Il appuya son index sur une des touches du téléphone, décrocha le combiné et prononça simplement :

" Fabienne, ma chère, pourriez-vous trouver Gaillon ? "

" Oh vous êtes motivé ! "

" Les temps l'exigent, comme vous le savez ! "

" D'accord, mais je ne suis pas votre secr..."

" Merci, Fabienne. "

Non... ce n'était toujours pas sa secrétaire. Elle était simplement toujours très proche de son bureau, à garnir les tables à l'entrée du Sommet des arts de ses pâtisseries. C'était sa charge principale, puisqu'elle était une pâtissière divine... enfin bref. Elle était toujours là pour accueillir le moindre arrivant, et de fait, se révélait assez pratique quand il voulait parler à quelqu'un.

Il attendit quelques minutes, vaguant à ses pensées, repensant à des choses... plus agréables que les temps qui courent. Il pensa naturellement à ses danseuses, à son magnifique projet... mais il y avait Frollo qui occupait à chaque instant ses pensées.
Gaillon entra dans la pièce, s'inclinant... ayant gardé ses pratiques moyen-âgeuses du Palais des rêves. Il tenait une petite pile de feuilles, et malgré la distance, le consul put apercevoir toute la beauté de son écriture.


" Monseigneur, comment puis-je vous assister ? "

" Bonjour Gaillon, merci d'être venu si prestement. J'aimerais que vous me mettiez au courant des dernières informations à l'égard du Consulat. "

Il n'était pas non plus son secrétaire. Gaillon était un consul, calligraphe très expérimenté. Et pour cela, c'était à lui qu'il revenait d'écrire les lettres du Consulat. Et une chose entraînant une autre, c'est aussi lui qui s'occupait des lettres adressée au Consulat, rapportant leur contenu au tragédien.

" Bien, nous avons reçu une dizaine d'informations. "

" C'est fort peu... Commencez. "

" Dame Pikina vous fait dire que les cours de danse pour les danseuses avancent à grand pas. Selon elle, elles seront prêtes pour le grand soir et pour tous les autres. "

" Magnifique. Je suis sûr qu'elles seront superbes. "

" Néanmoins, elle craint qu'elles ne soient pas entraînées à temps à se défendre. "

Le tragédien ne répondit rien. Son projet devait être annoncé au monde dans les prochaines semaines, l'empêchant d'entraîner correctement les danseuses à l'auto-défense.

" Bien, on s'en occupera en temps voulu, nous n'avons pas le choix. "

" Très bien. Eudora vous a envoyé une lettre pour vous remercier de cette offre. Elle dit que Tania et elle se plaisent beaucoup dans les quartiers des Consuls. "

" Est-elle contente des assistants qu'on a mis sous sa coupe pour préparer le grand jour ? "

" Hum... "

Gaillon regarda quelques temps la lettre pour finir par avouer :

" Elle n'en parle pas; Mais elle dit que ça avance bien. "

Le tragédien acquiesça simplement... l'invitant à continuer.

" Des habitants se sont plaints de la présence de Kimahri. Ils refuseraient de laisser leurs enfants jouer dehors en...

" Je m'en fiche. Répondez leur qu'ils peuvent changer de pays le temps que Kimahri déménage. "

" Ah plus important. Un général de l'Empereur de Chine demande de l'aide au Consulat pour abattre les dragons. Ils n'arriveraient pas à lutter. "

" Oui... "

C'était de toute importance mais pour être sincère, Genesis avait voulu régler quelques affaires avant d'envoyer des Consuls.

" C'est un vrai problème. Dîtes-lui que... En ce moment, le Consulat est fort occupé à enquêter sur la mort d'un de ses hérauts... mais qu'à l'instant où nous aurons le fin mot de l'histoire, nous viendrons les aider. "

" Ah j'ai justement une lettre concernant Frollo. L'archidiacre de la cité des rêves aimerait savoir où en est votre enquête. "

" Dîtes lui simplement que cela avance. "

" Parfait..."

Gaillon nota tout cela, pour résumer une autre feuille.

" Un de nos consuls en voyage au Palais des rêves aurait localisé l'homme responsable du virus qui a fait de nombreux morts chez nous. "

Genesis se redressa brusquement.

" Com... Il l'a trouvé ?! "

" Oui, juste hier. Il l'a surpris, infectant un homme au Palais des rêves... "

" Bon sang ! "

Le Tragédien se releva, s'empara de sa veste rouge et l'enfila. Il ramassa sa rapière et se dirigea vers la porte de sortie.

" Que faîtes-vous ?! "

" Où l'a-t-il vu ? "

" La dernière fois, le criminel pénétrait dans la forêt. "

" Bien. Je pars maintenant. Faîtes venir des gardes et des médecins là-bas, le plus vite possible. Je vais m'occuper de lui et l'éliminer. "

" C'est trop dang..."

Genesis était déjà loin, courant le plus vite qu'il put vers son vaisseau.