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Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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    Un fin manteau de neige recouvrait les pavés du Jardin Radieux tandis qu'un ciel ensoleillé annonçait l'arrivée imminente du printemps. Mila portait une robe noire à sequins arborant des manches trois-quarts. Très près du corps, au ras du cou, elle descendait jusqu'à mi-cuisse. Jambes nues, elle portait des escarpins rouges qui se mariaient avec élégance à sa veste qui battait légèrement contre sa poitrine sous le vent. Ses longs cheveux noirs étaient tirés en arrière pour former un chignon dont s'échappaient quelques boucles brunes alors que son visage pâle était balayé par sa frange sombre et les quelques mèches rebelles qui courraient le long de ses tempes. Ses yeux bleus étaient cerclés d'un épais trait noir tandis qu'une légère couche de fard d'un beige pailleté venait recouvrir ses paupières et que ses cils étaient allongés à l'aide d'un mascara. Quant à ses lèvres, elles étaient d'un vermeil brillant qui ne manquerait pas d'attirer le regard, son regard.

    Mila se tourna vers Skjöld, un demi-sourire aux lèvres. Elle avait pris sa main dans la sienne et le regardait d'un air attendri. « Genesis est le héraut de la Tragédie et le dirigeant du Consulat. » dit-elle doucement. « C'est aussi mon ami... » ajouta-t-elle plus bas, détournant les yeux un instant avant de déposer un léger baiser sur la joue du balafré. À mesure qu'elle l'observait, son sourire ne cessait de s'étendre. Il avait sur elle comme un effet apaisant... Il semblait un peu tendu, et sa gorge paraissait battre au rythme de son cœur. Mila se sentit frissonner légèrement alors que le désir se frayait un chemin sous sa peau. Elle serra d'autant plus fort la main du balafré tandis qu'elle tentait de reprendre ses esprits.

    Mila lâcha finalement la main de Skjöld pour s'allumer une cigarette tout en se dirigeant vers un muret pour s'y installer. Elle regardait autour d'elle, les yeux légèrement plissés. Elle avait choisit ce lieu pour lui faire mal, pour lui rappeler que tout ceci aurait pu se dérouler différemment s'il l'avait voulu. C'était ici qu'elle l'avait rencontré. Ici qu'il l'avait sauvée de la solitude, pour mieux l'y renvoyer... Ici qu'il l'avait abandonnée, qu'il avait baissé les bras et choisit de tirer un trait sur leur histoire. Elle n'était pas juste avec lui, car elle aussi l'avait voulu... Mais tout ce que Mila voyait, c'était qu'il avait choisit sa froide sirène à sa place.

    Au fond, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait accepté cette rencontre. Peut-être pour lui montrer qu'elle pouvait vivre sans lui, qu'elle était heureuse et qu'elle n'avait pas besoin de lui ? Ou était-ce simplement pour le faire souffrir, encore et encore, jusqu'à ce qu'il verse de nouveau des larmes sur l'autel de leurs vices ? Elle ferma les yeux tout en tirant sur sa cigarette alors que Skjöld s'installait près d'elle.

    « Il ne devrait pas tarder. » dit-elle dans un soupir en posant sa tête sur l'épaule de son balafré.
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Sa main est comme une chaîne. Elle me retient à elle, elle m’empêche de m’enfuir, de détaler, de partir vers d’autres lieux. Elle encloître ma liberté, prévient tous mes mouvements, me déstabilise. Elle me paralyse, ankylose tous mes membres, me fait perdre mes moyens, mes mots, mes maux… Mais sa main est comme la plus agréable des chaînes, car je n’ai pas envie qu’on me délaisse. Je n’ai pas envie qu’on me détache, qu’on défasse mes liens, qu’on me permettre de m’affranchir. J’ai besoin de cette chaîne qui enlace ma main et qui s’enroule autour de mes doigts pour me sentir libre…

Car j’ai oublié comment faire, j’ai oublié comment être libre lorsque nous ne sommes plus ensemble. L’attente est interminable, pénible entre chaque rencontre. En fait, c’est comme si… Je n’arrive pas à expliquer tout ce qui se trame à l’intérieur de moi, de mon âme et de nos cœurs. C’est comme si elle était une page blanche et que moi j’étais la plume. C’est comme si j’avais une inspiration incroyable, des idées plein la tête, mais qu’on m’empêchait de les noter, de les mettre sur papier. C’est comme si on m’éloignait de cette page blanche, mais qu’on me forçait à y penser, et à penser à toutes les aventures qui n’attendent qu’à être peintes de mes doigts. Léa… est comme cette page blanche. Inatteignable quand nous sommes loin l’un de l’autre, mais essentielle lorsque je la sens près de moi.

C’est uniquement lorsqu’elle relâche ma main que je reviens à réalité, que je suis extirpé de ses pensées. Je suis, par le fait même, aussi extirpé de mon confort. Je me sens alors terriblement seul, mais, pourtant, je la vois, je la vois à quelques pas de moi qui, tranquillement, s’installe sur un muret et attise sa légendaire cigarette. Elle me regarde, je la regarde… Je la regarde, elle me regarde… Et elle me dit finalement qu’il ne devrait pas tarder à arriver, cet ami du Consulat.

Je dois dire que je suis impatient de le rencontrer, de me trouver face-à-face avec cet homme que je ne connais pas. En le rencontrant, c’est comme si Léa me permettait d’entrer dans sa vie. Car je connais peu d’elle, car ses moindres secrets échappent à ma réalité, j’ai l’impression que, par un geste aussi banal, elle m’ouvre la porte. Elle me permet de la connaître, de découvrir l’envers de ses proses, la raison de ses soupirs. Elle me permet de confronter un autre aspect de son existence, de percer sa dure façade qui me fait rêver… Oui, je suis impatient de rencontrer Genesis.

Je rejoins ainsi Léa sur le muret et je m’approche d’elle de nouveau. J’enfonce ma tête dans le creux de son épaule, relevant ma capuche pour affronter l’ultime froideur de la saison. Les brises sont parfois trop froides, mais sa chaleur me permet de ne pas frissonner. Alors, je m’approche un peu plus, je sens nos vêtements s’effleurer… Et je me sens bien à nouveau. Je retrouve cette liberté qui m’échappe à chaque fois. Je retrouve la plume qui permet de transcrire le moindre de mes sentiments sur la page blanche qu’on m’a offert. Je retrouve… tant de choses.

Mes yeux balaient l’horizon furtivement, contemplant la beauté de cette neige blanche qui, comme mille miroirs, reflète les rayons du soleil. Là où je vivais, il n’y avait pas de neige, ni de froid, ni d’ambiance, ni même de lumière ou d’obscurité. Tout me semble alors magnifique; je me sens comme un enfant qui découvre tout à chaque jour… Et ma découverte de la journée, c’est bien ce début de printemps, où la neige est encore assez téméraire pour affronter la chaleur, mais où le soleil est encore trop timide pour reprendre son règne. Là, j’ai l’impression de regarder des millions de cristaux qui parsèment le sol… C’est si beau. C’est une poésie visuelle.

Et, au milieu de ce panorama, je vois apparaître la silhouette d’un homme… Instinctivement, je me retourne vers Léa, lui quémandant une réponse du regard. Elle acquiesce silencieusement et, alors, je me relève d’un bond, prêt à accueillir notre invité. Je me sens épris d’un certain courage que je n’avais pas avant… Jamais je n’aurais osé entamer une discussion avant, mais j’ai égaré cette timidité et cette insouciance ! Je suis un homme nouveau.


« Bonjour monsieur Genesis ! m’exclamé-je en lui tendant la main. Je suis Skjöld… Ami de Léa ! Je suis enchanté de vous rencontrer. Je suis… écrivain, et passionné d’arts. »

J’aurais envie de le bombarder de questions, de ne pas lui laisser le temps de glisser un seul mot pour renchérir avec d’autres interrogations. J’aurais envie de discuter avec lui durant des heures : j’aimerais en apprendre davantage sur la tragédie, sur son rôle, ses fonctions, le Consulat, les muses, les arts, sa relation avec Léa, sur tout… J’aimerais en apprendre sur tellement de choses que je ne sais pas par où commencer, par quoi entamer cette discussion.

Alors, je me tais, et je me contente de laisser parler les événements. Je nea voudrais pas brusquer Genesis, je ne voudrais pas qu’il pense que je suis incapable de ne pas déblatérer, que je ne suis pas digne de maîtriser mon art. Et cet homme… a comme une autorité silencieuse sur moi. Il m’impressionne de sa grandeur, de son aura, de toute l’assurance qui émane de lui. Il m’intimide presque. Ainsi, je n’affiche qu’un sourire large, un peu tremblotant, en demeurant dans le silence. Je reprends la main de Léa, et je la serre fortement, vigoureusement, passionnément. Je me sens alors confiant… Je me sens alors libre.
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    Quand il avait songé à ce moment, il se déroulait toujours sous un soir d’hiver. Et si la neige tombait encore, c’était bien le soleil qui serait témoin de la rencontre. Lorsqu’enfin, il sortit de sa tour, il respira le vent froid mais agréable d’un nouveau Printemps… Il en fut même surpris, trop enfoui dans son Hiver pour se rappeler qu’il existe d’autres saisons.
    Aucune angoisse, aucune crainte… Genesis avait attendu ce jour autant que chacun, sans l’appréhender. Sans dire qu’il en était heureux… disons que cette rencontre était un glas qu’il attendait et qui le soulageait.

    Le lieu était… très attendu, venant de Mila. Et cela en disait beaucoup sur ce qu’attendait la jeune femme. Pour cette même raison, Genesis se voulait inattendu dans ses manières et ses réponses. Il avait tant réfléchi à sa propre attitude en ce jour. Il n’hésiterait pas sur les mots à choisir.
    Il n’était pas si manipulable.

    Arrivant dans la Place marchande, son regard se posa directement sur le lieu ayant hébergé leurs rencontres toujours fortuites. Il la vit dans un habit inédit, témoignant de la riche garde-robe de la consule, exhibant à chacun un salaire plutôt agréable. A ses côtés, un homme qui de loin était plutôt banal. C’était déjà étonnant, il s’était attendu à un gamin tremblant, quelqu’un qui serait l’exact opposé de lui. Certes Genesis n’était pas banal et ne passait pas inaperçu dans cette place, cette partie de ses cités dorées… Mais en approchant, il sentit une assurance et une puissance magique dans le corps du compagnon de Mila.

    Un sourire perça le visage serein du Tragédien, tandis qu’il s’approchait des deux jeunes gens, regardant à peine Mila.


    « Bonjour monsieur Genesis ! »

    Sans hésiter un instant, essayant d’être le plus aimable possible, le consul lui rendit la poignée de mains, inclinant sa tête poliment.

    « Je suis Skjöld… Ami de Léa ! Je suis enchanté de vous rencontrer. Je suis… écrivain, et passionné d’arts. »

    Un minuscule, presque inaudible rire s’échappa de sa gorge. Sans sarcasme ou moquerie, il regarda la dénommée Léa. Cela ne l’étonnait même pas et il décida de faire avec, encore amusé par cette manie qu’avait la consule de se présenter par d’autres prénoms que le sien.
    Il décidait, pour cette rencontre, d’être parfaitement lui-même, d’ignorer tout ce qu’il s’était passé avec Mila, de la considérer comme il considérait Natalia… Et en outre, d’être parfaitement amical, presque charmeur, avec les artistes peuplant sa cité.


    « Alors nous aurions du nous rencontrer bien plus tôt. Les artistes sont toujours les bienvenus au Jardin Radieux. »

    Il irait jusqu’à lui proposer une place au Consulat, comme il le ferait avec chacun. Si cet homme était bon et pouvait être à la hauteur de Mila, alors oui, il le préférait dans ses alliés. C’était là la seule chose qui lui importait et ça lui faciliterait tellement les choses.
    Le consul pointa son regard sur les chaînes aux pieds du jeune homme. C’était tout à fait étonnant…


    « J’ignore si Léa vous l’a dit, mais figurez-vous que nous avons un exécrable passé avec les errants. Plus que dans tous les territoires, ils commettent de nombreux crimes dans les cités dorées. Vous n’imaginez pas les dégâts qu’ils ont commis. »

    C’était étrange, sans doute, de commencer la discussion avec ça, mais c’était plutôt légitime. Cet homme était visiblement un ex-prisonnier, il n’avait probablement pas de groupe et était assez puissant, Genesis le savait. Néanmoins il adressa un sourire à Skjöld.

