- Le savoir… Sans le savoir, l’homme ne peut rien comprendre, sans le savoir, il abandonne tout espoir de culture, d’évolution… Sans le savoir, l’avenir en lui-même n’est plus.
De tous les royaumes régis par des groupuscules comme la Coalition Noire, les deux mondes étant les plus avancés dans l’histoire et la science étaient La cité des rêves qui se distinguait par ses fondations riches dans la théogonie et l’architecture et la Forteresse Oubliée pour deux raisons…
La première était son passé. En effet, elle avait comptée, il y a de cela quelques années, les meilleurs scientifiques comme Ansem le Sage et ses disciples.
Ensuite, alors que la Forteresse Oubliée avait été abandonné par tous ces illustres scientifiques, elle connut une montée grandiose lorsque le Consulat, groupe d’illuminé, s’établit sur ce monde jadis appelé Jardin Radieux.
Bien qu’ils ne fussent aux yeux des autres royaumes que des fanatiques, ils prouvaient leur objectivité par une soif de connaissance. Ils ne refusaient ni la diplomatie mais étaient propices à la guerre pour la protection des connaissances et des vestiges des arts, créations des Muses.
Genesis était un de ces fanatiques, et non le moindre puisqu’il put se vanter d’être l’un des Consuls les plus impliqués avec Claude Frollo, le Juge éloquent qui avait convaincu les habitants du Jardin Radieux de la bonne condition qu’ils vivraient à suivre le Consulat ou encore la dame Valkyrie, ayant récemment fait son entrée dans le Consulat.
Il existait un monde, selon Le Joker, qui n’eut pas encore été foulé par le pied humain. La mission semblait simple mais à deuxième vue était plutôt complexe. Elucider le mystère du lieu…
A cela, en tant que bibliophile chevronné et en bourgeois cultivé, la fatalité aurait voulu qu’il se pose des questions sur ce mystère mais à côté de son savoir, il était un aventurier et comme tout ceux de cette trempe, « Nous verrons quand nous y serons » était de mise.
Il prit la route stellaire à bord d’un vaisseau en transport en commun. Son objectif était relativement sans danger et il aurait pu s’en aller dans la quiétude s’il n’était pas occupé à méditer sur ce qu’il avait trouvé, trois jours auparavant. Le retour de Sephiroth, un nouveau crime pour entraver Le Consulat, savait-il seulement que Genesis était toujours présent. Seules deux choses comptaient à présent. Comment trouver Sephiroth mais surtout comment il allait en faire son biais pour une gloire méritée, une victoire passionnelle qui mériterait un cri de joie et de fureur…
Le Consulat, le savoir, ce mystère en terre inconnue. Rien de tout cela ne comptait en ces quelques instants de solitude. Assis sur un siège dans le vaisseau spatial, la tête dans les mains, se posant les questions lancinantes. Pourrait-il tuer un ami, l’un de ses deux seuls véritables amis… Pourrait-il supporter le regard solennel d’un ami, l’un de ses deux seuls véritables amis…
Sa vie entière avait tourné autour de Sephiroth.
Tout en retournant de toutes façons le problème, l’idée du combat avec l’élu d’un séraphin attisa sa méfiance, aussi par réflexe voulut mettre main à sa rapière comme pour se protéger. Il ne la trouva pas et se surprit à se rappeler qu’il avait exceptionnellement laissé son arme dans sa tour. Sa mission était une mission d’enquête et nul besoin de sa lame.
Il reprit son souffle, ferma les yeux…
…
Le réveil fut soudain, dans l’espace d’un claquement de doigt, comme un réveil d’un cauchemar ou d’un rêve trop beau pour être achevé. Il tenta de se relever de ses mains mais son corps ne répondit que par un bruit léger. Il tourna la tête vers la main qu’il avait tenté de lever et aperçut une aile courte, noire. Il ne fut effrayé que l’espace de quelques secondes.
« Que… C’est… Improbable… »
En temps normal, il aurait souri. Son corps ne réagit que par un croassement. Il se leva et dut se soumettre aux exigences d’un corps vouté, léger. Il était à présent un corbeau. Son plumage était aussi sombre que la nuit, sauf le bout de chacune des plumes qui était d’un rouge sombre. Ses yeux plus perçants avaient gardé leur vert d’émeraude. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’était pas plus grand qu’un autre corbeau, pas plus fort, pas plus rapide. Il était juste plus intelligent et c’était beau dire comme le corbeau est l’oiseau le plus intelligent.
Le décor était désert… Une mer de sable sans arbre, sans point d’eau. Rien… Au loin, il aperçut une falaise, un rocher en forme de lambda renversé. Hélas, dans un tel milieu, sous une telle chaleur, il n’y avait pas un seul corbeau… C’étaient les pires charognes, d’une espèce plus fourbe encore que Genesis : Les hyènes, les chacals. Il fit quelques mouvements de va et vient avec ses ailes, commençant à se familiariser à son corps. La seule chose humaine qu’il eut gardé de son corps, c’était son langage qui était resté le même, juste parfois décoré de croassements ici et ailleurs.
« Vous avez entendu ? »
« Un piaf ? L’acolyte à Simba ? »
Un rire sardonique se distingua des deux voix, un rire gras et sans aucun sens, ce qui le rendait effrayant. Trois félins sortirent d’une grotte non loin, marchant à pas lent. Ils n’avaient pas la beauté de leur race, juste les défauts. Les hyènes tachetées s’approchèrent de Genesis qui n’avait rien trouvé à faire pour sa survie, pensant qu’avec un peu de chance, il ne serait pas surpris.
