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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    Depuis l’arrivée des arts et cela date d’il y avait déjà deux ans, la Forteresse Oubliée gardait de sa fraîcheur même quand la nuit commence à tomber. Dans un Printemps comme celui-là, où le soleil se couchait à plus de 10 :00 du soir, ce sont en partie les restaurants qui laissaient leurs portes ouvertes.
    Genesis était dans l’un d’eux… C’était par hasard qu’il l’avait trouvé mais pour une raison toute particulière qu’il l’avait choisi.

    Un nom simple et accrocheur, le Cirque. Et ce Cirque en question posait sa décoration intégralement sur une personne de l’entourage du Tragédien, la Dame Rivy Pikina, fille de Terpsichore. Une jeune femme qu’il appréciait et que chaque matin, il était bien content de voir traverser les jardins espaçant les tours. C’était en quelque sorte comme le début d’une nouvelle journée qui ne s’annonce pas si mal.

    Et de fait, il suivait ses actes comme ceux de chaque membre du Consulat.
    Il était déjà à l’intérieur. Les tons étaient rouges, bordés de blancs. Genesis contemplait les murs, les tableaux, les sculptures. Car la beauté de l’art de la danse peut être représentée par toutes choses et certaines des illustrations étaient de toute beauté, si finement peintes qu’il aurait pu croire qu’elles furent d’Ukiyo. C’est dans ces instants légers que le Consulat se trouve une utilité, lorsqu’il constate qu’il a réussi à amener les hommes jusqu’à la plénitude des arts des Neuf Muses. Car rien n’est plus beau que l’art.

    Il n’y avait pas de danseuses, ce n’était pas indispensable mais bien dommage. Genesis était assis à une table moyenne à côté de la fenêtre donnant sur la belle rue plongée dans les profondeurs du crépuscule. Il était habillé comme à son accoutumée sans pour autant avoir amené sa rapière. Il était tout simplement classe et se tenait comme le maître de ce monde dans ce restaurant. Et il avait ses chaussures. Tout comme les serveurs.

    Le Tragédien avait commencé tout doucement à connaître Rivy Pikina et même s’il trouvait une toute particulière beauté dans ces représentations. S’inspirer d’elle pour des petits artistes était exactement là où on pouvait très facilement connaître un premier bel échec. Car Rivy Pikina qui se promène au gré du vent, qui n’a pas de logique vraiment stable et qui jamais ne met de chaussures, c’était ce qu’elle était vraiment. Une personne impossible à analyser, à expliquer. Mais que l’on peut comprendre si du moins elle accorde de la compréhension et qu’elle nous raconte son histoire. Rivy Pikina ne pouvait pas être enfermée sur une toile.

    Mais ce n’était pas elle que Genesis attendait avec une certaine impatience. Il s’agissait de Medusa… La Main Noire du Consulat et aussi la scientifique. Redoutable et effrayante… Mais avant tout, femme. Et une femme aime être invité à dîner dans un beau restaurant. Il lui avait demandée inopinément alors qu’elle lui avait rendu son rapport de mission, qu’il n’avait pas encore lu…

    Elle n’avait pas de retard, c’est lui qui était en avance. Quand il était ainsi, assis tranquillement à une table sans rien faire, il pouvait réfléchir en paix à tout et n’importe quoi. Sous un certain confort, qui plus est… Dans cette salle, tout le monde savait qui il était et à part pour lui adresser un bonsoir ou des salutations, on n’osait pas trop lui parler.

    En fait, il pensait à deux choses… Firion… Ce dernier venait d’arriver au Consulat, le jour même et étrangement, il avait déjà été éveillé à sa Muse… Il avait entendue ses paroles, en fait. Plus étrange, il ne l’avait pas vue mais quoi qu’il en soit, cela prouvait qu’il était le héraut de la Poésie… Où plutôt devrais-je dire le héraut tant attendu. Il avait beaucoup de choses en commun avec son prédécesseur mais aussi tant de différences. Il n’avait pas cette gaieté, ce brin d’arrogance et de petite folie de Clopin mais tout comme lui il était un poète et tout comme lui, il était bohémien… Ils avaient donc connu tous les deux Frollo sous ses plus mauvais jours et avaient accepté de le rejoindre pour une cause qui regardait tous les Consuls.
    Cela rouvrait une vieille plaie, celle de la perte d’un ami que Genesis avait lui-même enterré, d’une certaine façon… Dure expérience. Mais Firion comblerait ce vide… Il semblait de la même trempe qu’Ezéchiel et que Nanaki.

    Medusa arriva enfin, il était 20 :00, elle fut conduite jusqu’à la table de Genesis par l’hôte du restaurant… Genesis se leva poliment et marcha jusqu’à la chaise du Medusa, pour la retirer et la pousser délicatement sous Medusa. Il faisait cela comme à n’importe quelle femme alors que celle-ci avait quelque chose en particulier, un lien avec Genesis, le lien des secrets. Sachez que le Tragédien disait beaucoup de choses à Mizore, quand il le pouvait, quand ils se voyaient… Mais que souvent, aucunes des paroles qu’il échangeait avec Medusa, n’arrivaient jusqu’aux oreilles de la chanteuse.

    Genesis se rassit, affichant un sourire léger.


    « Je suis vraiment content que tu aies accepté mon invitation. Tu es très belle, qui plus est. »

    Il n’hésitait pas dans le choix de ses mots, sûr de lui dans ce genre de moments. Quand l’habitude détrônait l’inhabitude, le Tragédien laissait souvent sa place à Genesis, le porte-parole des Consuls.
    Il laissa planer un léger silence. Et il lui parla du deuxième point qui l’inquiétait.


    « Drôle d’heures n’est-ce pas ? Pour le Consulat, je ne saurais dire si tout va pour le mieux, depuis quelques jours. Tu savais que Nanaki avait disparu, cela fait trois jours maintenant ?… Je le soupçonne d’être allé à la Terre des Lions, il avait l’air pressé d’y aller pour combattre un énorme simili. Je ne pense pas qu’il soit vraiment assez en forme pour ça, j’ai envoyé une escouade de soldats le chercher. Ca va prendre encore du temps, à mon avis. »

    Il soupira avant de regarder Medusa, fixement.

    « A propos de ce dont je t’ai parlé hier… Tu es d’accord ? »


Dernière édition par Genesis Rhapsodos le Jeu 7 Juil 2011 - 2:13, édité 1 fois
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    La sorcière se trouvait devant son armoire en train de chercher une robe pour cette soirée. Genesis l'avait invité le matin même, quand elle était venue ramener son rapport. Elle avait passé près d'un mois à la Terre des Dragons et n'était rentré qu'il y a deux jours. Elle soupira en se souvenant de l'état de son laboratoire. Elle aurait dû demander à Rivy de s'occuper des poussières. Medusa tendit sa main pour prendre sa seule robe de bal. Sa seule robe pour les grandes occasions. Pas que voir son chef en était une, il l'avait sûrement invité pour parler de sa proposition, mais même en sachant cela, elle ne pouvait se résoudre à y aller avec ses habits de tous les jours. Son regard chercha la pendule près de son lit, 19h27... Elle avait juste le temps de se préparer.

    C'était une délicieuse robe à la couleur des ténèbres, d'un doux violet n'agressant pas les yeux, ainsi que d'une multitude de paillettes, faisant briller la femme portant cette dangereuse arme. Le corps d'une femme est une arme... Et cette robe ne faisait qu'augmenter cet effet. Elle était coupée sur l'un des côtés de sa cuisse, laissant voir quelques passages de sa peau blanchâtre. Elle prit un collier posé sur son bureau. C'était le même qu'elle avait prêté à Rivy pour qu'elle drague sa cible. Et cela avait marché. Elle lui avait donné quelques conseils. Rivy était l'une des personnes que la Sorcière appréciait dans le Consulat. Loin du Joker ou de Jaky tout deux détestable selon elle... Il était fin et se terminait en une pierre précieuse d'un vert éclatant. Pour finir elle prit un petit sac noir et se dirigea vers la sortit. Elle refit sa tresse qui se positionna comme à son habitude entre sa poitrine, puis elle regarda une dernière fois la pendule. 19h46, juste le temps de faire la route jusqu'au restaurant que Genesis lui avait parlé ce matin. Le Cirque... Drôle de nom pour un restaurant...

    Elle marchait silencieusement dans les rues. Elles étaient si calme... Il n'y avait que quelques personnes qui se baladaient. La plupart des amoureux qui se tenaient par le bras. Quelquefois elle reconnaissait le visage de l'une des personnes. On la saluait respectueusement. Medusa était certainement la femme dans le Consulat la plus effrayante. Au contraire, la danseuse était excentrique, mais elle ne faisait pas peur. Elle était une énorme bouffé d'air frai. Sans logique, détestant les chaussures, c'était une femme dont la compagnie était plus qu'intéressante. Mizore était douce derrière sa glace. La sorcière ne la connaissait que très peu, contrairement à la fille de Terpsichore.

    Elle finit par arriver devant le restaurant. Un serveur vint la guidé à l'intérieur et le tragédien selon les règles de la La sorcière regarda quelques secondes la décoration de ce lieu. La danse... Partout. Rivy aurait dût être honorer de cela, mais la connaissant, voir un restaurant sur elle où les serveurs portent des chaussures, cela l'aurait rendu... En fait, Medusa ne le savait pas. La danseuse était véritablement intéressante par ses réactions, dans le Consulat, c'était certainement la femme la plus proche d'elle. Elle attendait que Genesis commence. C'était lui qui l'avait fait venir ici, c'était à lui de lui expliquer sa venue, même si elle soupçonnait la raison de tout cela. Elle soupira distraitement.


    « Je suis vraiment content que tu aies accepté mon invitation. Tu es très belle, qui plus est. »

    Elle sourit légèrement avant de répondre au Tragédien.

    ''-C'est gentil, je te remercie. Je te retourne le compliment, tout au naturel, n'est-ce pas.''

    La sorcière regarda quelques secondes la décoration de ce lieu. La danse... Partout. Rivy aurait dû être honorée de cela, mais la connaissant, voir un restaurant sur elle où les serveurs portent des chaussures, cela l'aurait rendu... En fait, Medusa ne le savait pas. La danseuse était véritablement intéressante par ses réactions, dans le Consulat, c'était certainement la femme la plus proche d'elle. Elle attendait que Genesis commence. C'était lui qui l'avait fait venir ici, c'était à lui de lui expliquer sa venue, même si elle soupçonnait la raison de tout cela. Elle soupira distraitement.