    « D’autres deviennent nos alliés… »

    Ce sourire, Genesis l’adressa identique à Mila, comme une sorte de salut.

 
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    Alors que les deux hommes se serraient la main, Mila grinçait des dents. « Bonsoir, Genesis. » fit-elle d'un ton presque cassant, vexée par son indifférence. Elle observa leur bref échange sans y prêter attention, le regard dur.

    « D'autres deviennent nos alliés... » dit-il en souriant.

    C'était l'ouverture qu'elle attendait. Mila glissa son bras autour de celui de Skjöld tout en se collant à lui, tout sourire. La joue contre son épaule, elle adressa à Genesis un sourire éclatant. « Je ne suis même pas surprise que tu essaies de le recruter ! » fit-elle en riant. « Après tout, il ne t'a pas fallu bien longtemps à notre rencontre pour que tu tentes de m'attirer dans tes filets... » ajouta-t-elle en lui lançant un regard plein de sous-entendus.

    Elle se retourna vers Skjöld et passa son index sur sa joue d'un air amusé. « Tu ne vas quand même pas préférer la compagnie de Genesis à la mienne, n'est-ce pas ? » Elle marqua une pause pour observer à nouveau le tragédien. « Je n'aime pas beaucoup me sentir délaissée. »

    Mila laissa échapper un petit rire. « Ah, excuse-moi, je ne voulais pas te vexer ! Je sais bien que toi, tu ne m'abandonnerais jamais. » lança-t-elle d'un air tendre, saisissant le visage de Skjöld entre ses mains pour l'embrasser. Lorsqu'elle s'écarta enfin, elle ne put résister à l'envie de faire un clin d'œil discret au tragédien.

    La jeune femme se détacha de son ami et extirpa son paquet de cigarette de sa veste. « Tu sais, depuis qu'on se connaît, Genesis me fait la guerre pour que j'arrête de fumer ! » lança-t-elle tout en allumant sa cigarette.« Mais que veux-tu... Chacun ses vices. » fit-elle dans un sourire.

    « Oh, excusez-moi... Je parle, je parle... Et je ne vous laisse même pas faire connaissance ! » s'exclama-t-elle en riant avant de se coller de nouveau à Skjöld.


 
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Je les regarde discuter un peu ensemble, sans ne rien ajouter. Entre eux, j’observe une certaine chimie, mais il ne s’agit pas de notre chimie, celle-là même qui nous lie, Léa et moi. C’est une chimie totalement différente, mais qui ne me déplaît pas. En fait, ce qui me déplaît encore moins, c’est d’avoir la chance de pouvoir discuter avec lui, avec elle, avec eux. Mais surtout avec eux, ensemble. Léa a toujours été pour moi un mystère, un singulier mystère qui hante mes rêves en toute sympathie, mais qui m’intrigue sans cesse. Percer son présent, pouvoir tendre un œil dans son histoire à elle, dans ses relations, dans ses secrets, c’est tout ce dont j’avais besoin pour me sentir encore un peu plus près d’elle.

Dans l’immédiat, j’éprouve aussi le besoin de me sentir près d’elle, physiquement. Je m’approche donc vers elle, l’enlaçant d’un bras tout sauf paresseux, si fort qu’on aurait l’impression d’une fusion, mais si tendrement qu’on pourrait penser que je la berce. Et je continue de les regarder discuter, sans ne rien ajouter, considérant chaque parole et l’analysant rapidement, cherchant mon palabre pour d’éventuelles réponses.

Et ce n’est uniquement lorsque je sens que la conversation se meure, un peu après qu’elle ait déposé un baiser sur mes lèvres (un baiser si délicat que j’en perdis presque pied, un baiser si attendu que j’en attendais un second) que je décide de prendre la parole. Bizarrement, je ne me sens pas gêné, ni  même intimidé par Genesis… Il me semble être un homme bon, noble, qui ne ferait de mal à personne. Je n’ai pas à avoir peur d’un gentilhomme. Je n’ai pas à avoir peur d’un individu que Léa apprécie. Par l’Unique, pourquoi donc aurais-je peur ?

Je me détache donc de Léa, me contenant de garder une certaine emprise sur le bout de ses doigts, et je parle. Je parle sans gêne. Sans anxiété.


« Oh ! Vous savez… Je ne suis pas tellement en errance. Depuis peu, je crois bien avoir trouvé un repère, que j’articule lentement avant de me tourner vers Léa. Ou mieux… Quelqu’un. Oui, je crois avoir trouvé quelqu’un, quelqu’un qui me retient ici, qui m’empêche de partir et de me perdre. Quelqu’un, une personne sur laquelle je me concentre pour ne plus m’égarer. »

Au moment où je conclus cette phrase, le vent froid fouette mon visage, si violemment que je ferme les yeux. Alors, je ne vois que son visage dans le creux de mes pensées, « ce sourire mutin, ce regard plein de révolution ». Mon cœur frémit, mes membres se mettent à trembler subtilement de passion et mes joues se rougissent. Lorsque j’ouvre les yeux de nouveau, je peux voir son visage. Et je me rends compte qu’elle est toujours là, et qu’elle occupe mon temps, et qu’elle occupe mes pensées, et qu’elle occupe mon existence.

Je reprends tranquillement conscience et je me retourne vers Genesis. Les mille questions et interrogations me reviennent alors à l’esprit. Cette fois-ci, je ne m’arrête pas. Cette fois-ci, je charge et je l’engouffre sous mon désir de compréhension.


« Vous êtes  héraut de la Tragédie, donc ? »

Je m’arrête pour respirer un moment, et me mets à réfléchir. La Tragédie est un art si vaste, si grandiose, si étendu. Tellement étendu que je ne saurais exactement expliquer ce en quoi il consiste véritablement. Je reprends donc ma question là où je l’avais laissée, tout en resserrant la main de Léa là où je l’avais laissée.

« Racontez-moi. Dites-moi ce qu’est un tragédien, ce qu’il conte, ce qu’il écrit, ce qu’il ressent. Parlez-moi de votre art, que je demande avec le plus grand des intérêts, la plus infinie des curiosités.Parlez-moi de votre art, je vous parlerai du mien. »
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    Genesis n'avait pas ignoré tout le sarcasme de Mila, toutes ses piques à son encontre... Elle le fusillait de sous-entendus, et étouffait son compagnon écrivain d'affection. Bien sûr, cette provocation tant attendue était à la fête, et il fut amplement apte à ne réagir à cet amour qu'elle portait à Skjöld que par un sourire adressé au couple. Elle se trompait d'ennemi, au désarroi du consul, car il était là pour s'assurer de la fiabilité de son compagnon, et non pour la récupérer aux griffes innocentes de celui-ci.

    Il ne put que rire intérieurement en la voyant multiplier les efforts. Elle qui fut si subtile dans sa manipulation, durant toute la durée de son charme. Elle obtenait souvent tout de quiconque et pourtant, se montrait terriblement grossière et maladroite face aux deux hommes.

    Le jeune homme parla d'elle avec passion, ce qui était pour Genesis... vital. S'il n'avait pas ressenti au premier coup d'oeil cette lueur dans le regard de l'écrivain, il aurait de suite compris à quel genre d'homme il avait affaire. L'artiste, le vrai artiste... contemple Mila comme une oeuvre d'art, le chef-d'oeuvre d'un Démiurge... tandis que cette plèbe dégoulinante de vulgarité parcourait le corps de la consule de ses milliers d'yeux, sans voir la passion qui l'anime.

    On ne peut ressentir Mila qu'avec la passion, pensait Genesis.


    " Quelqu’un, une personne sur laquelle je me concentre pour ne plus m’égarer. »

    " Oui... "

    Il le fixa, un sourire léger au visage, parler de son amour naissant qui le maintenait en vie. Deux minutes s'étaient écoulées depuis qu'il était arrivé et rapidement Mila et Skjöld en étaient venus à parler de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Une sorte de couple parfait, en somme.

    Skjöld ne déplaisait pas à la corneille, pas même quand il parlait ainsi de la consule de l'amour... car c'est bien ce qu'il attendait de lui, plus d'amour que Genesis ne saurait en donner. Plus encore, le tragédien pouvait ressentir cette passion auprès de cette nouvelle rencontre... une passion qui ne demandait qu'à être cultivée par le Consulat.

    Bien sûr, l'écrivain était le parfait contraire du tragédien, même dans ce cas-ci. Le premier chantait et déclinait Mila comme cette maison qu'il n'avait jamais eue auparavant, que grâce à elle enfin il se sentait... trouvé.
    Le deuxième, Genesis, lorsqu'il était seul avec Mila, était absolument perdu, oubliait ses repères, abandonnait toute notion de temps.

    Elle détruisait le consul autant qu'elle donnait une raison de vivre à Skjöld.


    "  Racontez-moi. Dites-moi ce qu’est un tragédien, ce qu’il conte, ce qu’il écrit, ce qu’il ressent. Parlez-moi de votre art. "

    Au lieu de perdre son regard dans les nuages du matin pour y chercher l'inspiration, la corneille répondit somme toute assez promptement.

    " Parfois je me pose la même question. "

    Il fronça les sourcils et enfin eut l'air de réfléchir, ou plutôt semblait essayer de comprendre ce que lui même essayait de dire;

    " Je suis un tragédien, et pourtant, je n'écris pas plus que je ne joue du théatre. En fin de compte, je n'exerce pas mon art comme le font mes frères et mes soeurs. Jamais je ne démontre mon talent autrement qu'en vivant. "

    Un regard bref dans la direction de Mila... Cette question que lui posait Skjöld lui avait été si peu infligée. En tant que porte-parole du groupe, il semblait dispensé de répandre les arts comme chacun, sur le terrain et au biais de son propre art... mais il ne faisait tout simplement pas bon d'expliquer ce qu'il était à chacun.

    " Un jour, alors que j'étais dans la cité du crépuscule... le ciel m'a tendu un masque que j'ai accepté de porter et qui a changé ma nature. Au lieu de me voir comme le tragédien, celui qui exprime cet art... je pense être devenue la tragédie elle-même... Si vous saviez, Skjöld... Ma vie n'est pas malheureuse mais j'ai, inscrite en moi, cette fatalité qui destine mon cadavre souillé à ne pas être enterré. Les corbeaux auront déchiqueté mon corps un siècle avant qu'on ne me pleure. "

    Sinistre, mais très honnêtement, il ne fallait pas blâmer Genesis. Quelle sombre idée était-ce de demander à un tragédien d'expliquer son métier ? Ca ne pouvait décidément finir qu'ainsi.
    En énonçant son destin qu'il jugeait certain, il était sombre mais ne semblait pas triste. Pourtant, bien entendu, c'était un dénouement qui le paniquait... une fin horrible.


    " Je vous en prie, à votre tour. Vous ne pourrez faire pire que moi. "

    Il lui adressa un sourire amusé.

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    Au fil de la conversation, le visage de Milena s'était progressivement fermé. Toute la malice qui inondait ses traits s'était comme... évaporée. L'angoisse qui lui étreignait la poitrine la rendait maladroite et donnait à son discours un goût terriblement fade et ordinaire. Elle avait le sentiment de déranger. Elle qui était censée avoir toutes les cartes en main et mener le jeu, avait pourtant la désagréable sensation de n'être qu'un simple accessoire. Elle illustrait à la perfection les paroles de Skjöld et chacune de ses propres paroles semblait inutile. Comme si sa présence n'était pas nécessaire.

    Quand l'écrivain débitait ses mots d'amour au mépris de la pudeur, Mila se sentait frémir. Et lui de renforcer sa prise sur sa main tremblante, comme pour la rassurer. Quand bien même la passionnée avait de l'affection pour le jeune homme, la présence du tragédien éclipsait tout le reste. Et elle ne supportait pas d'être ainsi réduite à un simple faire-valoir — surtout devant Genesis.

    « Racontez-moi. Dites-moi ce qu’est un tragédien, ce qu’il conte, ce qu’il écrit, ce qu’il ressent. » lança Skjöld avec un intérêt non feint. Mila, qui s'affairait consciencieusement à écraser un mégot du bout de sa botte, releva discrètement le menton à ces paroles. C'était une question qu'elle avait toujours souhaité lui poser mais jamais elle n'aurait osé. Elle remercia mentalement la naïveté et l'insouciance de son ami qui lui permettrait peut-être d'avoir un début de réponse.

