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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Au jardin radieux, nul n’ignore la puissance du consulat. Puissance qui fut tel qu’ils réussirent à crée leur propre quartier général, le sommet de l’art comme on aimait bien l’appeler. Et pour diriger cette organisation, si on peut dire, il y avait les fils et fille des muses. Ils étaient les plus important dans leur groupe même si, là encore, Mizore se demandait pourquoi. Il y a quelque jour à peine, elle débarqua telle une furie avec le corps de Genesis Rhapsodos à la porte de cette immense bâtisse. Les présentations furent de courte durée, voir inexistante. Des personnes inconnues à la jeune femme s’empressèrent de l’arrêter en récupérant le consul pour l’amener à sa chambre, sans doute des gardes. Ils l’accusaient d’avoir fait du mal au fils de la tragédie. Ce n’était pas faux, même carrément vrai, mais ses gens était plus qu’étrange et parlais en terme totalement inconnu à la femme des neiges. Fils de muse, tragédie et tout un baratin qu’il serait encore impossible pour elle de répéter. Et en conclusion, elle fut emprisonnée pour avoir gravement blessé un membre important du consulat, ce qui est une punition logique, quand on y pense. Mais elle, elle ignorait elle-même qu’elle faisait en faite partie du consulat. Ce n’est qu’après quelque heure qu’elle décida de chanter pour faire passer le temps et là … Grosse panique pour à peu prés tout le monde. On la fit sortir avec des révérences et des pirouettes à tout va, comme si ils avaient compris un truc essentiel : qu’ils avaient merdé grave ! On lui fit donc remarquer qu’elle était la fille de Polymnie, la muse du chant. A y réfléchir, c’est vrai que le fantôme qui lui était apparut juste après avoir massacré le Fameux Genesis avait parlé de « l’héritage de Polymnie ». Conclusion, elle avait rencontré sa muse ! Mais une fois cette constatation faite et les excuse qui ont suivit, elle n’y pensa déjà plus en accourant vers la chambre de sa victime, situer en haut d’une interminable tour.

Voila se qu’il s’était passé quelque jour avant. Et depuis cet événement, elle était restée là, planté dans un fauteuil de la chambre du tragédien. Deux ou trois jour au chevet de celui-ci, espérant qu’il n’allait pas claquer d’un instant à l’autre. Des remords ? Un peu, oui, car on lui précisa qu’il n’était pas des plus aimé dans la région et ça expliquait pourquoi il avait tué tant de monde se jour là. Elle qui croyais défendre les innocent, elle s’en est pris au héro. Y a de quoi travailler du ciboulot. Mais pas assez pour ne pas se reposer. Les pieds croisé sur une table, son pull trainant à terre et ses basket pendante au coin de la dite table, elle dormait d’un sommeille agité, rêvant ou cauchemardant. La chaleur la travaillait sans doute, la chambre du Hérault était bien isolée et tout semblait la rapprocher de ce qu’elle craignait. Rien que le papier-peint était rouge, pour vous dire qu’elle doit veiller sur un être du feu. Et pour couronner le tout, sa sucette était tombé de sa bouche, sucette qui, rappelons le, diffuse un air frais pour la garder à basse température. C’était le calvaire d’une femme des glaces. Sa tête finit par se pencher et commençait à tanguer dangereusement sur le coté. Ça a eu pour effet de la réveiller en sursaut et en sueur. Bon dieu, ce qu’elle détestait la chaleur ! Elle regarda, toute endormie, la pièce de fond en comble, histoire de se remettre en tête l’endroit où elle était. Des bibliothèques, quelque meubles chic et bien sur le lit … Le lit où Genesis semblait dormir presque paisiblement.

*Bon, il semble dégeler, au moins …*

Tout en se remettant plus ou moins droite dans le fauteuil, elle remarqua qu’elle n’avait plus cette gêne dans la bouche… La sucette ! Petit moment de panique, l’explication à la température infernale des lieux. Soudainement en forme, elle fouilla autour du siège et retrouva assez vite sa sucrerie. Et comme un faite exprès, elle avait roulé sous la table. Flémarde mais pas à se point, elle rampa pour aller la chercher et elle se releva. Et autant dire que se relever sous la table, ça fait un peu mal ! Le « Toc » fut suivit de quelque gémissement retenu de douleur et la pensé qu’elle avait peut-être réveillé le consul. Ce serait une chose inespéré mais en même temps, elle aurait honte de l’avoir gêné dans son sommeille. Elle sortit donc du dessous du meuble, la sucette nettoyée par le froid en bouche, observant le dormeur qui semblait ne pas avoir bougé d’un pouce. Il était encore dans le coma à voir. Et comme elle n’avait rien à faire, et surtout agacé de ne pas le voir bouger, Mizore s’approcha du lit pour le regarder de plus prés. Il était mignon en faite, même la glace ne lui avait pas arraché cette gueule d’ange. La femme des glaces finit par se mettre à genoux prés du lit, croisant les bras dessus en le fixant et en priant pour qu’il ne devienne pas un légume. Elle n’y survivrait pas. Elle l’observa longuement, soupirant mainte et mainte fois avant d’approcher sa main de son visage. Elle la posa doucement sur son front pour la déplacer avec la même douceur sur sa joue.

*C’est chaud ... j’espère vraiment qu’il va aller… *

Et comme pour répondre à son souhait, Genesis força un peu sur sa voix pour se plaindre, comme si il avait encore mal. C’était logique, après avoir reçu quelque centaine de salve de glacier, comment ne pas être courbaturer. Mais La jeune punk fut comme choqué et fut prise d’une panique mille fois plus grande que pour sa maudite sucette ! Il allait se réveiller et elle était là, une main posée sur sa joue. Non pas que c’était désagréable, loin de là, mais elle se sentait déjà gêné. Elle a beau être froide et parfois un peu salope, au fond, elle est extrêmement timide. Et si là, la personne devait être une personne importante pour elle. Après tout, comme l’a dit Polymnie, c’était un de ses frères, un frère à qui elle avait fait la peau ! Comment allait-il réagir ? Elle ne trouva qu’une chose à faire. La femme des glace cessa son contacte glacé et se releva vite et discrètement, cherchant un endroit pour se planquer. Réflexe stupide mais ses habitude de stalker n’allaient pas se perdre du jour au lendemain. Elle plongea alors vers un escalier qui menait à l’étage supérieur de la chambre alors que le blessé gigotait de plus en plus. Un fois planquée à l’étage, accroupi derrière les décorations, elle l’entendit se lever avec peine et une chose la frappa. Son pull et ses baskets ! Faute grave, on ne pouvait pas faire pire. Et pour couronner le tout, c’est vrai qu’elle s’était mise à l’aise et qu’elle se baladait dans ses appartement en débardeur, autant dire, avec pas grand-chose sur le corps.

*putain, quel cruche …*
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    C’était… Effroyable. Est-ce que ce supplice prendrait un jour fin ? C’était la question qui naissait depuis tant de temps dans son esprit. C’en était effrayant car en soi, cette effroi, ce supplice n’avait rien de physique. C’était bien plus onirique, son esprit vaguait dans un espace, une autre dimension. La pire des souffrances était alors l’ennui. Qu’aurait-il souhaité pour que sur ce sillage sans piéton, se profile à l’horizon une personne, bienveillante ou non. Qu’importe. Et s’il avait appris à contenir l’envie de céder à la mort, il n’avait pas appris à résister à cette tentation du désespoir devant un ennui mortel. La seule chose qu’il pouvait faire, flottant dans cette vacuité, était d’attendre, de réfléchir. Jamais de remise en cause pourtant, bien qu’il ait eu le temps d’y penser. Non, il avait des principes solides, auxquels il crut durant toute sa vie.