    « Drôle d'heures n'est-ce pas ? Pour le Consulat, je ne saurais dire si tout va pour le mieux, depuis quelques jours. Tu savais que Nanaki avait disparu, cela fait trois jours maintenant ?... Je le soupçonne d'être allé à la Terre des Lions, il avait l'air pressé d'y aller pour combattre un énorme simili. Je ne pense pas qu'il soit vraiment assez en forme pour ça, j'ai envoyé une escouade de soldats le chercher. Ça va prendre encore du temps, à mon avis. »

    Nanaki... C'est vrai qu'elle ne l'avait pas vu depuis son retour.

    ''-Hum... Cela serait une grosse perte pour le Consulat, qu'il lui arrive malheur. Je pense aussi que se doit-être ça. Il veut certainement aidé ses amis contre ce simili. Tout ce que j'espère c'est qu'il ne fera pas comme Jaky...''

    Elle l'entendit soupirer avant de continuer sur sa lancé.

    « A propos de ce dont je t'ai parlé hier... Tu es d'accord ? »

    Elle avait eu raison... Elle aurait préféré qu'il attende un peu avant d'aborder ce sujet. Elle regardait fixement Genesis. Elle ignorait pourquoi il voulait faire ça, c'était une grande chose, une énorme responsabilité. D'un côté, elle était heureuse d'être assez importante dans le Consulat pour que le tragédien lui en parle. Oui... Elle y avait réfléchi...

    ''-Genesis... Tu me demandes quelque chose d'énorme, mais je suis d'accord. Cela ne me dérange aucunement, mais puis-je savoir tes raisons ?''

    Elle prit un verre, avant de le remplir du vin rouge qui se trouvait sur la table. Un grand cru... Un château Carbonnieux... Elle le fit tourner dans son verre, humant l'odeur avant de le goûter délicatement. Délicieux, délicatement sucré, très doux, avec une matière parfaite. C'était vraiment exquis.

    ''-Vous avez choisi, Madame Gorgon, Monsieur Raphsodos ?''

    Medusa plongea son regard vers Genesis. Non, elle n'avait pas choisi, elle n'avait même pas regardé la carte. Enfin... Elle savait déjà qu'elle ne choisirait pas et qu'elle prendrait comme toujours la...

    ''-Je prendrai la spécialité du chef et toi, Genesis ?''
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    Difficile de détacher l’allure et la beauté d’une femme comme Medusa, de sa réputation et de ses actes. Certes elle était dans une robe bien sombre et le sac qu’elle tenait ne faisait qu’accentuer sa classe. Mais même sans cela, sans l’aspect mystérieux de l’habit, elle était moins froide dans cette tenue, moins dangereuse. Néanmoins, très dur de s’en rendre compte quand on est qu’un passant, quand on la voit pour la première fois et qu’on ne connaissait que sa réputation. Medusa n’était pas qu’une Main Noire pour Genesis et encore moins un monstre d’insensibilité. Elle était avant tout une femme avec une beauté particulière.

    Elle lui avait retourné poliment le compliment qu’il lui avait fait, engendrant un nouveau sourire chez lui. Un sourire modeste mais assuré. « Tout au naturel », c’était très correct, il n’avait pas vraiment fait d’efforts… Disons que c’était sa façon d’être. A la fois bien élevé et instruit, descendant et héritier d’une sacrée bourgeoisie et pourtant, trop dégoûté par eux pour se plier à toutes les volontés qu’il avait reçues de ses parents. Comme de s’habiller en circonstance. A l’époque, ça lui semblait tellement hypocrite de se montrer si beau alors qu’on est si laid.
    A présent, sa vision des choses avait changé mais lui pas, il restait une sorte de visionnaire qui était fier d’avoir craché à la figure de ses parents.


    ''-Hum... Cela serait une grosse perte pour le Consulat, qu'il lui arrive malheur. Je pense aussi que ce doit être ça. Il veut certainement aider ses amis contre ce simili. Tout ce que j'espère c'est qu'il ne fera pas comme Jaky...''

    Le Tragédien détourna son regard. Il devait bien avouer que depuis l’épisode de Grell Sutcliff qui lui avait donné une tête dans un sac, il n’aimait pas qu’on parle de Jaky, malgré tout ce qu’il avait fait. Cela le rendait mal à l’aise, plus encore que de penser à Clopin. Néanmoins Genesis fit un sourire ironique, pensant à Dieu sait quoi, vis-à-vis des paroles de Medusa.

    Lorsqu’il lui avait parlé du sujet principal qui rôdait dans sa tête, il aperçut un léger mécontentement dans les yeux jaunes de son interlocutrice. Pauvre d’elle mais il devait s’occuper de cela et absolument dans un endroit privé, où personne ne lui poserait de questions.


    ''-Genesis... Tu me demandes quelque chose d'énorme, mais je suis d'accord. Cela ne me dérange aucunement, mais puis-je savoir tes raisons ?''

    Il fut extrêmement soulagé d’entendre ces quelques paroles. L’envie lui prit de rire de contentement mais pour certaines raisons… Il ne le pouvait pas et ne le voulait encore moins. Elle se servit alors délicatement de vin rouge, manière habile pour elle de montrer qu’elle était décontractée, que le sujet ne la tourmentait pas. Elle le but tout aussi délicatement, fascinant le Tragédien, toujours intéressé de voir des passions qui se réveillent chez les gens qu’il côtoie. Car la passion n’est pas que dans l’art. C’est ce qui lui plait tant.
    Lui aimait le vin, aimait les restaurants et il appréciait de devoir changer de couverts pour chacun des plats.


    ''-Vous avez choisi, Madame Gorgon, Monsieur Raphsodos ?''

    Le Tragédien laissa tranquillement Medusa réfléchir à ce qu’elle allait prendre et assez stupidement, il ne réfléchissait même pas à son choix. Il n’en savait foutrement rien… Il n’aimait pas qu’on l’appelle Monsieur, cela faisait trop « bureau ». Qu’on le traite comme un Prince ou un Roi, ça ne le dérangeait pas mais comme un banquier ou un fonctionnaire, il tenait ça en horreur. Il ne bougeait pas de sa position, une main sur la table et un autre bras, coude contre le bras de sa chaise et sa main enveloppée d’un gant sur sa joue.

    ''Je prendrai la spécialité du chef et toi, Genesis ?''

    Il n’aimait pas les surprises et son visage de marbre s’éveilla dans un léger rire, s’apprêtant à avouer qu’il n’écoutait pas la question du serveur. Mais il jeta sa main en un réflexe sur le menu, l’ouvrit à une page aléatoirement et ses yeux se perchèrent sur un choix plutôt satisfaisant.

    « Un Ragoût de bœuf aux pommes de terre. »

    Le serveur s’en alla dans un salut coincé, gêné et peureux… Genesis le regarda partir, sa main droite tout contre sa tempe… Il ne regarda pas tout de suite Medusa quand il commença à parler.

    « C’est agaçant, tu ne trouves pas ? On est de bons dirigeants pour ce monde, il n’a jamais été aussi en forme, on ne leur demande presque rien en échange d’une protection, on leur apporte des rêves… Et il y en a encore qui nous regardent comme si on leur inspirait la mort ! »

    Drôle de paroles pour l’homme qui représentait plus que quiconque la mort dans les Citées Dorées… Il prit à son tour la bouteille de vin et s’en servit un verre, moins délicatement cependant, c’était pour le plaisir du goût qu’il aimait cela. Il but une légère gorgée.

    « Problème qu’on ne trouve pas dans la Cité des Rêves. J’y vais parfois et j’aime beaucoup ce monde. »

    L’idée lui était souvent venue… De partir du Jardin Radieux pour s’établir là-bas. Ce monde-ci lui rappelait des mauvais souvenirs et depuis tout petit, il avait rêvé d’aller vivre ailleurs, là où on aurait aussi besoin d’intellectuels. Les temps avaient changé et maintenant, tout en restant là, il pouvait aider la Cité des Rêves mais l’idée demeurait intacte. L’ennui c’est qu’il devrait alors laisser quelqu’un ici… Or, le Jardin Radieux était le Sommet de l’art… Il fallait trouver quelqu’un qui cumulait l’efficacité, le charisme et le respect. Croyez le ou non, pour une telle tâche, Genesis ne voyait que Nanaki. Les autres avaient tous un petit quelque chose qui n’allait guère.
    Mais non, le Tragédien ne pouvait faire ça… A moins de convaincre Mizore de venir avec lui, il ne voulait pas se séparer d’elle. C’était la principale et non moindre raison de rester.

    Le Tragédien croisa le regard de Medusa qui avait un quelque chose de… Percant… Il sourit tout en levant légèrement les bras.


    « D’accord, j’arrête… Tu as raison, je ferais mieux de clore ce sujet pour que nous puissions profiter de la soirée dignement. Nous avons plein de choses à nous dire. »

    Le sourire de Genesis disparut et il continua très vite à parler, ne laissant pas les minutes s’écouler d’avantage. Néanmoins il devait lui expliquer quelques petites choses. La table était assez éloignée des autres, il pourrait parler sans qu’on l’entende.

    « Je me voyais mal te le dire dans le Quartier Général… Je ne veux pas qu’un Consul comprenne. J’aurais pu aller chez toi mais il est possible que d’autres groupes, que d’autres gens, soient au courrant de la nature de certaines de tes missions. De tout le Consulat, je crois que tu es celle de qui ils auraient le plus à gagner en t’espionnant. »

    Elle était maligne mais il voulait être prudent, ne pas prendre de risques. Si elle ne le savait pas, c’était affaire réglée à présent. Il cita alors ses trois raisons, restant pourtant dans un flou totale.

    « Des rumeurs courent… Certaines plaies notamment chez le peuple se réveillent et soulèvent les doutes. Si cela continue, si le Consulat ne se décide pas à agir, nous en pâtirons plus tard. Je crois que faire cela sera un bon point pour nous, un bon pas. Nous pourrons faire de la Coalition Noire le responsable de tout cela… Et avec ça, une bonne raison de faire la guerre. »

    Il détourna le regard sévèrement dans cette dernière phrase. Si elle ne le connaissait pas encore, c’était cela, la face dure, sévère et presque cruelle du Tragédien. Mais elle savait se montrer utile… Il ne la laissa pas se dire qu’il était perfide, il s’approcha et murmura presque.