    « Parfois, je me pose la même question. » commença-t-il. « Je suis un tragédien, et pourtant, je n'écris pas plus que je ne joue du théâtre. En fin de compte, je n'exerce pas mon art comme le font mes frères et mes sœurs. » continua-t-il tandis que Mila regardait distraitement ses chaussures. « Jamais je ne démontre mon talent autrement qu'en vivant. » Leurs regards se croisèrent. Mila resta silencieuse et continua de le fixer alors qu'il avait déjà détourné les yeux. Elle lâcha un très léger soupir teinté de déception tout en s'allumant une cigarette.

    « Un jour, alors que j'étais dans la cité du crépuscule... le ciel m'a tendu un masque que j'ai accepté de porter et qui a changé ma nature. Au lieu de me voir comme le tragédien, celui qui exprime cet art... je pense être devenue la tragédie elle-même... » Elle ferma les yeux, inspirant une longue bouffée qu'elle recracha lentement. « Si vous saviez, Skjöld... Ma vie n'est pas malheureuse mais j'ai, inscrite en moi, cette fatalité qui destine mon cadavre souillé à ne pas être enterré. »

    Mila déglutit péniblement, faisant son possible pour contenir son émoi. Malgré son visage impassible, son regard brillant la trahissait. « Les corbeaux auront déchiqueté mon corps un siècle avant qu'on ne me pleure. » Elle jeta la cigarette au sol et l'écrasa d'un mouvement sec, les traits tendus. « Je vous en prie, à votre tour. Vous ne pourrez faire pire que moi.  » dit-il en souriant alors que Mila lui adressait un regard mauvais.

    « Tu trouves ça drôle ? » cracha-t-elle en le poussant sans ménagement, perdant totalement son sang-froid. « Comment peux-tu être aussi défaitiste ? » dit-elle d'une voix cassée alors que les larmes lui montaient aux yeux. « Tu as pensé à... » commença-t-elle avant de s'interrompre brutalement. « ...Mizore ? » reprit-elle avec un sourire forcé.

    « Tu es vraiment un tyran. » lâcha-t-elle finalement avant de reculer pour s'asseoir sur le muret, s'allumant une énième cigarette qu'elle fuma nerveusement comme pour calmer sa frustration.

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Je ne saurais dire si c’est le tragédien qui me lance ces mots, ou s’il s’agit plutôt de la tragédie en elle-même. Plus Genesis me parle, plus il s’engouffre dans son discours et se laisse entraîner par des proses qui me bouleversent, plus j’ai l’impression que ce n’est pas la passion qui l’habite, que c’est quelque chose de différent, de plus fort, de plus puissant. Alors que je ne suis qu’écrivain, alors que je ne suis qu’un troubadour qui écrit pour son art; lui est… différent, totalement différent. Il ne joue pas, il n’écrit pas, il ne psalmodie pas : il est tragédie.

Il suffit d’écouter sa voix pour comprendre. D’un ton de voix qui me semble provenir d’outre-tombe, je suis transporté. Ses mots attaquent mes entrailles, perturbent le calme de mon cœur et pénètrent mon esprit pour confondre mes pensées. C’est comme si… C’est comme si sa voix était un vent fatal de tragédie. C’est comme si sa voix était un phare, mais un phare qui ne guidant pas les navires vers la terre ferme.

Oui… si Léa me fait rougir de ses mots, Genesis me fait souffrir de ses maux.

Et alors qu’il termine sa litanie – perturbante mais intéressante litanie, sans doute – et que je suis toujours déconcerté, Léa s’interpose comme brusquée.
« Comment peux-tu être aussi défaitiste ? » Je ne comprends pas, mais j’ai cette fâcheuse impression que je ne pourrai comprendre. Elle semble prise dans une lancée et, même si je parlais pour demander de l’aide, elle ne m’écouterait pas. Je la laisse donc finir. « Tu as pensé à... Mizore ? » Je ne comprends plus rien. Je ne suis plus admis, compris dans cette conversation. Dès lors, je ne serai que spectateur.

Je reste immobile quelques instants. Je ne veux pas m’intercaler dans cette histoire qui ne me regarde probablement pas. J’ai presque envie de partir, de les laisser là, régler leurs problèmes, mais… Mais alors que je me retourne, je vois Léa. J’aperçois sa beauté, et son bonheur corrompu. Et son bonheur corrompu, et son air nerveux. Et son air nerveux, et son regard ardent, alimenté par je ne sais quoi. Alors, je reste, car elle a besoin moi.

Je ne dis rien, mais je m’approche d’elle, je reprends sa main. Je murmure un
« Je suis là... » qui ne parvient probablement jamais à ses oreilles. Et je reste immobile, en espérant silencieusement que toute cette histoire ne se transforme pas en une tragédie.
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    Ah... il avait déjà échoué quelque part... Mila l'avait bousculé pour lui reprocher son cynisme, avant de s'écarter de la discussion.
    Genesis fit de suite mine de ne pas prendre trop à coeur les questions et remarques acerbes de la consule, pour concentrer son attention sur l'errant, mais contre toute attente, ce fut la discussion et non Mila qui s'écarta de Genesis. Brave et attentionné, le jeune Skjöld alla près de sa Léa.

    Il ne considérait pas avoir fauté lorsqu'il avait troublé à l'instant son amie...
    Non, son erreur, c'est d'avoir imposé une gêne auprès de ses deux compagnons. Cette gêne qui installa un silence et qui plaçait Genesis au premier plan. Ce n'était pas voulu, il devait le reconnaître, voulant plus tôt mettre Skjöld à l'aise, apprendre à le connaître davantage pour se faire un opinion solide sur le jeune homme. Au lieu de cela, on ne voyait que lui... que son discours oppressant sur son destin tragique.

    Il avait été définitivement peu adroit... D'autant plus qu'il n'avait pas la moindre idée pour rétablir une situation plus ou moins normale.
    A sa décharge... il avait juste voulu répondre à une question et faire ressentir sa passion à l'écrivain, pour ne pas le décevoir. Il s'évertuait à considérer Skjöld comme une recrue potentielle pour le Consulat, et aurait échoué toute future tentative s'il avait décrit la Tragédie "en gros".

    "As-tu pensé à Mizore ?"... la question lui revint en mémoire. Bien sûr il décida de ne pas y répondre à voix haute, n'ignorant pas totalement toute l'ambiguité de la question. Toutefois c'est bien cette question-là qu'il s'infligea. Il ne voyait son avenir qu'avec Mizore... alors oui, bien entendu il avait pensé à sa chanteuse, mais...
    Aussi triste, terrible et sinistre que cela puisse paraître, il craignait bien sûr qu'elle soit une pièce de la tragédie qui achèverait la vie de la corneille. Comment penser un instant que son histoire se finirait sans qu'elle n'y ait un rôle. A son grand regret, il avait le patibulaire pressentiment qu'il mourrait solitaire... mais accompagné.

    Soit...

    Il se rappela qu'elle l'avait qualifié de défaitiste.
    Défaitiste... aux oreilles de Genesis, cela sonnait comme la plus drôle des ironies. Comment ne pas être défaitiste lorsque c'est la tragédie qui l'inspire et l'anime ?
    Et quand bien même, il n'appréciait pas l'utilisation de ce mot, défaitiste, pour le qualifier. Il n'y avait rien de cela... cette fin qu'il voyait arriver n'était pas une opinion, mais bel et bien une certitude. Il ne l'acceptait pas avec quiétude, mais la comprenait avec sagesse.

    En tant que fils de la tragédie, il avait du faire face à une vérité : Tout le monde a des problèmes, tout le monde souffre. Il ne s'estimait pas davantage puni que les autres, puisque bien des hommes allaient certainement connaître une fin funeste et injuste. Tout le monde souffre, et c'est bien un avantage qu'a le tragédien, le fait de savoir qu'il pâtira bel et bien jusqu'à son dernier souffle.
    Natalia, Dame Rivy, Mila, Mizore... Il ne connaissait bien sûr pas leur destin mais avait entendu leur passé... Pour cela, il n'aurait pas voulu être danseur ou chanteur, pour échapper à son art.

    Qu'on se le dise, il ne savait pas quoi raconter.
    Bien sûr, il pouvait aussi bien se taire, ce qui au début ne l'aurait pas gêné.
    Mais le silence aurait laissé trop de temps à Skjöld et à Mila pour réfléchir, ce qui aurait très certainement entraîné un "Nous allons y aller. A la prochaine, Genesis."
    Il hésita sur quelques mots et finalement obéit à un pure instinct en voyant Mila sur ce banc, épaulée par son amant écrivain.


    " Ta fin sera plus tragique que la mienne. "

    Le tragédien s'approcha du couple... Les sourcils froncés, un air froid sur le visage, il tendit la main vers la romantique et prit sa cigarette de son index et de son pouce. Rapidement il l'ôta de la bouche, la plia en deux entre ses doigts et la jeta à terre avant de l'écraser de sa botte.

    " C'est tout à fait morbide... Tu débutes une sentence en allumant une cigarette... et tu la consumes en moins de temps qu'il ne t'en faut pour finir de parler. "

    Il recula, s'éloigna légèrement du banc...

    " Le cancer t'enlaidira... je devrai changer de consule de l'amour. "

    Il regarda de nouveau l'écrivain.

    " Nous pouvons nous entendre, Skjöld. Nous pourrions être amis et vous pourriez être consul. "

    Il ne souriait pas et affichait somme toute un visage assez froid.

    " Bientôt... je déconseillerai à n'importe quel brave d'être un solitaire dans la galaxie. Le vent va tourner et les choses risquent d'être beaucoup trop intéressantes pour s'en tenir éloigné. "
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    Skjöld se pressait contre elle avec un attendrissement qui la répugnait. Elle était en colère et voulait être seule, se sentir libre. Et ce maudit vagabond s'entêtait à l'étouffer de ses bras, de ses mots doux... Mais Mila s'efforçait de lui sourire, sachant pertinemment que le jeune homme n'y était pour rien. Son attachement pour celui qu'elle nommait le Balafré, tenait dans la simplicité de son affection. Il la voyait comme une jeune femme douce, complexe et attendrissante. Quand il la regardait, il la trouvait forte, drôle, subtile et ensorcelante. Elle était à ses yeux une femme à la fois ordinaire et extraordinaire. Et c'était cette illusion d'être une femme comme les autres, une femme qui ne serait pas dévorée par chaque émotion qui la traversait, qui poussait Mila à rester auprès de Skjöld. 

    Dans son regard, elle se voyait telle qu'elle aurait voulu être. Telle qu'elle aurait pu être si les choses avaient été différentes, si elle avait pris un autre chemin. Il symbolisait cet espoir avorté, et elle aimait tellement faire semblant avec lui qu'elle avait finit par s'attacher à lui. Mais dans ces moments où elle faisait face à Genesis, préserver les apparences devenait vite éreintant. Face à lui, elle voulait exploser, s'enflammer et être libre de ses paroles et gestes. Mais devant Skjöld, elle devait maintenir l'illusion de Léa, et se trouvait donc dans l'impossibilité d'être Mila. Toutes ces réflexions l'échauffaient et lui donnaient de terribles maux de tête.

    « Ta fin sera plus tragique que la mienne. » dit-il sèchement en lui arrachant sa cigarette avec violence. « C'est tout à fait morbide... Tu débutes une sentence en allumant une cigarette... et tu la consumes en moins de temps qu'il ne t'en faut pour finir de parler. » ajouta-t-il avant de reculer de quelques pas. « Le cancer t'enlaidira... je devrai changer de consule de l'amour. »

    Alors que le tragédien s'adressait à Skjöld comme si de rien n'était, Mila fixait le sol, le regard vide, comme pétrifiée. Composant un visage froid et dénué d'émotions, elle s'efforçait de ne pas laisser paraître le trouble qui l'avait envahie. « Maintient les apparences. Tu es Léa. Il ne doit pas savoir. Son regard ne doit pas changer. Tu es Léa. » songeait-elle tandis que sa main, légèrement tremblante, se glissait dans la poche de sa veste. Elle n'avait jamais écouté Genesis quand il lui reprochait ses mauvaises habitudes. Ce n'était pas aujourd'hui qu'elle commencerait, quand bien même il avait réussit à l'atteindre cette fois-ci, et de plein fouet.

