Aie pitié de Notre-Dame... [Event 1ère partie] Szp8Aie pitié de Notre-Dame... [Event 1ère partie] 4kdkAie pitié de Notre-Dame... [Event 1ère partie] 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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"Mais c'est dans la principauté nouvelle que résident les difficultés. D'abord, si une telle principauté n'est pas entièrement nouvelle, mais si elle est comme un membre d'un tout qu'on peut nommer mixte, les changements qui l'agitent naissent en premier lieu d'une difficulté naturelle, celle qui existe dans toutes les principautés nouvelles : à savoir que les hommes changent volontiers de seigneur en croyant améliorer leur situation ; et cette croyance leur fait prendre les armes contre celui-ci ; sur quoi ils se trompent, et par la suite l'expérience leur fait bien voir que leur situation a empiré."

Le Prince - Machiavel



Le ciel de la Cité des Rêves rougeoyait sous ses nuages noirs. Des filins de fumée sombre montaient nourrir ces sinistres voiles célestes, tandis que les foyers incandescents parcouraient la ville. Les maisons étaient ravagées, des affrontements se déroulaient à chaque coin de rue, à coups de lance, de sabre, de dague, de bâton, de pierre, de poing, de dents. Des cadavres coagulants flottaient sur la Seine, semblable désormais à un fleuve d'Apocalypse. Des soldats, fantassins et cavaliers, parcouraient la ville en échangeant furtivement des stratégies et des ordres. Les mères tenaient leurs enfants morts dans leurs bras, les marchés étaient pillés. Tant de vice et de noirceur avait hélas appelé des hordes de Sans-coeurs, qui venaient ajouter au chaos. Ce monde s'apprêtait à sombrer dans l'anarchie...
Trois cavaliers traversaient les faubourgs à triple galop, se dirigeant vers le centre-ville. Les gens avaient peur à leur passage, craignant que ce soient là de nouveaux fauteurs de troubles. Celui qui menait la chevauchée était enveloppé dans un vêtement ample et sombre, dont les pans claquaient à chaque coup de sabot. Ses bras maigres tenaient nerveusement les rênes, et son vieux visage semblait pétrifié d'horreur. Claude Frollo s'apprêtait à vivre l'un des pires moments de sa vie. Cette colère de la foule, ces feux, cette lutte, Notre-Dame pour champ de bataille... Tous ces échos de sa mémoire prenaient vie en cette scène bien réelle, et le ramenait vers cette ancienne vie qu'il n'avait cessé de fuir.
Depuis le jour de sa rencontre avec le numéro III et le Fils de Melpomène, jamais le juge n'avait participé aux opérations des consuls sur le terrain, trop occupé à administrer le Sommet de l'Art et le Jardin Radieux. Il n'avait pas été pas inutile pour autant : porte-parole du Consulat, il dormait peu, et passait ses journées à étudier des archives et des rapports de mission pour compléter les plans stratégiques qu'il exposait à ses confrères et consoeurs. Mais aujourd'hui, c'était la première fois qu'il était obligé d'intervenir, et hélas, dans son monde d'origine. Les émeutes provoquées par un inconnu avait répandu un carnage sur la Cité des Rêves. Tant de noirceur et de Ténèbres exposait dangereusement la Cité des Rêves aux Sans-coeurs, et cela ne pouvait être envisagé. Alors, Frollo avait pris une escorte de quatre autres consuls, et avec le vaisseau de Hrist, ils s'étaient rendus ici. A cette heure-là, Brook et Axio, le Musicien et l'Astronome, devaient libérer la cathédrale. Accompagné de Genesis Rhapsodos et de la sorcière Medusa, le Fils de Calliope vint à la rencontre des émeutiers.
Ils étaient finalement arrivés. La grandeur sacrée et terrifiante de Notre-Dame leur fit face, et Frollo dut se masser la gorge, frappé d'angoisse. Ses yeux noirs fixait les gargouilles grimaçantes, les tours gothiques où il avait enfermé depuis l'enfance un monstre difforme... Décidant de se ressaisir, il piqua du talon et son cheval noir reprit le galop, traversant la place où les gitans installaient des feux de joie et de grossières tranchées. Suivi de ses deux alliés, le Pêcheur par Justice atteignit les marches menant à la cathédrale, et à leur sommet, il domina la place du regard.


- Cela suffit ! Silence !!

Le cavalier utilisa sa magie pour créer un vent puissant qui sema l'effroi parmi les émeutiers et éteignit les feux. Le silence était retombé sur la place. Frollo se tenait entre les coupe-jarrets et la porte de Notre-Dame. Tous le connaissaient, tous avaient fêté sa mort. Mais depuis il avait formé le Consulat... Cela n'empêchait pas la haine.

- C'est lui, c'est le juge Claude Frollo !
- Il est devenu sorcier, il va nous maudire !!
- Pour la dernière fois, j'ai dit silence !

La voix aigre du juge perça l'assemblée comme un dard aiguisé tandis qu'une nouvelle bourrasque vint attester de ses nouveaux pouvoirs magiques.

- Gitans, je ne vous suis pas étranger. Vous ne m'êtes pas inconnus non plus. Je sais...
- A cause de toi, on a subi les pires sévices et perdu des êtres chers !

Frollo serra les dents et regarda la forte tête avec une colère non dissimulée. Mais contrairement à ce que tous attendaient, le cavalier magicien n'invoqua pas de châtiment pour faire taire l'insolent. A la surprise générale, son visage se décrispa et ses yeux se voilèrent de lassitude.

- Je ne nie pas mes fautes, rien ne les effacera. Notre-Dame sera à jamais témoin des horreurs que j'ai commises.
- Alors, qu'est-ce que tu viens faire ici ?

Il reconnaissait certains visages parmi la foule. Chacun était un vague souvenir lié à un mandat d'arrestation, une rafle dans les caravanes gitanes, ou les barreaux d'une prison. Des visages hâlés, aux barbes piquantes, aux cicatrices farouches, et aux yeux noirs pleins de colère. Telle avait été l'humanité du monde de Frollo jusqu'au jour de l'exécution d'Esméralda. Ces cloportes, ces vauriens, n'avaient apparemment pas changé. En déclenchant cette guerre civile, ils avaient même dévoilé toute l'étendue de leur méchanceté et de leur bêtise. Mais l'ignorance des masses est une arme pour quiconque sait la flatter et l'orienter, le Pêcheur par justice ne le savait que trop bien.

- Je ne viens plus en tant que juge, mais en tant que consul. Moi et mes frères, héraults des muses et garants de l'accomplissement artistique, sommes là pour apporter la prospérité à la cité.
- Qu'est-ce que vous voulez faire ?

Retour au vouvoiement. Bien. Ils devaient commencer à sentir la pression indicible de la puissance du Consulat, cette puissance terrible qui pouvait tout aussi bien les balayer comme une poussière nuisible ou créer une harmonie semblable à celle d'un jardin fleuri. A présent, Claude Frollo devait les rassurer tout en se montrant ferme et intransigeant, pour séduire les coeurs et y étouffer le feu de la protestation.

- Nous allons dans un premier temps vous aider à restaurer les bâtiments détruits, et organiser un transfert temporaire des familles les plus démunies vers le Jardin Radieux. Ensuite, je nommerai un consul qui vous fera office de gouverneur juisqu'à une réorganisation vigilante de votre hiérarchie politique. Imaginez un bonheur comme vous n'en avez jamais connu. Votre gouverneur créera des conservatoires, des salles d'art, et de nouveaux commerces afin de donner un emploi à chacun de vous. La Cité des Rêves portera fièrement son nom. Chacun mangera à sa fin, les gitans n'auront plus à mendier. Des architectes seront formés pour embellir les quartiers laissés à l'abandon, des artistes pour fleurir les rues et les places. Le Consulat, ambassadeur de la beauté et du rayonnement, a déjà réussi un miracle similaire au Jardin Radieux.