    Le temps se passait en un long et périlleux chemin. Si long que Genesis n’avait plus l’espoir de voir l’arrivée et si elle devait arriver, ce serait probablement dans une éternité. Absurde certes. Aussi fut-il surpris lorsqu’il sentit une fraîcheur l’envahir. Cette sensation lui fit un grand bien et avec elle, il se rendit alors subitement compte qu’il avait chaud. Que ne l’avait-il remarqué plus tôt ? Il subissait cette chaleur depuis si longtemps maintenant.
    L’idée d’être mort ne lui était pas venue à l’esprit, même dans ses pensées les plus intenses. A vrai dire, il avait beaucoup de mal à envisager ce fait puisqu’au moment de tomber dans ce sommeil, il avait tout oublié des épisodes récents. Aussi, jamais il n’eut réfléchit au combat qu’il venait de mener, combat qui s’était prestement déroulé et qui n’en était plus un, dès lors que Genesis put confirmer la nature de la jeune femme. Hélas, un peu trop tard.

    Avec cette fraîcheur qui se transformait en un toucher presque glacial, il sentit une opportunité pour quitter ces néants oniriques et alors qu’il n’avait plus de corps, il se servit de sa volonté pour produire cet effort.

    Le réveil ne fut pas vraiment brutal. Si ce n’est que les paupières de Genesis s’ouvrirent instantanément. Il sentit alors la lumière du lieu l’envahir. Pas très agréable, certes. Il devait cacher ses yeux de cette luminosité, certes. Mais au moins, il était vivant et chez lui. Dans ce lit, sous plusieurs couvertures. Il sentit la fièvre en lui. Son corps lui disait qu’il devait se reposer tandis que tout le reste de son être voulait quitter pendant au moins quelques heures, le royaume des rêves.

    Il posa ses pieds au sol, déstabilisé, la tête lui tournant un peu. Il remarqua seulement les bandages sur son torse, le recouvrant presque de tout son long. Il posa ses mains sur ce costume blanc sans ressentir de douleur extrême. C’était vraiment supportable.

    Il n’était pas assez stupide pour ne pas se vêtir, plus il aurait chaud, plus la fièvre tomberait. Aussi marcha-t-il vers sa garde-robe, y trouvant sa combinaison de combat. Un autre exemplaire qui remplacerait quelques temps celui qui avait été détruit récemment. Il enfilait son polo alors qu’il remarquait une sensation. Sa joue droite, son front, étaient plus froids que le reste, la fraîcheur y restait, le souvenir d’un contact. Il balaya la pièce en un regard, il était visible, en pantalon et polo, ce n’était pas le problème d’être vu qui le rendait si méfiant. Il marcha, presque prudemment, sans se presser. Il aperçut alors juste devant son lit, devant un fauteuil qu’il n’avait même pas pris la peine de remarquer, un pull de couleur indigo et des chaussures. La couleur rappela presque instantanément cette femme de glace qui se révélait être une fille de Muse… Ou pour être exact, l’élue de Polymnie.

    Il ferma les yeux, ignora la fièvre et se concentra… Il sentit la présence d’une personne dégageant cette familière aura glaciale, à l’étage, dans la salle de réflexion. Son arme, bien que posant un nouveau regard sur celle-ci, plus question de l’utiliser. Sa fièvre fit monter une méfiance qui se changerait bien vite en haine. Cela aussi, il le laisserait dans sa chambre. Il monta, lentement mais sûrement, l’escalier menant à l’étage. Arrivé, il se dirigea aussi vite vers une statue, la Piéta. Derrière, elle se cachait, accroupie. Genesis ne put s’empêcher de… Constater… Qu’elle était moins vêtue qu’à sa dernière apparition. Il glissa un regard sur son corps, regard qu’il regretta. Sous une mini-jupe, un débardeur et de grandes chaussettes, elle avait son propre style. Sans être en tenue formelle et distinguée, elle était élégante, bien faite. Et toujours une sucette dans la bouche, son regard craintif accompagnait magnifiquement sa pose timide. Genesis ne se pencha que légèrement vers elle, réveillant quelques douleurs qu’il dissimula sous un masque de gentillesse. Il tendit la main vers la demoiselle…


    « Je m’apprêtais à rejoindre l’enfer quand soudain je me suis rendu compte que j’allais ainsi mourir, sans connaître le nom de la coupable. »

    Elle finit alors par déposer, hésitante, sa main au creux de la sienne, il tira délicatement pour la relever de cette position embarrassante. Il sentait encore le froid contact avec sa peau tandis qu’il la lâchait sans se brusquer.

    « Je plaisante. J’ai aussi ma part de responsabilités dans cette affaire, vous avez réagi comme quelqu’un… Comme quelqu’un de bien. Aussi puisque nous avons tous les deux blessé l’autre, soyons quittes. Sachez que je suis navré que nous en soyons arrivé là. Asseyons-nous s’il vous plait, je suis épuisé. »

    Et tout en marchant, la guidant d’un geste, il parlait d’un ton amusé.

    « Si vous avez réussi à venir jusqu’ici, c’est que vous l’avez découvert. Vous êtes désormais ma sœur… Bien que « mon équivalente » serait plus exacte, nous ne sommes pas vraiment fils de Muse, j’entends bien… Je… Je suis Genesis, fils de Melpomène, La Tragédie… De vous, il semblerait que je n’ignore que le nom. »

    Il s’assit doucement, rassuré de se sentir soutenu par le fauteuil. Elle ne tarda pas à s’asseoir à côté de lui.

    « Comment vous sentez-vous… ? »

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Dépassant une partie de son visage de la statue, utilisée provisoirement comme planque, elle observait les moindres faits et geste de Genesis, n’en perdant pas une miette. Mizore était réputée, à la citée du crépuscule, pour être l’espionne de tout et de rien. Epier son pseudo-frère ne faisait donc pas exception à la règle. Il s’était levé, ou presque, analysant son bandage qu’elle-même n’avait pas vu à cause de l’intervention musclée à l’entrée du bâtiment. Même si sa posture répondait à sa question, elle se demandait s’il allait mieux, s’il avait mal … S’il avait besoin de quelque chose ou s’il fallait qu’on le laisse tranquille. La jeune femme des glaces s’inquiétait pour lui alors qu’elle ne le connaît même pas. C’est assez étrange dans le sens où elle ne s’intéressait jamais à personne, à la base. Elle qui jugeait sur le premier coup d’œil, elle aurait du avoir une image négative de lui, mais non, pas cette fois. D’un coup, ses joue, d’habitude aussi blanche que la neige, s’empourpra lorsqu’elle le vis debout, en train de s’habiller. C’est bête à dire mais elle le trouvait plutôt mignon. Au fond, la jeune punk restait une ado dans l’âme. Elle finit même par soupirer d’un air bête, chose qui ne lui ressemblait pas du tout. Elle se remémora sommairement la sensation chaude lorsqu’elle toucha son visage. Cette chaleur était, pour la première fois de sa vie, agréable. Mais elle sortit vite de son rêve en constatant avec une certaine panique dans les yeux qu’il avait effectivement trouver ses affaires. Ce n’était pas comme si il n’allait pas les remarqué mais le fait de se savoir piégé n’est jamais très agréable. Sortir de la pièce sans se faire voir était impossible, changer de cachette si le besoin se faisait ressentir n’allait pas être chose simple non plus. Le temps des présentations allait bientôt arrivé …

La peur se fit réellement sentir quand il ferma les yeux avant de les rouvrir sur son arme. Allait-il se venger ? Se venger d’elle ? Ce serait fort regrettable dans le sens où qu’importe la situation, elle n’allait pas se laisser mourir. Mais il renonça à l’idée, à voir, et se dirigea instinctivement vers les escaliers que la jeune magicienne venait de prendre. Décidément, était-elle maudite ou quoi ? Risquant de se faire choper, elle se plaqua contre la statue, renonçant à l’épier plus qu’il ne le fallait. Intérieurement, elle priait qu’il ne passerait pas par là, mais comme elle est maudite, elle vit ses pieds apparaître alors qu’elle fixait le sol. Mizore tourna lentement la tête pour le regarder, ne pouvant s’empêcher de grimacer de honte, une boule au ventre comme elle ne l’avait jamais eu et ce n’était pas exagérer. Mais lui, ne semblait ni en colère, ni perturbé ou n’importe quoi d’autre. Il se contentait de lui sourire en tendant sa main, sans doute pour la relever.