    Elle se leva lentement, affichant son éternel sourire ravageur sans se défaire de son impassibilité. Ses escarpins rouges s'enfonçaient légèrement dans la neige, et le froid mordait sa peau dénudée comme des milliers de minuscules aiguilles. Feignant de ne pas prêter attention à la discussion des deux hommes, elle détacha ses cheveux de façon à ce qu'ils s'enroulent autour de son cou, la réchauffant légèrement.

    Après avoir écrasé sa cigarette, Mila s'approcha de Genesis et Skjöld, son visage affichant une expression énigmatique. Elle les regarda tour à tour, prenant le temps de les observer. Elle posa finalement sa main sur l'épaule du vagabond avant de déposer un léger baiser sur sa joue. « Je suis fatiguée, je vais rentrer. Mais je t'en prie, reste. Vous semblez avoir beaucoup de choses à vous dire. Ne t'en fais pas pour moi, d'accord ? » dit-elle d'une voix douce, accompagnant ses mots d'un sourire tendre. Elle se détacha enfin de lui et, avant de tourner les talons, lança un regard au consul. « Genesis. » dit-elle simplement avec un hochement de tête respectueux.

    Mila quitta les lieux, s'évertuant à garder une démarche sereine et mesurée, contenant sa rage en imaginant les diverses façons dont elle allait pouvoir ravager ses appartements.
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J’ai dit qu’il existait une singulière chimie entre Léa et Genesis… Pourtant, je ne sais plus. Pourtant, j’ai l’impression qu’elle disparaît à vue d’œil. Non, elle ne disparaît pas, mais elle semble… se clarifier. Devenir plus nette. S’évaporer de ses beaux mensonges et de ses belles apparences. Ce n’est plus une chimie que j’entrevois entre eux, mais une tension. Je me suis mal à l’aise et mon inconfort se traduit certainement dans mon visage. Je baisse le regard et je ne le relève que lorsqu’ils ont terminé de converser. Cancer, cigarette, sarcasme… Je m’éclipse, je m’éclipse au point même que je me sens mal d’exister.

Puis, Léa dépose un baiser sur ma joue et… Pendant une seconde, toutes mes hésitations se dissipent. J’en oublie presque la raison de ma venue ici. J’en oublie mes confusions, mes divagations, mes éternelles titubations. J’en oublie la liberté, la raison, le désespoir. Et lorsque ses lèvres quittent ma joue, je souris. Elle sait me réconforter. Elle sait que je ne suis pas à l’aise. Elle sait. Elle sent que j’avais besoin de son air, de son souffle qui se perd sur ma peau. J’aurais espéré que ce baiser dure quelques éternités.

Puis, Léa annonce qu’elle part et… Je me sens tout d’un coup un peu triste. Je pensais pouvoir percer sa carapace par cette rencontre, mais tout ce que j’en retire, c’est un malaise… Un malaise désagréable, des problèmes encore plus profonds. Je suis peut-être naïf, peut-être insouciant ou ignorant, peut-être que je n’en sais rien ou que je suis dans le tort depuis le début, mais… Je ne sais plus. Je vois Léa, mais je ne vois plus son sourire, plus la naïveté, sa belle naïveté, ses airs, notre espoir dans le creux de son regard. Et je vois Genesis, et… il n’est plus tragédie. Il devient réalité, misère – pire, fatalisme. Je ne suis plus à l’aise, alors je souris nerveusement.

Elle part, sans ajouter un mot de plus. Sans que j’aie eu le temps de la retenir, de lui dire que je l’aimerai autant et plus jusqu’à la prochaine fois. Et que je ne l’oublierai pas. Et que tout se passera bien. Et qu’elle n’a pas à s’en faire, que le bonheur est un boomerang arrogant qui revient tout le temps, quand on s’y attend le moins. Que je suis là. Que nous pourrons être là, ensemble, bientôt. Que le temps n’est pas trop long. Que le temps sera long quand nous serions ensemble de nouveau. J’aurais eu tant de choses à ajouter, mais je me tais. Je me tais, car elle n’est plus là, et qu’il serait bien curieux d’étaler tout cela devant Genesis.

Et Genesis… est toujours là. Je le regarde un peu d’un regard furtif, pour éviter qu’il pense que je le dévisage, et pour éviter qu’il voie que je ne sais plus quoi dire, que les mots échappent à mon entendement. Je dois avouer que mes capacités sociales sont très réduites. Il faut dire que l’Unique m’a enfermé du reste du monde pendant tout un temps. Devant Genesis, je suis un inconnu, et il l’est aussi. Je ne me souviens plus de ce que je dois dire pour entamer une conversation, parce qu’avec Léa, ce n’est jamais un problème… Je fouille, je furète dans mes souvenirs et…


« Monsieur Genesis, que je dis d’une voix presque trop tendre, trop fausse, avant le départ de Léa, vous parliez du Consulat, et de… »

Je ne sais pas comment succéder mes mots.

« Et des consuls. Que faut-il pour rejoindre vos rangs? Que faut-il pour être un artiste digne de ce nom? Que faut-il pour rendre hommage à l’Art et à l’Écriture? Que faut-il pour… qu’un jeune homme comme moi, sans ambition, sans but, puisse devenir l’un des vôtres? »

Je dois avouer que… Que c’est une vie qui me plairait bien. Vivre pour écrire, mais vivre pour écrire pour soi-même, et non pour les autres. Écrire pour honorer l’écriture, pas pour honorer un divin quelconque. Écrire en son nom, pour ses émotions, pour les revers de ses pensées, pour ses hésitations, pour ses confusions, pour ses désespoirs… Écrire par envie, pas par obligation. Écrire pour transcender la réalité, le temps d’un instant et… me perdre dans l’inspiration, mais sans aspiration. Écrire pour écrire, tout simplement.

Je regarde le ciel un instant. Je le toise tellement et, sans m’en rendre compte, j’essaie d’écarter les nuages d’un clin d’œil pour voir apparaître le visage de l’Unique quelque part dans le firmament. Je souffle… Mon air devient vapeur.


« Un jour, quand vous aurez le temps d’entendre et d’écouter, monsieur Genesis… je vous raconterai pourquoi j’écris. »
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« Elle n’a visiblement pas apprécié la plaisanterie. »

Non… Les railleries ne lui réussissaient pas souvent. Loin d’être désolé, il regarda Mila partir avec un sourire aux lèvres, un sourire amusé destiné à Skjöld, tout façonné pour qu’au moins une personne saisisse qu’il n’était absolument pas sérieux lorsqu’il prévint Mila qu’elle deviendrait laide. C’était tout de même évident... mais soit.
Skjöld finit tout de même par reprendre la parole, d’une façon… plutôt gênante… Certes il avait l’air gêné mais c’était davantage ennuyeux pour le Tragédien. Après tout, le silence ne l’avait pas gêné, et il aurait regardé fixement Skjöld des heures durant si cela avait eu un intérêt.


« Que faut-il pour rejoindre vos rangs? Que faut-il pour être un artiste digne de ce nom? Que faut-il pour rendre hommage à l’Art et à l’Écriture? Que faut-il pour… qu’un jeune homme comme moi, sans ambition, sans but, puisse devenir l’un des vôtres? »

Le Tragédien sourit discrètement… Était-ce la situation qui faillit le pousser à répondre « Ce n’est que du piston. Continue à traîner Mila et c’est gagné. » ou simplement le fait que sa précédente plaisanterie était tombée à l’eau ?
Il sembla ignorer quelques secondes l’errant et s’approcha du muret, rebord au-delà duquel se présentait un vide impressionnant… Ce même vide duquel Genesis avait cru sauver Mila, un jour… Et c’est avec une chute idiote que tout commença. Il lui avait dit, tant il était… désespéré, qu’il aurait souhaité ne jamais l’avoir rattrapée, qu’il aurait aimé la voir tomber pour ne pas avoir à souffrir plus tard.


Ces pensées sombres ne l’atteignaient plus… C’était la première fois qu’il avait vraiment l’impression agréable d’être débarrassé de son vice le plus profond. Oui à ce moment, Genesis Rhapsodos était serein, et cela il le devait à Skjöld. Il attendit que ce dernier s’approche avant de lui adresser, sans le regarder…


« Vous m’ennuyez Skjöld. J’aurais aimé que l’on parle de vous… et vous me forcez à parler de choses inintéressantes. »

Il ponctua son reproche d’un petit rire ironique.

« Le Consulat va chercher les plus grands artistes de tous les mondes connus… et leur offre des frères et des sœurs, de l’argent et un statut. Par la force des choses, les consuls sont l’élite des artistes, oui. »

Conscient de ce qu’il disait, il décida tout de même de nuancer son propos.

« Mais nous ne sommes pas du tout élitistes. Si un débutant veut rejoindre le Consulat, nous en sommes ravis… mais avant qu’il devienne consul, il doit s’améliorer. Et nous lui donnons les instruments pour ce faire. »

Son regard se perdait sur les terres du jardin radieux tandis qu’il parlait sans trop réfléchir.

« Ce qui nous intéresse, Skjöld, ce n’est pas le talent. Les Muses nous ont fait un honneur, elles nous ont donné une tâche. Répandre les arts… C’est la passion, la beauté, l’harmonie… Être consul, c’est tout simplement décider qu’être artiste ne suffit plus, que l’univers mérite d’être régi par les arts. »

Il finit par se retourner et s’appuyer sur le muret, coudes posés contre le rebord.

« Vous savez, Frollo et moi… Enfin… Tout a commencé avec des fils de Muses. Aujourd’hui nous ne sommes plus que quatre fils et filles de Muses mais au début, nous étions plus nombreux et à la fois… si peu. »

Tout c’était passé ici. Il ne pouvait oublier son propre combat avec Ogawa, ce démon, au bout duquel il avait entendu une si jolie voix…

« Neuf… Nous étions très loin d’avoir un Quartier-général somptueux, une armée et des tours qui nous sont offertes par les Muses. Nous avions juste un poème pour nous guider l’un à l’autre. Et nous nous appelions entre nous « Mon frère », « ma sœur. » »

Genesis souriait comme rarement. Ces souvenirs rappelaient en lui une douce mélodie, ces premières fois où il avait eu le bonheur d’être quelqu’un. Jusque-là, il n’avait eu ni famille, ni but…

« Cela semble désuet pour beaucoup de consuls présentement, je crois, dit Genesis en riant, mais pour nous c’était important. Nous étions frères et sœurs, liés non pas par le sang mais par la plus belle des causes. C’est… une cause qui n’a rien à voir avec de vulgaires principes… Ainsi nous nous fichons des ténèbres, de la lumière, du bien ou du mal… Bon sang, c’est une cause qui nous baptise. »

Il marqua une pause et ferma les yeux sans même s’en rendre compte, accordant un souvenir à tous ses frères qui étaient morts. Tous… De cette époque il ne restait que lui, et oui… bien sûr il se sentait responsable. Quand il ouvrit les yeux, il se redressa une nouvelle fois. Un sourire entendu aux lèvres.

« Et finalement être consul, c’est être promis à des choses bien moins drôles que d’écrire encore et encore. Ce n’est pas un but égoïste… Nous servons les Muses corps et âme. Et nous sommes un camp comme un autre… Quand vous êtes consul, vous vous faîtes un certain lot d’ennemis et gagnez tout un lot de responsabilités grisantes. »
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C’est la désillusion… C’est la désillusion qui est montée en moi lorsque les mots de Genesis ont percé le silence. Je ne me mentirai pas à moi-même : j’imaginais le Consulat comme une sorte de cénacle, un lieu de regroupement, un sommet des arts où les bohèmes y maraudent en se perdant dans les beautés artistiques, où les peintres et les musiciens se succèdent avec passion… Quand Genesis a parlé de dévotion, je n’ai pas pu retenir un soupir, non pas de désespoir, mais de déception. Comment ai-je donc pu être aussi innocent, insoucieux ? Le monde des hommes est aussi asservi que le mien d’hier ? Je ne sais pas. Mes conclusions sont probablement trop hâtives, mais je ne peux dissimuler la désillusion qui se dessine dans mon regard.