Certains regards étaient déjà rêveurs, saisis d'un espoir qu'ils avaient rarement connu. Même si ils connaissaient des problème avec les autorités et l'hostilité de certaines gens, les bohémiens demeuraient attachés à Paris. L'idée de pouvoir y vivre en paix tout en servant à la prospérité de sa communauté était éblouissante. Parmi les émeutiers, certains bagnards restaient toutefois méfiants quant au discours de Frollo, qui impliquait indirectement une police présente et une autorité aussi sévère qu'avant, si ce n'est plus. Mais le Fils de Calliope avait anticipé cette méfiance, aussi commença-t-il la deuxième partie de son discours.

- Pour garantir la sécurité que vous méritez tous, nous allons également établir le procès des émeutiers principaux, qu'ils soient gitans ou non. Les peines seront justes, et consisteront essentiellement en la participation à des travaux d'intérêt public. Ces travaux permettront d'installer les infrastructures que j'ai déjà mentionnées. Avez-vous entendu, coupe-jarrets, violeurs, pilleurs, et autres monstres de la société ? Cette même société qui vous a rejetés vous sera reconnaissante de participer à sa renaissance, à son essor nouveau porté par les arts !

Tout en parlant avec fièvre, Frollo faisait de grands gestes avec les bras et les mains. Tantôt il désignait la foule d'un geste ample, tantôt il croisait les mains de manière sage et posée, tantôt il serrait brusquement son poing dressé, montrant là sa détermination et la franchise de ses idées. L'auditoire, suant, saignant et fatigué, reconnaissait là celui qui leur avait office de juge. Mais quelque chose avait changé en lui. Est-ce que l'apparition de la muse Calliope avait fait de son hérault un homme meilleur, un serviteur honnête de cette justice qu'il avait autrefois corrompu ? Cela semblait si beau...

- Nous allons également moderniser et démocratiser les écoles de la Cité, afin que tous, sans distinction d'origine ou de fortune, puisse accéder au savoir et à la culture, ces deux trésors chéris par le Consulat !

Plusieurs demeuraient mécontents. C'étaient les crapules, les loubards sans remords qui se réjouissaient à l'idée de profiter du chaos et de l'anarchie. Ils ne voulaient pas que le vieux juge instaure un nouvel ordre qui les empêche de libérer leurs vices. Certains s'enflammèrent et brandirent leurs poings en direction du magistrat.

- Menteur ! Menteur !!
- Tu veux profiter de nous, pour nous dominer à nouveau !!
- Maudit juge, maudit sorcier !
- Croyez vous donc que ce soit là ma véritable intention ? Que j'ai voyagé jusqu'ici avec les consuls, en risquant ma vie et la leur, seulement pour régner sur ce tas de cendres et de macchabés qu'est devenue Paris ? Et dois-je vous rappeler que c'est votre faute si...

Le juge interrompit son discours et regarda les toits des maisons. La noirceur et les tourments des émeutiers avaient donné naissance à des créatures terribles, enfants difformes et méphitiques des Ténèbres... Des silhouettes sombres et ailées de Sans-coeurs apparaissaient sur les hauteurs des maisons, et scrutaient de leurs yeux jaunes leurs proies rassemblées sur la place.

- Moi je ne te pardonne pas ! J'ai perdu ma femme et ma fille à cause de toi, ordure !!

L'enragé qui fulminait depuis l'apparition de Frollo saisit un coutelas et gravit les marches qui le menaient au juge, courant et hurlant comme un démon. Ses voisins, séduits par le discours, eurent peur que cet insensé ne brisa leur espoir nouveau. On tenta de l'assomer.

- Traîtres, traîtres !!

Il poignarda celui qui le retenait, un autre riposta, des bâtons fouettèrent l'air et les corps. Le mouvement de discorde gagna petit à petit la place, et les émeutiers commençaient à s'entretuer comme des barbares. Au-dessus de leurs têtes, les Sans-coeurs volaient dans le ciel orangé telles des corneilles issues de l'Enfer. Frollo ne pouvait plus rien faire pour empêcher le carnage. Dans le vacarme ambiant, seuls Genesis et Medusa purent entendre l'étrange prière qu'il prononça, les yeux clos.

- Calliope, veille sur mes frères consuls et sur ces malheureux. Fais qu'il n'y ait pas d'innocent tué durant la bataille, et... Aie pitié de Notre-Dame.

Tendant la main droite, le consul fit apparaître la noire Epée d'Iblis en une gerbe de flammes mauves, et tel un cavalier de l'Apocalypse, se rua dans la mêlée...
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    Les sabots des trois chevaux résonnaient dans la ville tel un magnifique fracas qui ne cessait jamais. La poussière soulevée formait des nuages gris derrière le petit groupement pressé. C’était plus qu’un grand galop qui les poussait vers la cathédrale, Notre-Dame, elle surplombait admirablement la capitale, jaillissant de cette ville en l’apogée de la splendeur. Absolument magnifique. Le Tragédien tenait les rennes de sa monture tout en découvrant cet édifice, qui pourtant si loin, restait prédominant. L’élu de Calliope était des trois guerriers, le meilleur cavalier, montant un cheval aussi sombre que lui, il faisait trembler la ville sous ce tonnerre de coups portés au sol.
    Et en triangle, ils arpentaient la ville, Frollo, Médusa et Genesis. Ce dernier était quelque peu en retrait dans cette course, il n’avait plus eu l’occasion de monter sur un cheval depuis deux bonnes années et cet réinitialisation était bien brusque. De plus, depuis qu’il s’était amélioré dans certains arts, il préférait nettement être porté par son aile ou par Valefore. Pourquoi ne le faisait-il pas ? Probablement pour ne pas terrifier trop vite ces rebelles, avant même que Frollo n’essaie de les convaincre. Il en était de même pour sa rapière que Genesis dut insérer dans un fourreau accroché à la selle de sa jument à la robe brune. Pour raison pacifique, probablement.

    Ils arrivèrent finalement devant le parvis de Notre-Dame, d’où l’on pouvait admirer toute l’apogée de l’architecture locale. Frollo s’était arreté prestamment devant la foule de gitans, de mendiants, de criminels. Des flammes parsemaient le parvis pour illustrer la rage de ces rustres, le ciel en était de couleur de guerre. Son frère n’avait pas la même quiétude que d’habitude, il semblait angoissé, terrifié. Après tout, c’était là son monde d’origine, le monde qui l’avait vu naître et ou il avait dirigé en tant que juge impitoyable… Qui ne connaissait pas l’histoire de Claude Frollo ?...
    Ils reprirent le galop pour s’approcher des marches menant aux portes de la cathédrale, traversant le groupement immense des gitans. Ils étaient quelques centaines, peu avait d’arme mais cela ne les rendait pas moins hostiles.


    « Cela suffit ! Silence !! »

    Cela allait commencer… La reprise des négociations… Genesis s’abaissait tandis que Frollo parlait à la foule de sa voix autoritaire. Le Tragédien aurait même pu cracher à terre et se mettre à l’aise, il n’aurait été aperçu de personne, sauf peut-être de Médusa, non concernée par le discours. Il caressa la jument doucement dans le sens du poil et ferma les yeux… Transmettant sa quiétude à l’animal en murmurant quelques mots de Loveless qui ne furent pas audibles, masqués par le ton de la voix du vieillard.

    Cela faisait maintenant longtemps que ce groupe était là, présent. Il connaissait Frollo pour être un grand chef, il avait repris sans violence le Jardin Radieux et s’en était montré le Porte-parole du Consulat admirablement.


