- Qu'est-ce que la " normalité " ? Lorsque l'on réfléchit, quelque chose de normal, est aussi anormale que normal. Quelle loi ? Quelle règle ? Quelle critère ? Qui peut dire ce qui est normal ou ce qui ne l'est pas ? Prenons le monde d'Halloween par exemple... Dans ce monde là, et selon les propres paroles de Jack Skellington, ce monde est un monde " où l'on aime les démons et pas les anges". Or, si vous prenez le Cité des Rêves, c'est tout l'inverse puisque là-bas les anges sont vénérés et les démons rejetés. Un habitant du monde cauchemardesque qui est pourtant la banalité même chez lui sera une personne étrange et effrayante dans la Cité des Rêves. Or, l'inverse n'est pas possible, car quiconque foule monde d'Halloween se voit aussitôt affublé d'un costume cauchemardesque ! Sur cette terre ou la terreur est reine, nous sommes tous pareils, tous effrayant, tous effroyables, tous affublés du costume le plus terrible. Ce monde est un hommage à la tolérance ! Mais alors, que se passe-t-il si une personne dans ce monde ne changeait pas, que se passerait-il si elle restait " normal ", si sa normalité était celle d'un autre monde ?
Impossible à dire, puis de toute façon, bien qu'Angeal eut déjà cette réflexion, ce qui l'intéressait sur le moment c'était de voir à quoi il ressemblait, car jamais auparavant il n'avait mis un pied sur ce monde cauchemardesque. Quand le surhomme se pencha en avant pour regarder son corps. Il fut quelque peu... troublé par le résultat. Deux cranes lui servaient maintenant d'épaulière. Ses gants n'étaient plus que des mitaines déchirés... Son pull n'avait pas changé, hormis qu'il était passé du bleu foncé au noir complet. Ses boots quand à elles, et bien... elles ressemblait plus à des babouches noirs de lutin qu'à des chaussures de combat maintenant. Son pantalon avait lui aussi noircis, mais en plus de ca il semblait avoir été porté pendant vingts ans, sale et usé... Quand à ca ceinture ? Une vulgaire bandelette de cuir arborant un crâne de bouc... Ce n'est pas vraiment son style, mais le temps d'une mission, ca devrait aller... Ce qui l'inquiétait, c'était son épée, et si elle aussi avait changé ? Après tout, ses habits avait bien été usé, déchiré et salit ! Heureusement, l'effrayant monde avait épargné son épée. Et quand était-il de son aile ? Certes il en avait honte, mais sa curiosité pourtant pas si développé le poussait à regarder. L'aile sortit de son dos, apparaissant au grand jour mais ce n'était pas comme d'habitude.
- Alors c'est à ca, que tu ressembles vraiment...
Même si son horrible costume ne lui convenait pas, il avait au moins l'avantage de bien s'accorder au décor. Tient, parlons-en du décor. Un cimetière sans tombe ! Étrange, mais les citrouilles sont là, disséminés un peu partout. Comme si elle faisait office de tombe... Mais ce qui interpelle le plus c'est un mont, en forme de spirale. Ce monticule en spirale est dirigé vers le bas, on peut donc s'asseoir au sommet de cette montagne. Montagne qui n'est pas bien haute au passage. Un cri déchirent se fit entendre tout d'un coup, brisant d'un seul coup le silence de ce lieu. L'archevêque Hewley sursauta, ce cri lui apparut à la fois proche et lointain. On lui avait crier dans le creux de l'oreille et appeler au loin. Alors que le cri avait disparut, le silence ne revint pas, car des pleures se firent entendre immédiatement après. Au diable la mission, on l'accomplira plus tard, courrons sauvez la jeune fille. Angeal s'approcha de la jeune fille, dans son dos, elle ne le vit pas, mais lui vit le poignard qu'elle brandissait...
- Stop !
Aussitôt, il attrapa le poignard et les deux mains féminine qui le tenait. Serrant de toutes ses forces, la jeune inconnue n'eut d'autre chois que de lâcher son arme. La douleur était trop forte. Précipitamment, elle se leva pour faire face à l'homme. Ses yeux bleus coulait toujours, mais c'est autre chose qui interpella le guerrier...
- Qu... Que t'arrive-t-il ?!
Une magnifique femme se tenait devant lui. Jeune, au forme aussi harmonieuse que généreuse... Au visage doux, fin et mélancolique. Et que dire de la magnifique chevelure brune qui coulait tel une cascade le long de son dos. Malgré cela, même si la vision de sa beauté véritable rempli de joie et d'admiration, elle était laide. Son cors était mutilée de toute part. Des coupures, des blessures, des cicatrisations ratées ou stoppé. A coté d'elle, détail qu'il n'avait pas vu auparavant, se trouvait une boite à outil rempli d'instrument de torture. Chaque instrument correspondait à une blessure sur son corps. D'ailleurs, certains se trouvait encore sur son corps.
- Tu me trouves effrayantes ?
Son visage, si triste il y a quelques secondes s'illuminait tout d'un coup d'espoir et presque de joie...
- C'est toi qui... ?
- Oui ! Alors, ca marche ? Je te fait peur ?