Je baisse le regard. Je ne le baisse pas parce que je suis triste ou en colère, mais plutôt pas désenchantement. L’art pour l’art n’est donc qu’une vaine illusion? Faut-il toujours créer et concevoir au nom de quelqu’un, de quelque chose ou d’une entité plus forte et plus autoritaire que soi ? L’Unique, les muses; le combat, le même combat ? Je suis tellement confus. Je suis résolument perplexe. Je n’ose plus relever le regard, car j’ai peur de décevoir Genesis, tout comme il m’a déçu.


« Monsieur Genesis… »

Ces mots s’échappent de ma bouche, se perdent dans le vent, deviennent vapeur. J’espère qu’ils ne parviennent pas aux oreilles de mon interlocuteur, parce que je ne saurai pas comment me justifier. J’hésite un peu. Un peu, et longtemps. Peut-être que mon silence est éternel, et teinté d’embarras, mais cela ne m’importe peu.

Je suis désillusionné. Comme si on avait enlevé l’espoir d’être libre à jamais à un prisonnier. Ou comme si on annonçait à un avare que les richesses n’existent plus, et que tout le monde est égal. Je suis tellement confus. Je suis résolument perplexe. Mais je dois mettre cartes sur table. Je ne dois pas mentir. Je sais que mes mots ne seront pas appropriés, et que je m’égarerai dans des balbutiements qui ne finiront plus, mais je dois… je dois être sûr. Je dois être certain que le Consulat n’est pas seulement une version collective de ce que j’ai dû subir autrefois. Je dois… m’en assurer.


« Monsieur Genesis… Vous dites que vous répandez les Arts au nom des muses. Est-ce que je peux raconter mon histoire ? »

Je n’ai pas encore relevé mon regard. Je n’en ai pas la force, ni le courage. Et je n’ai pas envie de croiser le regard de Genesis. Je ressens soudainement en lui tout ce que j’ai ressenti pour l’Autre, mais je retiens chaque élan. Je ne veux pas tirer des conclusions. Je ne veux pas perdre espoir. Je ne veux pas qu’on me dise que tout est pareil, que rien ne change. Je veux qu’on me dise que le Consulat est le symbole de ma libération, de ma délivrance.

Je n’attends d’ailleurs pas sa réponse. Je veux la confirmation que ma désillusion n’est que du vent. Que je peux avoir confiance au Consulat, que je peux rejoindre leurs rangs sans inquiétude !


« Vous savez… Je ne suis pas d’ici, ni de ce monde. Ni de… tout ce que vous connaissez, en fait, dis-je en relevant finalement les yeux. Vous connaissez les Éternels ? »

Je frisonne en disant « les » plutôt que « le ». Je ne veux pas admettre qu’il existe d’autres entités comme l’Unique. Mon périple au Domaine enchanté m’a fait comprendre que certains les vénéraient, même, et qu’on les admirait, et qu’on propageait la bonne nouvelle en leur nom. Même aujourd’hui, je n’y crois toujours pas.

Encore une fois, je n’attends pas sa réponse, car je sais pertinemment qu’il sait de quoi je parle. De ce que j’ai compris, tout le monde les connaît, ces Éternels.


« J’ai été… l’esclave de l’un d’entre eux. Pendant dix ans, j’ai écrit au nom de l’Unique. Je devais rédiger des fables héroïques dans lesquelles son courage et sa vertu étaient présentées, dans lesquelles je mettais de l’avant ses qualités, sa grandeur, sa magnificence… Tout ça, pour enrôler des fidèles. Pour la gloire. Pour la gloire éternelle. Et... Je soupire. Je n'ai pas vu le soleil pendant tout ce temps. »

Je me mets à chuchoter. Je sais qu’Il écoute. Je ne veux pas attirer de mauvaises foudres.

« L’Unique n’avait rien d’un héros. Il n’aidait pas ses fidèles; il ne voulait qu’être connu et admiré, et adulé, et vénéré. Alors, je prends un moment pour replacer ma capuche et plonger mon regard dans celui de Genesis. Les muses… sont-elles comme Lui ? Propager leur art en leur nom… J’ai un sentiment de déjà-vu. Un sentiment désagréable. »
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Le regard du Tragédien se fit plus… gêné. Peut-être était-ce de la préoccupation mais dans tous les cas, il n’était plus à son aise. Même lorsque la tempétueuse Mila s’adressait à lui avec tant de provocation, il eut à chaque instant le sentiment de contrôler la situation. Dans les cités dorées, son importance avait peut-être renforcé son orgueil, et c’est avec ce dernier qu’il avait affronté des personnes aussi puissantes qu’Ariez, certain de guider un groupe tant méritant. Mais les confidences et vacillations de l’écrivain avaient un effet certain sur le Tragédien. Cet homme avait un lien très particulier avec un Eternel, et cela… c’était un aveu lourd. Dans le Jardin radieux, on estimait plus ou moins quinze pourcents de la population fidèles aux Eternels. Bien entendu, cela n’avait pas été empêché par l’intendant du Consulat. Il connaissait la bonté de son ami, primarque du Sanctum et s’il avait confiance en une chose, c’était en son jugement. Oh il se garderait de le suivre, bien entendu…
Genesis se rapprocha de Skjöld, détourna le regard lorsque ce dernier eut fini de parler et s’adressa à lui dans un murmure sévère.


« Vous devriez faire attention. Vraiment… Ce que vous dîtes… »

Pour beaucoup, Genesis était une ordure de la pire espèce. Un homme décidé, ambitieux, prêt à toutes les turpitudes pour servir son but. Ce que beaucoup ignoraient, et ce qu’il venait d’expliquer, c’est que son but n’était pas égoïste. Tout ce qu’il faisait depuis ces quatre dernières années, tout était pour les Muses. Jamais il ne pourrait les trahir, jamais. Et qu’un homme compare les Muses à un Dieu vaniteux ? S’il n’avait pas s’agi du compagnon de Mila, s’il avait juste été un inconnu, il l’aurait sans doute menacé.

« Ce n’est… vraiment pas à dire. »

Le Tragédien hésitait sur chacun de ses mots. Il n’en voulait pas à Skjöld, il n’était pas furieux… Ce qui l’animait, c’était un devoir. Celui de différencier les neuf Muses d’autres divinités.
Il s’éloigna légèrement et soupira longuement, fuyant le regard de Skjöld.


« Votre histoire est… très étonnante mais elle n’a strictement rien à voir avec les Muses. En tous points elles lui sont différentes… Ne nous prenez pas pour des vulgaires fidèles. »

La fin de sa phrase prit un ton plus agressif, bien que les traits du consul restassent sévères et inchangés.

« Nous ne sommes pas un groupe religieux et je ne suis pas un prophète… J’ai été élu, choisi et inspiré par une Muse qui n’a exigé de moi que de rendre vie aux arts éteints. Elle ne veut pas de culte ! Croyez-vous que c’est pour elles seules que les Muses ont créé un groupe visant à répandre les arts dans l’univers ? Et pensez-vous que nous n’agissons que pour leur rendre ce service ? Le Consulat et les Muses consomment un amour qu’ils veulent partager avec chacun. »

Il fit une pause pour se calmer un peu avant de reprendre. Tout était différent. Les Muses aident et inspirent l’humain. Elles ne veulent pas être le nom des actes du Consulat, elles veulent un résultat… un monde d’harmonie que la lumière et les ténèbres ne peuvent que singer.

« Je ne vous mentirai pas. Nous servons les Muses. J’obéis à Melpomène… Mais ce n’est pas pour son nom que je me bats. »
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Au moment où je termine d’étaler mes peurs, je ressens déjà… les regrets et la culpabilité dévorante s’éprendre de mon âme. Genesis détourne le regard. Je sens la colère monter en lui, ou du moins, la volonté de défendre ce pourquoi il se bat. Si le vent ne cesse de me faire frissonner, je n’ai même plus l’impression d’avoir froid : je ne ressens qu’une chaleur, une ardente chaleur qui me leste les épaules et qui s’acharne à alourdir l’atmosphère. Il ne parle même pas, mais je sais que j’aurais dû taire les profondeurs de mes pensées. Je vais… Je vais toujours trop loin. J’abuse de la liberté que j’ai longtemps méconnue.

Et il parle… Il parle d’un ton froid, mais je sais que ce ton froid n’est pas calme. C’est un ton… déchaîné. Je me rends compte que l’innocence de mes interrogations ne s’avère pas aussi absolue que je l’aurais pensée. Pourtant, il ne hausse pas le ton. C’est une voix déchaînée, mais qui flotte sur une mer tranquille. C’en est déconcertant.

Au fil de son discours, je me rends compte que je ne sais pas comment parler avec les gens, comment apporter les sujets sensibles pour éviter de les heurter. Je me rends compte que j’ai beaucoup de choses à apprendre, que la liberté n’est pas totalement acquise au moment où on l’obtient. Que je n’en sais rien. Que je dois apprendre. Que la liberté apporte aussi ses lots de responsabilités, de conséquences. Mes mots… peuvent soigner, peuvent faire danser les cieux, construire des fables fantastiques, des personnages formidables et des mésaventures qui ne laissent personne impassible, mais… ils peuvent peut-être blesser. Je ne suis plus seul… L’évidence me frappe maintenant : mes mots peuvent être maux.  

Enfin… il termine son discours sévèrement, en détruisant mes hypothèses, mes inquiétudes, mes insidieuses curiosités :
« J’obéis à Melpomène… Mais ce n’est pas pour son nom que je me bats. » D’un côté, cette réponse m’apaise, mais de l’autre… Je ne suis pas tout à fait persuadé. Il est difficile pour un asservi de prendre conscience de sa condition, et de forger son sentiment de rébellion, sa volonté d’être véritablement libre. Genesis n’est peut-être… qu’un esclave qui a admis ce qu’il était? Je ne sais plus. Je divague, et je juge. Je juge, sans savoir.

Puis, un silence plane. La température n’est plus froide, elle devient glaciale. Les bourrasques ne font pas rougir mes joues, elles les font saigner en les heurtant de tous les côtés et sans pitié. Le soleil n’est plus à son zénith, mais décide de se camoufler derrière une armée de nuages en espérant qu’on l’oublie. L’atmosphère… est lourde, mais n’est plus brûlante. Elle est froide, amèrement froide. Elle retient mes lèvres, baisse mon regard, croise mes bras. Elle m’embarrasse et me montre toute l’ampleur de l’erreur que j’ai commise. Je soupire, sans trouver l’air.

Sans vouloir croiser le regard de Genesis, je me demande si je dois m’excuser. Si je dois pardonner mes mauvaises manières, mes mauvaises pensées, mes mauvais jugements. Probablement. Je me lance, ma voix est basse, ma voix est faible. Il ne suffit d’y écouter les tremblements pour comprendre à quel point je ne sais plus.


« Je suis désolé, monsieur Genesis. Je suis désolé d’avoir souillé le blason des Muses. C’est que… c’est que j’ai peur. Vous savez, je ne suis pas libre à jamais. Je ne suis pas encore affranchi. Regardez mes poignets. »

Je tire mes manches d’un geste nerveux pour révéler deux poignets enchaînés, séparément, mais tout de même enchaînés. Lorsque j’oublie que je n’existe ici que de façon temporaire, je prends quelques secondes pour les regarder, et pour me souvenir que mon passage parmi les miens n’est qu’éphémère, durement éphémère. Lorsque je m’enfonce dans des situations qui m’attristent, ou lorsque je sombre dans une crise existentielle, ces chaînes suffisent à me faire omettre le moindre de mes soucis. Il y a pire, quelque part. Et ce pire, curieusement, c’est moi, mais un moi encloîtré dans un scriptorium.

Je décide alors de ne pas descendre pas mes manches, car je ne veux plus les cacher devant Genesis. Je sais qu’il a probablement déjà vu la chaîne à ma cheville, mais il n’en connaît pas encore la signification. Peut-être pense-t-il que je suis un criminel, mais je suis tout… sauf un criminel. Je suis la victime d’un meurtre de liberté. On a poignardé mon bonheur dix ans autrefois. Pour dix ans. Et pour les années à venir.