    « Je ne nie pas mes fautes, rien ne les effacera. Notre-Dame sera à jamais témoin des horreurs que j'ai commises. »

    Il fut un vrai tyran, à l’époque de son règne. Un vrai tyran qui aspirait à chasser toute la population bohémienne de cet endroit. Genesis n’avait que faire de ces distinctions de race. Au Jardin Radieux, cela n’avait jamais été pris en compte. Les différences entre les mondes pouvaient ainsi être bien troublantes mais il fallait les accepter comme elles étaient…

    « Nous allons dans un premier temps vous aider à restaurer les bâtiments détruits, et organiser un transfert temporaire des familles les plus démunies vers le Jardin Radieux. Ensuite, je nommerai un consul qui vous fera office de gouverneur jusqu'à une réorganisation vigilante de votre hiérarchie politique. »

    A ces derniers mots, Genesis ouvrit les paupières, dévoilant ses yeux verts et observa avec curiosité Frollo. Un héraut du Consulat devrait donc faire office d’ambassadeur dans ce monde. Le Tragédien ne prit pas la peine d’écouter la suite, perplexe quant à cette révélation… C’était une chance qu’il n’aurait pas laissé passer, il y a encore une semaine… Enfin il serait au pouvoir, il obtiendrait la gloire et cela le rapprocherait de ce à quoi il aspirait tant. A présent, c’était hors de question. Même forcé, il ne partirait pas du Jardin Radieux. Pour y avoir vécu ? Non, certainement pas. Tout se tenait en la raison d’une personne qu’il avait rencontré, qui l’avait rejoint chez les Consuls. Et s’il n’abandonnait pas ses projets pour elle pour autant, tant qu’à faire, il préférerait atteindre son objectif d’une autre manière.
    Le Consul referma les yeux, tout en se tenant droit, en attente de l’inévitable. Frollo était un beau parleur et il aurait probablement convaincu n’importe qui s’il n’avait pas été lui-même celui qui a abattu des centaines de gitans auparavant. Mais il devait essayer, c’était certain… Sans ça, jamais à trois, ils ne pourraient éradiquer cinq cents rebelles. Eux-mêmes avaient leur limite… Même si eux trois étaient probablement les plus puissants du Consulat.

    Il les rouvrit lorsqu’une sensation s’empara de son corps. Les ténèbres étaient de la partie et ce n’était ni ceux de Frollo et encore moins les siens. Des sans-cœurs pour la plupart ailés mais sous cette distance, il était impossible à Genesis de les distinguer parfaitement.


    « Moi je ne te pardonne pas ! J'ai perdu ma femme et ma fille à cause de toi, ordure !! »

    Et avec une épée, un homme se détacha du groupe de gitans, s’élançant vers Frollo. Le Tragédien ne s’en inquiétait nullement et s’il ne pouvait pas intervenir, Medusa le ferait de sa précision naturelle… Lui toucherait probablement d’autres gitans.
    Mais cela ne se passa pas et ce fut ces derniers qui l’empêchèrent d’avancer. Il y eut un mort, deux,… Et déjà, ils ne se comptaient plus… Le plus sage aurait été de les laisser s’entre-tuer et d’achever les survivants mais sans doute Frollo voulait-il aspirer à un semblant de paix.


    « Calliope, veille sur mes frères consuls et sur ces malheureux. Fais qu'il n'y ait pas d'innocent tué durant la bataille, et... Aie pitié de Notre-Dame. »

    Un rictus se dessina sur les lèvres de Genesis, lui n’avait que faire de ces gitans, égoïstement il pourrait bien partir à l’instant. Mais il était d’abord là pour la grandeur du Consulat et il ne laisserait pas ses frères mourir… Même s’il constatait que Frollo avait bien changé depuis qu’il l’avait rencontré, en cette dernière phrase.
    Genesis fit deux coups de hanche à la jument pour qu’elle s’élance dans la mêlée, dégaina son épée et frappa déjà un opposant à l’épaule, lui ôtant la vie.
    Il récidiva quelques fois, visant la plupart du temps l’épaule qui lui était facilement disponible, jusqu’à ce qu’il sente les ténèbres se rapprocher de lui. Un sans-cœur ailé le heurta tandis qu’il trottait d’un air martial, le faisant tomber sur le parvis. Le Tragédien se releva aussi vite qu’il le put mais le sans-cœur était déjà remonté vers les cieux.


    « Soit… »

    Le Consul improvisa alors une attaque, lança sa rapière vers les cieux, vers le sans-cœur et sans attendre qu’elle le touche, se transforma en quelques secondes à peine. Il rétrécit de manière brusque et prit son envol de deux petites ailes. Ainsi s’était-il complètement transformé en un corbeau aux ailes rougeâtres en l’extrémité de leurs plumes.
    Il s’élança de cette petite aile à toute vitesse vers sa lame dans les airs et à proximité, reprit sa forme humaine. Il attrapa alors sa rapière et perfora le sans-cœur. Et alors qu’il chutait lui-même, il chargea sa paume de l’énergie du feu et lança deux brasiers de niveaux supérieurs qui explosèrent littéralement deux autre de ces deux sans-cœurs.

    Il chargea une nouvelle fois sa paume et lança une sphère de lumière vers les cieux. Surgit alors une chimère, Valefore qui rattrapa le Tragédien avant que ce dernier ne tombe. Il aurait certes pu faire surgir l’aile noire de son corps mais savait trop bien que ces citoyens verraient un mauvais augure dans un tel geste. L’invocation s’approcha de ses puissantes ailes du sol, Genesis sauta de son dos et se tourna vers la bête.


    « Surtout, n’attaque que les créatures volantes. »

    Il acquiesça d’un signe de son bec et s’envola. Lui ne pourrait jamais différencier les rebelles des rebelles repentis par la voix de Frollo, et cela serait encore pire.

    « Prenons la Cathédrale ! »

    Et il aperçut des dizaines et dizaines de bohémiens pénétrer dans la Cathédrale à l’autre bout du parvis. Non loin se trouvait le cheval qui revenait vers Genesis, presque en galopant, méfiante. Genesis s’approcha et en s’accrochant à la selle, fit un léger saut pour attérir à l’endroit opportun, il ne prit même pas la peine de mettre ses pieds aux étriers, fit deux coups de hanche et un mouvement de ses jambes pour que la jument se mette aussitôt au galop.

    « Désolé Frollo mais Calliope ne suffira pas à protéger Notre-Dame. »

    Et tout en frappant violemment de sa rapière quelques bohémiens hostiles, il parvint en quelques secondes sur les marches. Il essaierait ainsi d’empêcher quelques bohémiens de rejoindre les deux consuls présents à l’intérieur de la Cathédrale.
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    -Cela suffit ! Silence !!

    Cela avait commencé, ils étaient venus, ils avaient vus les enfants, les femmes, et ces vulgaires barbares peindre de rouge le visage de ce qui était autrefois leur voisin, leur frère de faction. Tout cela avait été entrainé dans la spirale infernal qu'avait créé les gitans. Bien que la sorcière trouvait ridicule l'idée de tenter de raisonner ces barbares, elle ne dit rien, juste attendis. Sur son noble destrier elle contemplait la scène, c'était une peinture des plus horrible qui s'étendait devant-elle, flamme, mort, rivière de sang, diablotins volant tel les vautours autours des futurs morts. Tout cela était magnifique, une œuvre tout droit sorti des flammes de l'enfer. Le fils de Calliope commença son discours, en même temps qu'un soupir d'ennui quitta les lèvres de la jeune femme. Elle qui n'avait rejoins le Consulat que peu de temps auparavant, elle savait déjà nombre de chose. Frollo n'avait jamais participé a aucune mission, mais il n'en restait pas moins l'un des membres travaillant le plus et il était un belle orateur, cela on ne pouvait lui reprocher. Les paroles de l'ancien juge s'enchainèrent, en même temps que les questions futiles de la populace.

    Alors que tout semblait gagné, que Claude Frollo semblait avoir réussi, un évènement en somme des plus prévisibles pris place, un homme se dirigea vers lui, alors que la jeune sorcière regardait cette chose des plus ennuyeuse se réaliser, alors qu'elle leva la main d'où une flèche en sortirait pour ôter la vie de ce brigand, un homme s'interposa, dans un soupir de résignation, elle ferma les yeux. Ses mains remontèrent sa capuche, dévoilant les deux opaque blanchâtres, dissimulant ses paupières clauses. Une énergie nouvelle avait épris tous ces hommes, ceux qui se battaient avec tant de ferveur, une force nommé l'espoir, celle qui mène les grands personnages à accomplir des choses dîtes impossible. Le tumulte causé par ces insectes dissimula la phrase qu'annonça le juge.

