Qui l'eut cru ? L'ambitieux, le ténébreux, l'arrogant et l'impulsif Genesis, celui qui avait tout perdu, de son sourire jusqu'à son titre de noblesse, bien qu'il se soit lui même destitué de celui-ci, avait enfin trouvé la paix. Qu'importe les Citées Dorées, qu'importe les grands projets de domination, qu'importe ! Le Tragédien avait trouvé ce sans quoi nul ne peut survivre, l'amour, sa moitié. Que ce soit auprès de Mizore ou de tous les autres Consuls, ca se sentait.
Angeal ne pouvait s'y tromper, Genesis était heureux.
L'amour, est-ce que le Primarque pourrait y penser ? Non, ce n'était pas dans ses prérogatives. L'important était de mener son groupe, ses fidèles jusqu'à... Jusqu'où ? Quel question, impossible à dire. Pour Angeal, peu lui importait les Eternels par rapport à la paix que ceux-ci apportent. Que l'on se sent bien lorsqu'on sent une présence bienveillante depuis le ciel. Qu'importe, seul compte la paix. Et ses fidèles, bien entendu. Chacun d'eux était ce qu'il y avait de plus précieux à ses yeux. Au final, ce qui lui importait le plus, c'était plus les membres que le groupe en lui-même. Tous, ils les appréciaient tous. Ça, c'était impossible à affirmer pour lui jusqu'à alors, mais la disparition de Grell a fait disparaitre cette touche malsaine qui nuisait au Sanctum. Mais d'un autre coté, cela restait un membre comme les autre, celui qui fut l'un des pilier les plus solides du groupe il y a quelques heures à peine. En repensant à lui, il aurait toujours cette petite larme au cœur... mais il ne l'avouerait jamais. Quand aux autres, que dire ! La religion a le don d'attirer les cas les plus désespérés.
Aeon, maniaque de service, ne supportant ni d'être en avance, ni d'être en retard. Vaquant à ses occupations, s'échappant sans cesse comme du sable, insaisissable. Right on Time ! Sa phrase, l'entendre signifiait son apparition. Beate, fière combattante, froide mais valeureuse. Angeal partageait de nombreux points communs avec elle, tout en étant si différent... Tout ce qui lui manquait, c'était un peu de chaleur, ce que le Sanctum n'hésiterait pas à lui apporter. Comment ne pas parler d'Henri... Sans doute le plus dévoué, le plus fidèle. Parfois fanatique, souvent même... Un élément dangereux, un électron libre en quelque sorte. Mais il n'était pas comme le travestit rougeoyant, Henri était un guerrier, certes. Henri était fier, certes. Mais Henri se savait non parfait et s'était révélé plus que capable d'apprendre de ses erreurs... Un mort-vivant, un revenant. Une flamme ardente, une fougue, de la passion brulait en lui ! Une flamme ardente que même la mort n'a sut calmer. Fabrizio... Craintif, peureux, paranoïaque mais en même temps valeureux, sans peur et sans reproche, à même de faire confiance. Malgré qu'il est une manière de penser bien à lui, Angeal lui accordait toute sa confiance. Yuuhi était discrète, trimballant un lourd passé, ainsi qu'une sacrée marionnette. Un triste corbeau. Tout le contraire de Lanira, pleine de vie, pétillante. Parfois trop ? Certainement. Ce n'est pas le genre de poisson qu'on met dans aquarium... Il y avait quelque chose en elle, un petit je-ne-sais-quoi qui vous forçait à l'apprécier, ne serait-ce qu'inconsciemment. Zack, que dire de ce chiot plein d'énergie et de fougue, ne voulant que bien faire ? L'élève d'Angeal, sans doute la personne qui lui est la plus proche au Sanctum. Neku... Autant de défaut que de qualité, un enfant dont l'éducation était encore à faire... Et enfin Thalia, associable, rebelle, une bête sauvage qui ne se laisse pas approcher, mais le temps fera son œuvre... Alors certes, Angeal était le gendarme, toujours sévère, n'ayant pas toujours l'air juste... Sa fonction le forçait à adopter une certaine dureté, se voyant obliger de mettre des écarts... Oui.
Au moindre problème, il pourrait compter sur Angeal. Il les protègerait, au péril de sa vie s'il le faut. Car le Sanctum n'est qu'une bande d'âme en peine, perdue qui ont besoin de leur lumière. Et ce n'était pas sans oublier tous les inconnus, tous les quidams... Chacun d'eux était sous l'œil bienveillant d'Angeal, même le plus discret. Angeal serait prêt à lever Buster Sword pour chacun d'eux. Gare à celui qui oserait toucher à une de ses brebis. Tous, tous étaient des brebis pour lui... Même Henri qui tient plus du loup était une brebis au yeux d'Angeal.
Et quel dommage de ne pas se voir plus souvent, de ne pas festoyer tous ensemble, de ne pas se connaitre... Il faudrait remédier à ca.
Le regard perdu, un léger sourire aux lèvres, le surhomme sortit de sa torpeur pour regarder Genesis. Ce dernier s'étant aussi égaré en de lointaine chimères, pensant sans doute à sa belle et tendre Mizore. Un silence sans gène... Mon dieu, que c'est agréable. C'était tout simplement un bon moment, discuter, parler de chose importante et de chose qui ne le sont pas... Parler, déblatérer. Ne rien dire, penser. Libre de toute contrainte. Mais ca n'allait pas durer. Tu peux voler aussi haut, aussi loin que tu veux, les problèmes terrestres viendront toujours te rappeler à terre, et pas en douceur... Mais ca, Angeal ne s'en souvenait pas encore.