Je lève les bras vers le ciel. Les chaînes de mes poignets dansent alors que les maillons s’entrechoquent entre eux. Je dis, simplement :


« L’Unique… est toujours là. Il m’attend. Il attend le moindre faux pas pour me ramener vers lui. Je suis libre, mais sous conditions, et pour un temps déterminé. Alors, je prends une pause presque… tragique. Si j’ai atteint votre intégrité de quelconque façon, monsieur Genesis… Je tiens à m’en excuser. J’avais seulement peur… Peur de ne pas profiter de ma liberté pour exister… autrement que librement. Comprenez que je suis méfiant, que je ne connais rien encore et que je découvre chaque jour. »

Je souris… tristement, pas parce que je suis heureux, ni particulièrement triste, mais que je suis confus. Je suis confus, mais je décide quand même de prendre une décision, de briser le malaise. C’est un risque à prendre, mais s’il y a bien une chose que j’ai apprise depuis que je suis arrivé ici… C’est justement que les risques sont peut-être périlleux, mais ne sont jamais vains.

« Je serais… en fait très honoré de devenir apprenti ou, du moins, de m’affilier au Consulat… pendant le peu de temps qu’il me reste. Montrez-moi ce que je dois faire pour rendre hommage aux Muses, mais surtout… pour faire de ce monde le plus bel œuvre d’art. »
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" Ne vous excusez pas, Skjöld. Si je vous en avais voulu, je vous aurais frappé, dit-il, ponctuant sa phrase d'un sourire amusé et pourtant sincèreVotre histoire forcerait presque ma condoléance. J'ai entendu beaucoup de consuls me parler de leur vie et assez peu m'ont décrit un tableau agréable, si vous me suivez... Mais votre récit m'a intéressé, Skjöld... et pour essayer de vous rassurer, sachez au moins qu'il n'y a pas plus libre qu'un consul dans notre ère.

Genesis s'approcha de l'écrivain et une fois à ses côtés, il mit une main sur son épaule et commença à marcher, le forçant gentiment à l'accompagner. A vrai dire, si son profil n'avait rien de dérangeant pour entrer au Consulat, il venait de dévoiler une chose qui gênait le Tragédien... Ce dernier voulait voir Mila avec un autre homme, voulait la voir l'aimer et être aimée... Aussi, cet homme devait être parfait. Elle ne pouvait s'embarrasser d'un autre torturé ou d'un homme libéré pour quelques années peut-être. S'il ne pouvait lui promettre un avenir, Skjöld n'était peut-être pas idéal.

" Je suis content de vous avoir rencontré, Skjöld. Léa est mon amie, je l'estime énormément et je crois pouvoir dire que c'est réciproque... Néanmoins nos discussions semblent souvent dire le contraire. Bref, je doute qu'elle apprécie que je vous propose de venir au Consulat. Par respect pour elle, je vais vous proposer de ne pas immédiatement rejoindre le Consulat... mais d'assister à une réunion entre consuls qui va être organisée très prochainement. Vous serez mon invité dans cette réunion et pourrez avoir un oeil global sur comment nous gérons le Consulat. Je suis sûr qu'outre les débats politiques, vous pourrez apprendre beaucoup. Qui plus est, vous pourrez vous faire votre avis sur le Consulat avant de prendre votre décision. "

Dans cette réunion, beaucoup de sujets très sensibles seraient traîtés, donc... le consul avait tout intérêt à ne pas se tromper en accordant sa confiance à cet inconnu. Certains errants sont prêts à tout pour accomplir leurs desseins... Et bien qu'il n'y croyait pas, il devait toutefois garder en tête qu'il ne connaissait pas Skjöld. Tous les groupes ont leurs espions. Lorsqu'il l'avait rencontré, Ukiyo n'était pas bien différent de Skjöld... Un jeune homme pur, respectueux et incroyable... qui s'est avéré être un monstre, un tueur en série.

" A la fin de la réunion, Skjöld, vous viendrez me parler et me direz quelle est votre décision. Et si vous acceptez de rejoindre le Consulat, n'ayez crainte, vous n'aurez pas à passer par la case apprenti. Je vous sens passionné, doué et vous vous dîtes affublé du plus grand don qui soit : L'ignorance. Voir le monde avec des yeux qui n'ont rien vu doit être... tout simplement incroyable. Votre inspiration n'aura pas d'égal, j'en suis certain ! "

Genesis s'arrêta de marcher, se tourna vers Skjöld et lâchant prise sur son épaule, il lui tendit sa main droite... Et serrant la main de l'écrivain, il se contenta de donner fin à cette rencontre.

" Je vais vous laisser retrouver votre amie. Malgré tout, tant que vous serez errant, tenez vous à carreaux et respectez les lois des Cités dorées. "

En tournant la tête vers le quartier marchand, Genesis vit le fameux muret où il avait rencontré Mila... Si elle avait choisi ce lieu pour lui rappeler des souvenirs, le premier d'entre eux fut finalement ce moment où elle faillit tomber de ce muret, dans le vide présent derrière le garde-fou.
Un clin d'oeil à l'écrivain et le Tragédien se mit à courir vers le muret en question. D'un bond il le franchit, se laissant attraper par la gravité, tombant dans le vide...
Il resurgit dans les airs, porté par sa grande aile noire, se dirigeant vers le Sommet des arts.
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Donc c'est moi qui note votre rp, je vais essayer d'être le plus exhaustif possible et même de chercher la petite bête. Pourquoi ? Simplement parce que vous faites partie des meilleurs rpistes du forum et qu'en général, vous réfléchissez très bien à vos textes. Sauf erreur de ma part, vous ne bâclez jamais, donc autant regarder le peu de choses qui risquent de ne pas aller. Je dis ça, mais c'est possible qu'il n'y ait aucun défaut. Je pense que je vais taper au fur et à mesure. Ça va me permettre d'être plus clair, de rebondir sur vos réponses par rapport à celles des autres.

Donc on commence naturellement par Mila. Le premier rp débute, presque comme toujours par la description de ses vêtements. J'aime toujours autant pour une raison très simple. Même si ça reste ici court et c'est tant mieux, on est souvent nombreux à avoir déjà la flemme de décrire ça dans la fiche. Toi tu prends toujours un peu de temps à le faire à chaque rp et ton personnage change tout le temps de vêtements, donc ça j'aime.

Là, je vais dire un truc, mais c'est totalement subjectif. « Genesis est le héraut de la Tragédie et le dirigeant du Consulat. » J'avoue que j'ai tiqué. Alors peut-être que ça a changé depuis, je ne sais pas, mais techniquement parlant, ou du moins à la base, Genesis n'est pas vraiment le dirigeant. HRP, c'est le boss, pn est d'accord là-dessus, il gère tout sur le Consulat, ok. Irp, il gère beaucoup aussi, mais c'est le porte-paroles. Chaque héraut, y compris Genesis sont au même niveau. Il n'y a pas de hiérarchie pour les frères et sœurs de muse. Je tique parce que je me rends compte que dès qu'un nouveau va au Consulat et qu'il veut y intégrer son perso, il pense : « je vais faire un rp avec le boss, Genesis le plus beau et fou ! » Mais, si hrp il est le mieux placé et le meilleur pour vendre son groupe tout comme irp, je trouve ça parfois dommage. Sa voix ne devrait pas être plus importante que celle d'un autre. Genesis est bien celui de qui dépend les Cités Dorées, je ne dis pas le contraire, mais il n'est pas boss des consuls, ça c'est mon avis et je ne pense pas me tromper. Donc, que les consuls puissent se tromper, je comprends étant donné que vous prenez vos missions par lui, que les questions, c'est lui qui y réponds. Mais là, Mila, tu présente irp un Errant à Genesis en disant que c'est le dirigeant. Si on part du principe que chaque consul à son mot à dire et que chaque voix à la même importance, il ne dirige pas plus que Natalia. Faut différencier ce qu'on sait HRP et ce qu'il se passe IRP.

Ce n'est pas vraiment un réplique, juste un commentaire personnel que je voulais partager et on sait tous au final, qu'aucun héraut ne s'investit autant dans l'évolution du groupe que Genesis. Ce qui me chagrine un peu aussi !

En soit ce rp (parce que oui, on parle du rp), j'ai bien aimé en tant qu'introduction. Déjà, il pose très bien les bases pour la suite. On se prend déjà à imaginer la réaction de genesis en voyant que Mila se balade avec un autre au lieu même où ils s'étaient rencontrés il y a bien longtemps. Puis connaissant leur passif, hein, on veut voir la suite. (pour ceux qui lisent et qui veulent comprendre ce qu'il s'est passé, je vous recommande ce rp : Les vices. et donnez un pourboire à celui qui a noté ce rp, il est cool ce type, non, vraiment.)

Donc là, on a les bases, Mila qui veut faire chier Genesis et même le faire mal en ramenant Skjöld. Le pauvre Smile

Skjöld ! Je vais déjà commenter ton premier paragraphe trèèès rapidement. Je l'aime bien. Tu prends un paragraphe à dire un truc que la plupart des membres feront en deux phrases. « Je me sens prisonnier, mais quelle belle geôlière ! » Toi, t'es déjà plus long, beau et pas chiant. Le rp qu'est beau, pas toi, je précise.

En lisant ton post, je sais déjà que je ne vais plus faire aussi long que précédemment (même si ce n'est pas que le post de Mila que j'ai commenté plus haut). Ce que j'ai vraiment apprécié avec ce post, c'est simplement qu'à lui seul, on arrive très bien à cerner Skjöld. Ça faisait quand même longtemps que je n'avais pas lu un rp de ce personnage et tu permets aisément de se rappeler qui il est et comment il est. Je passe vite fait sur la dépendance que subit ton personnage avec celui de Mila. Je pense que j'ai lu assez de rp pour voir les diverses réactions de personnages hommes face à ça. Toujours un peu différent, toujours un peu pareil. C'est agréable sans que je trouve cela redondant.

Ton post me rappelle aussi autre chose, c'est Mila et c'est trente-six mille pseudonyme. Je crois qu'on pourrait écrire un bouquin super long et précis sur elle sans jamais l'appeler deux fois pareil. Je me dis aussi que ça peut perdre les nouveaux, même si très vite, on voit de qui il parle, ce n'est pas une critique. Juste que le « Léa » qui est sorti d'un coup, sur le moment j'avais zappé que presque tous appellent Mila avec un prénom distinct, ce qui reste amusant.
Je n'ai pas grand chose de plus à dire, parce que Mila a déjà posé l'intro et Genesis n'a pas encore répondu, t'as un peu la place bâtarde pour le moment. Celui où ça n'a pas encore vraiment commencé, mais où tu pourrais difficilement en dire plus. C'est néanmoins assez bon, ça ne m'a juste pas transporté, je dirais. Tu écris très bien, je ne nierais jamais ça, mais en terme d'événements, c'est sûr que c'est pas celui qui va rester gravé dans ma mémoire à jamais.

Ce n'est encore que le début, donc pas de critique là-dessus, on passe à Genesis.

J'ai pas encore lu, mais tu sais que j'ai toujours une certaine attente en lisant tes rps et surtout sur ceux où tu risques de présenter le Consulat. Tu l'as tellement fait et refait en te renouvelant à chaque fois, que je suis curieux ne serait-ce que pour ça.

Voila, j'ai aussi bien aimé ce post, ce qui fait que le premier de chacun d'entre-vous en fait une très bonne introduction et comme je le disais, les bases sont très bien posées. On sait qu'il y a matière pour la suite, on n'est pas là à se demander « Mais merde, il parle de quoi en fait ce rp ? » ce qui peut parfois être difficile. Donc je le dis sans peine, vous savez accrocher le lecteur, vous vous complétez touts bien dans votre façon d'écrire, dans ce que vous dites. Par contre, je vous le dis clairement, la suite doit être du même niveau et la fin meilleure encore. Parce que si un rp peut être moyen et bien se terminer, il ne peut pas bien débuter pour être moyen par la suite.

Donc, Genesis, ce que j'aime toujours avec ce personnage, c'est ce mélange entre le recul qu'il peut avoir et le fait qu'il fonce aussi. Au début, il réfléchit bien sur ce qu'il pourrait se passer, il s'éloigne un peu de ses sentiments en se disant que bon, c'est un jour comme un autre, il va pas se comporter comme une adolescente qui va voir un concert de Justin Bieber. T'as Skjöld qui lui dit donc qu'il est un artiste, paf, ça manque pas. « T'es le bienvenu mec, viens chez nous, on est bien, allez, viens ! ». Il n'attend pas une seconde pour être déjà plus qu'accueillant. Il fonce. De l'autre côté, il met bien en garde le p'tit bonhomme. Il y a une dualité dans ses paroles qui fait qu'on sait qu'il faut se tenir à carreau. J'aime aussi que les détails d'un personnage puisse être donné par le post d'un autre, ici les chaînes de Skjöld. Simple, mais cool, vous faites attention les uns aux autres.