« Je m’apprêtais à rejoindre l’enfer quand soudain je me suis rendu compte que j’allais ainsi mourir, sans connaître le nom de la coupable. »

Elle ne savait pas comment prendre se paroles mais son air lui disait qu’elle n’avait pas grand-chose à craindre, ne serait-ce que mourir de honte. Elle prit alors timidement sa main, retrouvant l’espace d’un instant se contacte chaud, avant de se relever péniblement.

« Je plaisante. J’ai aussi ma part de responsabilités dans cette affaire, vous avez réagi comme quelqu’un… Comme quelqu’un de bien. Aussi puisque nous avons tous les deux blessé l’autre, soyons quittes. Sachez que je suis navré que nous en soyons arrivés là. Asseyons-nous s’il vous plait, je suis épuisé. »

Mizore fit un signe affirmatif de la tête, n’ayant pas vraiment l’occasion de répondre mais surtout à cause de sa timidité. Mais peu importe se qu’il disait, elle gardait cette culpabilité, soudainement revenu avec ses dires. Elle se croyait loin de se titre : « quelqu’un de bien ». Elle a faillit tuer volontairement un innocent après tout. Elle le suivit jusqu’aux fauteuils, se demandant en passant comment ça se fait qu’il ne trouvait pas ça bizarre qu’elle se planquait dans ses appart’, gardant le silence en l’écoutant.

« Si vous avez réussi à venir jusqu’ici, c’est que vous l’avez découvert. Vous êtes désormais ma sœur… Bien que « mon équivalente » serait plus exacte, nous ne sommes pas vraiment fils de Muse, j’entends bien… Je… Je suis Genesis, fils de Melpomène, La Tragédie… De vous, il semblerait que je n’ignore que le nom. »

Il parlait très bizarrement, pour Mizore du moins. Rare sont ceux qui tienne un telle langage, dans son entourage habituel. Mais ça lui donnait un style, pas vieillot ni si agaçant que ça. Mais « découvert » était un peu fort… Il y avait encore beaucoup de zone d’ombre à éclaircir sur le consulat. L’art en lui-même n’a jamais été son truc ! Elle le rejoignit à ses coté, s’asseyant en se décrispant un peu, reprenant ses aise. Les jambes sur l’accoudoir et pendante dans le vide, se retenant sur l’autre accoudoir en le regardant et en titillant sa sucette pour se relaxer. Une position qu’on a déjà tous essayé au moins une fois mais qui est loin d’être classe. D’ailleurs, ses manières étaient assez opposées à celles de Genesis qui semblait bien élevé. Non pas qu’elle ne l’était pas, mais vous voyez la dégaine naturel de la punkette ? Elle finit par hausser un sourcil à sa question.

« Comment vous sentez-vous… ? »

La femme des neiges cru d’abord mal comprendre, se demandant s’il parlait de son allure grotesque et malpolie. Mais cette question n’était pas posée à la bonne personne. Par fierté, elle tenta de reprendre son air sérieux pour y intégrés un minimum de froideur, remettant tant bien que mal sa carapace glacée pour cacher sa honte. Elle retira un instant sa sucette de sa bouche, soupirant avant de lui répondre.

« Fait chaud … Mais c’est pas à moi qu’il faut poser cette question. Le mec qui a reçu des icebergs sur la tronche, ici, c’est toi. »

Elle remit sa sucette en bouche, affichant un très léger sourire en se passant une main dans les cheveux. Il faisait vraiment chaud d’un coup, sans doute l’effet de son embêtement. Mais dans ses cas là, le mieux est de se la jouer cool et détendu, comme elle le fait tout le temps. Surtout qu’elle ne pouvait en aucun cas nier que le tragédien lui rappelait quelqu’un, quelqu’un qui était, à l’époque, très importante pour elle … Elle n’attendait pas de réponse à sa question cachée, son état était visible et il allait beaucoup mieux. Elle se contenta d’enchainer, le regardant du coin de l’œil, ne pouvant plus divulguer ses rougeurs.

« J’m’en suis fait pour toi, à cause de ses connerie. Je t’avoue que j’ai flippé en croyant que t’étais mort …Je m’emporte trop vite, désolé de m’être mise dans s’t’état là. Et pardon aussi pour m’être planquée. »

Et si elle s’emporte vite, elle s’attache parfois trop vite à certaine personne. D’où le faite qu’elle venait inconsciemment d’avouer qu’elle tenait déjà un tant soi peu à lui. Mais, un mal pour un bien, il avait le mérite de figurer dans la liste VIP des gens apprécier par Mizore … Il fallait aussi avouer qu’il avait la gueule qui va pour attirer le regard de la jeune femme. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus joué les Stalker, Depuis les événements à la cité, si elle se souviens bien. Repoussant sa gêne, elle tendit sa main vers lui, attendant qu’il la serre, se forçant à sourire.

« Mizore … Mizore Shirayuki. Sympa de te parler hors combat. C’est quand même mille fois plus agréable. »
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    Dès qu’elle eut été assise, elle semblait déjà se sentir plus à l’aise. Ou du moins, elle ne se gênait plus pour se tenir comme elle le voulait. Ses jambes pendantes de l’autre côté du fauteuil, surplombant le bras du fauteuil, elle se tenait au dossier de tout son long. Ce n’était pas des plus élégants, autant dire que la position manquait cruellement de grâce. Ce genre de pose qui mettait les attributs féminins en valeur au risque de perdre de sa dignité. Genesis n’afficha qu’un rictus qu’il ne dissimula pas une seconde, l’observant discrètement. Vu son gabarit, ses formes et son âge, elle n’avait absolument personne à envier de tout le Jardin Radieux. Il l’observait et se risquait à des territoires plus défendu, essayant tout de même de ne pas profiter du manque de pudeur de cette femme de glace.
    Il en vint à se demander s’il n’aurait pas du amener le pull en montant les escaliers. Il était près de quatre heures du matin, donc déjà plus frais. Il ne voulait pas aller jusqu’à lui donner le sien mais cela lui aurait permis de détourner ses yeux de ses formes qu’il ne pouvait ignorer tant qu’elle regardait ailleurs, tenant sa sucette d’une main. Et si être aussi peu couverte en présence d’un homme fort et plus vieux qu’elle ne l’inquiétait pas outre mesure, alors elle devait au moins subir le froid.


    « Fait chaud … Mais c’est pas à moi qu’il faut poser cette question. Le mec qui a reçu des icebergs sur la tronche, ici, c’est toi. »

    Son visage se déforma presque, son sourire amusé passait à un sourire qui, certes en n’inspirant pas la peur, cachait une certaine volonté, une satisfaction. Il devait avouer avoir perdu, ce qui ne lui était plus arrivé depuis des années. Et la victoire était écrasante. Après tout, il ne pouvait effacer ce moment plus proche de cette mort glaciale que de la vie, tandis qu’il « avait reçu des icebergs sur la tronche ».
    La rancune, il n’en avait pas et la soif de vengeance, c’était étrange et innovant mais elle était inexistante. Il était attiré par elle, ne détachait pas son attention de son souffle quiet. Attiré par elle, certes parce qu’il était élu des Muses et qu’elle partageait cela. En ce point, que ce soit Brook ou Aegina, tout deux avaient captivé sa plus grande attention sur l’instant mais par la suite, ne l’avaient pas tant retenu.

