lui demander de se taire… Là…
    Il était complètement stupide et le montrait admirablement en se montrant beaucoup trop personnel. Mais même en entendant ces paroles, son réflexe ne lui obéit pas… Elle resta figée, baissant légèrement la tête sur le cheval qu’elle tenait par les rênes… Elle ne voulait pas voir si le regard du Consul s’était adouci et elle voulait encore moins connaître la raison de cette colère. Elle ne voulait rien… Sauf qu’il parte.


    « Rien à voir avec les chevaux, faites simplement en sorte qu'aucun mal ne leur soit fait. »

    Le ton était un peu plus cordial… En levant légèrement le regard vers le consul, regardant sa gorge en n’osant pas vraiment croiser ses yeux, elle força un sourire poli qui se voulait rassurant… Et pourtant, Dieu savait qu’en cet instant, elle ne pensait pas le moins du monde à la sécurité du cheval qu’elle avait devant elle… Cette jument avait beau lui plaire énormément, cela ne la sauvait pas d’une telle gêne d’être ainsi regardée.

    Néanmoins, la tension ne diminuait pas… Malgré le fait que Nirid ne se rende compte innocemment de rien… Elle n’espérait plus qu’une chose : qu’il engage un nouveau sujet de conversation pour couper celle-ci. De son côté, la capitaine aurait pu trouver une excuse pour partir déjà pour la compagnie shin-ra…


    « La colère que tu peux voir dans mes yeux est tellement plus profonde... Tellement plus intense, plus importante que tous les chevaux de l'univers. »

    La peur qu’elle avait ressentie revint au grand galop… Elle était visée, plus de doutes… Elle serra les rênes à s’en faire blanchir les jointures

    « Cette colère vient de la peur... Chose si intense que l'on nomme terreur. J'ai vu mes amis, j'ai vu ma famille, beaucoup d'entre eux massacrées, la faute à une peau basanée. »

    Que ce soit pour une peau basanée, ou des crimes, ou pour simplement être impies aux yeux de l’autorité, du Juge… Quelle que soit les raisons, elles avaient toutes été mauvaises.
    La Capitaine de la lumière sentit un violent frisson parcourir son échine, glaçant son corps, l’empêchant de respirer tant la pression était forte. Quand elle entendit les paroles du consul, elle souhaita ardemment son silence, qu’il arrête là… Qu’il s’arrête de parler, qu’il retourne chez lui. Elle aurait même payé le double pour son cheval pour qu’il se taise, pour qu’il oublie.
    Il appelait son regard celui de la terreur… Et pourtant, il n’avait rien de comparable à celui de la capitaine qui elle, était absolument tétanisée. Les yeux de la capitaine étaient encore baissés mais elle savait, elle était maintenant sûre d’être visée… Elle savait pourquoi, elle savait à quel point elle était détestée mais elle ne voulait rien savoir… Pas même ce que dirait Firion, comment la regarderait Nirid. Elle pensait à partir en courant mais avec le cheval, cela allait être difficile… Et en âme et conscience, elle ne pouvait pas fuir, elle devait essayer de rester forte… Elle leva un peu son regard et réussit à supporter le regard de Firion mais on sentait tout son malaise dans son corps, dans son visage et dans ses yeux bruns.


    « Les Bohémiens furent massacrés et cette femme a participé à nombres massacres. Le temps l'a peut être emporté mais je peux encore voir le sang de mon peuple sur ses mains... Et surtout celui du cousin qu'elle m'a volée. Dégaine tes armes ou encore remets en cause l'alliance de nos deux groupes mais sache une chose, en ce moment même, je me retiens de ne pas l'attaquer... Le corbeau sur mon épaule droite réclame le sang... »

    Il parlait à Nirid mais la jeune femme sentait sur elle peser tous ces mots aussi sanglants qu’impitoyables… Et le regard du bohémien qui l’achevait… Que ce soit les souvenirs ou la peur que Nirid sache toutes les atrocités qu’elle a commises… Tout lui faisait du mal. Elle ouvrit la bouche mais c’était comme si elle avait oublié comment parler, ce consul l’intimidait… lui inspirait un profond effroi… Elle ne savait même pas quoi dire. [/i]

    « Je… »

    Mais elle avait commencé à parler d’une voix si discrète si incertaine que les paroles de Firion firent toute ombre à ce début de phrase, l’empêchant de poursuivre, elle ne releva pas, elle avait juste encore plus peur.