    -Calliope, veille sur mes frères consuls et sur ces malheureux. Fais qu'il n'y ait pas d'innocent tué durant la bataille, et... Aie pitié de Notre-Dame.

    Elle ouvrit ses yeux à la phrase que dit le juge, d'innocent tué, ne la faites point rire, personne n'est innocent, personne. Chaque individus se trouvant sur les lieux de ce prologue empli de barbarie, avait tué une personne, indirectement, certes, mais personne n'était innocent, d'ailleurs, elle ne se gênerait pas pour tuer toutes personnes se dressant devant-elle. La sorcière regarda le tragédien, elle ne le connaissait pas beaucoup, d'ailleurs le seul membre du Consulat à qui elle avait parlé ne serait-ce qu'un peu fut le Joker. Alors que Genesis fonça dans la bataille sur son destrier, Medusa sauta de sa jument, quelques bohémiens la virent, et lui lancèrent des choses qui leurs tombèrent entre les mains, tels des tomates ou des couteaux. Une peau écailleuse et verdâtre entoura la sorcière, se prenant les divers objets. Le serpent invoqué disparut dès qu'elle eu touché le sol. Les gitans se dirigèrent vers elle, poing ou dagues en avant, quelques uns avaient des épées. Dès qu'ils furent à une distance respectable de la sorcière, une tornade prit naissance à ses pieds, fissurant les airs, repoussant ces cloportes, avant de se diviser dans les cieux, et de laisser pleuvoir une pluie de vecteur. Les flèches de ténèbres fissurèrent la voute céleste, avant de retomber tuant quelques gitans qui se trouvaient aux alentours de la sorcière. La jeune femme s'avança, narguant les différents rebelles.

    -Alors, c'est tout ? Que c'est impressionnant, voici donc votre force ? Voici donc vos espoirs ?! Allons bon, c'est pathétique, vous devriez rentrer chez vous, cela vous permettra d'en sortir vivant. Toutefois...

    Une énorme queue à l'apparence d'un vecteur sortit du dos de la sorcière, la soulevant légèrement du sol, tel un pied d'appui. La pointe disparut dans le sol, avant d'en ressortir pourfendant le corps d'un gitan.

    -Toutefois, vous avez choisi, c'est triste a vrai dire. Nous qui vous offrons tant, vous ne choisissez que de refuser, ne prenant en échange que la mort, c'est triste, n'est-ce pas ?

    La queue vectorielle revint à sa place. Bien, que la sorcière s'attendait a recevoir, insulte, et foule en furie sur elle, ce n'était qu'une simple pierre qui lui fut jeté dans le bas du dos en même temps que le mot ''Mensonges'' qui résonna sur le parvis. Elle pivota, les jambes croisés regardant le malotru qui avait osé faire un tel acte. Levant sa main dans les airs, elle donna un coup dans le vide, et dans le même mouvement son tatouage rougit, avant de sortir de sa peau, la tête du serpent se matérialisa suivit de son corps, avant de s'élancer tel une masse vers l'individu, l'écrasant de tout son poids, avant de revenir dans le dos de la sorcière. Son regard de reptile se dirigea vers les airs, ou une imposante créature volait, tuant nombre de sans-cœur, un rugissement se fit entendre. Ainsi son collègue s'occuperait grâce a sa puissante invocation des airs, bien, alors elle s'occuperait des rebelles en masses. En espérant que les deux autres Consuls ne se fasse pas blesser...

    -Ne préférez-vous pas arrêté ce simulacre ? Ce serait beaucoup...

    -Nous n'avons pas besoin de dictateur, et encore moins de vous !!

    Medusa regarda l'insecte l'ayant interrompu... Tout cela, était si tangible. Les humains sont comme ça, répugnant, ne pensant qu'à leur profit, et ceux là, le démontre parfaitement. D'un regard, d'un claquement de doigt, l'homme fut emprisonné dans la pierre. Le reptile claqua de sa puissante queue le sol de marbre.

    -Nous ne sommes guère cela, mais... Vous ne pouvez pas le comprendre, vous n'êtes que des brigands, ne pensant qu'à votre profit, des humains en sommes. La sorcière leva ses mains dans les airs, tout en les bougeant verticalement. Nake, snake cobra cobura.

    Des flèches sortirent du dos de la sorcière, ondulant comme des serpents.

    -Sorcellerie !

    La populace commença a foncer vers la sorcière, arme en avant, ils ne rencontrèrent que la puissante queue du serpent, les renvoyant, protégeant sa maîtresse, interceptant les projectiles.

    -Nake snakre cobra cobura. Danse Vectorielle !

    Une fois le dernier mots prononcé, les vecteurs durcirent et foncèrent dans la direction indiqué par la sorcière, perforant la population. Une bonne chose de faite, espérons qu'aucun des Consuls présent ne se face toucher. Aucune personne ne pourra protéger les personnes dans ce lieu... L'enfer du paysage, l'odeur de chair, tout cela, toutes ses sensations, s'insinueront dans l'âme des gens, renforcerons la peur...

    -La peur mène a la colère, qui mène a la haine. Ces sentiments appellent les ténèbres, et ces ténèbres vous dévorerons...
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Le cheval de Frollo progressait mal parmi les bohémiens déchaînés. La superbe bête au poil noir avait considérablement ralenti son galop et son cavalier tirait nerveusement sur les rênes pour changer brusquement de direction. Des blessés ou des cadavres manquaient d'êtres écrasés par les sabots puissants de l'animal, qui devait ainsi faire des sauts impressionants au-dessus des émeutiers. Frollo cherchait à venir au milieu de la place. Il savait que les rebelles voulant attenter à sa vie tenteraient de l'atteindre. Quand il sentit que la marée humaine ne lui permettrait plus d'avancer, ses yeux noirs scrutèrent le champ de bataille. Aux portes de la cathédrale, Genesis tentait de faire barrage, toujours en selle. Il avait invoqué une créature qui retenait les Sans-coeurs à l'apparence de gargouilles dans un combat aérien cauchemardesque. Medusa, quant à elle, usait de sa terrible magie pour frapper dans la masse de la manière la plus cruelle. Frollo déplora ce choix. Une démonstration de violence froide et sans tactique noirçirait tôt ou tard l'image du Consulat, qui avait promis à travers le juge un traitement égal de tous les citoyens. Le cavalier en tira alors une autre conclusion et fit disparaître sans attendre son arme : Les bohémiens craignaient l'Epée d'Iblis, cette horreur alchimique qui symbolisait l'ancienne tyrannie de Frollo. Si il voulait que les gens oublient cette image, ils devaient oublier cette arme. Pour compenser, le Pêcheur par Justice fit apparaître dans sa main blanche une simple épée.

Un sabre rouillé manqua de le toucher au flanc, mais Frollo parvint à parer en faisant pivoter son arme des deux mains. Il laissa glisser sa lame jusqu'à la main de son adversaire furtif pour le blesser au poignet avant . Le bandit lâcha son arme sous la douleur, et le juge l'acheva avec une décapitation des plus symboliques. Subitement, un autre adversaire essaya de faire tomber Frollo de son cheval en le prenant par le ventre, mais le cavalier parvint à s'en dégager avec un coup de coude. S'ensuivit un coup de couteau au tibia, une bastonnade vers la droite, la charge de deux gitans devant... Le Fils de Calliope se retrouva vite débordé et se demanda s'il n'avait pas fait le mauvais choix en se coupant toute sortie. Certes, il avait atteint son objectif, et attirait les émeutiers principaux comme une carcasse attirerait des loups. Mais il risquait de prendre un mauvais coup, et hésitait à utiliser la magie. Ou alors, peut-être qu'il pouvait se permettre de l'utiliser sans effrayer ses nouveaux partisans. Ce sont les idées et les symboles qui guident les foules. Le vieux juge avait apporté ses idées aux bohémiens. Quel symbole leur manquait-il ?