    S’il ne s’était pas mis en colère en voyant une étrangère qui l’avait ainsi vaincu, c’était grâce à ce lien qui s’était crée dans les quelques dernières secondes du combat entre la glace et le feu. Il l’avait traitée avec plus d’affection qu’il ne l’aurait du avant de tomber de fatigue. Et en la voyant, en sentant son souffle glacial, il éprouvait un certain plaisir, un grand contentement à lui parler bien qu’elle ne semblait pas avoir bien plus de dix huit ans. Lui en avait presque dix de plus.

    Elle lui sourit alors, son rictus à lui cessait aussitôt en voyant pour cette première fois un sentiment de cette glaciale personne, un sentiment autre que la haine, le mépris.
    Il l’observa mettre sa main dans ses cheveux et voyant ses joues devenir plus rouges, il détourna le regard pour ne pas l’embarrasser.


    « J’m’en suis fait pour toi, à cause de ses connerie. Je t’avoue que j’ai flippé en croyant que t’étais mort …Je m’emporte trop vite, désolé de m’être mise dans s’t’état là. Et pardon aussi pour m’être planquée. »

    Il acquiesça d’un signe de tête vers le bas, fermant en même temps les yeux pour lui dire qu’il comprenait et qu’elle était toute pardonnée. C’était attentionné de sa part et il en soutira plus le bon côté de la chose. Certes elle l’avait mis dans un mauvais état, cependant elle le regrettait, elle avait eu peur pour lui. Cette révélation qu’elle venait de lui avouer à l’instant lui fit réaliser l’ampleur de la déclaration à ses yeux. Combien de personnes avaient un jour eu peu qu’il meure. Combien avaient regretté de l’avoir blessé ?...
    Il posa son coude sur l’accoudoir, se tournant légèrement vers elle, posant son autre main sur le dossier du divan, dans sa direction. Elle lui tendit alors la main, timidement. Il ne comprit pas jusqu’à ce qu’elle expliqua son geste.


    « Mizore … Mizore Shirayuki. Sympa de te parler hors combat. C’est quand même mille fois plus agréable. »

    Il hésita deux petites secondes puis serra la main, souriant à son tour de façon la plus empathique possible. Il la lâcha certes mais prolongea le contact en faisant glisser ses doigts sur cette peau si froide. C’en était cependant agréable, nouveau. A chaque contact, il lui semblait que c’était une sensation encore différente.

    « Et si… Oublions ce maudit combat, faisons comme si rien de tout cela ne s’était produit… Admettons que la seule chose étrange que vous ayez faite soit de vous être cachée de moi dans ma propre maison. Je suis heureux de v… De t’avoir rencontré quel que soit le prélude. »

    Genesis Rhapsodos était ce qu’on pouvait appeler un passionné. Il voulait profiter de la vie pour ces moments de bonheur mais aussi de malheur. Il voulait pouvoir s’imaginer plus tard qu’il n’a pas eu peur durant sa vie, qu’il fut audacieux. Et c’est pour cela qu’il ne masquait pas l’attirance qu’il avait pour Mizore.
    Cette passion l’avait rendu extrêmement ambitieux, certes le pouvoir ne l’intéressait pas. C’était la gloire, le savoir, le plaisir et le confort qui lui donnaient tant envie. Et il se savait capable d’absolument tout pour atteindre son objectif. Que celui-ci soit la vengeance ou l’amour d’une femme.

    Elle n’avait rien en commun avec lui. Autant physiquement, habillée de façon moderne, chaussettes rayés violettes et roses lui arrivant presque jusque là ou s’arrêtait cette mini-jupe qui défiait la pudeur. Il suffirait probablement qu’elle se penche pour se dévoiler en petite tenue. Ses cheveux mauves donnaient un certain contraste à côté de ceux de Genesis qui étaient quelque peu rougeâtres.
    La glace était son élément, elle était une élémentaire de pure souche. Etait, sans être vulgaire, très familière. Tout était différent de Genesis sans pourtant lui déplaire. Ce langage moins soutenu lui donnait l’impression d’être avec quelqu’un de nouveau qui se fichait bien des convenances, qu’il pouvait bien tout lui dire sans peur. Tout ? Non… Il y avait bien une question qu’il n’osait pas lui poser. Qu’était-elle ? Lui bien que maîtrisant le feu n’était pas brûlant au contact tandis qu’elle semblait être la réincarnation de la glace. Il chassa cette question de sa tête, ce n’était jamais bon de poser des questions comme cela à une personne que l’on connaît à peine.


    « Ta voix est magnifique, Mizore. J’aimerais beaucoup t’entendre chanter si tu voulais bien m’offrir ce privilège, ce don. Le Royaume d’où tu viens devait être le plus beau de tous pour avoir profité de ce divin présent si longtemps. »

    Il détourna la tête, se surprenant dans ce petit geste de timidité. Il ferma alors les yeux avant de reprendre d’une voix passionnée.

    « Parlez-moi de vous, Mizore. Vous n’êtes pas une simple femme. Une simple femme ne peut être aussi… »

    Et il ne poursuivit pas sa phrase, c’était imprudent.

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Cette poigné de main comptait, au fond, beaucoup pour elle. Déjà car ça lui prouvais qu’il ne lui en voulait pas. Puis, se contacte, se contraste entre leur température respectives lui procurais quelques frissons, des frissons agréables et espérées. Une chose étrange lui arrivait car peu importe l’être humain qu’elle aurait pu toucher à se moment là, personne à part lui aurais pu lui faire ressentir ça. Ce fut avec regret qu’elle se sépara de lui, tentant de profiter le plus possible en faisant glisser ses doigts dans un geste tendre.

« Et si… Oublions ce maudit combat, faisons comme si rien de tout cela ne s’était produit… Admettons que la seule chose étrange que vous ayez faite soit de vous être cachée de moi dans ma propre maison. Je suis heureux de v… De t’avoir rencontré quel que soit le prélude. »

Le faite qu’il commença à la tutoyer lui faisait chaud au cœur, elle en était heureuse, folle de joie même. Elle ne savait pas pourquoi, elle savait juste qu’il était alors difficile de ne pas le regarder. Son cœur commençait à s’emballer pour un rien, oublier un tel carnage sera difficile mais Genesis avait un petit quelque chose de spéciale qui ferait qu’elle pourrait tout réaliser avec lui … Et quand elle se rendit compte de se petit quelque chose, elle comprit qu’elle avait peut-être replongé dans le piège fatal de la vie. Son expérience passé aurait du la prévenir de ne pas se laisser ainsi tenter, elle aurait du apprendre que l’amour est un jeu des plus dangereux. Mais elle s’en fichait, Mizore le voyait désormais comme celui qui pourrait la rendre heureuse. Un concurrent face à la chanson, un être qui l’accepterait enfin et avec qui elle voudrait passer le reste de sa vie bien trop courte. Mais après tout, ils se connaissent à peine. Comment pouvait-elle croire en un avenir pareil en connaissant si peu une personne ? Dans le langage courant, on pourrait appeler ça « le coup de foudre ». Après tout, elle restait une simple ado dans le cœur, même si son corps était bien plus mature... D’ailleurs, elle ne remarqua pas le fait qu’il la regardait intensément, sous toutes les coutures, car elle était elle-même en train de faire de même, posant un regard tendre sur lui.