« J'ai hâte de rencontrer Mizore, Genesis... Je viendrais, ne me demande pas quand, je n'en sait rien. Par contre... »
Le bruit des lames qui s'entrechoquent, les étincelles qui volent. La tension du combat alors que les deux corps sont tendus, les réflexes aiguisés. Un combat de lion, un combat féroce. La fatigue, la stratégie... L'instant surhomme où tout semble ralentit, ou donner un simple coup d'épée semble durer des heures... Cela faisait tellement longtemps. Trop longtemps !
« Je n'oublierais pas mon épée ! Et je me fiche de ce qu'ils pourront tous bien penser, je m'expliquerais s'il le faut. A moins que tu n'es peur de m'affronter ? »
Genesis, peur d'affronter Angeal ? Jamais de la vie, un rictus provocateur, presque arrogant apparut sur le visage du surhomme. Et Genesis le lui rendit. Ce combat finira-il par avoir lieu ? Nul ne le sait, mais le Primarque et la Tragédien ne serait jamais contre un duel. C'était devenu plus compliqué et pourtant, tous les deux gardait espoir qu'un jour, ils s'affronteraient en duel. Mais vouloir et pouvoir sont deux choses bien différentes, et Angeal se doutait que ca difficile de refaire un duel... En fait... Ça allait se faire. Dans longtemps peut-être, mais ca se ferait, ca finirait par se faire.
« Allez, je vais pas te retenir plus longtemps ! »
Le Primarque approchât de la porte de sortie... Il tentât de l'ouvrir mais la porte ne s'ouvrait, quelqu'un l'avait scellé. Une onde vient secouer Angeal de tout son long, faisant chavirer son cœur, lui remuant les tripes. Un mot lui vint à l'esprit, Grell... Une image lui vint à l'esprit, Grell... Il ne savait pas à quoi s'attendre et c'était bien là le pire... Car il s'attendait au pire, au pire venant de la part de Grell. Et même le pire ne pourrait décrire ce qui l'attendait... C'est sans mal que le surhomme enfonçât la porte d'un coup d'épaule. il fit quelques pas puis se retournât... Rien n'aurait put le préparer à ca... Il eut des renvois, une forte nausée. L'envie imminente de recracher son petit déjeuner... Deux gardes, morts, ensanglantés, le corps déchiquetés et éparpillés dans tous les coins et recoins du vestibule... Une horreur. Et que dire de l'emblème du Sanctum tracé dans le sang autour de la porte... Les poings serrés, un flot d'émotion vint secouer le surhomme. La tristesse, de perdre deux de ses brebis... Le regret d'être resté sans rien faire à discutailler... La colère, non, ce mot n'est pas assez fort, la rage, la haine, une haine noire et viscérale à l'attention de Grell... Et l'inquiétude de ce qui l'attendait. A l'intérieur du vestibule, la porte qui donnait sur le couloir s'ouvrit, deux gardes, bel et bien en vie et pas blessé... Un soulagement. Soulagement de courte durée...
« Primarque Angeal ! Noel a disparut ! »
Grell avait aussi décidé de s'attaquer à ce qu'il y avait de plus sacré au Sanctum... Noel, symbole d'espoir, de paix. Sa cristallisation, sa "mort" devait annoncer un avenir radieux, de paix... Elle était le symbole d'un passé rude et difficile dont on avait table rase. Elle était le Sanctum, ses douleurs, ses difficultés et son plus beau rayon de soleil.
Il y a du mauvais en chacun de nous. Certain a plus forte dose que pour d'autre. Grell n'avait pas seulement réveiller tout ce qu'il y avait de mauvais en Angeal, loin de là. Cette folasse avait aussi créer dans son cœur les ténèbres les plus noirs qui soit, plus profond et abyssale que la fin des mondes elle-même... Lui qui s'était promis de ne plus jamais succombé à ses démons... En était finalement devenu un, pire qu'il ne l'avait jamais été, ayant en lui plus de ressentiment qu'il n'en avait jamais eu dans toute sa vie...
« Je jure que je vais trouver Grell et le tuer dans d'horribles souffrances. Avez-vous une idée d'où il a put aller ? »
Les deux gardes baissèrent les yeux, une expression de dégout et de terreur au visage...
« Non, pas la peine de vous remémorer ca, je vais allez voir ca de moi-même... Genesis, faits ce que tu veux, je m'en fous... Vous, allez vous occuper de ce qu'il reste du Sanctum... »
Angeal se précipitât à l'endroit où Noel siégeait auparavant, le cristal avait disparut et il y avait bien pire... Un cadavre, mutilé pour grossièrement prendre la forme du symbole du Sanctum. Angeal, n'était plus le même... Il n'y avait en lui qu'un désir de tuer, de torturer, de mutiler, de massacrer, d'humilier, de souillé. Grell... C'était trop, une démesure sans nom, de la barbarie... C'était inhumain de pouvoir faire quelque comme ça et s'il ne se retenait pas, Angeal aurait déjà vomit. Il s'approchât de l'endroit où était Noel auparavant... Cette folle eut le cran de lui dire où le chercher ! Quel... Grell avait réveiller quelque chose dont il ne mesurait pas la dangerosité... Pauvre fou. Tu mourras comme tu as vécu, comme une sale chienne ! Te tuer, te massacrer, tu regretteras le jour où tu es né !
KINGDOM HEARTS
« Tu commets des acte de barbarie sur mes fidèles, tu voles ce qu'il y a de plus sacré, tu insultes mon ami et ce en quoi il croit... Tu me défies, tu enlèves le gros des survivants pour satisfaire je ne sais quel idée sortit de ton esprit tordu... Tu es mort Grell, je le jure, tu es mort. Je viens te chercher jusqu'à la fin des mondes... »
Sam 9 Juil 2011 - 17:51