- Laissez-le moi !!! Je vais l'étriper comme le porc de juge qu'il eeeeeeeest !!!

Cette voix hystérique, en plus de glacer le sang de l'Eloquent, fut suivie d'un brusque soubresaut du cheval, qui s'effondra. Le maigre corps du juge tomba avec fracas sur le froid pavé de la place. A ses côtés, le corps poisseux de sang du cheval noir, qui avait fait sa dernière chevauchée. L'Eloquent essaya de se mettre à genoux, mais ses os étaient douloureux et ses bras tremblants. Une nausée lui fit tourner la tête, et sa vue se brouilla de tâches lumineuses. Privé de la force d'Iblis, il redevenait un simple vieillard, vulnérable et chancelant. Par chance, il vit un sabre tomber sur lui et réussit à le parer dans un mouvement désespéré de sa lame. Mais son opposant, qui n'était autre que le veuf en colère, donna toute sa force pour écraser l'infortuné orateur.

- Cette fois, le juge, c'est MOI ! Tu sens la peur qui t'étrangle ? L'incertitude qui te tourmente ? Bienvenue chez les bohémiens, Frollo !

Le Fils de Calliope, qui serrait les dents à s'en briser la mâchoire, essayait de détourner son attention de ce démenrtet. Rongé par la rage et le chagrin, des volutes et filament ténébreux commençaient à onduler autour de son corps et à voiler son visage, signe de sa transformation prochaine en Sans-coeur. Frollo eut alors l'idée tant espérée.

- Calliope, viens en aide à ton fils et porte lui la lumière de l'Art !

Une lumière perça les cieux tourmentés pour inonder les corps des des deux combattants. Dans ce hâlo blanchâtre et éblouissant, le bohémien cria de douleur, et son visage se tordit dans une expression de souffrance. Cette magie invoqué discrètement par Frollo était offensive sur les personnes chargées de ténèbres. D'où le suplice brûlant de ce Sans-coeur presque achevé. Toutefois, le juge n'était pas insensible à ce sort, étant lui-même manipulateur de magie noire et d'alchimie maléfique. Les rides de son visage se gorgeaient de sueur, mais ce sacrifice était efficace : L'assaillant recula en se masquant les yeux.

- Tu vas payer, toi qui as osé troubler la paix de Paris et de Notre-Dame !

Un orage à l'éclat de rubis zébra la place, et fit disparaître le malheureux veuf définitivement.
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    « Ployez sous votre tragique destinée ! »

    Le cheval prit de l’assurance en cette phrase et osa une timide avancée vers les quatre bohémiens, Genesis les frappa aussitôt d’une main sévère et sans pitié. Les gitans étaient encore nombreux sur les escaliers tandis que le Tragédien tentait d’en repousser un maximum. C’était d’ailleurs un grand risque que prenait le guerrier, à combattre à cheval et sur les marches. Il ne pensait qu’à la fin de cette querelle stimulée par un errant, un moins que rien, sans aucun doute.

    Soudain, il entendit un hennissement de sa jument qui déchira les cieux d’une tristesse et d’une douleur accablante. Le Tragédien ne vit pas la catastrophe arriver, il sentit juste le cheval basculer vers l’aval des escaliers et dégringoler ceux-ci avec fracas, emportant Genesis dans sa chute… Ce dernier put éviter les dégâts jusqu’à ce qu’il sente le corps robuste de la jument écraser sa jambe, en bas des escaliers. Il retint un cri et se contenta d’un grognement.

    Il s’en sortait relativement bien mais s’attrista qu’il n’en fut pas de même pour son cheval. Mais malgré sa compassion, il fit en sorte de se dégager du corps de la bête mais ceci fait, il s’approcha avec rage de son cheval… De la rage, oui. Ce n’était pas à sa monture qu’il en voulait, c’était en quelque sorte sa manière d’éprouver de la compassion. Il laissa vagabonder son regard en quête d’une réponse à une question fatidique, que faire ?

    Il finit par poser sa paume sur le corps de la jument beige et ferma les yeux… Ce n’était pas une réussite mais une victoire que de sentir l’énergie vitale en elle, il rouvrit alors les yeux et malgré la douleur perçante, posa son autre main sur l’animal et commença à émettre de celle-ci une aura, un halo de couleur verte, plus puissant sort de guérison à sa portée. Il examina sa jambe, elle avait été frappée par une arme à trois pointes, probablement un trident. Il parvint à refermer les plaies sans pouvoir en faire bien plus… Néanmoins, le cri familier qu’était celui de Frollo lui rappela qu’il avait une guerre à remporter… Il récidiva son action pour sa jambe, elle n’était ni cassée, ni fêlée, cela suffisait à atténuer à la douleur…

    Malheureusement, un champ de bataille n’était pas un lieu de repos pour un mourant… Il se leva, brandit son épée et la planta dans le cœur de sa jument… Sans tristesse, sans passion… C’était une Tragédie et le Tragique ne peut ressentir la tristesse.

    Mais après le Tragique vint la rage aussi le guerrier se retourna et fit un coup circulaire de sa rapière, tranchant deux bohémiens et sans la moindre pitié, il fit des coups d’estoc autant qu’il put, poignardant des hommes par poignée, ne leur laissant que quelques secondes de dernier souffle en les frappant en un endroit vital. Tous essayaient… Tous semblaient possédés par l’envie d’abattre la Cathédrale, ils affluaient comme si le Diable lui-même leur ordonnait d’abattre l’édifice de leur Dieu. Lui, le Tragédien, tentait pourtant vainement de les retenir, de n’en laisser passer aucun et ce fut rapidement que la fatigue s’empara de son être.

    Son genou le plus touché tomba ainsi au sol, sur le pavé du parvis… Même en reprennent son souffle, il n’arriverait pas à lutter bien plus que cela. Cependant, il n’osait se l’avouer en regardant ses compagnons qui combattaient eux aussi sans relâche. Il sentit juste une force le pousser à observer Valefore qui subissait les furies de ces sans-cœurs… Il en avait tué des dizaines mais ne pouvait continuer. La Chimère disparut dans les cieux, laissant les sans-cœurs se concentrer à nouveau sur les résistants.

    C’était stupide… Cela ne devait être qu’une simple guerre mais à quoi donc pensaient-ils… Abattre des centaines de gitans est chose impossible. Il eut juste de la chance de ne pas être frappé, cela du aux bohémiens fidèles et rebelles qui se battaient entre eux autour de lui. Cela n’arrangeait pas la chose, il ne pourrait pas user de sa magie sans risquer d’abattre les fidèles…
    Il n’allait pas mourir ici… C’était hors de question. Tant de choses restaient à faire… Il ne pouvait abandonner le Consulat en périssant sur ce champ martial… Il ne pouvait ainsi trahir à sa promesse envers le Magistrat. Qu’en était-il de Sephiroth ? Allait-il lui laisser sa chance…
    Et plus que la fraternité et la rivalité le poussant à ne pas abandonner, il y avait cela… L’Amour… L’amour et une promesse qu’il avait faite avec Mizore en profitant du généreux contact frais de ses fines lèvres… Il ne l’abandonnerait jamais, quel que soit le nombre de fois ou elle le gelait, il ne laisserait pas la solitude renaître dans son cœur.


    « Delenda Carthago ! »

    Murmura-t-il pour lui-même… Et comme un automatisme, il se leva, brandit sa rapière et effleura celle-ci de sa paume, l’enflammant impitoyablement. Il haussa alors sa main gauche vers les cieux et s’imposa un sort de Célérité… Il chargea à nouveau, vers le haut des marches, écorchant et happant la vie de gitans sans fierté peut-être… Mais c’était de bonne guerre… Une Tragédie. Sauf que pour lui, le clairon ne sonnerait pas en ce jour.