On dit souvent « qui se ressemble s’assemble » et là pourtant, rien ne pouvais les rapprocher. Ainsi, les contraires s’attirent et défis toute logique. Sans même y penser, elle aurait voulu tomber dans les bras de son pire ennemie, le feu. Il était un peu plus vieux qu’elle et ses manières était celles d’un homme bien élevé, alors que Mizore frôlait la délinquance. Il semblait si gentil et dépourvu de gêne alors que la femme des glaces portait bien son nom en se cachant derrière la froideur et si pas, la timidité. Et ne parlons pas du style vestimentaire qui, pour la punk, allait de ses atouts féminins… Soit, tout les séparait mais c’était ça qui faisait de Genesis quelqu’un d’intrigant, d’attirant. Mais alors qu’elle rêvassait en le regardant, imaginant des moments doux passés ensemble, il reprit la discutions.

« Ta voix est magnifique, Mizore. J’aimerais beaucoup t’entendre chanter si tu voulais bien m’offrir ce privilège, ce don. Le Royaume d’où tu viens devait être le plus beau de tous pour avoir profité de ce divin présent si longtemps. »

L’idée de chanter pour lui aurait été merveilleuse, enjôleuse, un fantasme que d’associer sa passion et son amour si soudain, ce coup de foudre ! Mais malheureusement, il commit une faute grave, même si il ne pensait pas à mal. Ce royaume était loin d’être un paradis, bien loin d’être bénit des dieux et encore moins de Mizore. La jeune femme en vint même à ignorer sa demande, soudainement plongée dans ses lourds souvenirs. Un monde sans bruit où tout le monde se hait, où elle ne pu découvrir qu’à la sortit ce doux réconfort qu’elle avait lorsqu’elle chantait pour elle et pour elle seule. Son sourire rêveur s’effaça à ses mots, elle reprit une posture un peu plus digne, si on peut dire, en se positionnant normalement dans un fauteuil. Son regard était tout d’un coup celle d’une tueuse, la température se mis à descendre sensiblement. Il avait éveillé en elle une vieille blessure qu’elle cherchait à cicatriser, et replongée dans ses souvenirs, elle redevint un monstre de froideur comme elle l’était d’habitude. Son amourette, envolée … Ses rêve, enterrés … Sa timidité, remplacée par la rage. Genesis ne remarqua pas son état soudain car, comme une coïncidence, il avait tourné la tête. Et alors que de la glace commençait à recouvrir ses mains et peu à peu son siège, il reprit d’un air, dit, passionné. Mais même si il le dit du ton le plus appréciable du monde, la femme des glaces n’entendait plus que les mots et non pas la douce musique de ses paroles qui la transportait normalement.

« Parlez-moi de vous, Mizore. Vous n’êtes pas une simple femme. Une simple femme ne peut être aussi… »

« Froide ? … »

Et comme elle venait de le dire, ce fut sur un ton des plus froids, glacial, qu’elle finit sa phrase. L’émotion de son passé ne pouvait être contenue. De tout temps et de tout âge, elle a toujours été comme ça : incontrôlable ... Ses griffes de glaces était formées, regardant dans le vide en rajoutant quelque adjectif qui la qualifierai bien.

« Glacial ? Frigorifiée ? Congelée, pourquoi pas … »

Elle tourna doucement la tête, le gel qui se rependait au sol emprisonnant Genesis dans son fauteuil. Elle lui adressa donc ce regard à vous glacer le sang, guidée par les souvenirs de sa mère indifférente à son état, du petit garçon qui la rejeta dés lors qu’il su qu’elle était un monstre. Alors que les cheveux de la jeune femme prenaient l’allure de la glace et du cristal, le gel se rependait de plus en plus sur le corps du tragédien qui ne devait sans doute pas comprendre pourquoi une telle réaction hostile. Elle finit par se lever, profitant de l’étreinte glaciale pour se pencher sur lui, l’air toujours aussi menaçant et que dire de son ton sévère.

« Mon « Royaume » n’est qu’une vaste étendue de glace. Un monde où élever la voix était un crime et où les habitants se morfondent dans leur solitude sans réagir. Mon monde est un monde de mort pour les humain et de froideur pour mes semblable … Mon propre « chez moi » est une terre hostile, où même ma mère serait prête à me poignarder dans le dos. Le monde des femmes des neiges. »

Fronçant les sourcils, elle approcha une de ses main munie de griffe à son visage, le frôlant presque avant de l’immobiliser, comme figée. Une fois dans cette transe, Mizore devenait telle une habitante de la ville d’halloween : une chose horrible qui serait presque dénudée d’émotion sincère. Et dans cet état, elle ne pouvait s’empêcher de lâcher tout se qu’elle avait sur le cœur. Alors que la glace se rependait sur le corps du captif, elle posa un genou sur le siège pour se rapprocher encore plus de lui, son visage se rapprochant sensiblement du sien.

« Je … Ne suis pas différente. Tout se que je touche meurt. Tout se que je convoite m’échappe. Tous ceux que j’aime … Je … »

Elle coupa sa phrase, croisant enfin le regard de Genesis. Elle le fixa au plus profond des yeux, le miroir de l’âme. Elle eu un choc en voyant ça, elle pouvait enfin sentir un semblant de sentiment pour elle, de la part du consul. Mizore sentit son cœur repartir, son visage se décrispait, le fixant ainsi pendant quelque instant, sans rien dire. Elle posa ses deux main contre son visage, ses griffes disparaissant à son contacte, dans un geste tendre et sensible. La femme des neige était sortit de sa transe soudaine…

Elle réalisait alors qu’elle le menaçait, qu’elle l’avait emprisonné, maltraité en somme. Alors qu’elle prétendait, intimement, l’aimer, elle faillit le blesser à nouveau. Pourquoi devait-elle être comme ça ? Pourquoi toujours tant de haine, de rage ? Allait-elle faire la même erreur ? Le tuer ? Si elle n’était pas sortit à temps, qui sait se qui se serait passé … Mizore allait aggraver le cas du pauvre Genesis avec tout se froid et elle s’en voulait. Son cœur venait de se briser de par sa faute. Elle qui avait déjà peu d’estime d’elle, qu’en est-il de maintenant ? Son esprit tourmenté finit par achever sa phrase, ses yeux se remplissant de larme, son âme, déchirée. Presque tremblante, tout comme sa voix, elle retira peu à peu ses mains de son visage. Et la glace, elle, se faisait soudainement plus molle.

« … Je les blesse. Je ne suis qu’un monstre. »

Sans doute devait-elle passait pour une folle, sans doute qu’elle l’était. Et en étant consciente, elle se releva subitement en faisant quelque pas en arrière, essayant de retenir ses larmes avant de se retourner et de commencer à courir vers la sortie. Comment pouvait-elle donner de l’amour si … elle n’en avait jamais reçu ?

« Pardonne-moi … »
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    « Froide ? … »

    « Je te demande pardon ? »

    Il remarqua aussi tôt que l’air avait changé, devenant glaciale. Exactement de la même manière que lors de l’accident qui avait fait rencontrer cette chanteuse de glace et ce tragédien ardent. Il ne fut pas agréablement surpris en voyant cette même glace gagner la pièce sans pitié, sans distinction. Son premier réflexe avant d’éprouver la peur fut de poser ses yeux sur sa rapière qui se trouvait à quelques mètres à peine de lui. Il ferma les yeux dès qu’il la vit et se résigna… Il ne vaincrait pas de cette façon là. Sa victoire serait toute autre.
    Le Tragédien lui adressa un regard différent. Ni déçu, ni rempli de haine, ses yeux inspiraient le souci qu’elle lui procurait, la pitié qu’il avait d’elle et de son supplice.
    Elle se tourna vers lui tandis que la glace gagnait ses membres, l’immobilisant. Son regard à elle le mit dans la gêne, il était glacial, comme si elle s’apprêtait à l’abattre alors qu’ils venaient de se rencontrer, de se présenter.
    Ses cheveux n’étaient plus de cette belle couleur mais de glace et une griffe de la même matière s’était formée sur cette main qu’il avait tenu quelques secondes auparavant.
    Levée, elle se penchait vers lui et à tout moment, lui donnait l’impression de bientôt donner le coup fatal.