« Un corbeau ? Ici ? »
« On se le fait ? »
Le volatile écouta son instinct de nouvel animal, il battit des ailes violemment, maladroitement mais c’eut l’effet voulu. Genesis prit son envol rapide et s’enfuit sous des croassements et la déception des trois hyènes.
Il savait donc voler… Tout serait plus simple, aucun félin, canin ne pourrait plus l’atteindre…
« L’idiot, il va dans le territoire des cranes rasés. »
Le Tragédien dans son effort, ne se posa pas tout de suite la question frappante à propos de ces cranes rasés, et au moment ou cela l’effleura, il fut recouvert d’une ombre, le protégeant du soleil. Quelque chose de grand était au-dessus de lui. Il tourna la gorge et vit un rapace plus grand que lui, plus puissant. Ce dernier piqua vers Genesis pour le frapper de ses serres, le corbeau fit de même, plongeant vers le sol pour échapper à cette chasse… Alors qu’il battait des ailes, esquivant la première charge, il aperçut une petite horde de vautours, cinq, environ. La situation était simple, derrière lui, un rapace charognard avec des plus grandes ailes qui bénéficiait d’une meilleure vitesse. Devant lui, cinq autres vautours dans une formation hasardeuse. Il analysa la situation sans élaborer de grande stratégie. S’il était moins rapide, il était plus petit. Il ne dévia pas de sa trajectoire, se dirigeant vers le pentagone irrégulier et s’y faufila habilement tandis que tous les vautours stoppèrent brusquement leur course au risque de rentrer en collision avec l’autre vautour qui fit de même.
Ainsi ils ne comprirent pas la manœuvre et laissèrent Genesis prendre une avance conséquente de trois cent mètres. Mais en quelques secondes, ils reprirent la course et étaient à nouveau à niveau de Genesis. Ce dernier piqua vers le sol, ne sachant plus quoi faire, le taux d’adrénaline en lui montait sans cesse mais ne lui était bénéfique que pour l’absence de peur.
Il ne pouvait ni combattre sinon avec des serres qui pouvaient au tout grand mot tuer des souris. Il lui restait donc la magie. Il se concentra pour ce but, chargea tout son corps de l’énergie magique du feu qu’il contrôlait si bien mais il n’en sentit aucune réaction. C’était bel et bien la fin. Un vautour piqua sur le corbeau et l’écorcha de ses serres, faisant succomber Genesis. Il n’était pas loin du sol aussi, ce ne fut pas une cause d’un grand mal. Les six vautours se posèrent devant lui et émirent un rire sardonique synchrone. L’un s’approcha et posa une serre sur le petit corps du Tragédien. La douleur ne valait pas sa peur et sa honte d’un échec aussi cuisant. Il ferma les yeux, tentant de trouver une ultime échappatoire lorsqu’un cri strident résonna. Il sentit alors une secousse et prit le risque d’ouvrir une paupière. Une immense créature ailée déchiquetait les vautours, les écrasait violemment et sans pitié. L’étreinte de la serre lâcha alors Genesis, suivi d’un hurlement du rapace.
« Valefore ! »
Il le reconnut, cette créature à l’allure si étrange, colorée. Il avait l’apparence d’un monstre mais il était le meilleur compagnon qui soit pour son maître. Genesis avait ce pouvoir et devait l’avoir appelé tandis qu’il avait réuni son énergie magique. La créature montra alors d’une aile le rocher du lion.
« Je te remercie, Valefore, tu peux partir. »
Et après que son compagnon fit cela, il se remit en route, n’ayant subi que des blessures superficielles, il arriva à ce rocher immense après quelques minutes.
Après avoir demandé à une corneille ou pouvait bien se trouver une grotte ornée de peinture, il s’engouffra dans cette dernière et aperçut les peintures représentant un lion ou d’autres choses. Mais rien… Rien ne donnait un quelconque indice sur l’explication de cette métamorphose opérée à l’entrée de ce monde. Le corbeau arpenta lentement la caverne, pas d’écrits… Il se surprit à chercher des traces écrites, il n’y avait là que des animaux…
« Tu as oublié de toquer ! »
Un vieux macaque entra dans la grotte portant un long bâton en appui.
« J’ai bien essayé de toquer mais voyez-vous, je n’y suis pas disposé. »
« Ca doit te changer, étranger. »
« Comment savez-vous que… »
« Parce que votre apparence est tout sauf celle d’un corbeau. »
« Je vois… Soit venons-en au fait, je viens d’un autre monde ou mon apparence est toute autre. Et en venant dans ce monde, je me suis transformé en corbeau, je suis donc présent pour savoir pourquoi, avez-vous une idée ? »
« Oui, j’ai une idée… »
« … »
« Oui ? »
« Hum… Alors ? »
« Alors quoi ? »
« Votre idée sur la chose… »
« Ici, c’est la savane, il n’existe qu’une seule règle, la loi du plus fort. C’est elle qui prône et choisit ceux qui dirigent et ceux qui se soumettent. Mais toutefois, il y a un équilibre qui ne peut être perturbé. Ici, tout est dans l’ordre des choses… »
« Ou voulez-vous en venir ? »
« Je connais votre monde, les autres mondes. La chaine alimentaire fut perturbée dans chacun d’eux, tous sont voués à la destruction naturelle, à la perte de toute humanité. Et ce monde à sa volonté propre, il voue son pouvoir, son existence à l’équilibre du monde. Ce qui en fait un monde éternel. »
« Et si nous pouvions arriver sous apparence humaine, nous établirions notre civilisation… Je vois… »
« De fait, ce monde est très fragile. L’équilibre peut être perturbé en très peu de temps du moment qu’un évènement important et anormal se produit. »