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    C'était tragique, c'était stupide. Qui a dit cette bêtise, la qualité supérieur a la quantité. Cet idiot devrait revoir ces chiffres. Un peuple entier en colère, se ruant comme un animal qu'on mène a l'abattoir, essayant de briser ses chaines, de vaincre son destin. Tout cela était futile. Une populace contre cinq personnes, divisés en deux groupes, c'était suicidaire. C'était pourtant nécessaire, l'art le valait. La science le méritait. Une flèche sortit de la bouche de la sorcière, son regard se fit plus dur, le sourire avait disparu. Une moue de colère l'avait remplacé. Futile, risible ! Des êtres-humains, des animaux ne se battant plus qu'avec hargne ! Ça peut sembler courageux, ou même heureux, mais c'en était que fatiguant, ennuyant, pathétique. C'était ce qu'ils étaient... Tous. La jeune sorcière avait l'impression de voir une cage emplit de chien se battant, se tuant entre eux, oubliant les liens de sang, pourquoi ? Pour leur maître, leur maître si avide... Avide de richesse, de pouvoir. Des hommes, tout simplement... Satan les tiens, ils ont succombé aux ruses du Malin. Le vecteur se mouva de plus en plus rapidement, le son qu'il provoquait en battant l'air faisait penser au sifflement aigus de ces reptiles.

    Elle avait arrêté de se battre depuis longtemps, son sort en avait tués plus d'un, une bonne dizaine, des brochettes de corps... Mais aucun résultat, la peur n'y avait rien fait. L'anarchie a commençait, la peur n'y peut plus rien... Le chaos, la fatalité ont remplacé la providence et l'ordre. Elle ne faisait qu'éviter les coups, le visage inexpressif, pensif... Sa queue évitait pour elle. Même si elle était une sorcière, une scientifique se foutant de la vie d'autrui, ce paysage détruit ne pouvait la laisser indifférente, elle restait humaine, même si elle le cachait. Une lance fusa, la frôlant au niveau du visage. Une perle rouge coula sur sa joue blanche. Même si l'envie de se battre pour... Pourquoi ? Un monde, certes mais cela ne l'avait jamais intéressé. Pour permettre aux enfants de connaître les arts, certes c'est un but, mais cela ne lui rapportera rien de tangible. Elle qui était venue quérir le pouvoir, elle l'avait eu. Elle se battait avec deux autres personnes, tous ont un passé différent, taché a sa manière, mais pourtant... Les hommes sont égaux sur le champs de batailles, égaux devant le regard de Notre-Dame... Une lame la frôla coupant un pan de ses vêtements.


    «-Bat toi sale sorcière !!!»

    Ce bruit, ce cri, c'était un homme, un oiseau insignifiant piaillant pour se faire remarqué. Elle l'avait blessé, elle avait frappé dans sa virilité, en refusant de se battre après en avoir tué tant. C'était incompréhensible, illogique, mais c'était ça. La science ne peut pas tout expliquer. Elle ne pensait qu'à une seule chose, une seule question. Pourquoi se battre ? Elle avait trouvé plusieurs réponses, aucunes ne la satisfaisait. Vivre seule, si longtemps, pendant près de quinze l'avait rendue si insensible. Perdre sa seule famille l'avait-elle tant marqué ? Non, impossible, elle ne savait pas ce que c'était. Elle n'avait jamais su, n'avait jamais compris l'amour, ou ne serait-ce qu'un autre sentiment. Peut-être ça... Survive, pour comprendre. Tout en continuant son but premier. Oui, c'était ce qu'elle allait faire, se battre pour tout ce qu'elle n'a jamais connue.

    Elle donna un coup, sa main tendu, prête a perforer la cible, cette même cible qui l'évita. La main était a quelque millimètre de son visage, une spirale prit forme, brisant la tête, les espoirs et les rêves de cette individu. Prenant appuie sur sa queue, elle fonça vers les ennemis. La surprise les frappa. Son visage redevint dur, ses yeux ambrés se fermèrent, devant la pluie de sang qu'allait provoqué son attaque. Un vecteur apparut, dansant autour de sa main, fissurant l'espace entre les deux individus, elle broya le crane sans aucune pitié. Ses pieds touchèrent le sol, une plaque noire apparut sous elle, elle se fit envoyer contre le prochaine ennemi sur son chemin, le recevant avec ses pieds, d'où les spirales apparurent, le tuant. Alors qu'elle allait se retourner, un sensation de perdre pied, de ne plus différencier le sol et le ciel la prit. Dans une réflexe emplit de désespoir, elle invoqua une plaque vectorielle derrière elle, repoussant l'homme l'ayant frappé. La douleur la frappa, elle toussa, sa main se dirigea vers sa bouche, elle éternua une seconde fois, comme si le temps venait de se stopper la sorcière regarda sa main, sa peau blafarde était recouverte d'un liquide rougeâtre... Son sang. Son regard se dirigea vers la plaie, une vilaine blessure au niveau du ventre. La douleur était tangible, c'était certainement la sensation la plus forte qu'elle eu connu. Certain diront que sentir la douleur est une preuve d'être vivant, elle était certainement de cette avis. Sa main se dirigea vers la blessure, un serpent apparu sur ce même bras, ce reptile rentra dans le vêtement, s'occupant de stopper le saignement.

    Un filet de sang tomba au sol. Elle avait certainement subit quelque dégâts interne. La douleur en elle même était insupportable. Sa queue réapparut, une main sur sa blessure, elle se pencha, envoyant cette flèche pourfendre les ennemis. Combien de temps, cette scène durera ? Combien... D'un mouvement sec, elle donna un violent coup de bras vers l'arrière, des vecteurs apparurent a ce moment. Tuant les insectes qui voudraient la frapper déloyalement. Le Consul leva ensuite sa main dans les airs, claquant des doigts, avant de lancer un puissant sort de gravité autour d'elle. Les plus faibles des ennemis furent cloués au sol. Un mince marécage apparut a ses pieds. Plusieurs dizaines de serpents en sortirent, se dirigeant vers le groupe d'ennemis. Illusions ou réalité, la douleur d'une morsure est la même. Le cerveau est facilement impressionnable, la mort fauchera les plus faibles mentalement. En espérant que ce soit les brutes, les violeurs, les voleurs, les criminelles de toutes sortes.
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    Le ciel tout entier semblait s’en prendre à la cathédrale, comme si quelque chose de plus puissant que les Muses existait, celles-ci n’arrivaient pas à procurer de l’espoir à leur héraut. Ces nuages qui dansaient étaient aussi sombres que le corbeau et Genesis n’était pas aussi désespéré en cet instant, il aurait pu croire que c’était là un présage pour un paysage tragique qui ferait de lui le plus terrible des fléaux. Il n’avait pour l’instant comme seule ambition de percer les nuages des flammes et de la lumière de son épée. Malheureusement, nulle lumière pour le corbeau et seul l’espoir de se transformer en une colombe persistait.
    Sa situation n’était guère la pire… La douleur de sa jambe était toujours là pour lui rappeler qu’il était un mortel mais pour l’instant, il s’en tirait sans trop de problèmes. Qu’en était-il du réceptacle de la gorgone et du Magistrat ? Il pouvait les voir combattre durement, à quelques occasions subir des coups. Il les aurait aidé si la porte n’était pas si importante à garder. Pour ce qui était de Brook et du Fils de Uranie, rien ne pouvait lui faire savoir. Non pas que cet Axio, ce petit morveux prétentieux aux yeux de Genesis, puisse le faire pleurer de sa mort. C’était surtout pour le musicien que le tragédien s’inquiétait.

    Pour le musicien, pour ses deux compagnons mais surtout pour lui…

    Il faisait tournoyer sa rapière enflammée, intimidant les bohémiens, rendant leurs attaques moins directes, moins assurées. Le sort qu’il venait de s’infliger le rendait aussi plus rapide, ce fut ainsi sans blessures que Genesis put abattre sa sanction sur une petite dizaine de bohémiens. Le fait qu’il ne soit plus encerclé lui laissait plus de temps pour combattre et adossé à un pilastre comme il l’était, il abattait l’avantage numérique. A chaque point de vue, il était fort peu probable qu’il soit défait s’il restait là.