    « Mon « Royaume » n’est qu’une vaste étendue de glace. Un monde où élever la voix était un crime et où les habitants se morfondent dans leur solitude sans réagir. Mon monde est un monde de mort pour les humain et de froideur pour mes semblable … Mon propre « chez moi » est une terre hostile, où même ma mère serait prête à me poignarder dans le dos. Le monde des femmes des neiges. »

    Il n’eut pas réellement l’occasion de se dire d’une façon pédante qu’il pensait que la légende des femmes de neige n’était justement qu’une légende. Elle parlait comme si sous cette petite vingtaine d’année, elle avait connu toutes les atrocités de ce monde. Cela ne devait pas en être loin, et si jamais il en restait qui lui était inconnu, c’était alors probablement Genesis qui les avait endurées. Etre avec des gens trop… Différents. Se résoudre à assassiner ses parents. Et c’était à cela qu’il réfléchissait. Elle n’avait pas nagé le vent dans le dos, lui non plus. Il voulut parler, lui dire qu’elle se trompait mais la glace progressait sur son corps jusqu’à en recouvrir son visage d’une fine carapace de givre.

    Il ne pouvait pas sentir cette griffe qui frôlait son visage, il ne pouvait rougir de son beau minois, de ses lèvres qu’il voyait toujours plus proches. Mais malgré cela, lui qui cherchait son regard de ses yeux, elle ne s’y osait pas, ne regardant que le corps du Tragédien.


    « Je … Ne suis pas différente. Tout se que je touche meurt. Tout se que je convoite m’échappe. Tous ceux que j’aime … Je … »

    C’était dans cette tragédie qu’il devait assister à cette scène, sans pouvoir parler, sans pouvoir la toucher. Que lui restait-il sinon le langage de son regard. Qu’aurait-il donné pour qu’elle le regarde dans les yeux, pour qu’elle ressente ce qu’il ressentait d’autre que la douleur, la peine. Il ressentait encore cette passion… Cet amour.
    Genesis ne voulut fermer les yeux à sa fin tandis qu’elle approchait vivement ses mains recouvertes de griffes blanches. Si la mort avait un si beau visage, alors il admirerait la mort jusqu’à son dernier souffle.

    Non. Elle ne l’avait pas perforé de ses griffes. Elles s’étaient évaporées, laissant les douces mains toucher la peau maintenant dure qui ne ressentait plus rien. Son cœur souffrait autant que son corps et ce n’était plus l’arrêt cardiaque qui le menaçait. Il pouvait voir dans ses yeux… Il savait… Il savait qu’elle allait partir.
    Peu à peu, au fil des secondes qui se passaient, bien que la douleur restait, il pouvait sentir la pression de ces doigts sur son visage, qu’elle retira bientôt.


    « … Je les blesse. Je ne suis qu’un monstre. »

    Il pouvait à nouveau respirer, c’en était presque aussi douloureux que la dernière fois, il n’avait plus la force de se tenir droit, s’affaissant honteusement contre le divan. Il l’observa partir sans pouvoir faire la moindre chose pour l’en empêcher… Elle avait peur d’elle-même, c’était évident.

    « Pardonne-moi … »

    Et elle n’était déjà plus à vue… Le Tragédien respirait toujours aussi difficilement et c’était une peine absolue qui le guettait. Il se sentit abandonné comme il ne l’avait jamais été, sous un froid accablant elle l’avait quitté et Consul ou non, plus jamais elle ne reviendrait…

    C’était… Hors de question ! Celui qu’on appelait « Lâche », « La Corneille » combattait maintenant la douleur. Elle était déjà loin, sans doute. Et elle avait déjà beaucoup pleuré, probablement. Il prit vivement son manteau de cuir rouge sans lequel il ne pourrait tenir dehors et fit une chose étrange, prenant en ses mains ce pull mauve et ses chaussures. Le Tragédien sortit aussi rapidement qu’elle et très certainement aussi triste. Et dans cette pleine nuit, alors que des dizaines de gens dormaient non loin, il cria de toute sa voix dans l’obscurité glaciale.


    « Mizore !! Mizore !!! »

    Et il répétait son nom, toujours en hurlant plus fort. Il courrait en sa direction, sans même utiliser ses pouvoirs, il saurait la trouver.
    Ce fut probablement par pitié qu’elle s’arrêtait, à quelques centaines de mètres de lui. C’était ainsi avec plus d’espoir qu’il chassait cette femme. Dès qu’il ne fut plus qu’à une dizaine de mètres, l’hésitation dans ses paroles se marqua dans son visage.


    « Je… Tu as oublié tes affaires. »

    Il soupira, ne souriant plus, n’ayant plus l’air assuré de ses paroles.

    « Tu es… En chaussette. »

    Il se mit alors à genou, juste à ses pieds, respirant bruyamment sous son effort et le froid mordant. Il prit sans attendre le pied droit de Mizore, délicatement, qui ne disait rien, pleurant encore. Il plaça son pied dans la chaussure et en tremblant, en attacha les lacets.

    « J’aurais du… Je devrais être en train de te faire la cour, de t’avouer délicatement mes sentiments et d’effleurer ta main de mes lèvres. »

    Il parlait pour lui mais suffisamment fort pour qu’elle l’entende. Son visage était bien proche de ses jambes si fines, si belles. Il s’occupa de l’autre pied, tenant toujours délicatement son pied pour y attacher les lacets et se leva en titubant.
    Elle tendit les bras vers le haut alors que son visage lui fendait le cœur, pour qu’il la couvre de son pull. Il lui enfila, maladroitement certes, mais il le fit, se rapprochant de son corps pendant quelques instants. Il l’observa alors, tentant de reprendre sa posture digne, éloquente.


    « Une simple femme ne peut autant m’inspirer que toi. Une simple femme ne peut m’apporter autant de bien être, de chaleur. »

    Le dernier mot bien que paradoxale, contrait tous ces adjectifs dont elle s’était affublée. Il leva sa main droite et caressa sa joue avant d’essuyer ses larmes d’un doigt. Il était plus proche d’elle qu’il ne l’avait jamais été.

    « Tu n’es pas une simple femme… Tu n’es pas une simple femme des neiges et tu en es différente. Et si tu me touches. »

    Il s’approcha d’autant plus avant de l’enlacer, cherchant de la chaleur dans ce corps. Il en trouva et bien plus que ce dont il eut besoin. Sa main gauche la forçait délicatement à sécher ses larmes contre son corps, étant collée au dos de Mizore. Sa main droite lui touchait presque la nuque et caressait celle-ci affectueusement.

    « Et si tu me touches, je ne mourrai pas, je te le promets. Je ne mourrai pas, je ne m’échapperai pas et tu ne me blesseras jamais… Je ne te laisserai pas partir… Je ne te laisserai pas retourner dans ces toundras de glace. Tu resteras ici, avec moi… »

    Son esprit était maintenant lucide et il ne regrettait aucun de ses mots.