    « Medusa… La guerre est imminente… La Coalition Noire et la Lumière se battront bientôt… Et nous à côté de cela, nous devons apporter les arts aux mondes. Sans guerre, nous n’aurons pas les mondes de la Coalition Noire… Sans guerre, la Coalition grandira et nous aurons encore moins de chances de la battre plus tard. Ce que je te demande de faire, c’est la raison pour le Consulat de se lancer dans la bataille. Ca a toute son importance. »

    Genesis remit son dos tout contre le dossier, un regard sévère… Il espérait que Medusa comprendrait ses souhaits. Il ne voulait pas compter uniquement sur la lumière car il ne lui faisait tout simplement pas confiance… Cette alliance était un simulacre de bonne entente mais cela se finirait d’une manière tragique, de toute manières.
    Il n’aimait pas la guerre… Se battre oui certainement mais la guerre n’était pas de son goût. Il avait trop peur d’entendre dire qu’un Consul ou un autre a été retrouvé mort dans un coin de la rue… S’il avait eu le choix, il aurait préféré y aller seul. Il laissa planer un nouveau silence avant de soupirer.


    « Ne t’en fais pas, j’en parlerai demain à Melpomène et elle me fera part du verdict de ses sœurs. J’ai bon espoir même si ça semble fou… Melpomène me fait confiance… Je te dirai si tu peux t’en occuper après leur avoir demandé. »

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    Quand il détourna le regard, elle sut qu'elle venait de toucher un sujet dérangeant pour son chef. Elle n'appréciait pas Jaky de son vivant et sa mort ne l'avait fait que le détesté encore plus. Souiller le Consulat, le trahir, elle et tous les autres Consuls après lui avoir donné un toit, un but... C'était quelque chose qu'elle détestait. La sorcière s'était habituée à cette vie de Consule, elle aimait son quotidien, ce qu'elle avait gagné dans ce groupe. Et ce qu'il avait fait à sa toute fin... Elle aurait tant voulu l'entendre prononcer son dernier soupir, elle aurait tant voulu être là pour montrer qu'il n'était qu'un traitre. Que pense les habitants de Noël du Consulat maintenant ? Medusa espérait avoir réussi à prouver que son groupe n'était pas en cause...

    Le serveur fini par partir, après que Genesis eut fait sa commande. Elle n'avait pas quitté le Tragédien des yeux pendant cet échange. Elle se retint de sourire, c'était bête... Cela se voyait que son chef venait de prendre un plat au hasard. Quant au serveur, le pauvre partit tout en étant horriblement gêné. Cela l'amusait de voir quelques rougeurs au niveau des joues du serveur.

    « C’est agaçant, tu ne trouves pas ? On est de bons dirigeants pour ce monde, il n’a jamais été aussi en forme, on ne leur demande presque rien en échange d’une protection, on leur apporte des rêves… Et il y en a encore qui nous regardent comme si on leur inspirait la mort ! » 

    Venant de la Tragédie en personne, c'était plutôt marrant. Toutefois, les habitants avaient leurs raisons, quand on connaissait la sorcière ou le tragédien grâce aux rumeurs de leurs jeunesses. Pour Medusa, c'était certainement la rumeur de la petite fille froide et sans-famille, ne versant aucune larme à la mort de sa génitrice. Elle dût même se retenir de sourire en ce sombre jour qui était si lumineux pour elle. Quand au Tragédien, elle ignorait. Elle ne connaissait pas son enfance, elle n'avait jamais cherché à savoir pourquoi il était devenu ce qu'il était aujourd'hui.

    Elle ne dit point de mot, regardant Genesis se servir à boire et le déguster sans humer son parfum. Elle eut un léger sourire bien différent de celui qu'elle fait envers ceux qu'elle s'apprête à tuer, bien différent de celui sombre, vicieux et sadique pour marquer à jamais l'effroi dans leurs âmes. Celui-là était doux, comme celui d'une mère. En y réfléchissant bien, elle devait-avoir le même âge que Genesis, ou du moins, il ne devait pas être beaucoup plus âgées. Depuis son adolescence, elle aimait le vin, sa senteur parfumée légèrement fruitée, son arôme, sa texture, sa robe... Elle prit distraitement son verre avant de le faire tourner, pour mieux respirer l'arôme de ce doux nectar.


    « Problème qu'on ne trouve pas dans la Cité des Rêves. J'y vais parfois et j'aime beaucoup ce monde. »

    Elle soupira avant de reposer son verre sur la table.

    ''-Je pense que c'est parce qu'ils ne nous connaissent pas, ou du moins, ne connaissent pas notre passé. Quand on connait les rumeurs qui courent sur nous, c'est compréhensible d'être synonyme de peur pour eux. Après tout, qui sait, nous sommes peut-être là pour les tuer... La cité des Rêves est un très beau monde, il a bien changé depuis que le Consulat l'a pris sous son aile, en mieux. Les habitants nous apprécient pour ça... Toutefois, Genesis...''

    Elle fit une légère pause, voyant que le Tragédien était parti dans ses pensées. Elle caressa légèrement l'un des couteaux posés sur cette table, admirant la somptueuse nappe, ainsi que la légère flamme de la bougie. C'était en effet un très beau restaurant. Dès qu'elle capta le regard du Consul, le perçant... Elle continua sa phrase.

    ''-Tu évites ma précédente question... Puis-je savoir ces raisons ?''

    Il devait avoir compris qu'elle voulait clore le sujet sur le travail afin de profiter du repas, vu son sourire et son geste.

    « D’accord, j’arrête… Tu as raison, je ferais mieux de clore ce sujet pour que nous puissions profiter de la soirée dignement. Nous avons plein de choses à nous dire. » 

    Elle ne put que sourire légèrement avant de hocher la tête. La sorcière n'eut que le temps de rouvrir les yeux pour voir le sourire de son vis-à-vis s'effacer. On entrait dans le sérieux du sujet...

    « Je me voyais mal te le dire dans le Quartier Général… Je ne veux pas qu’un Consul comprenne. J’aurais pu aller chez toi mais il est possible que d’autres groupes, que d’autres gens, soient au courant de la nature de certaines de tes missions. De tout le Consulat, je crois que tu es celle de qui ils auraient le plus à gagner en t’espionnant. » 

    En effet... C'était plus que probable... Elle ne pouvait concevoir que Rivy puisse entendre ce qu'elle faisait dans le cadre de certaines missions. Cela la choquerait, comme elle pourrait rire de ça... La sorcière se demanda quelques secondes si Mizore aurait été d'accord avec ça. Si elle était au courant... Medusa le laissa continuer, sans l'interrompre, son sourire d'avant complètement effacé. Elle était en ce moment la froide et sérieuse Main Noire du Consulat.

    « Des rumeurs courent… Certaines plaies notamment chez le peuple se réveillent et soulèvent les doutes. Si cela continue, si le Consulat ne se décide pas à agir, nous en pâtirons plus tard. Je crois que faire cela sera un bon point pour nous, un bon pas. Nous pourrons faire de la Coalition Noire le responsable de tout cela… Et avec ça, une bonne raison de faire la guerre. » 

    Et lui, n'était plus que la Tragédie même. La face la plus sombre du Tragédien. Dans le Consulat, ces deux individus devaient-être les plus sombres, les plus froids et les plus cruels quand la situation le demandait. Comme à cet instant... C'était une bonne idée. Elle était d'accord avec lui. Ce serait parfait, le coup, la Coalition, tout est parfaitement calculé. Cela pourrait même avoir un effet bénéfique sur le peuple... La sorcière le vit se rapprocher. La Consule tendit l'oreille pour écouter les murmures de son vis-à-vis.

    « Medusa… La guerre est imminente… La Coalition Noire et la Lumière se battront bientôt… Et nous à côté de cela, nous devons apporter les arts aux mondes. Sans guerre, nous n’aurons pas les mondes de la Coalition Noire… Sans guerre, la Coalition grandira et nous aurons encore moins de chances de la battre plus tard. Ce que je te demande de faire, c’est la raison pour le Consulat de se lancer dans la bataille. Ça a toute son importance. » 

    Elle l'était... Dans cette guerre, le Consulat avait déjà prévu le rôle de la Lumière, mais il n'avait pour le moment aucune raison de se battre. Et la Coalition était l'ennemie du Consulat après la destruction d'Astral. Ils ne pouvaient pas les laisser se renforcer... Elle se repositionna plongeant son regard dans le rouge de son vin. Il ressemblait tant au sang qu'elle avait déjà fait couler... Elle plongea une énième fois ses prunelles dorées dans les yeux du Tragédien. Lui demandait cela... Il le savait, elle ne refuserait pas ce travail... C'était pour le Consulat, pour la science, pour les arts...

    ''-Hum... C'est une excellente raison... Je suis d'accord, je le ferai le plutôt possible. Mais, pour ce qui est des Muses, t'ont-elles données leurs accords ?''

    Il se remit comme auparavant, son dos rencontra le dossier de sa chaise et un soupir sortit de ses lèvres.

    « Ne t'en fais pas, j'en parlerai demain à Melpomène et elle me fera part du verdict de ses soeurs. J'ai bon espoir même si ça semble fou... Melpomène me fait confiance... Je te dirai si tu peux t'en occuper après leur avoir demandé. »

    Elle soupira quelques secondes.

    ''-Ce problème est donc réglé... As-tu quelques choses d'autres à m'apprendre, tant qu'on parle du travail.''

    Elle attendit sa réponse, mais avant qu'il n'eut le temps de la formuler, ou de la montrer, le serveur revint avec entre ses mains, le plat commandé par Genesis et celui de Medusa. Une douce senteur se dégageait de ces deux plats. Il les posa sur la table avant de saluer les deux Consules et de partir en vitesse. Elle regarda son plat. C'était des grosses crevettes avec des légumes cuissons vapeurs, le tout assaisonné d'herbe.

    ''-Bon appétit, Genesis. Ah, j'y pense. Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant le mois où j'étais absente ? Et aussi, comment se porte Mizore ? J'espère qu'elle va bien, je ne l'ai pas vue depuis mon retour.''
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    ''-Hum... C'est une excellente raison... Je suis d'accord, je le ferai le plutôt possible.

    Genesis acquiesça sinistrement. On pouvait d’or et déjà dire que c’était une mission accomplie. Medusa n’échouerait pas… Elle n’échouait jamais. Il n’avait même pas besoin de lui dire à quel point cette mission devait rester confidentielle car dans ce domaine, c’était une professionnelle. A se demander si elle n’aurait pas mieux fait d’aller dans le Camp des mercenaires avec ses capacités, plutôt que de s’être lancée dans un domaine aussi scientifique.
    Mais cela valait pour beaucoup de choses… Genesis aurait eu parfaitement sa place dans la Coalition Noire. Il se fichait du pouvoir certes et l’argent l’intéressait moyennement mais ce qu’il ne pouvait s’empêcher de vouloir encore et toujours, c’était la gloire. Ce que la Coalition aurait pu lui apporter.