La vision de ce corps remplissait Angeal de tristesse. Incroyable, elle se faisait si mal pour faire peur ? L'homme qui n'a qu'une seule aile la comprenait. Sont but était de rendre son corps effrayant pour être normal... Tout comme lui avait tenté d'arracher son aile auparavant, afin d'être comme tout le monde. Aujourd'hui il a toujours une aile, grâce à sa mère qui lui répétait sans cesse "Je t'aime comme tu ais". Puis, il a acquit le don de ranger son aile à l'interieur de son dos, nul besoin d'arracher son appendice monstrueux recouvert de plume depuis. Rajouter à cela une sorte de résignation. Mais cette fille, ne devait pas avoir d'amis ou de famille qui lui disait "Je t'aime comme tu ais"...
- Tu as de la famille ?
Son regard tomba au sol, sa joie disparut, tout comme l'espoir, cédant la place à la tristesse.
- Non... Mes parents se sont fait devoirs par des sans-cœur...
- Je suis désolé, toutes mes condoléances.
- Ce n'est rien. Tu ne pouvais pas savoir... Et alors, tu me trouves effrayante ?
Sa voie... Dans la tristesse comme dans la mélancolie était d'une beauté inouïe, difficile de croire que le cri strident venait d'elle.
- Tu es comme moi.
- Pardon ?
- Je sais ce que tu ressens, crois-moi. Tu te dis que tu es un monstre, que tu n'es pas comme les autres. Tu te sens rejetés et mal à l'aise. Parfois même, tu jettes l'éponge et te résignes à être un monstre, mais tu te reprends et tu sens encore plus mal qu'avant car pendant un certain temps tu étais véritablement le monstre que tu refuses d'être.
La jeune fille écoutait religieusement l'homme en face d'elle, puis se mit à pleurer une fois le discours finit. Angeal restait de marbre, se retenant lui aussi de ne pas pleurer.
- Comment tu pourrais le savoir hein ?! Tu n'es pas un monstre toi !
Une aile sortit de nulle part. D'ordinaire, son aile offre une vision magnifique. D'ordinaire son aile est majestueuse et des plumes l'entourent ! Lui donnant un petit quelque chose d'angélique. Sauf que là, en ce monde, on n'entendait qu'un craquement d'os affreux. Les plumes avaient disparus. Quelqu'un lui avait dit un jour "Ton aile est celle d'un ange !", mais celui qui a dit ne voyait que les plumes. Ces plumes n'étaient qu'illusion ! Elles ne faisaient que masquer sa véritable aile. En ce monde, son aile était identique, elle n'avait pas changé du tout, la seule chose qui avait changeait... C'était qu'en ce monde, il n'y avait pas de plume sur cette monstrueuse partie de son corps.
- Crois-moi, j'ai essayé d'arracher mon aile et aujourd'hui encore je la cache. Mais la cacher n'apporte rien. Les autres ne te verront plus comme un monstre pour un temps. Mais toi tu te verras toujours comme un monstre. Au début tu te sentiras mieux, mais après ca sera pire. Car en plus d'être un monstre, tu seras une menteuse...
Le surhomme rangea son aile, marqua un temps de silence, sa gorge était nouée et ses yeux sur le point de pleurer. Le surhomme aurait voulu hurler de toutes ses forces, mais il ne le fit pas. Prenant le peu d'assurance qui lui restait, son regard se planta sur celui de l'inconnue. Sa voix avait une assurance digne d'un roi.
- Je me comme Angeal Hewley, Archevêque du Sanctum, et toi quelle est ton nom ?
- Mina...
Angeal observât le ciel gris. La comédie ce n'était pas du tout son fort, avisant, il se mit à lui parler, sans faux semblant. Il lui parlât le plus naturellement du monde.
- J'ai eu des amis dans le même cas que moi, ils m'ont compris et m'ont aidé. Puis j'ai eu des amis qui n'étaient pas comme moi mais qui m'ont eux aussi compris. Je pense que c'est ce qui m'a sauvée Et toi ?
- Je suis seule... Toute seule...
- Tu es sur ?
- Oui...
Angeal posât un regard neuf sur la jeune fille. Trop attirer par ses mutilations, il ne prêtât pas attention à sa robe blanche. En effet, on voyait ses pieds mais ceux-ci décollai du sol. Et ce cri... Le surhomme avait affaire à un spectre, un esprit tourmentée...
- Écoute, je... J'étais effrayer.
- Ah bon ? J'ai réussi à devenir effrayante ?!
- Non, tu n'y es pas du tout !
Lança l'homme, redevenu souriant.
- Quand tu as crier tout à l'heure... Tu m'as fait peur, j'ai sursauté !
- Oui mais... Mon corps n'est toujours pas effrayant.
- Justement.
- Pardon ?
- Au premier regard tu ne faits pas peur, profites-en pour rassurer ta victime avant de crier ! Je te garantis que tu seras beaucoup plus effrayantes !
Ils continuèrent leur discussion et l'Archevêque ne manqua pas de demander une faveur au spectre. Celle-ci accepta de faire de la publicité pour le sanctum, du mieux qu'elle pourrait. En échange, Angeal devra revenir la voir au prochain Halloween... La mission est accompli et plus encore, mais cette réussite à un gout amère. Même si l'on est venu à la conclusion qu'elle était effrayante et donc " normal ", le surhomme s'est tristement souvenu que lui, était un monstre...