Plus j'avance et plus j'ai des attentes pour la suite et si j'ai déjà beaucoup écrit, je vais certainement continuer de faire long. Si vous demandez une notation, c'est clairement pas pour les récompenses, pas un rp comme ça. Non, vous voulez un retour, donc autant que je fasse le maximum, c'est le minimum pour un rp comme ça.

Petite remarque qui n'entre pas en compte dans mon ressenti global. Je viens de remarquer votre temps de réponse. Qu'il s'écoule des mois, je m'en fiche pas mal pour une bonne raison. La plupart des personnes qui mettent autant de temps à répondre (que ce soit pour une absence, flemme ou manque d'inspiration) bâclent la réponse en question. Ici ce n'est pas le cas et ça me rassure. Oui, mais ça m'inquiète aussi. Parce qu'un rp qui a débuté il y a un an et demi et qui s'est terminé il y a peu, ça fini par démotiver. Alors j'ai pas survolé, mais j'imagine qu'à un moment, soit un va répondre moins précisément, soit un autre va vouloir arrêter. C'est toujours le risque des longs temps d'attente entre deux post.

En retourne donc sur Mila. (Aucune allusion salace ici, passez votre chemin)

Déjà avant de le lire, on remarque forcément un récit bien plus court et des dialogues plus présents. On sait donc que ça va passer à la vitesse supérieur, c'est le bon timing je dirais. Ce rp rappelle très bien une chose, une chose bien précise. C'est à quel point Mila est une garce. Non, c'est vrai, tu t'en amuses, c'est clairement une garce autant envers Skjöld qu'envers Genesis pour le coup. Si genesis s'attendait à ce comportement, je ne peux m'empêche de penser que Skjöld se retrouve coincé malgré lui entre deux feux. Si tous les persos font plus ou moins semblant d'être très sereins, Mila, elle, jubile déjà. Des baffes qui se perdent, je vous dis.

Mais sur ton texte, Mila, je me pose une question. Alors, ce n'est peut-être pas voulu, mais je pense (peut-être à tort du coup), que tu veux vraiment rappeler votre ancien rp. Les vices, que j'ai cité plus haut. C'est ton deuxième post, deuxième fois que tu places ce mot en l'associant donc à Genesis, une fois dans le récit, une autre dans le dialogue. Si en soit, ça permet une certaine continuité, je crois que t'as pas besoin de rappeler ça de cette façon. On sent déjà la tension entre Mila et Genesis dans le rp que vous faites là, pas besoin de rappel, même aussi subtil. Bon, comme je dis, c'est peut-être juste une impression, j'ai juste pas besoin qu'on me rappelle qu'il y a eu un autre rp, on le sait. ^^

Mention +++ pour être la plus rapide à répondre pour le coup, 1 journée contre plusieurs mois. Tu ne seras pas mieux notée pour autant =)

Skjöld, là je sais pas, je suis un peu plus mitigé déjà. Je ne dirais pas que c'est mauvais, mais j'ai été un peu sorti du texte quelques secondes. Ça passe déjà par la façon d'écrire. Les parenthèses déjà. Je trouve ça d'un laid dans le récit, surtout que tu pouvais facilement ne pas en mettre. J'aime pas les parenthèses dans un récit. J'ai l'impression que l'on me choppe par le col pour me sortir du rp et qu'on me dise « Bon, faut que je t'explique vite fait, là tu vois, j'ai eu un baiser, j'en entend un autre, tu comprends ? » C'est laid et ça casse l'immersion, juste pour une petite phrase que tu aurais pu insérer autrement.

Aussi, ce post me donne une autre impression. S'il est quand même de bon niveau, t'as mis un mois à répondre et j'ai quand même l'impression que t'as voulu faire ça vite, voire trop vite. C'est moins soigné. « sans ne rien ajouter » Tu le dis deux fois et je ne suis pas sûr que ce soit français. Ça sonne tellement bizarre. Sans rien à ajouter, là oui, mais sans ne rien ajouter, mouais, non. « sans » et « ne rien » à suivre, ça colle pas. Pour continuer dans mon impression « Quelquun » Est-ce que tu t'es simplement relu avant de poster ? Alors tout ça, c'est minime comme genre de fautes, on sera tous d'accord là-dessus. Mais vous trois, je l'ai dit plus tôt, vous faites clairement partie des meilleurs, c'est le genre d'erreurs que vous ne faites pas. C'est pas vous ça. C'est aussi votre niveau qui fait que le moindre petit truc paraît plus gros et je l'ai dit que j'allais tacler les trucs comme ça. Un mois pour répondre, t'avais bien dix minutes pour te relire, si tu l'avais fait, il n'y aurait pas eu ça.

On va parler du contenu et si c'est bon, je retiens surtout un truc qui m'a fait plaisir. Un truc très pertinent que je suis content de voir. « Racontez-moi. Dites-moi ce qu’est un tragédien, ce qu’il conte, ce qu’il écrit, ce qu’il ressent. Parlez-moi de votre art » Ça, oui ! La question qu'absolument personne ne se pose en fait. Dès qu'on veut faire un personnage au Consulat, on ne pense jamais à la Tragédie simplement parce que l'art est déjà pris et donc souvent, on ne cherche même pas à savoir de quoi il s'agît. Le chant, tout le monde sera dire comment on le pratique. Là, si je demande sur la cb « Comment on pratique la Tragédie ? » On ne saura pas me dire ou alors on va me causer de théâtre. Mais les consuls, leur art, c'est un mode de vie. Le chanteur ne chante pas que sur scène et la tragédie n'est pas qu'une pièce de théâtre. Donc simplement pour cette chose précise, c'est un rp que j'ai aimé.

C'est marrant pour ton post Genesis, à mesure que je lisais, je trouvais des choses à dire et au moment de taper, j'ai déjà tout oublié. Pas ton texte, mais les mots ne viennent pas. Peut-être simplement parce qu'il est très bon et qu'il se suffit à lui-même.

Bon, honnêtement, j'ai quand même à dire. Genesis est très conscient de ce qu'il est, de ce qu'il se passe et de ce qu'il peut se passer sans qu'il soit omniscient. Il a cette vision perçante et un recul qui fait que ce personnage, sans être un « monsieur je sais tout », a une certaine sagesse. Enfin, c'est mon ressenti. Je sais très bien que ce personnage, il t'est devenu pénible de rp avec. Tu le dis sans honte, ça fait un moment qu'il ne t'inspire plus, que tu peines à écrire avec. Eh bien sache que ça ne se ressent pas. Je pense que ça te bloque peut-être de pousser le truc encore plus loin. Si tu fais évoluer le Consulat, que t'es très investi, je sens que ton personnage reste coincé, prisonnier un peu de ta lassitude. Tu restes constant, toujours bon, mais j'arrive à penser que le jour où tu vas l'arrêter, tu le feras bien et te sentiras libéré. Parce qu'on en est là avec Genesis, il a ce recul sur presque tout, comme s'il était hors de la vie, comme s'il ne devenait qu'un spectateur. Toujours acteur, certes, mais parfois, il est là sans l'être.

La réponse sur la Tragédie, je crois qu'on ne pouvait pas s'attendre à autre chose et oui, l'idée de la mort qu'il énonce, c'est ce qui semble le plus logique quand on y pense.
Si j'ai aimé ce rp, il m'a rappelé une dure réalité. Je crois qu'avant « Les vices » tu m'avais très peu surpris et là, je crois que ça risque de ne plus être le cas avant ton tout dernier rp. Avec ce personnage j'entends. Je peux me tromper, mais j'ai cette impression tenace, c'est un peu triste de penser ça.

Je note aussi que dans cette réponse et celle de Skjöld, ça parle de Mila, mais les perso parlent comme si elle n'était pas là. C'est con, mais j'ai aimé et à ça, j'attends une réaction de la part de la demoiselle.

Ah bah génial, pile ce que j'attendais se passe dès ton premier paragraphe Mila. Un personnage comme le tiens est obligé d'avoir cette réaction à ce moment et si c'est attendu, ce n'en est pas moins bon. C'est une attente qui se devait d'être respecté et du coup, ça permet de vouloir lire la suite avec intérêt.

Au début très spectatrice, comme si on la forçait à regarder une émission de télé qu'elle ne veut pas voir, il finit donc par s'énerver. J'aime chacun de tes posts, car il permet à chaque fois de nouvelles choses. D'abord, tu as eu la lourde tâche de poser les bases, ensuite, t'as fait un peu ta garce pour voir les réactions ou non-réactions des autres, là, tu bouscules Genesis en étant en colère. Qu'il y ait ou non un impact, au final, ça ne change rien, tes posts servent un peu de pilier, c'est une nouvelle marche d'un escalier une évolution. T'essaye de casser à chaque fois le rythme d'une bonne façon. Au début c'est calme et tu brises ça, ensuite, ça parle posément, tu brises ça. Là où ça aurait pu stagner comme ça sur une conversation (pas inintéressante) sur les arts entre Genesis et Skjöld, tu es celle qui paraît le plus humaine pour le coup. Tous se contiennent depuis le début, toi tu attaques, tu te sens blessées, tu fais bouger les choses. Et comme je l'ai dit, je trouve ça toujours bien fait. Tu évites une routine.  

Que Mila soit maladroite aussi alors qu'elle essaye toujours d'avoir le contrôle, j'aime tout autant. Ses hésitations, tout ça, oui, humaine, c'est le mot.

« Tu es vraiment un tyran. » Je ne sais pas, j'ai quand même trouvé cette phrase en-dessous du reste. Je ne sais pas si j'y vois encore un rappel volontaire ou non pour le même texte que j'ai trop cité. Toujours est-il que je sais que c'est à partir de celui-ci que tu as commencé à nommer Genesis par cette appellation. Si je trouve ça, un peu mal amené et que du coup, je perçois d'autant plus ça pour un rappel, c'est que dans la réponse de Genesis, je n'ai rien ressenti de tyrannique. Ça arrive là, on ne sait pas trop pourquoi.

Skjöld, ton premier paragraphe, il m'a laissé de marbre. Réellement, même un peu agacé peut-être. Ce que se dit ton personnage à ce moment, comme s'il avait un éclair de lucidité sur ce qu'était Genesis, c'est exactement ce que Genesis a justement expliqué. Ce n'est pas vraiment une réaction de Skjöld aux propos de Genesis, non, c'est clairement une redite. Une redite inutile et qui n'a donc pas de raison d'être à mon sens.

Je dois dire que jusque là, j'avais pas été déçu, mais je n'aime pas vraiment cette réponse. C'est peut-être dur, mais je ne l'aime pas. Déjà, au début Skjöld fait genre qu'il comprends comme un génie (ce que j'ai ressenti) alors qu'il ne fait que se répéter ce qui a été dit à voix haute. Ensuite, il ne comprend plus rien. Alors, je pense pas que ton personnage soit idiot, il n'en a pas l'air. Ne rien comprendre, sérieux ? Genesis parle de sa mort qu'il sent déjà arriver, il dit qu'il ne saurait être enterré et que personne ne va le pleurer si ce n'est dans cent ans. Qu'est-ce que Skjöld ne comprend pas à la réaction de Mila ? Je vais reprendre la première chose que Mila dit à Skjöld dans ce rp : « Genesis est le héraut de la Tragédie et le dirigeant du Consulat. C'est aussi mon ami... » Même si ça peut être plus que de l'amitié, Skjöld sait au moins qu'il y a ne serait-ce qu'une relation d'amitié entre les deux consuls. Qu'il ne comprenne pas ce qu'il se passe, c'est idiot. J'ai trouvé ce post tout sauf juste.

Et là, le post de Genesis qui est franchement génial. Il se rend compte que de parler de sa mort, même si on ne sait pas quand elle viendra, ça pourrait être demain comme dans cinq ans, n'était pas une bonne idée. Ça jette un froid, un silence oppressant, il se rend compte qu'il n'aurait sans-doute pas dû, mais que quelque part, il y avait été quelque peu obligé. Là, il y a une vraie analyse, une vraie pensée, une réelle introspection de la part de Genesis. Sa réflexion apporte de nouvelles pistes sur ce qu'il est et peut être. Et on voit aussi que dans ce triangle, aucun des personnages ne veut être en retrait, il y aura toujours un axe entre deux perso et le troisième serait presque obligé d'être spectateur. Tous essayent donc d'être dans l'axe, de ne pas être pris au dépourvu et de garder le contrôle.