    Ce n’était pas les talents ni les ambitions qui rassemblaient les Consuls. C’était la passion. C’est pour cette raison qu’ils n’étaient pas mieux ailleurs, Medusa, Genesis et tous les autres. En fait, pour ce qui est du Tragédien, il n’aurait pas pu trouver une telle plénitude autre part. Il se rendait aussi compte de la bizarrerie des choix des Muses… Car dans tous les Consuls, peu n’étaient pas des cas sociaux… Genesis avait tué ses parents, Medusa et sa capacité pour être une main noire, Rivy et un triste passé qui l’eut transformée en cyborg, Ezéchiel qui fut longtemps un cobaye, Mizore d’un pays si hostile, le physique même de Nanaki était un cas social, … C’était peut-être aussi pour cela qu’ils étaient des frères et des sœurs, plus que de simples collègues.


    ''-Ce problème est donc réglé... As-tu quelques choses d'autres à m'apprendre, tant qu'on parle du travail.''

    La parole rappela Genesis à la réalité du restaurant… Et à propos de ce dernier, il n’eut pas le temps de répondre, le serveur arriva avec les plats qu’il déposa poliment devant les deux consuls. Le Tragédien le remercia dans le vol avant de regarder son plat d’un œil distrait. Un ragoût de bœuf avec une belle quantité de pommes de terres. Ne serait-ce que le plat était très bien présenté, ce qui donnait réellement envie d’y goûter.
    L’arôme délicat du plat monta jusqu’à ses narines et son odorat ne put plus s’y soustraire. Genesis s’empara de ses couverts, calmement, oubliant un peu la question de Medusa par la même occasion.


    ''-Bon appétit, Genesis. Ah, j'y pense. Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant le mois où j'étais absente ? Et aussi, comment se porte Mizore ? J'espère qu'elle va bien, je ne l'ai pas vue depuis mon retour.''

    Il n’arrêta pas son geste. Cela pouvait sembler rustique mais le Tragédien n’aimait pas les malaises et ces moments où la politesse est de trop. Il connaissait Medusa, Medusa le connaissait… Plus besoin de faire tant de manières. Il planta sa fourchette dans un morceau de viande baignant dans une sauce et avant de manger cette part, il répondit à Medusa, la regardant dans les yeux comme elle le faisait tant.

    « On ne se voit pas autant qu’on le voudrait, en fait. C’est surtout de ma faute… J’ai de moins en moins d’exploits à accomplir et de plus en plus d’endroits où aller et de gens avec qui je dois discuter pour le Consulat… Le pire, ce sont les lettres, j’en reçois énormément et elles sont souvent trop importantes pour que je les ignore. Mais ça va passer, j’en suis sûr… Quand… Les choses bougeront un peu plus pour le Consulat, j’aurai moins de ces petites tâches là à faire. »

    Genesis lui adressa un sourire agréable avant de commencer à manger aussi proprement qu’un noble. Il se passa quelques minutes, laissant l’autre question de Medusa en suspens, avant qu’il ne reparle.

    « Tu aurais presque pu le croiser, en fait… Ezéchiel, fils de Clio, a récemment beaucoup travaillé pour le compte du Consulat, notamment dans la Terre des Dragons. Et puis, récemment nous avons accueilli deux nouveaux consuls. Ukiyo, un excellent peintre il y a plus d’une semaine et justement hier, Firion, un poète bohémien. Tous les deux très prometteurs. »

    Une nouvelle fois, il reprit son repas, en même temps que Medusa. Elle si bien habillée et lui l’ayant invitée, on aurait pu croire à un rendez-vous galant… Il se comportait d’ailleurs en bon gentleman. Mais c’était comme cela qu’il était, ce n’était pas plus un jeu qu’une séduction…
    Discours peut-être répétitif mais jamais démodé… Le Tragédien n’avait d’yeux que pour la chanteuse alors qu’elle se différenciait tant de lui. Mais elle était d’une telle fraîcheur pour lui, et c’était le cas de le dire. Ce n’était pas le genre de femme qui surveillait son langage, sa tenue, sauf en cas d’exception.
    Genesis était autant un intellectuel qu’un combattant mais dès lors qu’il pensait à Mizore, sa capacité de concentration devenait pitoyable et il se mettait à réflechir à des choses et d’autres en rapport avec elle. Mais cette fois-ci, non… Il fut directement rappelé une nouvelle fois par la réalité grâce à sa nourriture. C’était tout simplement excellent.


    « … Medusa… Ce plat est vraiment succulent… »

    Sa voix était… Presque mystérieuse, voilée d’incertitude… Comme s’il venait de découvrir quelque chose d’essentiel. Il leva directement la main vers un serveur qui visiblement, dirigeait un peu les autres serveurs.

    « Monsieur, s’il vous plait ! »

    Le serveur accourut presque, près de mourir effrayé. Genesis regarda un bref instant Medusa avant de s’adresser au serveur.

    « Oui… J’aimerais parler au Cuisinier qui a préparé nos plats… C’est de la plus haute importance… J’espère que vous comprenez. »

    « Euh… Oui monsieur mais pour quelle raison ? »

    « Secret du Consulat… »
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Encore un retard, encore une catastrophe et tu prends la porte, Capiche ?!

Ouai, pardon ...


Encore une fois, Rin était arrivé en retard à son nouveau boulot. Il n’avait pas, ou plus, d’excuse valable. C’est le service du soir donc, la panne de réveille n’est que peu crédible. Cela faisait une petite semaine qu’il y travaillait, il ne pouvait plus dire qu’il avait perdu la route jusque là. Non, franchement, il n’est juste pas très à cheval sur l’heure.
Depuis qu’on l’a viré de la cité des rêves, notre jeune cuistot s’était attardé aux Jardin Radieux. C’est un endroit inconnu et pourtant si familier. Ce n’était pas si différent de la Cité du Crépuscule, avec toute ses rues, ses carrefour. Pour le jeune homme, il n’y avait qu’une seule différence, c’était ses grosses tours que l’on pouvait voir des cuisines, ses tours qui symbolisaient le nouveau régime des lieux, par rapport à l’ancien temps. Le consulat avait déposé sa marque et tous semblaient ravis d’être dirigé par les muses. Mais au fond, rien-à-foutre ! Si il était là en se jour, ce n’était pas pour d’éventuelle pièce de théâtre ou des expositions miteuse ! Non, Rin voulait se racheter une conduite. Il doit laisser ses grands projets, ses rêves en attente, appuyer sur le bouton pause le temps de se faire une vie plus ou moins normal. Car, vous savez, au fond, c’est ce qui importe le plus à Rin. Ne pas être comme les autres. Et dire qu’on ose faire croire qu’être différent c’est une chance. Il aurait décroché le Jackpot alors ! Des crocs, des oreilles en pointe, une queue touffue à la Belzebuth ... On en demandait pas tant ! Enfin, tout ça pour dire que grâce à ses talents culinaire, le voila devenu cuisinier dans un prestigieux restaurant.

Le Cirque. Non, ce n’était pas ce qui se passait quand Rin débarquait. Le Cirque était un endroit chic, luxueux, à l’image de la cité qui l’abrite. Un restaurant si propre et si parfait qu’il avait reçu chai-pu-combien d’étoile ! C’était un endroit entièrement dédié à ... Revy Pirika ? Ryva Pikari ? Ri ... à quelqu’un de très important, au Consulat ! Ne le blâmez pas pour son ignorance, au fond, le Consulat, c’est pas trop son truc. Comme tout les autres camps, d’ailleurs. Son père adoptif lui a toujours dit qu’une vie rangée valait mieux que d’entrer dans un camps pour finir en guerre. Une vie d’aventure où l’on risque sa vie tout les jours, quoi. Quelque part, c’était vrai. Mais ce n’est pas en restant en cuisine que le brave petit gars finira par vaincre son vrai père. Satan en personne ... Mais il pourra attendre un peu. Après tout, les mecs dans le genre de Satan, ça se préoccupe pas plus que ça de son fiston, jusqu’à ce qu’il peut être utile, bien sur.

Rin, tu rêvasse ! Mah, qui m’a foutu une chiffe mole pareille ?!

Rin se réveilla donc, commençant à en avoir vraiment assez de se chef bedonnant, pas exigeant pour un sous ! Le plat cuisait, qu’est-ce qu’il voulait qu’il fasse de plus ?! C’était même lui qui l’avait placé à la grillade. Franchement, du potentiel gâché ça ! Lui qui espérait tant de ce job. Après tout, la cuisine, ça, c’est un art pour lui ! Ce n’est pas juste surveiller trois cotellette pour pas qu’elle crame, non ! Il y a tellement plus de finesse, tellement plus de technique, de richesse dans la cuisine que dans n’importe quel autre contexte ! C’est pour ça qu’il voulait devenir cuisinier et pas simple plongeur, un pauvre facteur ou même un pilote de la compagnie Shin-ra ! Il y a tellement de saveur à mélanger et à gouter, tant de couleur et de forme à sculpter dans une assiette, tant d’arome, de senteur ! On est loin du surgelé au four micro-onde là ! Mais non, peut pas, à cause de mister gros lard qui se prend pour un Italien. Quel ennuie ... Déjà prés de deux heure qu’il fait ça, sans faute certes mais retourner des steaks et des poissons ... Non, il aurait voulu faire un grand plat ! Pour une grande personne !
Et alors qu’il assaisonnait fadement une tranche de veau, un serveur vint chuchoter à l’oreille du grand manitou de la cuisine. Le gros, quoi ... Il prit tout d’un coup un air paniquer et se mit à activer la galerie.

Attention, écoutez ! On a des inviter de marque se soir ! Alors faudra doubler d’effort ou je vous en ferai baver toute votre vie de chef... Est-ce que je me suis bien fait comprendre !? Alors on y va, et plus vite que ça, Capiche ?!


Rin leva la tête et fixa la dinde qui se trémoussait devant lui. Il regardât ensuite par le hublot des portes battantes menant aux tables et essaya de deviner qui était le gratin du jour. Peut-être la petite vieille, là-bas, avec un énorme caillou brillant au doigt. Ou alors, ce moustachu, élégant et chic. Mais encore, il fait autre chose que cuisiner et donc, il sentit son oreille pincer, presque décollé, sous la poigne du chef coq !

Qu’est-ce que je viens de dire, avorton ? Tu veux ruiner mes plus belles années ou tu es vraiment crétin ?