    Ce fut au bout d’une petite minute qu’il put se permettre de rechercher ses compagnons par un sondage du terrain… Il aperçut non loin Medusa et après lui, Frollo qui titubait presque sur le pavé du parvis… Sous le regard perplexe du Tragédien, une flèche vint transpercer l’épaule du Magistrat lui arrachant un cri rauque audible de là ou était Genesis. L’esprit de ce dernier se chamboula aussi vite que la flèche avait sifflé.

    Ce fut après qu’une dague frôla sa joue qu’il put se remettre les idées en place, brûlant l’attaquant d’un sort de sa main gauche. Deux choix lui étaient donnés, comme dans bien d’autres histoires. Abandonner la porte pour sauver Frollo ou rester un corbeau à jamais… Il n’avait pas honte de sa nature mais pour la première fois de sa vie, il voyait un ami au bord de la mort… Et même si le sauver ne suffirait pas à blanchir ses ailes, il pourrait au moins quitter ce pays, la conscience tranquille.


    « Je ne voulais nullement en arriver à là… »

    Il plongea sa main gauche dessous sa veste et en sortit un masque d’un blanc immaculé dont l’expression était triste. Il l’approcha de son visage, lentement…

    « Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval blanc ; celui qui le montait tenait un arc ; on lui donna une couronne et il partit en vainqueur, et pour vaincre encore.
    Alors surgit un autre cheval, rouge feu ; celui qui le montait, on lui donna de bannir la paix hors de la terre, et de faire que l’on s’entr’égorgeât ; on lui donna une grande épée.
    Et voici qu’apparut à mes yeux un cheval noir ; celui qui le montait tenait à la main une balance.
    Et voici parut un cheval d'une couleur verdâtre. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. »


    Et enfin, Genesis posa ce masque sur son visage… Au même instant, ce fut comme si le ciel se déchirait et d’un nuage surgirent quatre chevaux conduits par des cavaliers… Ils étaient comme le Tragédien les avait décrit. Un blanc, un vert, un noir et un rouge… Armés de la même façon… Les Cavaliers de l’Apocalypse, ainsi se faisaient-ils appeler. Ils galopèrent de par leur cheval jusqu’à Genesis qui ôtait déjà le masque de son visage.

    « Cavaliers, Melpomène vous prie de garder cette porte de quiconque voudrait pénétrer dans la cathédrale à de sombres desseins. »

    Ils hochèrent la tête, aussitôt, Genesis fit surgir son aile noire de son omoplate et s’envola vers Frollo… Il n’eut qu’à battre cinq fois de son aile pour parvenir jusqu’à son ami, qui tentait de fuir un petit groupe de gitans qui s’avançaient vers lui. Encore fallait-il qu’il puisse échapper au courroux du Tragédien. Celui-ci leva sa main vers le gardien et fit apparaître peu à peu une épaisse vapeur autour de lui. Et aussi aisément, la vapeur vint innocemment dessiner un cercle autour de ses ennemis. Ce sort était encore trop faible dans les mains de Genesis pour faire des dégâts, il avait au moins le mérite de boucher la vue de tous ses ennemis. Il baissa son aile calmement, laissant Frollo prendre le temps de se mettre à l’abri à ses côtés. Et dès qu’il fut sûr de ne pas toucher le Magistrat, Genesis frappa l’air de son aile, envoyant aussitôt et à une vitesse fulgurante, une petite cinquantaine de plumes qui s’engouffrèrent dans le dôme de vapeur, générant quelques cris en son sein.

    Aussitôt fait, il posa un regard qu’on pourrait qualifier de curieux à Frollo, cette flèche plantée à son épaule le faisait souffrir et au fond, c’était bien humain d’en pâtir. Quoi qu’il en soit, preuve était faite que le vieillard ne pourrait plus combattre en ce jour. Etait-ce même différent pour le Tragédien qui lui-même respirait bruyamment, tenait difficilement sa rapière dans ses mains et ne supportait plus le poids de son aile ?
    De leur côté, les cavaliers n’étaient plus que trois, celui qui se battait avec une balance n’était plus.

    Le Magistrat déjà, titubait, au premier regard, on pouvait deviner sa fièvre… C’était bien là ce qui restait à Genesis… Il ne voyait pas beaucoup d’espoir dans cette bataille mais au fond de lui savait qu’il vaincrait. Pour ce qui était de Frollo, rien de moins sûr, il devait être soigné dans les plus brefs délais. Et pour le soigner, il aurait besoin de ses dernières réserves de magie, à quoi il pouvait déjà soustraire un sort qu’il fit aussitôt, visant le ciel. Un brasier enveloppé de vapeur, rendant la trace de son passage moins éphémère. Une fumée d’alerte certes un peu improvisée dans le but de demander de l’aide à Médusa. Genesis ne pouvait qu’espérer, il força Frollo à s’asseoir et commençait à opérer de sa magie de soin.


    « … Je ne peux que te conseiller de serrer les dents. »

    Et tout en plaçant sa main entourée d’un halo vert sur la plaie, il commença tout d’abord par couper la pointe de la flèche et enleva celle-ci, doucement…

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    La terre était à l'image du ciel. Noir et sombre, pleine d'ombre volatile. Un peintre aurait peut-être trouver ça magnifique, tant de désespoir, de haine, et en même temps, l'espoir que cela se finisse, l'espoir que cela se termine sans dégâts. Bien entendu, dans la réalité, ça ne se termine jamais comme ça. Le seul gagnant d'une bataille n'est pas le groupe qui a vaincu. C'est la mort. Une victoire sur des sacrifices n'est qu'amère, après tout la guerre est le pire moyen qu'il y a pour se faire entendre et comprendre, toutefois c'est celui que les humains préfèrent, pour sa simplicité. S'il y a une chose qu'ils comprennent bien, c'est la peur. La peur de souffrir, de mourir. Et, c'est là que la guerre joue ses cartes. C'est le même principe qu'une illusion.
    Le sol n'était plus dur et fait de pavé, autour de la sorcière s'étendait un marécage, les barbares s'enfonçaient inexorablement dedans. Plus ils se débattaient, plus ils perdaient, jusqu'à ce qu'eux leurs êtres se trouvent piégés d'un monde illusoire. On dit bien souvent que les humains montrent leurs pires côtés dans les moments les plus durs. Cela se prouvait dès à présent. Pendant que leurs anciens compagnons se noyaient dedans, ils ne faisaient que s'aider de leurs corps, sautant sur eux pour atteindre la sorcière. Ce qui au final était vain, dès qu'un de ces insectes sautaient de corps en corps, une liane venait l'attraper, le noyant lui aussi. Alors que pouvaient-ils faire dans ses conditions ? Ils auraient pu abandonner, et leurs vies leurs seraient rendus. Mais les hommes sont têtus, fiers, cela aurait été un coup dans leur orgueil.

    La jeune sorcière regardait d'un œil indifférent les êtres qui essayaient de la vaincre. Dans toute cette misère, elle avait trouvé un but, il était donc hors de question qu'elle meure ici. Elle devait se dépêcher, se dépêcher de les tuer, même si elle devait puiser dans ses dernières ressources, elle devait les tuer. D'un claquement de doigt, une centaine de vecteur apparurent, c'était certainement le dernier sortilège de cette puissance qu'elle pourrait faire. Les centaines de flèches foncèrent vers les ennemis cloués au sol. Et ainsi, la mort les faucha, sans qu'ils puissent y faire quoi que ce soit. Medusa tomba au sol, fatiguait, brisait par la douleur. Il était sûr qu'elle ne pourrait plus tenir longtemps, néanmoins, elle avait fait ce qu'il fallait. Ses genoux rencontrèrent le sol, sa queue disparut. Seul son bandage approvisionner rester. Un filet de sang rencontrât le sol, elle ne devait pas perdre maintenant. Comme une demande aveugle, elle leva les yeux au ciel. Ce même ciel désormais noir comme les cendres, rougis par les ténèbres.