La réponse de Genesis à cela, j'ai vraiment aimé. Il aurait pu s'excuser, rester silencieux, continuer la conversation comme si rien ne s'était passé. Non, il devient dur, il attaque même. C'est pas une réponse envers Mila, mais carrément une riposte et il ne fait pas dans la dentelle. Ce côté « Arrête de me prendre pour le pire des cons alors que tu es pareil. », c'est comme donner une baffe à Mila. Avec les mots, mais c'est la même chose. C'est un peu la remettre en place, parce que lui aussi ne veut pas mourir et ne veut pas voir Mila se tuer à petit feu. La différence à ce moment entre les deux personnages, c'est que Genesis ne nie pas, il sait simplement avec certitude ce qui l'attend. Et ce n'est pas du défaitisme dans le sens où il ne baisse pas les bras.

Franchement, la dureté dont il fait preuve envers Mila, surtout avec cette phrase " Le cancer t'enlaidira... je devrai changer de consule de l'amour. " Le simple fait de lui dire qu'elle est remplaçable, aussi froidement que ça, c'est assassin et j'ai vraiment aimé.

Là, je crois que c'est le moment à partir duquel je vais avoir plus de difficulté à trouver quoi dire. Peut-être parce que pour la première fois dans ce rp, Mila, tu n'apportes rien de nouveau. Tu pars, donc tu changes encore l'évolution de celui-ci, mais tu pars. C'est dommage. Je ne sais pas s'il y a une raison hrp ou si tu avais plus ou moins prévu de le faire, mais c'est clairement dommage. Je suis assez déçu, je ne vais pas le cacher. Parce que ce rp, dès le début, ça n'aurait pu être que Genesis et Skjöld qui se rencontrent et parlent du Consulat, mais tu étais là, donc ça changeait tout. Ce n'était pas un rp d'intégration ou une simple rencontre. Y avait un truc en plus. Surtout qu'on passe de la Mila qui perd le contrôle de ses émotions, la consule de l'amour, ne l'oublions pas, à la Mila qui part subitement. J'ai jamais vu Mila comme celle qui baisse les bras en premier et c'est presque trop facile pour elle de partir maintenant. Je m'attendais tellement à d'autres répliques cinglantes ou à ce qu'elle continue son petit manège. Non, là, tu pars. Ton rp aurait pu être génial qu'il aurait été tout autant impacté par ce départ trop soudain. Attention, je ne dis absolument pas qu'il est mauvais, mais décidément, non, ce départ m'emmerde énormément. Ça casse tellement l'idée du rp et tout ce que ça aurait pu apporter que je suis d'un coup moins curieux par la suite.

Chaque rp, jusqu'à présent me donnait envie de lire le suivant, de continuer de voir les évolutions et surtout, chaque rebondissements. J'espère me tromper, mais là, je sens que ça va être Genesis et Skjöld qui vont parler des arts et du Consulat comme on l'a déjà beaucoup vu. Enfin, je ne sais pas quoi imaginer d'autre pour la suite et je ne vois pas ce que vous pourrez faire pour donner un second souffle au rp. Parce qu'on en est là, s'il n'y a pas un second souffle pour redonner une importance qui sort de l'ordinaire à ce rp, bah clairement, la suite paraîtra moins bonne quoi qu'il arrive. Ça pourra être de bon rp, mais s'il n'y a pas un truc de plus, en tant que suite, elle ne sera pas bonne.

Ton post, Mila, reste bon, m colère du personnage, le tiraillement, tout ça. J'aurais juste voulu que ça dure.
(Escarpins dans le premier post, escarpins dans le dernier, mais des bottes dans les autres. Petite incohérence pas bien méchante)

10 posts commentés sur 16 pour le moment. Je fais long et je suis peut-être précis, mais je pense que tout était bon à dire et je vais tenter de continuer ainsi. Je donnerai aussi un avis global à la fin, mais je voulais le faire post par post pour une raison. C'est que ça évolue beaucoup et que je pense que chacun de vos post mérite d'avoir son appréciation sur ce qu'il apporte ou tente d'apporter au rp entier. (pour vous donner une idée, j'ai commencé il y a trois heures)

Skjöld, je pense réellement que tu ne te relisais pas. Je vais pas te faire chier longtemps là-dessus et ce sera certainement la dernière fois.

« Je me suis mal à l’aise » Un mot en trop, facile à voir, surtout pour toi, ça saute même avec une relecture rapide sans être concentré.
« mon inconfort se traduit certainement dans mon visage. » Là, je sais pas, des fois je me demande si simplement, ce ne serait pas le fait que tu sois québécois qui pourrait te faire faire ce genre de phrases. Je sais qu'on n'a pas les mêmes expressions et façons de formuler. Nous, en tout cas, on aura plus tendance à dire « sur mon visage » et de ce fait, ce serait plus, « se lit » que « se traduit ». Après, je vais pas être chiant sur celle-ci, ça se trouve je me plante totalement. Le fait est que tu ne te relis tout de même pas.

En revanche, j'ai quand même beaucoup aimé ce post, tout ce que ressent Skjöld est mieux amené qu'avant. Je n'ai que peu de mots à dire dessus en fait, je l'ai simplement aimé. Ensuite, tu repars sur le Consulat sans surprise et ce n'est pas ta faute, c'est un peu tout ce à quoi on s'attendait.

Mais là, je me dis qu'un truc pourrait être sympa. Parler de Mila alors qu'elle n'est plus là, parler d'elle entre vous. IRL, on parle souvent des autres ou « sur » les autres. Ce n'est pas parce que Mila est sortie du rp qu'elle ne doit plus être au cœur de la conversation. C'est vrai quand on y pense, les deux perso la connaissent, mais n'ont pas grande idée de comment elle est quand chacun d'eux ne la voit plus.

« Elle n’a visiblement pas apprécié la plaisanterie. »   Quel farceur ce Genesis !

Donc là, je crois que ça y est. Ça parle un peu de Mila, puis je pense que c'est la dernière fois. Donc on tombe dans la classique parole sur ce qu'est le consulat, mais néanmoins toujours un peu différentes de toutes les autres fois. Même si on voit la nostalgie de Genesis par rapport à ce qu'était le Consulat au départ et à ce qu'il aurait pu être, bah j'avoue qu'on final, j'ai rien de bien à en dire. Pas mauvais, pas génial. Aucun d'entre-vous n'apporte de réelle nouveauté, quelque chose qui ferait de ce rp autre chose qu'un rp banal sur le Consulat comme j'en ai trop vu. Je crois que je sature un peu de voir Genesis, prisonnier malgré lui de cette condition qui l'oblige de toujours se répéter. Alors, ce n'est clairement pas ta faute, mais là, ouais, j'ai un petit ras-le-bol à ce sujet.

Comment on peut être ravi de lire un rp de recrutement si au final, ils finissent tous par trop se ressembler ? J'en reviens à ce que je disais plus tôt, ça serait vraiment bien que les consuls se sentent plus impliqué dans leur groupe et ne pas simplement se dire « je suis artiste, donc consul ! » et donc, j'aimerais que d'autres prennent le temps de faire ce rp à ta place. Genesis, c'est Genesis, il pourra essayer de tourner ça différemment encore et encore, ça restera Genesis qui parle de la même chose. Est-ce que ça me donne envie de lire la suite ? Bah, pas vraiment, faut être honnête. Tu le dis toi-même dans ce post, c'en est devenu inintéressant. Je comprends bien l'utilité d'un rp comme celui-ci, je l'ai même fait avec Ukiyo pour qu'il soit consul.  La lassitude que tu dois avoir en écrivant ceci est le même que j'ai à le lire. Donc, bon rp ? Sans-doute, mais sans plus. Un dernier truc, le fait que Genesis dise clairement qu'il préfère parler d'autre chose, c'est clairement une opportunité à saisir et que j'attends de voir avant même d'avoir lu ces deux dernier rp que je viens de commenter.

Si ce n'est pas le cas, je commenterai l'entièreté de ce qu'il reste en une fois. Parce que je n'aurais simplement rien à dire de plus, je pense.

Ouais, bah finalement, si on sentait qu'on allait un peu s'éloigner de ça, on y retourne à pieds joints. Encore une fois, j'en comprends le sens. Mais... Boarf, des explications, encore et toujours sur le Consulat. J'ai vraiment cru que ça allait s'en écarter plus que ça. Je remarque souvent que lorsqu'un perso veut entendre parler d'un autre, il va en apprendre sur son passé. Mais il y a le présent aussi. Deux personnes peuvent avoir le même passé et être diamétralement opposés. Je pense que j'aurais aimé que Genesis apprenne qui est Skjöld, aujourd'hui, à l'instant même où parle plutôt que son passé. C'est mon avis personnel, parce que là, tout ce que raconte Skjöld, ça n'a qu'un seul but, faire parler Genesis sur le consulat. Puis même, déballer comme ça, aussi simple un aspect marquant et vraiment pénible de son passé après dix minutes de conversation avec un inconnu. C'est pas anodin, surtout si on a le désir de rester proche de la personne à qui on parle. Beaucoup de gens se confient comme ça, sur leur passé lourd, mais souvent à des personnes qu'ils savent qu'ils ne reverront plus par la suite. Là on s'inflige à soi-même d'être jugé et de l'être à chaque fois que l'autre personne nous revoit.

Donc je parle des derniers post ensemble. Il n'y a pas de grandes surprises ; Les dialogues sont bons, comme les récits. Ce n'est pas au-dessus de ce que j'attendais, mais pas en-dessous non plus. Ça reste au même niveau que ça ne l'était après le départ de Mila. J'ai quand même trouvé le départ de Genesis amusant. « T'as encore rien vu, mate-moi ça ! » et hop, il part en volant, normal. #yolo.

Donc là, je vais faire un peu ma synthèse, même si vous savez déjà tous ce que j'ai pensé de ce rp. Il m'aura fallu quatre heures pour lire le rp et écrire le commentaire. Je voulais prendre mon temps et bien faire, vous méritez bien ça.

Donc mon avis global, quel est-il ? C'est un très bon rp, mais il aurait pu être génial. Je le sépare en deux parties que vous devinez facilement. La partie quand Mila est présent, plus de la moitié donc et la partie post Mila.

La première, vraiment, j'ai beaucoup aimé, pour chacun de vous même s'il y a eu des critiques. Non, franchement, j'étais vraiment content de vous lire et mes attentes étaient plus que comblées. Ça bougeait beaucoup, c'était intéressant, on n'avait pas le temps de s'ennuyer. Que ce soit Mila, Skjöld ou Genesis, je le répète, vous étiez réellement très bon.

Puis vînt le rp de Mila et même s'il n'était pas mauvais, il laisse un goût vraiment amer et déçoit beaucoup. Je pense que quand vous avez demandé à être noté, vous saviez d'avance que ce passage serait senti ainsi. Je pense que vous-même, ça vous a fait chier. Je ne jette la faute sur personne, pas à Mila, pas à vous deux non plus. Le fait est qu'elle est quand même partie et si au début de ma notation, je disais que la suite du rp devait être au moins du même niveau que le début, ça n'a clairement pas été le cas.

C'est peut-être trop subjectif ayant lu tellement de rps qui explique ce qu'est le Consulat. Mais même sans ça. Si Mila était restée et que vous aviez quand même parlé du Consulat, ça aurait été plus intéressant. Surtout qu'on aurait eu la vision certainement différente de deux consuls. Pas celui qui est toujours le même, celui de Genesis.

La suite est bonne, pas à la hauteur du début, tout simplement. Ça sonne très négatif et j'ai aimé, mais mon plaisir a été gâché, donc je ne vais pas être tendre là-dessus.

Mila :Très Facile : 6 points d'expérience + 60 munnies + 1 PS en Dextérité.

Genesis :Très Facile : 6 points d'expérience + 60 munnies + 1 PS en Vitesse.

Skjöld : Très Facile : 6 points d'expérience + 60 munnies + 1 PS en Défense.

(Je laisse Genesis ajouter les PS à vos fiches, je n'ai plus les droits.)

PS : Totalement rien à voir, Genesis, tu seras gentil, ajoute mon titre sous mon avatar s'il te plaît Smile
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