Rin grogna et se débattit avant que son supérieur le lâche. On pouvait lire sur son visage tout l’agacement, l’épuisement, l’usure d’entendre se genre de chose tout le long de la journée. Cela ne pouvait plus durer ! Il décida de lui faire comprendre qu’il n’était pas que bon à griller des bouts de viande. Chef ou pas, il commença à le harceler de son ton sec et rageur.

Ohé ! Ras-le-bol les conneries ! Je vais faire les deux commandes tout seul ! Laissez-moi cette chance et je vous prouverez que je suis plus qu’un cuistot d’opérette !


Un ton plus bas, la crevette ! Je te signal que tu n’a encore rien fait de bien ... concret, jusque ici !

Donnez m’en l’occasion !!

L’mammouth fixa alors le jeune impétueux d’un regard dubitatif. Il pouvait voir la flamme dans ses yeux qui prouvait sa détermination et son envie de réussir. Et il est vrai qu’après tout, il n’a eut droit qu’aux tache ingrate jusque là. Mais là où Rin passait, il y avait toujours du ménage à faire car ce jeune homme avait la poisse en plus d’avoir deux pieds gauche. La vérité étant plutôt qu’à cause de ses pouvoirs, cela partait souvent en cacahuète. Mais, pressé par le temps, il finit pas acquiescé.

Si tu t’en sens capable ! Mais si tu foire, tu rends ton tablier immédiatement, Capiche ? Jusque ici, c’était de la tarte, maintenant, c’est pas du gâteau !

Et la réaction fut immédiate. Le jeune diable sauta de joie avant de se ruer vers les ingrédients puis vers les taques de cuisine pro ! Enfin, il allait pouvoir confectionner un bon petit plat pour des personne au palé sensible. Enfin, espérons-le. Il fallait un plat du chef et un ragout de bœuf. Autrement dit, son plat préférer et un homard, écrevisse ou un truc du genre. Homard, oui, une grosse crevette quoi ! D’abord, il prépara le homard, dont la cuisson et plus longue que le simple ragout ! Il éplucha à la vitesse du son tout les légumes et autre patate pour les deux plats, décortiqua le homard, mit du miel caramélisé, du jus d’agrumes et de la chair de sucrine sur le feu pour en faire une purée somptueuse ... Et il continua sa recette tout en débutant son ragout, telle un acharné, un passionné ! Telle l’élite de sa branche ! S’il y avait « cuisine », à l’école, il aurait enfin eu une bonne note ! Il mit en route son bouillon, ajoutant le bœuf et ses légumes aussi divers qu’appétissant, le gingembre et le laurier pour atténuer le gout fort de la viande, le tout agrémenté d’un filet de vin rouge ... Que celui qui ait vu au moins une fois Rin cuisiner ne vienne pas dire qu’il est flemmard. Il mit tant de passion et d’amour dans sa recette, s’accaparant presque toute la cuisine à lui tout seul. Ce n’était plus le Chef bedonnant qui commandait, il avait enfin cette sensation de faire les choses bien, il était quelqu’un dans cette cuisine ! Même si le vrai chef voyait toute cette préparation d’un mauvais œil. Qui aurait cru qu’une simple recrue arriverait à faire de tel repas ? Homard, mais imaginez cuire ça ! Et le ragout, recette si simple mais pourvue de tellement de clin d’œil, de nuance. L’odeur qui se dégageait de ses deux plats étaient si alléchante qu’elle surpassait toute autre senteur dans la cuisine. Et la recette se poursuivit avec tout autant de passion et d’ardeur jusqu’à ce que les assiettes soient enfin dressées, digne d’être celles des plus grands chefs du monde.

Avant d’envoyer, le grand chef gouta le plat. C’était obligatoire ! Déjà pour voir s’il était sortable pour de si grande personnalité, puis pour vérifier si cet Okumura était si fort qu’il le prétendait. Et mit en face de l’évidence, il eu du mal à ne pas montrer son contentement, entre l’émerveillement et l’énervement. C’était presque une affaire personnelle mais sans dire un mot, il donna les plats dans les mains du serveur, ce qui arracha un grand sourire au concerné. Il croisa les bras, une louche dépassant de sa mains, se moquant de son chef ouvertement. Après tout, il l’avait cherché, durant toute cette semaine de stage.

Alors ? Pas si mal pour un flemmard, hein ?! Mwahahaha !!

Et ainsi, Rin fut grader presque instantanément sous-chef. Pas officiellement, dans la tête du jeune, oui, en tout cas.
Plus tard, il était de retour sur une recette mais trop ailleurs, dans ses rêves de pouvoir faire la classe à tout le monde dans cette salle, il ne fit pas attention à charollais et ce n’est que l’odeur si désagréable du cramer qui le sortie de sa transe. Il pesta contre lui-même avant de jeter sa préparation mais soucieux du bien être des clients, décida d’en refaire un en quatrième vitesse ! Il en allait de sa fierté ! Non, en faite, ça ne l’interpellait pas plus que ça mais si il gaffait, le gros allait le virer, donc autant le refaire, très bien ! Mais trop impatient, il attendit que personne ne le regarde et ... l’idée lui venu comme un éclaire, un éclaire noire mais un éclaire quand même. Discreto, il glissa un doigt sous sa poêle et laissa agir ses flammes pour cuire cette viande bien plus vite. Faute de temps, grand moyen. Mais ce n’est qu’en réalisant ce petit tour qu’il se rendit compte de la mauvaise idée que c’était ! Et si on le prenait ? Qu’allaient-ils dire ? Ils le prendraient pour un simple magicien où, quelqu’un d’un peu plus excentrique, criera au démon ?! L’angoisse montait jusqu’au point où quelque gouttes de sueurs vinrent perler sur le visage du jeune homme.
Un serveur entra en cuisine et se dirigea directement vers Rin et sans prévenir, empoigna son épaule.

Rin, on te dem- ..

Et là, le sursaut du feu de dieu. Rin craigna pour sa vie et il se retourna d’un coup sec, en hurlant « Hein ? Qui c’est qui me veut quoi ?! ». Sauf que cette réaction violente n’eu pas que pour seul effet une belle frayeur. Le feu qu’il dégageait se mit à grandir et souffla presque la gazinière en entier dans une grande lueur bleue. Le plafond, les ateliers avoisinants, voir le sol roussit sur son passage et ne parlons même pas du plan de travail de Rin qui sauta littéralement dans un grand Boum ! D’ailleur, l’explosion fut tel que même les flammes du démons se sont laissé entrevoir dans la salle des clients ... Tout le monde était à terre mais il n’y avait aucun blessé, pas de trace de sang, juste des steaks et de la salade éparpillée un peu partout. Et Rin, plaqué contre un mur, assis sur le pauvre serveur, se remettait doucement de ses émotions lorsque le chef en chef se présenta devant lui d’un air assassin.

Euh ... Ben ... C’est pas moi ! C’est la faute du matériel, vous voyez ! Je ... Je ...

Certainement fou de rage, son employeur prit un couperet qui s’était planté dans un mur et faillit l’abattre sur le diable si d’autres chefs ne s’étaient pas jeter sur la montagne afin qu’il ne soit pas inculper de meurtre ... Mais au lieu de fuir comme l’aurait fait la plupart, Rin aurait bien voulu rester pour régler ses comptes. En faite, lui-même n’avait sans doute pas remarqué que cette explosion était de sa faute, et que donc, il l’accusait à tord ! Mais très vite, il remarqua les gens se rameuter devant les portes de la cuisine, une scène de ménage pareille serait des plus mal vu, surtout si un démon faisait subitement éruption dans l’affaire. C’était surtout à ça qu’il pensait, comment se sortir de se merdier sans s’en prendre une et sans dégainer ses flammes ? Rien de mieux que l’instinct ! Il saisit son fourreau qui était tombé dans l’affaire, se ressaisit vite et finit par piquer un sprint vers la sortie : il venait de perdre son boulot.
Tout le monde le laissa passé, soit ils avaient peur, soit ils ne voyaient pas pourquoi le bloquer. Après tout, tout le monde fut témoins, il a faillit se faire trancher en deux par un gros italien qui arrête pas de dire « Capiche ? ». Il regarda derrière lui pour voir si le gros ne le poursuivait pas et, comme on s’en doutait, il finit par percuter quelqu’un. Pas au point de les faire tomber mais bien bousculer quand même. Il regarda l’inconnu, qui ne resta pas inconnu bien longtemps puisqu’il l’avait reconnu comme la personne qu’il avait servit. Un grand homme au manteau rouge, un mec qui imposait le respect et qui avait la classe en même temps. Et à ses coté, une bombe en tenue de soirée qu’il avait du mal à ne pas regarder. C’était vraiment les deux personnes importantes, sauf que lui, biensur, ne les reconnu absolument pas.

Pardon ! ... Ho mais, c’est pas vous que j’ai ser-...

Mais il n’eut pas le temps prononcé la fin de son mot qu’il vit le gros lard sortir des cuisines, couperet à la main. Pire qu’un boucher ! Après tout, on pouvait tous le comprendre, même Rin le pouvait ! Il venait de perdre ses cuisine, le cœur de son restaurant, le cœur d’un restaurant quel qu’il soit !

Woooooh, pas le temps !

Et il repartit aussi sec, défonçant presque la porte d’entrée. Comment saccager un restaurant en 30 seconde ... Voila où ça mène, voila ce qui arrive à chaque fois que Rin veut faire quelque chose de bien. A chaque fois, c’est le désastre d’une quelconque manière que se soit. Là, c’était une des pires. Il n’avait jamais fait sauter quoi que se soit, ou presque ...

Enervé et en même temps triste, il se planqua dans la ruelle sur le flanc du restaurant. Les meilleurs endroits pour se cacher sont souvent les plus proches, après tout. Rin s’asseya sur le sol, toujours en tablier, ayant même oublié sa veste. Il s’appuya sur son arme soupira et se mit à penser à haute voix.

Depuis que je suis petit, je savais que je n’étais pas bon ...

Tant de regret déjà. Il se plaisait dans ce restaurant, il se plaisait à dire qu’il allait devenir un grand chef. L’espace d’un instant, il n’arrivait même plus à penser à son père décédé ou à Satan qu’il aimerait tant terrasser. Pendant un bref instant, une semaine dans une vie, il se sentait bien, libre, il ne devait plus se préoccuper de la survie. Enfin il avait l’occasion de se faire des amis, enfin on le reconnaissait pour quelque chose, pour ce qu’il est et ce qu’il sait faire... Mais non, encore une fois. Il a voulu faire son malin et le voila à la case départ en plus d’avoir coulé le rendement de ses collègues. Ex-collègues.