    « Je ne te laisserai pas partir. »

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La voila déjà dehors de cette chambre, déjà presque hors de cette tour … Ce qu’elle avait fait était impardonnable, pour elle du moins. Le pauvre a du souffrir, pour trois fois rien, il ne le méritait clairement pas. Mizore porte un fardeau bien plus lourd que n’importe qui : la glace. Si beaucoup de mage la maitrise, ils ne sont pas obligé de vivre avec. Elle ne cesse de prendre la vie, même sans le vouloir, avec la simple température de son corps. Comment vivre avec ça, avec ses massacres et cet acte ? Elle qui aimait tant Genesis, soudainement. La voila qu’elle le glace jusqu’au sang, encore. Elle ne le méritait pas, elle ne le méritait plus. Le mieux était de fuir, courir, hors de cet endroit déjà emplit de triste souvenir. Elle ne pourrait plus se regarder dans un miroir, elle ne pourrait plus revoir un seul consul sans penser à lui. Il fallait l’oublier ! Sans doute était-il en colère que la femme des glaces s’en soit pris encore une fois à lui. Et si pas, il devait être triste de se faire lâchement abandonné. Dans tout les cas, il n’y avait rien de plaisant, de positif. Pourquoi rester Consul ? Au diable l’art, au diable Polymnie ! Est-ce que le chant, même, arriverai à lui faire oublier, à calmer sa conscience de plus en plus lourde à chaque instant de sa vie ? Cela faisait bien longtemps qu’elle avait lâché ses larmes, sanglotant dans la nuit, ou le matin, qu’importe. Et ces larmes, ruisselantes sur ses joues, prouvaient peut-être que la cicatrisation sera longue et douloureuse.

Ce n’est qu’au bout d’un moment, après une course à l’aveuglette, à chaussette, dans le noir, le froid et la tristesse qu’elle entendit Genesis l’appeler. Il criait, criait à pierre fendre, il criait à réveiller les morts et sans doute les voisins, il voulait la retenir, l’empêcher de partir. C’est hésitante qu’elle s’arrêta, surprise par sa réaction mais surtout pour sa condition physique qui aurait du s’aggraver lourdement avec l’incident précédent. Elle se tourna vers lui, il était habiller comme au premier jour, fatigué, déconcerté. Et que dire de Mizore ? La jeune punk, toujours en pleure, les bras croisé, gigotant, mal à l’aise, ses gémissement tremblant prouvant son état à fleure de peau.

« Je… Tu as oublié tes affaires. »

Ses affaires … Choses à laquelle elle pensait le moins au monde à cette instant. Mais lui, le tragédien, avait l’air perdu, hésitant comme il n’en avait pas l’habitude. Que faire ? Pourquoi ? Pourquoi cet état face à celle qui a faillit le tuer une deuxième fois ? Le cœur de glace de la jeune femme battait à mille à l’heure, celui qu’elle aimait était dans un triste état. Etait-ce sa faute ? Ho oui, ça l’était …

« Tu es… En chaussette. »

Il était au moins aussi confus qu’elle mais un geste surprit Mizore au point de la couper presque net dans ses sanglots. Genesis se mit à genoux, carrément, saisit son pied droit dans la douleur et lui mit une de ses basket, faisant bien attention à faire ses lacets. Se geste … Pour beaucoup, ce serait presque une insulte. On se sentirait presque gamin … Mais pour elle, c’était un moment magique, incompréhensible. Et si ça l’étonnait, elle n’avait pas encore entendu ce qui suivait. Pensant sans doute parler à lui-même, le consul marmonna à voix haute quelques mots.

« J’aurais du… Je devrais être en train de te faire la cour, de t’avouer délicatement mes sentiments et d’effleurer ta main de mes lèvres. »

Ces « quelques mots » la paralysa presque, sous le choc, complètement déconnectée pendant une micro seconde. Elle ne se préoccupa même plus de son autre chaussure, elle était soudainement ailleurs … Serait-ce possible qu’il l’aimait ? Il venait de l’avouer mais il y a combien de chance pour que ce cas arrive vraiment ? Etait-ce un rêve ? N’entendait-elle que ce qu’elle voulait entendre ? Son cœur s’emballa de plus belle, les larmes coulèrent à nouveau, sans sanglot cette fois, sa respiration se faisait encore plus forte, son visage était décomposé ou presque à cette annonce qu’elle prit comme fictif pendant un long moment. Comme guidée par son amour, elle leva les bras pour se laisser habiller, sans rien dire, sans réagir. Il se redressa, faisant réagir la punk. Elle se mit à le fixer, tout comme lui la fixait.

« Une simple femme ne peut autant m’inspirer que toi. Une simple femme ne peut m’apporter autant de bien être, de chaleur. »

Des compliments qui on eu l’effet d’une flèche dans le cœur, une sensation de soulagement extrême, de bonheur … Elle l’aimait, elle l’aimait vraiment, elle se convainquait que ce n’était pas une petite amourette, elle priait pour que se soit pareille pour lui. Et ça devait être le cas, pour sortir de telles âneries. Dans ce corps, il n’y avait pas de chaleur, pas la moindre. Mizore est littéralement faite de glace, cela ne se pouvait pas. Mais comme pour contredire se qu’elle se disait à l’instant, elle remarqua à quel point Genesis était proche d’elle. Ses joues, toujours humide, devenait rouge, petit à petit.

« Tu n’es pas une simple femme… Tu n’es pas une simple femme des neiges et tu en es différente. Et si tu me touches. »

Immédiatement après, il l’enlaça. Une sensation tout bonnement indescriptible l’envahit soudainement. Elle en venait même à sentir … de la chaleur, de la vraie chaleur en elle. Elle avait… chaud au cœur. Ce n’était pas désagréable, à son grand étonnement, elle appréciait même cette sensation. Il se mit à la caresser, à la dorloté. Tant de tendresse … tant de gentillesse… trop d’un coup, beaucoup trop. Mais ce n’était pas pour déplaire à Mizore. Timidement, elle passa ses mains sous le veston du tragédien, profitant de la douce chaleur qu’il possédait. Elle les glissa jusque derrière son dos, se blottissant tendrement contre son torse en séchant ses larmes sur lui.

« Et si tu me touches, je ne mourrai pas, je te le promets. Je ne mourrai pas, je ne m’échapperai pas et tu ne me blesseras jamais… Je ne te laisserai pas partir… Je ne te laisserai pas retourner dans ces toundras de glace. Tu resteras ici, avec moi… Je ne te laisserai pas partir. »

Ses mots sonnaient comme une douce mélodie à ses oreilles, la faisant frissonner au plus profond de son âme. Toute la pression qu’elle devait supporter à l’instant se volatilisa, rassurée par ses paroles. Elle du encore verser des larmes, résultat de la décompression. Personne, personne au monde, ne lui avait parlé comme ça. Personne ne l’acceptait comme elle l’était, en aucun cas cette femme des glace se doutait qu’un jour on lui dirait de telle chose. Mais il ne la connaissait pas plus que ça, comment pouvait-il dire de telle chose ? Cette question était bien loin de l’esprit de Mizore. Elle aussi le connaissait peu … Mais les liens du cœur ne s’expliquent pas.

« Genesis … »

Elle attira son attention avec se petit gémissement, relevant timidement la tête, le fixant dans les yeux. Elle sentait qu’elle devait le faire, elle en avait envie plus que tout. La punk glissa une de ses mains sur son torse, agrippant gentiment son habit au niveau du col. Elle se mit alors sur la pointe des pieds, rapprochant dangereusement son visage du sien. Elle n’avait jamais était aussi assurant, et en même tant, elle n’avait jamais était moins sur que ça de ses actes. Son visage se rapprochait, elle retira discrètement sa sucette de sa bouche, ne l’ayant jamais quitté depuis l’accident. Puis elle finit par poser ses lèvre sur les sienne, délicatement, sensuellement. Se laissant guider par son cœur, elle ne prit pas longtemps pour profiter de se contacte chaud et l’embrassa pleinement.