    C'est ainsi qu'elle vu ce qui semblait être une demande d'aide. Quelle dommage qu'elle ne l'ait aperçu que maintenant. C'était tragique, elle venait juste de remarquer, cette épaisse fumée, entourant une flamme. Elle était entouré, prise au piège, avec le peu de pouvoir qu'elle avait. Il lui restait un choix à faire. Celui d'aider les autres Consuls, ou celui de se battre seule. Si elle était en pleine possession de ses moyens, elle aurait certainement choisi le second, mais là, dans cet état plus que pathétique, leur seule chance de survie était de se battre, ou de fuir ensemble.

    Titubant, le réceptacle de la gorgone se releva. Si elle voulait vivre, elle devrait se dépêcher, encore. Tout n'était qu'une question de temps. Maladroitement, elle leva la main, et d'un claquement de doigt, un plaque vectoriel apparu. Dès qu'elle fit son apparition, la jeune femme fut projeté à grande vitesse vers ses compagnons, traversant le cercle de brume, elle arriva devant le fils de Calliope et le fils de Melpomène. Au vu de leur apparence, on pouvait clairement voir qu'ils étaient blessés, fatigués. La première chose que le regard reptiliens de la sorcière vu, était la blessure de Frollo. Une vilaine blessure, le saignement c'était quelque peu tari, Genesis devait y être pour quelque chose. Quelle chance pour eux, surtout pour Frollo, que la jeune femme était une infirmière. S'approchant du Consul, elle mit sa mains sur sa blessure, avant qu'une lumière violette l'illumine. C'était son âme, une partie de sa propre essence qui le pénétra. Elle retira sa main, des fils apparurent, fins et délicats, cousant sa peau, au moindre choc ils se briseraient. C'était là, le maximum qu'elle pouvait faire en ce moment. Le prix à payer pour Frollo était simple, c'était un sortilège offensive, bloquant les mouvements d'un ennemi. C'était donc normal que le Consul perde l'usage de son bras pour un court laps de temps. De toute façon, vu l'état dans lequel il se trouvait, cela ne lui ferait pas grand chose. La sorcière leva ses yeux ambrés vers le second Hérault.


    «-Ce sort ne durera pas très longtemps.»

    La sorcière marqua une courte pause avant de reprendre, d'un ton plus doux qu'à l'ordinaire. Certes sa future demande n'était pas la meilleur qui soit, et pour une personne avec un certain honneur elle serait refusé.

    «-Nous devrions partir... Seul la mort nous guette ici. Que veux-tu faire ?»

    C'était vrai, ils seraient certainement partis d'ici si les deux autres Consuls n'étaient pas dans la cathédrale. Pour Frollo, mais pour eux surtout. Le choix lui appartenait dès à présent.


Dernière édition par Medusa le Dim 20 Fév 2011 - 15:33, édité 1 fois
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    « Nous devrions partir... Seul la mort nous guette ici. Que veux-tu faire ?»

    Ces mots sonnèrent comme des coups de hache sur une table de verre dans la tête de Genesis. Il était penché sur Frollo, la jeune femme était devant lui. Ils se regardaient dans les yeux d’un air grave. C’était assez rare pour le Tragédien de voir les yeux du réceptacle, aussi rare que les moments où ils se parlaient. Pour la première fois, il la trouva belle, sans doute était-ce parce qu’elle était plus douce qu’à son habitude, qu’elle venait d’ôter son masque de scientifique pour celui d’une médecin et d’une conseillère avisée… D’une certaine façon, il n’aimait pas lorsque le visage d’une femme était froid, ce qu’il avait pu comprendre face à Mizore. La violence dans ses traits lorsqu’ils s’étaient rencontrés ne lui avaient guère plu. Tandis que lorsqu’elle fut douce…

    Le Tragédien détourna le regard, fuyant celui de Medusa… Elle lui léguait une grande responsabilité mais d’un côté, il savait qu’elle avait bien fait de l’y pousser. Genesis avait devant lui le corps de son ami, de son chef. Mais il lui sembla clair que vu l’état de ce dernier, quelqu’un devrait reprendre les commandes du navire.

    Et c’était à lui de le faire… Tout d’abord parce qu’il était l’un des plus puissants de ce groupuscule et ensuite parce que son âme ne s’éloignait pas trop de celle d’un chef. Mais hélas, sa première décision serait la plus horrible et tragique de toutes celles qu’il aura à donner.


    « Nous… Nous battons en retraite… »

    S’il avait eu un cor, il aurait soufflé dedans à cet instant pour rappeler ses alliés à l’intérieur de la Cathédrale… Mais il ne pouvait le faire… Ils étaient bloqués, cernés. On les avait envoyés à la mort. Pour Medusa et Frollo, ça n’était pas trop tard…

    Il ne pouvait rien y faire, il allait devoir les laisser à leur sort… Axio ne l’intéressait pas mais perdre Brook allait être un lourd échec… Quoi qu’il en soit, il ne pouvait réflechir avec le regard pesant de Médusa et le poids mort qu’était devenu Frollo. Il envoya un brasier dans les airs, Brasier qui fit venir Valefore en quelques fractions de seconde. Ce dernier avait déjà été battu en ce jour et ne pourrait rester en état que quelques secondes à peine… La Scientifique monta sur son dos, tandis que le Tragédien fit monter à son tour Frollo…
    Mais il ne put…

    Se résoudre à abandonner le Musicien, à abandonner la Cathédrale à ces moins que riens… C’était trop dur, il aimait trop les belles choses… Il fit envoler Valefore sous le regard silencieux de Medusa… Celle-ci devait s’occuper au plus tôt de Frollo.

    Dès que l’oiseau chimérique fut parti, Genesis se transforma en corbeau en quelques secondes à peine et s’envola vers la Cathédrale… S’il battait en retraite, il perdait son honneur… Mais s’il battait en retraite et qu’il laissait Brook et Axio périr, il perdrait aussi toute chance d’être un jour Colombe. Il allait atteindre la porte où étaient quelques minutes plus tôt ses quatre cavaliers mais alors qu’il entrait dans la cathédrale, une musique des plus harmonieuse se fit entendre… Il ne s’agissait plus de cloches… C’était indéfinissable. Aucun instrument ne pouvait faire une telle sonate. D’une présence angélique, ce morceau gagna tous les cœurs de ce monde…

    D’une présence angélique, ce morceau dégoûta Genesis du sang qu’il avait sur lui… Il comprit… Brook avait accompli son épreuve, étant ainsi le deuxième consul à avoir atteint cet exploit.

    Et c’est parce qu’il avait un esprit puissant qu’il ne fut pas forcé de faire ce que tous firent… Tous les gitans devant lui lâchèrent leur bâton, leur dague… Et il entendit des dizaines de bruits métalliques derrière lui, de ces bohémiens et de ces gardes qui lâchaient leurs armes… Genesis leva la tête vers le clocher… C’était de là que venaient probablement tous ces bruits.

    Il finit par se retourner, ébahi en voyant ces centaines d’hommes eux-mêmes abasourdis par cette superbe mélodie. La colère de leur cœur disparut, ainsi que les sans-cœurs. Dans le ciel, une éclaircie vint rompre l’atmosphère sinistre. On pouvait presque voir les notes danser autour des enfants tant le tableau était paradisiaque.

    Et c’est à partir de ce jour, de ce combat si sanglant… Que les arts prirent enfin possession de la Ville de Lumière.


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Mission Accomplie...

Nous en avons pris tellement dans la gueule que je vais noter cette mission comme étant Experte.

Genesis Rhapsodos

50 xp, 500 munnies et 5 PS en vitesse.

Médusa... Je t'ai trouvé plutôt bon. Ça manquait parfois de contenu mais ça n'est pas vraiment de notre faute, hein. En tout cas, pour un premier rp avec toi, qu'est-ce que c'était long, bordel...

Tu t'es bien débrouillé ^^...

55 xp, 550 munnies et 5 PS... En Symbiose.
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