Et moi qui voulait juste savoir si ma cuisine était bonne ... Putain !!
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    Genesis, après avoir renvoyé le serveur, regarda Medusa avec un brin de fierté et de malice. Et si elle n’avait pas compris où il voulait en venir, elle y arriverait vite. Elle était maligne. Il reprit ses couverts et tout comme elle, il poursuivit son repas, bien trop bon pour qu’il n’en laisse le moindre morceau de viande. Et quand il eut fini, ce qui ne prit pas bien plus que trente secondes, il prit un morceau de pain et récolta la sauce du ragoût avidement.
    Il était sur le point de dire quelque chose à Medusa, peut-être sur le récent disparu, Nanaki ou peut-être encore ce qu’il voulait à cet excellent cuisinier. Quand tout à coup et surprenant, volant un cri de surprise à une bonne moitié de la salle, une explosion retentit en cuisine !

    Certains n’ont pas attendu, quelques clientes notamment, ont directement adopté la voie de la sortie, trop peureuses ou trop prudentes, qui sait. D’autres tombèrent de leur chaise tant leur sursaut fut énorme… Tandis que quelques derniers se levaient brusquement sans savoir que faire. Seuls deux juste surpris, ayant à peine sursauté, étaient restés assis et regardaient en direction de la cuisine. Genesis tenait encore dans sa main le morceau de pain qu’il porta à sa bouche avant de finir de le manger… Ce n’était pas d’un regard chargé de reproches que Medusa eut regardé finalement le Tragédien mais visiblement son intelligence à elle lui ordonnait de réfléchir, quitte à rester sur place.
    Il tourna son visage vers elle et poliment lui posa une question.


    « Tu as fini de manger ? »

    Elle ne regarda même pas son assiette pour s’en assurer, lui bien, le poisson avait du lui plaire.

    « Oui, ne t’en fais pas. »

    « Tu viens ? »

    Il se leva et l’attendant, elle fit de même dans sa longue et belle robe de soirée. Un peu risible à côté d’elle, il espérait quand même pouvoir régler les choses. Ils s’approchèrent à pas lent de la cuisine, étant bien les seuls clients qui agissaient posément. Ils purent alors apercevoir à travers la vitre de la cuisine des flammes bleues et des cris qui en sortaient… Pas des cris de douleurs mais plutôt de rage.

    Un jeune homme habillé principalement de noir et de blanc sortit précipitamment de la cuisine, courrant à travers le restaurant… Pas de chances, Genesis n’eut le temps de le voir alors qu’il marchait et le garçon n’aperçut pas le Tragédien. Ils se percutèrent, Genesis fut quelques secondes déséquilibré mais se remit d’aplomb avant de regarder d’un regard à la fois agacé et curieux le fautif…


    « Pardon ! ... Ho mais, c’est pas vous que j’ai ser-... »

    Lorsque des milliers dans cette seule ville se seraient fondus en excuse d’avoir fait cela, ce garçon fit un léger « pardon » si quotidien et habituel. Le Tragédien le regarda encore plus curieusement alors qu’il courrait, s’enfuyant comme si la mort était à ses trousses. Genesis regarda Medusa, un sourire apparaissant sur ses lèvres.

    « Ce serait lui, tu crois ? »

    Car son semblant de phrase prononcée avait tout l’air de vouloir dire qu’il était le cuisinier en question, que Genesis cherchait. Un énorme cuisinier sortait des cuisines avec un gros couteau en main, quand il arriva jusqu’aux consuls, trop énervé pour les voir, Genesis l’arrêta en posant sa main sur son bras. Le cuisinier tourna son regard violent vers le Consul et ce regard se transforma pour une grande surprise, visiblement… Il devait être au courrant, de toutes manières. Il avait beau avoir arrêté le cuistot par un contact, il ne forçait pas pour autant, pourtant certain de pouvoir arrêter un tel poids et d’une seule main, s’il l’avait vraiment voulu.
    Genesis ne le laissa pas prononcer le moindre mot.


    « Le Consulat vous fournira l’argent pour tout remplacer… »

    Le Tragédien lâcha le cuisinier avant de se retourner vers Medusa mais il se rappela aussitôt que la cuisine était en feu… Agacé de devoir perdre son temps au lieu de poursuivre le jeune cuisinier, il s’avança jusque dans la cuisine, ouvrit la porte… Elle était à présent presque vide, tous les cuisiniers étaient derrière lui et le regardaient, assistés de plusieurs clients.
    Le Tragédien leva sa main silencieusement… Absorber les flammes… Les réduire parce qu’il possède le pouvoir du brasier… Ou les faire disparaître.
    Il n’était capable de rien de tout cela… Des flammes bleues sortaient de la plupart des ateliers, c’en était impressionnant. Vu la chaleur qu’elles dégageaient, elles n’étaient pas plus dangereuses que ses propres flammes… Mais pourquoi étaient-elles bleues ?

    Rien ne se produisit de visible, sa main restait levée vers la cuisine… Mais sans que les clients et les cuisiniers ne s’en aperçoivent, l’oxygène présent dans la pièce s’évaporait… La cuisine s’arrêta brusquement de brûler. Genesis se recula, fermant la porte.


    « Attendez quelques minutes avant d’y retourner. »

    Sans plus attendre, accompagné de Medusa, ils sortirent du Cirque où Rivy était mise à l’honneur. Balayant les rues de la place marchande d’un regard, il ne le trouva pas… Son agacement se lisait très nettement sur son visage… Un garçon comme ça fait bien plus de cinquante mètres en courrant en une minute, or… La portée du Sort de détection du Tragédien ne les dépassait pas.

    « Je vais essayer de le trouver. »

    Il ferma les yeux et laissa son énergie magique voir à sa place, sondant les environs… Il pouvait sentir des dizaines d’âmes dans le restaurant, pour la plupart neutres, sans pouvoirs… Certaines étaient un peu plus fortes que d’autres, il y en avait même une qui semblait avoir une nature élémentaire… Mais le garçon n’était pas dans le restaurant. Genesis se concentra tandis que son sort de détection aperçut une âme… Bien particulière. C’était certainement lui, son cœur dégageait l’énergie du brasier et les ténèbres.

    Le Tragédien ouvrit les yeux brusquement. Un cœur d’essence des ténèbres et de nature élémentaire du feu. Il laissa son regard se poser sur Medusa, réfléchissant pleinement. Cela pouvait sembler risible… Mais Genesis avait rencontré beaucoup d’hommes et de femmes dont la nature était du feu et encore plus qui étaient des ténèbres.
    Mais les deux réunis ? Il ne connaissait que lui.
    Difficile pour le Tragédien de ne pas se sentir… Comme ce gamin qui venait de s’enfuir.


    « Il est juste à côté. »

    Il marcha en tête, longeant les murs du restaurant et tourna dans une ruelle isolée dans laquelle était assis le cuisinier.

    « Et moi qui voulait juste savoir si ma cuisine était bonne ... Putain !! »

    Il se rapprocha d’avantage, Medusa toujours à ses côtés.

    « Qu’est-ce que tu en penses, Medusa ? »

    Seulement à cet instant, trop triste pour s’en rendre compte, il prit conscience de la présence des deux consuls mais savait-il seulement qui ils étaient…

    « Moi… Je l’ai trouvée excellente. »
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    Dès que Genesis eut prononcé cette simple phrase que tous les Consuls utilisaient si souvent ''Secret du Consulat.'', elle savait ce qu'il prévoyait de faire. C'était une bonne idée, à vrai dire, elle n'avait jamais mangé un plat aussi succulent. Les épices parfaitement dosées, les parfums se mélangeant agréablement, toute cette symphonie de goût et de couleur. C'était de l'art... Une passion se ressentait à chaque bouchée, à chaque petit moment où la nourriture plongeait dans la cavité buccal. Et alors que les assiettes se vidaient, une explosion... Forte et puissante... Qu'est-ce qui pouvait faire autant de dégât dans une cuisine ? Quelqu'un avait-il mit le feu au gaz ? C'était gênant, surtout à cet instant. La sorcière se leva, attrapant son sac au passage avant de suivre Genesis. En tout cas, le restaurant ''le Cirque'' était aussi surprenant que la personne dont il s'inspirait. Ils continuaient d'avancer vers la cuisine, quand, déboulant tel une flèche dans la pièce, fonçant sur le Tragédien, un jeune homme ressemblant au serveur passa à toute vitesse devant-eux après avoir présenté de légère excuse.

    C'était étonnant... Si cela aurait été une autre personne dans cette ville, elle aurait fait perdre un temps précieux aux deux Consuls. Alors que ce simple ''pardon'' prononcé rapidement avant de disparaître, c'était quelque chose qu'elle n'avait plus vu ni entendu depuis qu'elle avait rejoint le Consulat. Elle plongea son regard doré dans celui de Genesis. Il souriait. Sans-doute, cela lui avait plu. Quant à elle, la sorcière trouvait cela amusant, simplement divertissant.


    « Ce serait lui, tu crois ? »

    La scientifique se tourna légèrement, regardant l'entrée quelques secondes. C'était certainement lui, sa phrase ne pouvait que le laisser présager.

    ''-C'est plus que possible.''

    Ils n'eurent point le temps de s'avancer, qu'un énorme cuisinier sorti furieusement, un grand couteau à la main de la cuisine. Chaque Consul aurait pu calmer ce chef en un contact. Ils étaient tous de bons combattants, mais dans cette ville, dans leur cité, ils n'avaient que rarement besoin de la force pour faire s'arrêter un homme. Un contact visuel et c'était bon. Il suffisait que l'individu voit que c'était un de leurs protecteurs et il s'arrêtait bêtement. C'était si simple. La sorcière resta les mains croisées sur sa poitrine, attendant que son chef en finisse avec ces bagatelles.

    « Le Consulat vous fournira l'argent pour tout remplacer... »

    En effet, c'était plus probable, cette aide rentrait bien dans les projets de la Tragédie, Medusa l'avait bien deviné et cette simple phrase ne faisait qu'augmenter cette impression. Le tragédien la regarda et dans ses prunelles, la sorcière put y voir de l'agacement. Elle ne bougea pas, laissant faire son chef. À vrai dire, elle aurait pu s'en charger et laisser Genesis partir à la poursuite du serveur, elle ne le fit cependant pas. Curieuse de rencontrer celui qui était à l'origine de leur repas. Le monde vint autour pour regarder ce qu'il se passait. Ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait voir un Consul usait de magie. Alors que la magie du tragédien commençait à éteindre les flammes, le chef cuisiner vint voir la sorcière.