Son premier, réel, baisé … Cette chose qu’elle convoitait tant depuis des lustres, enfin, elle y a gouté. Le sentiment qui se dégagea de se baisé était … Enfin, l’amour ne s’explique pas. Les yeux son mêlée dans le vide, on a l’estomac retourné, on ne peut décrire réellement tout les symptômes tellement cette maladie était mystérieuse. Elle savait juste que, en fermant les yeux, en laissant sa langue valser avec la sienne, l’emportant dans une danse chaleureuse, dans se contacte divin, elle savait juste que… c’était lui, lui seule. L’homme de sa vie, sa destiné, ce pourquoi elle devait vivre à présent. Mizore prolongea longtemps le baisé, une main allant caresser la joue de son bien aimé, l’autre tenant sa sucette en même temps qu’elle profitait de son torse musclé. Jamais elle n’aurait voulu que cela s’arrête. Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin et c’est avec regret qu’elle commença à se séparer de ses lèvres. L’espace d’un instant, elle avait atteint un stade du bonheur qui ne lui a jamais été permis, elle avait atteint le paradis, le nirvana. Elle reposa ses pieds à plat, appuyant sa tête contre son torse, sa sucette de retour en bouche et ses mains redescendues pour l’enlacer. Elle n’était plus glacée, à peine fraiche, même sa friandise n’y faisait rien. Elle se sentait bruler de plaisir, échappant un petit soupir de satisfaction.

« Je … Je veux rester auprès de toi… Je veux profiter de ta présence car tu es tellement gentil et attentionné avec moi … Genesis, je crois que … »

Elle s’arrêta un instant, hésitante à son tour. Les larmes avaient cessé de couler, par contre, un phénomène étrange se produisit. La neige commençait à tomber, juste à leur place. Une douce, fine neige commençait à flotter dans l’air, comme si la femme des neige l’aurait voulu à l’instant. Sous cette pluie soudaine de flocon, elle reprit sa phrase, souriante sans qu’il ne le voit, en toute quiétude.

« Non … Je le sais … Je t’aime, Genesis. »

Elle le pensait, même si c’était absurde. On la déjà répété mille fois, mais cela ne fait que quelque jour. L’amour rend aveugle, ou nous ouvre les yeux. Un coup de foudre sous la neige, c’était sans doute la plus belle chose qui pouvait arriver à la jeune femme. Elle ne le laissa pas continuer, comme plongé dans son petit monde, et lui demanda d’une petite voix, elle-même euphorique, au fond.

« Je peux passer le reste de la nuit avec toi ? »

Elle n’avait pas d’arrière pensé, elle était juste plongée dans son rêve. Resserrant son étreinte, elle frotta doucement son visage contre lui, étant devenu une vrai gamine …
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    « Genesis … »

    Sans qu’il n’ait jamais pu l’expliquer, celui-ci ressentit une impression étrange lorsqu’elle finit par murmurer son prénom. Ainsi l’homme est fait et on ne le change pas, pour des choses simples ou compliquées, il arque un sourcil. Là, c’était presque bête à dire mais elle disait pour la première fois le nom de celui qui l’enlaçait avec tant d’affection. Genesis le remarqua aussitôt et s’en était réjoui en son intérieur. En un simple mot, elle changeait la relation qu’ils entretenaient depuis peu, elle certifiait les sentiments du Tragédien.

    Il lui prêta son attention en la regardant dans les yeux comme pour lui montrer qu’il n’écoutait qu’elle, plus rien ne comptait à ses yeux. Il sentit alors la main de Mizore glisser le long de son torse recouvert du polo, jusqu’à s’arrêter au niveau du col qu’elle prit de cette même main, il se laissa faire, se penchant légèrement. C’est encore une fois très innocent mais il ne comprit pas de suite l’intention de son amie, il sentait juste son corps frémir devant son visage si doux lorsqu’il était empli de quiétude, ses yeux si bleus, si beaux. C’est lorsqu’elle ôta pour la première fois sa sucette de sa bouche qu’il saisit l’affaire, qu’il comprit l’importance de ce moment. Elle se mit sur la pointe des pieds pour atteindre tant bien que mal son visage et ses lèvres. Enfin le contact tant attendu.

    Si je devais vous décrire tout ce qu’il se sentait capable de faire, vous y trouveriez obligatoirement votre rêve le plus fou dans cette longue liste. Des choses importantes aux faits inutiles et sans même s’en sentir crétin. Il y trouvait là un nouveau souffle, une nouvelle vie. Plus encore que sa Muse, que son art, que les livres, cela lui redonnait une nouvelle chance.
    Ce contact, sa tiédeur mêlée à la fraicheur des lèvres de Mizore, de sa langue. Son envie d’elle ne prit pas le dessus sur la bienséance et malgré son désir, il mit ses mains à sa taille, l’aidant de ses mains à se rapprocher de lui et l’attirant de la même manière. L’air qui s’engouffrait dans les poumons de Genesis était alors froid mais cela le ravivait d’une manière étrange, comme s’il eut été à la montagne, comme s’il eut prit la peine de respirer… De respirer vraiment.

    Elle se détacha de lui pour se remettre à l’enlacer, tête appuyée contre son torse. Genesis recommença alors à lui caresser affectueusement la nuque, se demandant combien de temps ce plaisir avait duré. Il ferma les yeux. Il ne ressentait plus rien de la douleur, ce baiser avait guéri toutes ses plaies, physiques ou mentales. S’il n’était qu’un homme contrôlant le feu, son esprit lui-même était un brasier impitoyable, n’épargnant rien. Sa passion, sa soif de vengeance, sa détermination, ses buts. Tout ça n’était que flamme. Une flamme agressive. Toutes ces choses qui n’étaient pas forcément des défauts, n’étaient que vice en cet être.
    En cette première fois, il sentait cette flamme s’éteindre, enfin elle arrêtait de consumer tout son être.


    « Je … Je veux rester auprès de toi… Je veux profiter de ta présence car tu es tellement gentil et attentionné avec moi … Genesis, je crois que … »

    Tout s’est alors arrêté en Genesis dans cet instant précis. Que ce soit pour Mizore ou pour lui. Lui la regardait, sans respirer, sans même que son cœur ne pense à battre, trop occupé à espérer la phrase cruciale dans la vie du Consul. Tandis qu’elle regardait curieusement les airs. Quelques secondes se passèrent ainsi alors qu’il la contemplait sans comprendre. Elle le fixa alors, avec une sérénité encore jamais vue chez elle, avec un sourire plus sincère et plus beau qu’il n’eut été possible à Genesis de voir.


    « Non … Je le sais … Je t’aime, Genesis. »

    Il l’aimait… Et cela plus que tout. Son cœur se remit à battre avec toute la gaieté du monde. Il avait toujours vécu égoïstement, n’écoutant que son esprit, son corps… Jamais ou si peu, il n’avait osé prendre connaissance de ce que voulait son cœur. Elle était toujours enlacée à lui et en la regardant avec des yeux aussi amoureux que les siens, elle parlait d’une petite voix timide.

    « Je peux passer le reste de la nuit avec toi ? »

    Et pour la première fois depuis longtemps, Genesis se mit à rire. Sans être bruyant certes, il riait avec… Gaieté, tout simplement. La nuit avait si bien commencé, se disait-il.

    « Oui, reste avec moi cette nuit, reste auprès de moi. »

    Il l’incita à marcher, à rejoindre la tour de la Tragédie et bien qu’ils ne se lâchaient jamais vraiment dans leur marche, bien que celle-ci fut longue, bien que le froid de la nuit se faisait ressentir pour Genesis. Il ne la laisserait plus partir.

    « J’avais oublié ce que c’était… D’être heureux. »

    Certes, ils avaient tant de choses à se dire, tant de secrets à dévoiler ou à créer. Le Tragédien serait bien obligé de lui révéler que lui-même n’était pas tout à fait humain, étant affublé d’une aile. Il ne douta pas de sa tolérance envers une telle bagatelle qu’il pouvait dissimuler mais cela en restait effrayant à dire. Peut-être lui raconterait-il son histoire, son but. Sans doute essaierait-il de lui soutirer quelques informations personnelles, tout en respectant son vouloir de ne pas relater son passé.
    Mais ils avaient toute une vie pour ça…


    « Je t’aime, Mizore. »

    Après tout… A-t-on déjà vu une Tragédie sans Chant… ?
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