    « Cette Jument a été capturée par Rivy Pikina... Je sais de sa bouche que cette jument aime les pommes et saches juste que... Tu paieras le prix fort pour la moindre égratignure sur ce cheval. »

    Soulagée de ne pas être humiliée d’avantage mais pas moins perturbée… Elle baissa encore la tête et le regard et laissa s’échapper un simple :

    « Oui… oui je ferai attention. »

    Et il se retourna… Et il partit… Et elle supporta jusqu’à la dernière seconde de le voir s’éloigner, en ayant rien pu lui dire, sans avoir pu se faire pardonner, sans avoir su s’expliquer. Elle avait été risible, ridicule, pathétique et stupide… Et elle n’avait pas encore regardé Nirid depuis que Firion lui avait appris la sombre vérité. Elle serra les rênes et se retourna à son tour avant de marcher vers la Compagnie Shin-Ra, à quelques centaines de mètres de là. Elle s’adressa froidement à Nirid mais sa voix était tremblante.

    « Nous partons ! »

    Elle ferma les yeux, sentant que des larmes commençaient à monter, l’émotion était forte et la honte d’avantage… Elle poursuivit sans accorder un regard à Nirid, trop peureuse de voir sa réaction.

    « Ne parlez de ça à personne, Lieutenant. »
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"Je m'appelle Firion, je suis gardien de la paix..."

"Je m'appelle Nirid, je suis gardien de la paix..."

"Je m'appelle Primus, Capitaine de la lumière et agent de la paix avant tout."

... Oui oui, c'est ce que le titre m'inspire... Mais on va passer à la notation rapidement, parce que j'ai plus de blagues en réserve...

Mission très facile pour tout le monde, et évidemment pour le nombre de posts et la qualité globale, je vous annonce immédiatement que vous aurez un bonus... Soit, que le couperet individuel s'abatte...

Primus, j'ai beaucoup aimé de bout en bout... C'est un personnage complexe et complexé, et tu le rends vraiment très bien. J'apprécie énormément la cohérence que tu apportes à ton personnage tout au long du Rp... Et pour ça, tu es le seul à qui je mettrais un bonus en PS...

7 points d'expérience + 70 munnies + 2 PS en Force.

Nirid... Globalement, c'est plutôt bon, mais deux ou trois choses m'ont gênées tout de même...

L'orthographe évidemment, faut que tu progresses encore à ce niveau là... Je sais pas si tu t'en rends compte, mais ça tue complètement l'immersion de tiquer sur une faute, ou même parfois des mots que tu utilises qui ne sont pas les bons (j'ai souvenir que tu utilises "poignet" au lieu de "poignée" à un moment... Pas du tout la même chose)...

Ensuite... Je vais revenir à ce que je disais de Primus qui apporte une cohérence à son personnage. Le problème de Nirid, qui vient de son caractère je suppose, c'est qu'au lieu de cohérence, on a une constante... Ouais, Nirid est une constante je trouve... Peu importe ce que Primus lui dit, ça ne l'influence en rien, il reste exactement le même. D'une part ça se sent dans le texte vu que tu ressors assez souvent la même chose, mais en plus c'est assez frustrant... J'ai eu l'impression d'avoir affaire à un imbécile heureux que les autres n'atteignent pas... C'est peut-être le caractère, c'est sûr, mais j'aurais nettement préféré voir une évolution, même très légère, et pas une constante....

Et... Troisième défaut, euh...

Merde, j'aurais dû dire un ou deux en fait... Bon bah...

Des répliques que je ne trouve pas toujours judicieusement placées comme elles coupent le dialogue de Primus.

Ce qui fait que tu es celui qui s'en sort avec le moins de bonus.

5 points d'expérience + 55 munnies + 1 PS en Défense.

Et Firion... Ahhhh, Firion... Un putain de gitan doublé d'un putain de membre du consulat ? Et tu veux que je te note ? Laisse moi rire! C'est déjà un grand honneur pour toi d'exister sur ce forum...

Bref... Passage furtif, c'est dommage parce qu'il était plutôt bon. Le seul regret que j'ai c'est que tu ne fasses que deux posts en fait, ça aurait pu être intéressant de voir ce qu'il se serait passé si tu étais resté...

Rien d'autre à ajouter...

7 points d'expérience + 70 munnies + 1 PS en Force.

Voilà, je laisse Xaldin éditer vos fiches de personnage.
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