    ''-Euh... Excusez-moi... Mme. Gorgon... Que fait-il ?''

    Elle le regarda distraitement, les mains toujours sur sa poitrine. Il devait-être fatigué après tout ces évenements, sa colère avait retombé rapidement, en un simple contact avec le tragédien. Un simple coup d'oeil à Genesis, lui disait qu'il avait fini avec ça. Medusa fit glisser ses mains sur sa robe, les laissant pendre, avant de répondre doucement à son vis-à-vis.

    ''-Il a éteint les flammes, vous devriez pouvoir y aller maintenant.''

    Après un simple hochement de crane, il parti en direction des fourneaux, la Consule sur ses pas. Ils arrivèrent juste quand Genesis ferma la porte. Ce serait déjà ça de fait, il ne restait plus qu'à payer les dégâts...

    « Attendez quelques minutes avant d'y retourner. »

    Prudent, hein... D'après le peu que la sorcière avait pu voir, les flammes étaient d'une couleur étrange, d'un bleu très doux. En tant que Sorcière, elle était au courant pour les flammes rouges, celle d'un brasier normal, mais aussi, à celle noire de l'amateratsu. N'était pas une spécialiste sur les feux, elle ne pouvait pas dire s'ils étaient pareils ou non. Comment avait-il pu produire de telles flammes, c'était la question que la jeune femme se posait alors qu'elle sortait du Cirque accompagnait par Genesis.

    ''-As-tu une idée d'où, il pourrait se trouver ?''

    C'était là que son titre de sorcière s'arrêtait, elle commençait juste à se documenter sur les autres formes de magies et en ce qui concernait la détection, elle n'y connaissait rien. La scientifique ne pouvait qu'espérer que le tragédien sache s'en servir.

    « Je vais essayer de le trouver. »

    Cette simple phrase dit si calmement, soulagea quelques secondes la scientifique qui était en elle. En une si brève rencontre, ce serveur lui avait piqué dans sa curiosité. Comme Nanaki auparavant... Un animal qui parle avec une queue en feu, c'était pour le moins surprenant... Si seulement elle pouvait avoir son corps entre ses mains, elle avancerait dans ses travaux... Tandis que son chef recherchait la présence du jeune homme, elle scrutait l'obscurité. C'était tout ce qu'elle pouvait faire à ce moment... Elle avait bien une idée, elle pourrait certainement la mettre en application... Demain... Quand elle frappera un grand coup, selon les ordres de la tragédie...

    « Il est juste à côté. »

    La sorcière regarda Genesis avant de le suivre à travers les ténèbres ambiants. Un courant d'air vint caressait la peau de la sorcière... C'était une fraiche nuit... Elle croisa encore ses mains devant sa poitrine.

    « Et moi qui voulait juste savoir si ma cuisine était bonne ... Putain !! »

    Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres de lui. Ce fut Genesis qui ouvrit la parole le premier, elle se contenta de rester légèrement derrière lui.

    « Qu'est-ce que tu en penses, Medusa ? »

    Elle laissa Genesis dire en premier ce qu'il en pensait.

    « Moi... Je l'ai trouvée excellente. »

    La sorcière s'avança légèrement, s'arrêtant juste à côté de son chef et regardant l'individu qui lui faisait face dans les yeux.

    ''-De même. Elle était délicieuse. Un véritable feu d'artifice de saveur dans la bouche.''

    Elle sourit légèrement avant de regarder chacun des deux personnages, un à un. C'était une belle soirée, en plus d'une affaire régler, d'un bon repas, ils avaient rencontré un cuisinier de génie.

    ''-Et bien, Genesis. Qui aurait cru qu'un tel génie dans les arts culinaires travaillaient-ici. Le destin est bien farceur.''

    Elle rigola doucement avant de continuer.

    ''-Ah, oui. J'oubliai, nous ne nous sommes même pas présentés. Je suis Medusa Gorgon, une scientifique travaillant pour le Consulat et voici Genesis Raphsodos, le représentant du Consulat et la tragédie.''
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« Qu'est-ce que tu en penses, Medusa ? »

Il en pensait que c’était trop bête tout ça … Attendez, Medusa ? Rin arrêta de fixer le sol et tourna la tête pour voir les deux clients de tout à l’heure. Le gars qui en jeté et la nana super bien roulée, ceux qui ont eu l’honneur de gouter au meilleur plat du coin, même si, en les voyant, ce n’était pas la vantardise qui l’animait. Tout d’un coup calme, il les regardait avec étonnement et curiosité. Excellente ? Délicieuse ? Un véritable feu d’artifice de … Non, ils devaient avoir pitié du pauvre gars qui pleure sur son propre sabre. Mais ça avait le mérite de lui avoir remonté le moral, bien qu’il ne savait que dire face à ses deux étranger. C’est bien gentil M’sieur, M’dame, mais bon, c’est pas comme si on venait de faire sauter un restaurant là ! Sympa de vot’ part d’avoir répondu à sa demande.

''-Et bien, Genesis. Qui aurait cru qu'un tel génie dans les arts culinaires travaillaient-ici. Le destin est bien farceur.''


Haha, oui, très drôle … Le cuistot se releva doucement, s’aidant du mur, pour être un minimum digne. Il faut dire aussi que les flatteries gonflaient sont torse qui avait du mal à rester recroqueviller comme il l’était. Il n’était pas peu fier de ses plats mais là, ça rajoutait à ses chevilles ! Il était prêt à faire son speech, la tête haute et les mains fermement posé sur les hanches, fière, prêt à sortir un grand « je sais, j’suis l’meilleur ! » mais il les laissa plutôt se présenter.

''-Ah, oui. J'oubliai, nous ne nous sommes même pas présentés. Je suis Medusa Gorgon, une scientifique travaillant pour le Consulat et voici Genesis Raphsodos, le représentant du Consulat et la tragédie.''

Le consulat ?!

Il s’exclama comme si il venait d’entendre la plus grande des surprises. Pendant un moment, on aurait pu croire qu’il était admiratif mais en faite, non, il était juste surpris. Ce n’est que lorsqu’il réalisa …
Ho que l’enthousiasme était descendu bien bas tout d’un coup ! Le Consulat ? Le boss du Consulat, en plus ?! Arf, ça, il ne pouvait pas. Le Consulat ! C’est pas qu’il n’aime pas se groupe, ce n’est pas qu’il a horreur des arts, c’est juste que … Dans se monde, et je parle de tout les mondes, la place qu’occupe Satan dans les esprits est très réduite. Qui, à part les croyants de la Cité des Rêves, croyait véritablement qu’un gros démon pas beau méchant lorgnait avec impatience la fin du monde ? Qui voyaient les démons comme une source de problème aussi important que les sans-cœur ? Personne. Si Rin leurs parlaient de Satan, ce serait à peine si ils croiraient à des mythes et légende alors que tout ça est belle et bien vrai. Mais que vient faire le Consulat là dedans ? Simple, c’est à cause d’eux que Rin n’a pas pu devenir un exorciste. Exorcist, des savant fou, des farfelu qui font croire que quelqu’un est possédé par le diable pour se faire du fric. Non, de vrais exorcistes, qui se battent pour l’intérêt de l’humanité contre la menace démoniaque bien plus ancienne que ses saloperies de Sans-cœur ! C’est avec l’arrivée du Consulat que l’influence de l’Eglise, moteur de foi, a été réduite presque à néant, à la cité des rêves. Rin n’a jamais pu atteindre le rang désiré et n’a jamais appris comment vaincre un démon comme son père. Cela peut vous sembler futile, un peu du n’importe quoi tout ça mais avec un objectif aussi spécial que celui de Rin, il était bien prêt à se plonger dans les évangiles …
Mais soit, il avait une dent dissimulée contre le Consulat et cela ce lu sur son visage dés qu’il le compris, les sourcils froncé, le regard presque mauvais. Il ne voulait pas être désagréable mais il avait aussi du mal à se contenir face aux mauvaises surprises.

Ouai, salut … Rin Okumura, hum … Errant, je suppose.

Le charme naturel de Medusa n’eu pas raison de lui, tout comme la classe de Genesis, qui, l’un comme l’autre, aurait suscité l’admiration chez le démon. En temps normal, ce serait avec un large sourire niait qui les aurait accueillit… Mais Rin ne voulait pas faire sa tête de cochon non plus. Après tout, Consulat ou non, ils ont eu la gentillesse d’aller le chercher pour le complimenter, ils devaient être de bonnes personne. Mais ouai, en faite, pourquoi prendre la peine de le chercher pour simplement lui dire que sa cuisine était bonne ? Au fond, il ne voulait pas le savoir. Il voulait rester loin des affaires des divers camps, comme son père adoptif lui avait toujours conseillé. Pour une fois qu’il écoutait son vieux …

Merci d’être venu me … euh … Remonter le moral ? Même si j’en avais pas besoin hein !


Se forçant à se décrisper, il prit son fourreau et se le cala dans le dos. Il voulait s’éclipser rapidement, de un pour le boucher qui Capiche que dalle et qui veut le trucider mais aussi car il était franchement mal à l’aise. Il irait se trouver un coin pour dormir avant chercher un autre boulot pour pouvoir s’acheter une vraie maison … Et après, s’entrainer mais soit, il fallait partir, il le devait, il le voulait ! D’ailleurs, il commença déjà à légèrement tourner le dos aux deux tourtereaux, un sourire gêné au visage.

Mais, désolé hein, mais j’ai pas trop d’temps à vous accorder ! J’ai … Un truc sur le feu. Enfin, je veux dire … Non, j’ai déjà fait cramer trop d’truc mais… Vous avez compris !

Mais ils voulaient quelque chose de sa part, ils ne le laissèrent pas partir comme ça !

