Un enfant jouait avec une balle dans les faubourgs du Jardin Radieux. Ça et là, des passants s'aventuraient à la chaleur du soleil qui scintillait dans les cieux. Les oiseaux chantaient, et tout semblait avoir été conçu pour faire de cette journée une image du paradis... L'enfant, qui ne devait pas avoir plus de sept ans, donna un coup de pied trop fort dans son ballon, ce qui l'envoya voler par dessus un balcon. Qu'à cela ne tienne, il disposait d'une échelle qui lui permettait de descendre en cet endroit dont il avait toujours été mis en garde par ses parents. Arrivé en bas, il fouilla au milieu des bosquets et des ronces qui formaient une jungle épaisse et touffue. Quelques minutes de recherche intensive lui permirent de mettre la main sur son précieux jouet, et c'est alors qu'il constata quelque chose... Les oiseaux ne chantaient plus. Il était seul, seul au milieu de cette forêt hostile. Pris soudain d'une sourde angoisse, le marmot prit ses jambes à son cou et escalada l'échelle aussi rapidement qu'il le put. Il poussa un soupir de soulagement de retour parmi les vivants, et, insouciant, poursuivit ses jeux. Le soleil de plomb brillait, assommant, et le chant des oiseaux s'était tu... Même les rues avaient été désertées. L'enfant laissa sa balle rebondir au sol plusieurs fois avant de s'immobiliser, remarquant que quelque chose avait changé. Il entendit alors plusieurs battements d'ailes très rapides, affolés, et un son étrange qu'il ne parvint pas à identifier. Prenant son courage à deux mains, le jeune garçon fit quelques pas dans la direction d'où étaient venus ces bruits étranges... Et de nombreux piaillements résonnèrent à ses oreilles. Il suivit ces bruits, marchants à pas prudents, jusqu'à la place marchande, où même les commerces étaient fermés. Les cris d'oiseaux s'intensifiaient, lui glaçant un peu plus le sang à chaque fois, il avait l'impression d'entendre des milliers de cris de terreur poussés à l'unisson. Il trouva finalement l'origine de cette cacophonie après avoir monté quelques marches. Là, des colombes, il y en avait peut être une dizaine, étaient allongées à même le sol, baignant dans une mare rouge qui tentait leur plumage de cette sinistre couleur. Leurs plaintes stridente, leurs hurlements de douleur s'amplifiaient, et l'enfant vit qu'on leur avait arraché les ailes, ne laissant à la place qu'un os saillant à moitié cassé. Il eut alors envie de vomir, et poussa un cri de terreur. La population, réveillée par cette plainte, accourut immédiatement! Ses parents le prirent dans ses bras, et des habitants tournaient autour des dépouilles mutilées en se demandant qui avait pu commettre une telle atrocité. On organisa alors un grand nettoyage, et quelques hommes restèrent pour retirer les cadavres... Mais ils eurent beau frotter et frotter, une large trace de sang séché resta tout de même imprimée au sol de la place. Un peu plus haut, assise sur le toit d'un bâtiment, Ultimecia balançait ses jambes dans le vide, n'ayant rien perdu de cet intéressant spectacle. Répugnant, c'était le mot, mais peut être pas assez pour effrayer vraiment les habitants du Jardin Radieux. La prochaine fois, elle pourrait peut être faire de même avec quelques êtres humains...