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    Le Tragédien resta silencieux, n’acquiesça pas à l’exclamation de ce garçon… Il ne faisait que l’observer d’un œil discrètement intéressé. Mais pas que des yeux, il laissait continuellement son énergie magique sonder le cœur et l’état du jeune homme. Mais nul besoin de ce pouvoir pour voir qu’il était jeune et en pleine forme… Costaud mais mince, un physique adapté au combat… Et il avait ce fourreau. S’il se donnait les moyens de ses ambitions, il pourrait devenir redoutable… Ce feu et ces ténèbres en lui étaient les preuves les plus parlantes. Il était parti avec Medusa de ce restaurant, en pensant simplement qu’il s’agissait d’un cuisinier idéal pour le bien du Consulat… Pour lui, ce n'était plus que ça, cela dépassait le cadre professionnel d'un représentant ambitieux qui veut le meilleur dans son groupe. Plus il regardait le cuistot, plus il sondait son être, plus il était intéressé.
    « Ouai, salut … Rin Okumura, hum … Errant, je suppose. »

    Son regard n’était plus le même… Et ce que le Tragédien avait pris pour de l’admiration, n’était visiblement pas plus qu’une exclamation étonnée. Ses yeux étaient plus mauvais, nettement moins agréable. Et cela à la simple mention du Consulat… C’était cela ou bien il avait eu un problème avec un des deux consuls ici présents qui ne l’auraient pas reconnu. Pour Genesis, quoi qu’il en soit, c’était impossible… Il se serait souvenu de ce feu et de ces ténèbres jusque dans sa tombe.
    Ces yeux, il les connaissait pour les avoir longtemps porter… Les yeux de la rancœur.

    C’était un errant… Quel drame, à cet âge. Il avait probablement fugué de chez lui, c’était du moins l’option la moins sombre de toutes. On ne devient pas errant par volonté, pas à dix-sept ans… On y est forcés ou au moins incités et pour avoir mené une vie d’errant, un an de sa vie… Il savait que ce n’était pas une promenade. Un errant n’a jamais le vent dans le dos, il doit toujours lutter contre tout pour vivre un jour de plus. Les gens se méfient des errants, il suffit de voir le complexe de la Compagnie Shin-Ra et sa chasse aux errants clandestins. Ce qui les attendait, il n’en savait rien mais cela ne devait pas être agréable.


    « Merci d’être venu me … euh … Remonter le moral ? Même si j’en avais pas besoin hein ! »

    Lui remonter le moral… Soit ce garçon n’avait réellement rien compris à ce que voulaient deux consuls des hautes strates à un jeune cuisinier... Soit il préférait rester en dehors de tout ce qui concernait le Consulat.
    Avant d’être le représentant du Consulat, Genesis avait été durant plus d’un an le recruteur, c’était lui qui se chargeait de convaincre de nouvelles recrues de le rejoindre. Mais bien souvent, c’était alors les élus des Muses… Et inéluctablement, il était attiré à ce fils de Muse tout comme ce dernier était attiré par lui. Une attraction de fraternité, un bien-être… C’était ce qui unissait les fils des Muses. Mais ce garçon, c’était autre chose, il était un cuisinier certes mais visiblement, sa vie ne se limitait pas à la cuisine… Le convaincre de venir serait bien plus difficile, il n’y arrivait pas s’il ne trouvait pas une bonne raison pour Rin de venir.


    « Mais, désolé hein, mais j’ai pas trop d’temps à vous accorder ! J’ai … Un truc sur le feu. Enfin, je veux dire … Non, j’ai déjà fait cramer trop d’truc mais… Vous avez compris ! »

    Et il partait… Il continuait la ruelle et comptait les laisser innocemment derrière lui comme un mauvais souvenir. Genesis le regardait toujours, il n’avait pas bougé… Depuis le début, il essayait de deviner, il se posait des questions, émettait des hypothèses… Le feu et les ténèbres ? Des flammes bleues ? Un errant ? Et qu’avait-il contre le Consulat ?
    Et le Tragédien ne dormirait pas tant qu’il n’aurait pas les réponses, il n’a pas couru mais se précipita pour rattraper Rin et le prit par l’avant-bras de sa main droite fermement mais pas fort… Et ce qu’il pouvait voir, c’était que ce jeune homme avait une peau solide. Va savoir comment ce Rin réagirait… Medusa était toujours à l’affût, que craignait-il ? Rien… Si ce n’est de laisser ce cuisinier partir. Il l’avait rattrapé mais ne savait que dire, il n’avait pas les mots… Il ne savait pas ce qui pourrait l’intéresser… Ce qu’il savait, c’était toutes les pénibles choses que vivaient les gens de cette espèce.


    « Tu supposes que tu es un errant… C’est cela ? Depuis combien de temps vis-tu de rien ou uniquement de ce que tu voles ? Tu peux avoir tous les talents que tu veux, mon garçon… Si tu n’as que ça, tu es déjà mort… Ta simple présence ici me laisse croire que tu n’as pas idée de ce qu’est la faim et la soif d’un errant, tu ne sais pas ce que ça fait d’être rejeté et craint de tous mondes à la simple mention de ton nom et pire que ça… Tu devras t’habituer à la solitude d’un errant… Et il n’y a rien de pire, même pour toi. »

    Sa voix était étrangement et exceptionnellement calme, neutre… Pas de violence, pas de brusques tirades. Il parlait comme s’il savait.
    Genesis ne lui lâcha pas le bras, même après lui avoir parlé, il força légèrement pour tourner Rin vers lui, de façon à ce qu’il le regarde dans les yeux.


    « Nous ne sommes pas venus pour te consoler, Rin… Je ne sais pas quelles sont tes raisons de vouloir être errant… Mais ce que tu fais, c’est de l’art. Tu peux choisir de le gaspiller à mener une existence solitaire… Ou tu peux rejoindre quelque chose de bien plus grand que toi et savoir ce que veut dire… Être un Consul. »

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    « Mais, désolé hein, mais j’ai pas trop d’temps à vous accorder ! J’ai … Un truc sur le feu. Enfin, je veux dire … Non, j’ai déjà fait cramer trop d’truc mais… Vous avez compris ! »

    Tout en ce monde a une raison. C'était son esprit scientifique qui lui dictait cette intime chose, comme l'une des vérités absolues. Elle avait sa raison d'être devenue scientifique, elle en avait une autre de se trouver au Consulat, tout en étant une femme de science et non une artiste. Il en était de même avec Genesis. Pour cet adolescent, c'était la même chose. Sa raison, celle de la lueur dans son regard, qu'elle était-elle ? C'était un mystère, une chose qu'elle aimait. La sorcière avait toujours l'envie de percer les choses dissimulées. Pourquoi ces flammes bleues ? Pourquoi ce regard ? Pourquoi cette exclamation à la mention du Consulat ? Tant de questions où elle ne trouvait pour le moment que peu de réponse. Surtout à ces mystérieuses flammes... Pour les deux autres, ils étaient possible que le Consulat soit responsable d'une chose déplaisante à son sujet. Qui était ce Rin ? Pas qu'un simple cuisinier au vu de son fourreau et de ses flammes...

    Elle le regardait marcher en direction de la sortie. En quelques pas, ils s'étaient écartés d'eux. Et il continuait sa route, quant à la sorcière, elle avait toujours ses bras croiser, un doux sourire aux lèvres. À cet instant, elle ne voyait rien à faire pour l'arrêter. Elle ne savait guère quoi dire pour le retenir, elle-même avait connu ce regard, l'avait durement éprouvé. Le Consulat l'avait aidée, alors. En lui permettant de voir la vérité, en lui permettant de l'accepter, les Muses l'avait alors sauvée. Peut-être devrait-elle jouer sur ça... Elle s'avança, faisant résonner le bruit de son talon aiguille dans la ruelle, mais le représentant du Consulat la distança et l'arrêta rapidement. La Consule s'arrêta alors, laissant faire son chef, prête à intervenir à n'importe quel moment...


    « Tu supposes que tu es un errant… C’est cela ? Depuis combien de temps vis-tu de rien ou uniquement de ce que tu voles ? Tu peux avoir tous les talents que tu veux, mon garçon… Si tu n’as que ça, tu es déjà mort… Ta simple présence ici me laisse croire que tu n’as pas idée de ce qu’est la faim et la soif d’un errant, tu ne sais pas ce que ça fait d’être rejeté et craint de tous mondes à la simple mention de ton nom et pire que ça… Tu devras t’habituer à la solitude d’un errant… Et il n’y a rien de pire, même pour toi. »

    Elle ne savait pas quoi penser des paroles de Genesis. Il avait raison, la solitude, c'était la chose la plus horrible. Et celle d'un errant... N'était-ce pas pire que celle qu'on avait en étant qu'une personne normale ? Si... Énormément plus... Elle ne l'avait éprouvé qu'enfant, cette solitude. La sorcière se souviendrait toujours de sa haine pour sa mère, de sa tristesse pour son père. Ainsi que de la solitude qu'avait entrainé le départ de son parent. C'était si loin... Ce sentiment de solitude... Avant de ce forger une barrière, bien avant son entrée au Consulat. Elle s'avança doucement au début des nouvelles paroles de Genesis.

    « Nous ne sommes pas venus pour te consoler, Rin… Je ne sais pas quelles sont tes raisons de vouloir être errant… Mais ce que tu fais, c’est de l’art. Tu peux choisir de le gaspiller à mener une existence solitaire… Ou tu peux rejoindre quelque chose de bien plus grand que toi et savoir ce que veut dire… Être un Consul. »

    Être un Consul... C'était vrai qu'au Consulat, ils étaient un peu... une famille... Qu'importe d'où ils venaient, qu'importe ce qu'ils avaient fait. Ils étaient ensemble, se respectaient mutuellement et s'aidaient même s'ils ne s'entendaient pas. Et tout ça, pour une chose. Une chose qu'ils avaient tous en commun. Une passion. La sorcière et la science, Rivy et la danse... Tous était lié par cela. Et si un venait à disparaître, ils feraient tous pour le retrouver. Même s'ils n'étaient pas liés par le sang, un lien encore plus fort les liaient. Elle n'était plus qu'à quelques centimètres d'eux, juste assez pour qu'ils puissent l'entendre parler. Et d'un regard sur le cuisinier. Sur son arme, elle pensa à ses flammes, à son regard. Une telle personne devait avoir un but...

    ''-Si tu as un but, Rin. Seul, tu n'y arriveras jamais, qu'importe quel est-il. Tu auras besoin de personne pour t'aider, tu auras besoin de personne pour te soutenir. Des gens que tu pourras appeler ami, des individus qui seront proches de toi et qui t'aideront. Si tu viens avec nous, si tu deviens un Consul sache que beaucoup seront présents pour t'aider.''

    La sorcière parlait doucement, son sourire avait quitté son visage. Elle posa sa main sur l'épaule de Rin, celle où il ne portait pas son fourreau, avant de continuer.

    ''-Rin... Ne veux-tu pas savoir ce que veut dire être Consul ? Préférerais-tu rester seul, vivre seul puis à la toute fin, quand tout le monde t'auras tourné le dos, mourir seul ? Ne désirerais-tu pas avoir des personnes présentes pour toi ? Que vas-tu choisir ?''
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